Marbrume



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 [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie]

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ZizanieMaître du jeu
Zizanie



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MessageSujet: [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie]   [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie] EmptyVen 6 Mar 2020 - 21:22

Le goulot - Juin 1166

  Un coup pied inquisiteur lancé dans les jambes et la forme inanimée qui gisait parmi les ruines et les déchets de ce cloaque puant qu’était le Goulot n’esquissa pas le moindre mouvement. Seuls grouillaient la vermine et les rats, festoyant de ce que ces humains putrides abandonnaient derrière eux. Le soleil peinait à se lever et un silence de mort régnait sur cette partie de la ville toute proche du Chaudron nouvellement baptisé. De temps à autre un râle rauque et guttural provenant de l’autre côté des murs venait briser la quiétude de ce début de matinée, mais les deux garçons qui se tenaient côte à côte ne s’en émeuvaient pas pour autant, ils savaient que si cette créature avait pu se frayer un chemin jusqu’à eux ils ne seraient déjà plus que deux tas de chairs brisés gisant dans la boue.

    Somme toute une journée tout à fait normale au Goulot. Et dans le reste du monde.

    J”crois qu’il a son compte, prends lui sa botte.”

    Le second garçon, âgé d’à peine douze ans sursauta. C’est que depuis que les morts avaient pris la sale habitude de se relever pour chasser les vivants, leur faire les poches était devenu un jeu dangereux, terriblement dangereux même. Mais d’aussi belles bottes… C’était une occasion qu’il ne pouvait pas manquer. Peut-être qu’il parviendrait à en tirer deux écus et que sa famille pourrait manger correctement pendant quelques jours.

    Attends. On sait jamais, c’est ptetre un fangeux qui fait semblant d’être mort.”

    Un vif éclat de rire l’interrompit tandis qu’il tapa aussi fort qu’il le pouvait dans les jambes de leur victime, qui ne réagit toujours pas.

    Haha! Tu as vu ce qu’ils lui ont fait hier soir? Crois moi, même un fangeux serait mort. Aller tiens lui la jambe.”

    Quelles étaient les chances pour qu’au moment où les deux garçons ne saisissent de la jambe du mort, un rat le juge également assez mort pour être placé au menu du jour, et ne vienne lui grignoter le lobe de l’oreille? Arrachant ce dernier à son coma dans un cri violent et rauque qui lui fit tousser le sang qui s’écoulait toujours de ses dents brisées. À vrai dire tout ou presque était brisé chez lui, de son oeil gauche qui ne s’ouvrirait pas avant plusieurs jours à ses côtés fêlées qui criaient au scandale à chaque inspiration. Tout chez lui n’était que malaise et contusions, sang et crasse.

    Un fangeux!!!”
    Un fangeux!!!”
    Aaahhh!!”

    Celui qui tenait la botte finit de l’arracher en sursautant et la jeta par dessus sa tête avant de détaler comme un lapin, laissant l’homme seul avec sa douleur, trop occupé à vomir du sang sur les rats du coin pour réaliser ce qui venait de se produire. Mais qui était-il? Où se trouvait-il et pourquoi aucun souvenir ne parvenait à passer outre le mur de douleur et nausée qui l’écrasait comme une souris sous la patte d’un chat?

    Tandis que de sombres pensées envahissaient son esprit embrumé, le malheureux tenta de se lever tant bien que mal et trébucha sur ses propres immondices avant de chuter à nouveau dans la boue sale et puante. Quelque part en haut d’une fenêtre, un corbeau observait la scène et hurla de bien sombres présages à l’encontre du malheureux. Qui qu’il fût, il fallait qu’il se sorte rapidement de là, sans quoi les choses risquaient de devenir bien pires.

    “À trop jouer avec ta vie voici que celle-ci te file entre les doigts, tu es fier de toi? Tu sens cette odeur? C’est celle de la mort, de ta mort qui approche, l’entends-tu?”

    Qui…?”

    “Qui es-tu? Comment pourrais-je te le dire? Je suis toi. Regarde, regarde ce que tu t’infliges! Une vie passée à boire et voilà que tu t’entretiens avec ton propre esprit. Ouvre les yeux vermine et sauve ce qui peut encore l’être.”

    Les ténèbres sont comme un aimant, comme une force irrésistible qui l’attire et lui murmure d’abandonner, de rester là et d’attendre une mort qui ne saurait tarder. La voix insiste, se fait plus forte, plus pressante, menaçant de le noyer sous un torrent de souffrance.

    Mais…”

    “OUVRE LES YEUX!!”

