Marbrume


-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal

Partagez

 

 [Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
InvitéInvité
avatar



[Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé)   [Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé) - Page 2 EmptyDim 25 Aoû 2019 - 23:33
Quelle étrange fin pour cette journée.

Waran avait consciencieusement mémorisé tout ce qu'il pouvait retenir des archives montrées par le jeune scribe. Il s'était assuré qu'il en soit fait de même pour la nouvelle victime avant de purifier leurs deux corps par les flammes sur un bucher improvisé pour l'occasion.

Ce n'était pas si solennel habituellement, surtout pour des femmes de basses moeurs et conditions. Non pas que Waran les méprisait, au contraire. Il aurait voulu donner de son temps à chacun, individuellement, sans regard pour les conditions et richesses d'un cadavre libéré de toute attache matérielle. Mais le temps était la monnaie dont le Temple manquait fort depuis le cataclysme de la fange et, Anür en soit témoin, nul ne pouvait en mettre de côté. Aussi les morts partaient souvent au feu en nombreuse compagnie.

Un bucher commun et des prières globales, voilà ce qui les aurait attendues normalement. Elles partagaient finalement seules leur dernière couche embrasée, tout comme les prières nominatives du prêtre et l'attention des badauds. Pas sûr que leur soudain surclassement ne les console de leur mort...

Ceci terminé, Waran s'en était retourné au Temple, seul, pensif. Les liens à Serus étaient devenus trop nombreux. Le raisin, la corne, l'arbre. Cela ne pouvait être une coincidence. Tout était trop bien calculé, prémédité, voulu selon un schéma précis que lui-même, prêtre de sa condition, ne comprenait pas pleinement. Sans compter la minutie toute particulière à la tâche et au tableau complet. Il craignait sa propre conclusion: peu de gens correspondaient mieux qu'un prêtre de Serus à tout cela.

Certains guérisseurs étaient capables d'une telle minutie et auraient sans doute accès à des cornes sous prétexte d'un office et sans mal à un peu de raisin. Le matériel de saignée et chirurgie suffirait à une incision propre, pour peu d'avoir la main et le talent nécessaire. Enfin, nombre de rumeurs de couloir parlaient de prêtres s'adonnant secrètement à des études blasphématoires sur les morts: un membre d'une telle association aurait l'âme suffisamment noircie et la pratique assez experte pour ouvrir, nettoyer, manipuler un corps sans se jeter lui-même sur un bucher pour s'expier.

Plus sa réflexion avançait et plus il craignait d'avoir atteint un point de non-retour. Il ne voyait décidemment plus d'autre option qu'un des siens, égaré. "Ce devait être un fort grand mal, qu'il aille si loin par delà les frontières de la profanation chercher les faveurs de Serus.." pensa-t-il. Quel mal? Forcément quelque chose d'à peine imaginable. Un pacte démoniaque avec les Ténèbres, soufflé par un esprit malsain. Resurrection d'un être aimé? Il n'imaginait rien qui puisse expliquer de tels actes.

Soudain, il eut un éclair de lucidité. Comment pourrait-il entrer au Temple porteur d'un blasphème si grand en son coeur et avec des preuves aussi hypothétiques qu'impalpables? Serus lui-même ne pardonnerait pas l'affront à ses Élus qu'il réfléchissait à faire. Pourtant, il devait se rendre à l'évidence: à moins d'un troisième crime, nulle preuve ne deviendrait subitement tangible et nul simple dévot n'irait salir un prêtre. Il ne pourrait pas compter sur beaucoup plus que la situation actuelle.

Raphaël pourrait-il l'aider? Il n'avait techniquement pas davantage d'informations que lui. Qu'en aurait-il tiré de plus? Arriverait-il à la même conclusion? Dans le doute, il ne pouvait pas partager une telle conclusion. Sans doute Raphael ne le ferait-il pas non plus.

Arrivé au Temple, Waran se laissa aller à une courte prière. Il n'avait aucun plan. Il fallait simplement faire au mieux, dans le respect des Trois et des siens. Récupérer les dernières informations qu'il lui manquait sans blasphémer. Le pourquoi importait peu: il fallait savoir qui.

Traversant les couloirs, Waran cherchait simplement un motif de Serus. Tant bien que mal, il s'efforcerait de ne pas en faire des suspects, encore moins des coupables présumés. Un prêtre référent pourrait surement l'aider.

Après de longues minutes - une éternité lui sembla-t-il - allant de confrère en compagnon, de halls en couloirs, pour atteindre son but, il trouva enfin un prêtre référent de Serus. Il l'arrêta et fit une ample révérence :

"Mon respect, père supérieur. Je suis Waran, guidé par la Sainte Anür! J'ai ouï dire au Goulot qu'il se marchandait des cornes de vache et qu'elles auraient pu être volé au sein même de la demeure de Serus! Nul n'est à suspecter chez nous, sans doute un dévot aux mains sales durant un office. Sauriez-vous si de telles cornes auraient ainsi manqué ces deux dernières semaines dans nos réserves?"

Il n'aimait pas mentir mais la réalité mettrait trop en relief ses hypothèses de prêtre perverti, encore trop peu fondées. Il ne pouvait se permettre de prendre de tels risques au sein du Temple, en conversation avec un prêtre responsable.

La discussion ne s'attarda pas, comme on pouvait s'y attendre. Une fois sa réponse obtenue, il salua son interlocuteur avec respect et humilité avant de prendre congé. Il passa le reste de la soirée, sous des prétextes divers, à interroger les autres pères pour en apprendre davantage, l'air de rien: un prêtre de Serus renommé pour sa dextérité aux soins? Qui aurait récemment perdu un être cher ou aurait semblé troublé, torturé, bizarre? Il évitait soigneusement les personnes visiblement au courant de l'enquête, pour ne sembler faire auprès des autres qu'un délit de curiosité auquel certains prêtres se livraient pour oublier un peu le quotidien du Temple.

