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 Usson - Par une chaude soirée de moisson. [PV Edmur]

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Cassandra VitalisGuérisseuse
Cassandra Vitalis



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MessageSujet: Usson - Par une chaude soirée de moisson. [PV Edmur]   Usson - Par une chaude soirée de moisson. [PV Edmur] EmptyMer 10 Juil 2019 - 10:40
La chaleur harassante de l’été dépose sur ma peau, une fine couche de sueur. Elle perle le long de mon dos, frisotte les mèches de cheveux rebelles échappées sur mes tempes alors que mes bras nus et fatigués par le labeur sont douloureux. J’essuie d’un revers de main, mon front, relevant mon dos épuisé, jetant un œil sur le soleil rougeoyant dans un ciel qui se meurt d’un embrasement. La nuit sera bientôt là, d’ici quelques heures. Il y a encore tant à faire mais à chaque jour suffit sa peine. J’achève un dernier boisseau d’épeautre, nouant rapidement la ficelle autour des brins pour l’ajouter à la botte.

« Nous avons terminé pour aujourd’hui, nous ramasserons les boisseaux demain. » glisse une voix cassée dans mon dos.

J’esquisse un sourire à Pierrot, rattachant ma serpe à ma ceinture, essuyant la moiteur de mes mains sur mon tablier poussiéreux. L’outre qu’il tient entre ses doigts passent aux miens et je bois avidement l’eau tiédie de la gourde.

« Nous ferions bien de rentrer à la ferme alors. »

« Pars devant, je dois encore passer voir Hank. »

Un signe de la main conclut notre discussion, et je reprends le chemin de la ferme et de Usson dont on voit d’ici les toits de chaumes, la fumée de ses cheminées, les palissades. Mon pas me presse, impatiente de rejoindre la toute relative sécurité du village. Je n’aime pas être seule, alors que la luminosité sombre doucement derrière l’horizon, alors que je suis encore distante de la maison, de sa porte en bois massif, sans autre défense que cette serpe qui bat ma cuisse sous mon rythme soutenu. Même si cette sensation de n’être qu’une proie, d’être pourchassée, s’atténue jour après jour sous le coup d’une routine bien huilée, je ne peux m’empêcher de frémir lorsque le vent joue dans les frondaisons des arbres, lorsque la pénombre recèle les craquements fugaces des rongeurs. J’aime à croire que bientôt je ne sursauterais plus en entendant le bruissement des herbes derrière moi, sans réellement le croire. Comment pourrait-il en être autrement, avec le mal qui rôde autour de nous, vorace et cruel, prêt à fondre et nous dévorer à la moindre inattention ?

Bien vite, mon refuge se rapproche et je peux distinguer le bois qui en scelle l’entrée, les barrières qui sécurisent le potager, les fenêtres déjà couvertes d’un volet. Mon cœur se calme légèrement à la vue de Vera sur le perron. La vieille femme achève les préparatifs pour la nuit, ses mains noueuses tremblants imperceptiblement.

« Vera, tu devais te reposer ! Rentre, je vais le faire ! »

« Je suis presque aveugle pas impotente Cassandra. Occupe-toi donc du diner ! Où est mon fils ? »

« Chez Hank » répliquais-je en me dirigeant vers le potager pour en arracher quelques légumes.

« Bah ! » ronchonne l’ancienne en finissant sa tâche avant de rentrer dans la maison. « A coup sûr, va y rester jusqu’au matin ! »

Sur le carré de potager, la terre chaude exhale ses arômes entêtants de menthe poivrée, de romarin, de sauge comme si le soleil avait chauffé ses parfums pour qu’ils se distillent au crépuscule en une suave invite. J’aurais aimé prendre le temps d’en savourer la fragrance, de rester là, parmi les plantations à prendre un peu de repos tout en appréciant la fraicheur tant attendue du soir. Etait-ce ainsi avant l’arrivée de la Fange ? Pouvait-on s’allonger sous la douceur d’un chêne pour apprécier la douceur de la nuit après une journée remplie ? Probablement… oui probablement mais plus maintenant.

Je récolte quelques haricots d’un mouvement usité, les glissant dans mon tablier relevé en baluchon, récupère quelques belles blettes, de la sauge pour le goût. Et alors que je m’étire de tout mon long pour acceder à quelques mirabelles presque mûres à point, suspendues dans leur arbre, il y a comme un crissement de gravillons derrière moi. Un instant, je me fige, serrant à m’en blanchir les doigts les bords de mon tablier avant de me retourner sèchement en laissant choir l’intégralité de ma cueillette sur le sol.

