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 [Terminé] Passage au Temple d'Usson (PV Aymeric/Celeste)

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Aymeric de BeauharnaisComte
Aymeric de Beauharnais



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MessageSujet: [Terminé] Passage au Temple d'Usson (PV Aymeric/Celeste)   [Terminé] Passage au Temple d'Usson (PV Aymeric/Celeste) EmptySam 25 Jan 2020 - 11:56
21/07/1166
Temple d'Usson

Cela fait bientôt quatre mois que le Comte de Beauharnais a quitté l'Esplanade pour s'installer dans le Labret, où il est l'intendant du Domaine Pessan. Il vit dans ce que les gens appellent humblement la "Ferme Pessan" qui tient plus du château-fort que de la fermette. Maison en pierre sur trois étages, une dizaine de pièces par étage, il y est venu avec sa fille, son palefrenier et ses deux chevaux. Cette arrivée a été plutôt bien vue par les Labretans, du moins selon les dires de la fermière Mathilde Dumas. Si des gens de la noblesse viennent vivre par ici, c'est que l'espoir renaît.

Aymeric est assez atypique dans le monde de la noblesse. Cadet de la famille, bien que né juste deux heures après son jumeau, il était destiné à devenir prêtre. Mais amoureux des forêts et de la nature, celui qui était encore un chétif préadolescent a indiqué refuser de rejoindre les ordres et son père, pour lui apprendre la vie, en a fait son laquais. Une vie à la dure, à dormir dans les étables, à nettoyer le crottin et à manger des soupes d'herbe convaincraient son fiston rebelle d'entrer dans les rangs, puis dans les ordres. Mais à la surprise de tous, le cadet s'est plu dans ses nouvelles fonctions. Le bricolage lui plaît, se salir les mains ne le gêne pas et il trouve le temps d'apprendre l'arc et la chasse. Le braconnage n'est pas vraiment bien vu, c'est vrai, mais quand c'est le fils du Comte, on ferme les yeux. Et après tout, si le cadet n'est pas un prêtre mais un archer, où est le mal ? C'était sans compter sur la rivalité entre Aymeric, le chétif, et son jumeau Gonzague, surnommé l'Ours en raison d'une stature impressionnante. Si Gonzague dominait aisément son frère un temps, ce dernier a acquis d'autres valeurs combatives, la vitesse, l'esquive, l'équilibre et les combats sont plus équilibrés, au grand dam de l'Ours, héritier du nom. Une nuit, pour se venger de son cadet rebelle, il tente de lui crever un oeil et ne parvient qu'à entailler solidement sa joue. Et comme son comte de père refuse de réprimander son héritier, Aymeric quitte la Comté pour rejoindre Marbrume et entrer dans la milice, en cachant son nom qui l'aurait renvoyé illico chez lui.

L'adolescent met du temps mais finit par trouver ses marques dans la Milice. Il sait gérer les chevaux, il sait traquer des braconniers, suivre des pistes et est malin. De trouffion, il passe milicien, puis coutilier. Alors que les rumeurs concernant la Fange commencent à circuler, il se blesse grièvement lors d'une chute de cheval et s'il n'en a plus de séquelles à ce jour, il a subi des soins douloureux plusieurs semaines. La Fange était déjà installée à son retour, le Labret repris et l'affaire Sarosse déjà dans les mémoires. Aymeric, n'ayant pu participer, aura manqué une belle occasion de se faire un prénom. Car à peine est-il apte à reprendre le travail qu'il voit débarquer son père, son frère et une suite très réduite, seuls survivants de la Comté qu'il a quitté des années plus tôt. Si tant son frère que son père l'ignorent ou le méprisent ouvertement, le palefrenier lui témoigne d'une grande affection, geste qu'Aymeric n'oubliera pas.

Fin septembre 1165, Gonzague meurt en combattant la Fange. Dernier survivant du nom, Aymeric est contraint de quitter la milice pour rejoindre son père et ces derniers se détestent cordialement. Aymeric prend en main les affaires de son père, ce dernier, suite à la mort de son héritier, étant frappé d'une maladie de l'âme qui finira par l'emporter. Mais entretemps, Aymeric découvre qu'un de ses anciens amours, bien née, a accouché d'une fillette qu'elle a abandonné, une fille mère ne pouvant être épousée. Aymeric finit par retrouver sa fille naturelle et l'adopte dans les règles. Et quand la maladie de l'âme emporte son père, Aymeric, malheureux comme une pierre à l'Esplanade, décide de s'installer dans le Labret.

C'est un Comte assez atypique qui débarque, car il a passé la moitié de sa vie comme un citoyen lambda, laquais, puis simple milicien, retapant une fermette dans les faubourgs. C'est un Comte qui sait se salir les mains, qui retape la "ferme" lui-même, construit les enclos pour l'élevage qu'il compte mettre en place. Et s'il a hérité de l'argent de son épouse disparue, qui par ce biais voulait s'acheter un titre, il continue de faire les travaux lui même, d'économiser et de se salir les mains, ce qui est mal vu à l'Esplanade, mais bien vu au Labret.

Il est revenu deux fois à Marbrume. La première, pour le couronnement royal, et s'est distingué lors de la bataille du Chaudron, une distinction dont il évite de parler, certains pensent par modestie, mais dans les faits car ce qu'il y a vécu l'a écœuré. Et la seconde, pour le bal royal, ce qui a été l'occasion pour lui de renforcer la collaboration avec Apolline de Pessan et la tenir au courant des évolutions de son domaine, de faire plaisir à sa fille en lui montrant la vie noble et lui changer les idées, objectif réussi car la petite rêve désormais d'organiser de grands bals dans le Labret, puis d'étudier la construction d'un fumoir, qui permettra de conserver les viandes qu'il finira par fabriquer, quand les travaux seront terminés.