    Presque à contrecoeur, l’homme ouvre son unique oeil valide, et la lumière qui pénètre son crâne le terrasse, l’emplit de douleur tandis qu’il chute et vomit derechef, avant de se rouler en boule, en attendant une mort qui finalement, commençait à se faire désirer.

Citation :
Salut à vous deux!

J'ai préféré lancer à deux que d'attendre indéfiniment! Alors voilà! Votre but ici est de découvrir l'identité du personnage incarné par Henry, et de le sortir de la mouise (parce que sinon c'est pas drôle)! Henry tu auras reçu par mp un code à insérer en début de chacun de tes posts durant cette quête, lorsque (et si) vous aurez progressé je t'enverrai le même code mis à jour. Celui-ci récapitule les informations dont vous disposez au sujet de notre inconnu, autant dire que pour l'instant vous n'avez rien!

Petit bonus : celui-ci entend son propre esprit lui conter des horreurs, tu peux tenter de l'interroger au risque de paraître complètement cinglé aux yeux des autres, qui sait, peut-être que ton subconscient détient quelques informations!

En dehors de ça c'est une quête classique, le scénario se déroulera au fur et à mesure de vos actions et tentatives, n'hésitez pas, tentez des choses mêmes dingues, je m'adapterai!

On va partir sur une base d'un post/semaine, ça peut être plus si vous le souhaitez, mais l'irl étant ce qu'il est, je ne m'engage qu'à une réponse par semaine! Je laisse Henry ouvrir le bal, et bon jeu à vous deux!
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Henry Duchemin2
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MessageSujet: Re: [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie]   [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie] EmptySam 7 Mar 2020 - 1:07

Nom : ???

Prénom : ???

Age : ???

Sexe : ???

Rang : ???

Inventaire :

- ???
- ???
- ???
- ???
Confusion totale






Dans quel misérable état tu te trouvais là…

À te voir, tu n’étais qu’un de ces mendiants que l’on molestait pour le plaisir du violent défouloir, déchet humain à peine rescapé des dernières heures que tu eusses vécues, et dont pourtant tu ne te souvenais d’aucun détail. À vrai dire, même les grandes lignes, aussi claires qu’elles pouvaient habituellement paraître, t’apparaissaient en cette heure d’un abstrait affolant ; à l’instant où ta condition s’apparentait à celle d’un paria, rejeté par la vie elle-même, la mémoire te faisait défaut.
Ce n’était pourtant là ta préoccupation première, toi qui gisais toujours au sol, affalé, épuisé, brisé, te fondant presque dans ce décor miséreux si caractéristique de l’endroit où tu te trouvais. Car, chère âme errante, affectée par la désolation de ta récente histoire, cette terre boueuse et salissante sur laquelle tu étais étalée n’était autre que celle du Goulot.

Tu venais d’ouvrir le seul œil qui avait daigné répondre à ton ordre, cette faible volonté que tu essayais de rassembler sous l’impulsion d’une voix étrangère, étrangère mais familière. Déjà réessayais-tu de te lever, alors à quatre pattes tel un chien malade, que les seules formes que tu pus apercevoir furent tes déjections, elles-mêmes mêlées à un vomi presque noirâtre. Le sang souillait ta manière interne, désormais étalée au sol en un amas d’immondices que tu n’essayais plus d’éviter de respirer, l’effort demandé se voyant dans l’instant trop conséquent.
Était-ce réellement une voix que tu venais d’entendre ? Tu en étais pourtant sûr, et l’étais davantage à mesure que tu forçais ce corps en piteux état à se calmer, tentant désespérément d’apporter ordre et logique dans ce moment de faiblesse, de honte, de torture. Sans le sentir, tu vins presque inconsciemment poser une main sur ton œil boursoufflé, celui toujours fermé, et compris rapidement qu’il allait te falloir n’user que de l’autre pour percevoir ce qui désormais t’attendait, la matinée venant seulement d’être entamée.

Prenant garde à ce que tes bras ne faillissent pas, t’écartant douloureusement du tas d’impuretés que tu avais laissé, tu entrepris de lever la tête : tu voulais, semble-t-il, avoir conscience de ton environnement. Sans comprendre qu’il était bien trop tôt pour cela, tu rampas dans la fange gadoueuse jusqu’à atteindre le mur branlant d’une masure délaissée, t’asseyant finalement contre cette paroi froide et poreuse. Tes vêtements semblaient être arrachés, certainement déchiquetés par les coups que tu avais dû recevoir ; n’étais-tu si perdu au point de ne pas comprendre que tu n’avais pu seul t’infliger ce malheur.

