Nom : De Brisevent

Prénom : Eve

Age : 21 ans

Sexe : Féminin

Situation : Célibataire

Rang : Comtesse de la famille Brisevent

Lieu de vie : A l'Esplanade

Carrière envisagée:
Voix du noble mondain.
* 2 cha
+ 2 int

Compétences et objets choisis :
Acuité auditive
Musique (Lyre)
Éloquence
Intrigue de cour

Si l’on vous décrit une grande femme à la stature droite, richement habillé ; une femme à la peau laiteuse et à la longue chevelure doré, aux lèvres fines et aux traits harmonieux, vous imagineriez tout de suite une magnifique femme aux yeux des hommes, n’est-ce pas ?

Eve de Brisevent possède tous ces attributs. Pourtant, elle est loin d’être la femme désirable que l’on peut s’attendre à voir. Pourquoi ?

Eve est née aveugle. Une malformation inexpliquée, lui laissant les pupilles blanches et le regard vide. Une naissance accueillie avec beaucoup de cri, de peur, d’injustice. Première née d’une famille noble, elle eut la « chance » d’avoir des parents ayant les moyens de subvenir à ses besoins malgré son handicap. Mais tout n’est pas si rose. Eve est née comtesse. Il était hors de question que l’enfant soit jugé inférieur à n’importe quel autre noble. Et que personne ne voit cette malédiction.

Des la naissance, on l’affubla au niveau des yeux d’un épais masque d’étain magnifiquement travaillé, incrusté de plusieurs topazes. Un magnifique bijou pour cacher une différence qui faisait peur. Quoi donc de mieux qu’un bijou à l’allure somptueuse pour détourner les regards du problème.

Mais ne vous attendez pas à voir une femme hésitante et tremblante, incapable de se débrouiller toute seule. Vous ne verrez qu’une femme qui se tient droite, à la démarche franche et assurée. Au point de douter de son incapacité au premier abord. Bien sûr, si vous vous attardez sur ses gestes et sur les mouvements de son corps, vous distinguerez des petits détails prouvant que la jeune femme ne voit vraiment rien. Seule une éducation stricte et difficile lui à permit d’atteindre ce niveau de vie.

A contrario de ses paires féminines, Eve ne se coiffera que très rarement les cheveux, seulement quand elle accepte la présence d’une servante près d’elle pour la coiffer pendant de longues heures. Bien que les cheveux détachés soient signe de petite vertu, la plupart des personnes se montrent compréhensives à son égard de par le fait qu’elle ne voit pas et qu’un masque lui entrave jusqu’à l’arrière du crâne à la manière d’une couronne maudite.

Les vêtements portés ne sont pas très colorés. Ne connaissant pas les teintes, ou seulement par des descriptions abstraites faites par son entourage, la demoiselle préfère revêtir ce qu’elle connait. La seule couleur qu’elle connait. Le noir. Malgré ça, son père la force régulièrement à porter des robes aux nuances plus joyeuse, ne supportant pas voir sa fille comme une pauvre veuve. N’ayant aucune idée de ce qu’elle porte dans ses moments-là, elle se retrouvera certainement d’une humeur massacrante.

C’est d’ailleurs un visage souvent fermé, froid, que vous apercevrez au travers de son masque. Rare sera son sourire. Son visage et son corps émacié par la fatigue et les difficultés de la Fange montre une jeune femme à l'allure sévère, sèche, épuisé. Une jeune femme qui, malgré une vie riche, porte les stigmates d'un handicap encore plus difficile à porter en cette période de fin du monde.

La solitude. C’est surement le sentiment le plus fort dans le cœur et le corps de la jeune femme. Vivre dans la noirceur depuis la naissance construit un véritable gouffre avec n’importe quelle personne valide. Comment comprendre des gens qui voient tout, quand vous ne voyez rien ? Quand l’essence même de vivre se tient à la vision, aux sens. Sans ça, vous n’êtes rien.

Et c’est clairement ce que ressent la blonde. Être une moins que rien. Même si son père lui donna une éducation stricte et égale à n’importe quelle demoiselle de bonne famille, il est évident qu’en de nombreuse situation, l’infériorité de la noblionne est plus que palpable.