Avec tout ceci, il n'est pas rare de voir Aymeric passer à cheval ou en carriole à Usson. Il se rend régulièrement au Temple, étant très pieux, passe voir son forgeron dans la forge qu'il s'est achetée en revendant l'Effeuill'age, maintenir des contacts avec divers commerçants comme la couturière qui l'aide à conserver des vêtements jolis à sa fille qui a l'étrange idée de grandir, ou pour lui qui a l'étrange habitude de les abimer à force de courir les forêts ou de grimper sur les toits ou dans les arbres. Mais si d'ordinaire, il a la démarche rapide de l'ancien milicien qu'il est, là il semble plus détendu, ou à tout le moins plus lent, car il est aussi plus raide dans sa démarche. Il rejoint le Temple et demande à voir un prêtre soigneur. Rien d'urgent ni de dramatique, précise-t-il. Précision vaine, car quand un noble débarque, c'est un peu le branle-bas de combat. Et quand une prêtresse se présente, Aymeric la salue respectueusement et lui explique :

- Bonjour ma Mère, que les Trois vous protègent ! Je n'ai aujourd'hui ni bois ni peaux à offrir au Temple, je n'ai pas eu l'occasion d'aller chasser. J'apporte ma petite contribution aux œuvres du Temple, d'un montant de deux écus/or. Mais en réparant la porte de l'écurie, j'ai ressenti une tension dans le dos, sous l'omoplate et cela me gêne pas mal dans mes mouvements et surtout pour le tir à l'arc. Ce qui pour un archer est problématique. Pourriez-vous y jeter un œil, en privé de préférence ?

Pas qu'il soit excessivement pudique, c'est une notion qu'on perd quand on vit dans une caserne, mais bon, quand on est Comte, on est observé et s'il n'a pas à rougir de sa musculature, le travail entretient bien son homme, ce n'est pas pour autant qu'il ira faire un défilé de musculation devant la population. Surtout dans un temple, où ce genre d'exhibition n'est pas la bienvenue.


Dernière édition par Aymeric de Beauharnais le Lun 23 Mar 2020 - 18:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] Passage au Temple d'Usson (PV Aymeric/Celeste)   [Terminé] Passage au Temple d'Usson (PV Aymeric/Celeste) EmptySam 25 Jan 2020 - 13:22
Les journées au Labret se suivent, mais ne se ressemblent pas. Le travail d’une prêtresse, s’il est fondamentalement codifié de telle sorte à ce qu’une routine puisse s’en dégager, laquelle servirait surtout d’un moyen comme un autre pour comprendre le travail d’une prêtresse, il existe des missions et des obligations diverses et variées, rendant les journées aussi riches que diversifiées. Cela n’était pas désagréable du tout, et, à vrai dire, je préférais cette vie au Labret plutôt qu’à Marbrume. Au moins ici, je bénéficie d’un peu plus de liberté. Et je m’en sens beaucoup plus heureuse et utile à la population. Les gens du Labret sont si courageux.

J’étais occupée au poulailler, une petite bassecour présente à proximité du Temple et entretenue par nos soins, lorsqu’on vint me chercher à toute vitesse et à grandes enjambées. Le prêtre responsable du Temple s’en vint me chercher, n’hésitant q’une seule seconde à mettre ses deux pieds dans la bassecour quitte à marcher dans quelques excréments de poules et de coqs qui n’en avaient visiblement rien à faire de cette présence humaine, habitués qu’ils étaient de nous voir aller et venir, récupérer les œufs, nettoyer l’endroit. Bref, la présence humaine ne leur faisait plus rien.
- Céleste ? Céleste ? Le Comte de Beauharnais est là et demande à être soigné. Peux-tu t’en charger ? Je vais demander à un autre clerc de se charger du poulailler.
- Oui mon Père, je m’y rends de ce pas.

Je dépose alors le sceau tapissé de pailles dans lequel furent entreposés les œufs récoltés, et m’essuie les mains sur ce tablier qui n’était plus propre depuis longtemps. Je rentre alors dans le Temple, et fait un passage rapide vers le dortoir commun où dorment les femmes du Clergé du Labret. Je troque alors volontiers ma robe et mon tablier pour ma soutane de prêtresse, et profite d’un sceau d’eau propre pour y plonger mes mains et en enlever ce qui était à la fois de la terre et sans doute des excréments, afin d’être suffisamment propre pour ne pas effrayer le Noble. Et une fois prête, je sors et me présente dans l’espace d’accueil du Temple.
- Bonjour monseigneur, je m’appelle Céleste, prêtresse d’Anür et de Serus et soigneuse de ce Temple. Puisse la Trinité vous bénir en ce jour. Après m’être présentée, j’écoute les doléances du Noble en visite. Oui monseigneur. Le Temple dispose d’un espace privé. Suive-moi.

Un sourire, et je me retourne afin d’ouvrir la voie au Noble et qu’il me suive. Nous traversons ainsi une grande partie du Temple et entrons dans une salle dédiée disposant de toute la discrétion nécessaire. Ce qui n’était pas une mince affaire car, chez les Clercs, rien n’est privé. Nous dormons dans de grands dortoirs, l’un réservé aux hommes et un autre réservé aux femmes, dans des lits parfois superposés. Seuls les Hauts Prêtres possèdent une demeure privée à Marbrume, et les prêtres et prêtresses mariés, si tant est que leurs époux et épouses possèdent déjà quoi que ce soit. Je tiens la porte au Noble, et la referme derrière, en insistant sur la fermeture afin que tout soit correctement privatisé.
- La pièce est fraîche, veuillez nous en excuser monseigneur. Asseyez-vous sur cette table. Elle n’est pas aussi confortable qu’un fauteuil, mais elle fera l’affaire. Vous pouvez ensuite enlever vos habits.

