Marbrume


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 [Terminé] La complainte du traître [Arto & co]

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Adam de CorveilChevalier
Adam de Corveil



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MessageSujet: [Terminé] La complainte du traître [Arto & co]   [Terminé] La complainte du traître [Arto & co] EmptyMar 9 Juil 2019 - 21:31
2 Mai 1166, Caserne de Marbrume.

    Ces derniers jours s’étaient montrés éprouvants, par les Trois cela cesserait-il seulement un jour? J’étais présent dans les tribunes et j’ai observé mes frères Chevaliers combattre avec ardeur et bravoure, j’étais présent lorsque mon Roi s’est exprimé et - que les cieux m’en soient témoin - j’ai éprouvé la plus grande des fiertés face à cet homme à qui je prêtais ma lame et ma vie sans la moindre hésitation. J’en aurais presque versé une larme si c'eût été convenable, et s’il me restait des larmes à verser.

    En lieu et place de larmes c’est du sang qui a coulé, tant de sang… Je pensais avoir connu l’horreur lors de l’exode, j’étais bien loin du compte. Nous avons combattu, naturellement, qu’aurions-nous pu faire d’autre? Courber l’échine? Jamais! Même notre Roi s’est joint aux combats et ça je dois le dire, est le signe des véritables Seigneurs, de ceux qui craignent mais ne flanchent pas. Cet homme me suis-je dit à cet instant, s’était offert ma loyauté éternelle, indéfectible, absolue. Je mourrais pour ce héros béni des Trois qui versait son sang pour son peuple.

    Mais je ne suis pas mort. Est-ce véritablement une bonne chose? Je l’ignore. Je crains d’avoir cédé à la folie une partie encore plus grande de mon âmes durant ces quelques heures qui furent pour certains les plus longues, et pour beaucoup les dernières. Je n’ai pas tué de bêtes ce jour-là, non, j’ai tué des hommes, des femmes, des enfants blessés bien trop gravement pour pouvoir y survivre et qui dans leurs derniers instants, réclamaient à grands cris la miséricorde d’une fin rapide. Je n’ai pas fermé l’oeil depuis, chaque seconde passée dans l’obscurité est autant de cris qui me parviennent aux oreilles, autant de sang qui recouvre mes mains. Je ne puis supporter un tel supplice et pourtant, tout cela était nécessaire, primordial même.

    Au matin du 2 Mai nous finissions, moi et les hommes de la milice avec qui j’avais partagé cette journée d’horreur, d’empiler les corps sur le dernier des bûchers qui prenait place dans un des nombreux recoins des quartiers de la Milice. Nous n’avions vu les combats que de loin et bien que j'eus réclamé à corps et à cris de me joindre aux héros qui repoussaient l’ennemi, l’on me fit comprendre que ma tâche ici était peut-être plus importante encore que celle qui se jouait dans les tréfonds du Goulot. Il s’agissait de veiller à ce qu’aucun mort ne se relève, qu’aucune étincelle de corruption ne subsiste et ne puisse rallumer le brasier du chaos de la non-mort.

    Je m’étais agenouillé devant le bûcher après avoir pris soin de compter corps et têtes séparés. Le compte y était et je faisais signe au milicien Godric d’abaisser sa torche, non sans avoir prononcé tout bas quelques mots en la faveur de ces malheureux déchus.

    “Puissiez-vous trouver le repos dans la lumière d’Anür. Puisse votre sacrifice vous valoir la paix que vous n’avez trouvé en ce monde. Puissiez-vous me pardonner de ne pas avoir pu vous sauver des ténèbres…”

    Ce mal je le connaissais, je l’avais combattu. Je l’avais vu naître et mourir. Et pourtant tandis que les flammes s’élevaient en léchant avec avidité les dépouilles, je ressentais un malaise que tout un peuple devait partager avec moi en cet instant. Cette impression de n’être qu’une proie, un pion que le destin s’amuse à malmener. Je me rassérénais en me remémorant les paroles du Père Adhémar. Tout ceci n’était qu’un test, une épreuve à laquelle les Trois nous soumettaient. Et s’ils daignaient nous mettre à l’épreuve c’est qu’ils estimaient que nous étions capable d’y faire face, aussi devions-nous faire front et nous unir sous la seule bannière des Dieux afin de survivre.


  Pourtant lorsque l’on traîna jusqu’à la caserne un milicien blessé, je ne m’en émouvais pas, finalement ce n’était qu’un soldat du Roi de plus qui avait versé son sang pour que perdure la race humaine. C’est le Coutilier Dubois qui prononça des mots que je n’aurais pas cru pouvoir entendre après une telle tragédie. Et pourtant il semblait que les graines de la vilénie poussaient où bon leur semblaient, même au beau milieu des champs de bataille et des heures de gloire.

    “C’est le milicien Lautrec. Un des héros du Goulot, sauf que cet idiot a cru bon de remettre un ordre et de bastonner Maillard en pleine action. Tu y crois toi? Il échappe à la potence parce qu’ils ont tous failli y laisser la peau, mais tu connais Maillard, il va manger le petit.”

    Un traître? Je n’en croyais pas mes oreilles et pourtant, la dure réalité de la nature humaine me rattrapait comme un cheval au galop après ces heures où nous pensions tous êtres solidaires et unis. Force fut de constater que le mal se niche partout et en tout temps. Ce devait être un hérétique, un apostat ou que sais-je? La lumière d’Anür ne brillait pas sur ce scélérat et je priais pour que son châtiment soit le plus dur et cruel possible.

    “À quoi a-t-il été condamné? La roue? Le chevalet? Tout héros qu’il est cela n’excuse rien, j’espère que ce félon souffrira mille morts avant de rencontrer la sienne.”

    “Trente coups de fouet.” Me répondit Dubois. Et je souris à l’impatience de contempler la peau de ce fumier se fendre et de le voir hurler comme un porc que l’on égorge. Ce n’était bien-sûr pas suffisant, et eus-je été en charge de sa condamnation que le bougre aurait trempé dans l’huile bouillante après avoir goûté au fouet. Mais quelque chose me disait que je pouvais apporter ma contribution à son châtiment, aussi je délaissais mon bûcher pour me ruer à la suite du cortège que comportait Maillard, le milicien renégat et les deux hommes qui le conduisaient jusqu’aux cachots.

    “Sergent Maillard. J’ai entendu le crime qu'a commis ce scélérat et je me propose d'exécuter son châtiment à votre place, dans la lumière des Trois.”

    Maillard semblait épuisé et portait au visage la trace du coup porté par son subordonné, néanmoins l’homme me dévisagea avec froideur avant de se racler la gorge.

    “Et vous me priveriez de ma vengeance Sire Chevalier? N’est-ce pas là un peu trop me demander?”

    “Vous aurez tout le loisir de l’entendre gueuler Sergent. Et puis vous avez tant fait, laissez-moi donc m’occuper de cette basse besogne à votre place.”

    Le Sergent sembla réfléchir quelques instants et s’approcha d’un pas dans ma direction, conscient et se moquant à la fois d’enfreindre le protocole en vigueur. Je ne lui en tint pas rigueur, après tout, cet homme était un héros. Cela méritait bien que je pardonne une petite entorse à l’étiquette.

    “Très bien. Mais une chose Sire de Corveil. Je veux que ce fumier souffre, je veux qu’il hurle, qu’il repeigne ses chausses avant de s’étouffer dans son propre vomi. Est-ce que c’est bien clair?”

    Je restais de marbre face à une colère que je comprenais que trop bien et lui répondit par l’affirmative.

    “Vous avez ma parole Sergent.”


3 Mai 1166 au petit matin, Caserne de Marbrume.

    Tandis que l'exécutif de la milice prenait place, l’on dressa à l’intérieur d’une des principales cours d'entraînement un large poteau au sommet duquel était fixé un anneau d’acier, celui-ci servirait à tendre les bras du supplicié et à lui maintenir le dos droit, à en exposer la moindre parcelle afin que fouet morde avec précision.

    J’étais prêt. Maillard ainsi que les autres Sergents étaient présents. Finalement arrivèrent les Capitaines ainsi que le Bailli. À titre d’exemple le plus gros de la milice avait été convié à assister au châtiment de ce traître qui en pleine fin du monde, avait semé la discorde jusque dans son propre camp.

    Le temps était clair et en dehors des épaisses fumées qui s’élevaient des bûchers un peu partout en ville, il n’y avait pas un nuage à l’horizon. Il me semblait pouvoir sentir le regard d’Anür survoler ma nuque, je savais que cet acte était juste, que ce châtiment était nécessaire. Mon bras ne tremblerait pas.

    Il ne manquait plus que le supplicié.


