En quête de sens et d'activité [libre]

C'était une belle journée d'été, chaude mais agréable qui aurait dû être une source de bonheur et de joie simple. Néanmoins, la demoiselle devait avouer terriblement s'ennuyer. Assise sur le banc de pierre tout juste à l'entrée de sa demeure, elle soupirait ponctuellement. Elle venait de terminer son énième broderie et ne pouvait tolérer d'en commencer une autre présentement. À cette vitesse, je vais bien finir par remplir la maison entière du sol au plafond de motifs floraux. Oui, car des différents thèmes à coudre qu'elle connaissait, la Châtelaine appréciée particulièrement les végétaux. La nature est tellement merveilleuse, songea-t-elle en contemplant un instant le paysage. Dangereuse aussi...Elle déplora une fois de plus son manque d'activité.

Si elle aimait habituellement le calme de son environnement, aujourd'hui, elle aurait néanmoins souhaité un peu d'action. Peut-être était-ce le contre-coup de son dernier séjour à Marbrume ? La ville malgré ses défauts offrait une animation généralement bien plus vive qu'ici. Ou la lassitude chronique qui l'assaillait venait-elle de son manque d'occasion de se rendre utile ? Il est vrai qu'elle aspirait secrètement à bien plus qu'un rôle de potiche. De potiche à marier, la corrigea sa conscience.

Bien sûr, l'activité d'une femme et notamment d'une Châtelaine ne se limitait pas à cela, elle le savait. Il lui faudrait savoir gérer son domaine et ses gens. Elle le faisait d'ailleurs régulièrement ici, concernant de menues taches. Mais à son goût s'avérait loin d'être suffisant. Elle n'allait pas se plaindre d'être choyée plus que de coutume en ces temps pénibles. Cependant, la jouvencelle aspirait à reprendre sa vie, là où elle semblait l'avoir laissée avec la fange, les morts, l'enchaînement de désastres. Sans doute ne se remettons jamais vraiment de pareilles épreuves ou tout du moins pas aussi rapidement, elle le concevait. Toutefois resté dans l'inaction constante ne lui était plus admissible. Elle voulait s'investir, se rendre utile à autrui et par là même tenter de soigner son cœur et son âme.

Réfléchissant et s'apercevant une fois de plus qu'elle ignorait comment faire, elle décida de mettre cela de côté pour le moment.

Il serait peut-être temps de vaquer à quelque chose, songea-t-elle.

Ce fut ainsi qu'Aurore finie par se décider à partir faire un tour au sein même d'Usson, accompagnée à sa nouvelle bonne habitude par une de ses gens. Elle irait s'enquérir des habitants et commerçants du coin. Peut-être ferait-elle une rencontre intéressante au village. Et si ce n'était pas le cas, au moins aurait-elle eu le plaisir de se dégourdir un peu les jambes.