Alliance improbable (Artorias)

Il était déjà bien tard alors qu'Anna trainait encore dehors. Les rues y étaient pourtant peu sûres, elle en avait conscience, mais elle savait aussi qu'a cette heure, bon nombres d'alcooliques rentraient chez eux, fêtards comme autres rêveurs fatigués. Le genre de cibles parfaites et faciles qu'elle recherchait.
Elle poursuivit à la sortie d'une auberge un couple visiblement trop enivré et amoureux pour soupçonner la moindre filature. Aussi Anna marchait derrière eux lentement, faisant mine de se promener également, attendant simplement le moment opportun pour les approcher, les distraire et soustraire leur bourse. Un plan très simple et à priori sans encombres qu'elle avait effectué à maintes reprises. Elle ignorait cependant que ce soir rien ne se passerait comme prévu, et que, tapis dans l'ombre des bas fonds, la grande faucheuse attendait en surveillant l'écoulement de son sablier.

Anna était désormais juste derrière ses deux cibles, elle alla pour les interpeler et commencer à les embrouiller lorsque deux hommes surgirent de l'ombre sans crier gare. Dans un réflexe vif la voleuse recula de quelques pas, effrayée par ces inconnus qui venaient soudainement d'apparaitre. Quelque peu brouillés par le vin et absolument pas sur leur garde, les deux innocents citoyens remarquèrent à peine l'arrivée des deux menaçants personnages. Ils reçurent presque simultanément une dague dans la poitrine. Leur arrachant un souffle court et coupé.
De surprise, Anna porta ses deux mains sur sa bouche, puis, soudainement envahit par le besoin inexplicable de leur venir en aide, elle dégaina à son tour son coutelas, dissimulé sous ses jupons délavés.

-A MOI! AU MEURTRE! Hurla la demoiselle en espérant se faire entendre tout en accourant vers les agresseurs.

Les deux criminels arrachèrent petits bijoux et objets de "valeur" avant de prendre la fuite aussi vite que possible. Que devait désormais faire Anna? Devait-elle se lancer à la poursuite des criminels? Ce n'était pas là son devoir, et il y avait de grandes chances pour qu'elle y laisse la vie, aussi préféra-t-elle se jeter sur les deux victimes qui gisaient sur le pavé. Elle posa son couteau sur le sol, au milieu d'une marre de sang qui déjà s'était formée. L'homme venait déjà de mourir, frappé en plein cœur, il tomba sur le moment, Anna se pencha alors au dessus de la demoiselle qui agonisait lentement, le poumons perforé par la lame de son agresseur.

La jeune voleuse ne savait quoi faire, son seul et unique réflexe fut de poser ses mains sur la blessure pou tenter de retenir le sang qui s'échappait de son corps. Mais inévitablement la victime mourut sous ses yeux. Il y eut un court instant de silence durant lequel Anna dévisagea la jeune femme pas plus âgée qu'elle. Doucement, elle retira ses mains ensanglantées du corps encore chaud tout en poussant un soupir.
Puis elle releva la tête, soudainement attirée par une présence qui approchait. Férocement, elle reprit son arme couverte de sang en main, si les assassins comptaient revenir, il était évident qu'elle ne se laisserait pas faire.

Toutes les missions sont importantes, certaines plus que d'autres, mais en règle général il n'y avait pas de petite mission ! C'était du moins la pensée d'Artorias depuis qu'il avait rejoint la milice extérieur. Sécuriser une route importante entre Marbrume et le Labret signifiait la arpenter de long en large plusieurs fois en demandant aux voyageurs si ils avaient rencontrés des problèmes, ça peut paraître simple, mais à l'extérieur les problèmes sont partout. Que ce soit un cheval en fuite, une roue cassée, un arbre tombé, un conflit entre deux marchands, des bannis aperçus, des bandits ou des fangeux. Mais pour un milicien de l'extérieur, il y avait aussi des enquêtes après un corps retrouvé non loin d'un village, la protection des convois, la traque de certains individus etc... la liste est longue. Pas un jour sans un problème et Artorias avait l'impression de vraiment rendre service à l'extérieur.
Sauf que depuis deux semaines, sa Coutillerie était assignée à la surveillance de Marbrume et du bas quartier en particulier. Il y avait une augmentation de la violence dans les quartier pauvres depuis quelques temps et les gradés avaient préférés envoyer des miliciens un peu plus expérimentés pour régler ça. Donc quelques Coutilleries de l'extérieur avaient été choisis pour surveiller la situation, en espérant que ça règle le problème. Si le premier jour avait été riche en découverte, la suite l'était beaucoup moins. Par groupe de trois, les miliciens effectuaient une ronde dans le quartier choisi, pas d'horaire, pas d'itinéraire, ils marchaient simplement au hasard dans le pire quartier de la ville. Et à quoi bon ? Deux semaines de patrouille et toujours autant de problème, ils avaient bien réussi à mettre la main sur un voleur, mais ça ne changeait rien du tout à la situation actuelle. Le mieux qu'ils avaient réussi à faire, c'était de découvrir qu'une guerre entre deux bandes avait lieu en se moment, expliquant la monté en puissance des incidents en tout genre.

- Bordel je commence à avoir mal aux pieds !

Il commençait à être tard et tous n'avaient plus qu'une seule envie, rentrer ! Petit Louis, le géant du trio n’arrêtait pas de se plaindre depuis la veille, il en avait marre de cette mission, il voulait retourner dehors et il voulait se battre.

- Je vois pas à quoi ça sert de patrouiller, de toute façon quand on arrive quelque part, les rats ont déjà détalé depuis bien longtemps...
- Au moins ils détalent.

En effet, ça obligeait les « rats » à partir, sans le savoir, les miliciens avaient interrompus plusieurs cambriolages et attaques.

- Justement, ça serait bien qu'ils restent pour une fois... j'aaaai enviiie de me batttrrreee !
- Çà fait du bien de rien faire pour une fois... Jean semblait apprécier la situation lui.

Artorias rigola en voyant le grand gaillard de deux mètres commençait à chouiner comme un enfant. Il était vrai que se sentir en sécurité, pouvoir baisser sa garde, ça faisait du bien.

- Bon allez, je pense que c'est largement bon pour ce soir, je vous dis à demain les gars.
- Tu rentre pas avec nous ?
- Laisse le tranquille, tu sais bien que notre petit Arto' est un homme maintenant !