Toujours tournée dos à lui, je prépare ce qui pourrait me permettre de faire un petit examen, et éventuellement des soins. Consciente que mes mains ne sont pas les plus propres, et qu’elles doivent être très fraiches après être passées dans un sceau d’eaux froides, je sors de la salle sans prévenir mon patient, juste quelques secondes pour récupérer un petit sceau dans laquelle chauffait de l’eau préalablement préparée. J’y plongeais mes mains. La différence de température était très agréable, quand bien même quelque peu douloureuse. Après quelques secondes immergées, la douleur disparut, et mes mains, chaudes, étaient prêtes à travailler. Je me retourne alors et constate avec surprise que le Noble s’était exécuté et avait retiré son manteau, sa chemise et son haut de corps. Il était tout simplement à moitié nue devant moi, et j’en demeurait… Stoïque. Sans doute cela devait-il être perturbant pour le noble alors que je dévisageais la moindre parcelle de son corps. Sa musculature témoignait de son mode de vie qui était loin d’être aussi aisé et confortable que celui des autres Nobles de son rang. Et les circonstances de sa blessure en témoignent, c’est un Noble, oui, mais un homme de terrain, qui n’hésite pas à travailler et… A se salir les mains. Visiblement. Je me ressaisie rapidement – je l’espère – et m’applique. Posant mes mains chauffées sur ses épaules, je le tourne délicatement de sorte d’avoir la zone blessée et douloureuse face à moi. J’appuie, doucement, sur différents points connus étant régulièrement douloureux, et où des muscles devaient sans doute s’insérer pour permettre les mouvements du corps humain.
- Est-ce que ça vous fait mal ? Demandais-je simplement, alors que je continuais à palper la musculature de son dos et de son épaule. Y-a-t-il des mouvements plus douloureux que d’autres ? Montrez-moi.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Passage au Temple d'Usson (PV Aymeric/Celeste)   [Terminé] Passage au Temple d'Usson (PV Aymeric/Celeste) EmptyDim 26 Jan 2020 - 19:21
Monseigneur... Cela fait un moment qu'il est redevenu "de" Beauharnais et depuis la mi-mars qu'il est devenu Comte, mais décidément, ce "monseigneur" ou les autres titres dont on l'honore, il ne parvient pas à s'y faire. Mais il ne se voit pas lui dire "Appelez-moi Aymeric" car il a l'impression qu'elle lui répondrait de l'appeler Céleste en échange, et appeler une Mère par son prénom, il ne pourrait pas. Il ne l'a pas fait avec la Mère Constance, devenue Mère Hilaire entretemps.

- Comte ou monsieur de Beauharnais, ça ira parfaitement. Je ne suis pas votre seigneur, ces terres ne sont pas miennes. Puis vous êtes Mère. Juste Mère et votre prénom, vous n'avez pas de nom d'épouse ?

Une manière de discuter et de se montrer sympathique avec elle. Aymeric est un patient docile mais il déteste ça. Il déteste être en position de faiblesse et a bien l'intention que ça se passe au plus vite et que ça ressemble le moins possible à une relation où il a besoin d'elle. Du moins pour lui, et dans un domaine qu'il maîtrise. Seulement, il vieillit. Et s'il en est conscient, il a encore du mal à l'admettre. Torse nu, il attend que la Prêtresse se prépare et continue de meubler un peu. Quoi qu'ici, il s'agit d'une demande un peu plus sérieuse.

- Vous le savez sans doute, j'ai une fille. Je veux dire que les rumeurs circulent vite, même ici au Labret, et que je ne la cache absolument pas. Je n'ai aucune raison de le faire, je suis fier d'elle. Elle est pieuse, comme son père, elle aime aider les plus démunis et s'interroge beaucoup sur les Trois. J'essaie de lui répondre au mieux mais je n'ai pas reçu votre éducation. Mes connaissances sur les Trois sont assez empiriques. Elle aurait besoin d'aide et de conseils concernant sa Foi et si ce qu'elle fait est bien en accord avec les Trois, et c'est la place d'une personne du Clergé plus que la mienne. Elle reçoit une éducation pour l'étiquette ou l'alphabétisation, deux domaines où elle est plus douée que son père, que les Trois en soient remerciés, mais il ne me déplairait pas qu'elle puisse recevoir quelqu'instruction ici, ou même au domaine. Vous pensez que cela peut s'organiser ?

Bon, elle a fini de se préparer et se retourne vers moi, silencieuse. Elle fait visiblement partie de ces soigneurs qui font leur premier examen avec la vue, il en a connu d'autres comme ça. Là, cela prend un peu plus de temps qu'à l'ordinaire. Je n'ai pas particulièrement de cicatrices sur le torse, et c'est vrai que ça peut surprendre quand on voit la marque qui me barre la joue droite. Visiblement, l'examen visuel ne suffit pas et elle m'inspecte de ses mains.

- Un poil plus bas. Oui, c'est là. Ce n'est pas très étendu mais ça me bloque, surtout quand je fais ces mouvements-là

Je fais bouger mon épaule, fais le geste de tirer à l'arc et lève le bras, chaque fois avec une petite grimace. Il essaie d'oublier les manipulations qu'il subit ou s'inflige en reprenant la conversation.

- J'avoue fatiguer un peu. Tout est nouveau pour moi. Mon titre, ma paternité, l'intendance d'un domaine, la vie d'éleveur. J'étais milicien, puis chasseur et cela me suffisait. Déjà le mariage a bousculé mes habitudes, même s'il y avait quelques avantages. Mais j'étais lié par mes serments, respecter mon épouse, lui être fidèle et m'occuper de mon père. J'ai fait au mieux, mais mon épouse a fui alors qu'elle n'était ni menacée ni battue et...

Il évitera de parler des circonstances de la mort de son père. Aussi relance-t-il les discussions concernant son mariage.

- Je me suis marié, comme d'autres, pour de mauvaises raisons. C'était un mariage d'argent. J'achetais son ventre, elle achetait mon titre en échange de sa fortune. Des mariages pareils se font souvent. Mais malgré mon âge, je n'étais pas prêt pour le mariage ou la vie de famille. C'est la découverte de ma paternité tardive qui a fait que désormais je suis prêt à partager ma vie avec une femme. La mienne n'est plus là et tout le monde se doute qu'elle est morte. J'imagine qu'elle a fui vers les marais pour se réfugier chez des amis, du côté de Sombrebois, de Traquemont qui sait ou du Labret. Mais mon titre peu après l'aurait faite revenir, elle rêvait d'être Comtesse. Je sais être veuf, mais j'ai tous les inconvénients sans les avantages. Parce que je ne peux pour l'heure chercher une autre épouse, faire la cour ou même avoir quelqu'un pour chauffer ma couche. Je dois attendre et je commence à avoir du mal à comprendre pourquoi. Cela ne sera pas simple de trouver une épouse qui acceptera de vivre ici, au Labret. On s'attend à ce que j'épouse une noble, et ce choix me paraît important, pour ma fille, afin qu'elle ait un modèle si elle veut être épouse de noble, plus tard. Une milicienne gradée conviendrait peut-être mieux à mon tempérament, sans que cela ne choque, sinon qu'elle conserve son métier. Une prêtresse serait une autre option maintenant que j'y songe, mais voilà, j'ai l'impression que de songer à cela me met déjà en porte-à-faux avec le Temple et les Trois...

