Marbrume


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 [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor]

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Eurybia PyritForgeronne
Eurybia Pyrit



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MessageSujet: [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor]   [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor] EmptyDim 8 Sep 2019 - 23:05





Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... 11 juillet 1166

C’est que, ces derniers temps, elle ne fréquentait plus trop l’Albatros. Il y avait un paquet de rumeurs dont elle n’était pas au courant, et ce n’était pas en s’enfermant dans son atelier à frapper du métal qu’elle allait apprendre les dernières nouvelles. Malgré tout, depuis l’Invasion du Couronnement, les commérages ne tarissaient pas sur les grands noms tombés de la fange. Logan Sylvecastel faisait parti de ces noms-là. C’était un sang-bleu après tout. Qui pouvait bien s’intéresser aux gueux morts en défendant la ville ? Chantons donc les louanges des petits nobles. Le décès de l’amant de la Comtesse de Rougelac avait réjoui certains, attristé d’autres dans leur quête désespérée de dénicher les romances les plus outrancières. Eurybia s’était totalement désintéressée du personnage après la comédie que le concerné lui avait servie lors d’une entrevue qu’elle avait cru professionnelle et qui avait viré très rapidement à la mascarade. Rarement elle s’était sentie aussi insultée dans son égo. En cherchant à impressionner la forgeronne, le nobliau lui avait jetée au visage une ânerie difficile à ignorer. Il lui avait fait perdre son temps et son énergie, elle n’était pas du genre à pleurer sur les escrocs. « Maître bâtisseur », mais pour qui la prenait-il ! Elle était montagnarde, pas complètement stupide. Les vieux contes pour enfants sur les créatures légendaires n’avaient pas lieu d’être lors de négociations de cette importance. Oui, vous vous en rendez compte maintenant : tout était parti d’un lapsus ridicule qui avait contrarié la tatouée au yeux ambrés, et c’était comme cela qu’elle s’était privée d’un partenariat commercial des plus intéressants avec la scierie Sylvecastel.

Comme ça, oui, stupidement.

Qu’il crève ! Ah non, c’est déjà fait. Que la fange le relève et qu’il crève encore ! Elle reprit une lampée, pour hydrater sa gorge irritée rien que par le souvenir de leur conversation. Roger le tenancier lui glissait ce regard qui la prévenait qu’elle avait déjà trop consommer et qu’il ne comptait pas faire les frais d’une nouvelle bagarre, pas dans son établissement. Elle soupira en se résolvant à finir la moitié de sa bière d’une traite, mais elle faillit bien tout recracher au visage du propriétaire lorsqu’elle entendit à la table d’à côté que c’était les Rougelac qui avaient repris la scierie. Elle aurait cru que le duc, enfin le désormais Roi, se serait fait un plaisir de grappiller la propriété mais non, l’entreprise était finalement revenue à la femme qu’il avait aimé. Comme c'était romantique. Et donc indirectement à son époux, Victor de Rougelac. Comme c'était arrangeant. Ce dernier commençait à accumuler les titres d’ailleurs, n’avait-il pas été nommé gouverneur de Sombrebois ? La forgeronne se rappelait avoir eu une conversation avec le baron du lieu-dit à ce sujet. La petite bourgade était en reconstruction, et tout le monde savait que le lieu regorgeait d’une richesse prisée : le bois, dans ses essences les plus recherchées. Son esprit commençait à s’enflammer. Ainsi le comte avait mis la main sur les ressources et avait dorénavant la possibilité d’en faire commerce directement à Marbrume. Un homme brillant si l'on n'en doutait encore.

Il serait bien idiot de ne pas aller lui présenter une offre commerciale, même si c’était pour se faire renvoyer. Si elle avait appris quelque chose depuis qu’elle était arrivée à Marbrume, c’est qu’on n’avait rien sans rien. Sa petite renommée faisait son bonhomme de chemin, son patronyme était connu de nombre de miliciens qui venaient s’équiper chez elle. De quelques malfrats. Même d'un banni qui l'avait enlevé. Puis biensûr, de quelques nobles. Elle avait d’ailleurs pris sur elle et s’était préparée à une humiliation dans les règles lorsqu'elle s’était portée volontaire sur le chantier de reconstruction du Goulot, un mois plutôt. Contre toute attente, le Vicomte de Terresang s’était réjoui de sa présence et avait mis tout le monde au pas : l’aide des artisans était nécessaire, qu’importe leur sexe. On ne pouvait pas le nier, à ce niveau Eurybia Pyrit semait la confusion, plus de la vingtaine, pas mariée, pas d’enfant, un métier d’homme et une carrure pas vraiment avenante. Sans compter un tempérament arrogant qui ne s’embarrassait pas des manières de ses damoiselles.

C’est donc avec ce sacré culot-là qu’elle s’était présenté le lendemain au manoir Rougelac, ses cheveux blonds tressés à la labrétienne, tablier de forgeron – vous vous attendiez à quoi, des jupes ? - et son Destin à la hanche. Toujours. Quand on avait ouvert, on s’était méfié de ce drôle de personnage. Si les angoisses de ces derniers mois l’avaient délestée d’un surplus juteux, sa peau n’en était pas moins tendue sur des muscles trop saillants pour une femme. Les tatouages qui couvraient ses bras témoignaient de sa maîtrise des transformations des métaux, vestiges d’une tradition montagnarde où même les analphabètes peuvent prouver leur compétences. Son regard de feu se plantait dans celui de son interlocuteur avec un éclat de défi.