Alors, plutôt que de subir le courroux de son père désemparé, plutôt que de laisser mijoter cette haine dévorante envers les valides, la solitude est le meilleur des refuges.

Personne pour la juger, pour la regarder comme un animal de foire, pour la prendre pour ce qu’elle n’est pas. Rester dans son confort, dans ses appartements qu’elle connait par cœur. Dans le calme.

A part la musique.

Il est clair que n’ayant pas la possibilité de lire ou d’écrire comme une grande dame et compensant sa faiblesse par d’autre, la jeune femme apprit très vite à faire courir ses doigts fins sur des instruments de musique. Son ouïe, parfaitement aiguisé et très performante (Et même supérieure à beaucoup d’autre personne, sans arrogance aucune) lui permit d’atteindre un niveau impressionnants dés son plus jeune âge. Son instrument de prédilection restant la lyre, elle aime passer beaucoup de temps seul, chez elle, jouant quelques notes mélodieuses tout en restant dans le noir de ses pensées.

Eve n’est pas bavarde, loin de là. Elle ne parle que lorsqu’il le faut, jamais pour des futilités. N’aimant pas particulièrement les interactions humaines, elle s’en trouvera souvent très froide et distante. Se lier avec quelqu’un ne l’intéresse pas, au grand dam de son père qui aimerait la voir marié au plus tôt. Pour se faire, il trouve d’ingénieux et tordu moyen pour la forcer à communiquer avec d’autre personne, faisant fi du handicap de sa fille. La rendant hors d’elle, évidemment. Préparer une grande réception d’envergure chez eux ? Pas de soucis, Eve s’en chargera. Accueillir les riches invités et leurs faire visiter la demeure ? Pas de soucis, Eve s’en chargera.

Il est difficile de savoir si son père rejette totalement le fait que sa fille soit différente et non apte à tout faire, ou s’il souhaite que celle-ci soit indépendante et puisse se débrouiller seule, même lorsqu’elle se mariera. Mais il est sur qu’il ne rend pas la vie facile à la belle, la rendant acariâtre et souvent hautaine face aux autres. Après tout, elle arrive à faire autant, voir mieux, que les autres avec des yeux en moins. Son paternel lui enseigna même quelques techniques de marchandages et de manipulation normalement réservé aux hommes, lui avouant qu’il préférait qu’elle sache se servir de sa langue un peu plus aisément que la moyenne. C’est bien sur une chose qu’Eve garde secret, mais qu’elle ne se gêne pas à user en cas de besoin.

Pour finir, Eve est quelqu’un de très pieuse. Depuis l’enfance, on lui annonça son problème comme étant une épreuve des Trois. Qu’en priant et qu’en étant une jeune femme à la vie et aux mœurs parfaite, qui sait, peut-être lui rendrait-on grâce ? Quel enfant ne croirait pas ces discours ? Dans une société ou la religion est monnaie courante, évidemment qu’une fillette s’attache de toute ses forces l’idée que cette vie sombre et triste peut s’arrêter à tout moment si l’on aime ses Dieux. La jeune femme prie donc souvent et n’hésite pas à passer de longues heures au temple, lieu calme aux personnages respectueux.

Naitre noble. Riche, puissant, au-dessus de tous besoins élémentaires comme la faim, la fatigue, la survie primaire. Qui n’en a pas déjà rêvé ?

Eve naquit une après-midi ensoleillée. Malheureusement pour elle, ses yeux de nouveau-née ne pourront jamais distinguer la magnifique couleur du soleil s’étendant paresseusement sur le monde. Seul le noir lui tiendrait compagnie tout au long de sa vie.

Arrivée comme première née du comte de Brisevent la déconvenue d’hériter d’une fille, qui plus est au regard malade, fut vécu par ses parents comme une dure épreuve des Trois. Qu’avaient-ils donc fait pour mériter ça ? La mère d’Eve, Morgane, rejeta complètement sa progéniture, refusant même de la porter dans ses bras. Son père, plus pragmatique, accepta la sentence et décida d’élever sa fille comme une enfant normale, passant outre sa cécité. Eve serait comtesse.