La peur noie fugitivement l’anthracite de mon regard avant qu’il ne se durcisse devant l’inconnu. Un homme. Pas un fangeux. Un homme d’armes massif. Pas un de ces monstres à l’affut de chairs fraiches. Mais le danger peut se dissimuler sous bien des traits, et je suis toujours un peu méfiante de celui qui se faufile par derrière tel un voleur.

« Ser ? Essayez vous donc de me faire mourir de peur !» l’interrogeais-je brièvement, avec un sourire poli.
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MessageSujet: Re: Usson - Par une chaude soirée de moisson. [PV Edmur]   Usson - Par une chaude soirée de moisson. [PV Edmur] EmptyJeu 11 Juil 2019 - 13:05
Je levais le nez pour estimer quand les dernières lueurs du jour allaient mourir. Le soleil était bas à l'horizon, projetant dans le ciel toute une palettes de couleurs rouge et or nuancées de rose. Ça aurait pu être un spectacle que j'aurais admiré. Ça aurait plu être plaisant, si la situation n'était pas aussi incertaine.

Elle l'était car j'avais bêtement trainé en chemin, m'égarant sur quelques heures, me retrouvant littéralement au milieu de rien alors que la nuit était pour bientôt !
J'avais eu pour consignes de rejoindre mes collègues à un endroit spécifique. Revenant d'un court repos dans les Faubourgs, je devais rejoindre l'unité, et poursuivre leur mission là où ça se passait. Le voyage avait été calme jusqu'à présent, grâce aux Trois.
Et voilà que je me paumais comme un abruti ! Un crénom de couillon ! Ah ! Fait chier tient!

Une demi-journée de retard. Une demi journée de retard je me tirais simplement parce qu’apparemment, j'étais infoutu de lire une con de carte ! Débile va!

...

Je marchais donc, le long de ce qui aurait à peine valut la dénomination de sentier. Une simple piste légèrement renfoncée et dénuée d'herbes. Quelques pierres et graviers garnissaient le long du chemin irrégulièrement.
Avançant à grands pas, j'espérais à chaque enjambée voir enfin les toits du village de Usson. Dans les hauteurs, comme ici, tout pouvait être voilé au regard, les reliefs à l'horizon étaient traitres.
Et j'en avais encore fais les frais aujourd'hui...

Au moins, si je parvenais à atteindre la ville, je serais sûr d'être en sécurité et de pouvoir me trouver un bon lit pour la nuit. Dormir à la belle étoile sur des peaux était certes amusant à la perspective, mais fort ennuyeux au demeurant. Surtout au lendemain, avec les muscles raidis, les yeux hagards, le dos endoloris...

Il fallait simplement que je trouve c'te fichue ville ! C'est grand une ville non ! Selon la carte, je devrais déjà la voir d'ici ! Alors où...?

Hé !

Voilà-t-y pas que je voyais soudainement un fumée qui montait paisiblement dans le ciel. Claire comme un feu de cheminée. Mh. Si ça avait été la ville, j'aurais dû voir tout un paquet de fumées. Plus concentrées.
Un muret de pierre naissait ici. Un nouvel oeil sur ma carte ne m'apprit rien. Usson devait être par ici, mais avec le relief, aucune lumière ne m'apparaissait. Je devais parvenir aux abords. Sans doutes des maisons isolées braves cherchant la quiétude de la solitude. Ou des fermes. Ou des repaires de bandits, toujours là où se concentraient les bonnes gens. Mais en retrait.

Je n'avais aucun moyen de savoir qui était le propriétaire de l'endroit que j'approchais. Avec tous les bandits, membres de sectes, et gueux ou fous, on n'était plus sûr, sur les grands chemins, de qui l'on allait croiser.

Aussi, décidais-je de faire preuve de méfiance. Je réduis mon rythme, et pris plus soin d'assurer le posé de mes pieds, de sorte de minimiser au mieux les sons que je produisais.
Je pourrais sans doute surprendre les résidents du coin. Et au pire, en cas de danger, ma lame aurait raison de tout problème.

Je fis le tour du muret de pierre et contournais la zone pour mieux me représenter où j'avais bien pu atterrir. Des éclats de féminines voix me parvenaient, mais sans que je tire l'essentiel de la discussion.