« Salutations. Eurybia Pyrit de Najac, maître forgeron de la Grande Rue des Hytres. Je souhaite rencontrer sa Grandeur le comte de Rougelac pour parler affaire. »

On évalua une nouvelle fois l’invitée pas vraiment attendue. Oui c’est vrai, elle avait un air de forgeron, une allure bizarre tout de même avec toutes ces clefs et ce tablier. N’avait-elle pas trouvé une tenue plus appropriée pour se présenter ici ? Point de honte, vraiment. On alla voir si le maître avait le temps pour ce genre d’individu-là, on ne promettait rien. A contre-coeur, on laissait entrer l’artisane dans le hall au moins. Que personne ne dise que les Rougelac ne savaient pas recevoir les petites gens, tout de même !

La najacienne se sentie tout à coup oppressée par le luxe et l’abondance. Les jardins à l’extérieur l’avaient laissé pensé, l’intérieur le confirmait. Pour ces gens-là, les problèmes étaient bien loin de la famine ou du moyen de subsistance. La demeure en elle-même était d’une beauté bien bâtie, les décorations transpiraient le bon-goût mais ce qui fascinait la forgeronne c’était ces magnifiques objets métalliques. En attendant qu’on revienne la chercher, son attention se perdait d’un endroit à l’autre avec curiosité. Dorures d’encadrements travaillées, chandeliers, lustres, balustrades, serrures, ils s’étaient permis un ferronnier de talent sans aucun doute.


Dernière édition par Eurybia Pyrit le Jeu 26 Sep 2019 - 16:51, édité 1 fois
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor]   [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor] EmptyLun 9 Sep 2019 - 13:28





Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... 11 juillet 1166

Depuis qu'il avait recouvré toutes ses capacités physiques et mentales, le Comte de Rougelac n'avait pas tardé à reprendre certaines de ses affaires qu'il avait délégué à ses plus proches sbirs. Mais voilà, après deux mois de geôle forcée en son manoir, Victor devait faire face à des retard en chaîne d'où le fait qu'il passait le plus clair de son temps dans son office à l'étage de la demeure, le nez dans les parchemins. S'il s'était offert une première excursion hors de ses murs pour y revoir le Comte de Rivefière, son esprit était totalement accaparer par ses intérêts à Sombrebois et il se trouvait donc à organiser une multitude de voyage hors des murs de la capitale. Son attention était d'ailleurs dirigé vers le Labret en premier lieu où il se devait de forger quelques alliance commerciale, mais aussi d'y retrouver sa maîtresse et sa fille illégitime. Ainsi, il avait quelque peu mit en branle la domesticité ces derniers jours et n'était pas d'humeur au moindre écart de conduite.

Ce matin du 11 Juillet de l'an 1166, il s'était donc levé très tôt et achevé une correspondance avec son homme de main, Ser Desmond de Rochemont dépêché à Sombrebois pour veiller à ses intérêts et le féliciter de l'achèvement du gros oeuvre du mur non sans lui adresser des consignes stricts quant à la poursuivre de son ouvrage. Soudain, l'on frappa à la porte de son office avant qu'un domestique ne manifeste sa présence de façon fébrile, la peur de se faire houspiller par son employeur transpirait de tout ses pores.

- ... Votre Grandeur... une forgeronne désirerait audience... pour parler "affaire"... je... devons-nous la congédier ?

Le Comte de Rougelac leva son nez de sur son plan de travail pour fixer la jeune femme, les sourcils froncer et le regard inquisiteur mais néanmoins perplexe. Il posa lentement sa plume dans l’encrier avant de lui répondre.

- Une forgeronne tu dis ? Bien étrange... et à une heure si matinale qui puis-est, hmmmm...

Pensif, il se lissa soigneusement la barbe son attention ayant quitté la servante pour fixer un tableau de l'un de ses aïeux accroché au mur non loin. Il resta ainsi dubitatif quelques instant, de quoi mettre mal à l'aise la domestique qui attendait d'être congédiée, avant qu'enfin cette dernière fut soulager par la réaction de son maître.

- Soit... ce n'est pas vraiment le moment opportun mais je suis curieux de savoir de quoi il en retourne. La prudence étant de mise, il rajouta. Veille à ce qu'elle te confie ses armes et fait la escorté par Hans, je préfère ne pas prendre de risque, avec les temps qui court.

Après une timide révérence, la jeune femme disparut, regagnant le hall après avoir fait mander l'un des "second couteau" du Comte en la personne d'Hans Wriggel, un mercenaire depuis de longues années à sa solde. L'homme possédait une bonne carrure mais à coté d'Eurybia, il faisait clairement pâle figure, seul Ser Rochemont dit "la Muraille" aurait pu rivaliser avec une femme de cette carrure.

- Vos armes, madame.

Hans invita la forgeronne d'un geste du bras à se délester de tout objet contondant avant de l'inviter à le suivre pour emprunter l'impressionnant l'escalier qui menait à l'étage où le luxe irradiait chaque recoin du Manoir, des tapis jusqu'aux tentures, en passant par les bibelots de riches factures. L'homme de main du Comte qui avait vu Eurybia lorgné quelques statuettes et autre ouvrage en métaux dans le hall, se permit un murmure sous forme de conseil.

- N'ayant pas trop l'regard baladeur. J'vous aurez à l'oeil en r'partant, hm ?

Sans autre formalité, ses pas s'arrêtèrent devant une porte qui donnait sur l'office du sang-bleu après avoir traverser un couloir donnant sur plusieurs appartements ou chambres, chacun sa façon de voir les choses au sein d'une noble demeure. Frappant deux fois, il fut alors invité à ouvrir par la voix "directive" du Comte confortablement installer dans le fauteuil qui se trouvait derrière un bureau en Chêne massif de riche et fine facture. Victor était en train de sceller une missive en imprimant le sceau de sa maison sur de la cire précédemment chauffée et versée à l'aide d'une petite soupière en argent, lorsque son menton se redressa et que son attention soit pleinement accaparer par la massive invitée. Incroyable ! ses yeux, son regard lui faisait-il défaut face à une telle créature qui loin d'être répugnante pouvait vous broyer les os juste en exerçant un mouvement de phalange ? c'était peut être exagéré, mais voilà l'impression que lui donnait de prime abord cette forgeronne. Pourtant, Rougelac feignit de se montrer impressionné par cette silhouette et gardait une attitude altière, laissant la jeune femme prendre la parole en achever de sceller la fameuse missive qu'il allait envoyé par pigeon à Sombrebois dans les prochaines heures.

