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 Rencontre en deux temps [Bucéphale]

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Amélise LamerÉleveuse
Amélise Lamer



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MessageSujet: Rencontre en deux temps [Bucéphale]   Rencontre en deux temps [Bucéphale] EmptySam 8 Juin 2019 - 14:23
-- Février 1166 --
“Une rencontre n’est que le commencement d’une séparation.”

Il y a des jours, comme aujourd’hui, ou ma bonne humeur disparaît. Je me sens lasse, fatiguée, sans aucun doute parce que les réunions sont trop espacées et que je manque cruellement de nouvelle saveur à déguster. Suis-je pour autant une immonde personne, non, évidemment que non. Descendant les marches de ma bâtisse, complétèrent nue pour me retrouver dans cette grande et spacieuse pièce principale, je sens l’ennui venir me chatouiller le nez. Qu’Etiol me vienne en aide, mon quotidien ne me plaît plus, toujours la même rengaine, toujours les mêmes paroles. Un soupir désabusé finit par échapper de mes lèvres, alors que je rajoute quelques bûches dans le feu, je n’ai pas froid, les poils que je n’ai plus ne s’hérissent même pas. Un réflexe, un simple réflexe, aujourd’hui c’est le jour du don au temple, je vais passer ma matinée à cuisiner, manger aussi. Je ne peux jamais m’empêcher de croquer un morceau de mon délicieux petit repas. J’ai préparé les corps hier soir, ce qui me fait moins de travail, juste à rajouter des épices, des herbes, découper l’ensemble de manière un peu plus brouillonne et le tour sera joué.

Je descends dans la première cave, puis la seconde, le temps de remonter l’ensemble et de jeter la précieuse viande dans l’immense marmite qui repose sur le feu. Un ragoût humain, enfin de cochons, c’est ce que je n’arrête pas de dire à qui veut bien l’entendre. J’apprécie tellement de voir les yeux s’illuminer de reconnaissance quand j’offre des repas, oui, ça c’est appréciable. Enfin, d’après mes informations aujourd’hui, je vais faire une nouvelle rencontre, un groupe de milicien est en route, ce qui signifie qu’obligatoirement une fameuse visite de routine va avoir lieu. Je sais que je devrais mettre un vêtement, mais honnêtement, qui s’embête réellement à se vêtir lorsqu’il est dans sa propre demeure ? Personne. En tout cas pas moi.

Je ne peux pas m’empêcher de chantonner joyeusement en tournant la cuillère en bois dans la marmite, l’odeur des épices et de la viande vient embaumer la totalité de la maison. J’ouvre une fenêtre, sort un instant pour jeter un coup d’œil vers l’extérieur avant de découvrir qu’un homme semble arriver dans ma direction. Bien, nous y sommes, la nouvelle rencontre avec la fameuse milice. Seul, c’est ennuyant, je préfère lorsqu’on est plusieurs, j’espère qu’il est plein de ressources. Occupe-moi petit milicien, occupe-moi. Dans un nouveau soupir, je finis par attraper un tissu, une robe fine de couleur blanche dont la longueur est tout à fait discutable pour le plus grand nombre et dont l’ouverture dévoilant bien plus que la naissance de ma poitrine me vaut souvent quelques regards emplis de reproche.

Pour conserver la prise de contrôle, j’vais fini par ouvrir la porte, ne me souciant guère du fait que mes orteils soient entièrement nus et sans la moindre protection, offrant un large sourire et un regard plein de malice à celui qui venait tout juste de passer le portail de ma ferme, je ne pus que rapidement prendre la parole, tout en prenant le temps de la détailler avec un brin d’assistance. Pas d’alliance, pas de ruban, libre comme l’air donc, quel dommage.

- « Tiens, tiens, un homme de la milice ! Bien le bonjour messire » fis-je en dévoilant ma dentition « Vous tombez bien j’avais justement besoin d’un homme fort, peut-être auriez-vous un peu de temps à m’accorder, avant de faire votre petite inspection ? » question qui n’était pas réellement une question.