La rue – si l’on pouvait la nommer ainsi – était vide, exempte de toute vie : ni homme, ni femme, ni enfant, ni chat. Un chat. Tu t’accrochas soudainement à cette idée, cette vision, une apparence rassurante qui t’épaulait alors, celle d’un petit félin familier et en tout point adorable, quand ton flanc te rappela vivement à la réalité. Tes blessures n’étaient en tout point banales, et tu savais désormais ton corps en passe d’éteindre définitivement toute ardeur en toi.

L’effet d’une gifle occasionnée avec force se fit sentir, et tu tombas sur le côté, ton visage déjà maculé de boue accueillant une nouvelle trace à la couleur écœurante. Pris de panique, tu portas tes mains devant ta tête en vue d’une maigre protection, avant de n’apercevoir que la couleur bleue du ciel matinal : il n’y avait personne, seulement toi et cette joue qui venait de te lancer une subite intimation, elle qui n’avait pu qu’exploser sous les coups que l’on t’avait donnés.
Restant au sol, le regard vide, tu voulus de nouveau te laisser porter par les ténèbres, ne souhaitant que mettre un terme à cette souffrance si aigue que le reste dont tu ne te souvenais aucunement n’importait en rien dans ton jugement. Puis, tu sursautas.

« Lève-toi ! »

Ta respiration se fit plus rapide, plus anxieuse, la tension en toi éveillant tous tes sens, ravivant jusqu’aux plus profondes douleurs. Tu regardas en tous sens, et pourtant, rien ne t’apparut. Tu regardas le ciel en quête d’une réponse, mais rien ne parvint. Alors, tu baissas la tête.
Le son presque inaudible que tu parvins à émettre aurait sonné comme un balbutiement dans l’oreille d’un auditeur quelconque. Ta dentition était imparfaite, quelques dents te manquaient. Il eut alors semblé que ces dents n’étaient pas les seules à te manquer en ce jour.

« S… Suis-je fou ? »

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Clervie de SombreluneMilicienne
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MessageSujet: Re: [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie]   [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie] EmptyJeu 12 Mar 2020 - 12:58
Cela ne faisait même pas deux mois qu'elle était dans la milice et Clervie était au bord de la crise de nerfs les trois quarts du temps. Elle n'avait aucun ami là-bas. Le gros Joseph la martyrisait à chaque entraînement, des salopards lui faisaient des avances déplacées chaque nuit, et en plus, elle héritait toujours des pires corvées. Là en l'occurence, avec l'équipe de bras cassés dans laquelle elle se trouvait, on leur avait demandé de stopper un petit groupe de trafiquants qui faisait leurs affaires dans le goulot. Clervie détestait aller là-bas. Déjà, cela lui rappelait son horrible viol, mais en plus, depuis l'Invasion, les crapules n'étaient plus l'unique problème. Vous pouviez bien tomber sur un fangeux.
Ainsi elle-même ne comprit pas pourquoi elle s'attarda, alors que ses compères étaient entrain de repartir avec un "gus" qu'ils avaient l'intention de "tabasser copieusement" pour lui faire dire où lui et ses complices dissimulaient leurs cargaisons. Sans doute parce qu'elle avait un certain dégoût pour la torture, en dépit de sa haine pour la plupart des Marbrumiens, de son détournement des dieux, coupables de n'avoir rien fait pour éviter l'autodafé à Alaric et Renaud. Et pourtant, elle traînait les pieds. Ce dont ses camarades se moquaient complètement, en tant que femme, elle existait à peine à leurs yeux, ils voulaient rentrer à la caserne, faire leur affaire à ce malheureux et aller dépenser leur solde en boissons et gueuses. Ils se moquaient complètement de la population et ils ne se retournèrent même pas lorsqu'un gémissement de détresse se fit entendre.
Ce fut cela, en réalité, qui stoppa peut-être Clervie. La jeune milicienne, souffrant d'un étrange syndrome depuis son viol, avait remarqué qu'elle avait développé une étrange aptitude, celle d'entendre des sons auxquels d'autres ne prêtaient guère attention. Un cri de douleur, très faible, mais elle l'entendit. Environ quelques pas plus loin. Aussi, elle avança, pataugeant dans la pisse et la merde, et trouva finalement un homme, complètement égaré, un seul oeil valide. Celui-ci brillait de peur. C'était un miracle qu'il fut encore en vie dans cet état. Des flocons de sang séché maculaient la figure tuméfiée, et de la saleté s'y était en plus collée. Il émanait de lui une odeur infecte, un mélange de rouille, de vomi, de merde, de sel et de pisse. Le pauvre malheureux avait dû passer un sale moment, on l'avait visiblement roué de coups, manqué de lui casser le nez. Ses vêtements étaient aux trois quarts déchirés en plus d'être salis. Vraiment, on ne pouvait pas rester insensible à son état.