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Eurybia PyritForgeronne
Eurybia Pyrit



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MessageSujet: Re: [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor]   [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor] EmptyMar 10 Sep 2019 - 14:50


L’attente ne fut pas si longue avant qu’un homme apparaissent. Il ne s’agissait évidemment pas du Comte, celui n’avait pas grand-chose d’un noble, seuls ses habits impeccables indiquaient qu’il était entretenu par des gens de la haute. Il lui réclama ses armes. Ses armes ?! La forgeronne ne put maîtriser l’un de ses deux sourcils qui s’éleva vers son front. Son étonnement retomba rapidement alors que l’homme avisait le marteau harnaché à la taille. Elle s’en délesta avec un sourire moqueur en le délogeant. Ca une arme ?

« Vous devriez passer à ma forge mon brave, vous y verriez de vraies armes. Voici mon fidèle outil. Ne vous coupez pas... » ajouta-t-elle d’un ton narquois. Celui là, il devait pas beaucoup rire pendant son service. Il l’emmenait droit sur l’escalier menant au premier étage où le luxe se faisait plus visible encore. Le minimalisme rustique dans lequel elle vivait faisait un contraste impressionnant avec l’ambiance richement surchargée. L’homme restait attentif, s’il ignora tout bonnement les railleries, il n’avait pas de temps à consacrer à des remarques immatures. D’ailleurs ayant perçu son intérêt pour certains objets il la mit en garde. Elle n’appréciait que peu les tentatives d’intimidations, surtout de la part d’un homme qui avait une moindre présence que la sienne en matière de musculature.

« Mince, moi qui comptais embarquer la rambarde pour la mettre dans ma piaule. De toute façon elle n’y serait jamais rentrée. » fit-elle d’un ton plus sarcastique que jamais. Pour toute réponse, il lui asséna un regard froid auquel elle répondit par un sourire des plus irritant. Que pouvait-il faire ? Le comte avait accepté l’entrevue, il aurait été très mal avisé de son homme de main d’initier les hostilités plus qu’il ne l’avait déjà fait. Elle arrivait enfin dans le bureau du maître des lieux, et sur son invitation ils entrèrent pour le découvrir dans un fauteuil au bois finement ciselé. A la couleur, Eurybia estima que ce devait être du chêne, un bois qu’elle affectionnait tout particulièrement dans la réalisations de ses armes. Solide et élégant. Pouvait-on en dire autant de son propriétaire ?

Victor de Rougelac avait été interrompu dans ses affaires et terminait à peine un courrier. Lorsqu’il lui accorda enfin son attention ce n’était que le temps d’un regard silencieux. Devait-elle initier la conversation ? Devait-elle se présenter ? Perte de temps. Elle n’était pas bonne en politesses maniérées, et après tout elle devait être une autre sauvage de la montagne à ses yeux. Etait-il nécessaire de faire un effort pour de singerie pour espérer tirer un partenariat commercial, ou était-ce perdu d’avance ?

« Vos mésaventures et celle de votre épouse ont affligé beaucoup de nos concitoyens. J’entends que vous allez mieux : je m’en réjouis. J’entends surtout que vous êtes désormais Gouverneur de Sombrebois et que votre épouse a récupéré la scierie Sylvecaster. C’est la raison de ma venue. » annonça-t-elle sobrement. Il aurait été hypocrite de trop en faire, ils ne se connaissaient pas, il n’avait sans doute aucune idée de son existence avant qu’elle ne lui impose sa présence. Autant abréger, le temps était une denrée précieuse pour lui comme pour elle. Pieds légèrement écartés, fermement planté dans le sol, bras tatoués croisés sur sa poitrine, dos droit. La posture de la forgeronne n’avait rien de féminin, elle avait tout d’une barbare téméraire. Téméraire étant un euphémisme.

« Vous avez sous la main des essences recherchées nécessaires à la confection de mes équipements. Ma question est donc la suivante : comment comptez-vous armer ces hommes coincés au milieu des marais, Comte de Rougelac? »fit-elle en fixant son interlocuteur de ses iris dorées. L’artisane était loin des histoires de politiques et des manières subtile de marchander parcelle par parcelle. Sans gêne et sans rond de jambes, elle venait de pointer du doigt un problème évident aux yeux de tous, auquel elle avait un début de solution. Du moins, c’est ce dont elle était convaincue.

La joueuse a écrit:
Hey, je me permets de faire un peu de réaction pnj, hésite pas à me mp si y a une incohérence avec la personnalité de ton homme de main, si tu veux que je rajoute ou que j'enlève quoi que ce soit, c'est avec plaisir o/
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor]   [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor] EmptyMer 11 Sep 2019 - 14:24
Et bien ! Que dire ! Quel prologue ! Victor, une fois n'était pas coutume se mit soudainement à applaudir avant de s'enfoncer confortablement dans son fauteuil non sans lorgner le physique atypique de la forgeronne qui ne manquait pas francs parlé et qui manquait pourtant cruellement de bonnes manières. Mais après tout, le Comte avait conscience de l'écart, du faussé éducatif qui les séparait. Quel prestance ! Ses bras croisés, son dos droit, les tatouages qu'elle arborait. Elle possédait, dans sa verbe et dans sa silhouette, une certaines saveur nouvelle au goût du Comte de Rougelac. Il se décida après quelques secondes à allonger ses avant bras pour épouser les accoudoir de son siège à la perfection.