Dernière édition par Adam de Corveil le Mar 26 Nov 2019 - 21:41, édité 1 fois
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ArtoriasMilicien
Artorias



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MessageSujet: Re: [Terminé] La complainte du traître [Arto & co]   [Terminé] La complainte du traître [Arto & co] EmptyJeu 11 Juil 2019 - 20:26
La cellule dans laquelle on l'avait enfermé n'était pas bien grande, aucune fenêtre vers l'extérieur, aucun rat courant dans un coin sombre, aucune torche éclairant faiblement le milicien abandonné à son sort, non. Artorias était plongé dans le noir depuis qu'on l'avait abandonné ici. Avant, on avait quand même prit le temps de le soigner un minimum, après tout il était l'un des héros de la ville... un traître avant tout, mais comme les vaillants défenseurs étaient tous qualifiés de héros, alors il en était de même pour lui. Mais cela l'importait peu, se mot avait perdu toute signification depuis que le sergent Maillard l'avait utilisé pour parler des tueurs. Plus rien n'avait de sens de toute façon. Artorias avait perdu sa famille et son titre de noblesse lors de l'exode, mais loin de se laisser abattre, il s'était engagé dans la milice pour essayer de continuer à avancer. Il s'était raccroché à la milice en espérant changer les choses, protéger la ville, sécuriser l’extérieur, aider le peuple du mieux qu'il le pouvait, apporter un semblant de justice dans se monde qui peinait à se maintenir à flot. Pendant un temps, ça avait bien fonctionné, sa coutillerie était devenu une deuxième famille et il avait réellement l'impression d'aider. Pire encore, Artorias avait fini par rencontrer une femme capable de s'emparer de son cœur, la vie allait bien... mais tout cela était terminé maintenant car il était un terrible idiot incapable de fermer les yeux. Toute sa vie on lui avait apprit à réfléchir avant d'agir, que ce soit son père, ses précepteurs lors de son enfance ou son maître, ils lui avaient tous enseignés la même chose. Que diraient-ils aujourd'hui en le voyant ici ? Vêtu d'un simple pantalon noir et d'une chemise pleine de son sang, assit dans le noir en n'aillant aucune idée de se qui pouvait bien l'attendre. Ils lui reprocheraient sûrement d'avoir simplement mis un coup de poing, quitte à mourir, autant emporter le sergent avec lui non ? Souriant à cette idée, le milicien se massa la nuque qui commençait à lui faire mal à force d’être dans la même position. Artorias savait avoir fait la bonne chose, ne pas agir alors qu'une enfant venait d’être mis à mort sans raison devant ses yeux n'aurait signifié qu'une seule chose, qu'il était d'accord avec ça ! Sauf que son honneur, sa dignité, sa fierté, chacune de ces notions l'avait poussé à faire cette action. Son seul vrai regret était de ne pas avoir essayé de rattraper le soldat Ulrich, celui qui avait été chargé de la basse besogne, celui qui devait s'occuper du petit détail, celui qui devait tuer l'enfant. Oui c'était son seul regret car avec de la chance il aurait réussi à la sauver et du coup il n'aurait jamais frappé le sergent... mais ce qui était fait ne pouvait plus être défait, alors à quoi bon ressasser la passé ?

Toujours assit face à la porte de sa cellule, Artorias se demandait encore comment des hommes pouvaient aussi facilement se transformer en monstre. Comment des seigneurs et des hommes de foies pouvaient s'abaisser à de tels horreurs... et comment un homme censé diriger pouvait ordonner ça, peut être même pire encore, comment les autres miliciens pouvaient accepter cela sans rien remettre en question ? Il devait être idiot pour ne pas comprendre, c'était la seule solution possible oui ! Pourquoi Rikni l'avait abandonné et avait fait de lui le mouton noir ? Pourquoi d'un seul coup il n'était plus capable de comprendre le monde dans lequel il évoluait ? Oui, il devait sûrement avoir un problème, ça ne pouvait pas être les autres, ils étaient bien trop nombreux pour avoir tort ! Mais la question n'était plus, il venait d'ailleurs de l'oublier.

Continuant d'observer les ténèbres devant lui, Artorias se concentra sur une seule chose pour éviter de trop réfléchir à la situation et pour éviter de s'imaginer la suite des événements. Le « héros » allait devenir un exemple, il le savait parfaitement, alors au lieu de s'imaginer pendre au bout d'une corde, il préféra se remémorer les événements des derniers temps, ceux qui lui donnaient le sourire lors de ses longues missions à ne rien faire. Mais malgré cette stratégie, les ténèbres s’infiltrèrent en lui, juste une infime partie, mais suffisamment pour qu'il comprenne que sa vie avait été un échec du début à la fin, suffisamment pour que l'ancien chevalier commence à verser des larmes en se rappelant toutes les personnes qu'il n'avait pas réussi à sauver, en commençant par cette enfant dont il ne connaissait même pas le nom... Plus les heures passaient, plus il doutait d'avoir fait le bon choix, il était tellement plus simple de détourner le regard lorsque quelque chose de déplaisant se passer devant nous. Peut être devrait-il s'excuser et supplier pour sa vie ! Çà pouvait marcher oui.

Ce ne fut qu'après une journée entière que la porte au fond du couloir s'ouvrit, des personnes approchaient avec des torches. Artorias se releva et les attendit debout au milieu de sa cellule, oui il avait craqué pendant un petit moment, mais c'était derrière lui. Il était le dernier fils Lautrec et il comptait bien rester un homme digne jusqu'au bout ! Hors de question de supplier pour qu'on l'épargne ou quoi que ce soit d'autre ! Lui avait de l'honneur et n'avait rien à se reprocher, on allait le punir pour un simple coup de poing, ho il savait bien que son geste faisait de lui un traître et qu'il était maintenant l'étincelle de la rébellion que l'on devait éteindre avec du sang, mais ce n'était qu'un coup de poing. A aucun moment il n'avait refusé d'obéir à un ordre, ne s'était-il pas élancé en premier pour combattre le chevalier de la mort comme ordonné ? Donc cette justice que l'on allait lui faire subir n'était en réalité qu'une injustice, une mascarade pour tenter de préserver l'honneur et l'autorité d'un pauvre sergent qui s'était discrédité lui même...


- C'est l'heure !

Ça ne faisait qu'une journée et il était encore en état de faire ses besoins dans le pauvre seau dans le coin de la pièce, mais on vida sur lui plusieurs bassine d'eau pour le rendre présentable ! Deux miliciens qu'il ne connaissait pas le tirèrent sans ménagement hors de sa prison. Ils l’emmenèrent à travers plusieurs couloirs avant de lui faire emprunter un escalier qui le ramena au rez de chaussé de la caserne. Ici les rayons du soleil traversaient les fenêtres et éclairaient le bâtiment, passer de l'obscurité à la lumière le força à fermer les yeux un petit moment le temps de se réhabituer. On l'amena jusque dans la cuisine où un peu de nourriture l'attendait ainsi que de l'eau. Le dernier repas du condamné ?

- Quelle est ma punition ?


Ne regardant aucun des hommes présents, Artorias se focalisa sur la nourriture. Il y avait à peine de quoi combler sa faim, mais c'était toujours mieux que rien.


- Le fouet... pour avoir trahi la milice !

Il s'était attendu à ça, Artorias était donc un traître maintenant... seul la manière le surprenait, le fouet ! C'était mieux qu'une peine de mort, mais c'était quand même cher payé selon lui. Continuant de manger avant qu'on lui retire son assiette, il prit son temps avant de répondre aux hommes qui le regardaient avec dégoût.

- Tu ne tes jamais battu avec ton coutillier ? Toujours un bon chienchien qui suit les ordres sans jamais réfléchir un minimum ?
- Rien à voir, tu-
- J'ai mis mon poing dans la gueule de se bâtard tueur d'enfant ! Rien d'autre...


Mais la conversation s’arrêta la, une milicienne venait d'arriver pour leur dire que c'était le moment. Il semblerait que les préparatifs soient terminés, un poteau muni d'un anneau avait été installé au centre du terrain d’entraînement principal et toute la milice avait été convié au spectacle. Artorias était un exemple, chacun allait comprendre se qu'il en coûtait de s'en prendre à un supérieur. Peu importe votre ancienneté, peu importe les services rendus, vous n’êtes rien et ne méritait aucune clémence si vous osez « désobéir ».
Juste avant de le faire sortir pour l'emmener au poteau, on lui attacha les mains. Puis on le conduisit sous bonne garde jusqu'au lieu de la punition. En formation, des milliers de miliciens étaient alignés tout autour du terrain. Il y avait même des civiles dans le lot, après tout, quoi de mieux qu'une séance de fouet pour se remettre des événements de la veille ? On le mit à genou non loin du poteau face à plusieurs hommes, dont le sergent Maillard qui avait un petit sourire sadique, mais contre toute attente ce n'était pas lui qui avait le fouet dans les mains mais un autre homme. Peu importe le bourreau au final, la milice était la grande coupable.

Artorias se retrouvait donc à genou au centre du terrain d’entraînement, des centaines de personnes étaient venus assister à son supplice... son humiliation allez bientôt commencer.
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Élisabeth BlanchevigneCoutilier
Élisabeth Blanchevigne



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MessageSujet: Re: [Terminé] La complainte du traître [Arto & co]   [Terminé] La complainte du traître [Arto & co] EmptyVen 12 Juil 2019 - 13:00
C’est avec des yeux mornes que la milicienne observa le soleil se lever, une aube dardant de son atmosphère rouge orangée les quelques nuages restants. Le spectacle aurait peut-être été agréable en temps normal mais dans la situation actuel, son effet était tout inverse pour Elisabeth. Certes, elles se réjouissait comme d’autres de pouvoir voir un nouveau jour se lever. Sa blessure n’avait pas empiré, fort heureusement, sinon elle savait pertinemment ce qui l’attendait. Mais ce qui l’ennuyait bien plus c’était qu’elle n’avait pas fermé l’oeil de la nuit.