A l'heure de retrouver sa couche, il avait la tête pleine. Les informations tourbillonaient dans son esprit comme de puissants courants d'air. Ses tympans sifflaient. Pour sur, il était épuisé. L'affaire continuerait le lendemain. Il essayerait alors de trouver les autres et de voir où eux en étaient. En espérant que l'enquête pourrait alors se délier.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
LéthargieMaître du jeu
Léthargie



[Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé)   [Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé) - Page 2 EmptyLun 26 Aoû 2019 - 4:07


Le milicien Laquais essuya avec bien peu de déconvenue l'échec de sa tentative de se rapprocher de la milicienne archère. Depuis le temps qu'il se faisait rembarrer, il n'avait toujours pas songé à une autre stratégie du batifolage. Mais il s'accrochait le bougre ! Un jour, ça passerait, assurément !

Il croqua encore dans son concombre, plus déçu que d'habitude, néanmoins !
C'est normal avec un c*l pareil !!!

La concernée peu concernée par de telles pensées s'en alla plutôt à la pêche aux informations ! Et que d'informations !
En parallèle, tous les acteurs présents obtinrent des indices, des informations concernant les motivations, ou le procédé utilisés par le tueur fou.
Il y avait largement de quoi passer à l'action.

Et une nuit passa.
Alors que la lune éclairait la voute étoilée, un grand brasier jetais une lumière dansante au sol sur le prêtre encapuchonné et masqué. Attentionné pour les âmes des défuntes, il leur rendit honneur autant qu'il le put.
Une jeune femme, elle rencontrait un ami, peut-être même un mentor? Un homme dangereux, mais un homme doué de sentiments paternels, soigneusement cachés. A eux deux, ils partagèrent dans les ténèbres de la nuit des informations, des pistes à suivre. Le contrebandier savait comment procéder. Il
faudrait compter sur son concours.
Le prêtre secrètement déviant, lui pu se reposer aussi bien que possible, la tête envahie de questions. Mais la nuit porte conseil, n'est ce pas?
Car au levé du jour, alors que les premiers rayons du soleil dardaient une lumière hésitante, blafarde sur la cité endormie, il avait prit une décision.
Quant à la seule milicienne du groupe d'enquête, elle ne se doutait pas qu'elle avait été la première à avoir les idées, et a formuler l'hypothèse sensée du lien avec Serus.

Celle là même qui guiderait le groupe dans ses actions au lendemain.

Après la lune vint l'astre solaire, et lorsqu'il eu atteint son point le plus haut dans le ciel, alors qu'il amorçait son habituelle chute inexorable, tout le petit groupe prenait la direction de Bourg-Levant.

En premier lieux, venait un homme au visage fermé et une jeune femme aux cheveux courts. Ils entrèrent chez Justin, la tête pleine de questions.

La pièce était plutôt vaste, aux boiseries discrètes. Deux étales trônaient, arborant ostensiblement langues de bœuf, cotes de porc, bavette, faux filet et autres pièces de viande odorantes et appétissantes. Les prix l'étaient moins. Avec la fange, l'apport en viande était devenu à la limite de l'impossible et l'on trouvait si peu produit charcutier que les prix avaient atteints de sommes vertigineuses. Seuls quelques nobles jouant d'alliances inopinées pouvaient encore craner en s'achetant un steak.

Monsieur Justin, dit, Le gros Justin, se tenait là préparant de ses doigts boudinés une paupiette de veau. Affairé, il l'était. Fatigué, il ne l'était pas. Sa femme, assurait l'encaissement de la monnaie. Elle saluait la clientèle aimablement, quoiqu'elle bailla de temps en temps.

Lorsque se fut au tour de Karl, l'homme au ventre proéminent l'attrapa de sa grosse pogne, la plaça sur une planche en bois avant de tirer un monstrueux couteau.

-"Bien l'bonjour vot' seigneurie. Qui puis je pour vous aujourd'hui? Il fait beau en ce moment, n'est-ce pas? Je vous en met un beau? C'est pour combien? Et c'est pour déguster aujourd'hui? "

Il se laisse guider par la demande du client. Mais alors que le client pose des questions concernant des cornes, il relève la tête.

-"Des cornes m'sieur ? Pour sûr que ça s'vend ça monsieur. Mais ça dépend des clients. Il y a bien le p'tit Jacky, qui m'en prend, mais c'est pour les percer et les vendre pour boire la bière ! Les taverniers en raffolent de ça ! Sinon, je les revends à des clients, oui dà ! Mais avec la tête de bestiaux qui va avec ! Très beau trophée au-dessus du lit! Oui m'sieur ! Vous êtes intéressé par quelque chose? Mais j'vous préviens, c'est pô donné. "

-"Exactement, mon chéri, et je ne suis pas sûr que monsieur puisse se payer tout ça."

Ajouta la femme de Justin d'une voix sèche. Elle avait les bras croisés sur la poitrine. Des yeux elle détaillait la tenue de l'homme et de la jeune femme qui l'accompagnaient. Ils n'avaient clairement pas affublés comme des gens qui pouvaient s'offrir le repas, et la décoration.

-"Une tête de vache va coûter un écu. Et huit sous pour la pièce de viande. C'est que nous sommes la meilleure boucherie de Marbrume ! Comme vous l'avez dit, on a de la belle clientèle ici. Nos bêtes grandissent dans des pâturages hors de la peur des fangeux. Ce qui leur garanti un fondant incomparable en bouche."

Elle avait un regard de défi mal camouflé dans ses prunelles.
Il était évident qu'elle se défiait quelque peu des deux nouveaux venus. Il faudrait poursuivre en la jouant fine.

Fine, ça n'était pas exactement ce qu'avait en tête le prêtre Ombraltar qui s'avançait par les rues de Bourg-Levant, suivit par toute une équipée de huit miliciens en armes. Ils avaient pour objectif la boucherie Chez Justin, et il y entrèrent soudainement, conduits par Charles Laquais.
Pour l'occasion, il avait troqué sa nature détachée contre une volonté inébranlable.