- J'apprécie particulièrement votre franchise et votre manque de bienséance, cela vous honore, Eurybia Pyrit de Najac, maître forgeron de la Grande Rue des Hytres.

Un sourire naquit à la commissure de ses lèvres tandis qu'il croisait ses jambes pour reprendre.

- Si vos ronds-de-jambes à l'égare de nos concitoyens, ne resterons que pures flatteries, la suite de votre plaidoyer me semble bien plus sincère et intéressant. Vous êtes bien informé, les rumeurs sont en effet fondées, ma femme possède une scierie et moi, Gouverneur de Sombrebois, le mandat d'exploiter à ma guise de large hectare de forêt.

Pliant les coude, il rabatti lentement ses avant bras pour que ses mains forme un V inversé sous son menton qu'il releva avec prestance, ce qui lui donnait une assurance certaine.

- Bon certes... pour ma part, j'aurais avancé votre question avant d'évoquer votre besoin vitale en bois mais... ce n'est qu'un détails sans importance, même si je pouvait en tirer profit dans quelques négociations que vous semblez souhaiter initier.

Il l'avait fixé tour du long, droit dans les yeux avant que son attention ne se porte sur ses tatouages.

- Remarquables tatouages, on vous prendrez presque pour une barbare... à la fois exquise et sauvage.

Victor détourna finalement le regard pour quitter le confort de son assise et se pencher afin de plaquer à présent ses avant bras contre le plan de travail. D'un bref geste de la main, il invita alors la forgeronne à s'asseoir dans le siège qui lui faisait face.

- Installez-vous je vous prie, vous m'intéressez. Cependant... ne croyez pas que je puis avoir expressément besoin d'armes. Je n'en suis qu'aux prémisses de mon œuvre bien qu'il faille un jour penser à ce sujet. Mais... j'imagine qu'en tant que forgeronne, vous êtes apte a confectionner des pièces métalliques de diverses utilités ? Objets... ouvrages... de grilles en passant par de simple charnières ? Donc... je vais vous répondre, il me faudra passer pour mes projets et votre remarque par une forgeronne. J'ai sous la main vos essences, passons donc aux pourparlers si vous le voulez bien ?

D'un claquement de doigt, Hans eut ordre de disparaître et refermer la porte derrière lui pour monter la garde à l exterieur de l'office.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor]   [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor] EmptyJeu 12 Sep 2019 - 17:33


Au moins, à l’évocation de son nom accolé à sa profession l’assurait d’une chose : maintenant que le comte de Rougelac l’avait vue, il ne risquait pas de l’oublier de si tôt. S’il y avait bien une chose dont on se souvenait sans difficulté, c’était les personnalités et les physiques qui faisaient tâche dans la foule. Elle avait les deux, et les arborait avec une arrogance qui pouvait faire grincer les dents des plus esprits les conservateurs. Dans quelle drôle d’époque on vivait, non-contentes d’exercer des métiers d’hommes, qu’elles soient artisanes ou miliciennes, les femmes en venaient à perdre les vertus de leur sexe les plus basiques et les plus élémentaires. La timidité, l’innocence, la docilité, la légèreté, l’éducation, la retenue, la féminité, la grâce, la douceur : en bref tout ce que l’on attendait d’une femme digne de ce nom, d’une épouse et d’une mère. Autrement dit, tout ce qu’elle n’était pas et ne chercherait jamais à être. Pour être honnête, être une force brute de la nature, ça lui plaisait. Jouer sur le même terrain qu’un homme et lui tenir tête, même sans forcément gagner, c’était un défi de tous les jours qu’elle appréciait. Il est vrai que son caractère dominant lui apportait parfois des ennuis, mais il en réglait plus encore. Tout la laissait croire que quant aux négociations qui se présentait, ses atouts musculeux ne risquaient pas de jouer en sa faveur. Ce qui n’empêcha pas le comte de faire le tour de sa carrure avec ses yeux baladeurs. Il prenait des postures toutes étudiées qui accentuaient son charisme, elle ne pouvait pas le nier. De son dos droit, à son regard, tout était mesuré, on aurait dit qu’il maîtrisait parfaitement chacun des muscles de son visage impassible. Sa remarque quant à l’ordre dans lequel les choses devaient être présentée était juste : Eurybia était bonne négociante, elle savait comment tenir la conversation. Elle savait aussi quand ouvrant une brèche, le noble s’engouffrerait dedans à la moindre occasion. Et c’est ce qu’il fit. Mieux valait être sous-estimé, elle en tirerait plus au moment opportun. Les marques qui noircissaient son épiderme avaient capturé l’attention du noble à plusieurs reprise, et quand il les évoqua enfin avec une tournure, on aurait pu y voir un compliment. C’était lui, le flatteur, un homme à femmes. Il aimait les charmer, les dompter, les collectionner. Et il n’arriverait à rien avec elle, car il était clair qu’elle était du genre à disputer l’autorité, juste par défi.

Comme il l’invitait à s’asseoir, elle prit la liberté de rapprocher le siège devant elle du bureau du comte avant d’y prendre place. Le fauteuil n’avait rien à voir avec ce qu’elle possédait chez elle, son confort était tel qu’il incité à la sieste. Hors de question, elle avait à parler. Comme un chien bien dressé, il ne suffit que d’un claquement de doigts pour s’épargner la présence de l’homme de main. Comme elle portait des pantalons en lin, c’est sans élégance aucune qu’elle s’installa sans prendre la peine de croiser les jambes, ni même en serrant ses cuisses l’une contre l’autre, comme la bienséance l’exigeait probablement à l’égare de ses demoiselles. M’enfin, les demoiselles, elles portaient aussi des jupes lourdes et inconfortables. Toujours était-il que le Gouverneur de Sombrebois commençait à préciser ses attentes. Les projets de ce dernier n’étaient pas secrets, pourtant elle avait eu du mal à en apprendre un peu plus sur l’état exacte du bourg dans les marais. L’urgence était donc à l’outillage, et à la reconstruction. C’était logique.