Je me détendis. Des femmes. Rien de dangereux ici, alors. Je n'eus pas longtemps à réfléchir pour savoir que je souhaitais me reposer ici pour la nuit. La ville me paraissais encore plus loin, les ténèbres commençaient déjà à s'entendre sur les landes. Il ne valait mieux pas poursuivre la route, maintenant.

Mh, que faire? Des femmes... Des femmes...

...

Mais oui ! La voilà la solution ! Edmur, mon gars, t'es un corniaud d'génie !

Alors que l'obscurité commencer à voiler les alentours, m'empêchant d'y voir clairement, je me mis en quête de quelques fleurs biens attrayantes. Et au bout de quelque vingt minutes, je dû me rendre à l'évidence : Le splendide bouquet garni débordant de fleurs parfumées que j'avais imaginé ne se composait au final que de trois pauvres bleuets, se battant en duel avec un coquelicot et un pissenlit.

Déçu, mais n'y voyant pus goutte, je revins vers la maisonnée, espérant que ce modeste présent me permettrait d'accéder au gite et au couché.

Parvenant non loin, une voix me parvint, me faisant presque sursauter. Je ne l'avais pas vu dis donc, proche de son arbre. Je rabaissais ma main gauche qui avait volée en direction de la garde de mon arme, par-dessus mon épaule.

« Ser ? Essayez vous donc de me faire mourir de peur

Je m’éclaircissais la voix pour me donner contenance. Non, je n'avais pas tressailli à cause de son appel soudain...

-"Bien l'bonsoir m'dame. Hum. Non, ce n'était pas du tout dans mon idée non... Tient, euh... voici pour toi ici quelques fleurs en signe de bonne foi. Je sais, c'est un modeste présent, mais c'est-y pas qu'jai été surpris par la tombée du jour. Je cherche à rejoindre mes camarades miliciens. Or, prendre la route alors que le jour n'est plus, est fort périlleux."

Je me passais une main sur le côté du crane Mi embarrassé, mi songeur. Que faire si elle refusait? Ça n'étais pas mon genre de m'imposer chez des donzelles. Au pire je demanderais à dormir sur ces terres.
De toutes façons, je n'irais pas beaucoup plus loin pour aujourd'hui.

-"Je cherche un toit pour passer la nuit, comme qui dirait... Vous auriez pas ça en stock, des fois?"


Dernière édition par Edmur le Dim 14 Juil 2019 - 8:51, édité 1 fois
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Cassandra VitalisGuérisseuse
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MessageSujet: Re: Usson - Par une chaude soirée de moisson. [PV Edmur]   Usson - Par une chaude soirée de moisson. [PV Edmur] EmptyVen 12 Juil 2019 - 23:56
La situation a un rien de cocasse. Ce soldat taillé dans le roc, impressionnant, brandissant presque timidement un  tout petit bouquet, tout ridicule, de fleurs sauvages à la tête penchées. Mon sourire s’élargit, finissant par un étranglement joyeux. Rien de moqueur, mais après ma rude journée de labeur, cette vision impromptue me réchauffe le doucement le cœur, attisant une hilarité bien trop souvent en sommeil en ces temps difficiles. Mon rire se répercute légèrement entre nous, léger, cristallin avant que ma main ne vienne sceller ma bouche un peu trop amusée.

« Mes excuses, Ser ! » parvenais-je à prononcer entre deux hoquets. « Je m’attendais à beaucoup de chose mais pas à un milicien avec des fleurs ! »

Je m’approche de lui, lissant mon tablier d’une main, tendant l’autre pour recevoir son modeste, incongru mais apprécié présent. Il est vraiment massif, un peu étrange avec son regard dépareillé, ses traits carrés, sa barbe et ses cheveux longs.

« Le village n’est pas à plus de cinq minutes à pieds, derrière les arbres que vous voyez là. Mais comme j’apprécie l’attention, et votre demande polie, je veux bien intercéder auprès de la propriétaire de la ferme, pour une nuit et un repas cependant…. La connaissant, je doute que les fleurs suffisent à la satisfaire, il n’est pas impossible qu’elle vous réclame quelques sous ou de l’aide pour payer toit et couverts. Cela vous parait-il correct ? »

Une façon de l’informer, que s’il le souhaite, il peut parfaitement rejoindre Usson avant que le voile d’obscurité de la nuit ne couvre totalement la lande et ses habitants. Je l’interroge du regard et notant aucune contre-indication m’en retourne jusqu’à ma récolte, négligemment abandonnée au sol, et commence à la ramasser rapidement.