Les passants observaient avec des yeux ronds le détachement entrer dans le bâtiment. Et parmi eux, le reste du groupe d'enquête qui épiait, en observation. Suite à la méfiance affichée de la femme du propriétaire, ils avaient décidé de battre en retraite prudemment pour ne pas alerter ces suspects.
Ils furent autorisés à entrer dans la boucherie, bouclée, où le gros boucher était maintenant interrogé.

Justin ne semble rien comprendre à ce qu'il lui arrive. Il a déjà reçu une gifle ou deux, et cependant nie la connaissance de mutilations. Dans ses yeux on lit l'affolement de l'homme qui est totalement confus.

Dans l'arrière boutique, on répertorie les articles en vente. Le livre de comptes évoque un certain nombre de cornes en magasin, les espèces, et la provenance ou destination.

Or, il manque deux cornes, correspondantes à celles trouvées entre les mains des deux pauvres jeunes filles mortes...

Léthargie a écrit:
Remarques :

Bonjour, bonsoir mesdames et messieurs !
Voici que s'achève ce tour.

Je vous lis toujours avec grand plaisir et attend de voir la conclusion de cette sombre enquête qui se profile.

Alaïs, Karl
, votre inspection et interrogation ne s'est pas finie, avant que Raphaël ne débarque, avec toute une troupe prête à en découdre. Je vous laisse la possibilité de poursuivre vos questions dans votre prochain post, et je répondrais aux dialogues, évidemment. Du reste, je pars du principe que tous ses sont éclipsés, mais sont restés bien en vue de la boucherie. Aussi, tout le monde a vu le prêtre faire une irruption violente.

Je vous demande de poster avant le dimanche 1er Septembre à 23h59, histoire de garantir rythme et régularité. Si vous avez besoin de plus d'un tour pour finir, je ne peux que vous proposer de tous répondre plus vite pour faire 2 tours en une semaine.

Si vous avez des questions, je suis évidemment disponible par MP.

Passez une bonne semaine ! Et bons RPs !

Le mystère du tueur aux raisins



Dernière édition par Léthargie le Lun 2 Sep 2019 - 12:06, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
Élisabeth BlanchevigneCoutilier
Élisabeth Blanchevigne



[Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé)   [Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé) - Page 2 EmptyLun 26 Aoû 2019 - 12:37
La nuit était passé sans grandes encombres, la milicienne en ayant gardé une partie pour réfléchir encore plus en avant vis à vis des meurtres qui sévissaient partout dans la ville. Et plus elle y pensait, plus le rapport avec Serus se faisait fort. Elle était loin d’être experte, mais cela semblait de plus en plus logique dans sa tête. Mais au petit matin, Raphaël assembla une équipe de miliciens, pour aller appréhender un suspect. Une stratégie aggressive qui, s’il se trompait, pouvait faire fuir le véritable coupable qui se sentirait du coup traqué. Elle n’approuvait pas vraiment, mais pouvait-elle remettre en cause une décision du clergé?

Alors qu’ils approchaient de la boucherie, elle laissa échapper un petit doute. « Mon Père, vous êtes bien certain...? Le suspect était plus un individu frêle et féminin à priori. » tenta-t-elle de nuancer alors, même si elle ne pouvait pas vraiment en être certaine. Mais alors qu’ils arrivèrent dans la boucherie, Elisabeth avec son arc à la main, c’est bien le boucher qui se fit appréhender. Un boucher assez luxueux vu la boutique et les prix de la viande d’élevage qui étaient exorbitants dernièrement. Le boucher était bien trop gros et balourd pour être un suspect convenable. Peut-être trempe-t-il dans l’affaire, mais si c’était le cas, il n’était clairement pas seul.

C’est en voyant sa femme, tenant la boutique avec lui, que la milicienne comprit. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé avant? Immédiatement, elle banda son arc, et mit la jeune femme en joue. Peu importait si le prêtre n’avait pas ordonné de l’appréhender. « Halte, vous êtes en état d’arrestation également! Mains derrière la tête, lentement, où je peux les voir! Un seul mouvement suspect, et je tire! » ordonna-t-elle alors, espérant que la menace d’un trait potentiellement mortel braqué droit sur elle arriverait à la faire se figer. Si elle tentait une attaque, elle tenterait une attaque visée sur son bras directeur avant qu’elle ne puisse lancer quoi que ce soit, certainement qu’elle avait des couteaux à portée. Si elle tentait la fuite, ce serait une de ses jambes qu’elle viserait. Elle était assez proche et tirait assez précisément pour avoir de bonnes chances de réussir son tir.

Non, pour elle, c’était logique. Vu la mine déconfite du pauvre boucher rendu muet par ce débarquement de la milice, il n’y connaissait rien. Mais il y avait une personne qui avait accès à des cornes. A des outils. Et potentiellement à une compétence suffisante pour réaliser ce genre de choses. Et c’était certainement sa femme la coupable. Mais Elisabeth se devait d’en être certaine. Après tout, les prénoms en Ju, le fait qu’elle ne voyait pas d’enfants en train d’aider au commerce du couple. Le boucher était comme dit, peut-être aussi mêlé à ça, et il allait falloir qu’elle le détermine. La méthode de Raphael avait été brusque, mais elle allait devoir s’y adapter. La milicienne était assez déçue de ne pas pouvoir composer avec les informations d’Alaïs... Tout avait été trop soudain.

« Monsieur Justin, calmez-vous. Répondez simplement à ces questions avec honnêteté. Et tout se passera bien. N'essayez pas de nous entourlouper, vous savez ce qui arrive aux gens qui font ce genre de choses, hm? » dit-elle ensuite alors que son regard restait braqué et concentré sur sa femme. Lui était déjà maîtrisé, il ne poserait plus aucun souci. La milicienne prit une petite inspiration.