Il soupire, aussi parce que décidément, son dos le fait bien chier.

- J'aimerais bien retrouver la paix de l'esprit. Je serai moins tendu et peut-être mon dos me laisserait-il tranquille ? J'imagine que ma douleur n'est pas bien grave. Enfin, disons que je l'espère, je ne peux pas me permettre un repos trop long et surtout d'être privé de ma capacité de tirer à l'arc.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Passage au Temple d'Usson (PV Aymeric/Celeste)   [Terminé] Passage au Temple d'Usson (PV Aymeric/Celeste) EmptyVen 7 Fév 2020 - 10:14
Hum. Sans doute aurais-je dû le savoir ou m’y attendre. Ou peut-être pas ? Car si je m’attendais effectivement à ce qu’un noble réagisse au fait que je ne donne qu’un prénom, je n’aurais sans doute jamais osé imaginer qu’il creuse un petit peu plus derrière cela. Le Clergé n’était pas ignorant de ma condition matrimoniale, et, d’ailleurs, certains se chargent de me rappeler mon célibat assez régulièrement. A cet instant, sa modestie surprenante entre en collision avec sa curiosité… Inconfortable. Je n’ose pas réellement lui répondre, et me contente d’un sourire avant de l’emmener plus avant, à l’intérieur du Temple, afin de le prendre en charge.

Et la suite de cette entrevue et de cette prise en charge devient aussi curieuse et surprenante que son préambule. Car, tandis que je m’apprêtais pour l’auscultation, réchauffant mes mains, préparant quelques tissus et pommades pour éventuellement préparer un onguent, le noble reprend la parole et me gratifie de notions personnelles. Sans doute sa dévotion religieuse parle-t-elle pour lui, et cette pièce, privée, dédiée néanmoins aux soins, lui procure la confiance du confessionnal. Je ne puis le juger, sans doute ferais-je la même chose, s’il me l’était possible. Consciente que le pauvre homme demeure dans le flou depuis son arrivée puisque je n’ai pas pris le temps de répondre à sa première question, je décide de lever le voile, alors que je termine mes préparations.
- Juste mère, et mon prénom, en effet. Je n’ai jamais été mariée. Le bon sens voudrait noyer le poisson en embrayant tout de suite sur une nouvelle phrase, une nouvelle réponse, sans doute faite de plusieurs informations pour faire oublier celle qui vient d’être avouée. Et pourtant, je demeure silencieuse, et laisse volontairement – ou peut-être pas en fait – quelques secondes vides de son, avant de reprendre. Puissiez-vous être rassuré Messire, les Trois m’insufflèrent les dons de l’écoute, de la bienveillance et de la compassion, mais jamais celui du jugement. Aussi ai-je entendu mots et phrases associés à votre enfant, mais je n’en ai jamais formulé à son encontre, ou à votre encontre. Les Trois semblent vous avoir béni d’une progéniture pieuse, intelligente et bonne, et cela est une véritable bénédiction, gloire leur soit rendue. Si je pense que son éducation religieuse est faisable ? J’en suis certaine ! Sans aucun doute pouvez-vous en parler au prêtre responsable du Temple afin qu’il vous adjoigne un prêtre ou une prêtresse. Je vous le présenterais si vous le désirez.

Me retournant enfin, et après avoir fort inconfortablement regardé le corps et le physique du noble sous couvert d’une quelconque observation médicale, et après avoir commencé à l’ausculter de manière plus tactile, j’agis selon ses indications. Un peu plus bas… Entre tel et tel os donc. Avec tel mouvement, provoquant grimaces et douleurs. Je suis toute à ma réflexion lorsqu’il continue de parler. Et que les Trois me pardonnent par avance de ne pas écouter et recueillir la détresse de cet homme. Je massais, tapotait, réalisait des mouvements passifs de manière à analyser le comportement articulaire du patient, et celui-ci continuait à parler. Dès lors que j’eus terminée mon auscultation, je m’éloignais quelque peu, et reprit la préparation d’un onguent, cette fois-ci, en l’écoutant. Et le récit de sa vie est triste, véritablement. Tandis que je concasse la poudre qui, une fois humidifiée, servira d’onguent, un large sourire se dessine sur mon visage tandis que la prunelle de mes yeux scintillait d’une lumière de compassion et d’amour. J’aimerais pouvoir le prendre dans mes bras, juste pour lui procurer suffisamment de chaleur humaine pour pouvoir lui redonner le sourire et l’espoir.

Le fait qu’il parle cependant de cette attente interminable, de l’impossibilité de retrouver quelqu’un d’aucune manière que ce soit, tant qu’il n’est pas marié. De la difficulté de trouver un quelconque parti ici, au Labret, et le poids de la solitude, est quelque peu surprenant. L’homme confesse à demi-mot ses envies et pulsions, que celles-ci soient d’ordre mentales – par des pensées sans doute impures – que d’ordre charnel, notamment par la notion de chaleur des draps. Il se confie. Ainsi suis-je en train de cumuler la fonction soignante et la fonction de confession ? Intéressant, quoi qu’un peu perturbant dans la façon d’agir et de se comporter. Tantôt recueillir, tantôt soigner, tantôt écouter, tantôt conseiller… Intérieurement, je prie les Trois de me donner la clairvoyance et la capacité de l’écouter et de le conseiller selon les préceptes de la trinité, quand bien même… Je ressens l’envie de lui donner mes propres… Conseils. Ceux que je me donne moi-même, notamment lorsqu’il s’agit de chaleur humaine.
- Oui monseigneur, votre dos ne souffre que d’un moindre mal. Sans doute un muscle quelque peu froissé par vos efforts, mais je vous prépare un onguent qui, après une dizaine de jours d’application, saura vous soulager de votre mal. Je vous conseille tout de même de prendre ce délai comme repos. Voilà pour la partie officielle de sa venue. Pour ce qui hante votre esprit, sachez que les Trois bénissent les mariages, et qu’Anür connait bien mieux que quiconque les aléas de l’amour et les douleurs qu’amour inflige. Songer à retrouver l’amour et faire tare les douleurs et la solitude, dans les bras d’une prêtresse n’est en aucun cas une source de porte-à-faux, ou une pensée condamnable, rassurez-vous. Le Clergé doit se marier, comme tout à chacun, et un noble pieu désirant se marier avec une prêtresse est une bénédiction pour l’un et l’autre parti. Monseigneur, rassurez-vous, vous pouvez allégrement l’espérer. Je le regarde à nouveau, alors que je continue la préparation de l’onguent. Un peu d’eau, une source huileuse, de nouveau un mortier, et après quelques minutes de préparation, j’applique l’onguent sur la zone douloureuse. Passant ma main, je prend grand soin à masser la zone impactée, profitant de ce nouveau rapprochement pour prendre de nouveau la parole. La paix de l’âme et de l’esprit se trouvent bien souvent lorsque la paix du cœur est assurée. Croyez-moi, elle arrivera bientôt.
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Aymeric de Beauharnais



