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 Premiers soins [Cyrielle - Terminé]

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Cyrielle DolwenMilicien
Cyrielle Dolwen



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MessageSujet: Re: Premiers soins [Cyrielle - Terminé]   Premiers soins [Cyrielle - Terminé] - Page 2 EmptyDim 3 Jan 2016 - 19:11
Elle avait certainement vu qu’elle tentait de se relever et avait tout de suite arrêté ses gestes. Le changement de bandage était éprouvant, sans parler de la nouvelle. Elle ne voulait pas vraiment s’imposer chez elle, elle avait certainement des choses à faire en dehors de lui tenir compagnie, mais tant pis. Elle n’était pas si mal installée alors autant en profiter un peu. Il était toujours bon de retarder un peu le moment d’annoncer une mauvaise nouvelle, surtout à ses parents. L’herboriste accepta de lui confier uniquement de quoi se soigner pendant une semaine et lui annonça qu’elle pourrait certainement retirer les fils noirs qu’elle avait encore sur le visage. Depuis qu’elle ne les voyait pas, elle les aura presque oubliés, tiens. Elle n’avait pas encore eu l’esprit de se poser des questions à ce sujet-là.

Elle s’effraya presque lorsqu’une porte claqua, dirigeant immédiatement son regard méfiant sur la porte d’où apparut une jeune fille rousse. Elle s’adressa à Denea et semblait totalement dans son élément, comme si elle était chez elle. Lorsqu’elle daigna enfin la remarquer, elle la salua avec un air penaud, à la limite de l’indifférence. Pourtant, la nouvelle qu’elle était venue apporter était peut-être un bon signe pour elle. À moins qu’il ne s’agisse d’une autre huile. Elle se posa un instant la question du nombre de produits différents qu’elle possédait. Certainement trop pour les énumérer. Elle repéra pourtant le prénom de la petite et au vu de la réponse de l’herboriste, elle en déduit qu’elle était une sorte d’assistante. Elle se demanda un fol instant si c’était sa fille, mais n’eut pas la présence d’esprit de formuler sa question.

« Pour la semaine il ne reste plus que quatre pièces d’argent. Je sais bien que tu seras surement tentée de ne pas revenir, mais tu verras bien que tu auras encore besoin, même si ça sera déjà bien mieux. »

Elle ricana à cette phrase, avant de se raviser en se mordant l’intérieur des joues. Tenté de ne pas revenir, n’importe qui l’aurait été. Pourtant, elle savait que ce serait stupide, inconscient et même ses parents ne la laisseraient pas faire. Elle ne voulait même pas penser à la réaction de son frère, il se ferait certainement une joie de la panser pour lui prouver qu’elle avait besoin d’un homme dans sa vie, et le plus rapidement serait le mieux. Elle hocha la tête pour lui faire comprendre qu’elle reviendrait assurément, elle tiendrait sa parole. Elle lui avait assuré qu’elle la payerait, et elle le ferait. Elle enchaina en lui proposant que son assistante la raccompagne chez elle. Elle sourit avec la moitié de son visage qui était encore visible, jetant un long regard partout autour d’elle avant de lui répondre.

✧ Je crois qu’elle vous sera bien plus utile ici en vous aidant. Si j’reste assise encore un moment, j’devrais réussir à rentrer seule. J’suis pas en sucre.

Elle soupira un instant, tentant de remettre ses esprits en place. Elle laissa pendre sa tête vers l’avant, regardant ses mains un instant. Elle ressentait l’envie de parler de ce qui s’était passé. C’était récent, c’était dans son esprit, elle n’en avait parlé à personne jusque-là, mais elle savait qu’elle devrait le faire. Qui de mieux pour l’écouter et ne pas dramatiser que quelqu’un qui avait vu des blessures bien pires que les siennes déjà. Elle devait avoir entendu beaucoup d’histoires en tout genre, elle pourrait lui dire ce qu’elle voulait, mais la question était de savoir si elle l’écouterait. C’était peut-être un peu trop demander. Elle n’en savait rien, mais au moins son culot agissait pour elle.

✧ Ça vous dirait d’entendre l’incroyable et pathétique histoire de comment je me suis fait ça ? Juste pour occuper l’temps je veux dire, jusqu’à ce que je reparte.