« Au fait je suis Cassandra, et vous êtes à la ferme des ... »

« CASSSSSSSSSSSSAAAAAAAANNNNNNNNNNNDRRRRRRRA » jaillit une voix de l’intérieur de la maison.

Décidemment Vera a le don, de choisir toujours les moments les plus inopportuns.

«… des Fromentins. Ecoutez, finissez de ramasser ce que j’ai fait tomber et rejoignez-moi à l’intérieur. Je vais préparer le terrain » ajoutais-je un brin malicieuse avant de courir vers l’intérieur avec un « j’arrive », les fleurs à la main et les joues peut-être un peu plus roses que d’habitude.

« Qu’est-ce qui te prend autant de temps? » me cueille l’ancienne dès mon arrivée.

Je soupire, laissant derrière moi la porte ouverte avant de poser les fleurs dans une jatte vide.

« Un invité surprise. Un milicien demande à partager notre couvert et notre toit. Il s’est fait surprendre par la tombée de la nuit, loin de sa coutellerie. »

« On est pas un œuvre de charité ou un Temple de la Trinité ici ! »

« Non, mais il payera… »

« Ah oui et avec quel argent ! »

« Il participera aux travaux des champs demain. Pierrot a besoin d’aide, et l’homme est… robuste ! Et puis… il sait manier une arme si un fangeux s’en venait à trainer dans les parages !»

« Pfff »maugrée-t-elle plus pour la forme que par conviction, voyant probablement l’intérêt de cet échange de bon procédé. Après tout la soupe et le pain du soir, et du déjeuner suivant ne lui couterait pas grand-chose, bien moins que le sentiment de sécurité présentée par la présence d’un milicien entre nos murs ou pas le labeur qu’il pourrait abattre en une matinée au vu de sa carrure. « Soit.  Si tu es sûre qu'il est ce qu'il prétend.»

"Un malandrin ne se présente pas avec des fleurs aux portes de ceux qu'il veut détrousser. Il se sert et c'est tout.  Je suis sûre de moi."

J’esquisse un sourire, sortant sur le pas de la maisonnée pour voir si le milicien en terminé, avant de le rejoindre pour achever de ramasser avec lui, les derniers fruits..

« C’est arrangé. Si vous le souhaitez toujours, vous pourrez rester diner et passer la nuit ici, mais il vous faudra donner un peu de votre sueur et de votre force toute la matinée suivante. Cela convient-il ? je vous montre le logis ?  Au fait… comment faut-il vous appeler? Le milicien aux fleurs, ça manque un peu de sérieux!»concluais-je pétillante avec un sourire amusé au coin des lèvres.[/color]
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MessageSujet: Re: Usson - Par une chaude soirée de moisson. [PV Edmur]   Usson - Par une chaude soirée de moisson. [PV Edmur] EmptyDim 14 Juil 2019 - 9:26
Bien, au moins la situation sembla amuser l'inconnue, sans bien que je comprenne vraiment le pourquoi du comment. L'était pas beau mon bouquet, c'est ça?! Bon, non, il n'était pas beau. Vrai. Mais vingt minutes quoi ! Vingt !

Quoi, cinq minutes encore pour la ville? Mh... C'est qu'sortir maintenant dev'nait vraiment dangereux. Je n'étais pas sûr de vouloir courir le risque.

Soudain une voix rugit de l'intérieur de la maisonnée.

...

Tous comptes faits, peut-être que j'allais me risquer à affronter les fangeux. Ce qui était là-dedans me paraissait soudain bien plus dangereux qu'une peu de route en solitaire au clair de lune...

Je n'eus pas le temps de me présenter moi-même que déjà, la jeune femme filait comme le vent. Cassandra des Fromentins, hein?
Je me penchais en avant pour commencer à ramasser le contenu du panier qui avait chu. Mine de rien, tout cela ouvrait clairement en appétit. Mon estomac me rappelait que je n'avais pas manger grand chose depuis le levé du soleil.

Alors que j'achevais de récupérer et empiler dans le panier les derniers éléments, la jeune fermière revint aussi vite qu'elle était parti. Quelle énergie ! La vie de campagne était-elle celle-ci? Courir du matin au soir entre deux récoltes?
Au visage amicale que la jeune femme affichait, je ne me fis pas de mourrons quand à la décision de la maitre de lieux.

« C’est arrangé. Si vous le souhaitez toujours, vous pourrez rester diner et passer la nuit ici, mais il vous faudra donner un peu de votre sueur et de votre force toute la matinée suivante. Cela convient-il ? je vous montre le logis ? Au fait… comment faut-il vous appeler? Le milicien aux fleurs, ça manque un peu de sérieux!»