J’abandonnais l’entrée de ma demeure pour m’engouffrer à l’intérieur, déposant les différentes cagettes sur la table, ignorant volontairement celui qui avait sans aucun doute dû faire son apparition. Prenant une intense inspiration, je laissais un doigt effleurer l’angle de ma table qui goûtait de la précieuse substance rougeâtre, portant mon doigt à mes lèvres, j’avisais par la suite ce nouvel arrivant.

- « De passage au Labret, nouveau dans la milice » fis-je sans en avoir réellement à faire quelque chose « Allons, dites-moi ce qui vous amène chez moi et épargnez-moi s’il vous plaît la fameuse excuse de la visite de contrôle voulez-vous » Je m’étais appuyée contre le rebord de la table, dévoilant dans l’ouverture de ma robe, une longue jambe plutôt fine, ma posture était un peu provocante comme toujours « J’ai du travail, comprenez bien, mais comme vous êtes là, vous allez pouvoir m’accompagner au temple, n’est-ce pas ? C’est mon jour de don, j’ai toute une marmite de ragoût qui attend d’être transportée… Je vous sers une écuelle peut-être ? »

Tout en évoquant cette possibilité, j’avais récupéré le fameux récipient, le remplissant habilement en lui tendant l’ensemble, du moins en le déposant sur la table pour le pousser du bout des doigts jusqu’à lui. Reprenant de ce faire la parole, toujours dans cette idée de conserver la maîtrise de la situation :

- « Suis-je terriblement impolie, j’en oublie presque les bonnes manières, je suis Amélise Lamer, la propriétaire des lieux, éleveuse et fournisseuse de viande pour Marbrume et le Labret. Si l’ennui venez à vous gagner ou que vous recherchez une reconversion, je serais ravie d’employer des bras aussi musclés que les vôtres. »

Et maintenant mon cher petit milicien, qu’est-ce qu’on fait ? Je croise les bras sous ma poitrine, m’appuie de nouveau sur le coin de la table. Je suppose qu’il allait sans aucun doute vouloir faire le tour du propriétaire, étais-je prête à l’accompagner. Mon habitation était plutôt grande de toute façon, comme toute ferme, bien qu’il me reste encore quelques travaux à faire pour lui faire retrouver sa splendeur. Cependant, j’avais conscience que je devais lui laisser sa main, faire la conversation, décider, après tout n’étais-je pas une pauvre petite éleveuse ayant vécu un horrible traumatisme ? Conservant un large sourire sur les traits de mon visage, je ne pouvais qu’essayer de ne pas penser au temple qui s’écoulait. Aujourd’hui était un grand jour, j’allais rejoindre dans peu de temps les marais pour m’adonner au rituel du mois avec mes complices de notre secte. Oui, je ne pouvais que trembler d’impatience à cette idée.
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Bucéphale RipariaMilicien
Bucéphale Riparia



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MessageSujet: Re: Rencontre en deux temps [Bucéphale]   Rencontre en deux temps [Bucéphale] EmptySam 15 Juin 2019 - 1:48
Bucéphale n'a jamais aimé le Labret. Tout à sa joie de quitter les hauts murs et enfin arpenter la poussière des chemins, il n'avait guère prêté attention aux bavardages de ses camarades, pour la plupart gueux sans instruction et gens du cru. Le poids familier du paquetage, le choc régulier du casque suspendu au ceinturon, il goûtait au plaisir d'une marche sans armement lourd, sous l'éclat laiteux d'un soleil pâle. La coutillerie cheminait en file, à l'assaut des contreforts du plateau. Ce ne fut qu'une fois sur les premières hauteurs, le regard dominant les vastes landes spongieuses noyées par le brouillard, que les premiers signes lui parvinrent.
Cela commença par un tiraillement dans la nuque, là où il calait d'ordinaire la hampe de sa pique. Ce fut ensuite un engourdissement de son bras de bouclier, sa main se refermant sur le manipule de son pavois absent. Son fauchon lui battant la cuisse le brûlait désagréablement, sans doute parce qu'il n'avait jamais aimé se servir de ce coupe-chou sans allonge. Et quand il le faisait, la situation était généralement fort mal engagée. Et puis les fragments de sa mémoire avaient commencé à s'assembler, lentement, jusqu'à former un tableau aux contours flous et aux nuances sinistres. Pour une simple patrouille, le sergent avait eu une mine bien sombre en les désignant. Le coutiller arborait sa mine contrariée des mauvais jours, et les avait menés par des chemins détournés, plus longs et plus discrets. Au sein de la patrouille, les « pays », natifs du plateau, n'avaient su cacher aux yeux exercés les dagues et poignards sous leurs sayons. Il y avait un écart de comportement significatif entre les citadins et ceux qui savaient manifestement où ils allaient mettre les pieds.

