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Aelys De BeauvalCouturière
Aelys De Beauval



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MessageSujet: Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé]   Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé] EmptyDim 25 Aoû 2019 - 16:33
8 Mai 1166

Sept jours. Voilà bien un délai qui pouvait paraître à la fois éloigné et très proche. Il y avait sept jours que Sigfroi de Sylvrur avait été proclamé Roi. Il y avait sept jours que les Fangeux avaient attaqué et que la Cité avait bien failli tomber. Sept jours durant lesquels Aelys s'était rendue aussi utile que possible, aidant à recoudre les blessés qui avaient été amenés au Temple, s'échinant à sauver ainsi le plus de vies que possible en accord avec les Soigneurs puis, passé deux jours à œuvrer ainsi, à dormir une journée et une nuit entière pour finalement rouvrir sa propre boutique et terminer des commandes dont quelques-unes ne seraient peut-être pas réclamées. Ainsi en allait-il des commerces en tous genres au sein de Marbrume, mais la jeune femme savait également après avoir patienté durant quelques jours et glané des informations, qu'un de ses clients les plus importants ne pourrait hélas pas venir de lui-même avant un long moment. Loin de laisser cet état de fait l'inquiéter, la Couturière prit sur elle de se rendre directement au domicile du concerné, fermant atelier et boutique pour la journée le temps de son expédition. Ce fut donc avec un sac volumineux bien que peu lourd qu'elle se présenta à l'entrée du Manoir Rougelac, elle-même vêtue pour l'occasion d'une robe bleu pâle d'été, ses longs cheveux blonds noués en une natte descendant dans le milieu de son dos. Si on hésita d'abord à la faire entrer et qu'on alla s'enquérir auprès du Comte de savoir ce qu'il convenait de faire, au vu de l'insistance de l'artisane, on finit par la mener à l'étage où se trouvaient les chambres, non sans lui faire traverser le grand hall et gravir l'imposant escalier, l'ensemble suffisant à indiquer combien le Noble qui vivait là était riche et influent. Le domestique recommanda à la jeune femme de parler doucement et sans exagération, ce à quoi la concernée lui retourna un regard étonné, n'étant guère du genre à palabrer trop vivement ni en si grande quantité que cela.

- Mademoiselle De Beauval, Monseigneur.

L'annonça-t-on avant de la laisser avancer dans l'immense chambre au sol presque entièrement recouvert de tapis aussi chauds que luxueux, à l'âtre de grande taille où l'on devinait pouvoir faire brûler un grand feu lors des soirées d'hiver et, au centre de la pièce, un immense lit où reposait Victor dont le teint pâle trahissait la douleur que lui infligeaient ses blessures. S'approchant lentement et avec une certaine déférence pour le blessé, Aelys le gratifia d'un sourire bienveillant, le saluant d'un signe poli de la tête.

- Comte de Rougelac. J'espère que cette visite impromptue ne vous dérange point, si tel était le cas je puis repasser à un moment plus approprié.

Elle déposa le sac sur la chaise que l'on avait tirée près du lit et en sortit avec précaution le vêtement dont le Noble avait commandé la confection le mois précédent, bien avant la Fange qui s'était infiltrée au sein de la Cité. Le tenant à hauteur de yeux pour lui permettre de bien voir, la blonde se garda de sourire, le laissant apprécier la vision de la tunique.

- J'ai pensé que vous apprécieriez de l'avoir en votre possession pour le jour de votre sortie de convalescence, afin que tous puissent l'admirer... Souffrez-vous beaucoup ?

La question n'était certes point très professionnelle, mais la Couturière n'aimait guère voir autrui endurer quelque mal que ce soit, peu importait pour quelles raisons. Victor était certes un client, mais il s'agissait avant tout d'un être humain qui, pour le coup, n'avait jamais été désagréable à son égard et ne méritait donc pas ce sort qui le frappait, tout du moins le pensait-elle.


Dernière édition par Aelys De Beauval le Dim 20 Oct 2019 - 12:10, édité 1 fois
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé]   Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé] EmptyMar 27 Aoû 2019 - 8:04
Huit jours, huit longs jours avec pour seuls visites celles de ses domestiques et du guérisseur qui s'évertuait à nettoyer ses plaies et changer ses bandages. Victor n'était plus que l'ombre de lui-même, faible physiquement et moralement. Son esprit et son corps le rappelait à la morsure des lames qui avaient goûté aussi bien son ventre que son dos. Se rappelait-il nuit et jour de cet évènement dramatique où il avait commis maintes exactions. Sous les ordres du Roi, il avait dû faucher la vie d'un enfant puis par amour peut-être, celle d'une milicienne qui avait perdu la raison en s'en prenant à son épouse.

Était-il fier ? Pas le moins du monde. Rongé par la culpabilité, le Comte de Rougelac allait sans doute passer encore pour un lâche tandis que d'autres avaient sans doute brillé par quelques exploits pour repousser la Fange. Ainsi semblait être inexorablement son destin, rester dans l'ombre, essuyer le flot des critiques. Et pourtant, le mondain s'accrochait coûte que coûte à la vie. Somnolant, était ce là le meilleur moyen d'oublier ses maux, l'on frappa soudainement à la porte de ses appartements. Qui cela pouvait il bien-être mise à part l'un de ses domestique ? L'homme entre ouvrit alors la bouche pour émettre une faible protestation lorsqu'on annonça la présence de la Maitre Couturière en la personne de mademoiselle de Beauval.

Son teint pâle, presque livide trahissait en effet le poids de ces blessures mais le quadragénaire semblait chercher à fixer la silhouette de la jeune femme approchant de sa couche. La vision trouble se fit plus nette à mesure que se dessinait les contours de la silhouette de la bourgeoise. Le Sang-bleu aurait tant aimé lui rendre son sourire, seulement il en était incapable, ses élans de douleurs l'en privait purement et simplement. Ainsi, sous une couche de couverture et de fourrure, Victor inclina difficilement la tête sur le coté avant d'aviser la jeune femme à la crinière de blé qui se tenait tout à côté de lui et qui venait de se séparer d'un sac avant de prendre la parole. Silencieux, le mondain déglutit difficilement, entre ouvrant la bouche avant de comprendre qu'aucun mot n'était capable d'en sortir, résout finalement à a lui répondre d'un hochement de tête indiquant que sa présence n'était pas le moins du monde dérangeante.