L'unique oeil se révulsa, Clervie réalisa que l'homme était à nouveau sur le point de collapser. Pas question de le laisser retourner dans le pays des rêves, autrement, il allait sûrement y passer.
Clervie administra alors une gifle retentissante au malheureux. Il fallait absolument qu'il reprît ses esprits, sinon, il était mort. Il réagit à peine, ne faisant que vaciller sur le choc. Le mendiant ne semblait même pas s'aperçevoir de sa présence, il regardait bêtement le ciel, comme s'il espérait une réponse divine. Et bien ! C'était mal parti pour lui, Clervie détestait les bigots.

Lève-toi ! Finis de roupiller, mon garçon ! lui ordonna-t-elle d'un ton glacial.

A quoi bon tenter d'aider cette larve. Il était déjà mort dans son esprit. Mais la jeune femme ne pouvait s'empêcher de ressentir une vague de compassion pour lui. Sans doute parce qu'elle-même, un jour, avait été allongée sur ces pavés crasseux sans personne pour l'aider...
»

Allez mon gars. Lève-toi ! Je vais t'aider, lança Clervie d'un ton brutal.

Lâchant un soupir, elle attrapa l'un des bras du malheureux, et avec un grand effort, parvint à l'aider à se mettre debout. Il était tout faible et tremblant, mais apparement, il n'avait rien de cassé. C'était déjà un progrès. Finalement, au bout d'un moment, elle put le lâcher et il tint debout tout seul, mais toujours égaré. Plongeant ses prunelles obsidienne dans son seul oeil valide, elle demanda avec impatience.

Ton nom ?
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MessageSujet: Re: [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie]   [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie] EmptyVen 20 Mar 2020 - 18:53

Nom : ???

Prénom : ???

Age : ???

Sexe : ???

Rang : ???

Inventaire :

- ???
- ???
- ???
- ???
Confusion totale






Des éclairs fusèrent devant tes yeux, éclairant d’un zébrant trait de lumière tes pupilles dilatées, elles-mêmes explosant sous le coup, bien réel cette fois-ci, qui venait de t’être infligé.
Les formes, tu ne les distinguais qu’à peine ; les odeurs, tu ne les distinguais qu’à peine ; la matière, tu ne la distinguais qu’à peine. Mais le goût, lui, était bien éveillé : tu sentais le sang, la boue, le vomi couler le long de la paroi interne de tes joues, de tes dents, de ta langue, sans que tu ne puisses rien cracher de peur de fêler davantage tes côtes. À cet instant, tu aurais voulu mourir. Mais l’on t’en empêchait.

Un fulgurant son te parvint, sourd, affaibli par tes oreilles blessées ; un bruit soudain et bourdonnant, que tu n’entendis que de très loin, comme s’il avait semblé provenir d’à des kilomètres de là. Pourtant, la jeune fille qui te hurlait dessus, te sommant de te lever, était bel et bien debout devant toi, tout proche, presque collée à toi – trop collée, à en juger par l’absence de lumière qui s’était brusquement déclarée, son corps te privant de tout rayon solaire. Avec elle qui te cachait, toi qui l’observais à peu près, ton seul œil ouvert approximativement orienté vers sa silhouette, tu semblais davantage t’engouffrer dans cet abîme de douleur et d’épouvante, sombrant peu à peu, toujours plus vers l’inconnu.
Pourtant, tu luttais, d’un combat qui te parût durer des heures, des jours, dans l’ultime but de rester en vie, de gagner ta liberté, ton droit à gravir ce puits sans fond. Était-ce son apparition, à elle, qui t’avait procuré ces forces ? Pourtant tremblant, tu te tenais désormais debout, tes jambes frêles arquant en un sens peu commun, ton dos avachi, courbé, comme si ton menton pesait des livres ; elle t’avait aidé à te lever, et ton corps, ayant perdu cette habitude depuis maintenant de nombreuses heures, témoignait d’une faiblesse sans pareil.

Tu fus pris de vertiges tels ceux occasionnés par un puissant coup à la tête, ton œil roulant de lui-même, tes mains cherchant un appui, un pilier sur lequel tu aurais pu reposer, mais rien. Alors, tu te ramassas de justesse, manquant séjourner de nouveau dans la fétide fange proliférant au sol. Elle ne te tenait plus, et te demandait désormais ton nom. Ton nom ? Quel pouvait-il bien être…

« Mon n… nom ? »

À peine le mot prononcé que la bile te revenait en bouche ; tu t’écartas d’un geste maladroit pour expulser toute cette matière malpropre, qui n’était finalement que les conséquences du rejet de ton organisme de la violence qui t’avait été infligée. Selon toute vraisemblance, tu n’allais pas te débarrasser de cet état si rapidement.