A l'abri derrière un ultime repli de terrain, la patrouille se sépara, les « pays » prenant le chemin des champs et les étrangers s'engageant sur la voie de terre battue. Tandis qu'il laissait derrière lui ses camarades sur le chemin qui lui avait été assigné, le soldat Riparia terminait de mettre ses sentiments en ordre. Tout cela sentait très mauvais. Les histoires morbides ne manquaient pas dans la région. Il était certain que la proximité de la nature, de la peur et de la mort avait exercé une forme d'influence sur les locaux, et du point de vue de Bucéphale, il n'est de survie hors des hauts-murs qu'au prix de pratiques insanes, pactes voire ralliement aux forces malignes qui étranglent le dernier bastion des hommes.
Aussi, suant sous le gambison et la demi-armure, il jetait des regards mauvais aux gueux qui le dévisageaient, entre méfiance et curiosité. Ce fut à ce moment qu'il comprit. Il y avait décidément bien plus que des pouilleux à maintenir dans le droit chemin sur ce plateau, des secrets dont la nature échappait encore aux autorités mais bien réels. Voila pourquoi on envoyait les visages inconnus en premier, pour endormir la méfiance, mais de qui ? La manœuvre demeurait un bien triste expédiant, fort hasardeux, détail qui acheva de mettre les instincts guerriers de Bucéphale en alerte. Même le sergent ignorait probablement ce qu'il fallait chercher. La respiration lui battant les tempes, le soldat Riparia cherchait des yeux un ennemi qu'il devinait autour de lui, mais qui pour l'heure se cachait derrière le masque de paisibles laboureurs aux trognes bovines, de lavandières à qui la vaccine avait ôté tout charme, de morveux louchant avec insolence sur ses armes et ses chausses rayées. L'humeur sérieusement refroidie par tous ces détails de sinistre augure, il approchait de sa destination, haut-lieu des ragots les plus noirs du cru.

L'élevage Lamer portait dans son nom les stigmates d'une histoire abominable, meurtres barbares, culte païen sanguinaire, commerce de chair humaine. Bucéphale n'était guère au fait des détails, mais la vision qui s'offrit à lui au seuil de la bâtisse puant la malemort lui fit dresser l'échine. Sur la noirceur de l'intérieur se découpait une silhouette blanche couronnée de blond. La pâleur des jambes, le sillon d'une poitrine sans pudeur, la désinvolture de la posture... Tout cela évoquait bien plus le seuil d'une maison de passe qu'une ferme au passé sanglant. La beauté vénéneuse qui lui souriait l'invita à entrer, et l'espace d'un instant, comme sous l'emprise d'un charme, Bucéphale se sentit répondre à une invitation plutôt que suivre ses ordres. La nausée soulevée par tous ces sentiments contradictoires rendit ses sens au soldat Riparia qui franchit le seuil, la trogne plissée d'angoisse et un rictus mauvais dévoilant le coin de sa dentition. Il ne lui manquait plus que le grognement pour être parfaitement semblable au chien qui a flairé le loup.
De fait, c'était un fumet des plus alléchants qui embaumait la chaumière, un immense chaudron bouillonnant libérait ses effluves tourbillonnantes entre les croisées du faîtage. La femme parlait, du ton badin de celle maîtresse en son logis, et plus elle le faisait, et plus elle s'éloignait de l'image que Bucéphale se faisait de la victime d'une secte meurtrière. Se riait-elle de lui ? Se pouvait-il que la nature barbare de ses parents lui aient dérangé la cervelle, faisant d'elle une simplette sans malice ? Non, elle était parfaitement reine en son royaume, et il était en terrain inconnu.
Elle continuait de faire la conversation tandis qu'il observait sans y toucher l'écuelle d'un œil soupçonneux. L'offre était séduisante, et l'hôtesse ne l'était pas moins, mais c'est finalement par un rictus grimaçant qu'il s'exprima, avant de lancer d'un ton rogue : « Veuillez vous vêtir convenablement pour recevoir un officier de sa Seigneurie. »