Je parti d'un grand rire amusé ! Milicien aux fleurs, hein? Non, définitivement non. Rajustant la anse de mon sac sur l'épaule droite, je ramassais de la main gauche le panier à nouveau plein.

-"Soit. J'ai déjà travaillé la terre, enfant. Ma mère partage votre style de vie, et il était fréquent que je l'aide. Pour le service que vous me rendez, j'accepte ce marché. Où en êtes vous dans la récolte? ...Hum, Au fait, je me passerais volontiers de 'milicien aux fleurs'."

Je la suivais alors qu'elle ouvrait la route. Le soir tombé, je n'avais qu'une pauvre idée des environs, sinon le paysage immédiatement autour de moi. Des nuages épais s'amoncelaient dans le ciel sombre, et l'astre lunaire qui commençait sa route n'était pas toujours visible.

-"Ah la rigueur, en toute modestie, j'apprécie le titre de 'Pourfendeur de fangeux', 'Qui à le regard des Trois', aussi. Mais en toute simplicité, je réponds au nom d'Edmur. M'dame Cassandra de la ferme des RiresCristallins."

Voilà que je lui rendais la monnaie de sa pièce, hé hé! Tudieu, je me sentais finaud ! Ceci dit, j'avais la solide impression que cela ne me serait d'aucune aide face à la dame qui tenait les lieux.
Au vu de son rugissement, il faudrait que je sois irréprochable à table pour ne pas finir sur le bas côté propulsé d'un solide coup d'pied.

-"A quoi dois-je m'attendre là-dedans, dame Cassandra ? J'ai comme qui dirait entendu un ours vous crier après."

Quoi qu'il en soit, j'étais prêt à affronter tout danger pour passer à table. Je rêvais de souper à présent. De plus, j'étais tout à fait conscient de la chance que me donnait les Trois. Je préférais honnêtement bien plus l'hospitalité de bonnes gens plutôt que le service intéressé d'une auberge. De plus, la nourriture serait ici de la toute dernière fraicheur. Et puis cette demoiselle semblait de bonne humeur, ce qui laissait présager des conversations intéressantes. Une bonne nuit en perspective.

De plus, je ne savais pas si c'était l'obscurité, mais je n'avais pas été gratifié d'un regard venimeux à cause de mes yeux, ou de mes tatouages. Et cela n'était pas pour me déplaire. Passer la soirée en compagnie de joyeux drilles me semblait parfait. Même s'il fallait prendre un peu de retard sur mon programme et aider au demain. Ouaip. Edmur, mon pote, t'es parfois un crénom d'chanceux.


Dernière édition par Edmur le Jeu 25 Juil 2019 - 21:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Usson - Par une chaude soirée de moisson. [PV Edmur]   Usson - Par une chaude soirée de moisson. [PV Edmur] EmptyDim 21 Juil 2019 - 8:02
Une nouvelle fois, mon rire glisse entre nous.

« Hé bien, Messire le Pourfendeur de Fangeux, vous ne vous mouchez pas avec le dos de la main ! J’espère que votre plumage est à la hauteur de votre ramage. Je crois tout de même que je vais opter pour Edmur, c’est un peu moins pompeux que « Celui qui a le regard des trois » ! 

Ma robe se balance sous ma démarche chaloupée et rapide, balayant le sol d’un mouvement vif. Il faut dire qu’il n’est plus temps de trainer, alors que le linceul des ténèbres frôle à présent les cimes des frondaisons, que l’obscurité étire ses ombres noires en chassant à l’horizon les derniers vestiges de la journée. Une heure pour se cloitrer chez soi, loin de la caresse de la lune, de l’hululement des chouettes et du cri angoissant des damnés. Il me tarde, soudainement, de refermer sur nos talons, la lourde porte en bois, de barrer l’entrée de la chaumière, de laisser les odeurs de la cuisine et la veillée m’emplir jusqu’à ce que j’oublie le mal qui se profile en silhouettes meurtrières et affamées, lorsque la nuit voile les cieux. Je frissonne presque, malgré la douceur encore chaude de l’été, avant de m’arrêter et de me retourner, taquine, sur un Edmur angoissé à l’idée de se faire dévorer par une Vera.