Elle tenta un pauvre sourire, le cynisme ne lui allait pas vraiment. Elle n’avait même pas la force d’appuyer le trait pour faire croire qu’elle allait lui raconter une histoire comme elle n’en avait jamais entendu. Ce n’était pas bon. Il fallait qu’elle reprenne du poil de la bête, même si les fangeux n’étaient pas particulièrement poilus. La vie continuait, elle devrait s’y faire et se forcer à avancer aussi. Personne n’allait suspendre le temps pour elle, ou s’arrêter pour l’aider à reprendre pied. Elle ne pouvait compter que sur elle pour se mettre un coup de pied au derche et avancer malgré tout.

✧ Ou sinon, je peux m’amuser à compter les sous que j’ai dans ma bourse, puis ceux qui me manquent pour vous payer.
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Denea AlberickHerboriste
Denea Alberick



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MessageSujet: Re: Premiers soins [Cyrielle - Terminé]   Premiers soins [Cyrielle - Terminé] - Page 2 EmptyMar 5 Jan 2016 - 17:30
Elle n’était peut-être pas en sucre, mais elle avait vécus des événements éprouvant et son corps était en train d’en accuser le coup Il fallait dire également que l’antidouleur que Denea lui avait donné ne devait pas aider, mais, au moins, comme cela elle était plus tranquille.

Soit, il elle préférait rester ici, le temps de reprendre quelques forces, elle pouvait, il fallait simplement qu’elle n’empêche l’herboriste de travailler, ou du moins de ranger le désordre qui s’état emparer de la boutique ces derniers jours.

« Tu sais, ça fait aussi partie de son travail de sillonner la ville pour que quelqu’un puisse rester dans la boutique en permanence… mais comme tu veux. »

Elle n’allait pas être contrariante pour si peu, et au moins comme cela si elle avait un souci, elle ne serait pas loin pour intervenir. Malgré le fait qu’il ne risquait guère d’y avoir de complication dans un temps si court.
Préparant quelque pot et fiole, la tenancière attrapa la besace que la rouquine avait laissée sur un meuble, elle soupira, fatalement, elle n’était pas vide. Plongeant sa main dedans, elle en sorti une bouteille de verre épais remplie d’huile de couleur jaune pâle et la rangea dans un meuble. Une fois fait, elle remplit nouveau la besace avec les pots qu’elle avait préparés. Juste après, pris une petite carte qu’elle avait préparé, elle se dirigea vers la porte donnant sur la boutique.

« Tien Beth, finalement, vas faire cette livraison, elle était assez urgente. »

L’apprentie ne se fit pas prier, elle attrapa un châle, le sac et sorti, à nouveau. Denea la regarda partir pour être sure qu’au moins, elle allait dans la bonne direction.

Elle entrepris de ranger les compresses dans de petit coffret qui leur était dédié lorsque la milicienne lui proposa de lui raconter l’histoire de sa blessure.Préparant quelque pot et fiole, la tenancière attrapa la besace que la rouquine avait laissée sur un meuble, elle soupira, fatalement, elle n’était pas vide. Sans compter qu’elle préférait cela au son répétitif des légèrement strident des pièces qu’on comptait et recomptait. Il fallait dire que dans son état Cyrielle avait surement avoir un peu de mal à compter correctement.

« Je te l’ai demandé tout à l’heure, mais t’étais trop occuper à paniquer pour y faire attention. Je me demande comment t’as pu te faire une plaie aussi imposante. Tes petits camarades de la caserne sont restés tous plus muets les uns que les autres. »

Le petit sourire de l’herboriste et son plutôt doux et avenant, voulait mettre en confiance la milicienne. Cependant, elle n’assit pas à nouveau se contenant de continuer de ranger les petits coupons de tissu, bien à plat, empilé des uns sur les autres, s’assurant qu’ils étaient bien tous propres.
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Cyrielle DolwenMilicien
Cyrielle Dolwen



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MessageSujet: Re: Premiers soins [Cyrielle - Terminé]   Premiers soins [Cyrielle - Terminé] - Page 2 EmptyJeu 7 Jan 2016 - 17:27
Apparemment, la petite était aussi en charge de ce genre de choses, raccompagner des patients, faire les courses, mais elle avait décidé de rester là, et l’herboriste ne l’en empêchait pas plus que ça. Elle restait bien sagement assise en la regardant ranger et faire des allers-retours à droite et à gauche, la suivant du regard sans avoir autre chose à faire. D’ailleurs, elle ne tarda pas à l’envoyer à nouveau sillonner les rues pour une livraison d’après ce qu’elle avait pu en comprendre. Elle semblait tout de même veiller sur elle avant de revenir dans l’arrière-boutique pour continuer son rangement. Elle eut un peu de mal avec sa remarque, ne sachant pas trop comment la prendre. Quelque chose en elle s’offusquait de sa formulation, l’air de lui souffler un « je voudrais bien t’y voir » alors que son esprit était trop calme pour lui en tenir rigueur. Au lieu de ça, elle s’étonna du comportement des autres miliciens.