Son grognement était menaçant, et sitôt il avait parlé il recula contre la cloison, près de la porte, et passant ses pouces dans son ceinturon, il s'enferma d'un silence buté. Il attendait, manifestement, et il ne s'écoula pas grand temps avant que le crissement de multiples bottes ne signale l'arrivée dans l'allée de toute une bande. On frappa, Riparia ouvrit, et entra le coutiller Sigebert le Batailleur et trois autres gens de sa maisnie. Visiblement de mauvaise humeur, Bucéphale lui glissa : « Merci du cadeau. Tu parle d'un plan foireux. Elle est pas nette, la bordelière. »

« Ta gueule, Riparia ! »
gronda le Batailleur, avant de s'avancer, et salua d'une sèche inclinaison du buste la maîtresse des lieux. « Mes respects madame Lamer. Je suis le coutiller Sigibert, de la Milice intérieure. On nous a signalé des événements inquiétants dans les parages, par les pouvoirs de monseigneur le Bailli j'ai été mandé pour mener enquête. La communauté ici vous tient en haute estime madame, à l'occasion peut-être vous a-t-on confié certaines rumeurs ? Nul doute qu'une personne de votre probité ne dissimulerait à un envoyé du Duc quoi que ce soit qui pourrait conduire de mauvais sujets devant la justice banale. »


Alors qu'il parlait, les miliciens s'étaient éparpillés dans le logis et furetaient sans grande discrétion. Là-dessus Sigebert ajouta, d'un ton madré et faussement contrit : « Nous avons aussi autorité pour fouiller chaque habitation des environs. J'ose espérer que cela n'est point inconvenant. » Sur ces mots il sourit, mais il était clair qu'il n’admettrait pas de contestation. Derrière lui, le soldat Riparia était resté obstinément à sa place, l'air plus renfrogné que jamais. Il ne quittait pas des yeux la maîtresse de maison, partagé entre méfiance et fascination. Cela dit, il connaissait bien son coutiller, qu'il savait plus sournois qu'un furet. Le ladre s'y entendait pour faire passer des messages à demi-mots, et sa rouerie avait conduit plus d'un larron à se confondre tout seul. Il y avait décidément sur ce plateau une sombre conspiration à l’œuvre que le Batailleur avait charge de démanteler, et Bucéphale enrageait de ne pas être dans la confidence. Sa seule consolation résidait dans sa certitude de lutter contre des hommes, non des bêtes, et il avait pleine confiance en sa capacité à disposer de ces ennemis-là. Mais il régnait une atmosphère malsaine, un parfum d'angoisse et d'inavoué. Quelque chose vivait par ici, quelque chose que personne ne souhaitait nommer.
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MessageSujet: Re: Rencontre en deux temps [Bucéphale]   Rencontre en deux temps [Bucéphale] EmptyDim 23 Juin 2019 - 20:27
- « Pardonnez-moi, je ne crois guère bien comprendre » rétorquais-je en haussant un sourcil « Vous êtes ici sur mes terres et je ne comprends pas la nécessité de changer de tenue, peut-être que si votre supérieur avait cru bon de m’informer de votre visite, j’aurais pu faire un effort… Mais là» soufflais-je en écartant les bras « J’ai du travail et je ne vais pas perdre du temps en m’enfermant dans un tissu étouffant et contraignant simplement pour calmer le soubresaut naissant dans votre pantalon, n’est-ce pas ? »