Fatiguée, épuisée, éreintée physiquement comme moralement, elle en devenait folle. La peur, la paranoïa, et la douleur physique se mélangeaient dans son esprit comme tant de signaux qui l’empêchaient de fermer l’oeil. Elle faisait peine à voir, et consciente de son apparence et du regard des autres qui semblaient attendre le moindre signe de sa part pour éviter de la voir se relever en tant que fangeux... Cela ne faisait que la stresser encore plus. Sous ses yeux, des cernes comme elle n’en avait qu’une seule et unique fois par le passé, lorsque la fange était arrivée.

C’est avec un oeil hagard qu’elle contempla la caserne doucement s’agiter. Aujourd’hui c’était le jour du châtiment. Du châtiment d’Artorias. Cet imbécile. Certains se réjouissaient d’aller assister à ce macabre spectacle, d’autres se plaignaient qu’ils n’avaient aucunement envie d’assister à ça. Elisabeth, elle, voulait juste dormir, mais Gauvain lui avait bien fait comprendre que la jeune femme avait grand intérêt à se pointer, ainsi que toute la coutellerie. Qu’il tienne ces ordres de plus haut ou bien qu’il ne s’agisse que d’une leçon personnelle qu’il leur donnait à tous pour constater le sort d’un traître, elle n’en savait rien.

Beaucoup de miliciens avaient péris durant l’invasion de la ville. Autant avaient été blessés. Sa coutellerie n’avait pas été épargnée, comptant deux décès au total. Assez nouveaux, elle n’avait pas vraiment eu le temps de faire leur connaissance, ainsi leur perte n’était pas si difficile à supporter que cela pour Elisabeth qui traînait déjà ses propres problèmes... Même si elle regrettait leur perte, et qu’elle aurait certainement préféré voir Gauvain Tristefer crever, elle ne pouvait pas s’arrêter pour pleurer tous les morts de ce tragique événement. Elle n’aurait pas fini d’ici l’hiver prochain, si c’était le cas.

La milicienne au bras droit bandé et immobilisé se rendit alors sur la place du châtiment en traînant un peu les pieds. Tirerait-elle du plaisir à voir son rival souffrir devant ses yeux? Elle n’en savait rien, mais cela allait tellement plus loin que leurs joutes verbales et leurs défis. Autant que le fameux traître pouvait l’énerver au quotidien, jamais elle n’avait pensé à se venger de façon violente. Après, les rumeurs sur les actes du traître étaient nombreuses, mais la plus répandue était qu’il s’en était pris à un sergent. Pour quelle raison exactement? C’était plus confus à ce niveau là. Elle était curieuse de l’entendre de la bouche d’Artorias, à l’occasion.

Elle n’avait pas bonne mine, mais elle savait qu’Artorias n’était certainement pas mieux loti qu’elle pour l’instant, et que dans un futur proche ce serait bien pire. C’est avec un petit soupir las qu’elle se glissa dans la foule, à la recherche d’un visage connu. Celui de Zephyr ou même de quelqu’un de sa coutellerie, mais elle ne vit personne pour l’instant. Jusqu’à ce que Gauvain l’attrape par son bras, le gauche bien heureusement sinon elle aurait hurlé, et ne l’amène jusqu’au premier rang des spectateurs, aux côtés des autres membres de la coutellerie Tristefer. « B’jour. » leur souhaita-t-elle d’une voix lasse et fatiguée qui était la seule qu’elle semblait pouvoir produire depuis hier.

Le condamné arriva alors, et la jeune femme plissa légèrement les yeux pour mieux apercevoir les détails à travers sa vision flouée par la fatigue. Il ne semblait pas trop amoché pour l’instant, et vu son expression, semblait avancer avec une certaine dignité qu’il voulait sûrement conserver. Sa résolution tiendra-t-elle lorsque le supplice débutera? La milicienne ne bougea pas le petit doigt alors qu’il approchait. Pas un signe de la main pour le soutenir, juste un regard qui le scrutait et le jugeait, mais sans à priori. Le traître n’était pas un monstre à ses yeux, pas un hérétique, elle le connaissait assez bien pour pouvoir l’affirmer. Juste un idiot. Un imbécile. Un crétin un peu trop indépendant et trop fidèle à ses convictions. Allait-il tenir ses convictions et ses idéaux ou bien flancher sous la torture? Elle n’avait même pas vraiment hâte d’en découvrir la réponse...

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Adam de CorveilChevalier
Adam de Corveil



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MessageSujet: Re: [Terminé] La complainte du traître [Arto & co]   [Terminé] La complainte du traître [Arto & co] EmptyDim 14 Juil 2019 - 23:13
.   J’étais présent la veille lorsque le Roi - qu’Anür le garde - avait prononcé son discours et pleuré les morts en compagnie des habitants. Il avait encensé ces héros qui s’étaient dressés fièrement et avaient tout donné pour que les autres puissent vivre. Je pouvais concevoir tout cela, j’admirais même cette dévotion qui était après tout le coeur même de ma doctrine, et je regrettais de n’avoir pu me joindre aux combats en leur compagnie. Mais je ne pouvais imaginer que des lâches puissent se servir d’un tel moment pour se complaire dans leur propre vilénie. Pour moi ce félon aurait dû tomber l’arme à la main dans ces ruelles étroites, par les Trois nous l’aurions élevé en martyr et en héros sans sourciller, mais la vérité est qu’il serait mort comme il aurait du vivre.

    Dans la boue, le sang et la merde.

    Artorias Lautrec de son nom, n’avait pas résisté lorsqu’on lui avait fait ployer le genou. Il avait même contemplé la foule, non pas goguenard mais résigné à endurer son châtiment et en retourner à son pathétique semblant d’existence. Que resterait-il ensuite pour lui? Les miettes, les restes. Plus jamais il ne serait considéré comme un homme, encore moins un milicien. Il ne serait plus que l’ombre d’une raclure dont l’erreur avait été de survivre. Et je comptais bien faire en sorte qu’il se souvienne de son geste chaque minute du restant de ses jours.

    Je faisais signe au milicien qui venait de l’accompagner au poteau de flagellation avant qu’il ne regagne son poste en retrait.

    “Toi là! Ote lui-donc sa chemise, je ne tiens pas à ce que le tissu atténue la morsure du fouet.”

    Et le garde de s'exécuter devant une assistance muette comme une tombe, dans un monde où les tombes n’existaient plus. Quelle ironie…

    Un gradé dont j’ignorais jusqu’au nom s’avança et s’époumona dans le silence matinal, ajoutant à cet instant morbide un aspect solennel que j’appréciais au plus haut point.

    “Artorias Lautrec. Pour vous en être pris à votre Sergent lors de la bataille du Goulot et eut égard à votre héroïsme, votre condamnation à mort à été convertie en trente coups de fouet. Bourreau, vous pouvez procéder.”

    Un morceau de tissu lui fut lancé d’on ne sait-où, à vrai dire je m’en moquais totalement, qu’il s’en saisisse ou non, cela ne l’aiderait pas à sortir victorieux d’une telle épreuve. Les cordes furent tendues et les bras du supplicié levés aussi haut que possible. Je contemplais le fouet qui reposait dans ma main et m’extasiais devant la beauté de cet objet pourtant cruel, le cuir était mordu par endroits et de petites taches sombres indiquaient qu’il avait récemment servi. La discipline est un art difficile qui ne s’acquiert qu’au prix du sang, peut-être que finalement, la leçon porterait ses fruits?

Citation :
Je pars du principe que sur 30 coups, tu en supportes au moins 10, je lance donc 1d20 pour déterminer le nombre de coups que ton personnage va devoir supporter avant de s’évanouir.

Résultat : 13, ce qui nous fait donc 23 coups.

    Je baissais la tête un instant et adressait une prière silencieuse à Rikni, afin que mon bras soit fort et juste, que je ne dévie pas et que le châtiment infligé soit à la hauteur du crime commis.

    Un. Le premier est toujours le plus facile à endurer mais le fouet mordit avec avidité en travers du dos du milicien, traçant une longue ligne rouge entre ses deux omoplates. Hurla-t-il? Je l’ignore. J’avoue avoir pris mon rôle très à coeur et vécu chacun des coups que j’administrais au point d’en oublier tout le reste autour. Certains pourraient appeler cela de la cruauté, je ne leur en voudrais pas, je préférais voir ça comme de la ferveur. J’appliquais à la lettre la justice que j’avais et continuais d’incarner toute ma vie, avec piété et dévotion. Puissent les Trois m’en être témoins, je n’y prenais aucun plaisir, mais j’exécutais ma tâche avec zèle.

    Deux. Cette fois-ci le cuir se tailla un chemin dans la peau du cou. Certains diraient que j’avais manqué mon coup et que je risquais là de le tuer, je leur répondrais que Rikni guidait mon bras à cet instant précis et que je ne faisais qu’accomplir sa volonté, dût-il y laisser la vie. Ce choix ne m’appartenait pas.

    Trois. Du sang maculait le sol autour du condamné et coulait abondamment des blessures dans son dos, je ne m’en émeuvais pas et frappais derechef. Le coup fut parfait, long et large en travers du dos avec juste ce qu’il faut de retenue pour que la pointe du fouet vienne déchirer la peau sans perdre de vitesse. Le bruit était assourdissant, de même que le cri qu’il poussa. J’imaginais le Sergent jubiler dans l’assistance mais je ne le cherchais pas du regard, cette affaire était désormais bien au-delà des considérations des hommes. Il s’agissait de la justice du Roi et des Trois, portée et incarnée par la main de leur serviteur, je n’oeuvrais pas pour les hommes, mais pour les Dieux.