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Vivant dans le Royaume de Morguestanc, non loin de la capital, la ville de Brisevent était une ville côtière très riche. Celle-ci vivaient de la pêche et du commerce avec les bourgades côtières et faisant sa fortune principalement avec la cité de Marbrume. Eve passait beaucoup de temps avec son père aux abords du port, ou quelques fois sur les bateaux. L’air de la mer lui faisait le plus grand bien, la faisait se sentir vivante, fait très difficile quand vous vivez dans un monde clos et d’une seule couleur, noire.


Malgré ça, les premières années de la petite fille furent surement les plus difficile de toute sa vie. En plus de n’avoir jamais pu voir sa mère, elle n’eut jamais la chance de sentir ses bras réconfortants ou de respirer l’odeur de ses cheveux pour l’apaiser. Pourtant vivante, la génitrice de la gamine s’enferma dans un profond désarroi face au handicape de son héritière, voyant ça comme une malédiction des Trois. La maman évita donc son propre sang, restant enfermé des journées entières dans ses appartements, refusant même de parler en présence d’Eve.


Son père, lui, jugea qu’il s’agissait d’une épreuve, et que lui comme sa fille devrait passer ces évènements avec succès. Ainsi, une éducation tout ce qu’il y a de plus normal pour le rang de la demoiselle devrait être mis en œuvre au cours des années. C’est donc avec de grande difficulté que la petite blonde dû apprendre l’art de la musique, l’art de la bienséance et même l’art de monter à cheval. Nombreux étaient les obstacles, et certains cours durent être abandonnés comme la lecture, tout bonnement impossible sans avoir le don de la vue. Mais le reste de ses cours n’étaient que plus strict, rendant la petite fille aigrie et désagréable avec les gens. Après tout, elle n’avait que très rarement de plaisir à évoluer dans le monde au fil des années.


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Eve était adolescente. Sa démarche était maintenant celle d’une femme normale. Seul son masque permettait de distinguer qu’elle était bien aveugle. Dans la ville de Brisevent, les habitants étaient fascinés par cette comtesse à l’allure si peu banale et pourtant si noble. La tête haute, le corps droit, la voir au coin d’une rue était toujours un évènement dans le bourg. Un mélange de peur et de respect s’installait entre les êtres se croisant.

Mais la blonde n’aimait pas ça. Elle n’aimait pas les gens. Seule la compagnie de son père ainsi que de son garde personnel Thierry était toléré par la noblionne. Ce dernier la suivait presque partout, silencieusement, l’aidant seulement avec la plus grande discrétion et modestie quand la demoiselle en avait besoin. Un mélange de garde du corp et d’assistant, silencieux mais indispensable à sa vie.

La mère de la comtesse était décédée quelques années plus tôt, sans laisser d’autre héritier qu’Eve. Son père Graham avait donc décidé de lui apprendre en toute discrétion les tours politiques du royaume ainsi que les ficelles à connaitre pour manipuler les nobles qu’elle croiserait tout au long de sa vie. Il n’était pas bien vu à cette époque qu’une femme soit trop instruite. Mais l’homme n’était pas fou. Il savait bien que sa fille serait toujours vu inférieure à d’autre femme du même rang, et qu’un mariage avantageux serait très dur à trouver. Alors autant former sa légataire à gérer le pays seule, s’il devait s’éteindre avant qu’elle ne trouve un parti l’acceptant.

Ainsi, il l’emmena pendant plusieurs années avec lui, justifiant sa présence par son handicap et son incapacité à rester seule dans la grande demeure. Eve n’appréciait pas vraiment de devoir suivre son père partout. Sa vie lui plairait tout autant si elle pouvait rester dans sa chambre à jouer de la Lyre dans un silence rassurant. Mais avait-elle vraiment le choix ?

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Il était tard ce soir-là. La jeune Eve se souviendrait de cette soirée toute sa vie. Du haut de ses 19 ans, elle sentit pour la première fois de son existence la terreur envahir tout son être. Pas la dernière.

Pour la première fois, son handicap amplifia son malaise. Elle ne comprenait pas ce qu’il se passait, elle ne voyait rien. Les cris, l’ambiance électrique, cette odeur de sang si forte. Partout.