✧ On r’ venait vers Marbrume, et j’me suis fait avoir comme une débile. J’étais énervée et fatiguée, j’boudais comme une gamine et là surprise !

Elle avait arrêté de la suivre du regard. Non pas pour regarder ses pieds de honte, ou regarder dans le vide avec un air triste, mais parce que ça éprouvait la partie de la blessure qui était dans son cou et lui donnait une sensation assez proche du mal de mer. Elle avait senti le brouillard s’épaissir et avait décidé de garder le regard devant elle. Sa voix était calme et même l’exclamation sur la fin était légèrement étouffée dans son enthousiasme. Elle n’en était pas particulièrement gênée pour autant. Pour l’instant, elle ne sentait aucune différence d’en parler, c’était toujours aussi douloureux.

✧ Un fangeux a voulu m’sauter dessus, et pas pour faire un câlin. Mon épée est restée bloquée dans son fourreau, et j’étais là, comme une paumée à tirer d’ssus et à paniquer. J’ai attrapé ma dague, mais c’était foutu d’avance.

Elle avait hésité à se comparer à un ivre qui voyait sa dernière bonne bouteille s’écraser sur le sol alors qu’il était en manque, mais c’était certainement une métaphore trop poétique et banale pour ça. Elle soupira un instant, revoyant encore l’affreuse créature se jeter sur elle, gueule grande ouverte, dents en avant, reprenant sur le ton de l’évidence et de la fatalité.

✧ Le truc c’est qu’un aut’ mec s’est mis devant moi, avec sa torche. J’sais pas si c’est un abruti fini, ou le mec qui m’a sauvé la vie. P’t-être les deux, mais le fangeux m’a eu quand même. Il m’a griffée alors que sa main était en feu, et tada !

Elle leva légèrement les bras pour montrer son visage alors qu’elle avait un sourire en coin. Il était ironique évidemment, mais en parler de cette manière lui donnait l’impression que tout ça n’était qu’une large comédie, une farce sans conséquence. Elle n’était pas prête à affronter les choses en face, Denea le lui avait bien fait comprendre, alors elle faisait comme elle le pouvait avec ce qu’elle avait.

✧ Après ça j’me souviens de trois fois rien, et j’ai rien demandé de plus alors…

Elle soupira encore une fois. Il faudrait qu’elle apprenne à passer à autre chose, mais elle était bloquée sur ce fait, sur cet enchainement de situations. Elle ne pensait pas à tous ceux qui allaient lui poser des questions, à tous ceux qui lui donneraient l’occasion de raconter encore et encore la même histoire. Elle était trop préoccupée à vivre le changement que ça représentait pour elle. À réfléchir à ce que ça lui avait déjà couté, à ce que ça allait lui couter, et sans parler des six pièces d’argent de soin. Elle était préoccupée par bien d’autres choses.
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Denea AlberickHerboriste
Denea Alberick



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MessageSujet: Re: Premiers soins [Cyrielle - Terminé]   Premiers soins [Cyrielle - Terminé] - Page 2 EmptyVen 8 Jan 2016 - 14:17
On pouvait dire qu’elle avait vraiment joué de mal chance la milicienne. Enfin, tomber sur un fangeux à la tombée de la nuit n’était pas vraiment étonnant, mais avoir une épée qui se coinçait dans son fourreau et fini brûlée parce que quelqu’un avait voulu sauver sa peau, s’était pas vraiment ce qu’on appelait avoir de la veine.

« Je me doute que c’est pas évident de voir le bon côté des choses-là tout de suite, mais au moins, tu peux de vanter d’avoir survécu à une attaque de fangeux, peu peuvent en dire autant. »

S’était bien vraie que pour pouvaient en dire autant. Sa relative bonne fortune étant surement due au fait qu’elle avait pas été mordue, mais griffée. Les germes de fangeux semblaient bien virulent, à ce que je l’herboriste avait pu voir du peu de cas de morsure qu’elle avait eu à traité. Malheureusement, elle n’avait pu tous les sauver, une blessure trop vieille et infectée, on ne pouvait pas faire grande chose contre cela. Dans certains cas même les orienter vers un chirurgien pour une amputation bien propre er nette ne servait à rien, le mal s’était déjà rependu dans tout le corps.