Jean esquiva un petit coup de pied et rigola de sa blague. Le trio se sépara en deux groupes et le fils Lautrec prit la direction du quartier noble seul dans son coin. Si il avait bien des idées en tête pour le reste de la soirée, ses plans furent stoppés d'un coup par un cri de détresse. Artorias se mit à courir vers l'endroit d'où venait l'appel à l'aide. En arrivant sur place, il tomba sur une jeune femme couverte de sang et un couteau à la main, à ses pieds, deux corps.

- Milice, halte !

Le milicien dégaina son épée longue prêt à se battre au cas où la tueuse décidait de continuer son carnage.

- Pose ton arme et met toi à genoux !

Il fallait vraiment que ça arrive alors que les trois hommes venaient de se séparer. Le destin était parfois joueur, vraiment très drôle.
Regardant autour de lui, la rue était déserte, aucun témoin pour témoigner de la scène. Dommage. Le milicien, arme au poing, se jeta sur la tueuse pour essayer de l'immobiliser au sol. Il ne voulait pas, encore une fois, qu'un rat réussisse à s'échapper dans le labyrinthe que représentait le bas quartier. Les deux étaient armées et il était prêt à se défendre, pour l'instant Artorias tentait juste de l'arrêter...

il se jetta sur elle et ne tarda pas à l’immobiliser grâce à sa force alors que pourtant elle tenta de résister de tout son possible, espérant pouvoir fuir le reprensentant de justice. Anna grogna de douleur, face contre terre tandis que son coutelas lui échappa des mains. Ainsi maîtrisée elle ne pouvait plus rien faire, acculée elle se rendit.

-Lâchez-moi moi! Je suis innocente!

Elle gesticula à nouveau pour tenter de se libérer, elle qui était dans l’incapacite de se rendre aussi facilement. Le tout en tentant de lui faire entendre la vérité:

-j’ai vu les meurtriers, ce n’est pas moi! Vous faites erreur!

Essoufflée par sa vaine tentative d’evasion elle se calma quelque peu. Elle tenta de poser les yeux sur le soldat casqué posé au dessus d’elle, en vain.

-Je vous en prie, croyez moi...

Elle croisa enfin le regard de l’homme casque sans pouvoir voir son visage. Allait-il entendre ses paroles?

La jeune femme avait bien tenté de se défendre, mais le milicien était plus grand, plus fort et plus expérimenté. Elle se retrouva donc immobilisée au sol à coté des deux autres corps, incapable de s'échapper malgré toute sa volonté. D'un coup de pied, il fit glisser le coutelas un peu plus loin pour être sûr qu'elle ne tente pas quelque chose de stupide. Bien que la prisonnière aux longs cheveux noirs était prise sur le fait, elle tenta de se défendre en criant son innocence. Elle n'avait rien fait et disait avoir vu les meurtriers, alors pourquoi avait-elle une lame à la main ? Pourquoi se défendre face au milicien au lieu de simplement se rendre ? Même si il est vrai, il ne lui en avait pas laissé la chance une seule seconde.

- Innocente ? Tu es pleine de sang et tu avais une arme à la main... et personne n'est la pour témoigner en ta faveur, tu as aucune chance.

Le milicien posa son genou sur les avants bras repliés dans le dos de la jeune femme, ainsi il appuya un peu plus son poids sur elle, l’empêchant de bouger et se libérant une main, l'autre tenant la crinière de sa proie. Artorias observa la scène un peu plus en détail, ça semblait tout de même bizarre que le couple se soit fait assassiner sans avoir eut le temps de se défendre, ils étaient encore l'un à coté de l'autre, comme deux amoureux, mais cela n'était possible que si il y avait deux assassins, pas un seul. Peut être disait-elle la vérité... Posant un long regard suspicieux sur elle, il croisa les yeux bleu azur de la jeune femme et il n'y lisait aucun mensonge, elle semblait sincère.

- Raconte moi ce qui s'est passé ! Et décris moi les assassins.

Le milicien lui donnait une chance de s'expliquer, si son histoire était cohérente, alors il réfléchirait à la suite, mais dans le cas contraire, elle allait se retrouver au bout d'une corde après avoir avoué ses crimes... et ce n'était pas son charme qui pourrait la sauver, au contraire.

-Rah!! Vous me faites mal! Gémit Anna tout en serrant les dents.

Mais le milicien ne relança pas pour autant son emprise sur elle attendant attentivement ses explications.
Anna tenta de jeter’ jnbregard en arrière pour apercevoir son visage, mais du coin de l’œil elle ne vit qu’un homme casqué.

-Ce .. ce qu’il s’est passé ? Hé bien....

Elle hésita. Devait-elle lui dire toute la vérité? Mentir à un milicien était quitté ou douvble. Elle en avait fait la mauvaise expérience avec Merrick, aussi décida t-elle de jouer la carte de la sincérité, même si cela ne la rendait pas totalement innocente.
Bruyamment, elle soupira, prête à entamener son récit et à se livrer au loup.

- j’etais... j’etais derrière eux depuis un moment. Je ne les connais pas. Je... elle se racla la gorge. Je voulais juste leur détrousser quelques pièces. Profiter de leur état d’ebriété. Rien de plus je vous le jure! Et puis deux hommes ont surgit de nul part, et les ont poignarder avant de les détrousser. J’ai tenter d’alerter la milice. J’ai hurler! J’ai sortis mon arme car je craignais pour ma propre vie. Je suis peut être une voleuse monsieur, mais je n’ai rien d’un assassin!

Elle fit une pause, fermant les yeux quelques instants face aux aveux qu’elle venait de faire. Son honnêté allait-il la mener en prison?

- L’un d’eux avait une balafre sur la joue et une barbe mal taillée, rousse ou bâton clair, difficile à dire dans la nuit... le second avait des cheveux long jusqu’aux épaules, noirs j’en suis certaine. Il lui manquait une main, la gauche et ne portait aucune prothèse pour cacher son moignon. Leur taille semblaient être dans la moyenne de celles des hommes. Et ils empestaient le vin, bien plus que ces deux pauvres victimes.

A nouveaux elle posa ses yeux bleus sur les miliciens.