« Monsieur Justin. Est-ce-que votre femme vous assiste souvent ou bien gère parfois seule le découpage des carcasses? » demanda-t-elle dans un premier temps. Ce n’était qu’une première question, et elle comptait bien les enchaîner. « Où était votre femme la nuit d’il y a deux jours? Etait-elle à votre domicile pendant la nuit? » continua-t-elle ensuite. Ces questions là avaient encore du sens. Les suivantes, elles, seraient certainement un peu plus étranges. « Avez-vous des enfants? Ou bien souhaitez-vous en avoir avec votre femme? On s'en fiche que la question soit bizarre, répondez! » demanda-t-elle ensuite en terminant avec un ton un peu autoritaire. Il ne devait pas se poser de question, juste obéir, et répondre, bêtement, leur déblatérer les informations. C’était pour elle, les questions principales, dont les réponses pouvaient incriminer sa femme.

Normalement, sa femme devrait l’aider à dépecer les bêtes. N’avoir été que très peu présente la nuit du meurtre, ou du moins absente un certain moment. Et oui, il voulait des enfants, et n’en avait pas. Ces trois réponses étaient des preuves plus que suffisantes pour faire pendre sa femme au bout d’une corde selon Elisabeth. Ensuite, il allait falloir qu’elle obtienne des aveux de celle-ci, mais ça, ce ne serait qu’une question de temps. Le boucher, selon elle, était innocent, si sa femme savait comment découper une bête. Si elle ne savait pas comment faire, il était impliqué lui aussi. Mais elle comptait bien sur le prêtre pour déceler si il leur mentait ou pas. Paniqué comme il était, elle espérait que ses mots et la peur le mettrait juste dans le bon état d’esprit pour qu’il déblatère absolument tout ce qu’elle voulait savoir.

Sous peu, les miliciens firent remarquer qu'il manquait deux cornes par rapport au registre. Deux cornes disparues, volées sûrement. Si le mari était impliqué, il n'aurait qu'à mettre une fausse transaction dans le registre. Alors que si c'était sa femme, elle ne pourrait pas modifier le registre sans l'expliquer à son mari, surtout que l'argent ne serait même pas rentré en caisse, alors elle les avait simplement volés.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Alaïs MarlotVoleuse
Alaïs Marlot



[Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé)   [Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé) - Page 2 EmptyMar 27 Aoû 2019 - 21:41
Al’ avait penché la tête au ton suspicieux de la femme du boucher. Elle n’était pas insensible à son regard incisif et son air de défi. Elle laissait Karl parler, il savait mieux que quiconque trouver les mots du commerce et de la négoce. Elle, elle s’armait de son plus beau sourire, juste ce qu’il fallait pour plaire au boucher, sans s’attirer les foudres de sa femme. Elle laissait traîner son regard sur les pièces de viande, entre fascination et sentiment d’écoeurement vague et mal défini. Des visions lui revinrent en tête, et elle sentit son estomac faire un salto menaçant. Ce n’était pas le moment de dégobiller dans la boutique.

La femme avait pris le dessus dans la conversation, peut-être cachait elle quelque chose ? Al’ plissa légèrement les yeux, observant les gestes de l’épouse de Mr Justin. Montrait-elle quelque signe de fébrilité ou esquissait un geste inconscient ? Il serait de toute façon difficile en l’état d’obtenir davantage d’information de sa bouche ou de celle de son mari. Ils n’allaient pas clamer le nom de leur noble clientèle à deux inconnus. Ce Mr Jacky pourrait faire une piste de second choix, mais elle doutait un peu de la pertinence de cette recherche, s’il s’avérait être un tavernier, il n’aurait pas le profil qu’ils cherchaient. La femme du boucher par contre, pourrait faire un excellent complice. Fournir le matériel, entreprendre les filles plus facilement, sans éveiller leur suspicion. Qui se méfiait d’une femme ?

Alaïs se demandait bien pourtant ce qui pourrait pousser une femme du peuple à commettre pareil crime, pour quel profit, au juste ? Le meurtrier la payait-elle une fortune pour qu’elle accepte de risquer la colère des dieux ? Ou peut être était-ce son amant et le suivait-elle dans une passion dévorante et malsaine dans ces jeux sanglants ? L’imagination fertile d’Alaïs s’emballait, décrochant un brin de la conversation, si bien que Karl dut la tirer par le bras pour lui faire quitter la boutique. Ou alors, était-ce autre chose, un culte déviant dont on ne voyait que la partie émergée ? Alaïs avait vaguement entendu parler d’Etiol et de la secte des marais, mais il lui semblait que ce genre de secte appartenait à un passé lointain. Peut être que le duo meurtrier ne cherchait pas à honorer Serus mais à le moquer ? Le bafouer dans le sang et une caricature morbide d’un rite honorifique ?

“Eh, t’es toujours avec moi ?” Karl agitait sa main mutilée devant son visage, et Al’ se força à cligner des yeux. Elle n’avait pas réussi à dormir beaucoup la veille, dans sa boutique, et cette histoire commençait à lui monter à la tête. Elle plissa soudainement le front alors qu’ils arrivaient au bout de la rue. Le claquement des sabots sur les pavés, elle le reconnaissait entre mille. La milice déboulait et en nombre, et un prêtre se tenait à la tête de l’expédition qui se dirigeait tout droit vers la boucherie qu’ils venaient juste de quitter. Al’ attrapa l’épaule du contrebandier et le fit pivoter “Non mais c’est une blague ? Bordel de merde !” Elle ne pouvait s’empêcher de jurer. Ils auraient pu filer la femme, découvrir ce qu’elle cachait voire les mener jusqu’au meurtrier, et voilà que la milice flanquait ses gros sabots dans la boutique, sapant tous les efforts de recherche et de subtilité qu’ils avaient entrepris. C’était trop fort !

Alaïs était plus que contrariée, et avant que Karl ait eu le temps de la rattraper par le bras, elle fonça droit sur la boutique, furieuse. Charles Laquais la laissa passer et regretta aussitôt son geste. Elle planta son index dans sa poitrine, la martelant à coups vindicatifs, les sourcils froncés et l’invectiva vertement :

“Mais vous êtes tous complètement cons, ou vous le faites exprès ? C’est comme ça qu’on mène les enquêtes à la milice ? Tu m’étonnes que les meurtriers et les violeurs courent les rues ! Ils ont pas de souci à se faire, avec vos gros sabots ! Vous allez faire quoi ? Torturer ce pauvre commerçant ? Il n’y est pour rien ! Par les Trois, qu’est ce que c’est que cette comédie ?”