« Puis un homme, enfin une, femme avertie, en vaut deux. C’est cher payer pour être un peu plus compétent, mais cela me semble mieux que rien. »


S’était juste une plaisanterie pour essayer de rester un peu dans cette ambiance ni vraiment lourde, ni vraiment légère. On sentait bien que la jeune femme ne pensait pas réellement un mot de ce qu’elle venait de dire.

A vraie dire, elle ne savait pas trop quoi dire à Cyrielle. Elle venait de prendre une grande claque dans la gueule, lorsque l’herboriste lui avait dit que sa peau de ne se remettrait jamais vraiment, pourtant elle avait raconté son histoire dans gravité.
Surement avait-elle un peu de mal à se faire à l’idée, ce qui était parfaitement compréhensible. Cela viendrait petit à petit, avec le temps.

« Pourquoi être rentré dans la milice ? C’est pas vraiment une voie vers laquelle on pousse les femmes, même maintenant que tout aide est bonne à prendre. »

La curiosité l’avait emporté finalement. Cette question Denea se la posait à chaque fois qu’elle voyait une femme parmi tous ses hommes. S’était quelques choses de moins en moins rares depuis de fléaux. Et la jeune femme s’était toujours demandée pourquoi aller volontairement se frotter à un milieu encore il y a peu.

« Tu n’es pas obligé de me répondre, c’est juste de la curiosité personnelle. »

Tandis qu’elle parlait Denea était toujours en train de plier et ranger ses compresses, elle semblait en avoir plus que de raison. Pourtant, lorsqu’il s’agissait de les utiliser, il ne semblait jamais y en avoir assez.
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Cyrielle DolwenMilicien
Cyrielle Dolwen



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MessageSujet: Re: Premiers soins [Cyrielle - Terminé]   Premiers soins [Cyrielle - Terminé] - Page 2 EmptyMar 12 Jan 2016 - 17:04
Denea compatissait et essayait de lui montrer son soutien, dans la mesure du raisonnable. Elle en eut un sourire, mais elle ne voulait pas la fatiguer. Compatir avec tout le monde et n’importe qui, être patiente, c’était fatiguant, et elle était assez bien placée pour le savoir. Elle mettait en avant que les survivants à ce genre d’attaques étaient bien trop peu nombreux, qu’elle avait au moins une chose dont elle pouvait se vanter. Elle tenta de faire une autre remarque un peu plus humoristique, sur sa valeur, sur le fait qu’elle était plus compétente maintenant. Elle sourit quelques secondes avant de sentir les bandages tirer sa peau à nouveau. C’était certainement mieux que rien, enfin, si tout le monde pouvait avoir le même point de vue qu’elle à ce sujet-là.

Une femme même avec une armure et une arme restait une femme aux yeux des autres soldats. Elle n’avait pas de quoi se plaindre, après tout, être entourée d’hommes au quotidien était le prix à payer pour ne pas en avoir un dans sa ménagerie. Elle ne pourrait pas leur échapper, se soustraire totalement à leur présence, alors autant garder le contrôle sur ce qui se passait dans sa couche. Elle avait fait son choix, il n’en était que plus définitif encore de cette manière. Après tout, elle l’avait bien assez entendu petite, les hommes ne s’intéressent qu’aux fillettes de dix-sept ans qui avaient déjà le physique d’une femme. Elle avait bien dix ans de plus, elle ne risquait pas grand-chose. En riant, elle se disait parfois qu’elle était même trop vieille pour intéresser un bordel, c’était une manière de se flatter comme une autre.

Lorsqu’elle lui posa la question fatidique de « pourquoi vouloir tenir une arme et faire couler du sang ? » elle la regarda. Elle ne pensait pas qu’elle lui demanderait, elle se sentit presque prise par surprise, flattée qu’elle lui accorde réellement de l’attention. Qu’elle ne lui fasse pas la discussion juste pour passer le temps. Elle savait qu’elle n’aurait jamais assez de patience dans ses relations sociales pour exercer ce métier à la place de l’herboriste. Elle resta un instant abasourdie, tant qu’elle se ravisa presque. Elle gesticula avec ses mains pour lui signifier qu’elle n’avait pas à se gêner ni à s’excuser.