Il c’était fait agressif, grognant comme un animal en cage et je n’avais pas bougé le moins du monde, conservant simplement cette main tendue vers le récipient fraîchement rempli. Ma voix n’était aucunement chargée de colère, de malice, de mesquinerie ou de quoi que ce soit de négatif, non, elle était douce, tendre, presque chantante. Détaillant le sauvageon qui se trouvait de nouveau à ma porte, je ne pouvais que contempler le travail du corps, de la force, du combat. Un léger pincement de lèvres et me voilà déjà qui m’égare. Une légère inspiration, un peu bruyante alors que le reste de la troupe vient à peine de débarquer, un nouveau grognement, une tête fermée du premier interlocuteur, alors que celui qui se présente en tant que coutilier a le don de déjà m’amuser. Fantastique, me voilà prise dans un petit manège de fausseté. Prenant une mine offusquée, presque terrifiée, je ne pouvais que placer une main au niveau de mes lèvres, avant de laisser courir mes doigts dans ma chevelure, puis pour terminer derrière ma nuque en signe de réflexion.

- « Coutilier, autant de monde juste pour moi, suis-je confuse, je n’ai pas de quoi satisfaire tout le monde ici » soufflais-je dans un sourire parfaitement maîtrisé « Peut-être voulez-vous un peu de ragoût ? Un homme a besoin de s’alimenter, c’est important. » Repris-je avant de frotter mon menton « Des événements inquiétants alors ? Suis-je surprise de l’apprendre, dois-je m’inquiéter pour mon élevage ? Ou pour ma propre personne ? » questionnais-je toujours sans réponse.

Pivotant pour tourner innocemment le dos à l’ensemble, j’avais fini par récupérer différentes écuelles, le temps de remplir le tout et d’abandonner l’ensemble autour de la table en bois. Moment de réflexion, alors que mon esprit vagabonde sur ce qui aurait pu ou dû plutôt me déstabiliser ou m’inquiéter, dans le fond pas grand-chose, mais fallait-il jouer le jeu.

- « Je suis débordée dernièrement, je dois bien avouer que je ne prête pas trop attention aux rumeurs, je suis seule pour l’ensemble du domaine et aucune petite main pour me soutenir actuellement, les derniers emplois temporaires ont pris la fuite à la dernière attaque de la fange. » je roule une épaule, mimant une douleur à celle-ci « ne parlez donc pas trop compliqué pour moi, voulez-vous. Je suis fermière, éleveuse, certainement pas une noblette qui fait des courbettes et utilise des mots beaux que personnes n’est en mesure de comprendre ici»

Relevant les yeux vers le responsable, qui semblait évoquer qu’il était en droit de fouiller l’ensemble de la bâtisse, je ne pouvais pas m’empêcher de sourire, retenant un léger rire. En droit de fouiller, peut-être pas non. Ici ce n’était pas les terres du Duc, mais celle appartenant à ma famille, je payais d’ailleurs suffisamment de taxe pour aspirer à une quelconque tranquillité, devrais-je peut-être réajuster une menace au niveau des doléances. Peut-être même que mes dons devraient se faire un peu moindres, non ? J’abandonne mon attention pour observer ceux qui observe mon logement, ma petite pièce, sans réellement m’en offusquer, je n’aurais pas suffisamment de mes deux mains pour devenir le nombre de patrouille de routine qui sont passés ici… Certaines ont finis dans ma couche, ce qui dois-je bien l’avouer a pu couper mon ennui juste un temps au moins.