« Ils arrivent. Cours. »

Encore cette voix. Tu essuyas douloureusement le liquide verdâtre coulant de ta lèvre, puis redressas la tête tel un rapace à l’affût. Ta nuque craqua, de même que tes omoplates.

« Cours !

- … devons pas rest… ici… Courir ! »

Tu n’avais pas attendu d’avoir émis les seuls maigres sons que tu venais d’essaimer pour démarrer ta lente course, ta jambe droite boitant sans gêne, te lançant maux et douleurs sans vergogne. Tu cherchais une ruelle, une charrue, un quelconque lieu où tu pouvais dissimuler ta personne. La voix que tu entendais était des plus inquiétantes, mais tu lui prêtais une étrange attention, lui faisant indubitablement confiance.

Tu paraissais tel un fou. Pourtant, tu étais bien redevenu lucide. Semblait-il que quelque chose d’autre, de plus inquiétant te tracassait. Mais quoi ?


Résumé des actions:

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MessageSujet: Re: [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie]   [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie] EmptySam 21 Mar 2020 - 16:31
Bon. Le "gus" comme ils disaient dans la milice, avait clairement pris un sacré coup sur la tête. Cela dit, vu comment il était amoché, ce n'était guère étonnant. Par les Trois ! Ca commençait vraiment très mal. Voilà que l'homme manquait de lui vomir dessus, son corps complètement agité de spasmes. Mais il ne rendit qu'un peu de bile verdâtre et malodorante. Au moins, il n'avait pas bu, en déduisit Clervie malgré son dégoût.

- … devons pas rest… ici… Courir ! »

Mais voilà que monsieur se mettait en tête d'aller décamper. Dans son état ! Voyez-vous ça, par les dieux ! Allait-il falloir lui taper de nouveau dessus ? Non, clairement, la jeune femme se dit que si elle optait pour cette solution, elle risquait vraiment de tuer ce pauvre bougre.

Allons donc, mais où vas-tu comme ça ?

Etrangement, elle n'essaya pas de l'arrêter. Elle avait l'impression qu'il avait peut-être une idée derrière la tête, qu'il fallait le laisser faire. Cependant, son attitude ressemblait à celle d'un gars poursuivi par mille fangeux. Que pouvait-il redouter ? De quoi avait-il si peur ? Que ses agresseurs reviennent ? Il n'avait sans doute pas tort et Clervie devait bien avouer qu'elle ne souhaitait pas tomber sur eux. Elle était armée d'une épée et d'une dague, certes, et savait s'en servir, mais elle n'avait que deux mois à son actif dans la milice et ce n'était guère suffisant pour manier l'épée comme un seigneur. Ses camarades conscrits lui infligeaient cruelles défaites aux entraînements tous les jours et elle avait été rouée de coups plusieurs fois. A eux deux contre une bande de canailles, elle ne donnait pas cher de leurs peaux. Aussi valait-il mieux chercher un refuge.

Où veux-tu aller, crénom ?

Peut-être devrais-je l'emmener chez Rosaline. De part son métier, elle ne pose jamais de questions.

Cependant, on était au beau milieu de la matinée et sa vieille amie devait sûrement récupérer d'une nuit de travail agitée. Pas sûre qu'elle ne la remercie de lui amener un homme aux trois quarts "tabassé", qui avait probablement des fréquentations très louches. Et elle n'allait pas le conduire à la caserne, il serait mis aux cachots, voire même abattu directement, vu l'opinion de l'autorité au sujet des allumés. Car clairement, l'homme n'avait plus toute sa tête.
Elle se contenta donc de le suivre, complètement atterrée, ne sachant que faire.


Spoiler:
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MessageSujet: Re: [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie]   [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie] EmptyDim 22 Mar 2020 - 21:37


    “Si tu es fou? Mais comment le saurais-je? Je suis toi, tu es moi. Je suis tout ce qu’il te reste, et crois moi c’est peu, très peu. COURS MAINTENANT! COURS!"

    Pathétique spectacle qu’était cet homme à genoux dans ses propres humeurs, un torrent de bile putride innondait périodiquement la scène et soudain, devant l’air incrédule de la milicienne. Il se mit à courir comme un dément.

    T’es tu seulement demandé au devant de quoi tu courrais? Ce qui te pousse à te conchier dans cette ruelle sordide? Ne vois tu vas que tu as gâché ta vie, que tu as bu jusqu’à en effacer ton propre esprit? Regarde idiot REGARDE! Fouille un peu ta mémoire, il n’y a plus rien à contempler, plus rien à sauver. Tu as oublié jusqu’à ton propre nom.”