Prit de curiosité, il pencha à nouveau sa tête cette fois ci vers l'avant pour alors poser son attention sur le splendide ouvrage que lui avait confectionné Aelys. Le vêtement était de toute beauté et de riche facture, cela ne faisait aucun doute et la bourgeoise s'était donc permise de s'inviter en son Manoir pour honorer sa commande. Que les Trois la garde, pria silencieusement Victor, bien heureux de cette présence inattendue. Reportant finalement son attention sur la jeune femme, il grimaça quelques secondes avant de lui offrir un franc sourire face à tant de mots qui lui réchauffait l'âme alors que les maux de l'esprit le rongeaient dans sa couche. Aelys se montrait soucieuse de l'état de son client, allant même jusqu'à outrepasser le cadre professionnel de sa visite.

D'un geste du bras, il indiqua de son index un gobelet posé sur une console. Il semblait vouloir boire et qu'on m'y aide. Après qu'il s'eut rafraîchi, Victor trouva alors la force de répondre à la Dame de Beauval.

- Vous ne m'importunez pas mademoiselle... et votre travail est digne d'un chef-d'oeuvre.

Il réclama une seconde gorgée de l'étrange breuvage très peu goûtu, fallait-il l'avouer, avant de reposer son attention sur la ravissante jeune femme à l'épaisse natte dorée.

- Votre gratitude vous honore. Mais... je dois bien vous admettre que je souffre... et que pour seul remède je dois me résoudre à boire cet infâme breuvage... du lait de pavot je crois...

Il se dégageait de ses couverture jusqu'à hauteur de bas ventre pour offrir la vision de son corps meurtrie. Un large bandage en haut du dos venait communier sur sa peau avec son jumeau qui lui masquait une large partie de son ventre tandis qu'un frisson s'empara de lui après s'être ainsi découvert et avoir réaliser quelques gestes qui vu son état étaient bien trop éprouvants.
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MessageSujet: Re: Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé]   Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé] EmptyMer 28 Aoû 2019 - 14:21
La douleur se lisait sur les traits de Victor, Aelys avait vu suffisamment de blessés pour reconnaître immédiatement les signes de la souffrance. Lui laissant le temps nécessaire pour comprendre les mots qu'elle prononçait et pour lui répondre d'un signe de tête, elle cligna des paupières lorsqu'il lui désigna le verre sur la table de chevet, se levant alors en comprenant de quoi il était question. Déposant l'habit sur le côté avec précaution, elle alla lui servir un peu de l'étrange breuvage dont elle reconnu vaguement l'odeur avant de se permettre de passer son avant-bras derrière les épaules du Noble, l'aidant à se redresser assez pour qu'il puisse boire la coupe qu'elle lui amena aux lèvres, s'assurant qu'il ne s'étrangle pas avant de l'aider à se rallonger dans les coussins. L'entendre lui répondre de vive voix rassura la jeune femme qui hocha la tête avec un mélange de déférence et de remerciement, avant de l'aider à boire de nouveau. Toujours elle s'éloignait pour respecter les convenances une fois l'assistance terminée, ceci afin d'éviter qu'on aille médire d'elle ou de son client.

- Le lait de pavot soulage la souffrance, il permet d'endurer plus aisément votre convalescence, cependant veillez bien à ne point en abuser. L'on dit que l'on peut s'y attacher comme à un alcool, à ceci près qu'il s'agit d'un breuvage bien plus dévastateur pour l'esprit.

C'était une plante répandue et fort peu coûteuse, mais peu pouvaient se permettre ainsi d'en utiliser sous la forme de lait et l'on le réservait surtout aux grands blessés et à certains mutilés. Avec l'arrivée de la Fange, la denrée sans devenir rare n'était plus aussi facile à dénicher car elle nécessitait de sortir de la Cité pour aller s'en procurer, chose très dangereuse dans le monde qui était le leur.

- Je suis ravie que l'habit vous convienne, Comte de Rougelac, vous pourrez ainsi être à votre avantage lors de votre première sortie hors de votre demeure.

La curiosité se tenait tapie dans l'esprit de la Couturière qui pourtant se garda bien de toute question indiscrète. Il était des rumeurs concernant le Noble et la façon dont il avait été blessé, mais les faits variaient selon qui les racontaient et la blonde n'était pas certaine de vouloir savoir ce qui était réellement arrivée. La seule constante était que la Comtesse avait été blessée et avait perdu l'enfant qu'elle portait, et que son époux était alors entré dans une rage folle et avait été blessé dans l'instant suivant. Entre les fangeux mangeurs d'enfants à naître, la milice qui aurait tenté d'assassiner le couple et une histoire de vengeance aux raisons diverses et variées, l'on ne pouvait décemment savoir exactement de quoi il était question mais, quoi qu'il en soit, il s'agissait dans tous les cas d'un évènement malheureux sur lequel Aelys ne comptait pas s'appesantir, loin de là.

- Je tenais également à vous dire que le paiement peut attendre votre rétablissement, Comte de Rougelac, il vous faut vous reposer et soigner vos blessures.

Bien sûr nombreux étaient les clients qui n'étaient pas venus chercher leurs commandes plus modestes, mais l'invasion des Fangeux avait bouleversé tout Marbrume et la jeune femme n'allait pas non plus venir réclamer quelque chose au chevet d'un blessé, ce qui eut été inconvenant. Ainsi, sous couvert de son travail, il s'agissait également d'une visite de courtoisie, mais cela personne n'avait besoin de le savoir.
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MessageSujet: Re: Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé]   Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé] EmptyMer 28 Aoû 2019 - 16:14
A n'en point douter, Aelys de beauval était une femme exquise qui méritait un jour de retrouver un bon parti. Elle se montrait d'une extrême courtoisie et s'employait même à porter assistance au "grand blessé" avec soin et convenance. La Maître Couturière était indéniablement une femme qui n'avait nullement à pâlir de son statu de bourgeoise et s'en était presque étonnant voir improbable de la voir encore veuve. Mais Victor s'en souvenait fort bien après son passage à sa boutique, ce choix avait été le sien et le fardeau de son veuvage, elle n'en était pas encore délesté, mais un jour viendrait sans doute pour elle de regarder vers l'horizon, en cela, Victor le savait et serait sans doute prêt à lui être de bon conseil. Mais toujours est-il que la situation actuelle ne s'y prêtait nullement et le mondain trouvait surtout du réconfort en cette agréable compagnie qui lui faisait quelque peu oublier certains de ces maux.