« Ne me dites pas qu’un preux Pourfendeur de Fangeux tel que vous frissonne d’une rencontre avec un ours ! Les ours sont plus respectables et bien moins gourmand de viande d’Edmur, pourtant ! » m’exclamais-je, l’amusement éclairant mon visage d’un sourire, tandis que je continue, suavement, presque sur le ton de la confidence. « Mais non, pas un ours. Nous allons affronter un dragon dans son antre ! N’ayez crainte, je veillerais à votre vie et votre vertu en sera sauve ! Vera est parfois un peu revêche, ce qui est probablement amplifié par son estomac vide, mais c’est une femme bonne et juste. Mais pressons-nous…. Je n’aime pas la couleur du ciel. »

Je l’invite à entrer, d’un geste, le laissant pénétrer dans la chaumine en premier alors que je claque derrière nous la porte, prenant soin de fermer à clef et barrer l’issue. L’intérieur est plutôt typique pour une ferme de cette grandeur, sans grande surprise. Il y a un pan de mur dévorée par une cheminée en pierre, large et haute, où trône une marmite au-dessus d’un feu. Des oignons et des herbes aromatiques séchées décorent une poutre transverse et derrière un vaisselier sommaire d’étagères en bois étalent ses trésors d’écuelles en terre cuite, ses pichets, ses assiettes en bois. Mais ce qui est le plus visible dans cette première pièce où l’on remarque en opposé au foyer un petit escalier tordu en pierre, c’est cette table, assez imposante, entourée de bancs et d’un fauteuil où une femme quasi-aveugle repose, filant une laine grossière.

« Vera, je te présente Ser Edmur. Je lui montre l’endroit où il pourra coucher et déposer ses affaires. »

L’ancêtre renifle bruyamment, suivant ma voix sans réellement saisir le tracé de nos silhouettes derrières ses paupières à demi-closes et ses iris voilées.

« Bien. Ser Edmur, la bienvenue dans mon humble chaumière. »


La récolte déposée prestement sur la table, je lui fais signe de me suivre, empruntant l’escalier raide pour monter au second étage de la maisonnée. Il parait plus petit que l’autre, avec ce couloir étroit aux cloisons en bois, et les leurs interstices qui ne garantissent, au final, qu’une relative intimité pour les curieux. Je dépasse une porte, puis une seconde pour arriver en fin de couloir et ouvrir la toute dernière.

« Le confort ne sera probablement pas celui de l’auberge d’Usson, » déclarais-je sans emphase. «  Nous utilisons davantage cet endroit comme un grenier supplémentaire que réellement comme une chambre, d’où l’embarras. Mais le paillage du lit a été refait il y a peu, et les draps seront propres. »

Mes mots ne sont que le reflet d’une évidence, il est clair que cet endroit n’est que rarement utilisé pour recevoir. Des brics et des broques, des sacs de jutes, des écheveaux de laine brute suspendus aux poutres, forment une décoration aussi chargée qu’imposante, ne laissant qu’un peu de place pour un lit sommaire où je dépose du linge propre et une couverture de laine.

« Installez-vous, et descendez quand vous serez prêt. Ou que le diner le sera et que j’appellerais ! »


Je m’éclipse, l’abandonnant là, non sans sourire de cette grande silhouette robuste confinée à l’étroitesse de la chambrée. Je suis à peu près sure qu’il doit se sentir prisonnier entre ces murs, pourtant je ne peux rien lui proposer de mieux, à moins qu’au confort relatif d’une paillasse, il préfère le lit de foin emplissant le grenier de la grange. Comment savoir. J’hausse les épaules, supposant qu’il se contentera au final de ce qui lui est offert, probablement sujet, en tant que milicien, à une vie rude et sans ambages plutôt qu’à un confort particulier.

Attendant qu’il redescende, je m’occupe du diner, la soupe bouillonnant dans un agréable dégagement aromatique au dessus du feu. Table mise, et écuelles remplies, ma voix résonne jusqu’en haut des marches pour signifier que le repas est prêt et je m’installe au coté de Vera, laissant le banc d’en face vide pour que le soldat s’y installe.