Son père était venu dans sa chambre au milieu de la nuit et lui avait demandé de s’habiller rapidement, seule. Bien qu’Eve ne fût pas très heureuse à l’idée de se faire brutalement tirer de ses songes, elle avait tout de suite perçu le ton grave de son paternel. Elle c’était donc exécuté en silence, s’apprêtant rapidement et simplement. Une hésitation. Reviendraient-ils ? La blonde n’était pas folle, elle avait entendu ces folles histoires de morts vivants qui tuaient sauvagement les voyageurs, à l’Ouest. Elle avait entendu parler de la migration vers la capitale. Était-ce vrai ? Son ventre se noua. Allaient-ils perdre tout ce qu’ils avaient et partir, la, maintenant ? L’angoisse monta dans son corps. Avant de partir, elle attrapa sa lyre sculpté et magnifiquement serti qu’elle se trimbalait depuis des années. Pas sans elle.

Elle se souvient de cette nuit chaude. Une véritable étuve. Graham ne voulait pas lâcher le bras de sa fille. Pas un mot ne s’était échangé entre eux. L’heure était grave. Quelques hommes et femmes du domaine les suivaient, Thierry en faisait partie. Au fur et à mesure que le petit convoita s’enfonçait au cœur de la ville, d’horribles bruits et odeurs parvenaient à Eve. Surement ses compagnons ne sentaient-ils pas les choses avec la même intensité, trop concentré à marcher rapidement dans le noir. Ils n’étaient pas habitués, eux.
Des cris affreux terminant par d’horrible gargouillis infâme. Une odeur de fer et d’iode mélangé qui prenait la gorge. La comtesse avait peur. Était-ce là sa fin ?

L’odeur d’iode s’intensifia. Le clapotis si familier du port arriva aux fines oreilles de la blonde. Le comte de Brisevent, la voix prise par l’émotion, parla à quelqu’un et quelques secondes après, ils grimpèrent dans un bateau qui prit le large immédiatement. Le cœur lourd, une odeur de bois brûlé parvint difficilement à surplomber l’odeur des vagues. La ville brûlait. A feu et à sang. Une larme coula de ses yeux vides.
Adieu Brisevent.

« Nous allons partir pour Marbrume, c’est la ville fortifiée la plus sûre et la plus proche. Nous avons de nombreux commerces là-bas, le roi acceptera de nous loger… La plupart de nos bateaux ont pu fuir par la mer. J’espère qu’ils auront la même idée… »

Eve ne répondit pas, trop occupé à contempler le désastre qui s’opérait dans son esprit.

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Ses doigts glissèrent inconsciemment sur la lyre, produisant un doux son dans sa chambre. Eve soupira. Demain, le nouveau Roi sera officiellement couronné. Encore une journée horrible à devoir faire bonne figure au milieu de tout ces autres nobles ennuyeux à mourir.

Un an et demi environ était passé depuis leur triste arrivée à Marbrume. En plein exode, l’arrimage de plusieurs bateaux en provenance de Brisevent, tombé avec la Fange, avait fichu un beau bordel. Heureusement, la famille possédait quelques boutiques aux abords du port, et les rescapés purent se tasser dans celles-ci et dans les bateaux rapatriés. Au moins, le commerce de poisson ne disparaitra pas tout de suite.

Le Roi avait accepté de fournir de riches logements à la famille et au petit personnel survivant dans un manoir de l’Esplanade. Le luxe n’avait pas perdu, il est sûr, mais le cœur d’Eve était resté dans son pays natale. L’horreur de cette nuit-là ne l’avait jamais vraiment quitté. La Fange, ce fléau, elle en avait beaucoup entendu parler. Des descriptions horribles, très difficiles à imaginer, faisant fleurir son imagination au point de visualiser des monstres encore plus affreux que la réalité. La blonde frissonna. Heureusement, les murs de la ville ou ils étaient actuellement la rassurait. Jamais les Fangeux n’arriverait à passer.