De bon conseils, Aelys reçu des regards approbateur de la part du Comte quand aux vices que pouvaient apporter la consommation abusive d'un tel élixir. Que les Trois la garde, se disait-il après avoir retrouver le dossier moelleux de sa couche non sans apprécier à sa juste valeur le contact aussi éphémère soit-il avec la blonde.

- Je saurais m'en souvenir ma chère. Dit-il avant de s'interrompre suite à une quinte de toux. Mon arme est mon esprit... sans cela... Il balaya lentement du regard le mobilier présent dans la pièce avant de poursuivre. Rien de ceci ne serait réel.

Avoua-t-il sans détour à la bourgeoise qu'il tenait suffisamment en estime pour lui accorder une certaine confidentialité d'usage. Loin de savoir ce qui pouvait bien traverser l'esprit de la jeune femme, il semblait clair qu'elle était peu désireuse de connaître les raisons de son alitement. Sans doute quelques rumeurs lui avait déjà taquiner l'ouïe mais force est de constater que sa présence suffisait comme gage qu'elle ne tenait pas à lui porter peu d'estime. Pour renforcer d'ailleurs ce sentiment plutôt rassurant, la commerçante osait même donner un délais supplémentaire à son client afin de payer sa solde pour la confection de ces riches étoffes et Victor la gratifia d'un sourire tandis qu'une main encore tremblante surgissait de sous la couverture avant que sa paume pâle ne vienne recouvrir le dos d'une main de la bourgeoise et ainsi la rassurer.

- Que vos mots sont réconfortant, Madame de Beauval... j’arborerais fièrement votre ouvrage, soyez-en certain dès le saut de ce maudit lit. Quand au paiement, votre bonté vous perdra, sauf votre respect. Je suis dans l'obligation de vous déplaire, mais... vous ne quitterez mon Manoir aujourd'hui sans votre solde... j'en fais le serment.

Aux grands mots les grands remèdes ? Têtu, borné et avec une bonne dose d'inconscience, de Rougelac tenta de se relever précipitamment... grave erreur puisque sa couche le rappela derechef à son triste sort, prit d'une fort douleur au ventre qui le résigna à se plier en deux. Quel triste tableau offrait-il à la gente dame de Beauval qui avait fait le déplacement...

- Ce... ce n'est rien... Dit-il spontanément pour ne pas inquiéter la couturière.

Il semblait évident que le règlement devait donc attendre alors qu'il reprenait son souffle et essuyait son front perlant de quelques gouttes de sueur. Puisant alors dans ses forces, il regagna une position qu'il jugea la moins douloureuse avant de reporter son regard sur Aelys.

- Assez parler de moi. Comment vous portez-vous ? Les récents évènements ne vous ont point trop affecté? Nous vivons de tes de troubles... puis-je espérer que ce couronnement ne soit point maudit au vu des circonstances dramatique que vous savez. Je prie els Trois pour que cela ne soit pas le cas.


Il serra ensuite la main d'Aelys pour rajouter, la fixant de manière légèrement inquisitrice afin qu'elle ne lui suggère pas de contredire les propos qui suivirent :

Et... si vous voulez bien, allez me quérir ensuite l'un de mes domestique afin qu'il prépare votre bourse.
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MessageSujet: Re: Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé]   Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé] EmptyMer 28 Aoû 2019 - 16:49
Aelys ne doutait pas un seul instant que l'esprit soit le point fort de Victor, lequel lors de leur dernier échange le mois précédent avait su en faire usage et montrer qu'il excellait dans ce domaine, et même qu'il s'y complaisait. On ne bâtissait pas sa fortune en batifolant dans les prés, un brin d'herbe aux lèvres et les yeux levés vers le ciel, non, on travaillait d'arrache-pied avec force et détermination, en prouvant à tout un chacun que l'on était digne de l'argent dépensé entre nos mains et, en cela, la jeune femme comprenait parfaitement le Noble et lui assura d'un sourire sincère qu'elle l'entendait de cette oreille également. Le contact de la main légèrement tremblante ne manqua pas de surprendre la Couturière qui se retint malgré tout de retirer la sienne, un réflexe qui aurait pu paraître déplacé alors que l'homme qui gisait là ne voulait probablement qu'un peu de réconfort sans aucune arrière pensée. Pour autant le blessé semblait davantage têtu et, lorsqu'il tenta naïvement de se lever, espérant sans doute pouvoir aller à l'encontre de toutes les consignes qui avaient dues lui être donnés, la Couturière recula d'un pas en tendant les bras vers les siens, ne parvenant pas à l'arrêter avant que la douleur ne ramène le Noble à la dure réalité. Le voir se plier en deux fut douloureux pour Aelys qui l'aida à se réinstaller en arborant un air à la fois soucieux et sévère, air qui s'était développé à force d'assister les blessés et les mourants de la Fange. Et il osait encore dire que ce n'était rien ?

- Par les Trois, vous êtes inconscient Comte de Rougelac ! Restez donc couché et ne vous agitez point, vous allez rouvrir vos plaies.

Et la Trinité savait qu'elle avait eu son quota de sang versé sous ses yeux pour un long moment. Une fois le blessé impossible allongé de nouveau, elle soupira doucement pour évacuer le début de nervosité qui s'était emparé d'elle en le voyant grimacer, puis troqua cela contre un gentil sourire qui se voulait réconfortant. Victor avait sans doute envie de penser à autre chose qu'à son état, cependant ce qu'elle avait à raconter n'était pas forcément aussi joyeux, encore qu'il y avait quelques bonnes nouvelles dans le lot.

- Et bien, une fois que l'attaque est passée, je suis allée aider au Temple où j'ai pu assister les Soigneurs et les Prêtres. Je n'avais plus recousu de telles plaies depuis Traquemont, mais je dois dire que je suis heureuse malgré tout d'avoir pu me rendre utile. Tous ces pauvres gens étaient si...

La jeune femme senti l'émotion affluer et elle inspira profondément, se forçant à sourire et à passer à un sujet bien moins sombre.

- Mais j'ai vraiment eu beaucoup de chance, Père et Mère étaient rentrés se reposer et n'ont point souffert de l'attaque. Il y a bien quelques clients qui ne donnent plus signe de vie, mais je ne suis certainement pas la seule affectée, alors je ne m'en plaint guère.

Après tout elle n'avait perdu aucun proche, qu'il s'agisse d'un parent ou d'un ami, sachant son cousin Barral hors de la Cité au moment de l'attaque, il rentrerait sans doute prochainement et elle pourrait alors évoquer avec lui ces terribles évènements.

- Je suppose que vous n'avez point pu entendre le discours de notre nouveau Roi ? C'était fort intéressant, l'on sentait qu'il y mettait du cœur mais que sa détermination ne flanchera point, maudit ou non. J'ignore de quoi l'avenir sera fait, mais je doute que le Roi nous abandonne, ce qui est en soi un soulagement pour tout le monde.

Même pour elle, bien qu'elle ait ouïe dire que l'homme pouvait être terriblement redoutable, il n'en demeurait pas moins capable de faire ce qu'il convenait lorsque la situation l'exigeait, prenant des décisions que nombre de gens seraient incapables de prendre, elle la première. Voilà bien une chose qui ne l'intéressait nullement, les hautes sphères, les grandes fonctions impliquant de lourdes responsabilités. N'était-il pas plus aisé que de travailler de ses mains, de faire ce qui nous plaisait, que de devoir sans cesse porter le monde sur ses épaules ? Assurément, et comme bon nombre de gens ne gravitant pas au sein de l'Esplanade, elle éprouvait une forme de respect teintée de fascination pour ce Roi charismatique qui savait guider son peuple à travers la Fange. Ce fut à ce moment que Victor revint serrer sa main, avec un peu plus de poigne cette fois, trahissant toute la détermination qui transpira également dans le ton de ses propos.

- Et... si vous voulez bien, allez me quérir ensuite l'un de mes domestique afin qu'il prépare votre bourse.

La Couturière leva les yeux au ciel, exagérant ainsi son exaspération, avant de fixer le Noble à qui elle offrit un sourire amusé.

- Sans vouloir vous offenser, Comte de Rougelac, vous êtes une vraie tête de pioche.

Elle se leva, redressant le menton ainsi que ses épaules, presque noble, surtout fière, et visiblement amusée malgré son air faussement pincé, son petit sourire en coin trahissant sa bonne humeur persistante.

- Mais soit, je consens et m'en vais donc le quérir de ce pas. N'en profitez point pour vous enfuir par la fenêtre.

Une taquinerie teintée d'autorité, avant qu'elle ne tourne les talons pour se diriger vers la porte, l'ouvrant et, mettant le nez hors de la chambre, aperçu en face d'elle le domestique qui faisait le pied de grue contre le mur d'en face. Le pauvre, demeurer ainsi debout toute la journée à attendre qu'on le sonne.

- Le Comte de Rougelac souhaiterait que vous vous avanciez à son chevet.

Aelys gratifia le domestique d'un sourire alors qu'elle s'éloignait pour s'en retourner au sac posé contre la chaise, en sortant la tenue complète qu'elle déposa avec précautions sur le dossier, s'assurant qu'il ne risque pas d'être abîmé tandis que de son côté Victor donnait ses consignes. Il était inutile de chercher à raisonner un homme qui tenait ses comptes avec justesse, c'était là une qualité indéniable que l'artisane ne pouvait que reconnaître et apprécier, elle-même tenant les siens avec une grande précision. Après tout, les bons comptes ne faisaient-ils pas les bons amis ?
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
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MessageSujet: Re: Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé]   Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé] EmptyJeu 29 Aoû 2019 - 13:54
Bon... soyons honnête, Victor n'avait pas volé le "houspillage" à son endroit de la part de l'artisane. D'ailleurs, s'il avait un certain ego, il ravala toute fierté mal placé face au bon sens d'Aelys qui se montrait d'une extrême patience et réconfortante à souhait. Ce faisant, la Veuve de Beauval annonça de bonnes nouvelles, ses proches n'avaient semble-t-il pas subit les conséquence de cette attaque de la fange, béni soit les Trois car la jeune femme avait déjà bien assez souffert de la perte de feu son promis. Pourtant, on pouvait lire dans sa profonde inspiration une certaine émotion la submerger alors qu'elle bavardait au chevet du sang-bleu. Cela n'étonnait guère Rougelac d'apprendre qu'elle avait contribuer à sa manière à porter assistance au peuple en venant recoudre les plaies des blessés. Et oui, on pouvait être maître dans la confection d'étoffe et savoir recoudre la chair humaine, après tout quelle différence fondamentale y avait-il entre le tissu et la peau ?

La présence de la ravissante blonde était une réelle bouffée d'oxygène, c'était un sentiment un peu égoïste fallait-il l'avouer car en la questionnant de la sorte, ne venait-il pas de raviver quelques douloureuses blessures ? La perte de son promis entre autre... Lorsqu'elle aborda le sujet du couronnement, la jeune femme transpirait toujours autant d'honnêteté et d'une forme certaine de loyauté auprès du Pouvoir. Hélas, il n'avait pas pu entendre le discours du Roi, mais il se doutait fort bien que l'homme avait su habilement manier la verbe pour s'ériger en seul et unique protecteur des habitant du Duché et en présent du Royaume tout entier. Pourtant, mieux que quiconque, Victor savait que les mots ne remplaçait pas les actes et évidemment, il prenait tout cela avec la plus grande prudence.

- Certes, certes... attendons ces actes à présent. Nous lui sommes fidèle, mais loin de devenir son détracteur, j'espère qu'il fera les bons choix, sinon son règne sera sujet de discorde et vous comme moi devrons suivre le verdict du peuple.

Plus que jamais depuis ces dernières semaines, Victor ne se voilait plus la face. S'il baignait dans le luxe et avait baigné dans la luxure, ce temps était révolu. L'Esplanade n'était plus le centre névralgique des décisions et des aspirations, le peuple prenait une place majeur au sein de l'équilibre des pouvoirs et Victor s'efforcerait à soigner sa réputation à ce sujet au risque de se retrouver dans une "éventuelle chasse aux sorciers" dont il serait une proie de choix de part son statu et ses richesses.

Resurgit alors le caractère obstiné du Comte, ce qui semblait plus amuser Aelys qu'autre chose. N'en prenant ombrage malgré une réflexion encore une fois plus que mérité à l'endroit de l'homme en pleine convalescence. Son air faussement pincé était un régal pour les yeux azurés du noble qui se délecta de cette mise en scène. Oh, elle avait toute légitimité à s'offrir ce luxe face à lui et ce n'était étrangement pas pour lui déplaire.

- Promis. Ajouta-t-il avant de lâcher une grimace de douleur, hésitant à réclamer encore un peu de lait de pavot avant de se rétracter, se rappelant aux bons conseils de la Bourgeoise. Autoritaire, Aelys ne manquait pas de démontrer qu'elle était une femme forte avec elle aussi du caractère et chemin faisant, elle s'en retourna passer les consignes à la domesticité. Échangeant brièvement avec son serviteur qui accourut, Victor laissa la couturière prendre ses aises en déposant les étoffes sur la chaises, exprimant ainsi sa retenues quand à des affaires financières et qui ne la concernait pas. Le duo retrouva bientôt la quiétude, l'occasion pour Victor de briser à nouveau le silence.

- Mais dites moi, avez-vous repenser à nos derniers propos ? Je crois, plus que jamais qu'une femme comme vous, aussi généreuse soit-elle, doit penser à sa sécurité et à son avenir. Je vous offrirais volontiers mes services ainsi que mon réseau relationnel si besoin s'en fait sentir. Je...

Soudain, fut-il interrompu par l'apparition d'un homme qui n'était ni plus ni moins que son bâtard qui avait resurgit dans sa vie quelques semaines auparavant et s'était confronté à son épouse.




- Père, je viens vous apporter votre bourse pour madame. Madame de Beauval, je me nomme Brad, enchanté de faire votre connaissance, votre réputation de couturière n'est plus à refaire.

Alors qu'il s'inclinait bien bas, Victor lui adressa un geste du bras afin qu'il cesse ces théâtrales courtoisies d'usage, lui intimant l'ordre de déposer la bourse dans les mains de la bourgeoise.

- Cesse donc d'en rajouter. Il reporta son regard sur Aelys et rajouta. Voici mon fils... ou tu du moins mon bâtard. Brad sourit sournoisement de toute ses dents. Cela fait deux mois qu'il rôde en ma demeure, mais dois-je admettre que sa présence me rassure quelque peu, sachant mes hommes de mains réquisitionnés pour me remplacer dans mes affaires hors et dans la capitale.

Le bâtard déposa la bourse rempli de pièce dans les mains de la jeune femme non sans lorgner ses beau atouts et atours.

- Il faut bien Madame... surtout que ma belle mère semble en proie avec la Malédiction de ne pouvoir enfanter.

En colère, Victor se crispa de douleur, serrant la machoir avant de lancer.

- IL SUFFIT, ce n'est pas convenable ! Ne parle pas ainsi d'Adélaïde. je t'accorde ta présence ici mais n'outre passe pas tes droits, surtout face à une invitée. Excusez-le ma chère, il ne pensait pas ce qu'il disait.

Brad tirait avantage de la faiblesse de son géniteur, s'excusant d'un hochement de tête non sans venir murmurer à l'oreille de la bourgeoise lorsque Victor ferma quelques instants les yeux prit d'une autre lancée foudroyante de douleur, dû à la nervosité et au tourment face à cette irruption impromptue.

- J'entend bien le discours de mon père, mais... c'est un fait et la Maison de Rougelac doit subsister, ainsi pour l'heure... devez-vous admettre que l'aîné de ses bâtard a toute légitimité à assurer la préservation de la lignée...
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Aelys De BeauvalCouturière
Aelys De Beauval



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MessageSujet: Re: Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé]   Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé] EmptyVen 30 Aoû 2019 - 8:04
Une fois les instructions reçues, le domestique fila par la porte en laissant son Maître reprendre le cours de sa discussion avec la couturière, laquelle se rappelait des propos dont il était question quant au fait de trouver un époux. Il est vrai que l'âge commençait à avancer et, bien qu'elle soit toute dévouée à son travail ainsi qu'à apporter son aide au Temple à l'occasion, le fait demeurait que la période de deuil était passée et que l'on allait point tarder à murmurer à son propos. Une jeune femme dans sa situation devait songer sérieusement à se marier, quand bien même pour l'instant cette idée était bien loin de ses préoccupations actuelles. Ses parents se montraient fort compréhensifs pour l'instant, l'ayant entendu pleurer durant des jours et des nuis entières lorsque Eadwin fut porté disparu la première fois, puis la seconde, jusqu'à sa disparition tragique lors de la perte de Traquemont. L'on ne pouvait nier le fort lien qui les unissaient, de même que leur profond attachement, mais bientôt le devoir remplacerait la compassion et cela, Aelys était loin de l'attendre et préférait ne point y songer pour l'instant. Victor n'eut pourtant pas même le temps de finir de lui proposer une fois encore son aide que la porte s'ouvrait sur un homme qui l'interpella sous l'appellation de "Père", s'inclinant presque théâtralement en la saluant également avec forte déférence. Si la blonde reçu dans ses mains la bourse dont on devinait au poids et au tintement des pièces qu'elle contenait son paiement, l'exaspération du Noble et les propos qu'il tint ne firent aucun doute quant à ce qui pouvait bien se tramer dans ce Manoir. Si elle se contenta d'incliner la tête en guise de remerciement concernant sa réputation, elle s'abstint de tout commentaire déplacé quant au terme "bâtard", son cousin ayant lui-même ce statut en tant que fils de Châtelain.

- S'il s'assure de votre sécurité, alors vous pouvez dormir tranquille.

Répondit d'abord naïvement la jeune femme avant que le fils en question ne fasse une remarque presque insultante concernant la Comtesse, ce qui fit ouvrir des yeux surpris à Aelys tandis que Victor s'emportait à l'égard de celui qui semblait visiblement se croire tout permis.

- Si vous le dites.

Répondit un peu plus sèchement la Couturière alors qu'elle observait son hôte tousser et fermer les yeux sous un nouvel afflux de douleur, ce qui avait le don de lui faire mal au coeur il fallait bien le reconnaître. Elle n'aimait définitivement pas voir les gens souffrir et...

- J'entend bien le discours de mon père, mais... c'est un fait et la Maison de Rougelac doit subsister, ainsi pour l'heure... devez-vous admettre que l'aîné de ses bâtard a toute légitimité à assurer la préservation de la lignée...

Tournant la tête en direction de celui qui se permettait ainsi de murmurer si près d'elle, Aelys sentit son sang ne faire qu'un tour et elle le foudroya du regard, se retenant de le gifler -faute de quoi elle s'exposerait certainement à de dangereuses représailles- affichant malgré tout un air mécontent, presque furieux en vérité face à un tel pragmatisme frôlant l'absence du moindre sentiment. Le devoir était une chose, la cruauté et le rejet des siens en était une autre.

- L'aîné des bâtards en question ferait bien de montrer davantage de respect à l'épouse de son Père, sans quoi cet homme ne vaudra guère mieux qu'un va-nu-pied bon à semer le trouble et jeter l’opprobre sur toute la lignée, voir même causer sa perte.

Elle se décala sur le côté d'un grand pas, marquant ainsi clairement sa désapprobation en plus du ton sec qu'elle avait employé. Inspirant profondément pour juguler toute colère, elle rangea soigneusement la bourse dans l'un des replis de sa robe, la lissant presque sagement avant de croiser les mains devant elle, le fixant de nouveau avec un aplomb presque défiant, tout en reprenant la parole à voix haute et claire, s'adressant à Victor tout en fixant son fils.

- Celui qui soutient sa maison et ses occupants à davantage de valeurs que celui qui cherche à la diriger en maître incontesté. Il n'est de plus riche et valeureux homme que celui qui se met au service des autres sans chercher à tirer quelque profit personnel dans sa quête. Cela on l'acquiert avec l'âge ou bien avec la sagesse des Trois, puissent ceux-ci guider votre fils, Comte de Rougelac, il semble en avoir bien besoin.

La pique acerbe était lancée, les yeux verts défiaient le bâtard qui s'était montré si indigne et malveillant quant à la Comtesse, puis la Couturière reporta son attention sur Victor à qui elle sourit gentiment, avec cette bienveillance teintée cette fois d'inquiétude quant au devenir de celui qui était, de par son état, à la merci de ceux qui l'entouraient.

- Je vais vous laisser vous reposer à présent, vous en avez fort besoin. Si vous avez besoin d'autre chose, envoyez l'un de vos gens me quérir, et transmettez à la Comtesse mes vœux de prompt rétablissement. Je me tiens également à sa disposition en cas de nécessité.

Elle n'avait rien d'une vassale, elle n'était point leur obligée non plus, mais l'inquiétude à présent s'était nichée dans son cœur à la vue de ce Noble alité et de ce vautour rôdant autour de lui, prompt sans doute à frapper si l'occasion lui en était donnée. Et l'on s'étonnait après que la blonde ne court pas après un titre de noblesse ni un mariage qui la mènerait à l'Esplanade ? Toutes ces magouilles n'étaient définitivement pas pour elle.
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé]   Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé] EmptyVen 30 Aoû 2019 - 12:23
La configuration de l'entretien entre la bourgeoise et le sang-bleu venait de prendre une toute autre dimension à l'apparition d'un des bâtard du Comte de Rougelac. Incisif, tenant des propos plus inappropriés, le jeune homme qui se targuait d'être l'avenir de la maison Rougelac essuya rapidement les critiques. De celles de son géniteur bien qu'affaiblis, vinrent s'en trouver alimenter par les propos inquisiteur de la demoiselle de Beauval qui ne semblait nullement rester insensible face à l'attitude de Brad. Le regard noir, les sourcils froncés, le jeune et vil coq rongea son frein tout du long avant d'entre-ouvrir la bouche pour rétorquer une réplique cinglante à l'endroit de la maître couturière. Seulement, Victor l'en priva en puisant une nouvelle fois dans le peu de force qu'il lui restait.

- PLUS UN MOT BÂTARD ! N'OUBLIE PAS OU EST TA PLACE !!! SORT IMMÉDIATEMENT DE MES APPARTEMENTS ! ET TU AURA INTÉRÊT A T EXCUSER DU VENIN QUE TU VIENS DE CRACHER !!!

Sans même s'attarder sur les gestes de contestation de cet éventuel héritier qui manquait grandement de sagesse et d'expérience, il reporta son attention sur Aelys de Beauval qui se tenait à présent plus en retrait et qui venait de formuler sa prise de congé.

- Mademoiselle de Beauval... resté encore un moment je vous prie. Nous ne seront plus incommodé par ce gredin de fils illégitime. Je vous en conjure...

Il foudroya brièvement du regard son bâtard qui tourna les talons séance tenante, claquant la porte derrière lui sans autre forme de procès. Son bras droit se redressa fébrilement à l'horizontal dans la direction de la belle blonde, telle un appel à l'aide, à ne point regagner les abysses de la solitude.


info a écrit:

Courte réponse pour laisser à Aely le choix de quitter la pièce ou rester.
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Aelys De Beauval



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MessageSujet: Re: Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé]   Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé] EmptyMar 3 Sep 2019 - 8:27
La pique lancée avait été des plus acérées et lorsqu'elle vit la rage bouillonner sur les traits du fils bâtard, Aelys sentit brièvement un filet de peur courir le long de son dos en le voyant, fulminant, sur le point de réagir, entrouvrant les lèvres comme au ralenti, devinant par avance qu'elle s'apprêtait à endurer quelque insulte ou propos discourtois... Ce fut sans compter sur l'intervention de Victor dont les éclats de voix la firent sursauter, ne s'attendant pas à un tel emportement, l'écoutant alors chasser ce fils indigne hors de la chambre. La Couturière avait voulu prendre congé, mais son hôte lui demanda de rester encore un peu, quémandant après une scène si choquante que la concernée ne pu qu'accéder à sa demande. Brad adressa un dernier regard furieux à l'encontre de la blonde avant de quitter la pièce en trombe, laissant derrière lui les restes d'une humeur qu'on devinait désormais massacrante. Soupirant doucement, la jeune femme pour sa part se rapprocha de nouveau du lit et se rassit sur la chaise à sa disposition, serrant ses mains l'une dans l'autre pour se rassurer un peu suite à ce qui venait de se passer.

- ... Êtes-vous bien certain d'être en sécurité, Comte de Rougelac ? Dois-je appeler la Milice ?

Questionna-t-elle avec un mélange d'inquiétude et de douceur, portant ses yeux verts sur la silhouette affligée du Noble blessé. Il avait certes pu donner de la voix pour faire entendre sa volonté, mais ce seul effort lui avait grandement coûté et il ne pourrait point se défendre si par malheur on cherchait à intenter à sa vie. Aelys fronçait légèrement les sourcils, trahissant une inquiétude évidente et somme toute légitime, ne voulant pas qu'il arrive malheur à l'une de ses connaissances, quand bien même à l'heure actuelle il ne s'agissait "que" d'un client.

- Ce ne sont point là mes affaires j'en conviens, mais cet homme est visiblement une menace pour votre maison, quand bien même il s'agit là de votre fils.

Avait-il prit des dispositions à cet effet ? Avait-il assuré ses arrières quant au devenir de ses biens si d'aventure il venait à périr d'une façon ou d'une autre ? En toute logique pour la jeune femme, ce serait alors la Comtesse qui hériterait de tout, mais qui sait ce qui pouvait bien arriver lorsque d'autres convoitaient vos biens. Qui pouvait dire alors de quoi un bâtard serait capable ? La Couturière songea alors à Barral, lui qui était Milicien et n'avait jamais cherché à récupérer le titre de son père, Châtelain disparu il y avait plus d'un an désormais. Il aurait presque pu le revendiquer, n'eut été le fait que le Noble en question n'avait jamais fait reconnaître ce fils illégitime de son vivant, l'ayant appris bien trop tard, ayant disparu bien trop tôt. La vie était souvent faite de moments perdus, manqués de peu, mais pour autant il fallait bien continuer d'avancer.

- Je vous réitère mon offre d'assistance, si jamais vous aviez besoin d'aide dans la mesure de mes moyens et de ma ligne de conduite, Comte. J'ai vu nombre de combattants forcés de garder le lit, je sais combien cela peut être gênant lorsque l'on a des affaires en cours.

Bienveillante et désireuse d'aider autrui, la jeune femme qui s'était quelque peu calmée suite à l'affrontement verbal adressa un sourire chaleureux à l'intention de Victor qu'elle espérait voir se remettre au mieux au plus vite.
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MessageSujet: Re: Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé]   Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé] EmptyMar 3 Sep 2019 - 14:00
L'inquiétude était omniprésente dans l'esprit de la bourgeoise et cela pouvait se comprendre alors qu'un événement des plus menaçante semblait planer dans les couloirs du Manoir. Son bâtard partageait son sang certes, mais son attitude posait un problème de taille et Victor se rappelait aux exigences de sa femme qui souhaitait voir disparaître l'insolent personnage. Il fallait en effet agir, mais devait-il pour autant faire appel à la milice comme le suggérait Aelys ? le rapport avec les force de l'ordre de la capitale étaient complexe et le mondain ne voulait pas donner là l'occasion à certaines personnes de s'immiscer dans ses affaires.

- Non, non, surtout pas ma chère, je devrais régler cela par mes propres moyens lorsque je serais rétabli.

Lui souffla-t-il dans la précipitation non sans s'appuyer au poignet de la couturière sans pour autant lui faire le moindre mal. Pouvait-elle jouer un rôle dans cette histoire pour autant ? Pouvait-elle lui apporter assistance alors qu'il traversait une période de convalescence qui lui imposait d'être alité ?

- Mon fils est en effet un fardeau, mais la milice à fort à faire après les événements que nous connaissons. j'ai une grande estime pour vous et votre simple présence me donne du baume au cœur. Qui suis-je pour vous demander de vous impliquer dans mes affaires ? Vous êtes si pur... et... j'ai pour ma part un passé bien tumultueux. Vous pourriez ne pas sortir indemne de cette lutte d'influence.

Victor jouait la victime, aidé par son état précaire, la demoiselle de Beauval serait-elle sensible à ses faux semblants ?

- Quand bien même la milice s'impliquerait dans cette affaire, sur quelle preuve pourrait-elle se reposer afin que mon bâtard n'ai d'intention de nuire à ma si chère épouse ? je crois qu'il faudrait s'y prendre autrement, peut être pourriez-vous me retirer cette épine du pied... ? Une idée me viens. Non... non, n'y pensez pas. Je m'excuse, je ne peux vous demander cela. Et puis, votre temps doit être précieux.

Il mima une crampe, suivi d'une forte douleur à l'arrière de l'épaule. Que les Trois savait ô combien un homme pouvait paraître être à l'agonie alors qu'il n'en était rien.

- Si vous pouviez seulement faire une halte à mon établissement de l'Esplanade, pour voir si mes intérêts s'y porte bien. J'y tiens un salon de jeu pour la Haute et avec les temps qui cours, j'ai peur que les clients le déserte. Vous pourriez peut être trouver l'occasion de tendre un piè... non... non... je ne peux vous demander cela.

Son subterfuge allait-il fonction ? Rien était sûre. De Beauval n'avait montrer qu'une facette professionnelle et amicale de sa personne, était-elle capable de jouer une toute autre partition dans quelques intrigues de cours ? Elle en était la seule juge quand bien même elle aurait ou non mordu à l’hameçon. Victor était un homme persuasif quel qu’en soit la manière et les moyens qu'il pouvait user pour arriver à ses fins, mais Aelys serait-elle réceptive ?


Info a écrit:

Comme toujours, tu joue ton personnage comme tu l'entend. malgré tout, si tu en juge nécessaire, tu peux le cas échéant lancer un jet de dé pour savoir si elle peut se faire influencer / convaincre par les mots, les sous entendus et les appels à l'aide camouflé du Comte de Rougelac.
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Aelys De Beauval



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MessageSujet: Re: Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé]   Livraison à domicile [PV Victor] [Terminé] EmptyDim 15 Sep 2019 - 19:30
Si Aelys pouvait comprendre que Victor ne désira pas déranger la Milice pour ce fils indigne, la façon qu'il eut de dire qu'il allait s'en occuper par ses propres moyens laissa une étrange sensation à la jeune femme, comme si cela sonnait comme une menace voilée envers le bâtard encore en vie. Préférant chasser cette impression de son esprit, la Couturière réitéra son offre d'apporter une aide somme toute sans arrière pensée ni mauvaise intention, mais là encore le Noble sembla tergiverser de telle façon qu'elle eut l'impression qu'il n'était pas des plus honnêtes dans sa démarche. Était-ce d'avoir vécu durant un certain temps à Traquemont qui avait à ce point affûté son intuition ? Le contact avec la Noblesse ainsi qu'avec les jeux de pouvoir dont elle se tenait malgré tout éloignée lui avait permis de cerner davantage les intentions d'autrui, quand il y a quelques années encore de cela, elle ne se doutait pratiquement jamais de rien. Lorsque Victor se crispa au milieu de sa demande, Aelys entreprit de lui resservir un verre de l'infâme mixture destinée à sa guérison, lui laissant le temps de se reprendre et de continuer sans chercher à l'interrompre ni à finir sa phrase une seule fois. Elle vit très clairement arriver une demande qu'elle jugerait déplacée et cela ne manqua pas quand il fut question d'un établissement de jeu et d'un piège. Le sourire si bienveillant de la Couturière s'évanouit alors et ses yeux d'émeraude perdirent leur éclat chaleureux alors qu'elle redressait légèrement le menton, son port se faisant plus noble, son expression plus distante et plus froide.

- En effet, vous ne pouvez me demander cela.

Lâcha-t-elle sans détour, se levant de sa chaise en prenant une inspiration afin de conserver son calme, fixant pourtant son client avec un air des plus critiques, chose qu'elle pouvait se permettre de part sa réputation et sa conduite irréprochables. Mains jointes devant elle, dos droit et air soudain hautain, la jeune femme ne ressemblait plus à une Couturière, mais bien à la nièce de feu le Châtelain Montoya dont on disait que la sœur Catherine était une femme inflexible.

- Et que vous osiez ne serait-ce qu'y penser est indigne de la bienveillance que je vous ai témoigné jusqu'à présent, Comte de Rougelac. Je regrette, mais je vais devoir prendre congé dans l'instant, mes propres affaires honnêtes m'attendent et je ne saurais prendre plus de retard que ce que cette visite m'a demandé.

Ramassant le sac désormais vide qui avait permis le transport de la commande, elle le plia soigneusement sur son avant-bras qu'elle ramena contre elle, inclinant malgré tout la tête avec politesse en direction du blessé alité.

- Ne vous avisez plus jamais de me demander une telle chose, sans quoi j'en informerais qui de droit et ne chercherait point à couvrir la moindre de vos exactions.

Les suppliques comme les excuses n'y changeraient rien, quand bien même l'homme pourrait s'étouffer là tout de suite dans une violente quinte de toux que la jeune femme semblait des plus déterminés à quitter la chambre ainsi que le Manoir, offensée et mécontente qu'on ai pu croire un seul instant, une seule seconde, qu'elle se risquerait à participer à quoi que ce soit allant à l'encontre de ses principes. Se dirigeant vers la porte d'un pas ferme et décidé, elle l'ouvrit sans plus de cérémonie, s'arrêtant sur le seuil pour tourner la tête en direction du Noble. Ah, décidément, elle n'aimait guère partir ainsi, elle avait encore le cœur bien trop tendre pour le moment.

- Je vous souhaite un prompt rétablissement ainsi qu'à Madame votre épouse, Comte, tâchez de vous reposer.

Et sur ces bonnes paroles, Aelys quitta la chambre sous le regard d'un côté de Victor, de l'autre du domestique qui patientait devant la porte. Remontant le couloir d'un pas rapide, elle descendit le grand escalier sans un regard en arrière, saluant les éventuels domestiques sur son passage avant de passer la porte du Manoir dont elle s'éloigna des plus vifs. Ce ne fut qu'une fois au milieu de la route pavée, après plus d'une vingtaine de mètres de l'entrée de la demeure, qu'elle s'autorisa à se détendre et à soupirer pour évacuer le trop-plein d'énergie qui avait parcouru son corps lorsque la colère et l'indignation étaient montées. Devait-elle en parler ? L'homme n'avait rien formulé de concret et la jeune femme savait ne pas lui avoir laissé en dire davantage, aussi était-il préférable de garder cela pour elle tant que rien de fâcheux n'arrivait. Une confession aux Trois s'imposeraient cela dit et Aelys, tout en cheminant pour s'en retourner chez elle, se promit d'aller au Temple dès le lendemain pour faire amende honorable. Une chose était sûre, elle ne remettrait pas de sitôt un pied dans le Manoir Rougelac.

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