« Bien sûr, je peux fournir tout le nécessaire en matière d’outillage, absolument tout. Certains charpentiers se fournissent chez moi pour tout ce qui concerne les pièces en métal. Pour ce qui est de mes attentes, j’ai besoin de trois stères de bois chauffe et d’un stère de bois d’ouvrage de type chêne, châtaigner par mois. Ce sont les deux essences robustes et facile d’entretien, l’idéal pour de l’équipement. Concernant les outils, si pour vos beaux yeux je peux faire un bon prix sur ma main d’oeuvre, vous n’êtes pas sans savoir que le métal est autrement plus coûteux que le bois, et beaucoup moins abondant. Alors c’est à vous je crois de me dire ce que vous êtes prêt à mettre sur la table. »

Alors qu’elle terminait sa phrase, elle avait glissé au bout de son siège et posa les bras sur le bureau du comte, comme pour lui donner une meilleure perspective sur les gravures qui ornaient sa peau. A quel point la prenait-il pour une barbare sauvage ? Etait-il nécessaire de chercher à savoir ? Assurément ! Un jeu dangereux qui amusait son égo immature alors que la négociation en jeu était des plus intéressante pour elle. Pourquoi se priver de joindre l’utile à l’agréable.

« Puisque vous semblez si intéressé, je dois vous avertir, pour les éventuels tatouages, il y aura un extra. D’habitude, on pique la peau avec un éclat d’os de volaille. Mais pour vous, je devrais peut-être me procurer des os de loup pour percer votre cuir délicat. J’espère que vous n’êtes pas douillé, c’est assez douloureux. » glissa-t-elle avec un sourire malicieux. Les flammes de ses iris restaient plantées dans les yeux noisettes du noble. Voyons, voyons, mensonge ou vérité, quels sont les mœurs des sauvages dans les montagnes reculées...
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor]   [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor] EmptyVen 13 Sep 2019 - 13:23
A présent à huit-clos, la forgeronne se décida à prendre place face au Comte de Rougelac qui venait de lui offrir la possibilité d'ouvrir des négociations. Si cette présence remettait en question le planning qu'il avait établi, Victor avait pleinement conscience qu'une nouvelle carte pouvait se jouer et qu'il fallait prendre la peine d'en tirer profit. Eurybia en imposait depuis son arrivée, mais en se retrouvant dans une proximité moins protocolaire, il fallait bien avouer qu'elle continuait d’impressionner le mondain. Sa carrure était encore plus impressionnante et si l’élégance ne faisait nullement parti de ses préceptes, il était claire qu'on ne pouvait lui en vouloir, d'ailleurs, aurait-elle été ridicule à jouer les demoiselles de la cours. Toujours est-il que la forgeronne ne se fit pas prier pour répliquer à son interlocuteur qui cherchait à garder une certaine maîtrise de la situation. Sans détour, Eurybia exposa ses attentes, chiffrés et attendait du Comte qu'il lui donne le change. Ce dernier était du genre à s'adapter à tout type de profils et la forgeronne rentrait dans une case bien particulière. Nul besoin d'utiliser certaines feintes, ni même quelques jeu de bluff, non, il fallait se montrer franc et direct.

- Ce que j'ai à mettre sur la table ? Soyons honnête, pas un seul écu. j'imagine plutôt un... "échange de bon procédé". Je vous fourni en bois, dans les desiderata qui sont les vôtres, vous me fournissait en pièces métalliques. Mais... si nous en restons là, j'y serais évidemment perdant. J'ai besoin de vos compétences non pas sur quelques semaines ni mois, mais sur plusieurs années et les commandes varierons celons l'avancées de mes propres travaux. Pour l'heure, nous parlons de quelques objets, l'ouvrage le plus massif sera sans nul doute la herse, mais cela viendra plus tard sur mon carnet de commande. Au jour d'aujourd'hui, j'aimerais vous proposer cet échange de bon procédé : je ne vous demanderais aucune pièce d'ouvrage et vous fournirais toutefois en bois dans vos conditions. En retour, j'en appel à votre potentiel réseau. Vous êtes artisan n'est ce pas ? Vous connaissez et avez bien des contacts avec une main d'oeuvre que je recherche.

Il prit une pause, laissant la forgeronne assimiler ces dires encore quelques peu mystérieux avant de rajouter non sans légèrement incliner la tête sur le coté.

- Je dois convaincre bûcherons, charpentiers et menuisiers à venir s'installer à Sombrebois. Ils auront le loisir d'y édifier leur demeure tout en œuvrant pour ma cause et la vôtre indirectement. Et... qui mieux qu'une femme telle que vous pour convaincre, arpenter les faubourgs en quête de volontaire ? Après tout, ne seriez-vous pas gagnante à m'aider en ce sens ? Si vous voyez ce que je veux dire...

C'est alors que la forgeronne lâcha une réplique au parfum malicieux qui provoqua la naissance d'un sourire à la commissure des lèvres du Comte qui ne manqua l'occasion de deviser sur cette étrange curiosité qu'incarnait le tatouage. Se passant un index sur ces lèvres, il semblait réfléchir.

- Hmmmm... Douillet dite vous ? Je crois qu'après le calvaire que j'ai subit... je devrais pouvoir m’accommoder de quelques souffrances supplémentaires. Je vous remercie pour cette délicatesse et si nous devions sceller un accord aujourd'hui, je craint devoir vous revoir afin que nous puissions étudier la chose dans sa forme et dans le fond.