-Je vous ai tout dit, croyez moi, s’il vous plaît...

Elle aurait aimé pouvoir croiser son regard afin de lire en son interlocuteur quels projets il réservait à celle qui était sous son jour. Mais pour le moment, elle n’avait qu’une montage de fer face à elle.

Le milicien toujours appuyé sur la jeune femme l'écouta attentivement. Elle lui expliqua qu'alors qu'elle avait l'intention de voler les deux victimes, deux hommes étaient apparus et les avaient poignardés avant de les voler. Drôle de façon de se défendre que d'avouer être une voleuse... soit elle était très forte pour embobiner les gens, soit elle disait la vérité. Surtout que maintenant qu'elle le disait, c'était la voix d'une femme qu'il avait entendu appeler à l'aide. Elle détailla ensuite les deux présumés meurtrier, une description précise qui ne s'inventait pas sur le coup alors qu'un milicien était sur vous. Puis, leur regard se croisant à nouveau, Artorias prit sa décision et se releva doucement. Il tendit une main à la jeune femme pour l'aider à se relever.

- Très bien... je vais te croire, mais seulement si tu me mènes à eux. Tu as du voir par où ils étaient parti non ? Et avec la description que tu m'en a faite, ça ne devrait pas être trop dur de les reconnaître.

Malgré tout, il y avait très peu de chance de retrouver les deux tueurs aussi facilement, la ville était grande et ils pouvaient être n'importe où. Mais s'était une voleuse du bas quartier, elle devait donc bien connaître les lieux et savoir où cherchait ! Non ? Et au pire, si elle lui mentait, elle finirait bien par se trahir.

- Mais n'essaye pas de t'enfuir, je te préviens ! Je suis bien gentil de te donner une chance alors que tout te désigne comme la tueuse...

Un couple venait d'arriver, horrifié par les deux cadavres ils avaient bien tenté de rebrousser chemin, mais le milicien les avait appelé et leur avait ordonné d'aller avertir ses collègues. Ils avaient promis de le faire avant de disparaître rapidement. Enlevant son casque, il l'attacha à sa ceinture avant de faire face à nouveau à la voleuse aux yeux bleus.

- Comment je dois t'appeler ? Moi s'est Artorias.

Et d'un grand geste de la main il lui montra la direction où était censé avoir fuis les deux hommes selon elle. Quelle lui prouve son innocence alors.

Anna prit sa main et se laissa hisser pour revenir sur ses deux pieds. Elle frictionna quelque peu ses poignets maltraités tandis que le milicien la mettait en garde tout en retirant son casque.
Elle posa les yeux sur lui et découvrit enfin son visage.
Elle fut immédiatement interpellée par son regard tout aussi bleu que le siens, dans lequel transparaissait une assurance et un charisme certain. Sa barbe blonde, proprement taillée ainsi que ces cheveux courts donnaient l’idée d’un homme soigné et rigoureux. Le genre d’homme qui ne laissait nullement les jeunes femmes indifférentes s’imaginait-elle tout en le dévisageant.

-Je m’appelle Anna. Lui répondit-elle enfin.

Elle remit quelques boucles de ses longs cheveux en ordre en ordre avant de reprendre, étonnée.

-Que je vous mène à eux?

Sérieusement ? Dans quelle genre d’histoire s’était-elle encore embourbée. Après tout ce n’était pas ses affaires. C’était certes malheureux pour les deux victimes qui gisaient encore sur le pavé, mais elle dans tout cela s’en sortait plutôt bien... enfin jusqu’à l’arrivée d’Artorias. Elle aurait pu fuir, sûrement aurait-elle réussit à le semer dans ce quartier qu’elle connaissait bien désormais. Mais elle en était certaine que ce charmant milicien ne l’aurait pas oublier et aurait fait d’elle la principale suspecte du crime. Et cela, elle ne le voulait pas. Elle était (pour une fois) réellement innocente, et devait gagner sa confiance pour le lui prouver.
Ensemble ils allaient devoir enquêter, former une alliance improbable entre un justicier et une criminelle.

-Avez vous seulement conscience de la taille de ce quartier Artorias? Lui demanda-t-elle avec un sourire en coin. Cela risque d’être long et dangereux. Êtes vous sûr d’être prêt?

Elle rit doucement, sachant pertinemment qu’elle se moquait gentiment de son nouveau camarade.

-Je vous taquine, je ne doute pas qu’un homme de votre trempe ne redoute ce genre de mission. Ils se sont engouffré dans cette ruelle, commençons pas là. Fit-elle en regardant autour d’elle pour se repérer dans l’espace.

Ils firent à peine quelques pas, que déjà la demoiselle reprit (Anna? Bavarde? Nooooonnn...)

- Si l’on continue dix minutes dans cette direction l’on tombe sur l’auberge du cavalier noir. C’est le genre d’endroit que j’évite d’ordinaire... avoua-t-elle. Enfin....si vous voulez mon avis c’est d’avantage un bordel qu’une auberge.... Beaucoup de mauvaise graine s’y retrouve de la tombée du jour jusqu’au matin. Si j’étais un homme fraîchement riche, c’est la bas que j’irai sûrement m’amuser pour fêter ma victoire. Elle fit une pause avant de reprendre. On raconte que de temps en temps quelques miliciens y passent entre deux rondes. Personnellement je n’en ai jamais vu...

Elle posa un regard sur Artorias se demandant silencieuse quel pouvait être son avis sur le sujet. Ils arrivèrent enfin devant l’établissement dans lequel le brouhaha des clients pouvait déjà s’entendre de l’extérieur. La lumière des nombreuses bougies éclairaient les fenêtres au travers de laquelle se mouvait des ombres masculines.
Anna poussa la porte qui s’ouvrit dans un grincement discret avant d’entrée. La salle bondée de monde se composait de nombreuses tables rondes autour desquelles des hommes jouaient aux dés, aux cartes ou buvaient allègrement tout en riant grassement. Les serveuses, particulièrement aguicheuses, se baladaient de table en table plateau en main, avec un sourire égrillard lorsqu’un client leur administrait une fessée au passage.

Anna balaya la salle de son regard clair, tentant d’apercevoir les hommes qu’elle avait décrit, certain portaient une capuche sans pour autant qu’il ne s’agisse des suspects. Peut être étaient-ils déjà montés en compagnie?