    Quatre. Je manquais alors totalement mon coup, peut-être perturbé par la lumière du soleil levant ou bien l’acreté des fumées qui s’élevaient ça et là des derniers bûchers et emplissaient Marbrume d’un parfum de chair brûlée abominable qui laissait comme un goût de cendres dans la bouche. Le fouet se perdit en route et vint lécher le dessous de son bras, là où la peau est la plus fine, sans toutefois la fendre totalement mais y laissant une brûlure bien vive. Le Sergent Maillard s’avança d’un pas et pointa le milicien du doigt.

    “Celui-ci est un échec. Recommencez Sire!” J'acquiesçais silencieusement et armais de nouveau mon bras.

    Quatre. Par les Trois celui-ci ne manqua pas sa cible, sans être particulièrement réussi ni innefficace. Il était simplement ce qu’il devait être. Et je savais qu’à ce stade là le coup le plus faible était un véritable supplice, pourtant il restait au milicien encore bon nombre de coups à endurer. Je sentais dans l’assistance une tension, comme un écoeurement face à un spectacle qu’ils ne semblaient pas cautionner mais qui était pourtant bien nécessaire.

    Cinq. Les cris du milicien égalaient désormais le claquement du fouet, mais je ne m’en réjouissais pas. J’espérais simplement que la rédemption puisse guetter cet homme au sortir de son supplice, mais j’en doutais fortement. Oserais-je dire que ma volonté flancha à cet instant? Certainement pas, je redoublais d’efforts pour arracher par la douleur et par le sang, toute trace de vilénie du corps et de l’âme de ce renégat. Même si je devais pour cela y laisser une partie de ma sanité, par les Trois celle-ci était déjà bien abimée mais je ne pouvais me permettre de reculer devant aucun sacrifice.
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ArtoriasMilicien
Artorias



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MessageSujet: Re: [Terminé] La complainte du traître [Arto & co]   [Terminé] La complainte du traître [Arto & co] EmptyLun 15 Juil 2019 - 11:54
Serrant les dents, il avait attendu le premier coup pendant une éternité comme une épée au dessus de la tête qui pouvait s'abattre à tout moment. Malgré cette préparation, lorsque le fouet lécha pour la première fois son dos, Artorias ne put retenir un hoquet de douleur. Jamais il n'aurait imaginé que cela puisse faire aussi mal, mais se reprenant, il serra à nouveau les dents et fixa son attention sur un point imaginaire au niveau du poteau juste devant lui. Encore vingt-neuf coups à tenir, il pouvait le faire ! Ce n'était rien.

La deuxième fois fut aussi douloureuse que la première mais il ne laissa aucun son échapper de sa bouche. Il eut envie de hurler contre son bourreau en sentant le fouet caresser son cou, mais il en était hors de question. Artorias s'était juré de ne pas supplier, il allait montrer à Rikni qu'il était toujours digne d'elle ! Il pouvait endurer le châtiment mille fois, il n'avait aucun doute.

Puis les coups s’enchaînèrent les uns après les autres, l'un fut manqué mais pas comptabilisé. Le claquement du fouet se faisait entendre par intervalle régulier, un rythme s'était installé. Ni trop vite pour que le spectacle dur, ni trop longtemps pour ne pas s'ennuyer. Artorias avait arrêté de compter, savoir combien de coup il restait lui faisait plus de mal que de ne pas savoir. Il savait simplement qu'environ un tiers du châtiment était passé. La zone autour de lui était maintenant recouverte de son sang. Chaque coup lui arrachait un petit cri de rage, il avait bien tenté de réprimer le moindre son, mais ce n'était plus possible. De toute façon, à quoi bon vouloir protéger sa dignité ?

Attaché au centre du terrain d’entraînement, punis comme un chien devant une grande partie de la milice, l'humiliation était totale. Mais plus le fouet s'abattait, plus sa résolution se renforçait. Il allait peut être craqué, mais au final il savait avoir raison. Artorias n'était qu'un martyr. Çà lui rappelait son voyage dans un petit village très loin au nord du pays quand il était encore l’apprenti du chevalier de l'eau. Son maître déjà reconnu parmi ses pairs et les seigneurs s'était fait humilier à cause de l'erreur de son deuxième et dernier apprenti, Emilien. Lui qui était un héros, un chevalier comme il n'en existait que peu avait du demander pardon à genou pour satisfaire l’ego d'un mauvais forgeron... Emilien lui avait fait la remarque que ses armes étaient de piètre qualité au vu du prix de vente, le forgeron avait demandé des preuves, Emilien le lui avait prouvé en faisant s'entrechoquer deux épées, l'un d'elle s'était brisée en deux. Sauf que le forgeron avait demandé réparation pour l'épée, Emilien avait refusé et était parti, il avait ensuite était accusé de vole... La milice locale intervenant, leur maître s'était donc mis à genou et avait demandé pardon, un terrible déshonneur pour un chevalier de ce niveau. Sur le coup, Artorias n'avait pas compris pourquoi il acceptait la punition sans rien dire, mais maintenant il commençait à comprendre. Peu importe l'humiliation, il savait avoir raison et en acceptant de mettre de coté son honneur, il sauvait son apprenti. Pourquoi repensait-il à cette vieille histoire ? Sa situation était- mais un nouveau coup le fit tomber à genou, du moins ça aurait été le cas sans les liens qui le retenait à l'anneau de métal fixé au large poteau. Pendu par les poignées, la douleur dans son dos explosa et ce ne fut que par sa volonté qu'il se remit debout après quelques secondes.

Si ça continuait, Artorias allait mourir ! Regardant autour de lui, il chercha dans la foule un visage familier, n'importe qui ! Mais que quelqu'un lui vienne en aide ! Trente coups de fouet, n'était-ce pas bien trop cher payé pour un simple coup de poing ? On allait sûrement arrêter le supplice avant la fin non ? oui ça ne pouvait être que ça ! Cette idée en tête lui donna la force de subir deux nouveaux coups sans broncher, mais la douleur était trop forte pour continuer ainsi. Quand il était très jeune, son maître d'arme s'était servi de la douleur pour l'éduquer à l'art du combat. Trop indiscipliné, seule cette méthode avait montré des résultats rapides. Rien de mieux qu'un bon coup entre les cottes pour obtenir l'attention d'un jeune garçon qui jouait avec une arme plus qu'il ne la contrôlait vraiment. Les leçons étaient difficiles et éprouvantes, Artorias se souvenait qu'à cette époque, il s'était focalisé très longtemps sur une douleur à son gros orteil pour endurer le reste. Comme si en ne voyant que cette douleur dans son esprit, les autres avaient tendance à disparaître. Le milicien essaya de se concentrer sur la douleur à son bras lorsque le fouet avait largement raté son dos... mais est-ce que ça allait vraiment suffire ?


- Rikni, regarde moi !


Il restait encore combien de coup ? Artorias pouvait encore tenir, oui ! Le dernier fils Lautrec ne pouvait pas tomber ici, c'était inconcevable...
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Adam de CorveilChevalier
Adam de Corveil



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MessageSujet: Re: [Terminé] La complainte du traître [Arto & co]   [Terminé] La complainte du traître [Arto & co] EmptyDim 21 Juil 2019 - 21:25
    Cinq coups, cinq douces caresses mortifères et ce pleutre implorait déjà sa Déesse. Un instant j’envisageais l’idée de rater mes prochains coups, qu’ils soient suffisamment douloureux mais pas assez marqués pour être comptés, ainsi le supplice pourrait durer des heures. Mon honneur me l’interdisait bien-sûr, mais l’idée restait alléchante, séduisante même. À ma grande honte j’éprouvais un plaisir coupable en faisant souffrir cet homme, je me délectais de l’attente entre chaque coup et du cri qu’il tentait de retenir lorsque le cuir mordait la chair. Aussi m’autorisais-je une petite bassesse et laissais le fouet s’aventurer plus près des reins, à la naissance du dos. Je pouvais sentir un torrent de remords s’échapper du condamné par vagues, mais rien qui ne pourrait m’attendrir, rien qui ne pourrait amoindrir le dégoût que ce pleutre m’inspirait.

    “Les trois te regardent traître, mais n’attends pas plus de soutien de leur part que de la notre, tu as failli ne l’oublie pas.”

    Sept. Mes mots avaient rompu un silence pesant et je profitais de cet instant de flottement pour lever de nouveau mon bras. Cette fois-ci la lame, puisqu’à cette vitesse un morceau d’acier n’aurait pas fait moins de dégâts, croisa l’une des premières marques, dessinant une croix à même sa chair. Bien que ruisselant de sang, son dos exhibait presque fièrement ses balafres dont les premières commençaient déjà à enfler.

    Parvenu au douzième coup, le sol autour du milicien n’était plus qu’une mare de sang et son dos une masse informe réduite en lambeaux. Pourtant le bougre tenait bon, je dois avouer que bien que n’ayant jamais été confronté au fouet, je savais le manier et j’en connaissais les subtilités. La douleur qu’il éprouvait actuellement était peut-être la pire qu’il ait eu le loisir d’expérimenter, un fouet ne se contente pas de fendre la peau, il la déchire et la brûle dans le même temps. Un maître dans l’art du fouet sait doser avec justesse la vitesse et la précision avec laquelle l’embout frappe la peau, afin que l’entaille soit plus longue que profonde et que la douleur atteigne son paroxysme.