Mais voilà, avant de parler de cette excentricité, Victor voulait recadrer les débats et il le signifiait clairement à sa vis a vis qu'il espérait convaincre par un juste compromis qui rendrait "gagnant-gagnant" chaque partie, dans la mesure où cette force de la nature était ou non capable de convaincre une certaines catégories de badauds, ce qui restait à prouver.

- Alors, que pensez-vous de mon offre ?
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Eurybia PyritForgeronne
Eurybia Pyrit



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MessageSujet: Re: [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor]   [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor] EmptyJeu 19 Sep 2019 - 14:27


« Pour mon plaisir et votre souffrance, nous nous reverrons donc, pour étudier la chose dans sa forme et dans son fond. » reprit-elle amusée par tous les doubles sens qui transparaissaient dans cette phrase aux mots équivoques. A traîner dans les établissements, entourée d’hommes en proie à la boisson, les blagues graveleuses étaient devenue une spécialité surprenante, d’autant plus quand on découvrait la pudeur à laquelle elle se raccrochait dans son intimité. La sainte Trinité, le bouclier des pucelles à marier, qu’elle brandissait suffisamment fort pour le claquer sur les front des insistants jusqu’à l’inconscience. On rigole, on rigole, mais de la tenue, non mais ! Et lors d’un pugilat entre poivrots, qu’ils cognent c’était de bonne guerre, qu’ils tripotent et son Destin leur broierai les phalanges. Deux faces si différentes d’une pièce du même métal.

Mais en parlant de métal et de biens, nous y voilà. Un service contre ses marchandises. La proposition du comte était des plus alléchantes car elle assurait le bois nécessaire aux besoins de la forgeronne sur des années. La réalisation de ce service en revanche était des plus problématiques. Eurybia n’était arrivée à Marbrume que deux ans auparavant, et si elle connaissait pas mal de monde, elle ne s’était pas vraiment liée d’amitié avec de nombreux artisans au point de parvenir à les convaincre de s’installer à des dizaines de lieux de la citée fortifiée, dans les marais, dans un bourg à peine fortifié au milieu de la fange. Il était hors de question qu’elle convainque Ambre de se lancer dans une pareil entreprise, elle tenait bien trop à la petite tisserande pour lui faire risquer sa vie dans un arrangement commercial. La veuve Rosélia était donc hors du marché. Il y avait bien Meser Glasobrin, un charpentier assez doué et travailleur, mais il était bien établi au port. Serait-il assez fou pour s’implanter à Sombrebois ? Si son équilibre mental était des plus douteux, car après tout il était entré par effraction dans sa forge en feu, ne l’oublions pas, l’homme n’était pas assez stupide pour être suicidaire. Enfin, il y avait l’herboriste des faubourgs, Flore Maisonnave. La brunette était débrouillarde et pleine de ressources, à n’en pas douter elle aurait été un atout pour le bourg en reconstruction. Mais sa maison était bien établie, ses clients et ses habitudes. Elle n’était pas sûr que cette dernière soit intéressée. Elle devrait lui en reparler. Mais encore, une herboriste, c’était peut-être pas la main d’oeuvre la plus nécessaire aux travaux. Ils avaient besoin d’ouvriers. Elle allait devoir écumer la clientèle de l’Albatros pour en trouver ne serait-ce qu’un seul assez fou pour accepter.

Les mains de la forgeronnes glissèrent sur les accoudoirs de son sièges alors qu’elle s’y enfoncée avec un air septique. Elle allait devoir jouer de son charisme et de sa notoriété sur ce coup, les seuls qu’elle pouvait convaincre à la limite se trouvaient bien loin dans les montagnes. Si leurs vies étaient chaque jour incertaines, ils y avaient de la famille. Allez donc essayer de convaincre un labrétien de quitter les terres fertiles et les derniers proches qui lui restent pour aller s’enfoncer dans les marais… Elle même en aurait ri si ce que lui offrait le gouverneur de Sombrebois n’avait pas été aussi intéressant pour elle.

« Votre offre est généreuse et à ma faveur à n’en pas douter. Seulement mon réseau de connaissance est très restreint, je ne suis arrivée à Marbrume qu’il y a deux ans et comme vous pouvez l’imaginer, il a fallu que je joue des coudes pour gagner ma clientèle. J’ai bien des artisans parmi mes bonnes connaissances, une herboriste et un charpentier. Si la première risque de ne pas vraiment vous avancer sur vos chantier, le deuxième a la plus part de son commerce au port. Je peux lui en parler, mais vous imaginez bien qu’entre travailler entre des murailles fortifiés et au milieu des marais cerné par la fange… Le choix est vite fait... »

Qu’avait-elle à proposer en échange ? Elle pinça les lèvres pour retenir des mots un peu trop enthousiastes. Promettre tout et n’importe quoi pour sceller un marché en sa faveur était plutôt tentant, mais elle était une femme de parole. Sa réputation, c’est tout ce qu’elle avait. Elle ne jouait pas avec un petit gueux aux dés, elle était en face d’un gros poisson, et d’un qui plus ait au bras assez long pour l’anéantir socialement et financièrement. Un soupire insatisfait s’échappa d’entre ses lèvres.

«  Vous dire que je peux vous ramener ces artisans serait malhonnête. Mon honnêteté est mon outil de travail, je ne la mettrai pas en jeu, même pour une offre clairement à mon avantage, ça serait jouer avec un feu que je ne peux maîtriser. Et ça, je ne peux pas le permettre. Vous plus que quiconque le comprenez. »

Maîtriser, contrôler, diriger. Des commerces, des gens, des relations. Au regard qu’ils échangeaient, oui, ils se comprenaient. Mais la réponse de la najacienne n’était pas engageante quant à la suite des négociations. Si elle n’avait rien d’autre à proposer, elle pourrait sans doute faire une croix sur ses stocks de bois.