La jeune femme semblait à l'aise malgré la situation actuelle. Anna devait avoir l'habitude de se retrouver dans les mauvais coups. Jouant avec ses meches et en souriant, la jeune femme semblait tenter de faire de lui faire du charme. Oui elle était belle et avait tout pour plaire, mais Artorias n'était pas du genre à arrondir les angles juste parce que vous avez du charme. Dommage. Oui la ville était grande, mais pour une voleuse, retrouver des voleurs ne devrait pas forcement poser de problème, surtout qu'ils avaient l'air de « travailler » dans le même quartier.

- Je sais bien que la ville est grande et que la tache risque d’être compliquée... mais je me disais qu'une voleuse devait connaître les endroits où chercher. Non ?

Elle avait décidé de commencer par chercher où ils avaient disparus, logique. Tout en surveillant qu'elle n'essaye pas de s'enfuir, Artorias chercha quelque chose qui pourrait corroborer avec la version de la voleuse. Une trace de pas, du sang des victimes, n'importe quoi, mais il n'y avait absolument rien. Le menait-elle par le bout du nez ? Maintenant elle voulait l'emmener dans l'auberge du cavalier noir, un vrai trou à rat. Exactement le genre d'endroit où ils pourraient retrouver les tueurs, mais c'était aussi le meilleur endroit pour Anna... la bas elle pourrait très bien retrouver des « amis » et le milicien se retrouverait alors dans une fâcheuse position. Pouvait il la croire ? Aucune idée, Artorias allait devoir faire confiance à sa bonne étoile sur ce coup la.

- Charmant... mais c'est sûrement l'endroit parfait pour les retrouver ! Du coup tu dis éviter cette auberge, mais tu dis aussi n'avoir jamais vu de milicien la bas... ? Il faut savoir, tu fréquentes cette endroit ou non ?

Peut être même y avait-elle déjà travaillé ! Quoi que, pourquoi une putain prendrait le risque de voler ? Elle pourrait se faire reconnaître plus tard par un éventuel client, ça serait stupide du coup. En observant la voleuse une nouvelle fois, il paraissait évidement qu'elle ne soit pas une prostituée, une fille de passe avec son charme n'aurait pas besoin de voler pour arrondir les fin de mois...

- Je te préviens, si c'est un piège... je ferais sauter ta tête avant de tomber.

Dans le doute, il préférait jouer la carte de l'intimidation car il n'avait vraiment pas envie de se retrouver à un contre cinq à cause d'elle. Puis lui faisant signe de continuer, le milicien la suivi vers l'auberge.

- Pourquoi voles-tu ? Je veux dire que... il faut manger, je sais bien, mais tu pourrais facilement te trouver un mari ou un travail, non ? Alors pourquoi faire ça ?

Ho il se doutait de la réponse, mais plus il la faisait parler, plus il arriverait à la cerner. Si Anna mentait, elle finirait bien par se faire prendre à son propre jeux. Puis, la question l’intéressait aussi, Artorias était un ancien chevalier sans titre, mais il tentait de rester fidèle à ses principes et il ne pouvait pas laisser une jeune femme emprunter le mauvais chemin. Artorias n'était qu'un simple milicien sans le sous, mais il connaissait du monde, peut etre pourrait-il l'aider... dans l'éventualité où elle n'était pas la tueuse bien sur.
Mais peu importe, le cavalier noir se dressait déjà devant, aussi sale et miteux que dans ses souvenirs. A l’intérieur, la pièce était étonnamment déjà pleine. Comment un endroit comme celui-la pouvait faire salle comble à cette heure ? Le prix ? Les filles ? Si on décidait de s'en prendre à lui, Artorais n'aurait simplement aucune chance tellement il y avait de monde. Mais bon, maintenant qu'il était ici avec Anna, il ne pouvait plus vraiment faire marche arrière sans passer pour un lâche.
Une main dans le bas du dos de la jeune femme pour la guider, Artorias se dirigea vers une table libre. Il avait dans un premier temps eut l'idée de faire comme d'habitude, c'est à dire de demander au patron des informations, mais ici il allait devoir faire attention. L'aubergiste devait logiquement être du même bois que la racaille qui traînait ici, il devait sûrement même avoir des liens avec eux pour qu'un tel endroit ne soit pas ravager. Observant la salle, Artorias cherchait un balafré et un manchot, le duo ne devrait pas être très difficile à trouver en théorie. Sauf qu'il ne voyait aucune personne ressemblant de prêt ou de loin à la description faite par la jeune femme. Que faire du coup ?

- Quel joli petit couple, vous voulez quelque chose à boire ? Ou peut être de la compagnie pour pimenter votre nuit ?

Une serveuse venait d'arriver, légèrement penché à la main sur l'épaule d'Anna. Peut être qu'il fallait éviter le patron, mais les serveuses ? Elles étaient sûrement les mieux renseignées de l'auberge.

- Deux bières et pour la compagnie, on verra après... nous recherchons deux « amis », un balafré et un manchot, vous les auriez vue ?

La bière arriva quasi instantanément sous leurs yeux. L’établissement était rodé, ils savaient ne pas faire attendre leur clients.

-hum.... fit la serveuse en tapotant son menton pour réfléchir. Non, Je pense que je les aurait remarquer. Je vais tout de même demander à mes ... collègues. Il y a tellement de monde qu’il n’est pas impossible qu’ils m’aient échapper.

Elle s’éclipsa après avoir envoyé un clin d’œil à Artorias, sans nul doute pour l’amadouer et espérer être appeler plus tard pour « pimenter » leur nuit.
Désormais en tête à tête avec le milicien qui jouait le rôle de son compagnon, Anna bu une gorgée de bière avant de se rappeler le goût de cette boisson qu’elle appréciait sans plus, bien qu’elle fut désaltérante. Elle s’accouda à la table et planta ses yeux bleu dans ceux de l’homme. Puis lui sourit, un sourire tendre et qui se voulait amical avant de prendre une inspiration pour lui répondre:

-j’ai dis que j’évitais cette auberge, pas que je n’y venais jamais... elle lui envoya un clin d’œil. Mais ne va pas t’imaginer des choses, si je viens ici c’est uniquement pour dénicher des bons coups à faire ou trouver des acolytes.