✧ En fait, je l’ai pas vraiment choisi. J’ai grandi dans la taverne de mes parents, mais j’ai un caractère de porc. J’ai commencé à me battre dans le bar, ou à empêcher les clients de se taper dessus quand ils étaient saouls.

Repenser à cette période l’aurait fait rire si elle n’était pas légèrement embrouillée. Elle sentait l’effet diminuer au fur et à mesure de la discussion, mais le souvenir de la douleur qui la gardait terre à terre suffisait à la restreindre. Elle était moins vivace, moins fulgurante, moins entêtante, mais elle était toujours là, dans un coin de son esprit. Elle retourna regarder la multitude de bocaux qu’elle pouvait voir depuis la porte ouverte de la pièce.

✧ Comme je savais me défendre, les gens ont commencé à causer, et c’est comme ça qu’j’ai été recrutée à la milice. J’ai dit oui, mais je serais peut-être pas allée jusqu’à me présenter pour ça s’ils étaient pas venus me chercher.

Enfin, ça, c’est ce qu’elle disait, mais ce qu’elle pensait ressemblait plus à un autre genre de discours. En rejoignant la milice, elle prenait de l’indépendance, de la liberté par rapport à ses parents, et eux ne risquaient pas de voir un prétendu bonhomme tenter d’hériter de leur taverne. C’était toute leur vie, toutes leurs économies et leur seul revenu. Hors de question de se laisser embobiner par une pièce rapportée, surtout lorsque l’affaire était assez fructueuse pour leur permettre de bien vivre, malgré les coûts qui augmentaient sans cesse.

✧ Et toi ? Une passion pour les fleurs ?

Elle ne savait même pas depuis quand elles avaient commencé à se tutoyer, mais elle se permit cette petite pique. Au vu du ton utilisé, c’était clairement ironique, elle n’y croyait pas une seule seconde. Au moins, elle sentait que le calmant perdait doucement de son efficacité, c’était presque agréable.
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Denea AlberickHerboriste
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MessageSujet: Re: Premiers soins [Cyrielle - Terminé]   Premiers soins [Cyrielle - Terminé] - Page 2 EmptyLun 18 Jan 2016 - 14:53
S’était facile de dire qu’on n’avait pas vraiment le choix. Enfin là ce n’était pas vraiment le propos, ni même quelque chose qui amenait à ce genre de réflexion à haute voix. Elle avait surement eut le choix, personne ne lui avait mis une lame sous la gorge, en la menaçant de mort si elle ne s’engageait pas. Cette excuse de « je n’avais pas le choix » était quelque chose qui avait tendance à raidir et agacée l’herboriste, s’était comme se détacher de ses actes et de leurs éventuelles conséquences. S’était aussi stupide que lâche.

Heureusement pour Cyrielle, cette pensée n’était que de passage dans l’esprit de l’herboriste, ne s’y attardant pas, ne s’associant pas non plus à l’image de la milicienne.

« T’aurais pu dire non aussi et seulement continuer à empêcher les ivrognes de se bagarrer dans la taverne. Du coup, t’as quand même un peu choisi. »

Ces mots seulement associés à un petit sourire amusé et une voix aux doux accents, n’avaient rien d’un jugement. Ce n’était qu’une petite remarque.

Denea eut un bref rire lorsqu’elle lui demande si elle avait une passion pour les fleurs. Il fallait s’y attendre, histoire pour histoire. Pourtant, cela ne dérangeait pas la jeune femme, pas le moins du monde. Son parcours était ce qu’il était, elle n’avait aucune raison d’en avoir honte, surtout qu’elle avait joué d’une certaine chance au cours de sa vie.

« Les fleurs et moi, c’est un peu plus compliqué. Je traînais surtout dans la ville avec les autres enfants de prostituée, lorsque nos mères travaillaient. Puis ce qui était inévitable arriva à nouveau, ma mère s’est rendu compte trop tard qu’elle était enceinte. Elle était obligée de le garder, mais s’était une grossesse pas commode donc pour se soulager, elle a fait appel à un herboriste. Il venait régulièrement et chaque fois j’étais fasciné de voir ce que ses préparations pouvaient faire sur elle. S’était presque miraculeux. »

Il y avait toujours cette pointe d’admiration dans le timbre de l’herboriste. Ce n’était certainement pas les fleurs qui l’avaient intéressé au début, cette appréciation, elle était venue plus tard, quand le vieux l’avait emmené dehors pour lui apprendre à reconnaitreles plantes, savoir où les trouver, comment prélever pour qu’elle ne meurt pas et pouvoir à nouveau récolter.
De longues années d’apprentissages.