« Mais j’ai autre chose peut-être. Je forme un apprenti. Arrivera bien le moment où il cherchera sa propre forge. Que diriez vous qu’il l’établisse à Sombrebois ? »

Car à par ça, elle arrivait, elle l’avouait à court d’idées...

Jets de dés a écrit:
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor]   [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor] EmptyVen 20 Sep 2019 - 16:09
Face à la curiosité de son hôte qui semblait désireux de s'offrir l'excentricité d'un dessin décoratif ou symbolique permanent effectué sur la peau, la forgeronne en profita pour glisser un sous sous-entendu sur une note d'amusement, de quoi sans doute détendre une atmosphère jusque-là bridée par une confrontation de style des plus atypique. Seulement face à la teneur des propos du Comte de Rougelac, un semblant de scepticisme commençait à trahir les traits d'Eurybia. Était-elle en mesure d'offrir l'étonnante contre partie que lui proposait le mondain en échange de la matière première qu'elle était venue négocier ?

Victor détaillait le moindre geste que pouvait lui offrir son interlocutrice et si cette dernière s'enfonçait dans son siège, tout portait à croire que sa réaction n'allait pas forcément répondre aux attentes du sang-bleu. Il eut très vite confirmation de ses doutes quand la forgeronne dûe lui avouer ne guère pouvoir dénicher la main-d'oeuvre qu'il espérait obtenir en retour. Si elle connaissait quelques artisans, soient les uns ne correspondaient pas aux critères recherchés soient les autres jouissaient déjà d'une situation fort enviable pour oser tout plaquer et se risquer dans une épopée aux risques certains et aux bénéfices plus qu'incertains.

- Hmmmm... j'en conviens. Quitter une place de choix pour se lancer dans l'inconnue serait folie. Ne gaspillez point de votre énergie pour une démarche vouée à l'échec.

Douée d'un certain sens de l'honnêteté, la femme à la musculature atypique et athlétique ne semblait vouloir duper le riche noble de l'Esplanade, sans doute consciente qu'au delà de son professionnalisme, elle avait à faire à un personnage qui saurait se montrer particulièrement revenchard en cas de duperie avérée. Malgré la déception, Victor esquissa pourtant un sourire satisfait à la commissure de ses lèvres avant de répliquer sur un ton qui restait éternellement calme et serein, ne laissant que peu transparaître ses émotions.

- L'honnêteté est une qualité rare à user à bon escient dans certaines situation. Et notre entretien s'y prête actuellement. Les dernières personnes à s'être osé à me duper en garde une trace... disons... indélébile.

Un sous entendu en guise d'avertissement ? Non simplement afin d'affirmer que la forgeronne avait fait le bon choix de se montrer transparente à son endroit. Si les tractations étaient loin de trouver un aboutissement, au moins il pouvait être sûre qu'une certaine relation de confiance pouvait s'instaurer et s'entretenir. Ils se comprenaient à n'en pas douter et si les propos de mademoiselle Pyrit n'était en effet pas suffisamment engageant pour qu'un accord puisse en l'état aboutir, la forgeronne semblait pourtant vouloir trouver un moyen de gagner les faveur du Comte afin qu'un accord puisse naître sous des modalités quelques peu différentes et non moins des plus intéressantes, fallait il l'avouer.

A la proposition d'Eurybia, Victor se pencha soudainement en avant, calant ses coudes sur le plan de travail en chêne massive, une main venant pensivement caresser sa barbe à hauteur de menton.

- Vous n'êtes pas sans ressources finalement. Ce serait une bonne chose pour l'avenir de Sombrebois que de se doter d'une forge et d'un artisan. Cela vous permettrez j'imagine d'obtenir une quantité non négligeable de stère afin que vous obteniez retour sur investissement. Cela me va, même s'il est bien précoce pour le domaine de s'attirer une tel artisanat. Bien entendu, cela ne pourra donc se faire... que si je puis être en capacité de trouver de la main-d'oeuvre pour honorer vos commandes... Sans bûcheron, pas de bois et pas de bois, pas d'entente. Dans tous les cas, je vais garder votre offre en réserve.

Dans cette négociation, Victor n'avait pas tout perdu après tout, même si l'utilité d'un forgeron était pour l'heure de moindre importance, mais ce serait un atout à l'avenir, certainement. Finalement, Victor leva les bras en guise d'une certaine forme d'impuissance, de fatalité face à ce constat. Mais les traits de son visage transpiraient l'optimisme. C'était paradoxale et pourtant ! Pourtant il semblait déterminé à trouver des solutions et ce coup d'épée dans l'eau était à prévoir et faisait parti du debut d'une longue succession de déboires. Déboires ? Plutot un succès a demi teinte car il était conscient et tout deux le savait que la forgeronne serait bien plus avantagée dans cet arrangement, en tout cas sur le court terme.
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Eurybia PyritForgeronne
Eurybia Pyrit



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MessageSujet: Re: [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor]   [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor] EmptyMer 25 Sep 2019 - 20:41


Le comte ne put cacher une certaine déception face à la réalité brute de la situation. La forgeronne ne chercha même à le rassurer, à essayer de le convaincre qu’elle pourrait trouver quelqu’un dans un futur proche : ce n’était tout bonnement pas son genre. C’est d’ailleurs comme ça qu’elle faisait souvent fléchir ses concurrents en négociation, si un accord ne lui semblait pas assez profitable, elle n’hésitait pas à le délaisser. La course au petit profit l’épuisait, elle préférait de loin se lier avec des partenaires loyaux qui voyaient son potentiel. Elle n’avait eu aucun scrupule à cracher sur un partenariat avec une personne qui s’était moquer d’elle consciemment ou non. Ainsi, si Victor de Rougelac décidait subitement d’annuler son accord, elle ne cherchait même pas à lui convaincre du contraire. La dignité de la forgeronne était bien trop grande pour s’abaisser à quémander comme son rang aurait dû lui apprendre. Mais voilà, Eurybia Pyrit de Najac ne connaissait pas sa place, elle préférait de loin s’imposer là où il lui plaisait d’être.