« Alors dites-moi, Soldat... » commence direct la vieille sans lui laisser l’opportunité de glisser jusqu’à ses lèvres, sa cuillérée de soupe, avant de l’affubler d’un nombre exorbitant de questions d’un seul trait. « Que fiche un milicien loin de ses frères d’armes ? Vous venez de Sarrant, de Conques, de Marbrume peut-être ? Une mission spécifique alors ? Nous autres, à Usson, on entend plein de rumeurs, est-ce qu’elles sont vraies ? Allez, tudieu, crachez le morceau, pour une fois qu’on peut avoir des informations fraiches d’un coin moins paumé qu’ici ! »


« Vera ! » la coupais-je

« Quoi, quitte à ce qu’il soit ici, autant qu’il se rende utile et nous racontes un peu ce qui se passe ailleurs. J’aime bien les potins, vu que je peux pas sortir de ce trou ! Laisse-moi donc ce plaisir. Alors Edmur ? Quelles nouvelles ? »


Je souffle, sachant pertinemment qu’elle continuera à le harceler, jusqu’à ce qu’elle soit satisfaite de ses informations. Le pauvre ! pas sûr qu’il puisse prendre le temps de manger chaud au vu de la curiosité qui fait trembler sa main et sa voix.
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MessageSujet: Re: Usson - Par une chaude soirée de moisson. [PV Edmur]   Usson - Par une chaude soirée de moisson. [PV Edmur] EmptyJeu 25 Juil 2019 - 22:45
La jeune fermière me paraissait assez enjouée en cette soirée d'été. Peut-être était simplement heureuse d'avoir fini sa journée de labeur? Peut-être était elle enthousiasmée par la venue à l'improviste d'un toquard d'inconnu. Cela pouvait-être une forme de distraction dans le quotidien.

Peut-être...

Mais je pouvais tout être. Le fait que je me présente comme d'un p'tain d'milicien ne garantissait rien. Au fond, je pouvais tout aussi bien être un bandit en quête de ses prochaines victimes? Une espèce de salopard d'opportuniste tout juste bon à nourrir les fangeux ! Et v'là t-y pas qu'on m'accueillait à bras ouverts, et avec le sourire, s'il vous plait !

Courageuse? Confiante? Naïve? Innocente?

Je ne savais pas et ça me laissait quelque peu perplexe. Mais je pensais aussi bien aimer ça, au fond. Au moins, j'avais l'assurance d'une bonne nuit avec demoiselle aux semblants avenants, il n'en fallait pas plus pour me mettre de bonne humeur après une journée de route.

Elle avait répondue dans la même veine que moi, au sujet de mon appellation, puis au sujet du monstre derrière la voix vociférante. J'emboitais le pas à la jeune femme sur le chemin, puis dans le bâtiment. L'air embaumait des pousses suspendues, dans la cheminée bouillonnait une soupe à l'odeur appétissante. J'eus un sourire sur la face. Tout ça n'était pas bien différent de chez moi.
Je décrochais la boucle de mon baudrier pour le retirer de mon dos. Je n'avais pas très envie d'envoyer promener des ustensiles et casser de la vaisselle avec la pointe de la lame qui se baladait dans mon angle mort.

Cassandra me présenta à la vieille femme occupée à filer. La réponse claqua, sèche, mais polie. C'était son expérience qui parlait. Pas d'attache, pas de convenance spécifique, je n'étais qu'un inconnu de plus de passage dans sa vie. Un éphémère qu'elle aura oublié dans trois lunes. Aurais-je fais autrement? A priori, non.

Je me portais en avant, mettais un genou au sol pour me trouver à peu près au-même niveau que la vénérable, et posait ma main pour prendre la sienne, et l'effleurer de mes lèvres.

-"M'dame Vera."

Puis je m'en retournais vers Cassandra. Elle se mit à emprunter le passage le plus étroit que je n'avais jamais vu ! A ce stade, il ne s'agissait plus de grimper un escalier ! C'était de le spéléologie ! Grimper ces fichues marches nous mena sur un couloir où je dû progresses en biais. On pouvait vite se sentir prisonnier dis donc !

« Installez-vous, et descendez quand vous serez prêt. Ou que le diner le sera et que j’appellerais ! »

Je haussais un sourcil.

-"Dans quelle sorte de donjon avec geôle m'enfermes tu là, femme ? Bah, je trouverais bien mon confort là-dedans. Très bien, je serais prêt sous peu."

Je n'étais qu'à moitié porté sur de l'humour dans mes dires. Il était vrai que c'était exiguë. Mais bon, entre ça et pioncer dehors, le choix était vite vu. Qui étais-je pour exiger un manoir?

Une fois qu'elle fut partie, j'en profitais pour me délester de mon ballot de voyage et tomber à genoux pour accorder une prière de remerciement à Anür. Sa clémence pour ma situation devait-être louée sans attendre.
Une fois mes mots formulés, je me relevais et décidais de laisser mon sac ici. Fureur resterais dans ma main. On ne savait jamais vraiment quand je pouvais avoir besoin d'elle. Aujourd'hui elle n'avait pas eu à boire. Demain peut-être. Je l'entendais presque se plaindre de la soif par cette chaude journée passée.