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MessageSujet: Re: [Terminé] Passage au Temple d'Usson (PV Aymeric/Celeste)   [Terminé] Passage au Temple d'Usson (PV Aymeric/Celeste) EmptyVen 14 Fév 2020 - 13:26
Sympathique et plutôt mignonne, Aymeric aurait pu tomber sur pire, dans le fond. Les déménagements ont souvent du bon, mais sa prêtresse blonde lui manque. Il faut du temps pour nouer une relation de confiance, même si un prêtre, ou ici une prêtresse, devrait inspirer confiance naturellement. Depuis le Chaudron, cette confiance est moins naturelle, mais ça n'est pas pour autant que notre Comte mettra tous les prêtres sur le même rang que ce prêtre irresponsable. Bon, son célibat est acté, ce qui surprend Aymeric, mais après tout, il ignore tout de l'histoire de la prêtresse. Elle a très bien pu être fiancée et avoir vu son futur époux mourir. Qui n'a pas perdu des proches depuis la Fange ? Sans doute personne. Alors, qui est-il pour juger, s'il n'a pas tous les éléments ? Elle est toujours prêtresse, après tout, c'est donc que si faute il y a eu, elle n'était pas aussi grave qu'on aurait pu le craindre. Quant à Alix...

- Vous savez, Mère, si cancan et on-dit il y a, peu m'importe. J'aurais pu nier ma paternité pour sauver ma réputation, j'ai choisi d'assumer. Le véritable honneur est là, je pense, et si des gens s'imaginent que d'avoir conçu un enfant hors mariage me nuit, ils se trompent. Oh, fauter hors mariage n'est pas.., enfin, je ne le conseillerai pas, mais Serus est parfois facétieux j'imagine, et si les Trois m'ont honoré d'une fille pareille, c'est qu'ils étaient plutôt bien intentionnés. Bon, je l'avoue, je suis mal placé pour interpréter leurs desseins, mais il me plaît de croire que si Alix est née, c'est qu'elle a eu leurs bénédictions.

Bon, pour l'éducation, il faut passer par le prêtre responsable, apparemment. Tout ceci est fort... militaire au goût du Comte, ancien milicien de l'externe. Autant préciser sa pensée.

- Idéalement, j'opterai pour une prêtresse, histoire que ma fille ait des modèles féminins. Il y a la législatrice, qui fait aussi office de gouvernante et une domestique comme personnel féminin, mais cela fait peu si on compare avec mon palefrenier et surtout la partie de la Compagnie des Lames qui est hébergée au domaine Pessan, même si dans le lot il y a une mercenaire. Alors, si en plus de ma future épouse, je pouvais avoir une autre femme qu'elle pourrait prendre en modèle, ça serait mieux, vous voyez ? Vous pourriez très bien faire l'affaire. Et quant au fait de venir parfois au domaine, c'est surtout pour mes gens. Je suis l'intendant, quatre couples de fermiers cultivent et ont peu de temps pour se déplacer jusqu'au Temple. Ils sont pieux, mais le boulot est chronophage. Alors sans doute perdriez-vous une journée chez nous, possiblement devriez-vous de temps en tempsy loger pour qu'on vous ramène au matin, ce ne sont pas les chambres qui manquent. Mais vous ne seriez pas là que pour ma fille. Le domaine devient un petit village.

Le Comte sourit, puis se rappelle d'une chose.

- Je ne doute pas que vous soigneriez les petits bobos au besoin, mais je compte recruter une soigneuse "civile" pour gérer cela. Et de toute manière, les gros soins doivent être gérés au Temple, une personne, voire même deux, ne peut surveiller un patient les jours et les nuits sans discontinuer, n'est-ce pas ?

Le verdict tombe : Dix jours de repos.

- C'est une plaisanterie j'espère...

Il réalise rapidement qu'il l'a dit bien trop sèchement.

- La seule fois où je suis resté plus de deux jours inactif, ma jambe était brisée et je suis resté de longues semaines en soin. Ici, c'est un tiraillement dorsal. Si c'est pour rester assis, ça ne m'intéresse pas. Bon, je renoncerai à la chasse, à l'arc, j'essaie de m'occuper de gestion, de... diplomatie, mais bon, j'ai un fumoir à construire et des réparations à faire quand même, puis les lapins. J'essaierai de ne pas forcer, mais faudra vous lever tôt avant de me mettre au repos

Par contre, Aymeric grimace, car il n'a pas le sentiment d'avoir été compris sur le dernier point, celui du mariage.

- Mère, j'ai conscience qu'une prêtresse est une femme comme une autre et tout aussi épousable qu'une citoyenne lambda ou une noble. Elle est même plus proche de la noble que de la roturière et fait donc un excellent parti. Le souci n'est pas là. Le souci est que mon épouse est portée disparue, et sans doute est-elle morte, depuis le deux mars de cette année, soit bientôt cinq mois. Si son cadavre avait été retrouvé, et brûlé, je serais considéré comme veuf et je pourrais aisément me marier aujourd'hui. Or, sans preuve formelle de son décès, c'est vous, le Clergé, le Temple, qui pouvez décréter que je suis veuf. Vous ne l'avez pas fait, je suis donc toujours marié aux yeux des Trois. J'ignore combien de temps je dois encore attendre avant de pouvoir devenir officiellement veuf et pouvoir me remarier devant les Trois, et j'avoue perdre doucettement patience. Ma question est donc la suivante. Durant ma période de pré-veuvage, ai-je le droit de me renseigner, faire des recherches, établir une liste de potentielles épouses, en sachant que forcément, en tant qu'homme marié devant les Trois, il ne me sera pas permis de leur faire la cour avant que je ne sois officiellement veut.