Et pour une personne aussi imbu d’elle-même, était-il étonnant de voir un éclat étinceler dans son iris lorsque les mots du Gouverneur de Sombrebois n’eurent qu’une vague consonance d’intimidation ? Ecoutait-elle seulement la suite ? Elle le fixait sans ciler et ses lèvres s’étirèrent, amusées.

« Se faire duper, c’est bien là la crainte des hommes de pouvoirs. Vous en oubliez que vous n’êtes que mortels. Vous faites confisquer mon outil, mais mes mains sont un tout autre danger. Pourtant vous avez congédié votre garde, qui lui était bien loin de me sous-estimer. Vous restez seul avec moi. J’espère que vous êtes rapide, Victor. Si je me jetais sur vous, seriez-vous assez vif pour sortir votre dague avant que je vous attrape ? Avant que je ne vous laisse une marque indélébile avec votre propre plume ? »

Un instant de flottement passa. Peut-être que Victor hésitait effectivement à sortir sa dague, peut-être que sous son bureau, il la serrait déjà. La tension qu’elle venait d’instiller dans leur accord pourtant arrangeant les deux partis était pour le moins déroutante.

« Si vous sous-estimez quelqu’un, il suffit d’une seule fois pour que ce soit la dernière. Mais avant cela j'espère avoir l'occasion d'étudier plus en profondeur votre tolérance à la douleur. »

Lentement elle se redressa de toute sa hauteur.

« Prenez-soin de vous, votre Grandeur, j’aurais de la peine à trouver un meilleur fournisseur en bois. » fit-elle finalement en tendant une poigne qui scellait leur accord. Elle allait peut-être se remettre aux paris de taverne. Qui sait, elle pourrait bien lui dégotter un bûcheron par la force des choses. Il suffisait juste d’endetter le concerné suffisamment.
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor]   [Terminé] Il y a toujours de la place pour une femme qui sait se rendre utile... [Victor] EmptyJeu 26 Sep 2019 - 13:59
Il y eut effectivement un instant de flotte dans le bureau du Comte de Rougelac lorsque la forgeronne réagit à ce qu'elle pensait être une menace ou une intimidation de la part de son noble hôte. S'il n'en était pourtant rien, force est de constater que la puissante femme avait interprété ses dires à sa façon. Victor comprit à cet instant qu'il aurait dû se montrer plus clair, moins ambiguë. Les répliques piquantes d'Eurybia fusèrent, mais nul présence de dague sous la table. Aurait-il mieux fait qu'il en eut posséder une en cet instant ? Non, il restait convaincu de l'inutilité de la chose. La forgeronne se montrait impulsive et exprimait donc un caractère bien trempé, "brute de décoffrage" et paradoxalement, son intervention ne déplaisait pas au mondain. Loin de fustiger son interlocutrice pour sa verbe, il s'en montrait presque admiratif au point d'en prendre une leçon de vie.

Après tout, elle avait entièrement raison, il était vulnérable en ayant congédier sa sentinelle. Eurybia n'avait nullement besoin de son outils de travail pour terrasser le Comte, il en avait pleinement conscience et cela le fit sourire alors que ses lèvres s'étirèrent lentement.

- Je vous l'avoue sans peine, je ne serais ni suffisamment rapide ni suffisamment fort pour vous résister et j'imagine que ce bureau ne serait qu'un piètre obstacle si vous décidiez de me nuire séance tenante.

La laissant se redresser, il quitta son siège à sa suite non sans garder le silence pour finalement glisser sa main dans la sienne afin de conclure l'accord par une poignée de main sincère. D'ailleurs, sa paume libre vint ensuite recouvrir l'accord sceller par la chair comme pour appuyer son geste et de fait sa décision avant de rajouter.

- Je ne vous sous-estime pas Eurybia Pyrit de Najac, maître forgeron de la Grande Rue des Hytres, croyez-le bien. Vous avez su respecter mes conditions en vous présentant à ma demeure et c'est la seule chose qui importe. C'est pour moi, le premier gage de confiance qui nous a permit de conclure cet accord. On n'obtient pas ce que l'on convoite si aisément et je ne manquerais de toute manière pas de ressources pour acquérir la main d'oeuvre qu'il me faut.

Il lâcha la main de la forgeronne puis contourna le bureau et tendit un bras à l'horizontal en l'invitant à l'accompagner jusqu'à la porte de son office qu'il laissa encore fermée quelques instant pour répliquer.

- J'imagine que vous saurez user de certains moyens pour contenir l'expression de ma futur douleur qui sera offerte entre vos mains. Je vous prie de prendre également soin de vous car dois-je me confesser, j'apprécie votre forte personnalité, sauf votre respect, au sens propre comme au sens figuré si je puis me le permettre. Vous savez, rien n'est plus enrichissant que de se confronter à ses opposés. Vous êtes une femme bien atypique et cela éveille d'autant plus ma curiosité à votre endroit.

Il se décida alors à ouvrir la porte pour conclure.

- Nous sommes donc entendu. Je vous enverrais Hans, ici présent, vous confirmer ma présence prochaine pour... notre petite expérience.

Il lui adressa un léger sourire à la commissure de ses lèvres avant de laisser son homme de main escorter la jeune femme jusqu'à l'extérieur du manoir. Victor retourna ensuite à ses parchemins avec ce sentiment étrange que cette visite et accord inattendu ne resterait pas feuille morte...
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