Une grosse langue baveuse passant sur sa main la fit sursauter. Depuis ce triste soir, son père lui avait prit un chien pour la protéger. Sait-on jamais. Ces braves bêtes étaient fidèles et prête à tout pour leur maitre. Bien qu’elle ne l’ai jamais vu, elle savait que le molosse était de la même couleur que sa chevelure, avec un poil assez dense. Doux, il avait très vite compris certaine chose, dont le fait que la demoiselle ne pouvait pas le voir. Intelligent, ses habitudes c’étaient donc calqué sur son handicap, arrivant très bien à se faire comprendre sans qu’on le voie. Il lui arrivait même parfais de l’aider sur d’infimes tâches, comme lui attraper des objets.

Elle l’avait appelé Vavert. Pourquoi ? Et bien tout simplement en hommage à son fiancé disparu avec la Fange. A vrai dire, c’est son père qui décida du nom, Eve s’en fichait bien de la perte d’un bourgeois inconnu. Elle n’y avait absolument pas pensé avant son arrivé sur les terres de Marbrume. Après tout, leurs fiançailles ne c’était faite que quelques semaines plus tôt et ils ne ce n’était jamais rencontré. Un autre compte, riche, vieux, opulent, corpulent. Le comte de Vavert. Elle était presque contente qu’il ne soit jamais réapparu. Après tout, plus de temps passait sans se marier, plus elle était ravie. Surtout maintenant que leurs terres n’existaient plus. A quoi bon se coltiner un mari à part pour l’image de leur rang déchu ? Maintenant, Vavert était un gros chien baveux et très obéissant, et Eve préférait largement cette version.

Et l’image. Cette image a laquelle son paternel tenait tant. Celui-ci ne comprenait pas que pour sa fille, être une comtesse mariable n’avait plus d’importance. Brisevent était perdu. Leur peuple était mort non loin d’eux, quand ils fuyaient lâchement leur maison.

Thierry rentra dans la pièce sans aucun bruit, avertissant la comtesse qu’elle devait préparer sa tenue pour demain. Un an et demi que son père la trainait partout, dans tous les lieux mondains dans l’espoir de la marier. Heureusement pour elle, une aveugle en période de crise n’était pas le choix le plus judicieux, malgré le fait que la famille vivait presque aisément grâce aux ventes de la pêche. Ils n’étaient plus riches, ça il en est certain, mais les entrées d’argent bien que s’amenuisant, étaient encore d’actualité. Graham s’accrochait à rester un noble parmi les nobles, et désirait que sa fille en fasse autant, ne lui laissant que très peu de choix sur ses activités Marbrumienne.

Encore une cérémonie sans intérêts l’attendait. Quelle plaie, ce couronnement.
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L’horreur. De nouveau. Comment ? Pourquoi ?

La Fange. Dans Marbrume. Encore ces cris. Cette odeur de sang. Ce sentiment d’effroi, sans comprendre. Sans voir.

Tant de gens sont morts, fauchés devant elle. L’incompréhension se mêlant à la terreur. La ramenant à cette nuit d’été. Le sommeil l’a quitté. Les murs de Marbrume ne sont plus si sécuritaires que ça. La fatigue, la peur, la tristesse ne la rendant que plus froide. Aucune envie de se sociabiliser. A quoi bon. Elle n’est qu’une aveugle. Dans un monde proche de la fin.

Le roi exigea que tout le monde s’entraide. D’accord, mais quoi ? Son père, lui, se tue à la tâche en reconstruisant à la force de ses bras des maisons détruites pendant l’assaut. Renforcer le chaudron. Il n’hésite pas à donner de leur fortune restante pour les travaux, a quoi bon tout garder si tout le monde meurt ?

Eve réfléchit beaucoup. Une aveugle n’est pas d’une grande aide, mais prier ne suffit pas. Aller au temple lui parait être la meilleure idée. Alors, même si elle n’est pas la plus utile, elle ne dit pas non à ce qu’on lui demande, oubliant son rang, le temps de reconstruire Marbrume. De se reconstruire.

Laver les tissus des morts, des blessés. Rester au chevet des malades. Brûler les corps. Un travail harassant. Mais nécessaire. Au moins, elle évitera les rencontres mondaines organisés par son géniteurs pendant quelques temps.

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