« Ça l’a pas sauvé. Ma tante à bien essayer de m’apprendre à coudre, mais je voulais seulement apprendre à faire des miracles comme celui qui avait essayé de soulager ma mère. Et comme j’ai toujours été une saleté d’âne bâté, j’ai réussi à me faire prendre comme apprentie et voilà. »


Il n’y avait pas vraiment de compassion ou de tristesse dans le discours de Denea lorsqu’elle parla de sa mère, surtout de sa mort. S’était vieux tout ça, puis même si elle avait tout son possible, on ne pouvait guère dire que sa génitrice avait été la maman du siècle. Au moins ne l’avait-elle pas abandonné quelque part en priant pour qu’elle meure vite ou encore moins probable qu’elle soir recueillit par quelqu’un de charitable.

Refermant le coffret dans lequel la jeune femme avait terminé de plier et ranger les compresses, en laissant quelques-unes de côté pour cause de tâche suspecte, l’herboriste se leva. En réalité, elle allait seulement remettre le dit coffret à sa place. Cela faisait déjà un peu moins de désordre dans l’arrière-boutique, dégageant toute un coin de la table.

« Tu te sens mieux ? »

S’était plus une question inquiète, ou plutôt polie que pour savoir si elle pouvait marcher et rentrer seule. Si Cyrielle avait encore besoin de rester elle pouvait tant qu’elle ne faisait pas de tapage et qu’elle restait calme.
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Cyrielle DolwenMilicien
Cyrielle Dolwen



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MessageSujet: Re: Premiers soins [Cyrielle - Terminé]   Premiers soins [Cyrielle - Terminé] - Page 2 EmptyMar 19 Jan 2016 - 20:59
La remarque de l’herboriste était vraie. Elle aurait pu dire non, elle aurait pu refuser cette offre de la milice, elle aurait pu rester sagement avec ses parents à faire la fille indigne. Pourtant, c’est au moment de répondre que sa croyance avait joué en faveur de son choix. Rikni, c’était sa chance de s’approcher d’elle et de s’attirer son regard, c’était le moment, elle l’avait senti et ne s’étaient pas posée plus de questions. Elle l’avait voulu et la proposition n’avait fait qu’encourager cet espoir qui était né depuis que le fléau s’était répandu. Elle s’était peut-être un peu mal exprimé sur la forme, mais avec le brouillard qui se dissipait doucement autour d’elle, impossible qu’elle soit plus pointilleuse sur ce sujet. Ce n’était pas dans ses habitudes, même en pleine possession de ses moyens.

C’était au tour de l’herboriste de parler d’elle. Dès les deux premières phrases, un contexte plutôt mélancolique s’était installé en elle. Elle était enfant d’une prostituée, restreinte à ce statut et mise à part, forcé de jouer avec les autres enfants dans ce cas. Elle n’était pas différente des autres femmes, elle avait cette tendance à mépriser ces individus qui vendaient leur corps pour de l’argent. Elle pouvait se le permettre, l’avouer sans honte à d’autres que Denea, mais ce n’était pas juste pour autant. Dans son esprit, c’était une solution de facilité, de lâcheté, de flemmardise. Elle ne savait pas ce qu’elles devaient endurer, surtout vu le côté rude des hommes qui les fréquentaient. L’ignorance, comme beaucoup de femmes, lui donnait cet air condescendant lorsqu’elle les regardait, comme si elle était supérieure, ce dont elle était malheureusement convaincue.

Elle détestait l’hypocrisie, mais faire une remarque à ce sujet aurait été de la pure méchanceté gratuite. C’était la voie que sa mère avait choisie, pas la sienne. Elle n’avait pas à être blâmée pour les actes de quelqu’un d’autre. Certainement qu’elle avait bien senti, enfant, qu’elle n’avait pas été désirée, qu’on lui reprochait même d’avoir été mise au monde. Elle écouta le reste du récit, détournant la tête vers le sol aux implications qu’entrainait souvent le fait de travailler dans une maison close. Pourtant, le lien à faire avec son métier actuel arriva à ce moment-là. Elle trouva ça intéressant qu’elle trouve sa vocation de cette manière. Elle avait vu un autre herboriste à l’œuvre et avait été époustouflée par la puissance que Serus donnait aux herbes et à la nature, par les bienfaits qu’il leur accordait et qui leur permettait ainsi de se soigner, lorsqu’on maîtrisait le sujet.