- « Mh, non, je ne vois pas pourquoi cela me dérangerait, cependant, je vais devoir insister un peu dans mes prochaines doléances à notre seigneurie comme vous le nommez si bien. Trop de patrouilles finissent par affecter mon travail, sur mes terres en plus, alors que les taxes sont importantes, cela retarde mon travail, les commandes et la viande qui doit acheminer directement pour Marbrume et les professionnelles de courbettes que vous semblez affectionner. » je croise les bras sous ma poitrine, la faisant habillement remonter, gonfler légèrement « Mais j’accepte vos excuses, pour vous faire pardonner de ce ralentissement bien inutile, j’accepte l’aide de votre ronchon juste là. Je dois me rendre au temple pour déposer mes dons, les pauvres, orphelins et prêtre vont m’attendre et j’ai une sainte horreur d’être en retard. Vous n’aurez cas profiter de ce temps pour faire le tour du domaine, mais tâchez de ne pas tout salir comme la dernière fois et d’éviter d’emporter des dessous. Cela ne m’amuse pas d’en voir disparaître, déjà que je n’en n’ai guère beaucoup.» Attrapant l’ensemble des cagettes contenant les dons j’ajoutais « Bon, vous m’aidez ou vous restez là à attendre que la Trinité elle-même vienne apparaître devant vos yeux ? »

J’avais fini par en porter une, mais il en restait encore une derrière moi. Peu important, je ne cherchais pas à comprendre, je bousculais pour me faire un passage entre l’ensemble du groupe afin de me retrouver dehors, attendant sagement que celui qu’il s’était porté volontaire par obligation de me suivre. Ma famille était ancienne et jamais personne n’avait mis le doigt sur la véritable cave de la bâtisse, cela ne m’inquiétait même plus. Le pire qu’ils pourraient découvrir ne pouvait être que des tenus plutôt légères et hormis s’imaginer bien des vices en ma compagnie, je ne craignais pas grand-chose de toute évidence.

- « Mh, quoique maintenant que j’y pense, il y a bien des plaintes que j’entends régulièrement…Mais cela n’a aucun sens… » je laisse un petit silence parfaitement maîtriser « C’est au sujet de la nouvelle arrivante, la rousse ! Certaines anciennes n’ont de cesse de la traiter de sorcière… j’ignore si c’est vrai ou que ce n’est qu’une forme de crainte de l’étranger, m’enfin, on murmure que depuis qu’elle est là, certaines bêtes meurent sans explications. De mon côté aucune perte n’est à déplorer »

Je roule une épaule, offre un petit signe de tête à celui qui semble toujours aussi renfermé, peu important, je n’ai pas besoin d’un homme chaleureux et souriant, cela serait même plutôt triste. Plus le défi est grand, plus l’intérêt que je peux porter va en augmentant, inutile de se faire du mal donc. Enjambant la clôture, en dévoilant de nouveau une paire de jambes agréable et surtout une absence de dessous, j’avais fini par reprendre la marche en direction du petit temple de la ville. Très peu d’orphelins, une dizaine de représentants du clergé, rien de très impressionnant. Néanmoins tous les habitants effectués des dons et des prières très régulièrement, espérant voir un signe des dieux. Je le faisais aussi, pour marquer mon intégration et éviter les interrogations, mais je n’arrêtais pas de me sentir coupable vis-à-vis d’Etiol. Ma culpabilité était si grande dernièrement que je n’ai pas pu m’empêcher de faire un sacrifice en rentrant, pour me faire pardonner. Qu’Etiol me permette d’avancer et de faire sombrer l’humanité. Sans lui, ma vie ne serait que terriblement ennuyante.

- « Vous êtes toujours comme ça ? Bougon je veux dire, non parce que faire la conversation seule ne me dérange pas, mais un ‘enchantée madame Lamer’ ça serait plus agréable quand même… Première fois qu’on vient chez moi pour ensuite me dire comment agir et comment m’habiller… Alors, vous êtes toujours comme ça ou c’est juste avec moi ? »
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