Elle préféra ne pas s’étaler d’avantage.
La prostitution elle avait essayé une fois lorsqu’elle se retrouva seule et désespérée après le bannissement de son frère. Et ce fut la fois de trop. Elle s’était juré de ne plus être de celles-là, de ne plus s’y abaissé tant elle se sentit honteuse. Le vol était peut être une façon plus dangereuse de gagner sa vie, mais elle en avait déjà un peu moins honte.
Elle baissa ses yeux sur sa choppe de bière dont la mousse dansait sur la surface se souvenant de ce passage de sa vie qu’elle regrettait.

- Me trouver un mari? Reprit-elle étonnée par la question tout en s’adossant à sa chaise. Vois le milieu dans lequel je suis à Artorias. Quel homme bien y a t-il à épouser dans ce quartier? Quel homme bien voudrait d’une femme comme moi? Je veux dire.... se reprit-elle en se rendant compte qu’elle s’était exprimé maladroitement. Je rencontre malheureusement plus de brigands que d’homme respectables qui possèdent un sens de l’honneur. Et même si j’en rencontrai, crois tu que je les intéresserai? Je n’ai ni éducation, ni qualifications.

Elle bu une gorgée

-Tu sais, avec la Fange j’ai tout perdu. Je suis arrivée ici comme un cheveux sur la soupe avec mon frère. Dans l’urgence de la situation il fallait survivre. Avant la Fange nous n’étions que des paysans... alors quand nous sommes arrivé dans cette cité immense nous étions totalement perdu.. Oui, le vol a été une solution à notre misère. Disons seulement que nous nous sommes laissé gangrené par elle. Nous n’avons pas fait les meilleurs choix, ni rencontré les meilleures personnes. Après cela, tu rentres dans un cercle dans lequel tu n’arrives plus à sortir...

Elle dit ceci avec toute son humilité. Regrettant la bassesse dans laquelle elle avait sombré, notamment à cause de la personnalité troublée de son frère.

-Aujourd’hui, je vis seule depuis le bannissement de mon frère. Et les choses sont devenues encore plus compliquées et dangereuses...

Elle redressa son dos en inspirant profondément tout en affichant un sourire amusée et en s’accoudant de nouveau sur la table.

-Mais je t’avoue que si je rencontre un homme respectable à qui je plais. Pourquoi pas... Je ne suis peut être pas une superbe couturière, ni une lettrée hors paire, mais je manie bien la cuillère!

Elle rit doucement avant d’apporter la bière à ses lèvres non sans lâcher le milicien du regard qu’elle tutoyait désormais. La chose s’était installée d’elle même et ne les avait même pas choqué. Et voilà maintenant qu’ils étaient là dans cette auberge malfamée à faire connaissance. Étrangement, cela ne déplut pas à Anna qui d’ordinaire n’avait pas la milice dans son cœur -chose logique et normale pour une personne telle qu’elle- Il y avait la quelqu’un avec qui parler et qui emballait s’intéresser à ce qu’elle racontait. Un petit baume au cœur pour cette femme gagnée par la solitude.
Elle détailla son nouveau compagnon qui, elle ne pouvait se le cacher, avait le charme et le charisme qui aurait été en mesure de la séduire.

-Et toi Artorias, reprit-elle d’un sourire espiègle, pourquoi avoir choisit une carrière de milicien? Avant la Fange, étais-tu déjà un soldat? As tu une famille? Une femme?

La serveuse revint vers le faux couple par surprise, ce qui fit sursauter discrètement Anna qui ne l’avait pas remarquer du coin de l’œil.

-Un manchot je ne sais pas, mais il y a un balafré à l’étage. Il s’amuse en bonne compagnie. Peut-être est-ce votre ami?

Deux bières furent apportés dans la foulée, hors de question de faire attendre le client ! Un service de qualité pour un établissement comme celui ci, surprenant. Anna n'avait pas l'intention d'attendre silencieusement le retour de la serveuse, non elle commença à lui faire la conversation comme si ils étaient deux amis se retrouvant après un long moment. Mais il n'en était rien pour l'instant, elle était une voleuse voir même une meurtrière et lui un milicien, alors comment pouvait-elle être aussi à l'aise ?

- Donc c'est un repaire de voleur ici ? Merci pour l’information... tu te rend bien compte que je suis un milicien hein ? Rien que pour tes propos je pourrais t'arrêter ! Tu n'as pas peur ?

Artorias soutenait le regard bleu de la jeune femme, elle était encore jeune et sûrement inconsciente de se qui pourrait lui arriver si elle disait la même chose à un autre milicien. Emprisonné puis bannis de la citée, ou alors vu son physique elle trouverait sûrement un arrangement pour s'en sortir...
Continuant de l'écouter, Anna lui expliqua plus en détail comment elle en était arrivé là. Comme beaucoup d'autres, elle avait tout perdu lors de l'exode. Trop pauvre et sans aucun savoir faire, elle était tombé dans la misère et le vol. Le seul quartier où elle pouvait vivre représentait le pire de la citée, bloquée dans une boucle comme un lion dans sa cage, elle n'avait jamais réussi à s'en sortir. Et aujourd'hui elle se retrouvait une nouvelle fois dans une histoire qui la dépassait. C'était triste pour elle, mais cette histoire était la même pour beaucoup de personne... au moins Anna avait un physique attirant et un visage des plus charmants, ne se rendait-elle pas compte du pouvoir qu'elle avait entre les mains ?

- Hum... je me rend bien compte qu'il est difficile de s'en sortir quand on est tombé si bas, mais pour une aussi jolie femme, je suis sûr qu'il existe des façons de s'en sortir...

Non il ne parlait pas de prostitution, Artorias pensait surtout aux jeunes hommes célibataires cherchant des épouses... en traînant dans les bons endroits, Anna réussirait facilement à attirer un grand nombre de prétendant, il en était persuadé.

- Et bien, je compatis et si j'en avais les moyens, je t'aiderais... mais hélas je ne suis qu'un milicien.

Oui, malheureusement il n'avait plus aucun pouvoir et Artorias ne pouvait pas l'aider. Si il pourrait l'aider à rentrer dans la milice si elle le souhaitait, mais ce n'était sûrement pas la place pour une jeune femme comme elle.

- Moi ?