Le second fronça les sourcils et rétorqua aussi sec :

“On va se calmer, oui ? J’y suis pour rien moi, c’est le père Ombraltar qui a donné l’ordre et…”

Mais Alaïs cherchait déjà sa nouvelle cible, oublieuse de celui à qui elle s’adressait et comment. Le meurtrier allait filer par leur faute, par leur stupide intervention ! Maintenant tout le quartier était au courant de leur petite démonstration de force, le meurtrier aussi et s’il était lié à la femme du boucher, il était certain qu’il allait se terrer dans un trou et changer de fournisseur. Elle en aurait pleuré de rage et elle ne s’expliquait même pas son emportement. Elle distingua finalement la silhouette en robe qu’elle cherchait. Il n’avait même pas l’air d’un vrai prêtre avec sa gueule de bellâtre !

“Eh vous !”

Elle n’eut pas le temps de poursuivre que deux mains fortes s’emparaient de ses épaules avant que le prêtre ne se retourne pour poser les yeux sur elle. Karl l’avait rattrapée et elle se débattit un instant sous sa poigne avant qu’il ne lui glisse à l’oreille :

“Ca suffit Alaïs. Tu vas finir au trou.”

Il utilisait son ton de froid négociateur sur elle, ce qui ne fit que jeter de l’huile sur un brasier déjà bien nourri. Elle se tordit entre ses mains pour lui faire face, ses yeux plantés dans les siens, et lui jeta à la figure :

“Et qu’est ce que ça peut te foutre de toute façon ?”

Elle haletait presque, hors d’elle, elle aurait brûlé la boutique et tout ce qu’elle contenait si elle l’avait pu, et elle perçut un éclat de déception dans le regard du contrebandier. Comment pouvait-il rester aussi calme, n’avait-il vraiment qu’un morceau de glace dans la poitrine ? Elle aurait voulu le bousculer, et au lieu de ça, elle s’empara simplement de son veston avec véhémence. Il fronça les sourcils et décrocha ses mains d’un mouvement sec.

“Y’a quelques mois, j’aurais pas cherché à te retenir. Alors vu que tu me connais si bien, explique moi ce que je fous là, au juste.”

Elle ne trouva rien à répondre. Quelque chose dans son ton avait douché sa colère, et il dût sentir qu’il avait l’avantage, assénant le coup final : “Tu veux laisser filer le meurtrier pour une connerie, vas-y.” Elle secoua la tête, tâchant de dominer la rage qui la consumait à cet instant, et finit par décocher un regard noir au prêtre qui attendait patiemment qu’elle se calme. Sombre idiot. Triple buse. Empoté de prêtre jamais sorti de ses livres. Voilà ce que ses yeux lui transmettaient peu ou prou en ligne directe bien que muette, prêtre ou pas.

Karl ne relâchait pas sa prise et la poussa vers la sortie “Va prendre l’air un peu” et il ajouta pour la milice sur un ton plus cordial, presque léger : “Pardon messieurs, nuit difficile.” C’est dans le passage de porte qu’Alaïs croisa Elisabeth, déboulant à son tour dans la boutique. Dans un sursaut, Alaïs s’arrêta devant la milicienne, et lui attrapa le bras “La femme. Elle cache sûrement quelque chose. Il faut vérifier.... Vérifie la viande, Eli.” Mais apparemment la milicienne était parvenue à la même conclusion qu’elle puisqu’elle braqua presque aussitôt l’épouse du boucher de son arc. Elle au moins, personne ne cherchait à la raisonner. Mais Karl lui donna une nouvelle poussée pour la faire sortir, l’empêchant d’assister à ce qui se passerait dans les minutes qui suivirent.

Il la regardait désormais comme si elle était capable d’exploser à tout moment, et Alaïs se laissa choir devant la boutique, la tête entre les genoux, mains dans la nuque. Elle fixait les pavés comme pour s’obliger au calme, à la cohérence. Reprend toi, bon sang. Elle redressa finalement la tête, le regard toujours aussi flamboyant mais son sang froid revenu.

“Karl, le livre de comptes.
- Je sais.”

Elle aurait presque pu le voir rouler des yeux. Bien sûr qu’il y avait pensé, et après l’avoir avertie du regard, il pénétra de nouveau à l’intérieur. Minutieux et patient, le contrebandier prendrait le temps d’analyser les pages pleines de ces chiffres chéris, cherchant s’il y avait un décalage entre les entrées et les sorties d’argent, une somme que l’un des deux commerçants auraient pu dissimuler. Il se tourna ensuite vers les noms qu’il déchiffrait péniblement, peu lettré, mais aguerri à l’exercice de la négoce. S’il pouvait trouver les transactions pour les deux cornes manquantes, même s’il s’agissait de fausses pistes, ça valait le coup de vérifier.

Une fois fait, s’il avait un nom à se mettre sous la dent, Alaïs l'entraînerait dans un jeu du chat et de la souris à travers Marbrume.

Pour le MJ:
Revenir en haut Aller en bas
Karl StannerContrebandier
Karl Stanner



[Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé)   [Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé) - Page 2 EmptyDim 1 Sep 2019 - 3:15
La femme du boucher venait de dévoiler qu’elle était plus au courant que son mari ne voulait bien l’admettre lui même ou était il vraiment innocent dans cette histoire et sa femme seule était fautive ?
Karl offrit un sourire à la femme pour calmer ses soupçons, l’important c’était de ne pas en faire trop juste d’être convaincant. Il n’était qu’un honnête marchand à la recherche d’une marchandise spécifique, pas l’enquêteur adjoint de la Milice.
Il avait continué à baratiner les deux commerçants pendant un certain temps avant de mettre fin à l’échange et de sortir accompagné de la voleuse. Cette dernière était totalement plongée dans ses pensées, sans doute entrain d’analyser chacune des phrases et des mots de cette étrange conversation.
Cette histoire lui tenait à cœur, trop même car l’acrobate qu’on connaissait pour son sourire et son entrain ressemblait plus au contrebandier avec son air morose depuis cette histoire.
Sans compter que la suite n’allez pas arranger les choses, le barouf qui se rapprochait n’annonçait rien d’autres que la Milice qui débarquait en grande pompe.