    Derrière la haute muraille qui les séparait du Chaudron un hurlement retentit, primitif, guttural. La jeune femme se figea, sachant ce que cela impliquait tandis que lui continuait de courir sans même s’en rendre compte.

    Écoute les hurler, écoute! Derrière ces murs résident le passé le présent et l’avenir, mais tu ne te souviens plus n’est-ce pas, tu as même oublié ÇA?”

Citation :
Fuite éperdue

- Hab de ??? : 8
  7 réussi

    Comment réussit-il à courir ainsi sans trébucher? Impossible à savoir, son instinct prenait le dessus sur ses émotions et le conduisait vers ce qui semblait être un lieu sur.

    Tes bottes! Où compte tu aller sans bottes? As tu bu tant que ça? Pourtant tu semblais…” ATTENTION!!!"

Citation :
Fouille à l’aveugle

- Int de ??? : 10
  11 échec

    Rien dans cette ruelle ne semblait lui inspirer un abri convenable, pourtant cela ne manquait pas, mais les détails de cet environnement semblaient se déliter devant son unique oeil tuméfié. À quelques mètres de là, une percée entre les bâtiments délabrés inondait le sol d’une flaque de lumière incandescente. Impossible d’avancer, le choc serait trop violent. Néanmois les contours d’une autre allée se dessinent, et l’issue est simple : ils ne pouvaient aller qu’à gauche ou à droite, en espérant ne pas tomber sur des locaux ou bien sur ces choses qui hurlent sans que l’homme ne sache de quoi il s’agit.

Citation :
Salut à vous!

Vous voilà coincés! Je ralentis volontairement l'action parce qu'il reste encore à faire dans cette ruelle, mais je vous en dis pas plus! Wink

Et pour ce qui est du nom, c'est quelque chose que vous allez devoir découvrir, ou du moins essayer! Il y a des indices, mais c'est à vous de les trouver! Wink

Bon jeu!


Dernière édition par Zizanie le Mer 8 Avr 2020 - 22:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie]   [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie] EmptyLun 30 Mar 2020 - 14:53

Nom : ???

Prénom : ???

Age : ???

Sexe : ???

Rang : ???

Inventaire :

- ???
- ???
- ???
- ???
Confusion totale






La voix criait davantage, te hurlait dessus, sur toi, le pauvre hère qui voyait son malheur culminer en ce jour, bien au-delà des nuages d’ennuis que le reste de la cité attirait souvent. Tu étais sa victime, son otage, son captif ; rien ne semblait promettre une affliction de courte durée. Étaient-ce les coups, ou l’alcool ? Tu ne réfléchissais pas, tu n’en étais pas capable, mais cette conscience pouvait bien signer la fin de ta solitude, à jamais.

Ton œil larmoyant de douleur aperçut la haute palissade de bois humide, boueuse à sa base, tandis que le hurlement rauque et râpeux des créatures séjournant au Chaudron te parvenait. Tu continuais pourtant ta course, davantage effrayé par le contexte dans lequel tu t’étais réveillé. Peu à peu, tu reprenais conscience, quoique cette voix t’empêchait de clairement penser, de clairement t’exprimer ; voilà qui tu incarnais, un fou lucide, un désespéré courant pourtant vers la salvation. Tu avançais éperdument à la recherche d’un abri, averti de l’arrivée possible de tes agresseurs. Tu boitais, tu avais mal, et tu n’épargnais pas ta jambe bleuie par les meurtrissures. Tu ne fis néanmoins aucun faux pas, selon toute vraisemblance, un exploit qu’aurait pu remarquer la milicienne qui venait de te remettre sur pieds. L’avais-tu remerciée ? L’avais-tu seulement considérée ? Il semblait que tu n’en avais pas la force, perdu que tu étais dans les méandres de ton esprit. À cette heure, seul ton effroi perdurait, unique ombre planant alors.

« Qu’ai-je oublié ? Hein ?! »

Tu hurlas, manquant vomir à nouveau, postillonnant devant toi, ne parvenant à contenir les muscles de ta mâchoire. Une toux sèche et âpre se déclara, et tu fis halte à l’embouchure de la ruelle que tu avais cru remarquer plus tôt. Rien, aucun refuge pour toi, du moins n’en décernais-tu pas. Tu compris que ton arrêt avait déjà trop duré, la voix te le faisant instamment comprendre, et tu repris ta course, aussi effrénée put-elle être, dans la continuité de la voie boueuse sur laquelle tu pataugeais.