    Trente coups était rare, inhabituel même. Je ne voyais plus dans son dos que des morceaux de peau à demi arrachés, assortis d’un flot de sang qui m’ôtait tout visibilité. Je ne pouvais travailler ainsi à l’aveuglette, aussi fis-je signe à un conscrit de vider un seau d’eau sur le dos du condamné. Ne voyez-pas ça comme de la miséricorde, non. C’était la pire chose que nous puissions lui faire, puisque l’eau chasserait le sang qui commençait à épaissir dans les blessures et y ferait couler la poussière et la sueur accumulés sur le reste de sa peau. Sans fierté j’observais la recrue s’approcher doucement, elle n’en menait pas large et semblait hésiter. Avant que je ne puisse prendre la parole Maillard aboya depuis l’endroit où il était posté.

    “Dépêche toi ou c’est toi qui prendra sa place!”

    Le milicien en devenir hocha la tête et s’avança avant d’asperger Artorias d’un seau d’eau froide et probablement pleine de la poussière qui emplissait la place ainsi que les vêtements et les poumons de ceux qui s’y tenaient. D’une condamnation nous passions à une séance de torture. Et le pire - Qu’Anür me garde - c’est que cela ne me dérangeait en rien.
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MessageSujet: Re: [Terminé] La complainte du traître [Arto & co]   [Terminé] La complainte du traître [Arto & co] EmptyLun 22 Juil 2019 - 15:17
La douleur devenait insoutenable, à chaque fois que le fouet venait s'abattre sur son dos meurtri, il pouvait sentir sa chair s'ouvrir un peu plus en profondeur. Malgré tous ses efforts, ça devenait difficile de rester maître de son propre corps. Ses jambes commençait à avoir du mal à le soutenir, il tremblait de plus en plus et la sueur coulait autant que le sang. Chacun de ses muscles étaient contractés, comme si son corps essayait de créer une armure impénétrable. Les cris de rage avaient laissé place à des cris de douleur... Artorias qui essayait de rester digne avait du mal à retenir ses larmes. Il n'en pouvait simplement plus. Dans quel état était son dos ? Le traître avait l'impression que ses os étaient à nues, exposé aux yeux de tous. Sa dignité et son honneur s'étaient envolés avec ses rêves. Si il ne suppliait pas encore pour que l'on arrête le châtiment, s'était uniquement grâce à sa foi. Depuis de longues minutes, il psalmodiait des prières silencieuses pour Rikni et Serus, Artorias s'était même abaissé à prier Anür... Il avait absolument tout perdu dans le monde des hommes, son passé et sa famille, son titre et sa richesse, son avenir dans la milice et son honneur, seul restait sa foi envers les dieux. Peu importe qu'il vomisse, que sa vessie lâche ou que ses larmes coules, de toute façon il ne pourrait jamais se relever d'une telle humiliation.

Priant Rikni d'arrêter son supplice, Artorias aurait accepté la mort ici et maintenant sans combattre, il l'aurait accueilli à bras ouvert comme si c'était une vieille amie de longue date. Le milicien l'avait côtoyé durant de si longues années. Il l'avait vue emporter son père, Magnus, dans la grande bataille des nobles de l'Ouest au début de la fange. D'ailleurs, elle devait véritablement être une amie pour l'épargner à chaque fois... une amie oui. Mais cruelle, voir même jalouse puisqu'elle lui avait arraché toutes les femmes de sa vie. Sa sœur, Margareth et sa femme, Nyci, toutes deux enlevés et tués après avoir subi les pires supplices... Artorias se voyait à nouveau lors de cette nuit dans le camp des bandits. La douleur qui avait submergée son cœur et l'avait rendu ivre de sang se retrouvait aujourd'hui sur son dos, un nouveau coup de fouet fit enfin couler des larmes sur son visage. Nyci était allongé nue, abandonnée dans une position grotesque, cette image était gravé dans sa mémoire, avec un peu de concentration il pouvait encore se voir la prendre dans ses bras en laissant son chagrin sortir dans un cri à fendre le cœur. Peut être même que se hurlement qu'il avait lâché à l'époque se répercutait encore aujourd'hui. Pourquoi n'avait-il pas réussi à la sauver ? Tout aurait été différent avec elle, Nyci était censé être la tête pensante derrière lui, la femme qui l'aurait rendu meilleur... mais elle l'avait abandonnée, ou peut être que c'était lui qui l'avait abandonné. Aujourd'hui il pensait à une autre femme qu'elle, Artorias s'était imaginé un avenir avec une autre, mais dorénavant c'était terminé. Cette femme ne pouvait se permettre d’apparaître auprès d'un traître comme lui, et puis de toute façon, qui voudrait de lui après son châtiment ? Il n'était même pas sûr que sa famille, enfin, sa coutillerie veuille encore de lui. Son chef, Gauvain était venu le voir en secret très tôt se matin, non pas pour l'aider, mais pour lui dire à quel point il l'avait déçus. Que même si il réussissait à s'en sortir vivant, il ne serait plus jamais son bras droit... Ça faisait combien d'année qu'ils étaient ensemble à combattre la mort ? N'était-ce donc rien comparé à son « méfait » ? ne méritait-il donc aucune compassion ? Artorias était stupide, il mettait de l’importance dans des choses futiles, vivre avec des compagnons d'armes, affronter la mort avec des amis, mieux les connaître que leurs femmes, tout cela n'en faisait sûrement pas une famille... oui, Artorias était stupide de penser ça. N'était-il pas seul attaché au poteau ? Personne n'avait osé prendre sa défense, oui il était seul en se bas monde. Abandonné par sa famille, abandonné par sa coutillerie, abandonné par les Dieux, mais tout était de sa faute.

Un nouveau coup vint à bout de sa résistance, ses jambes l’abandonnèrent et il se retrouva de nouveau pendu par les poignets. Cette position tirait sur les restes de son dos, augmentant ainsi la douleur déjà bien trop grande. Gémissant et pleurant sans réussir à mobiliser une nouvelle fois ses jambes pour se relever, Artorias leva les yeux au ciel. Peu importe le nombre de personnes présentes autour de lui, ici et maintenant il était seul avec lui même. Il avait perdu la notion de temps et d'espace, la honte, l'honneur, l'amour, la rage, rien n'était plus important... mais alors que sa tête roulait sur le coté, il vit cette femme en robe. Elle n'avait pas sa place ici, comme une fleur poussant au sommet d'une montagne alors qu'elle n'avait rien à y faire. La comtesse dénaturait totalement avec le reste des personnes. Pourquoi était-elle ici ? Appréciait-elle le spectacle ? Pourquoi n'intervenait-elle pas ? Et pourquoi était-elle dans les bras d'un autre... ? Serrant les dents et mobilisant toute sa volonté, Artorias réussi à se relever et tira sur les cordes comme si il suffisait de ça pour se libérer. Il refusait une nouvelle fois de rester passif, il était hors de question qu'on la condamne à mort ! Cette fois il allait réussir à la sauver. Mais un nouveau claquement se fit entendre et à nouveau, le traître tomba. Apolline allait mourir, il se voyait déjà la serrer dans ses bras en pleurant sans avoir pu faire quoi que ce soit pour l'aider. La vie était cruelle, on lui donnait des choses à aimer pour mieux les lui retirer. Il n'était pas question de lui faire plaisir, juste de le faire souffrir. La vie était une fouet venant s'abattre régulièrement pour rappeler que de l'autre coté de la pièce se trouvait la mort. Malgré le fait qu'elle l'abandonnait à son sort et qu'elle préférait un autre homme, Artorias essaya de lui dire au moins une fois dans sa vie
« Je t'aime Nyci ». Inaudible, l'avait-il seulement vraiment dit ? En tout cas, son aveu avait le goût du sang. Maintenant que c'était dit, il chercha une dernière fois son regard en souriant comme pour lui dire que tout irait bien... Artorias Lautrec ne pouvait pas tomber ici, il allait montrer au monde qui il était ! Oui... Il allait le montrer. Soudain, tout devint noir, la mort venait de le cueillir. Une véritable délivrance qui mettait enfin un terme à son supplice. Jamais il n'aurait imaginé que trente coups de fouets puisse venir à bout de n'importe qui. Mais c'était enfin terminé, Artorias allait enfin pouvoir retrouver les siens. Ca faisait tellement du bien de ne rien ressentir...