Qu'est-ce que ça peut te faire ? Il n'avait pas l'intention de parler de lui à une inconnue... surtout qu'il ne devait pas perdre de vue qu'il était en mission. Encore si c'était une rencontre d'un soir dans le but de partager un moment, pourquoi pas, mais ils étaient ici pour trouver des meurtriers, non ?
Mais après tout, plus elle parlait et était à l'aise, plus elle lui donnait des informations qui pourraient se révéler importantes pour la suite... même si Anna ne semblait vraiment pas être une tueuse mythomane qui se jouait de lui. Oui après tout, pourquoi pas.

- Comme pour toi, j'ai absolument tout perdu lors de l'exode, plus aucun titre, plus d'argent, plus de famille et plus de liens... j'avais le choix, sombrer je ne sais où, peut être ici à devoir voler, on aurait peut être fait équipe, qui sait ? Artorias sourit à la jeune femme, l'idée de vivre une vie « simple » en charmante compagnie avait de quoi émoustiller son imagination. Ou m'engager dans la milice et mettre à profit mon éducation martial... et combattre les fangeux. J'ai préféré la deuxième option.

Il ne regrettait pas son choix, Artorias était née pour ça, il le savait. Mais pas le temps de continuer que la serveuse était de retour avec des informations. Un balafré se trouvait à l'étage en charmante compagnie, peut être était l'un des deux hommes oui... Il ne restait plus qu'à aller le cueillir, mais comment ? Un homme se trouvait en bas de l'escalier pour s'assurer que seul les personnes en « charmante » compagnie ne montent. Autre problème, faire du grabuge ici risquait d’être dangereux... surtout qu'Artorias en armure et avec sa peau de loup sur le dos avait déjà attiré le regard de certains hommes. Il n'avait aucune chance de réussir à s'infiltrer discrètement à l'étage.
Donc que faire ? Attendre que l'homme ait terminé pour l'attraper une fois dehors ? Ou prendre le risque et monter à l'étage ? Observant Anna puis la serveuse, Artorias se mit à sourire en sachant l'énorme bêtise qu'il allait faire...

- Et bien dans se cas, allons l'attendre en haut ! Si ta proposition est toujours d'actualité.
- Regarde bien autour de toi, vous deux êtes bien au-dessus du standard de beauté de l’établissement ! Ce sera avec plaisir que je vais vous accompagner. Ho, et je m’appelle Constance

Puis elle fit rouler sa langue dans sa bouche avant de se mordre les lèvres, faisant bien comprendre au « couple » qu'elle en avait envie ! Bordel, il regrettait déjà sa décision. Le trio commença donc à se diriger vers l'escalier, mais le patron toujours derrière son comptoir appela Artorias. Le milicien s'approcha donc.

-Je veux pas de problème dans mon établissement... et je sais que tu as demandé des informations sur un manchot et un balafré. Et on sait tout les deux que l'un d'entre eux est à l'étage ! Mais tu va gentiment attendre qu'il ait fini son affaire, donc fait la tienne et quand tu aura fini tu le retrouvera à l'arrière... c'est une promesse.
- Pourquoi ?
- Disons que j'ai une politique stricte, gardez vos problèmes loin d'ici... mais cet idiot se pointe ici avec la milice au cul ! Donc, disons qu'en te l'offrant bien gentiment, je fais comprendre aux autres qu'ici c'est pas une planque... et en plus de ça je m'assure que les gentils miliciens viennent pas fouiller dans mes affaires ! D'accord ?
- D'accord.
- Hahaha, c'est se que je voulais entendre, profite bien de la fille, c'est cadeau de la maison !
- Offre nous plutôt le repas, ça suffira du coup.

Retournant prêt des deux jeunes femmes, il s'excusa auprès de la « serveuse », mais du coup ça ne servait à rien de monter à l'étage. Elle sembla réellement déçus mais n'avait de toute façon pas vraiment le choix que d'accepter. Retournant s’asseoir à la table, Artorias expliqua la situation à Anna.

- Pas besoin de faire semblant de monter avec elle, le patron s'occupe de notre balafré pour nous... il fait ça pour ne pas avoir de problème avec la milice. Du coup, on a juste à attendre un peu qu'il finisse son affaire...

Il but une petite gorgée de bière avant de porter à nouveau son attention sur la jeune femme. En y réfléchissant un petit peu, il pourrait peut être lui venir en aide. Artorias connaissait une Comtesse qui avait de nombreux commerces en ville. En demandant gentiment, elle pourrait sûrement trouver un travail pour une jeune femme, mais avant ça Artorias devait s'assurer qu'Anna ne lui mentait pas !

- Tu m'as dit que ton frère s'est fait bannir... pour vol ? Tu as des nouvelles de lui depuis... ?

Ça l’intéressait un petit peu et puis ça lui permettrait de pouvoir la juger un petit mieux... ou au moins de la connaître plus en détails.

Citation :: Désolé pour le temps de réponse >.< et je me rend compte que mon RP ne fait pas avancer les choses du tout... mais bon !

Anna fronça les sourcils, bêtement, allé avait avouer que ce bordel servait également de lieux de rencontre entre malfrats. Comment avait-elle pu laisser une information pareille lui échapper?! Décidément, elle était bavarde, et la présence de ce milicien tout à fait à son goût la mettait peut être trop en confiance.
-peur ? Répétât-elle. J’ose espérer que si je t’aide à résoudre ce meurtre, qui ne manquera pas de venir aux oreilles de tes collègues et peut être supérieurs, tu sauras au moins faire preuve de reconnaissance envers moi. Et puis... lança-t-elle d’un regard amusé et avec un sourire gentiment provocateur. Si il te viens l’idée de vouloir m’arrêter, alors je tenterai de fuir. Je n’ai peut être pas la force d’un homme. Mais je suis agile, je cours vite... Souhaites-tu vraiment que je disparaisse ?

Elle rit doucement. Avant que la serveuse ne les interrompe à nouveau. Ils avaient prévu de monter, prétextant qu’ils s’amuseraient à trois, chose qui ne choqua pas outre mesure Anna. Mais le patron de l’établissement les avaient bien à l’œil depuis leur arrivé. Aussi ils durent retourner à leur tablée. Il ne restait plus qu’à attendre que le balafré ne sorte de son repaire. Mais en attendant cela, ils poursuivirent leur discutions autour de leur chope de bière.