Une lueur semblable à ce que tu avais connu des rayons solaires, avant cette mésaventure, barrait l’entrée de l’interstice présent entre les bâtiments devant toi, tous deux de vieilles bicoques abandonnées. À peine t’en approchas-tu que l’éclat renforça tes maux de tête, désormais bien avérés, transformés en une affreuse migraine. La rue se terminait là ; fallait-il choisir. Tu attendais impatiemment une autre intervention de cette voix, cette invisible présence, mais rien ne vint. Allais-tu traverser ? Impossible.

À cet instant, tu ne pensais aux civils, tu ne pensais aux créatures ; tu voulais t’échapper d’ici, quitter ce lieu maintenant hanté par le fantôme de tes erreurs. Seulement, tu avais besoin de tes bottes. Le hurlement de la voix t’avait ramené à elle, t’avait fait retrouver ta concentration. Tu regardas tes pieds, meurtris, puis tu pivotas la tête vers l’arrière, l’air plus inquiet que fatigué, bien que ta mine ne fît aucune distinction. La milicienne était là, mais aucune trace de tes bottes. Tu entrepris de les chercher, rampant parfois même dans la boue, y plongeant tes mains telle la frénétique étrangeté que tu incarnais à cet instant. Où pouvaient-elles bien être ?


Résumé des actions:

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MessageSujet: Re: [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie]   [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie] EmptyJeu 2 Avr 2020 - 11:15
« Qu’ai-je oublié ? Hein ?! »


Le pauvre bougre semblait de plus en plus égaré. Il s'adressait à un interlocuteur invisible, passant devant Clervie comme s'il ne la voyait plus. De l'autre côté de la palissade qui fermait l'accès au chaudron, on pouvait entendre les grognements des fangeux et la jeune femme se dit que vraiment, rester dans les parages était de la folie. Le fou continua de zigzaguer, tantôt revenant sur ses pas, tantôt s'éloignant. Il finit par se remettre à courir, s'arrêta finalement au beau milieu de la ruelle crasseuse. Il finit par regarder ses pieds et se mit à chercher quelque chose par terre. Ses sabots ? Peut-être bien. La jeune milicienne était complètement décontenancée par son attitude. Aussi, elle décida d'inspecter la zone. Elle ne savait pas s'ils allaient trouver les chausses du pauvre hère, mais peut-être restait-il quelque chose qui pourrait lui permettre de savoir de qui il s'agissait. Un indice, au beau milieu de ces pavés crasseux ?

Que nenni !

Là, sous cette fenêtre ?
Point.
Pourtant, un secret instinct soufflait à la jeune femme de ne pas quitter tout de suite les lieux, d'attendre. Alors que c'était pourtant un endroit qu'elle détestait. Pourquoi ne se dépêchait-elle point de partir d'ici, quitte à traîner le malheureux de force ?
Un petit trottinement se fit entendre et la jeune femme eut un frisson de dégoût. Un rat ! Un ignoble petit rat aux yeux luisants, qui lui jeta un regard torve avant de disparaître dans une interstice dans un mur. Non sans avoir proféré un couinement strident et provocateur dans sa direction.
Forcément, ils étaient nombreux dans le quartier et Clervie pouvait suivre du regard une ligne sinueuse formée par leurs excréments. Ces sales bêtes marquaient copieusement leurs territoires.
Et ce fut malheureusement là qu'elle remarqua enfin quelque chose. Au milieu des immondes grains noirs. Un petit objet, qui n'avait rien à voir avec une crotte de rat. Ca brillait en effet un peu trop pour cela.

Par les Trois, mais qu'est-ce que c'est donc ?


Surmontant son dégoût -après tout, elle avait déjà dû faire pire en nettoyant les latrines de la caserne...-, elle ramassa courageusement l'objet encrassé et l'examina.
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MessageSujet: Re: [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie]   [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie] EmptyMer 8 Avr 2020 - 22:27

Citation :
Jet d’observation

- Int de ??? : 10
  3 réussi

    Ce que tu as oublié? Mais tout! Cherche plutôt ce dont tu te souviens tu gagneras du temps.”

    Et le malheureux de se jeter dans la boue à pleines mains sous le regard médusé de la vermine qui grouille au sol tandis que derrière les murailles, les monstres hurlent leur haine des vivants. Parmi la crasse et la merde, les détritus que les gueux jettent sans vergogne aux rats, un objet lui vint soudainement sous la main. Tandis qu’il s’en saisit et l’extirpe de cette vase ignoble, l’objet s’agite brusquement.

Citation :
Jet d’habileté (Ou jet de non-poisse)

- Hab de ??? : 10
  12 échec

    “Vermine!”

    Dans ce qui semble être une pièce de cuir, un rat se tortille, se débat en couinant tout son outrage. Il finit par s’en extirper non sans se jeter violemment sur le premier doigt qui lui passe à portée de la gueule et s’acharne dessus. Serait-ce la rage ou bien ces deux imprudents auraient ils mis le pied dans un territoire qui n’est pas le leur?