Comme si il était entrain de se noyer depuis de longues minutes, Artorias avala avec empressement de grande gorgée d'air pendant que de nouveau des seaux d'eau glacée étaient vidé sur lui. Le liquide transparent et froid vint laver son corps du sang et de la sueur. La morsure du froid sur son dos fut un soulagement temporaire avant que la douleur revienne à la charge plus violente que jamais. Il faillit perdre à nouveau connaissance. C'était donc ça, non il n'était pas mort, il avait juste sombré dans l'inconscience. Sauf que l'on n'allait pas le laisser s'en sortir comme ça, il était hors de question que le traître échappe à la fin de son châtiment aussi facilement. Non, ça devait continuer...
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Adam de CorveilChevalier
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MessageSujet: Re: [Terminé] La complainte du traître [Arto & co]   [Terminé] La complainte du traître [Arto & co] EmptyVen 26 Juil 2019 - 12:33
    Celui qui s’était affaissé en pensant son ordalie terminée ne l’avait fait que pour mieux se réveiller sous la douleur du sel et du sang qui lui coulait dans les plaies. J’appréciais assurément ce que je faisais, mais si cela n’avait tenu qu’à moi, quinze coups auraient amplement suffit. Je ne m’attendais d’ailleurs pas à ce qu’il survive à cette épreuve, mais puisque je m’étais porté volontaire pour officier, je me devais d’appliquer la sentence jusqu’au bout, sans quoi mon honneur serait bafoué. Et je ne pouvais l’accepter. J’appliquais néanmoins mes coups avec moins de force, les laissant claquer assez fort pour impressionner l’assistance, oh ils déchiraient toujours les chairs, mais moins profondément, le sang qui sourdait des plaies masquant aisément les marques les moins profondes.

    Pendant tout ce temps l’homme avait semblé délirer, hochant parfois la tête comme pris dans une conversation. L’on me rapporta plus tard qu’il psalmodiait, à qui ou à quoi? Je l’ignore. Chaque homme trouve son réconfort à sa manière.

    Le vingt-deuxième coup fut probablement trop faible, trop doux, puisqu’un grognement monta du commandement qui observait la scène sans ciller depuis maintenant une bonne heure. Je pouvais prétendre que mon bras se faisait lourd bien qu’il n’en fut rien, mais je me devais de corriger le tir sans quoi le supplice risquerait d’être annulé et repris depuis le début.

    “Un peu plus de vigueur Sire, n’oubliez pas que cet homme est un traître, un félon!”

    J’opinais du chef, bien conscient que le prochain coup devrait contenter le Sergent bafoué. Et il le fit. Oh que oui. Ce vingt-troisième coup claqua si fort que le supplicié en serait tombé à la renverse s’il n’était pas retenu par les poignets. Mais lorsque la poussière retomba, il ne releva pas la tête et semblait inconscient tandis qu’une énorme taillade barrait la totalité de son dos en diagonale. Je fit signe au milicien de lui jeter un seau d’eau au visage, mais rien ne semblait pouvoir le réveiller. Par cruauté autant que par devoir je tentais un dernier coup, en espérant que la douleur réveille ce bougre et que son châtiment puisse aboutir.

    Mais il n’en fut rien non plus. Et après quelques seaux d’eau innefficaces je déposais mon fouet et faisais signe aux miliciens de détacher et laver Artorias. Après quoi je me tournais vers le Sergent et attendais un éventuel contre-ordre qui - je l’espérais - ne viendrais pas.

    “Cet homme a eu son compte Sergent, je considère le châtiment comme exécuté. Êtes-vous satisfait?”

    Non pas que j’éprouvai de la pitié pour ce milicien renégat, mais je craignais surtout qu’il ne survive pas à l’accomplissement total de sa punition. Et par les Trois je souhaitais surtout savoir qu’il souffrait et que son repentir était un calvaire absolu. Mourir après tout cela n’aurait servi à rien, pire encore, cela ferait de lui un martyr. Et personne ne le souhait, surtout pas Maillard.
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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: [Terminé] La complainte du traître [Arto & co]   [Terminé] La complainte du traître [Arto & co] EmptyDim 11 Aoû 2019 - 22:05
Apolline était immobile, installée sur un fauteuil au milieu de ce salon qui lui semblait soudainement beaucoup trop vide. Son regard fixait un point imaginaire, qu’elle seule devait être en mesure de voir, de percevoir, de définir. Ses jambes étaient croisées sous les jupons de sa jupe, ses mains crispées sur l’accoudoir alors que ses ongles s’enfonçaient de cette colère si profondément ancrée qu’elle ne s’en apercevait même plus. Son père lui-même lui avait ordonné d’intervenir, alors que sa plus fidèle alliée, Aimée, lui avait soufflé que sa fille éprouvait une affinité pour un milicien et que ledit milicien se faisait ce jour sanctionner. Enfermée. Voilà ce qu’elle était, condamné dans une pièce qu’elle affectionnait pourtant, trahi par celle qui ressemblait souvent à son dernier souffle de raison. Le vieux débris mourant, agonissant qu’elle veillait bien trop souvent avait cru bon d’avoir un relent de vie et d’autorité ce jour si particulier, jouant de ce qui lui revenait certes de droit, mais qu’il n’avait pourtant plus depuis l’arrivée de sa maladie. La dame de Pessan n’était que l’ombre d’elle-même, revivant intérieurement le pire jour de sa misérable vie. Entendant encore l’ordre du Duc, désormais Roi de fermer les portes, de ne pas ouvrir, visualisant les créatures se ruer sur les innocents, sur son mari, ses enfants, sa famille. Sa gorge se crispait naturellement de douleur, comme si les hurlements qu’elle avait fait entendre ce jour-là ne s’étaient extirpés de sa gorge que la veille.

Les trois s’amusaient, oui, devaient-ils s’amuser profondément de lui réinfliger une telle épreuve. Condamner un homme qui avait sauvé la ville, n’était-ce pas aussi ridicule que de fermer les portes à une multitude de réfugiés qui n’avaient pas demandé à arriver en même temps qu’une famille détester par le dirigeant ? Ce fut un hurlement, véritable cette fois qui lui avait échappé, alors que d’un revers de main elle avait renversé son assise, alors qu’elle c’était précipité sur les objets de décoration pour en éliminer la moindre présence. Le bruit du fracas n’inquiéta pas les domestiques, ni même Aimée qui pourtant se trouvait dos à la porte, assise sur le sol, les mains sur le visage, priant pour que sa dame lui pardonne lui offense. La porte ne fut nullement déverrouillée et après avoir mis à mal cette pièce qui ne ressemblait plus à grand-chose, la dame ne put ressentir le moindre sentiment de soulagement.

Aucune larme ne dévalait ses joues, aucun tremblement ne venait animer ses lèvres. N’y avait-il à ce moment précis dans son cœur, que cette rancœur, cette haine si profonde contre l’humanité, contre ses propres gens, contre ce Roi, que rien, non, rien ne pourrait prendre le dessus. Pas même cette tristesse dévorante et incompréhensible qui la rongeait. Alors qu’elle s’était effondrée sur le sol, alors que ses doigts se perdaient dans le tapis recouvrant les planches de bois, le regard de la dame s’arrêta sur les fenêtres, les ouvertures, sans barreau, sans résistance. Prisonnière, n’était-ce pas ce qu’elle était ? Prisonnière de son propre domaine, de sa propre fonction, de sa propre condition, des propres liens qui l’unissaient avec le comte sont père. À ce titre, la solution semblait évidente : pour s’évader, tout était permis, tout était possible, les conséquences seraient à amuser par la suite. Peut-être. Certainement.

Le bruit du fracas ne fut pas étouffé et la chaise avait eu raison de cette fenêtre, le reste des débris fut éliminé avec un morceau du bas de sa robe, essayant soigneusement d’éviter de se blesser. Le tissu fut abîmé, mais la perfectionniste ne semblait pas s’en soucier. L’ensemble fut passé, sans que le bruit n’alerte une nouvelle fois les domestiques, pensaient-ils naïvement qu’elle avait dû finir d’achever le mobilier, peut-être même étaient-ils déjà en train de réfléchir à des artisans pour refaire l’ensemble. Pourtant, la noble dame avait bien réussir à fuir et seul le souffle du vent s’engouffrant désormais dans la pièce par l’ouverture venait animer le lieu.

Terminé. C’était peut-être l’unique mot qui venait retentir dans l’esprit de celle qui ne voulait pas être impuissante une deuxième fois. Apolline n’était pas parvenue à sauver sa vie, mais elle le sauverait lui, ce milicien qui lui semblait sincère, celui qu’elle appréciait sans en comprendre la raison. L’aimait-elle ? Le manipulait-elle ? Se faisait-elle manipuler ? Difficile à dire, une chose restait évidente, la comtesse ne supportait guère l’idée qu’il puisse recevoir tel châtiment. Derrière elle, Aimée venait de comprendre, derrière elle, oui, déjà se jouer encore une autre manigance pour l’empêcher d’agir :


- « Faites prévenir messire d’Auvray rapidement, il comprendra. »

C’est une ombre masculine qui avait quitté le domaine à toute jambe, empruntant les petits sentiers. Elle, la noble, la comtesse marchait d’un pas rapide, venait de passer la porte des anges. Apolline se tenait droite, sa démarche était moins maîtrisée, était-elle pressée oui, espérait-elle naïvement arriver avant la fin, espérait-elle oui. Ses pensées ne semblaient plus tourner dans le bon sens, avaient-ils seulement une fois tourné dans le bon sens. Ses sourcils se fronçaient régulièrement, ses canines venaient trouver sa lèvre inférieure et ce ne fut qu’une fois arrivée sur la place anciennement des pendus qu’elle comprit qu’elle n’était pas en avance. Ses pas se firent plus rapides, plus pressants et lorsqu’elle fut enfin arrivée au niveau de la foule d’hommes, de femmes d’armes et d’autres curieux qui s’étaient naturellement écartés devant celle qui n’aurait jamais dû être là, qu’elle sentit une pression sur le haut de son bras, pression qui se fit plus violente, jusqu’à la tirer en arrière, jusqu’à l’éloigner de force de cet objectif, de ce sauvetage, de ce besoin primaire et compulsif de faire ce qu’elle avait été trop faible de faire par le passé.