Anna ne pu s’empêcher d’afficher son étonnement lorsqu’il chercha à en savoir plus sur son frère. Elle était devenu soudainement méfiante. Voulait-Il savoir cela pour lui mettre à nouveau le grappin dessus ? Son cœur lui disait que non, mais son esprit lui disait tout autre chose. Elle fut tiraillée. Elle hésita avant de répondre. Déjà parce que parler de lui ramener en elle bons nombres de souvenirs, mais ensuite parce qu’elle réfléchit avec minutie aux mots qu’elle allait employer.

-Il survit au delà des murailles, quelque part. C’est tout ce que je sais. Trancha-t-elle.

Elle l’imaginait alors, grouillant dans les bois et la boue, luttant contre les fangeux et les autres bandits. Mais elle était confiante. Elle le savait fort et déterminé. Anna avait conscience de la personnalité troublée et violente de son frère. De l’obsession que son cerveau malade avait pour elle. Mais elle ne pouvait lui en vouloir. Il était sa famille. Elle l’aimait. Innocemment, elle ne voyait pas l’amour incestueux qu’il lui portait, non. Elle voyait surtout une sur-protection fraternelle dû au traumatisme de la perte de leur mère.

-Quand aux raisons de son bannissement, tu en as peut être déjà entendu parlé. Peut être y as-tu assisté ou participé ? Kynan Deroy, il s’appelle. Si jamais ça ne te parle pas, je te raconterai ça une autre fois. Il y a des sujets bien plus agréable à évoquer ce soir...

Elle lui envoya un clin d’œil avant de le gratifier d’un sourire. Les yeux bleus d’Ana passèrent par dessus l’épaule d’Artorias. Leur homme en avait semble-t-il terminé. Tout en refermant l’es bouton de son pantalon, il descendait les marches d’un pas lent et inconscient. Anna en était certaine, c’était bien l’un des deux meurtriers. Elle baissa lentement la tête afin qu’il ne la voit pas et se cacha dans la silhouette imposante du milicien.

-Il est là, déclara-t-elle à voix basse parmi le brouhaha qui la protégeait.

Le balafré ne pu s’empêcher d’être attirer par l’homme en armure assit à une table. En effet, il y avait meilleure couverture pour passer inaperçu dans un repaire de malfrats... aussi préféra-t-Il s’éclipser rapidement de l’établissement, sans lâcher Artorias d’un regard suspicieux.
Lorsqu’il sortit, Anna se redressa. Puis, invitant Artorias à la suivre d’un simple mouvement de tête, elle sortit à son tour.
Ils marchaient quelques mètres derrière lui. Mais où était son complice ? S’étaient-Ils séparer après leur assassinat? Il aurait été tentant de l’interpeller ici. Mais avec un peu de chance, peut être guiderait-Il Anna et Artorias à son complice ?
Annajetta un regard sur le miliciens.

-Alors, monsieur le représentant de justice, que faisons nous maintenant ? Avait-elle murmurer un peu trop fort.

C’est que notre criminel avait l’ouïe fine! Il se retourna d’un bon, figeant sur place Anna qui était tapie dans l’ombre avec son partenaire un peu plus loin. Ainsi masque par la pénombre ils ne furent pas reconnaissable, cependant, pour feinter sa méfiance, Anna se blottit contre son acolyte afin de confondre leur filature avec une amourette de ruelle. Ne constatant rien d’anormal, le malfrat poursuivit son chemin.
Anna mit quelques secondes avant de se détacher de son partenaire, s’assurant que le balafré n’était plus en alerte. Jetant un regard sur Artorias qu’elle réussit à distinguer malgré la nuit elle posa son index sur ses lèvres afin de lui faire comprendre qu’il allait falloir être silencieux si ils voulaient le surprendre.

H.S: pour Kynan je suis restée vague car le joueur n’a pas terminé sa fiche. Je vais le relancer lol!

Et bien cette femme n'avait vraiment pas peur de lui tenir tête, si un autre l'aurait peut être mal pris, Artorias lui s'était mis à sourire en continuant de l'observer. A vrai dire, il n'avait aucunement envie qu'elle disparaisse à l'heure actuelle, de un parce qu'il passait un bon moment et de deux parce qu'elle allait peut être lui permettre de régler une affaire ! Et si Anna pensait qu'il était effrayé d'affronter son agilité, elle risquait d’être surprise. Mais l'évocation de son frère amena un petit air froid sur la tablée, le sujet avait l'air difficile pour elle. C'était toujours compliqué de parler d'un être cher disparu, surtout a un inconnu rencontré une heure avant. Artorias savait bien que s'ouvrir était difficile, lui même l'avait rarement fait et rares étaient les personnes connaissant son passé en détail.
Il ne chercha pas a approfondir le sujet, à quoi bon de toute façon ? Il s'excusa simplement d’avoir abordé le sujet.

Puis tout s’accéléra, Anna reconnu l'un des deux assassins qui était entrain de se diriger vers la sortie. Artorias jeta un œil au patron du bar, il n'avait pas tenu sa parole ! Le chien. D'ailleurs, le tavernier l'ignora et refusa de croiser son regard. Le milicien se retint de jurer et se leva à la suite d'Anna. Ils quittèrent la taverne à la suite du balafré. Que faire ? Le suivre pour trouver où se trouvait sa planque ? Ou l'attraper ici et maintenant pour l'interroger ? La première option permettrait possiblement de trouver le repaire de l'un des gangs du bas quartier, mais l'homme réussirait sûrement à s'échapper alors que la deuxième opt- , mais d'un coup, Artorias se retrouva contre le mur avec la jeune femme blottit contre lui. Il avait fallut qu'elle l'ouvre, heureusement entre l'obscurité et la réaction d'Anna permit d'éviter une course poursuite avec le balafré... Ne constatant rien de suspect, le bandit se remit en marche comme si de rien était. Artorias voulut engueuler sa « partenaire », mais de son index elle lui imposa le silence toujours collé à lui. Acceptant son sort, l'ancien chevalier laissa une jeune femme prendre les commandes et lui donner des ordres. Elle avait de la chance d’être tombé sur lui. Artorias finit par la repousser et d'un geste de la main l'invita à reprendre la filature. Anna passa devant, après tout, elle était plus agile et moins voyante que lui, donc autant la laisser devant...