Pas besoin d’être un devin pour savoir où les gardiens de Marbrume et le prêtre qui était à leur tête se dirigeaient, il secoua Alaïs toujours dans ses rêvasseries sans se rendre compte qu’il venait de réveiller un volcan.
La jeune femme secoua la tête d’incompréhension et Karl pouvait lui la comprendre, la décision du prêtre manquait clairement de discrétion, il fonçait tête baissée sans se soucier qu’il allait faire peur au meurtrier. Si l’homme était malin, il aurait disparu dans la soirée.
La voleuse n’allait pas en rester là, d’un pas animé par la fureur, le volcan allait rentrer en éruption avec une cible en tête sans se soucier du danger. On ne s’en prend pas au clergé quand on est le bas peuple.
Heureusement elle tomba sur Charles Laquais, offrant un bref répit à son compagnon, elle rhabilla le milicien pour le prochain hiver, aussi invective que la déesse malicieuse dans ses mauvais jours , la jeune femme n’avait jamais autant mérité son surnom.
Le pauvre soldat lui fit clairement comprendre qu’elle allait trop loin et désigna l’autorité cléricale en place pour ses remontrances, elle n'avait clairement pas le droit de contester la moindre décision de la Milice.
Alaïs commença à se diriger vers le prêtre mais le contrebandier l’intercepta dans sa course.

« Ca suffit Alaïs. Tu vas finir au trou. »

Il avait évoqué ça comme une évidence, un ton calme et froid pour apaiser la flamme qui brûlait mais la réaction ne fût pas celle qu’il attendait. Elle retourna son venin contre lui, après tout le contrebandier n’était pas connu pour sa compassion.
Pourtant, Karl avait de l’affection pour la voleuse sinon il n’aurait même pas écouté sa demande quand elle avait débarqué chez lui.
Non, c’était sa colère qui parlait, une colère alimentée pas du ressentiment envers un homme trop distant, qu’importe ça restait douloureux à entendre venant d'une personne de confiance.
Il ne pris pas le temps de mâcher ses mots, plutôt que d'apaiser le brasier, il allait le doucher.

« Y’a quelques mois, j’aurais pas cherché à te retenir. Alors vu que tu me connais si bien, explique moi ce que je fous là, au juste. Tu veux laisser filer le meurtrier pour une connerie, vas-y  »

Elle n’avait même pas cherché à répondre, il tapait là où il était certain que cela allait faire mal après tout elle l’avait un peu cherché.
Le but final était atteint. A part un mauvais regard, la voleuse c’était calmée et Karl lui posa une main qu’il voulait rassurante sur l’épaule pour la pousser dehors.

« Va prendre l’air un peu. »

Il en profita pour s’excuser auprès du Second, pas besoin de faire des ennemis pour une colère irréfléchie avant de s’écarter promptement pour ne pas percuter une milicienne qui rentrait, arc en main. La voleuse lui glissa quelques mots mais la femme avait déjà son arme en joue, braquant la femme du boucher. Décidément, la discrétion n’était pas le fort de cette enquête.
Après avoir abandonné la rousse dehors, il profita de tout ce beau bordel pour s’occuper des comptes de la boucherie en récupérant le précieux livre.
Karl aimait les chiffres, et surtout il savait comment falsifier ce genre de paperasse depuis qu’il faisait de la contrebande, il éplucha les dernières entrées avec parcimonie à la recherche d’un détail étrange pour un commerçant qui se voudrait honnête.

« Monsieur Laquais ? Je suis Karl Stanner, je suis avec Alaïs. Oui, l’énervée. Cela vous dérange si je vérifie les stocks de la boucherie ? Je vous fournirais mon rapport pour votre enquête. »

Le contrebandier voulait s’assurer que rien ne clochait avec les chiffres qu’il étudiait et la réalité qui se cachait dans la boucherie. Si le milicien lui en donnait le droit, il explorera l'arrière boutique à la recherche d'une marchandise ou de n'importe quoi, qui ne devrait pas être là.
De toute façon, il n’avait plus le choix avec toute cette agitation on avait besoin de tous les indices pour coincer le meurtrier avant qu’il ne disparaisse dans la nature.

Pour le MJ:
Revenir en haut Aller en bas
InvitéInvité
avatar



[Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé)   [Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé) - Page 2 EmptyDim 1 Sep 2019 - 22:08
Tandis que j'interrogeais le boucher, sa culpabilité m'apparaissait de plus en plus compromise. Son regard cherchant partout de l'aide, suppliant ma pitié. Je fronçais légèrement les sourcils, n'aimant pas être si peu sûr de ce que je devais faire.

-Mais vous êtes tous complètement cons, ou vous le faites exprès ? C’est comme ça qu’on mène les enquêtes à la milice ? Tu m’étonnes que les meurtriers et les violeurs courent les rues ! Ils ont pas de souci à se faire, avec vos gros sabots ! Vous allez faire quoi ? Torturer ce pauvre commerçant ? Il n’y est pour rien ! Par les Trois, qu’est ce que c’est que cette comédie ?

L'impudente qui osait s'exprimer ainsi à la milice avait prit pour cible un des soldats au hasard et ce dernier tenta de se défendre en me désignant comme le chef de l'expédition. Je trouvais cela assez minable qu'un supposé garde de la ville ai à se défendre comme un enfant qu'on venait de prendre la main dans le sac. Le pire était qu'il se défendait ainsi face à une gamine! Pitoyable...

-Eh vous !

Je me retournais lentement vers elle, nullement intimidé par son ton agressif, je n'avais rien à craindre d'une pauvre fille des rues.
Visiblement, son ami était bien moins sot et la prit rapidement pour tenter de la calmer, l'envoyant dehors pour retrouver un peu de sang froid dans cette pièce.

-Je crois bien, oui, que c'est une bonne idée. Un séjour en prison est bien vite arrivé...