J'entendis alors que c'était prêt ! Parfais !

Je redescendis, jurant contre la raideur et l'étroitesse de l'escalier. La nuit jetais des ombres partout à l'intérieur, repoussées par des bougies et la lumière de l'âtre de la cheminée. L'odeur de cuisine était maintenant plus puissante dans la pièce, et j'allais m'assoir au banc auprès de la table, ne tardant plus de goûter les produits locaux. L'épée était posée en équilibre, tête au sol, la garde appuyée contre la table.
Je commençais à en avoir par dessus la tête des baies et de viande séchée. C'était certes extrêmement cher, et une bonne partie de ma solde partait dedans, mais je ne voyais pas meilleure façon d'avoir de la nourriture, sans encombrer mon sac, et sans trop avoir de poids dedans. Et les odeurs ambiantes me faisaient rêver à une bonne soupe de légumes aux aromates innombrables.

Mes fesses n'avaient cependant pas même touché le bois que je fus assailli de questions ! Une pluie s'abattit sur ma tête sans que je n'eus rien prévu pour m'en prémunir.

Cassandra tenta de s'interposer, mais la vielle peau passa outre. Mh... Je me passais une main dans la barbe, tentant de mettre en ordres mes pensées pour un récit pas trop confus. Il y avait tant à raconter...
Je pris une inspiration avant de commencer mon récit d'un ton grave.

-"Les nouvelles du dehors ne sont pas très bonnes, j'en ai peur. M'dame, je viens de Marbrume et j'm'en vais rejoindre mes gars sur un théâtre d'opération extérieur. Marbrume a subit une violente attaque il y a quelques lunes. Et nous enquêtons sur la question, et tentons d'éparpiller, éloigner les fangeux."

Voilà pour planter le décors. Je posais mes mains sur le bol en bois et prenais le temps de souffler sur la soupe pour la refroidir un peu. Son fumet était exquis alors je commençais à m'impatienter !

-"Il y a peu se tenait les Joutes du Roi. Le duc s'est proclamé Roi. En son honneur des p'tains d'combats ont été organisés. Une foule de badauds s'est pressé pour admirer les combattants, et rendre gloire au nouveau Roi des hommes. A ce moment, j'étais moi-même en service ailleurs. Bref. Une horde de fangeux s'est déversée dans les rues balayant tout sur son passage."

Je commençais à serrer un peu fort de mes mains le bol de soupe. Je desserrais mon emprise lorsqu'un bruit plaintif vint me signaler qu'une lézarde menaçait d'éventrer le récipient innocent. Si seulement j'avais pu être là... Lors de mon retour, je n'avais pu que constater l'état des rues et la mine défaite de tous.

-"Aujourd'hui, au cœur de la ville, une zone est entourée de hauts murs. Les fangeux y font régner leur loi... Aujourd'hui, aucune solution convenable n'a encore été trouvé pour reprendre ce qui a été perdu."

Je pris quelques instants pour bénir le repas qui m'étais servi. Merci Serus pour le don de tes bienfaits. Aujourd'hui encore tu me nourris par le concours de ces femmes, et je t'en remercie.

Puis je portais le breuvage à mes lèvres goûtant le goût salé et végétal. L'épaisseur du liquide était parfaite, le mélange me ragaillardissait. Je voulais finir mon bol sans plus d'interruption, alors je bus le tout tout en jetant un regard de défi à la vieille dame, comme pour l'inciter au silence par la seule force de mes yeux.... Ce qui ne pouvait du tout fonctionner.

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Une fois le bol allégé, je m'essuyait les lèvres d'un revers de la main et tendis le récipient à bout de bras vers la jeune femme.

-"En reste-t-il encore ? Cette entrée en matière m'a donné bien faim. Cette soupe est parfaite ! Mes hommages au cuistot ! Quel est le secret ? je vous en prie, dites le moi. A la maison, ma mère commence à se faire trop vieille pour que je la laisse s'approcher du chaudron, et ma petite sœur cuisine bien plus mal que moi. "

Demandais-je en adressant un clin d’œil à la jeune femme. Je ne voulais pas que mon récit jette une ombre sur le dîner et je tentais ainsi de repartir sur une note plus enjouée.
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