Alors que son attention, malgré le mouvement, malgré les événements ne fut que projetée sur cet éloignement, cette fatalité qui ressemblait à celle de ses souvenirs. Son regard se releva, glissa sur le responsable avant de s’écarquiller légèrement. Zephyr d’Auvray. Il était là, une main sur son bras, le regard posé sur sa personne. Est-ce qu’il l’a jugeait ? Est-ce qu’il comprenait ? Un instant, un fugace instant, la comtesse se sentie honteuse, indigne, venait-il sans aucun doute de lui éviter de se ridiculiser, de s’afficher en public de la plus indigne des manières et pour autant, Apolline ne parvenait pas à lui être reconnaissante. Ses prunelles froides avaient fini par effleurer le visage de l’ancien banneret, effleurant les marques qui imprégnaient ses traits. Il était inutile parfois de parler pour être compris et ainsi dans cette position, l’un comme l’autre pouvait percevoir que chacun n’abandonnerait pas son objectif premier. Ce fut donc un silence lourd, un silence prenant alors que le rythme des coups de fouet et des gémissements se laissait entendre en arrière-plan. Ce fut fugace, éphémère, mais sans aucun doute que le regard de la comtesse se fit plus suppliant, presque fragile, comment pouvait-il lui imposer ça, lui, ce noble qui devait sans aucun doute savoir les événements marquants de son passé. Comment pouvait-il le tolérer, lui, pourquoi être de nouveau un pion, un pion silencieux tolérant une nouvelle fois l’intolérable ?

La détermination à ne pas la lâcher qu'elle put lire dans ses yeux n'avait pour seul équivalent que la résignation douloureuse qui imprégnait les traits de l'homme qui, alors même que retentissait dans l'air un nouveau claquement sec qui sembla le faire frémir imperceptiblement, l'ancien Banneret secoua-t-il lentement la tête en signe de négation, lui faisant comprendre sans un mot qu'elle ne pouvait pas y aller, qu'elle ne DEVAIT PAS y aller. Quand bien même elle ne le supportait pas, quand bien même celui qui la retenait semblait désapprouver ce qui se passait à quelques mètres de là. Ils ne pouvaient intervenir, pas s'ils ne voulaient pas subir le même sort.

Est-ce que la pression sur son bras avait fini par se réduire, ou à se renforcer, elle était incapable de le déterminer et ce fut finalement cette étrange réaction, cette étrange fragilité qui la poussa à venir s’engouffrer dans ses bras. Comme une énième supplication à ne pas la laisser voir, ni entendre, ni même imaginer, comme une supplication à réaliser l’impossible. Personne ne pouvait être le héros dont elle avait besoin, le sien était mort sous ses yeux, dévorés par les fangeux sous les hurlements de son épouse. Ce jour-là avait-elle perdu bien plus que sa famille, s’était-elle perdue elle-même. Puis ce fut cette parole et ce relâchement, c’était terminé. Zephyr, lui avait permis de pivoter, pour voir cet homme et ne put-elle que faire quelques pas en avant, s’éloignant pour mieux s’approcher de la tragédie. Apolline avait parfaitement conscience que tout ça n’avait pas de sens, consciente que sa réputation serait entachée, consciente oui, mais inconsciente en même temps. Cet homme l’avait sauvé, l’avait aidé, avait partagé du temps avec elle. Avaient-ils sympathisé ? Étaient-ils des amis ? Plus que ça ? Dans cet esprit confus, c’était difficile à dire. Tenait-elle suffisamment à lui pour intervenir. Zephyr l’avait lâché, sans aucun doute à contrecœur, sans aucun doute comprenait-il ce besoin, ce passé tourmenté qui ne pouvait lui permettre de tolérer ce qu’elle jugeait être affront.


- « Je pense que vous en avez terminé en effet, inutile d’être satisfait d’un véritable massacre, n’est-ce pas indigne de nos dieux… »

C’était bien sa voix qui venait de briser le silence et ses pas qui progressaient devant l’écartement du petit groupe alors que les murmures commençaient à se faire entendre. Tous savaient parfaitement qui elle était. Une comtesse native, à la fortune conservée qui continuaient à offrir les armes à la milice, par prélèvement du Roi certes, mais n’était-elle pas véritablement femme à froisser. Son regard sévère effleura la silhouette du fameux sergent, celui à l’ego malmené qui avait sans aucun doute amené à cette réalité, puis à ce bourreau, celui qui devait se prétendre puissant, l’élue des dieux, garant de valeurs que sa cervelle n’était même pas en mesure de comprendre.

- « Dois-je applaudir ? » questionna-t-elle en appuyant furieusement son regard vers ce chevalier qui n’avait à ses yeux rien qu’un titre entaché par ses actes « En avez-vous terminé ? Puis-je amener cet homme se faire soigner auprès de nos religieux, ou pensez-vous encore devoir dévoiler une puissance quelconque sur un homme qui n’est plus en état de nuire même à un nourrisson ? » elle fit une pause, la réponse était évidente « Sachez que si j’avais été un homme, seriez-vous déjà en train de vous mettre en garde pour répondre à une ordalie, messire… ? Sachez que si je respecte encore mes engagements en fournissant vos hommes ce n’est que par respect pour votre Roi. Je me demande d’ailleurs, quelle serait sa réaction s’il venait à apprendre que vous venez d’humilier publiquement un homme ayant participé au sauvetage de sa précieuse ville, tout ça pour un problème d’ego et d’acte désespéré dans un cadre… désespéré. »

Elle fit silence, ses pas se stoppèrent juste devant celui qui devaient sombrer dans l’inconscience, elle s’abaissa à sa hauteur, laissa courir ses doigts au niveau de son visage trempé de sueurs, détailla ce dos déformé par la douleur et les multiples coups. Se redressant son regard chercha à trouver celui ou celle qui pourrait lui venir en aide, ne ferait-elle pas l’affront à Zephyr d’Auvray de l’entraîner dans ses actions, non. Lui offrit-elle ce demi-sourire furtif, ce regard désolé. Ne pouvait-elle dignement pas laisser recommencer un semblant de ressemblance avec une affaire de Sarosse, non. Le sergent avait fait silence, ronchonnant dans sa barbe un vocabulaire que mieux valait-il lui seul était en mesure d’entendre. On ne se mettait pas ainsi les nobles à dos, non, surtout pas ceux ayant encore un semblant de pouvoir. Venait-elle d’entacher sévèrement et seule sa réputation, quel genre de noble vient en aide à un milicien de bas échelle, quel genre de noble, surtout femme vient émettre un contre ordre auprès d’un sergent et d’un chevalier ?

- « Vous» fit-elle en faisant un signe de tête vers l’étrange jeune femme qui lui semblait reconnaître comme un membre de sa coutillerie « Aidez donc votre collègue et il me semble ami… Au moins parviendrez-vous à dormir avec l’illusion d’avoir fait quelque chose pour lui venir en aide.»

Il vit son regard chercher une aide alentours, mais nul ne semblait vouloir bouger, intervenir dans cette situation et risquer le courroux de ses supérieurs... Mais lui, n'en était-il pas un désormais, un supérieur ? C'est ainsi qu'il s'avança alors même qu'il percevait ce demi-sourire, cet air désolé, sa propre expression sombre et glaciale mettant en garde quiconque d'autre d'approcher. Il se pencha sur le supplicié et entreprit de le soulever lentement, avec précautions, prenant garde à laisser les plaies le plus loin possible de tout contact, juchant l'homme sur son épaule non sans que sa mâchoire se crispe sous l'effort. Qu'importe le qu'en dira-t-on, qu'importe les regards et les murmures, Zephyr se redressa avec force et volonté, adressant un regard à la Comtesse avant d'acquiescer légèrement, la laissant ouvrir la voie, prêt à la suivre jusqu'au Temple où l'on pourrait prodiguer des soins à celui qui avait enduré plus qu'il ne méritait. Assurément, le nouveau Sergent entamait bien étrangement ses fonctions

Ce fut étrangement Zephyr d’Auvray qui arriva à elle en premier et lui fit-elle infiniment reconnaissante pour cet acte. Désormais, elle n’avait juste à suivre, simplement. Peut-être que cette femme qu’elle avait désignée l’accompagnerait elle aussi, aucun doute que le milicien aura besoin d’un peu de soutient et n’était-elle pas la mieux placée pour le lui offrir, aucunement même. Au moins, elle avait agi. Oui, au moins ça. C’était peut-être mieux ainsi, peut-être.


[J'avais promis de passer... Plusieurs choses :

- J'ai respecté mon personnage, malgré les rps qui suivent éventuellement ce RP, j'espère que vous pourrez réajuster en conséquence. Mais je ne pouvais pas faire autrement sans la dénaturer. Si réellement cela pose problème, je supprimerais simplement mon post. Mais pour moi, il est hors de questions de dénaturer mon personnage.

J'en profite pour faire un rappel : attention lorsque vous faites des Rps qui suivent des événements à bien vous assurer que soit le rp important est terminé, soit il ne se passera rien pouvant engendrer des conséquences et rendre caduc les rps qui suivent.