Je me retournais alors vers la femme tenue en joue par la jeune milicienne et laissais le mari aux mains des hommes d'armes.
Son regard était empli de défi à mon encontre, à l'encontre de tous ceux dans cette salle et je le devinais aisément, à l'encontre des Trois.

Elle avait cette attitude qui avait le don de me mettre hors de moi et il était hors de question que je laisse le tueur s'échapper.
Je lâchais alors le couteau et me ruais sur elle, la plaquant contre le mur, braquant mon regard dans le sien:

-Vous avez osé bafouer la création des Trois et vous pensez vous en sortir comme ça! Vous terrer dans le mutisme ne fera que me forcer à vous extraire la réponse ! Je me rapprochais, et susurrais à son oreille, sans que quiconque puisse l'entendre. Et croyez bien que je saurais faire preuve d'imagination pour vous,. Vous n'êtes pas la seule à aimer ouvrir des corps...

Je lui renvoyais alors son regard de défi. Il était évident que même si elle répétait mes mots aux autres, personne ne la croirait.
Revenir en haut Aller en bas
LéthargieMaître du jeu
Léthargie



[Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé)   [Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé) - Page 2 EmptyLun 2 Sep 2019 - 12:54


En cette bien belle journée d'Août, une boucherie de Bourg-Levant voyait une grisaille bien spécifique se lever. Les cerveaux fumaient, les esprits s'échauffaient. Dans le brouillard de la colère, de l'indignation baignait les occupants des lieux, chacun tourné vers sa propre quête de vérité. De certains cherchaient la vérité, d'autre la vengeance, d'autres encore n'y voyaient là qu'une service d'intérêt public comme un autre.

Monsieur Justin sous la menace d'une lame déglutissait avec peine. Les questions que lui avaient posé Karl n'avaient pas encore permis de lever la brume qui planait encore sur toute l'affaire. Alors l'homme d'action avait décidé d'y voir plus clair en consultant les comptes, source d'informations qui ne mentait pas.

Tout était là, dépenses, recettes, transactions d'argent, et des biens diverses. Carcasses, têtes, cornes, peaux, portions mangeables ainsi que tout ce qui était jeté et le tout, par jour. Tout était consigné avec précision, d'une écriture bouclée, légèrement penchée à droite. La main qui tenait la plus était maniaque, c'était évident. Les mots alignés, les chiffres décalés toujours selon le même écart. Une grande clarté ressortait du livre, de sorte que Karl trouva très vite ce qu'il voulait : Des ratures, des chiffres incohérents.

Deux cornes manquaient aux stocks. sans raison aucune. Un simple calcul suffisait. Personne ne s'attendait à ce qu'on vienne coller le nez ici. De même, un mystérieux 'sac' était entré dans les ressources du jour sans qu'il ne fut spécifié sa provenance, ou son contenu.
En remontant neufs jours plus tôt, il manquait bel et bien une corne dans le stock, cependant aucun sac n'était mystérieusement apparu.

Fermant le registre d'un claquement sec, l'homme dirigea ses pas vers la chambre froide, la salle des carcasses. Vaste arrière sale de pierre, sans fenêtres, mais aux petits trous réguliers dans les murs pour laisser partir la chaleur. L'endroit était frais, des crochets en métal pendant de rails aux plafond. A droite, une étagère de bois voyait plusieurs sceaux garnis de pâtés, de saucisses, ou de différentes graisses.
Au crochets pendaient des demis carcasses de bœufs, de veaux, de porcs, tranchés par le milieux, écorchés, jetant une ambiance très particulière.

Deux torches crépitaient, jetant une lumière dansante sur les carcasses immobiles. Alors que dehors des exclamations étouffées parvenaient jusqu'à ses oreilles, le contrebandier passa devant l'étagère, sa main courant sur la surface lisse du bois propre. Il cherchait un sac. Ouvrant les portes du bas, cherchant derrière le bac rond de cœurs et poumons à la puissante odeur, il trouva un simple sac de tissu marron, au fond séché de sang. Il le ramena à lui et défit la cordelette qui le maintenait fermé.

Un demi organe, lavé se trouvait dedans. Une forme qui avait du plus ou moins triangulaire, ou ronde, avec en haut, aux extrémités un boyaux enroulé sur lui-même. Si la forme ne lui disait rien, il n'était pas aidé par le fait qu'il en manquait une partie. Un simple morceau de papier était piqué via une épingle dans la viande, de la même écriture que le livre de compte.

Julia : 04 Août 1166 : Ail et beurre doux

_______________________________________________________________________

Dans la boutique, une milicienne, soudain touchée par la malice de Rikni mis en joue la femme du boucher.
L'ordre claqua, sec. Qu'elle dévoile ses mains ! Immédiatement !

L'expression de la femme se durcie. Elle avait les mains posées sur le comptoir, un couteau effilé sous la main droite. Sans ciller, elle levant la main gauche derrière sa tête, la droite ferma ses doigts sur le manche du couteau.

Tout ce passa très vite ! Alors qu'Alaïs, hors d'elle quittait la pièce, pour respirer un peu d'air frais, se calmer, la femme du boucher leva sa main droite, prête à l'abattre sans remords sur la milicienne. Celle ci n'hésita pas un instant, lâchant son trait mortel qui alla se planter dans l'épaule droite de la femme, la transperçant et la clouant au mur, le bras levé. Le couteau décrivit un arc de cercle, brillant fugitivement avant de tomber dans un tintement au sol.

La femme boucher, dans la fleur de l'âge ne put réprimer un hoquet de surprise et de douleur. Justin tenta de se porter en avant pour venir en aide à sa femme, mais deux solides bras de milicien et le couteau de Raphaël eurent raison de son mouvement inconsidéré.