Ils suivirent silencieusement leur proie dans les ruelles du quartier pauvre, tel deux chasseurs dans la nuit, plus aucun bruit, plus aucune erreur venant d'eux aurait pu avertir l'homme de leurs présences. Après une dizaine de minutes, ils arrivèrent enfin devant un vieux bâtiment au fond d'une ruelle. Le balafré salua deux hommes à l'entrée et rigola avec eux pendant un moment avant de disparaître à l'intérieur. C’était donc ici qu'ils vivaient, un repaire de voleurs et d'assassins ! Et maintenant ? Il était hors de question de surgir la dedans épée à la main et de découper tout ce qui pouvait bien bouger. Revenir avec des renforts ? C’était sûrement la meilleur chose à faire. Mais Artorias avait une autre idée en tête. Par chance, il n'y avait qu'un seul chemin d'accès donc avec une bonne cachette et suffisamment de patience, il était possible d'obtenir de nombreuses informations juste en observant les personnes pénétrant ou sortant de la ruelle.

- Bon... tu as fait ta pars du marché. Je sais que tu es innocente pour le meurtre, et la prochaine que je te verrais voler, je détournerais peut être le regard, tu la bien mérité ! Tu peux rentrer chez toi. C'était un plaisir, mais ça pourrait devenir dangereux donc je préfère que tu me laisse continuer seul.

Artorias la salua avant de se retourner vers l'un des bâtiments en face de l'entrée de la ruelle. Ils avaient l'air pour la plus part totalement abandonné. Mais l'un deux avait une planche en moins à l'une de ses fenêtres du rez de chaussé, Artorias se faufila donc tant bien que mal à l'intérieur. L'obscurité et la poussière avaient pris possession du bâtiment. Aucune trace de vie à part les traces d'un chat qui avait eut l'audace de se lancer dans l'exploration de l'édifice. Artorias trouva rapidement l'escalier pour monter à l'étage. Il s'engouffra dans la pièce donnant sur la ruelle et à l’aide de son épée, décrocha l'une des planches pour avoir une vue parfaite sur le repaire. La chance était avec lui car il restait un vieux lit défoncé et un fauteuil dans un état encore pire. Il tira le fauteuil prêt de la fenêtre, d'ici il allait sûrement pouvoir obtenir des informations avant d'aller chercher des renforts. Enlevant son casque et son armure, le milicien s'installa confortablement pour une nuit d'attente. Ce n'était que le début de la soirée donc il risquait d'y avoir de nombreux va te vient... mais soudain, quelqu'un pénétra dans la pièce, dégainant son épée, il se tourna vers la porte prêt à combattre !

- Anna ? Mais que fait tu là ?

Il s’éclipsa. Laissant Anna dans cette ruelle sombre, il l’écartait de l’aventure. Il était sérieux? La jeune voleuse posa ses mains sur ses hanches, l’air renfrogné. Si il s’imaginait qu’il pouvait ainsi se débarrasser d’elle, il se mettait un doigt dans l’œil. Pour une fois, quelque chose d’intéressant se déroulait dans la vie d’Anna, quelque chose qui bouleversait son quotidien et sa solitude. Il n’était pas question de la mettre sur le carreaux. Était-ce ça la vie d’un milicien? Si oui, elle promettait bien des dangers et de l’action. Tout ce qui, inexplicablement, attirait la jeune paysanne. Devait-elle entrer dans la milice elle aussi? Elle secoua la tête, était-ce réellement une bonne idée ?

Elle prit Artorias en filature, pour ça, elle était bonne. La maisonnette abandonnée dans laquelle il s’installa était plongée dans la pénombre. S’aidant de ses mains, elle avançait en tâtonnant parfois les murs, pour ne rien heurter et ne pas alerter le milicien. Elle l’observa s’installer à l’étage, retirer son casque et son armure. Anna se décida alors à sortir des ombres.

-Anna? Mais que fais-tu ici? S’étonna Artorias.
-Tu ne croyais tout de même pas que je te laisserai tranquille,dit-elle en blaguant. Plus sérieusement, ces hommes ont tué. Je suis peut être de la vermine, mais je ne cautionne pas le meurtre...

Elle prit place à ses côtés, près de la fenêtre en jetant en regard sur la planque qu’ils espionnaient. Les deux gorilles qui gardaient l’entrée avaient leurs bras croisés, redoutables et impressionnants ils dissuadaient quiconque s’approchaient d’un peu trop près.
Ils patientèrent, et cela énerva Anna qui avait finir par s’avachir sur le rebord de la fenêtre. Attendre, elle avait horreur de ça. Elle n’y arrivait pas. La joue couchée sur son bras, elle faillit s’endormir à plusieurs reprises mais se réveillait à chaque fois d’un petit sursaut quand elle se sentait tomber dans le vide. Artorias était sans nul doute bien plus attentive que la demoiselle. Pour ne pas sombrer dans le sommeil, elle se redressa et fit les cent pas, jetant parfois le regard par la fenêtre, elle s’arrêta quand elle cru reconnaître une connaissance.
Elle se rapprocha d’Artorias pour mieux voir la scène, oui, elle en était certaine, l’homme qui discutaient avec les deux gorilles étaient Miro Lupo, un scélérat avec lequel elle avait déjà eu affaire. Une très mauvaise affaire... elle n’était pas en bon terme avec depuis que son frère Kynan lui était redevable d’une dette. que faisait-il ici? Ce repaire qu’Artorias avait découvert était-il plus qu’une simple cachette? Un second homme fit son apparition aux côté de Miro, elle le reconnu à la voix: Thomas delapoutre.
Anna fit un pas en arrière. Ces deux hommes ensemble au même endroit ne voulait signifier qu’une chose, ce repaire était celui d’un gang qui sévissait dans les bas-fonds. Un gang violent, auquel tous les scélérats des rues avaient déjà eu à faire. Et envers lequel les Deroy avaient une dette qu’ils n’avaient jamais soldé.
L’idée de se confronter à eux glaça Anna. Car ils avaient mit Kynan en garde à l’époque. La prochaine fois qu’ils se croiseraient, ils auraient de quoi les payer...

- Artorias.... murmura Anna sans quitter la scène du regard. Je crois que tout s’annonce plus compliqué que prévu...