Aymeric soupire.

- Parce que je n'attendrai pas des mois pour me remarier et à choisir, j'aimerais que ce mariage ci soit un vrai mariage, et pas un contrat commercial. Donc, que la donzelle me plaise et soit plus qu'un porte feuille et un ventre. Ma question est purement logistique, le reste n'expliquait que les raisons qui me pousse à ne plus vouloir faire preuve d'une patience excessive.



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MessageSujet: Re: [Terminé] Passage au Temple d'Usson (PV Aymeric/Celeste)   [Terminé] Passage au Temple d'Usson (PV Aymeric/Celeste) EmptyVen 14 Fév 2020 - 14:44
Le noble est bavard, mais ce qu’il dit est intéressant. Sa vision quant aux Trois, au mariage et à cette naissance née d’une relation hors mariage, sont sensiblement identique à la mienne, bien qu’il ne me soit pas permis d’en parler aussi facilement que lui. Après tout, je ne suis qu’une prêtresse et une soigneuse, je n’ai ni les capacités de juger ni les compétences pour condamner quelqu’un. Et je n’en ai pas l’envie. Tout juste suis-je bonne à entendre les confessions, exercice qui, soit dit en passant, me procure une satisfaction toute particulière. Recevoir les plaintes, les pleurs, les craintes et les rêves, est une félicité dont je ne me lasserais jamais. Pouvoir, par la force des mots, rendre le sourire et apaiser les pleurs, est une bénédiction qu’Anür m’aura sans doute confiée.

Mais l’homme semble aussi avoir des plans et des projets. Aussi désire-t-il obtenir du clergé une prêtresse, éventuellement dotée de la capacité à soigner, qui passerait un ou plusieurs jours sur ses terres de manière régulière, afin d’apporter soutien et bénédiction à ses gens, qui exploitent la terre et vive dans le danger de la Fange, et également, fournir une éducation à sa fille, Alix. D’une demande désintéressée tout à l’heure, plus emprunte d’une recherche d’information qu’autre chose, je me trouve face à une requête, qui nécessite un avis et, sans doute, une décision. Et je dois dire que, outre les attraits physiques dont il dispose, et qui ne tombent ni dans l’oreille d’une sourde ni dans l’œil d’une borgne, ce qu’il propose est intéressant.

C’est un secret pour bien des individus, que ce soit à Marbrume ou au Labret, mais je ne suis pas prêtresse épargnée par les défauts. De tous les péchés qui existent sur cette terre maudite par le fléau de la Fange, la séduction et l’attrait de la chaire est celui qui entame le plus ma foi. Le plaisir de séduire et d’être séduite, le fait de jouer à ce jeu parfois intangible, platonique, ou tout se joue en un regard, un baiser volé, une caresse maquillée, sans que le plaisir soit consommé, est quelque chose de grisant qui, s’il était découvert, provoquerait sans aucun doute ma mort. Aussi, obtenir l’indépendance liée au fait d’être affectée à cette portion du Labret, ou je serais seule maîtresse de mes choix et de mes actions, est très satisfaisante. Et si, en plus, je puis me rendre utile à des gens sincères, pieux, et prêts à travaillement ardemment pour que la vie reprenne un semblant d’existence normal, c’est un acte de dévouement qui, je le crois, et je l’espère, saurait trouver grâce auprès des Trois.
- Plus il y a de soins, plus il faut de personnes pour les prendre en charge, vous avez raison monseigneur. J’omet volontairement son ordre de tout à l’heure de l’appeler seulement monsieur, ou par son nom. Notre relation ici n’est pas assez personnelle pour me permettre une telle familiarité. M’occuper de vos gens, bénir les cultures et les récoltes, apporter la foi, le bonheur et l’espoir sur vos terres, est une mission divine que les Trois vous auront certainement soufflée afin qu’elle soit véritable. J’en serais honorée, de donner ainsi avec abnégation pour assurer à vos gens, le soutien indéfectible du clergé. Je ferais part au prêtre responsable de votre demande et de ma disponibilité, et je suis certaine qu’il autorisera cette mission. Un franc sourire illumine mon visage alors que je me plais à imaginer une vie simple sur ces territoires éloignés des règles du Clergé et… Pas très loin de ce noble attachant et gentil. Sa réponse en revanche, me renvois dans mes souliers avec la douceur d’un mercenaire élancé à l’assaut. Non monseigneur, ce n’est pas une bla…

Il me coupe. Plus doucement cette fois, il explique le pourquoi de la forme et du fond de son message. Je l’avais déjà devinée, mais je le vois encore plus en cet instant. L’homme est un bourreau du travail, et ne connait ni la mesure ni les vacances, à moins d’être blessé sérieusement. Certes, ici, il ne s’agit qu’une contracture, un muscle froissé que quelques jours de repos et d’application de cet onguent à l’odeur forte, saurait soigner sans mal aucun. Incomparable avec les soins d’une fracture. Mais néanmoins destinée à être soignée avec observance et sérieux, afin d’éviter toute complication plus tard. Les articulations sont très importantes pour qui que ce soit, surtout chez quelqu’un travaillant autant de la terre que de la tête. Sans doute devrais-je le lui faire comprendre d’une autre manière.
- Monseigneur, je comprends parfaitement les projets et les envies qui vous tiennent et vous maintiennent au travail, mais vous devez comprendre ceci : il ne faut pas comprendre vitesse et précipitation. Vous connaissez sans doute cet adage, et aussi celui-ci que je vous offre de bon cœur : qui veut aller loin, ménage sa monture. Si cet adage est valable pour un cheval de labour retournant les champs, imaginez combien il peut être vrai pour vous et vos articulations. Que ferez-vous lorsque votre épaule vous fera souffrir par la rupture de ces muscles ? Une fracture, c’est une chose. Une dislocation musculaire, s’en est une autre. Cantonnez-vous au travail administratif et au repos pour quelques jours, et appliquez cet onguent chaque soir en vous couchant. Et vous verrez, cela passera vite.