Évidemment, certains avaient tenté de la détourner de sa voie, parce qu’eux même n’avaient pas les capacités et les connaissances nécessaires pour lui apprendre ce qu’elle souhaitait réellement faire. Aucun doute que la tante dont elle parlait aimait la couture et y voyait de nombreux avantages. Denea avait dû affronter des difficultés et des obstacles, et elle sourit en se rendant compte que c’était les mêmes qualités, qui étaient tout autant des défauts, qui lui avaient servi et qui lui avaient permis d’en arriver là. Elle était têtue et obstinée, elle savait ce qu’elle voulait et se donnait les moyens d’atteindre ses buts sans pleurnicher. Elle était légèrement rassurée de leur trouver quelques points communs. C’était toujours flatteur de voir des points communs nous relier à des personnes qu’on apprécie, même si elle ne connaissait certainement pas grand-chose d’elle.

✧ Ouais, je pense que l’effet s’en va. J’me sens beaucoup moins dans les vapes.

Elle lui sourit, sentant bien dans son ton qu’elle ne cherchait pas à la chasser. Elle balança un peu ses jambes dans le vide, se disant qu’il était tout de même temps pour elle de partir. Du moins, de payer pour commencer et de rassembler tout ce qu’elle pourrait emporter. Elle réussit enfin à se mettre sur ses jambes pour se lever. Elle y alla doucement, bougeant ses jambes pour assurer son équilibre.

✧ En tout cas, c’est cool d’avoir réussi à faire c’que tu voulais vraiment. C’est le plus important au final.

Elle sourit, se déplaçant dans la pièce avant de sortir. Maintenant que Denea avait rangé la grande majorité, il ne restait aucun piège pour la faire tomber. Elle arriva jusqu’au comptoir sans encombre et sortit, sa bourse avec un petit soupire. Ce moment était arrivé, peu importe pendant combien de temps elle essayait encore de le repousser. Elle sortit trois pièces d’argent et six pièces de bronze pour les poser sur le comptoir. C’est tout ce qu’elle avait emporté, c’est tout ce qui était actuellement dans sa bourse. Elle savait qu’il était de plus en plus risqué de se promener dans Marbrume avec un portemonnaie trop rempli.

✧ Je sais que c’est pas quatre pièces d’argent, mais j’ai des économies. Je pourrais r’passer avant la fin de la semaine pour te ramener au moins une autre pièce d’argent. Enfin, si c’est ok pour toi.
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Denea AlberickHerboriste
Denea Alberick



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MessageSujet: Re: Premiers soins [Cyrielle - Terminé]   Premiers soins [Cyrielle - Terminé] - Page 2 EmptyJeu 21 Jan 2016 - 18:35
Il fallait surtout ramasser ce qui traînait au sol, pour être sûr de ne pas se prendre les pieds dedans, s’était la meilleure solution pour se retrouver avec une blessure stupide et personne n’avait besoin de cela en ce moment. Denea avait ramassé quelques bandages pas toujours très propres qu’elle avait mis à tremper dans un grand bac qui se trouvait sur un meuble au fond de la pièce.

L’herboriste avait regardé la milicienne se relever, méfiante. On ne savait jamais, si elle avait présagé de ses forces, il aurait été bête que par exemple elle se cogne la tête sur le coin de la table. Mais heureusement cette fâcheuse prédiction ne se réalisa pas.

La brève remarque de Cyrielle lui arracha un petit sourire un peu désabusé. C’est vrai qu’elle avait eu de la chance, ce qu’elle aimait n’était pas devenu inutile avec le fléau, bien au contraire. A l’époque, ça avait été important de faire quelque que chose qui la passionnait, mais maintenant, surement n’aurait-elle pas le même discourt. Les fangeux avaient peut-être irrémédiablement changé la donne, il fallait faire ce qui était bon pour la survie et plus ce qui était intéressant.

Elle laissa la milicienne la précéder dans la boutique, il fallait dire qu’elle était plus proche de la porte que la propriétaire des lieux.