-"JULIEEEEETTE !!! "

« Monsieur Justin, calmez-vous. Répondez simplement à ces questions avec honnêteté. Et tout se passera bien. N'essayez pas de nous entourlouper, vous savez ce qui arrive aux gens qui font ce genre de choses, hm? Monsieur Justin. Est-ce-que votre femme vous assiste souvent ou bien gère parfois seule le découpage des carcasses? Où était votre femme la nuit d’il y a deux jours? Etait-elle à votre domicile pendant la nuit? Avez-vous des enfants? Ou bien souhaitez-vous en avoir avec votre femme? On s'en fiche que la question soit bizarre, répondez! »

Le gros boucher n'y comprenait plus rien. Sa femme était là, souffrante, tout se monde dans sa boucherie ! Les affaires, la confiance des clients... Tout était perdu. Et Juliette qui...

-" Oui ! Oui ma femme m'aide à la découpe, elle sait manier le couteau, oui ! C'est normal dans le métier ! Laissez là, s'il vous plait ! "

Juliette, elle, observait d'un oeil indécis le trait qui sortait de son épaule. Elle tentait de relever son autre main pour l'atteindre, le casser, mais elle n'y parvenait pas. Le mouvement provoquait une explosion de douleur partout dans son buste, dans son dos. Elle avait le souffle coupé.

-" Il y a deux jours elle est restée en bas, à la boutique plus tard que moi, pour ranger, c'était son tour ! Moi je suis sorti avec des amis puis allé me coucher. Pitié ! Non, non ont a pas d'enfants ! Mais on en veut ! On en veut ! "

Ayant entendu tout le dialogue, le jeune prêtre se porta contre Juliette qui ne parvenait pas à s'extraire du mur. Il ne lança pas des menaces, mais des promesses à la face de la femme qui maintenant portait tous les signes de la culpabilité.

Elle releva un, regard fiévreux emplit de haine à son égard et lui cracha à la joue.

-"Pauvre bouffon à la solde ... D'un dieu muet. Qui es-tu... Toi qui ne sert rien sinon le ... Néant ?"

Elle n'avait pas eu d'enfant. Elle n'avait jamais eu d'enfant. Quelle mascarades que la cérémonie de passage à l'âge adulte, ou la cérémonie de mariage ! Tout cela n'était que mensonge ! Rien, rien n'avait arrondit son ventre ! Rien n'avait pu lui donner la progéniture qu'elle désirait ardemment. Pas même ...
Peut-être le problème venait-il de Justin ? Mais non, lui non plus n'était pas parvenu...
Et certainement pas non plus cette stupide invention de Serus ! Depuis quand détestait-elle sa vie ? Elle ne le savait même plus...

Mais quelque chose lui laissa croire qu'elle n'en aurait plus pour longtemps de toutes façons...
Il était bien plus aisé d'être brave face à la mort quant on n'avait rien à perdre. Ou tant que la dernière heure n'avait pas encore sonnée.

Elle ne tremblait pas... Pas encore...

_______________________________________________________________________

Dehors, sur le pas de la porte, Alaïs Marlot, empêtrée dans sa colère fulminait. Elle ne savait pas encore que huit jours plus tard, il n'y aurait pas de nouveau cadavre. Elle ne savait pas encore que les meurtres au sombre tableau ne se répèteraient plus.
Cependant, elle broyait du noir, ne pouvant dans l'aveuglement et la puissance de ses sentiments s'apercevoir qu'un homme qui faisait mine de venir à la boucherie s'arrêta net, puis tourna les talons, immédiatement...

Léthargie a écrit:
Remarques :

Le Défi d'Août est terminé.
Et bien quel Défi ! Vous n'avez pas perdu de temps, et j'admets que je ne le voyais pas résolu par ce moyen, mais cette ligne d'enquête aura été tout aussi satisfaisante et redoutablement efficace !

C'était du beau jeu, à mon sens !
Je tiens ici à féliciter votre plume très agréable, ainsi que votre succès dans ce défi.

Raphaël Ombraltar : Bravo pour ton opération réussie, cependant, la prochaine fois, essaie de voir avec tes camarades comment intervenir, j'ai cru déceler de la frustration liée à ta méthode. Tu gagnes un bonus de 15 Exp.

Alaïs Marlot : Félicitation pour ton enquête. Tu auras parfaitement su déceler les bonnes personnes à faire parler. L'obtention de vos indices vient pour beaucoup de ton initiative. Tu gagnes un bonus de 15 Exp.

Waran Tongrave : Malgré ton absence sur la fin, ta présence aura été importante. Permettre le lien entre l'enquête, et son contexte aura été très intéressant car il questionne la folie du tueur, du moins de la tueuse. Ton RP aura ancré tout le contexte de profanation religieuse, qui avait son importance pour donner une aura particulière à ce défi. Tu gagnes un bonus de 15 Exp.

Karl Stanner : Un défi court, mais intense pour toi. Désolée que tu n'ai pas eu autant de temps de jeu que les autres. Mais tu t'en es brillamment tiré malgré tout. Ta complicité avec Alaïs est palpable et ta capacité à fouiner là où il le faut permet de prouver et justifier l'arrestation de Juliette, voir de la désigner comme coupable. Jusqu'à ce qu'elle passe aux aveux. Tu gagnes un bonus de 15 Exp.

Élisabeth Blanchevigne : Une enquête efficace, et une intuition infaillible ! J'ai pris bonne note du fait que tu as été la première à comprendre le nœud de l'intrigue, du moins, le lien entre al religion, et les motivations de la tueuse. Tu as eu le nez fin, bravo pour ta clairvoyance et ta ténacité. Tu gagnes un bonus de 15 Exp +5 en raison de ton esprit acéré.

Ce fut un plaisir de RP avec vous, c'était très rafraichissant. Dans l'espoir que cela aura été une aussi bonne expérience pour vous, je vous souhaite une bonne continuation sur Marbrume !
Merci d'avoir joué !

Et de bons RPs à venir, bien sûr !

La fin d'une enquête

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



[Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: [Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé)   [Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé) - Page 2 Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
[Défi de Classe d'Août] Lame de Lune (Terminé)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marbrume - Forum RPG Médiéval Apocalyptique :: ⚜ Cité de Marbrume - Quartiers populaires ⚜ :: Bas-Quartiers :: Le Goulot-
Sauter vers: