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 Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector]

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MessageSujet: Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector]   Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector] EmptySam 7 Sep 2019 - 0:21
21 juillet 1166

Il flottait derrière le cavalier et sa monture comme un large étendard à la teinte sombre. Hector, poussé par le souffle froid de la mort, fonçait en direction d'Usson pour y trouver le remède qui sauverait sa chère prêtresse, Marie-Ange...

Le temps était certes nuageux en ce jour crucial de juillet, mais les orages de la veille semblaient bel et bien passés. Le baron pénétra Usson aux alentours de midi mais sa satisfaction était loin d'être totale. Au pas dans les petites rues pauvres, se perdant entre les habitations aux toits de chaume et les modestes magasins, le baron errait dans ce dédale de rues anarchiquement tracées à la recherche d'un herboriste. Mais il ne s'y retrouvait pas, ici, ne savait où trouver cet homme. Hector craignait, au delà de cette recherche qui finirait bien par aboutir, que l'homme n'eut pas les pétales qu'il lui fallait. Et s'il ne pouvait les lui vendre, ces fameuses Luna Rosae, il saurait encore moins dans quelle direction aller pour les trouver à l'état sauvage...

Le baron ralentit l'allure et soupira, sentant le désespoir poindre en son esprit.

Une femme passa à côté de lui, ombre insignifiante et pourtant, porteuse d'espoir.

Était-il arrivé le moment où elle lui rendrait la monnaie de sa pièce ?

Il ne l'avait pas reconnue, cela faisait plus d'un an qu'il ne l'avait pas vu... Mais si le destin les rassemblait ici de nouveau, ce ne pouvait être sans raison, n'est-ce pas ?

- Excusez-moi, madame... Je... Puis-je vous demander un service ?

Pas hautain de nature, le baron, ainsi aux abois, était plus modeste que jamais.

Sa mise, certes, était relativement noble mais ses yeux reflétaient ses craintes plus que son rang et ses mains, crispées sur les rênes de Moto, tremblaient même un peu.

Bérénice Monet, celle dont la situation l'avait touché au plus profond de son cœur, le reconnaîtrait-elle, lui, l'étrange noble qui lui avait trouvé un toit décent, par un soir bien triste de mars 1165 ? Les Trois seuls le savaient...
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MessageSujet: Re: Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector]   Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector] EmptyDim 29 Sep 2019 - 20:28
Elle passa sans le voir, une ombre insignifiante mais pelotée de nerfs, le regard tendu quoiqu’un peu triste. C’était ancré quelque part dans ses traits, ses traits qui n’avaient pas tant changé depuis la dernière fois. Bérénice pouvait s’en sortir bien, mais ses souvenirs de sa vie d’antan, arrachée, l’empêchaient tout à fait d’apprécier ces instant posés et éphémères. L’absence de son fils à cet instant, d’Alix, du Comte aussi et de tous ceux qu’elle côtoyait au quotidien au domaine Pessan, lui offrait un luxe solitaire. Mais s’il était parfois bon d’apprécier l’accalmie, elle ne supportait plus en réalité de se retrouver seule avec elle-même. Elle s’était habituée au bruit, à cette présence, à cette chaleur humaine qui avait su la prendre au dépourvue, si bien, qu’à cet instant, malgré les agissements d’Usson, c’était comme un grand vide qui lui sautait à la gorge. Elle marchait avec le néant noué autour du cou.

Elle observait les alentours avec son anxiété habituelle. Le temps nuageux n’avait pas eu raison de cette robe au beau tissu mais au motif champêtre qu’elle portait avec une grâce maladroite, une posture hébétée. Elle ralentissait parfois avant de se remettre à accélérer, et quand elle se stoppait enfin, frottant pensivement ses doigts entre eux, elle allait dans une sorte de déambulation incontrôlée. La domestique s’en était allée au village pour quelques courses, mais son panier encore vide témoignait d’un embarras.

Dans son trouble elle remarqua à peine le destrier et son cavalier, les évita par une sorte d’automatisme, mais l’esprit ailleurs, elle leva à peine les yeux lorsqu’une voix l’interpella. Elle se retourna avec une certaine lenteur, et détailla enfin le portrait du noble. Un éclat lui fit comme des étincelles au fond des prunelles, et la lueur ainsi nichée contre son regard révéla une espièglerie soudaine et brute.

Son apparence avait quelque peu changé, et elle n’était plus la mère désespérée fuyant une misère pour risquer de perdre la vie sous l’assaut des fangeux. Elle n’était plus non cette souillon brouillonne, terreuse, que de pauvres loques réchauffaient ou habillaient à peine. Elle n’était plus non la petite femme d’antan qui s’était réjouie de la mort de milliers d’hommes, pour peu que cela signifiait que la Fange était rendue à son massacre, et elle à son fils. Au fond pourtant, ses yeux demeuraient intensément les mêmes. C’était ce bleu tantôt fragile tantôt indocile, tantôt limpide ou tumultueux. C’était la ligne de sa bouche charnue nettement dessinée, son teint doucement hâlé encore, malade avant, mais que l’été séant avait redoré. Ses traits étaient restés fins, mais ses pommettes garnies par des repas plus riches s’étaient rehaussées. Bérénice avait bonne mine. L’impression était renforcée par les étoffes propres qui jetaient contre sa peau une sensation de fraîcheur. Mais Bérénice au fond gardait une nature systématique mêlée à la fois de mélancolie et de crainte. Parfois, d’audace.

« Non. »

L’heure n’était pas venue, et ne viendrait jamais, en ce sens qu’elle avait certainement vu venir cette demande. Les hommes sont ainsi. Ils vous viennent en aide mais attendent toujours quelque chose en retour. Bérénice n’avait jamais demandé à être endettée. Et si elle lui devait la vie, elle était mille fois trop injuste envers cet homme qu’elle n’avait rencontré qu’une fois, assez pourtant pour que son visage et son embonpoint s’impriment à jamais dans son visage, cet homme qui lui avait mis ce toit au-dessus de sa tête, cet abri. Il l’avait sauvée. Mais Bérénice préférait l’extrême ; elle ne pouvait offrir sa reconnaissance à tous, car elle les détestait. De cela elle avait accordé toute sa gratitude à un seul homme, et son choix non, ne s’était pas porté sur le Seigneur de Sombrebois.

Alors seulement, elle eut ce comportement parfaitement odieux, mais toujours retenu par une pudeur maîtrisée qui cachait toujours trop bien son jeu. Il eut été en effet audacieux d’éconduire ainsi le noble seigneur. Pour autant Bérénice avait parfois cet élan d’impertinence qui la rendait si vivante.

Elle guetta sa réaction, se saupoudra d’un sourire farci d’une innocence naïve. Et peut-être alors dans ce comportement qu’elle lui avait déjà montré précédemment aurait-il pu la reconnaître, si tant est qu’elle lui ait fait une assez forte impression pour qu’il se souvienne d’elle. On se serait demandé alors si en prenant son temps pour le jauger, elle n’attendait pas finalement que le bon seigneur la remette.
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MessageSujet: Re: Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector]   Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector] EmptyMar 1 Oct 2019 - 13:04

Non ?! S'étonna le baron.

Il était si rare qu'on lui réponde par la négative. Il en fut interloqué - presque choqué ! Son regard se fit alors plus perçant, plongeant dans les yeux de la femme pour tenter de comprendre ce refus si net, si non-négociable. Et, pendant que Moto s'approchait d'elle lentement, le baron tentait en vain de comprendre. Il ne comprenait ni son air malicieux, ni son sourire innocent... Lorsqu'il fut à quelques centimètres d'elle, lorsque Moto s'arrêta, le baron la reconnut.

- Vous ! S'exclama-t-il surpris.

Il fouilla une seconde son esprit pour retrouver le nom de celle qu'il avait jadis aidé au Labret.

- Mademoiselle Monet ! Il avait juste oublié son prénom. Vous... Il était tellement préoccupé qu'il ne put dire autre chose que s'il vous plait, ce n'est vraiment pas grand chose : je voudrais juste savoir si vous connaissez une certaine Cassandra Vitalis... c'est une herboriste, une guérisseuse, ici, à Usson... Je suis désolé, c'est une question de vie ou de mort...

Il devait paraître si faible psychologiquement, si anxieux par rapport à la première fois où ils s'étaient vus. Pourtant, était-il plus en danger maintenant qu'alors ? Non, mais c'était sa "famille" qui était en danger... et d'un danger qu'il ne connaissait guère. Voilà qui était bien plus terrible, pour notre cher baron, que de se trouver face à un monstre, hache de guerre à la main !

Et pendant qu'elle lui répondait, il continuait d'observer les traits de la jeune femme, lui trouvant une bonne mine, une bien meilleur mine qu'en son souvenir, lorsqu'elle s'était blottie dans un coin de la maison refuge, par une nuit froide nuit de Mars, il y a de cela plus d'un an déjà.

Il y avait malgré tout un point commun entre les rencontres passé et présente, et ce n'est que maintenant qu'il s'en rendait compte, et cela expliquait - bien au delà de la seule tristesse que lui avait provoqué la vue de cette mère avec son enfant - le fait qu'il ait voulu la sauver elle plus que tant d'autres : le visage de Bérénice lui était étonnamment agréable. Expressif dans la douleur comme dans la malice, harmonieux malgré la faim, il avait même, au delà de tous ces aspects objectifs, quelque chose de subjectif, quelque chose qui, vu depuis les yeux d'Hector, lui était familier. Ressemblait-elle à quelqu'un qu'il avait connu jadis, était-elle le portrait d'une cousine du baron ? d'une tante ? d'une ancienne habitante de Sombrebois ? C'était fort possible... En tout cas, il se sentait d'une proximité rare avec cette...

- Bérénice ! Ah voilà ! Bérénice Monet, je vous remets !

Il lui sourit enfin !
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MessageSujet: Re: Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector]   Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector] EmptyJeu 3 Oct 2019 - 23:06
Elle le laissa venir, jusqu’à lever finalement une main peu hésitante vers la crinière de l’étalon. Glissant ses doigts entre les oreilles de la bête, elle ne se perdit pas tant en caresses mais se contenta d’une tape affectueuse. Ce cheval après tout avait participé au sauvetage. Et si elle ne se souvenait pas de son hennissement, la jeune femme lui gardait une reconnaissance qu’elle ne portait certes pas à son cavalier. Pour autant elle ne se serait pas blottie contre l’animal et maintenait une sage distance. Elle laissa à son tour le Baron de Sombrebois fouiller son nom dans les tréfonds de sa mémoire et se garda bien de réagir à ses exclamations.

La jeune femme se concentra tantôt sur la demande du seigneur, à peine en réalité. Elle répondit sans grand intérêt : « J’la connais pas. » Jetant un regard en biais au noble, elle lui trouva une bien mauvaise mine. Et si les premières circonstances de leur rencontre avaient paru désastreuses, l’homme ne lui avait pas semblé aussi désespéré à l’époque. Les rôles s’inversaient donc. Le seigneur de Sombrebois avait le regard soucieux, et sa voix laissait entendre une forme de gravité. Nul doute que sa réponse n'était pas celle qu'il avait espéré. Pour autant le Baron était bien loin de chez lui. C'était une idée tout de même de venir se perdre ici.

Elle jaugea avec mollesse le sourire qu’il posa sur son prénom. Il se souvenait d’elle, pour autant elle ne s’en sentit pas particulièrement flattée. L’orgueil était là pour l’en empêcher. La jeune femme plissa les yeux et pivota, comme prête à s’en aller. Mais l'aurait-elle abandonné là ? Lui qui avait tant fait pour elle et qui se trouvait à son tour dans le besoin ? Certes oui. Fut-elle guidée par la Trinité à cet instant-là ? Ses jambes fines sous sa jolie robe se plantèrent comme des tiges dans le sol. Pour autant le chemin à ses côtés semblait tout tracer.

« Bon. Qui meurt ? » Il ne s'agissait pas tant d'une réelle curiosité, car cela ne l'intéressait pas outre mesure. Seulement, il y avait parfois ces questions qui n'attendaient que d'être posées. On ne l'aurait pas dit altruiste ou bien désireuse d'aider, il ne fallait pas croire. Juste, elle n'était pas si mauvaise fille. L'eut-elle pris en pitié ? Il ne l’émouvait pas. Elle restait difficile d'accès. Mais puisqu'elle-même s'était sentie vague un peu plus tôt, il lui semblait que la simple vue du bon Hector de Sombrebois lui redonnait une contenance : celle de l'agacement, de l'impatience, et du mépris. Et puisque Bérénice était plus complexe qu'il n'y paraissait, il ne fallait certes pas s'y méprendre. Parfois on se contentait simplement de faire les choses, parfois parce qu'elles devaient simplement être faites.

La jeune femme avança finalement un bras et sans demander l’avis de l’homme, tira sur la bride du cheval pour l’attirer dans sa direction. Ce geste malgré tout assez autoritaire était déplacé, mais c'était à l'image de la donzelle, lorsqu'elle oubliait de tenir sa place. Aussi, le seigneur de Sombrebois semblait avoir besoin d'un aiguillage, après être parvenu jusqu'ici. Alors image rare, on eut pu la voir conduire le cheval ou bien le seigneur au pas. « On va faire mes courses. » C’était presque incongru, et en même temps… « Vous la z-y verrai p’têtre sur la place du marché. Les herboristes aussi ça mange. »
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MessageSujet: Re: Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector]   Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector] EmptyMar 8 Oct 2019 - 11:34
- Bon, qui meurt ? Demanda Bérénice d'un air agacé.
- Marie-Ange, la prêtresse de Sombrebois, répondit Hector d'un ton neutre.

La jeune femme ne sembla pas réagir à l'énoncé de ce nom... mais prit la bride de Moto pour mener la jument - et le noble toujours assis dessus - en direction du centre du village.

- On va faire mes courses. Vous la z-y verrai p’têtre sur la place du marché. Les herboristes aussi ça mange.

Le baron hocha la tête en guise d'accord et finit par descendre de cheval, sans doute autant pour ne pas se montrer trop supérieur à sa guide que pour se dégourdir les jambes. La route n'avait pas été longue depuis la ferme de la mère Mathilde, mais malgré tout, marcher était plaisant. Et puis, il était ainsi plus proche de Bérénice. Il put lui parler avec un peu plus de douceur :

- Merci pour le coup de main. Je me sens un peu perdu... et avec cette urgence... Bons Dieux, c'est terrible cette maladie. La fièvre, la faiblesse, elle ne mange plus, elle boit avec difficulté... Je... je suis... Bon... il ne faut pas penser à ça.

Il agita la tête de droite et de gauche.

- Et vous... et votre petit, comment allez-vous ? Je suis heureux de voir que vous avez survécu jusque là...

Il n'osa en demander plus sur le fils de la paysanne. Il n'avait aucune certitude sur l'état de ce dernier. En tout cas, et même si l'urgence était toujous présente, le baron était légèrement soulagé de pouvoir se laisser guider vers le marcher. On entendait d'ailleurs déjà les voix lointaines des commerçants qui alpaguaient les clients. Il y avait de la vie dans ce petit village du Labret - qui était paradoxalement, me semble-t-il, le plus gros de ces villages. Le temps semblait également vouloir se lever à en croire les quelques rayons de soleil qui perçaient de temps en temps. Les deux héros marchaient dans des rues de moins en moins désertes jusqu'à déboucher sur une petite place aux étals bien fournis et derrière lesquels les commerçants, tels des acteurs de théâtres, poussaient la voix pour pousser à la consommation. Ils vantaient leurs légumes, leurs herbes, leurs graines... tout ce qu'ils avaient à vendre...

Hector avait, malgré tout, toujours ce voile d'inquiétude sur son regard et il avait un peu perdu de son allant. Du haut de son mètre soixante-quinze, il cherchait ce qui pouvait ressembler au stand d'un herboriste... Il y en avait un, pas loin.

- Par ici ! Fit-il à Bérénice sans se soucier des courses qu'elle pouvait avoir à faire.

Il n'y avait aucun client entre lui et le commerçant aussi lui demanda-t-il tout de go :
- Monsieur, bonjour, je cherche les Rosa Lunae... en avez-vous ?
- Bonjour. Rosa Lunae... Mmmh, ça ne me dit rien... essayez chez Michel, là, le grand blond avec les chausses noires...
- Merci...


Le baron ne traîna pas et se rendit auprès du dit Michel. Il y avait un client qui posait des questions à propos d'une plante qu'Hector ne connaissait pas : l'Hypochaeris. Il fallut bien deux ou trois minutes pour que les réponses satisfassent le client et Hector fulminait. Quand son tour fut enfin venu, Hector posa à Michel la même question qu'il avait posé au premier herboriste et lui non plus ne put aider le baron.

- Mais dites m'en plus sur cette plante... que savez-vous d'elle ?
- Je ne sais pas grand chose d'elles : elles ressemblent à des roses, en plus petites, sans épines, elles fleurissent au crépuscules et se flétrissent durant la nuit. Elles sont le plus souvent d'une couleur pourpre et ce sont leurs pétales qu'il faut faire infuser pour guérir ceux qui sont frappés du même mal que la prêtresse de mes terre.
- Ah mais attendez...
s'exclama finalement Michel, je connais cette fleur ! Seulement... ici, on l'appelle la Clémentine... Je crois que c'est le nom de l'ancienne fermière du Mounastier, au nord-est d'Usson... Elles poussent vers chez elle... mais, par ici, nous n'en prenons que les
cynorrhodons, nous les concassons et la poudre, diluée dans l'eau permet de redonner vigueur... aux mâles affaiblis, si vous voyez ce que je veux dire... J'en ai quelques fioles si vous voulez...


Le baron acheta une fiole (au cas où il ne trouverait pas la dite fleur) et se retourna pour demander à Bérénice si elle connaissait la ferme du Mounastier.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector]   Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector] EmptyMar 8 Oct 2019 - 14:33
Le seigneur de Sombrebois la dépassait volontiers, les deux pieds à terre. Bérénice se trouvait bien frêle en comparaison. La différence cependant ne l’impressionnait pas, cela venait certainement du fait que le bon Baron ne s’était jamais montré hostile à son encontre, et bien que se refusant de l’admettre cela ne l’empêchait pas d’en tirer un quelconque avantage.

« Vous êtes au fond du seau. » Ca lui était venu avec une espèce de gravité, lui avait-elle dit en le regardant presque tranquillement, ça, voilà telle une évidence. Tout haut ce qu’il essayait de lui faire savoir, tout bas. Peut-être aussi comprenait-elle bien l’état dans lequel il se trouvait. Bérénice se souvenait des jours terribles de famine où les corps faméliques s’entassaient dans les ruelles de Marbrume, elle se souvenait oui de l’ombre funeste d’Anûr étendant son voile mortuaire au-dessus des occiputs. De la crainte qu’elle avait eu de perdre son enfant, aussi, et qui l’avait emmenée à chercher d’autres horizons il y a un peu plus d’un an et qui avait alors forcé leur rencontre. Que Bérénice le veuille ou non, toute sa nouvelle vie partait du seigneur de Sombrebois. Les circonstances qui l’avaient rendue si aigre et si haineuse du sexe fort étaient nombreuses et remontaient bien avant la Fange. Ca n’avait rien de juste. Et quoi ? La vie n’était pas juste. Bérénice ne vivait pas dans un conte de fées, et ci fait qu’elle aurait refusé le rôle principal si on le lui avait proposé. Elle n’était pas une héroïne, rien qu’une bouseuse qui faisait parfois de son mieux, parfois de son pire. Parfois, elle détestait être une femme. « On y va bien. Maintenant, je fais la domestique pour un seigneur. Mais y me frappe pas et y me cuisse pas, alors j’y suis bien traitée. » C’était là donc toutes les exigences d’un honnête et bon métier dans l’esprit de la jeune femme. Bien sûr, il y aurait bien d’autres choses à dire. On rencontrait peu de seigneurs à l’image du Comte de Beauharnais. Mais Bérénice était fort incapable de formuler à voix haute la reconnaissance réelle qu’elle éprouvait pour le personnage. « Ah oui ? Heureux, vraiment ? Vous découvrez soudain que je suis en vie et ça vous rend heureux ? Vous auriez peut-être dû venir vous en rendre compte plus tôt : ça vous aurez rendu heureux plus vite. » Ah non, elle était dure Bérénice, méchante parfois, mesquine aussi. Mais qu’était-ce que cet homme qu’elle ne connaissait pas et qui se réjouissait de la savoir en vie alors qu’il n’avait rien fait, hormis se remettre au hasard d’une rencontre, pour savoir seulement comment elle se portait. Il ne fallait point lui sortir les violons car nul doute qu’il avait dû suivre le cours de son existence comme elle-même en avait fait autant, sans se préoccuper outre mesure de ces connaissances dont on oubliait bien vite l’existence si tôt que le quotidien sautait à la gorge.

Elle suivit avec mollesse le seigneur de Sombrebois à travers les étals, se gardant toujours à une bonne distance, dans une discrétion habituelle, gardant la jument tandis que l’homme voguait d’espoir en déception. Ses yeux suivaient distraitement les conversations, mais elle ne s’intéressait guère tandis qu’elle demeurait dans cette attente silencieuse. Elle trouva le bon Baron étrangement hâtif, inquiet. Elle regarda oui à la manière d’une ombre, se faisant elle-même spectatrice d’une scène, mais elle allait comme détachée d’émotions, l’esprit déjà ailleurs.

Elle attira alors la jument vers un étal où elle échangea quelques mots brefs, fit remplir son panier, d’assez peu de choses ; le domaine Pessan se nourrissait de ses récoltes, et la chasse était l’affaire du Comte. Du reste elle ne nécessitait que de quelques épices, et d’un peu de ces feuilles de menthe pour parfumer un ragoût. Elle revint vers le seigneur avant même qu’il ne s’aperçoive de sa disparition.

« Non. » Et c’était vrai qu’elle ne savait pas. Bérénice se révélait une piètre guide. Elle demeurait depuis un an et faisait régulièrement ses emplettes à Usson, lorsqu’elle ne s’y rendait pas plus simplement pour la prière, cependant on aurait détaillé Bérénice comme une jeune femme d’un vague passage. Elle parlait peu, et savait passer inaperçue. Non pas qu’il ne lui arrivait pas d’attirer quelques regards, car elle n’était pas dénuée de charme, mais elle n’imprégnait guère les esprits. Cela venait certainement de la capacité qu’elle avait à annihiler le poids même de son existence, de par cette attitude d’une extrême réserve.

« Je pense pas que vous devriez lui donner ce breuvage à votre prêtresse. Elle a pas besoin d’avoir le champ en friche en plus du reste… On va chercher la ferme du Mounastier alors ? »
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MessageSujet: Re: Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector]   Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector] EmptyMer 9 Oct 2019 - 12:20
Une larme déferla la joue du baron lorsqu'il entendit la petite phrase de Bérénice : "On va chercher la ferme du Mounastier alors ?" Pour toute réponse il hocha la tête et donna sa main à la jeune femme pour l'aider à grimper sur Moto. Il était hors de question qu'elle refuse. Aussi, après avoir rassemblés leurs affaires dans la grande besace du baron - qu'ils installèrent sur le garot de la jument - la paysanne s'installa sur l'avant de la selle tandis qu'Hector la rejoignait à l'arrière. C'était, à n'en point douter, une position légèrement serrée et relativement peu confortable, mais, par chance, la jeune femme n'était pas épaisse et Hector comme Moto n'auraient pas de mal à faire le voyage.

- Je voudrais juste voir si quelqu'un connait cette Cassandra Vitalis, déclara Hector en faisant démarrer sa Moto.

En bordure du marché il demanda à un maraîcher s'il connaissait la guérisseuse et ce dernier lui indiqua l'endroit où elle habitait. Par chance ce n'était pas très loin, par malchance la petite baraque était fermée. Le baron frappa quand même à la porte... mais sans succès. Le baron avisa la position du soleil et prit donc la direction du nord-est jusqu'aux dernière maisons de la petite ville puis il se leva sur les étriers...

- Là-bas !

Il avait trouvé un chemin qui partait dans la direction voulu... et comme il n'y avait guère d'autre choix, il lança Moto, au trot, en direction de ce chemin.

- Je sens que vous n'allez pas aimer ce que je vais vous dire... mais... merci pour votre aide, ça me fait plaisir.

Malgré sa dureté, la jeune femme semblait avoir bon fond et, même si c'était pour rendre la monnaie de sa pièce au baron, elle l'aidait. Hector chevauchait donc avec un peu de baume au cœur. Son souci principal (sauver Marie-Ange) était loin d'être réglé, mais il avait à présent une partenaire dans sa quête et si elle n'était, pour l'heure, qu'une aide morale, les évènements ne tarderaient pas à lui montrer que la jeune femme lui serait fort utile !

Ainsi donc, ils chevauchaient sous le soleil du Labret, sur ce plateau bien plus hospitalier que les marais dont il était originaire.

- Ca va ? Ce n'est pas trop inconfortable ? Demanda le baron.

Pas de conversation profonde, juste le strict minimum pour que la route se passe convenablement. Ils passèrent devant une première maison isolée et, sans descendre de cheval, le baron interrogea la vieille qui bêchait la terre autour de cette maison.

- La ferme du Mounastier, mon seigneur ? Connais pas.

Ils continuèrent un peu plus loin, sur deux lieues environ, puis une autre maison apparue. Là c'était un homme qui travaillait le bois. En nage, armé d'une hache, il fendait de larges bûches de bois, peut-être en prévisions des jours froids.

- Bonjour monsieur, dit le baron, connaissez vous la ferme du Mounastier ?
- Oui, j'connais, pourquoi ?
- Nous souhaiterions nous y rendre... c'est sur ce chemin ?
- Hè hè, c'pas si facile mon seigneur... faut continuer par là pendant trois lieues, pis ensuite faut tourner derrière la colline, ensuite... Euh j'vais vous montrer, c's'ra plus facile...


Il s'approcha du cavalier et de sa passagère et commença à dessiner avec le tranchant de sa hache, sur le sol terreux, une ligne droite symbolisant le chemin sur lequel ils allaient. Le baron ne se méfia pas... et l'homme, avec une force insoupçonnée, d'un geste rapide et puissant, envoya sa hache en direction du visage du noble qui, dans un réflexe de survie, n'eut le temps que de mettre son bras en opposition. Le choc fut tel qu'il tomba de sa jument, le manche gauche de sa tunique fendue et... rouge sang. La douleur était grande. Le baron retint un cri et ne parvint pas à se relever rapidement. Il lui fut impossible de prendre l'une des armes accrochées à sa ceinture... Son vil assaillant, par contre, bien décidé à occire le lourd seigneur avant de s'attaquer à la frêle jeune femme, contourna la jument pour lui asséner ce qu'il espérait être le coup de grâce !
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MessageSujet: Re: Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector]   Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector] EmptyMer 9 Oct 2019 - 16:13
HRP : t'as craqué toi mdr

Grimper sur la jument ne fut pas histoire de mince affaire. Rappelons enfin que Bérénice ô grand jamais n’avait monté le moindre cheval, et que depuis cette nouvelle hauteur, elle avait une toute nouvelle perception du monde. C’était donc ça que la grande vue des Puissants, à dépasser tout et n’importe qui en permanence, il ne fallait point s’étonner d’une arrogance, tandis qu’ils avaient l’habitude de prendre les gens de haut. Bérénice percevait enfin le danger d’une telle position : on perdait l’habitude de garder les pieds sur terre.

Enfin c’était tout de même inconfortable, tout à dire vrai. Depuis ses cuisses écartées sur la selle, à lui déchirer les tendons ou à lui déboiter les os de sa ceinture pelvienne, et jusqu’à la proximité avec le corps du Baron dont la présence ne savait être réduite ; elle pouvait le sentir dans son dos, son souffle, jusqu’à ses relents d’inquiétude et d’infâme gratitude. La jeune femme se raidit immédiatement, et s’avança le plus possible contre le début de crinière de la jument, pratiquement couchée contre cette dernière, à se retenir aux poils de la bête comme si sa vie aurait pu en dépendre, le plus loin possible certes du Baron. Cette chevauchée fut longue à son goût. Par chance pour le seigneur de Sombrebois, sa place à l’arrière le préservait de l’expression, terrible, de la paysanne. Elle suait le dégoût. De par ce petit trop pour lequel elle n’était pas habituée, mais et surtout par la tournure des évènements. Le Baron ne lui avait guère laissé le choix, et elle se mordit l’intérieur des joues en se demandant ce qui l’avait poussée à se jeter à corps et à travers dans une quête qui n’était point la sienne. Diantre elle regrettait déjà le confort du domaine Pessan. Bérénice était pleine de contradictions. Le remerciement pourtant sincère du seigneur la toucha à peine, et dans son agacement habituel, la jeune femme préféra demeurer dans son mutisme. Enfin, jusqu’à ce qu’une question jetée là certainement de façon prévenante ne ravive sa vilaine langue.

« Vous m’y demandez si avoir mal à ma poupe est inconfortable ? A votre avis. »

Fut-ce cet agacement qui ne la quittait plus, sa nervosité aussi de le sentir si près, et cette position désagréable, mais Bérénice de plus en plus exécrable au fur et à mesure que la chevauchée se poursuivait, se découvrait un certain talent pour le sarcasme. Mordant.

Elle détesta presque immédiatement le bûcheron. Cela pour autant n’aurait pas inquiété le Baron outre mesure ; rappelons enfin que Bérénice détestait facilement, et que cela hélas rendait peu crédible une méfiance qu’elle avait toute naturelle. Enfin l’homme semblait hirsute, l’effort le rendait rouge. Si rouge qu’on aurait pu croire que son visage s’apprêtait à exploser. Sa figure, crispée, était soulignée par de profondes veines, saillantes contre ses tempes. Ses jugulaires étaient en feu. Son regard comme tout entier absorbé à sa tâche s’écarquillait sur chaque coup. Il tranchait d’un geste, parfois de deux, ses bûches qui se fendaient sous sa force sans opposer la moindre résistance. Il semblait seul. Et sa ferme soigneusement fermée ne laissait pas entrevoir le moindre signe de vie. Pas de femme, pas d’enfants. Il vivait visiblement hors des bons préceptes de la Trinité. Cela l’effraya. Certes, elle-même n’avait point d’époux, mais elle ne se trouvait pas malgré tout isolée, et elle avait encore un bel âge pour se marier. Cela bien qu’elle ne désirait point y penser, survenait parfois en arrière-plan. Mais cet homme à instant très précis ne ressemblait point à un homme. Il avait l’allure d’un taureau. Et il n’avait pas de femme, ni d’enfants. Le Baron n’y vit-il pas alors tout ce qu’il y avait de suspect ?

Mais l’homme se trouvait déjà à proximité, sa hache contre le sol, et il était trop tard pour émettre le moindre doute sans que celui-ci n’entende ses réflexions.

Le reste se passa alors avec une violence inouïe. Elle poussa un cri d’effroi devant le coup de hache, et s’agrippa de toutes ses forces à la crinière de la bête. La Jument dans un rare moment de panique se cambra sur ses pattes arrière. Sans savoir que faire, la jeune femme tira sur la bride de l’animal, mais celui-ci comme indocile ne tenait guère plus en place. L’homme cependant s’apprêtait à porter le coup de grâce au Baron. Il aurait alors été si simple de prendre la fuite avec la fougueuse Moto. Que lui importait la mort de ce nobliau ? Que lui importait de le laisser ici, à son triste sort ? N’était-ce pas mieux que de mourir un jour sous les crocs d’un fangeux ?

Pour autant, elle n’était pas une barbare. Et l’urgence appelait une adrénaline qui ne répondait pas tant à un temps de réflexion mais bien à une action rapide. Portée par les hennissements de la jument, et ne sachant que faire puisque les armes du Baron se trouvaient hors d’atteinte, elle se jeta simplement et désespérément sur le dos de l’assaillant. Ses bras le serrant autour de son cou, elle lui mordit avec férocité la chair de l’oreille. L’homme poussa un cri et l’équilibre déjà fragilisé par le poids de la jeune femme se rompit. Ils roulèrent au sol. Pour autant il se défit d’elle avec facilité, mais comme par la force des choses il se trouva au-dessus de son bassin, il arracha à la pauvre femme un hurlement strident d'effroi. La réponse ne se fit pas attendre, et il lui cogna la joue. Le choc la fit taire. Se redressant, il ne lui laissa pas le temps d'en faire de même, et la roua de deux puissants coups dans le dos qui lui arrachèrent deux râles aigus de douleur. La troisième fois, il écrasa sa botte entre ses omoplates, puis souleva sa hache. Un rayon fit luire le tranchant de la lame. Pour autant, celle-ci ne lui était pas réservée. Et il se retourna là où il avait laissé le seigneur de Sombrebois.
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MessageSujet: Re: Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector]   Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector] EmptyJeu 10 Oct 2019 - 9:47
Le geste de Bérénice sauva Hector d'une mort certaine. Et pendant qu'elle se débattait, mordait, luttait, pendant que le bougre de bûcheron la frappait comme un animal, Hector se releva enfin... Il devait choisir entre sa hache de jet et sa hache de guerre... et vu sa blessure au bras, le choix fut aisé : le baron défit de sa ceinture sa petite hache. Lorsqu'il fut prêt à combattre, laissant son bras gauche dans la position la moins énergivore possible, il leva les yeux vers les duellistes pour voir que l'homme délaissait la jeune femme qu'il avait déjà passablement amoché pour s'en revenir vers lui !

Le baron arma sa hache et frappa l'homme avec une force que nul n'aurait pu imaginé à la vue de sa chute et de sa blessure... L'homme mit sa hache en opposition et, dans un choc sonore qui résonna sans doute sur tout le plateau du Labret, para la belle attaque du guerrier de Sombrebois. Plus vif à repartir à l'assaut, ce dernier tenta de nouveau sa chance en visant le cou de son ennemi, son attaque, d'un formidable mouvement horizontal et circulaire, ne put être paré par le couard rougeaud, il fut touché mais il eut la chance de constaté que sa jugulaire avait été épargnée, lui laissant la possibilité, malgré un saignement certain, d'attaquer à nouveau.

Le geste du "taureau" fut imprécis, ne fendit que l'air, et Hector, cette fois, allia force et justesse pour un coup qui fit s'enfoncer dans le ventre de son adversaire la lame marqué du signe du tonnerre - décidément, cette hachette était efficace ! L'homme lâcha son arme et tomba à la renverse, aux pieds de Bérénice, à moitié inconscient, la large plaie laissant la voie libre à quelques boyaux vagabonds rêvant visiblement de lumière et d'air frais...

Hector s'approcha de Bérénice. Allait-elle achever son agresseur ? Allait-elle laisser Hector lui porter assistance ? Pour l'heure, la blessure du baron ne semblait pas si grave que cela. C'était un plaie assez profonde mais ses os et ses ligaments avaient été épargnés. Un bon et serré bandage suffirait certainement à le remettre en état de poursuivre sa quête.
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MessageSujet: Re: Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector]   Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector] EmptyLun 14 Oct 2019 - 19:54
HRP a écrit:
Bon courage :D

Sans doute le Baron de Sombrebois lui apparut-il comme un homme nouveau, sous cette avalanche de violence, qui la terrifia. Elle resta prostrée, retenant juste ses genoux contre sa poitrine, reculant, son séant se traînant dans l’herbe fraiche. Loin du combat, sans toutefois parvenir à s’enfuir, la bouche bien incapable de crier comme le faisaient pourtant à cet instant ses yeux, par une vision assombrie d’un voile rouge et épais ; elle ne s’en défaisait pas.

Son visage enfin ainsi que les quelques coups qui l’avaient rouée lançaient bien quelque douleur cuisante, saupoudrée déjà d’un choc mental efficace. Des tremblements presque convulsifs la secouèrent lorsque le dernier coup du Baron balaya le mécréant à ses pieds. Elle le vit alors, là, l’abdomen entredéchiré, en train de s’éviscérer sur place. Elle remonta une main dans ses cheveux, délicate, hagarde ou à la recherche d’une contenance, mais elle ne déviait plus le regard porté par l’hypnose. Les tripes tombaient déjà mollement dans l’ouverture avec une odeur atroce : la vessie avait lâché, et le colon était en train de se vider. Quasiment égorgé, le sang roula contre les petits souliers de la jeune femme, baigna le tissu de sa robe qu’elle releva un peu lentement, d’un geste mal assuré, dévoilant une blanche cheville qu’elle cacha précipitamment sous un tissu qu’elle essorait à présent de son sang, de pleines mains, le pied creusant du bout du talon une petite motte de terre pour dévier les saignements du goret.

La Baron prêt d’elle, on put voir la jeune femme esquisser un craintif mouvement de recul, depuis ses épaules tendues, et la tête baissée, elle s’efforçait de ne point croiser le regard de l’homme qui, bien que l’ayant sauvée, lui-même blessé, premier attaqué et ne répondant que par un instinct de survie nécessaire, l’effrayait soudain. La barbarie de la scène lui tenant encore à la gorge, la jeune femme s’était rendue à une timidité mortifère. Ici, elle n’était plus à sa place, dans cette campagne pourtant charmante, où les fleurs pointaient à travers champs, maquillées des couleurs de l’été, malgré la brutalité et la bestialité de ces hommes barbares. Et le ciel hautement dégagé berçait le plateau d’une douceur immuable, d’une chaleur qui tombait dans la mollesse de l’après-midi, rehaussant les mauvaises effluves du massacre. L’homme gisait dans le pré, et sa respiration, ronflante, grondante, insoutenable chantait une odieuse complainte dans l’air sec d’un jour d’été qui se moquait bien de la fatalité qui accablait la raison oubliée de la pauvre Bérénice.

Livide, on put la voir se relever enfin, mais à la manière d’un pantin qui n’aurait pas conscience de sa seule volonté. La Trinité seulement devait dresser les fils qui agitaient la mécanique de ses articulations. Elle fit volte-face vers la maisonnée de la bête mourante, car il fallait que c’en soit une. Les premiers pas furent mal-assurés, et elle ignora le Baron. Les enjambées s’espacèrent ensuite, et on eut pu la voir trotter avant de courir, les mains ensanglantées de ce fluide qui ne lui appartenait pas, fuir comme si la Fange lui collait au corps. Follement rapide, elle atteignit la fermette bien avant le messire de Sombrebois, claqua la porte et poussa le verrou. Car ce n’était point un fangeux qu’elle fuyait, point cet homme laissé à son trépas et qui ne s’était point relevé d’entre les morts, mais bien le noble Hector dont la hache sanglante dansait encore une circulaire dans son esprit. Proprement terrifiée à l’idée qu’il lui donne un coup dans les boyaux, elle lui cria de l’autre côté de la porte :

« La Trinité vous maudisse, vous et votre plante, je vous en foutrais moi ! Fichez-y-moi la paix ! Laissez-moi ! Allez-vous en !»
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MessageSujet: Re: Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector]   Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector] EmptyMar 15 Oct 2019 - 11:34

La Trinité vous maudisse, vous et votre plante, je vous en foutrais moi ! Fichez-y-moi la paix ! Laissez-moi ! Allez-vous en !

Le baron, fatigué par son combat, ne répondit pas tout de suite à la jeune femme. Il se contenta de faire deux pas jusqu'à sa victime pour mettre fin à ses souffrances. A bout de souffle, il se reposa un instant sur le manche de sa hache.

- Bons Dieux... Soupira-t-il.

S'il avait dû se laisser tuer pour contenter sa partenaire... Il se décida à la laisser se calmer, remis sa hache à sa ceinture et fit ce qu'il avait à faire pour offrir une sépulture décente au vil fermier. Cela prit quelques temps et, la mission d'Hector, la Luna Rosae, lui revint vite en tête. Il n'allait pas attendre 107 ans que Bérénice comprenne qu'il n'avait fait que son devoir, que tuer des gens n'était pas son passe-temps mais une triste obligation quand il était attaqué. Il fallait s'activer.

Il alla chercher son outre d'eau et s'approcha de la porte de la bâtisse, légèrement énervé.

- Ca va mieux Bérénice ? vous êtes calmée ?

Il versa de l'eau sur sa blessure... Elle était malheureusement assez profonde et semblait nécéssiter des points de suture.

- Et merde !

Il défit sa tunique, en déchira la manche de toute façon déchirée par le coup reçu, l'enroula autour de sa blessure et fit un noeud assez serré pour ralentir l'hémorragie.

- Excusez-moi pour la boucherie... mais j'avais pas trop le choix... ce gars voulait me tuer et... et il allait sûrement pas vous offrir des fleurs et un goûter après ça... Bon. Donc maintenant vous, vous avez le choix : soit vous sortez et vous venez avec moi, soit j'vous laisse ici et j'vais chercher la fleur tout seul. Par contre je vais pas traîner devant cette porte jusqu'au dîner. J'ai justement pas envie de servir de dîner à qui vous savez...

Le baron posa sa tête contre la porte et la tourna vers son "pansement" qui rougissait.

- Dieux... Vous savez recoudre les blessures ? Fit-il avec une voix empreinte de lassitude.
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MessageSujet: Re: Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector]   Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector] EmptyDim 17 Nov 2019 - 11:10
Tandis que le baron de Sombrebois s’épuisait à donner une sépulture au vil fermier, qui n’en méritait pas tant, Bérénice n’était point restée prostrée dans un coin de cette ferme solitaire. Pauvrement meublé, mais bien suffisamment pour que quelques tiroirs n’attirent son attention, on eut pu la voir fouiller nerveusement à tort et à travers le mobilier. Non pas à la recherche d’une explication, car la folie des hommes parfois n’en avait pas besoin, et le déchainement de violence subi plus tôt avait bien fumé ses pensées qui se bousculaient à présent si vite à son esprit qu’elle se trouvait bien incapable d’aligner deux raisonnements de suite. La logique en vrille, et le corps douloureux des coups qui lui lançaient des piqûres vives ne contribuait certes pas à la calmer. Sans doute son agitation même aggravait ses contusions, mais aurait-elle pris le temps de s’arrêter ? Non, de colère et d’affolement, elle mit sens dessus dessous la baraque du feu fermier. Non pas qu’elle y découvrit des choses dignes d’intérêt, quelques babioles sans valeur, un set à couture usagé qui avait dû un jour appartenir à une femme, du pain rassis, un fond d’alcool dans une bouteille marquée par la poussière. Elle s’arrêta devant une petite cuve qu’on avait rempli d’eau, et son seul reflet dans le liquide transparent lui offrit dès lors un nouveau but : se nettoyer. La belle robe offerte par le noble Comte avait piètre allure sous une couche épaisse de terre et de boue. De même son pauvre visage souffrait d’un gonflement léger autour d’une lèvre, et de vilaines ecchymoses sous ses paupières tout juste formées. Elle se frotta vivement la figure, faisant fi de la douleur. Mais voyant qu’elle ne parvenait pas à chasser aussi facilement les lésions, elle paniqua plus encore à l’idée de rentrer au domaine de Pessan ainsi, et s’activa à penser à un moyen d’éviter soigneusement le Comte et la Vicomtesse. Car il y avait sans doute une espèce de honte, naissante, à l’idée de se présenter ainsi, le visage marqué et de reconnaître qu’on l’avait battue. Une forme de terreur déforma sa bouche ; elle vit, écloses contre sa peau réchauffée, comme des fleurs du Mal. Elle se prit bientôt à pleurer, dans un silence inquiétant, tandis qu’elle retirait sa robe pour la laver. Grelottant bientôt dans ses jupons, elle passa une chemise dénichée contre une chaise, et enfila un pantalon beaucoup trop grand pour elle. Là, enfin, on lui aurait trouvé une ressemblance avec la paysanne que le baron de Sombrebois avait rencontré un an plus tôt.

La voie du noble lui parvint alors, lui faisant relever la tête de son ouvrage. Calmée n’était certes pas le bon mot, la jeune femme demeurait à fleur de peau, et tremblante elle se releva et se dirigea vers la porte. Elle écouta cependant attentivement. Le bon Baron avait certes raison, mais il lui déplaisait tout à fait de le reconnaître. Ca et puis la simple idée de devoir rester ici. Ainsi il l’abandonnerait dans cette bicoque après l’avoir traîné jusqu’ici ? La laissant quasi pour morte si loin de son foyer ! Car c’était bien à peu près cela dont il était question : qui penserait à venir la chercher ici ? Certainement pas le Comte de Beauharnais. Ah d’ailleurs, elle aurait tant aimé le voir apparaître, avec son regard sévère, elle aurait tout donné à cet instant pour qu’il la ramène. Mais non. Au lieu de cela, elle n’avait que le Baron de Sombrebois qui s’apprêtait à partir sans elle ! Dans quelle quête l’avait-il envoyée ? Elle qui ne rêvait point à l’aventure mais aspirait tantôt au calme et à la sérénité –qu’elle ne savait trouver. Elle n’était point de la trempe de tous ces chevaliers, elle n’était qu’une pauvre femme qui devait sûrement à sa survie une certaine dose de hargne mais une plus grande encore de chance.

Elle frémit, mais tendit finalement une main sur le loquet de la porte, qu’elle tira pour ouvrir. Elle apparut, penaude, dans l’embrasure de la porte. Ses yeux étaient encore rouges, mais elle avait pris soin de sécher ses larmes. Car elle était ainsi, Bérénice, toujours avec un sursaut de fierté qui la pressait de cacher ses faiblesses. Elle se devait de rester forte, pour survivre. Et pour son fils.

Elle n’osa pas de suite regarder le baron dans les yeux, se contentant de fixer la blessure, horrifiée même à l’idée de devoir recoudre la chaire. Elle s’écarta cependant pour laisser entrer dans la masure le noble seigneur. Sans mot dire elle fit de la place sur la table, récupéra le petit set de couture ainsi que la bouteille d’alcool, et tira une chaise pour le baron. Berenice ne recula pas devant l’ampleur de la tâche. Pourtant effrayée en son âme et conscience de ce qu’elle s’apprêtait à faire, elle défit dans un silence lourd le pansement de fortune qui entourait la blessure. Elle le lui devait bien, il venait de lui sauver la vie. De la même manière qu’il l’avait mise en danger en l’entraînant dans une quête qui n’était pas la sienne. Elle prit la bouteille dans une main, tenant une aiguille dans l’autre. On aurait pu croire qu’elle aurait versé l’alcool sur la plaie, mais Bérénice n’avait point ces connaissances-là. C’était la première fois qu’elle recousait quelqu’un. La médecine lui était une science étrangère qui relevait du divin. Pour se donner du courage, elle but une grande gorgée d’alcool avant de tendre la bouteille au noble.

« Priez, et buvez. » Cela sans doute répondait à la question laissée en suspend du noble seigneur, à savoir si elle savait recoudre les blessures.

Elle versa un peu d’eau sur le bras décharné pour nettoyer le sang qui ruisselait et lui encombrait la vue. Sa main ne trembla pas lorsqu’elle perça la chaire de son aiguille. Elle grimaça sûrement autant que le seigneur à cet instant, mais ne s’arrêta pas.

« Je vous y interdis de me laisser ici. Vous m’y avez emmenée alors vous y allez me ramener. Et avant l’heure du dîner. J’y ai de la besogne, j’y travaille moi. J’y suis une femme honnête ! Pour nourrir mon petit. Regardez y voir ce que l’autre pourceau a fait à mon visage ! Comment je vais y cacher ça ? Vous, vous vous en fichez peut-être, vous y êtes baron, moi j’y ai un seigneur. » L'insolence lui tombait au coin de la bouche. Sûrement parce qu'elle ne pouvait concilier à la fois ses émotions, sa réflexion, et se concentrer sur la plaie du seigneur. Elle tira alors d’un coup sec sur l’aiguille sous le coup de l’agacement, d’une pointe de nervosité et de panique aussi, car elle savait qu'elle outrepassait son rang, car en refermant la plaie, la peau paraissait boursouflée et sanguinolait encore, car sa propre chaire la lançait, et qu'il fallait s'inquiéter de tout. Elle angoissait. « Vous, on vous y chassera pas de chez vous. Si mon seigneur pense que j’y suis une mauvaise femme, y me mettra sûrement dehors. Et ça y doit pas y arriver. Vous entendez ? Ca y doit pas. Je veux pas partir. J’y aime cette maison, j’y suis en sécurité là-bas, et j’y suis bien traitée. Alors je viens avec vous, mais vous devez me ramener là-bas, et toute entière. »
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MessageSujet: Re: Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector]   Luna Rosae, épisode 2 [PV Bérénice & Hector] EmptyJeu 21 Nov 2019 - 8:49
Hector commençait à désespérer. Allait-il se vider de son sang ? Allait-il perdre son alliée ? ou, au contraire, allait-il pouvoir repartir en quête de la Luna Rosae ? Sa tête se posa contre la porte de la maison et il poussa un soupir de dépit.

Putain...

Une seconde, deux secondes et trois secondes passèrent avant qu'il n'entende alors le loquet de la porte s'actionner. Alors il se redressa et l'huis, enfin, s'ouvrit. Bérénice était là, face à lui, dans des habits masculins bien trop grands pour elle, les yeux rouges et le visage marqué par un mélange de tristesse, de peur et de lassitude. Elle ne dit pas grand chose - rien, en fait - et laissa Hector la suivre jusqu'à la table où elle pensait le soigner.

- Je suis désolé, Bérénice... C'est une journée qui s'annonce difficile... Commença-t-il avant qu'elle ne le coupe.
- Priez, et buvez.

Hector ferma les yeux en guise de prière et but l'alcool - dégoûtant - que lui offrait la paysanne.

- Merci, répondit-il, malgré tout.

En effet, si la boisson était mauvaise, le cœur de la jeune femme était bon et elle semblait avoir pris sur elle pour aller jusqu'à cette tentative de suture de la blessure du noble. Lorsqu'elle passa l'eau sur cette blessure, le baron serra les dents et étouffa un soupir de douleur. Mais lorsqu'elle enfonça l'aiguille dans sa peau, il ne put s'empêcher de lâcher un "Haaaaaaaaaaaaaaan !" bien significatif de la souffrance physique qu'il endurait.

- Je vous y interdis de me laisser ici. Vous m’y avez emmenée alors vous y allez me ramener. Et avant l’heure du dîner. J’y ai de la besogne, j’y travaille moi. J’y suis une femme honnête ! Pour nourrir mon petit. Regardez y voir ce que l’autre pourceau a fait à mon visage ! Comment je vais y cacher ça ? Vous, vous vous en fichez peut-être, vous y êtes baron, moi j’y ai un seigneur.
- Ouiiiiiiii... je vous ramènerais... Bérénice... Soyez... Aaaaaaaaaaaaïe !


Elle venait de tirer d'un coup sec l'aiguille, qui tira sur le fil, qui tira la peau du baron... Hector regarda son bras... Ça saignait encore beaucoup et Bérénice ne semblait guère intéressée par son cri ou son sang.

- Vous, on vous y chassera pas de chez vous. Si mon seigneur pense que j’y suis une mauvaise femme, y me mettra sûrement dehors. Et ça y doit pas y arriver. Vous entendez ? Ça y doit pas. Je veux pas partir. J’y aime cette maison, j’y suis en sécurité là-bas, et j’y suis bien traitée. Alors je viens avec vous, mais vous devez me ramener là-bas, et toute entière.

- Mais oui ! Soyez tranquille, on s'en sortira et je vous ramèneraaaaaaaaaaaaaaaaaais saine et sauve !

La plaie était refermée - enfin, à peu près. Par les Trois que la douleur avait été grande ! Ça allait mieux à présent mais, tout de même, le baron finit l'eau de vie. Par dessus les points, il demanda à Bérénice de nouer un tissus afin de protéger la plaie et de bloquer une éventuel futur saignement... Deux précautions valent mieux qu'une.

- Merci pour votre aide, je... Allez, allons-y ! Plus vite on sera parti, plus vite vous serez de retour.

Et nos deux héros quittèrent la maison et retournèrent auprès de Moto, montant avec plus ou moins de difficultés sur la jument. Ils reprirent le chemin et, bizarrement, il semblait à Hector qu'il avait légèrement perdu le fil de sa quête. Il secoua la tête et marmonna :
- Luna Rosae, ferme de... ferme de... bons Dieux... Mounastier !!! Mounastier c'est ça ! Voilà !

Sans s'en rendre compte, il venait de donner un coup sur les côtes de Moto et celle-ci s'était lancée au trot. Mais ce n'était pas si mal, finalement : mieux valait ne pas tarder. Et, même si un trot à deux sur un cheval n'était pas la plus confortable des allures, il fallait avouer que Moto avait un trot relativement noble et pas si chaotique que bien d'autres chevaux ; une sorte de grâce et de souplesse féminine, n'est-ce pas ?

Quelques minutes plus tard, les deux voyageurs arrivèrent devant une ferme relativement grande autour de laquelle diverses plantations bien ordonnées montraient des tiges, des feuilles et des courges parfaitement alignées. Au milieux de ce qui semblait être des fanes de carottes, une femme d'une quarantaine d'années environ marchait avec un panier sous chaque bras.

- Bien le bonjour Madame... Pourriez-vous me dire si nous sommes encore loin de la ferme du Mounastier ?
- Eh bien, monseigneur... c'est qu'vous y êtes pas loin du tout... z'y êtes même arrivé !


Hector sourit.

- Quelle bonne nouvelle ! Permettez que je vous explique la situation : nous sommes à la recherche de la Rosa Lunae, une fleur rare de la région... qui semblerait s’appeler par ici la... zut alors, son nom m'a éch...
- Clémentine, messire, c'est la Clémentine qu'on l'appelle par chez nous... On en trouve pas loin d'ici, ouais... 'faut mmmh...


La femme hésita.

- Y a deux coins. Un en direction de la mer, par ici... y a un creux sur le plateau... c'est là qu'elles poussent. Ou bien vers les bois, par là, à gauche après le grand chêne. Y a pareil, un creux avant la forêt où elles poussent.

Elle sembla réfléchir un instant.

- On en trouvent plus vers la forêt mais... cette forêt... on dit que... et bien... on dit qu'elle est hantée ! 'Fin avec un beau temps comme ça... les esprits restent dans les bois, mais bon... hein ?

Hector fronça les sourcils.

- Qu'est-ce que vous en dîtes, Bérénice, les bois ou la mer ?
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