- Les actions de Zephyr sont faits en accord avec le joueur, j'ai rajouté les parties qui lui semblaient également bon de rajouter vis à vis des actions de son personnage :)]


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Élisabeth BlanchevigneCoutilier
Élisabeth Blanchevigne



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MessageSujet: Re: [Terminé] La complainte du traître [Arto & co]   [Terminé] La complainte du traître [Arto & co] EmptyJeu 22 Aoû 2019 - 13:37
Le premier coup de fouet résonna aux oreilles de la milicienne. La torture avait commencé, et toute la coutillerie du traître était sous étroite surveillance du coutiller, Gauvain, qui veillait au grain à ce que chacun ne loupe pas la moindre seconde de ce morbide spectacle. Qu’espérait-il vraiment par là? Leur faire comprendre que son autorité sur eux était absolue? Leur montrer ce qui allait leur arriver s’ils remettaient en question ses ordres? Certainement. Son cruel supérieur semblait bien profiter de l’occasion pour affirmer sa façon de faire. Mais la milicienne ne pensait pas qu’il retirait le moindre plaisir de voir un de ses subalternes ainsi puni.

Les coups s’enchaînaient, et alors même que l’idée de voir son rival ainsi puni était au départ un sentiment assez étrange, mais pas désagréable, la voir virer à l’acharnement et à la torture commençait réellement à la dégoûter. N’avait-il pas déjà assez subi, et compris la leçon? Le nombre de coups de fouet avait été beaucoup trop important, son dos était lacéré de toutes parts, et ce n’était même pas encore terminé. A côté d’elle, ses camarades de coutilleries n’étaient pas vraiment plus enjoués, certains appréciaient vraiment Artorias, alors ils devraient vraiment passer encore un pire moment qu’elle.

Au final, ce fut une arrivée assez surprenante qui secoua les spectateurs de murmures et de doutes. Une noble, dont elle avait oublié le nom, mais tout de même assez connue dans le milieu. Une grosse pointure de la ville. Et elle intervenait pour un pauvre milicien? Ca n’avait pas l’air d’être de la pure générosité, non, il semblait y avoir autre chose. Il suffisait de voir sa façon de se comporter, de regarder le supplicié à peine conscient. Enfin, l’était-il seulement encore?

La brune observait la scène silencieusement, avec une pointe de malaise. Aussi importante soit-elle, à quel point allait-elle tomber bas pour ... pour Artorias, quoi. Ca aurait été pour quelqu’un de plus important, Elisabeth aurait compris, mais non, c’était juste pour ce bon à rien. Quel lien les liait tous les deux pour qu’elle aille aussi loin?

Elle tressaillit lorsqu’elle lui adressa la parole. Une amie d’Artorias? L’illusion d’avoir fait quelque chose en dormant ce soir? N’aurait-elle pas été dans un état d’esprit un peu étrange après avoir vu son rival dans un tel état, la milicienne n’aurait sûrement pas pu s’empêcher de lâcher un rire sarcastique au nez de la noble. Heureusement pour elle, elle arriva à se contenir à peu près, laissant uniquement échapper un sourire en coin, légèrement mauvais. La provocation de la noble a son égard, du moins c’était comme ça qu’elle l’avait pris, ne l’avait pas vraiment mise dans de bonnes dispositions. Aider son prétendu ami? En intervenant comme elle pour se retrouver à subir les coups de fouet restant à sa place? Non merci. Si elle n’avait pas été mise à la place du traître c’était uniquement grâce à son statut social. Quiconque aurait ouvert sa gueule comme elle aurait certainement eu une punition similaire, c’était bien pour ça qu’aucun milicien ne se bougeait.

« On a pas tous un titre et des biens à balancer devant toute la milice pour faire bouclier, chère comtesse. » siffla-t-elle d’un ton légèrement mauvais. Peut-être son geste avait-il était bienveillant, elle s’était mis dans une situation difficile pour aider ce pauvre milicien. Mais la milicienne, pour une raison qu’elle avait un peu de mal à saisir, ne pouvait pas sacquer cette comtesse. « Et puis, comment je suis censée aider, le porter à votre place alors qu’il fait deux fois mon poids et avec un bras en moins? » continua-t-elle alors. Ce n’était clairement pas elle qui allait pouvoir évacuer le milicien, rien que d’imaginer porter la moitié de son poids réveillait des douleurs inconfortables dans son épaule meurtrie.

A moins que la comtesse voulait qu’elle ne l’aide à se ridiculiser devant toute la milice? Mais il y a bien quelqu’un qui avançait. Zéphyr, qui s’empara du supplicié pour le porter. Autant, avancer aux côtés de cette comtesse ne lui plaisait pas du tout, autant, à côté de Zéphyr, là elle aurait été prête à s’opposer à tout Marbrume. Elle soupira.

« Il a en tout cas bien besoin de se faire soigner, je vous accompagne... » déclara-t-elle alors d’un ton légèrement blasé. De tout de manière, elle n’avait pas grand chose de mieux à faire, et elle était certaine qu’une collègue qui se fout de sa gueule dés son réveil allait enchanter le milicien. Ou peut-être pas, à vrai dire.


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MessageSujet: Re: [Terminé] La complainte du traître [Arto & co]   [Terminé] La complainte du traître [Arto & co] EmptyDim 13 Oct 2019 - 22:13
   Je sursautais face à l’invective de cette nantie en jupons de soie. Ces véritables nobles, les enfants privilégiés qui n’avaient jamais eu que l’or à la bouche me dégoûtaient. Je savais ce qu’il en était d’avoir de la crasse sous les ongles, de ramper dans la boue jusqu’à en vomir du sang. J’ai vu et entendu plus qu’aucun de ces nobliaux ne pourrait concevoir, et elle osait s’en prendre à moi? Prononcer ainsi le nom des Trois n’était pas sans conséquences, et cette bravade se devrait d’en avoir, dussé-je m’en charger moi-même.

    Silence Femme! Ne blasphémez pas en ma présence!”

    Mon cri avait fait taire les derniers murmures qui parcouraient l’assistance, et ceux qui avaient détourné le regard du supplicié revelaient à présent la tête. Et voici qu’elle me faisait face, rouge de colère et crachant son venin avec l’habileté de ceux qui n’ont pour eux qu’une langue bien acérée. Comtesse ou non, cette mijaurée n’avait pas une once de véritable noblesse. Je réfrénais avec force l’envie qui me tiraillait de cracher à ses pieds, c’eût été indigne de mon rang et je m’y refusais donc, mais par les Trois, ce que l’injure pouvait être tentante...

    Sachez que si vous aviez été un homme, vous en seriez venu à regretter vos propos d’une bien terrible manière, mais je gage que si ç’avait été le cas, vous auriez su faire preuve de prudence et de mesure. Ne vous reposez pas sur la faiblesse de votre naissance pour proférer vos injures Comtesse, vous ne vous en parjurez que davantage. Maintenant écoutez moi bien.”

    Cette noblesse dorée me donnait envie de vomir. Il fut un temps où seuls les valeureux avaient droit de cité et où les femmes telles que celle-ci étaient tenues au silence et à la bienséance. La fange avait eu raison de plus que le monde, elle avait atteint l’homme jusque dans son coeur véritable, brisant moeurs et valeurs. Ce monde était perdu, corrompu. Et si jamais il parvenait à se relever de ce chaos, il serait changé à jamais.

    Ne vous avisez jamais de manquer à nouveau à vos obligations Comtesse, cet homme a été reconnu coupable de trahison et c’est justement parce qu’il est un héros qu’il a la vie sauve, ne vous méprenez pas, n’importe qui d’autre eût été pendu pour moins que ça.”

    Les joutes verbales n’étaient pas l’apanage de la Chevalerie, néanmoins, je maîtrisais mon verbe et était prêt à l’agonir de la seule arme avec laquelle j’étais en droit de la frapper. Que les Trois me gardent, jamais je n’aurais jamais levé la main sur cette femme, bien que sur le moment, l’envie soit presque irrésistible.

    À moins que la Justice du Roi et des Trois ne soit pas à votre goût? peut-être aimeriez-vous en débattre avec sa Seigneurie? Nul doute que votre avis sera fort apprécié.”

    Un Sergent que je ne connaissais pas s’avança pour se saisir du supplicié toujours inconscient, et bien que je soupçonnais une connivence entre ces deux-là, je ne m’opposais pas à son geste. Il ne m’appartenait d’ailleurs pas de décider de l’avenir du milicien, mon rôle s’achevait et j’en conservais un goût amer sur le bout de la langue, comme un goût de sang. Peut-être que cette femme avait raison, peut-être que tout ceci était exagéré. Mais ce n’était ni à elle ni à moi d’en juger, sa bravade n’en était que plus inacceptable.

    La milicienne qui avait assisté à la scène depuis le début répondit à l’invective de la Comtesse avec un affront qui ne lui serait certainement pas pardonné, mais ce n’était encore une fois pas à moi d’en juger. Si celle-ci appartenait à la Coutillerie d’Artorias il était de son devoir de l’accompagner, pour le reste, je lui lançais un regard froid lui intimant le silence et la retenue, en espérant que cela suffise.

    Pouvaient ils seulement comprendre? Ce sacerdoce est un poids qu’aucun d’entre eux ne peut concevoir, et pourtant me voilà jugé par une des miennes pour n’avoir fait que répondre à l’appel du serment que j’avais prêté. Mais ce fardeau bien qu’incompris restait ma mission et mon but avant toute chose.

    La loi et la Foi devaient régner avant toute chose, surtout en ces temps troublés.
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