Après un bref soupir en vivant presque littéralement sa bourse sur le comptoir. Il n’y avait pas le compte, elle le confessait elle-même. En même temps, s’était une somme qu’il fallait dépenser pour des soins. Denea fit une moue vaguement contrariée, elle comprenait bien qu’elle n’est pas tout, puis ce n’était pas comme si il en manquait tant que ça. Elle pouvait bien faire cet effort.

« D’accord … mais une semaine, pas plus. »

La déclaration était légèrement autoritaire, mais à peine, seulement là pour marquer le coup et ne pas avoir l’air trop arrangeante. Si la rumeur se rependait trop elle allait se retrouver avec des clients qui essayeraient de l’apitoyer pour ne pas régler la note, sans contrepartie ou autre forme d’arrangement. Et ce n’était pas réellement dans ses plans que quelques profiteurs se servent de son relatif bon cœur.

Après avoir rangé les pièces sans plus de cérémonies, ni même un quelconque remords, elle les avait honnêtement gagnées ses pièces, l’herboriste accompagna Cyrielle jusqu’à la porte.

« Si tu as les moindres soucis, que tu te sens plus mal d’un coup, dans la semaine, n’hésite pas à envoyer quelqu’un, ou à venir si tu peux, je regarderai ce qui ne va pas. »

Dit-elle en ouvrant cette dernière d’un geste doux, faisant attention à ne pas la faire cogner dans la milicienne, il n’aurait plus manqué que cela.

« Rentre bien Cyrielle. »

Un petit sourire se voulant réconfortant accompagna cette dernière phrase.
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Cyrielle DolwenMilicien
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MessageSujet: Re: Premiers soins [Cyrielle - Terminé]   Premiers soins [Cyrielle - Terminé] - Page 2 EmptyVen 22 Jan 2016 - 14:55
Elle avait bien remarqué l’air contrarié de l’herboriste lorsqu’elle lui avait annoncé qu’elle n’avait pas tout à fait le compte. Elle ne pouvait rien y changer immédiatement et elle ne voulait pas se trouver des excuses, ni même en inventer. Surtout que ce charabia ne changerait rien à la situation, Denea s’était déjà montrée très indulgente avec elle. Elle comprit le ton dur que cette dernière avait employé, baissant un peu la tête pour montrer sa bonne volonté et vit qu’elle rangeait les pièces. C’est avec un air tout de même légèrement embêté qu’elle se laissât raccompagner à la porte. Elle n’aimait pas avoir de dettes, mais elle lui avait bien fait comprendre qu’elle ne pourrait pas se passer du matériel qu’elle lui avait fait acheter. Elle était bien décidée à lui payer son dû, mais d’abord elle devrait récupérer quelques pourboires.

Elle lui adressa quelques paroles entre l’inquiétude et l’autorité, un mélange assez rassurant et clair de recommandations qu’elle devait suivre à tout prix. Elle lui montrait qu’elle ne tenait pas tant compte du fait qu’elle n’avait pas payé la totalité, mais surtout du fait qu’il ne lui arriverait effectivement rien. Comme si elle gardait un œil sur elle. Évidemment que son payement en dépendait, sa réputation certainement aussi, mais Cyrielle n’avait pas envie de penser ainsi, de penser que s’était peut-être ces motivations qui la poussaient à agir ainsi. Elle acceptait juste le réconfort qu’elle pouvait trouver, surtout venant d’une femme à qui elle accordait désormais sa confiance. Elle avait passé la porte et s’était retournée vers elle avec un petit sourire.

« Rentre bien Cyrielle. »
✧ Merci beaucoup, vraiment. Si jamais t’as besoin d’un coup de main, surtout hésite pas. Je voudrais pouvoir te rendre la pareille.

Elle lui souriait, ravie et après un dernier signe fit demi-tour afin de rentrer chez elle. Elle avait eu un petit moment de flottement à cause de la différence flagrante de luminosité, même s’il faisait plutôt gris. Elle ne savait pas si elle y était plus sensible, mais depuis que le fléau s’était installé, elle avait cette impression qu’il faisait bien plus souvent moche qu’avant. Elle regarda un instant les gens passer, attendant que l’herboriste ferme la porte de sa boutique pour se mettre en route et remonter le long de la rue. Le plus dur restait à venir. Il fallait qu’elle annonce sa blessure et son besoin d’un petit boulot à ses parents. Elle n’avait même pas envie d’y penser.
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