Une grimace cette fois. Est-ce sans doute mes paroles à propos de la nécessite de se reposer ? Ou autre chose ? Vraisemblablement, il s’agit d’autre chose. Il s’agit de lui, de sa situation matrimoniale auprès du Clergé, et de ses aspirations et de ses désirs. L’homme semble tout à coup bien plus proche de moi qu’il ne l’était jusqu’alors. Il sait sa femme morte, ou du moins, se doute-t-il de sa mort. Il désire se remarier, par amour cette fois et non par intérêt, mais la patience lui fait défaut alors que le Clergé ne reconnait pas la disparition de sa promise. Ainsi fait-il face à ses pulsions et ses envies, contrecarrées par ses obligations et le cadre qui lui est imposé. Je sens poindre en moi l’avis de la femme elle-même torturée et elle-même envieuse, désireuse, et en même temps, l’avis de la religieuse, prédéfini, prédestiné, mais bien moins personnel et incarné d’une véritable envie. Il s’agit plutôt d’un avis fait de textes religieux appris et maîtrisé, plus que d’un véritable avis personnel.
La religieuse lui dirait d’attendre, de croire en la foi du Clergé et en la présence des Trois, sans jamais faillir ni jamais céder à quelconque avis ou quelconque pulsion que ce soit. Qu’il fallait se plier à des règles et à des conduites, et que sans ces règles, les Trois se détourneraient de lui et retireraient toute bénédiction.
Puis il y a la femme, torturée et pleine d’envies qui viennent se heurter aux préceptes et conduites imposés par les textes. Elle aimerait lui dire qu’il n’y a aucun mal à vouloir aimer et être aimer, à vouloir dépasser ces choses afin que triomphe le cœur en lieu et place de la raison. Mais je ne puis le lui dire. Sauf si…
- Monseigneur, permettez moi de parler sincèrement sans jugement de votre part. Je cherche l’accord, l’adhésion du noble à mes propos, plongeant mon regard dans le sien avant de reprendre la parole, consciente que je risquais gros dorénavant. Il y a des règles et des cadres imposés par les Hommes, selon des textes rédigés par des Hommes, et il existe la vérité que chacun connait et que chacun brode au fur et à mesure de ses expériences. Les lois des Trois sont bien différentes de celles des Hommes. Je suis persuadée qu’Anür bénirait votre future relation si celle-ci est d’amour sincère, et que Serus chaufferait votre couche si celle-ci n’accueillait qu’une femme pour une soirée seulement, le temps que les Hommes arrivent à vous octroyer ce que les divinités vous offrent sans remord. J’espère qu’il sait lire entre les lignes, mais dans le doute, une petite reprise s’impose. Autorisez-vous quelques frivolités qui ne nuiraient ni à vous ni à l’autre partie, et plaidez votre cause auprès du Clergé afin qu’enfin il vous accorde la liberté que d’aucun désire ardemment, afin d’aimer sans détour ni limites…
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Aymeric de BeauharnaisComte
Aymeric de Beauharnais



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MessageSujet: Re: [Terminé] Passage au Temple d'Usson (PV Aymeric/Celeste)   [Terminé] Passage au Temple d'Usson (PV Aymeric/Celeste) EmptyDim 23 Fév 2020 - 14:35
- Comte ! Ou Intendant ! Je vous nomme par votre titre, nommez-moi par le mien bon sang. Je ne suis pas monseigneur. De gens qui ne sont pas instruits et font de leur mieux pour parler correctement, je ne prends pas la peine de corriger la chose, mais ici, cela ressemble à de la moquerie et je la trouve particulièrement déplacée. Je n'ai pas de terre, je ne suis pas seigneur. Je suis intendant, et Comte. Pour le reste, deux passages par mois pourraient suffire et une fois que vous aurez l'accord de vos supérieurs, on pourra réfléchir à comment faire pour que ce déplacement se fasse dans les conditions les plus sécurisées possibles. Le cheval ou la carriole et au moins un homme armé. Je m'en voudrais qu'on perde une représentante du clergé juste parce que les gens qui travaillent sur mes terres manquent de temps pour aller au Temple.

Bon, ce point semble régler, en partie. Une prêtresse passera sur les terres Pessan, ça ne sera pas du luxe. Pour la blessure, je sais évidemment qu'elle a raison, que patienter quelques jours permettra d'avoir une meilleure guérison, mais je sais déjà que je ne m'y tiendrai pas. j'économiserai mon bras au possible, mais il est hors de question que je ma cantonne à être assis derrière mon bureau. Je me suis assez senti prisonnier à Marbrume que pour l'être dans le Labret.

- ...!

Oui, parfois, faire silence est une bonne option. Cela fonctionnait bien à la Milice où il avait gagné le surnom de taciturne. Maintenant qu'il fait dans le commerce, notre Comte est obligé de parler, et finalement il trouve ça pas si mal. Il est plutôt franc du collier. Inutile de décevoir la prêtresse en lui faisant comprendre qu'il ne respectera pas ses injonctions, dans le fond, c'est lui que ça regarde. Il guérira quand même s'il n'exagère pas. Il reste jeune et quand on est jeune, on récupère. Les signes de la vieillesse, il ne les ressent pas encore. Et il se sait bourru. Mais quand la Mère Céleste lui demande de l'écouter sans jugement alors que le sujet dévie sur sa situation maritale, il s'attend à un discours qui sort de la norme et sur ce plan, il n'est pas déçu.

- Vous êtes sérieuse ?

Apparemment, elle l'est. Alors Aymeric réfléchit à voix haute.

- La solution la plus évidente sera d'aller dans une maison close. Je ne l'ai jamais fait, même lors de mon temps militaire et je ne vois pas pourquoi cela changerait. Une femme de ma condition, à savoir haute bourgeoisie, clergé ou noblesse... Même si je me montre clair, que j'explique que ça serait hygiénique, je reste convaincu qu'elle voudrait se montrer à la hauteur pour qu'au moment où ma situation se débloquera, ce soit elle que j'épouse. Et je ne vous raconte pas la catastrophe pour elle si j'en épouse une autre...

J'en suis là de mes réflexions quand je lève mon regard vers elle. Elle pourra imaginer sans peine le désarroi d'une maîtresse qui se voit préférer une autre quand les choses deviennent sérieuses.

- Une roturière, à la limite. Je sais qu'il y a des femmes qui ne sont pas contre le fait de partager leur lit avec un homme propre et qui présente bien, j'ai eu des offres en ce sens, par ici aussi, mais sont-elles suffisamment sérieuses ? Une réputation est vite détruite. Resterait une veuve intelligente, j'en connais, mais ce sont des amies et quand le sexe entre en piste, la relation est biaisée et leur amitié m'est importante. La dernière option est une femme mariée qui n'aurait aucun intérêt à en parler, mais la détourner des voies maritales et de ses vœux, si je m'autorise à considérer que je ne suis plus tenu par les miens. J'ai même tendance à penser que si l'homme est cocu, il doit avant tout s'en prendre à lui-même, mais c'est loin d'être évident.

Croyant, je le suis, même si sur le plan de la sexualité j'ai pris des libertés avant le mariage. Ici, ce sont mes voeux qui me bloquent.

- Pour parler franchement, Mère, si je n'étais pas tenu par mes vœux, je suivrais vos recommandations sans trop me poser de questions, parce que la chose est agréable. Mais tant que le Temple ne me libérera pas de mes vœux, je n'en ferai rien. Entre les attitudes qu'on peut avoir du temps du célibat et celles qu'on a une fois mariés, il y a un monde. Et si vous vous posez la question, être marié peut vraiment être agréable, on peut disposer de libertés sympathiques si le conjoint se montre ouvert. C'est le seul plan où je n'avais vraiment rien à reprocher à mon épouse. Mais votre discours, s'il peut convenir pour une personne du peuple, convient moins pour nous. La virginité d'une femme reste quelque chose d'important pour un mariage dans la haute, même si je n'en ferai pas une maladie si ma future ne l'était pas. Cela pourrait poser problème si on découvrait lors de la nuit de noce que la jeune mariée est impure. Et cela posera problème si on sait qu'un noble visite d'autres lits que le lit conjugal. Quelle serait la valeur de ma parole si je ne respecte pas un vœu prononcé dans un Temple, devant les Trois ?

La seule solution viable, c'est que le Temple le déclare veuf.

- Possible que Serus soit plus souple que je ne l'imagine si je vivais l'histoire d'une nuit. Mais pour celle qui partagerait ma couche ? Elle compte aussi, voyez-vous... C'est trop problématique... Dites... tousse vous pourriez... profonde inspiration me préparer de l'onguent pour deux semaines ? S'il faut que je rachète des plantes pour que vous en refabriquiez, ça n'est pas un souci.

Je crains que la suite de la conversation ne devienne trop personnelle, j'ai presqu'eu envie de lui poser des questions. Cela n'est pas mon rôle. Elle est mère, je ne suis plus milicien. Je n'enquête pas. Mais son conseil m'a tellement surpris que je me suis demandé si elle s'autorisait ses "frivolités". Si la réponse était non, je l'aurais mise vraiment mal à l'aise. Si elle avait été "oui", forcément se serait posée la question de savoir si elle s'y autoriserait avec moi, et je préfère éviter. Pour l'heure, je n'ai aucun problème avec le Temple. Détourner une Mère de sa mission, c'est vraiment la dernière connerie à faire.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Passage au Temple d'Usson (PV Aymeric/Celeste)   [Terminé] Passage au Temple d'Usson (PV Aymeric/Celeste) EmptySam 21 Mar 2020 - 14:50
Je n’avais qu’à peine entrevue, à peine effleuré, mais voilà que maintenant, je comprenais aisément à quel point la situation du Noble était plus complexe que ce que les apparences laissaient entrevoir. Déjà, sa petite crise concernant l’appellation apparemment faussée, m’a fait légèrement frémir. Ne m’attendant pas à cette réaction, un léger sursaut manqua de faire tomber le petit plateau que je tenais et qui gardait les différents outils dont j’avais eu besoin pour réaliser l’onguent et le bandage. Et, suite à mes indications, son silence indiqua qu’il entendait mes paroles, mes conseils, mes ordres – sans doute – mais qu’il ne les suivrait décidément pas. Comment puis-je lui en vouloir, moi qui ne suis pas toujours les préceptes des prêtres responsables ? Ce serait hypocrisie que de lui en tenir rigueur.

Il réagit cependant à mes propos, ceux pour lesquels j’avais demandé – sans trop y croire ou en priant énormément – qu’il ne me juge pas. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne m’attendais pas à une telle réaction de sa part. Ainsi semblait-il comprendre, réagir et renchérir à mes propos, critiquant sa situation, ses pensées, ses envies, tout en relativisant et, surtout, en pensant à l’autre partie qu’il pourrait ramener dans sa couche. Le fait de le voir si compliqué, si anxieux tout en étant plein de principes, est réellement passionnant. Je me rend compte que l’homme est à la fois fort, courageux et altruiste, et qu’il mène sa vie selon des principes forts et droits, principes qu’il s’efforce de suivre et de respecter quand bien même ceux-ci pourraient le rendre malheureux. Puis, il revient à quelque chose de beaucoup plus terre à terre, signe psychologique d’une prise de conscience, qu’il était peut-être allé trop loin dans sa réflexion, qu’il se sentait gêné d’une certaine manière, et qu’il essayait de noyer le poisson. Attendant qu’il finisse sa phrase, je me plante devant lui, abaisse mon buste et dépose un baiser sur son front, tout ce qu’il y avait de plus surprenant.
- A défaut de chauffer votre couche, au moins ceci pourra sans doute apaiser votre âme et vous faire vous sentir mieux, intendant. Je retourne à ma table, où, quelques minutes plus tôt, j’avais préparée tout ce qu’il fallait pour les soins du Comte. Dos à lui, je réponds de nouveau : Ne vous inquiétez point. Si vous n’avez pas oublié, je pars m’installer sur vos terres désormais. Vous aurez alors tout ce qu’il faut pour votre onguent, et pour votre repos.

J’avais terminé cette phrase en me retournant vers lui, posant mon séant sur la table, appuyant ma main gauche sur le meuble et ma main droite sur ma hanche, l’air satisfaite et triomphante. Il allait devoir se reposer maintenant, j’y veillerais.
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