    Le rongeur, aussi long qu’un chaton mais maladivement maigre finit par lâcher sa prise et se réfugier dans un amas de détritus en couinant comme un damné.

Citation :
Jet d’endurance

- End de ??? : 8
  4 réussi

    Malgré la violence de la morsure elle n’en reste pas moins superficielle, pourtant la coupure est profonde et saigne abondamment. La propreté des alentours laisse présager le pire.

    Finalement c’est une bonne de cuir à demi déchirée qui émerge de la boue noirâtre, une unique et orpheline bonne gauche.

    Tu comptes repartir sur un seul pied? Si tu veux te sortir de là bougre d’âne, va falloir te secouer un peu plus fort que ça, CHERCHE, PENSE!”

Citation :
Jet d’observation

- Int de Clervie : 8
  5 réussi

    L’amnésique discourt avec lui-même pendant que la milicienne inspecte les lieux, combien y avait-il de rats pour un seul homme en cette cité? Partout l’odeur de pisse de rongeur sautait la gorge et piquait les yeux. Et c’est dans cette crasse qu’elle fit leur première véritable découverte. Une dague sale et émoussée mais pas assez encrassée pour avoir reposé ici plus de quelques heures. Sur son manche recouvert de cuir poli et usé par le temps et les mains qui s’y sont agrippé, une petite fleur de lys est gravée sous la garde, elle aussi passablement effacée.

    L’arme reste de bonne facture, un couteau fait pour survivre et pour durer. Tous les autres détails de l’objet sont noyés sous une épaisse couche de merde de rats et de boue séchée.

    À l’entrée de la ruelle la lumière semble vaciller par instants, mais pourraient-ils vraiment songer à quitter cet endroit pieds nus? Derrière la lumière se dresse tel un mur la façade décrépie d’un bâtiment typique du Goulot, ne reste que deux directions possibles. À droite vers l’Est, et à gauche dans l’obscurité d’une ruelle tout aussi puante que celle où ils se trouvaient actuellement.

    Mais l’heure n’était pas à la fuite, du moins pas encore.

Citation :
Salut à vous!

La voie est presque libre, à vous de voir si vous continuez de fouiller la zone ou bien si vous tentez de forcer le passage!

Bon jeu!
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Henry Duchemin2
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MessageSujet: Re: [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie]   [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie] EmptyMer 15 Avr 2020 - 19:14

Nom : ???

Prénom : ???

Age : ???

Sexe : ???

Rang : ???

Inventaire :

- ???
- ???
- ???
- ???
Confusion totale






En te regardant, contemplant alors tes gestes, ton fol acharnement, l’on pouvait apercevoir un être désespéré. Tu l’étais, à n’en point douter, mais cette folie tenait plus d’un concours de circonstances que d’une réelle pathologie, quelle qu’elle ait pu être.

Après de vigoureuses recherches, tu étais enfin tombé sur un objet à déterrer, tout boueux, visqueux qu’il était. Malheureusement, jouant de malchance, un immense rat – du moins reconnus-tu la créature comme étant un rat – y avait élu domicile. Avant qu’il ne s’élance sur ta main, empreint d’une rage dévastatrice qui faillit te coûter un doigt, tu reconnus ta botte, déchirée, mordillée, en piteux état. Tu manquas de hurler, les dents de l’immonde monstre, aiguisées par le temps et la faim, lacérant la peau déjà bleutée de ta main boursoufflée. Ce qui t’avait empêché de crier, à cet instant, avait indubitablement été la souffrance qui irradiait d’ores-et-déjà dans ton corps tout entier, couvrant alors cette simple touche finale apportée à ton malheur.

Le rat – en faisait-il la corpulence de trois – lâcha finalement prise pour s’évader un peu plus loin, regagnant son putride cloaque. Vous étiez sur leur territoire, et n’étiez dès lors pas les bienvenus… La deuxième phalange de ton index saignait d’un liquide noirâtre, mélange de sang et de terre humide, tandis que tu apercevais, en t’efforçant à cligner de l’œil, les contours d’une blessure bâclée, un morceau de peau déchiré. Tu ne réfléchis néanmoins aux conséquences ; n’en avais-tu ni le goût, ni le temps. Tu devais retrouver cette dernière botte, ou cette voix allait définitivement rompre les derniers restes de ton humanité, à hurler comme elle le faisait. Tu comprenais pourtant, du moins en avais-tu l’intime conviction, qu’elle œuvrait en ton sens, afin que tu recouvres cette mémoire qui te faisait défaut.

« Ce dont je me souviens… murmuras-tu. »

Les seules choses dont tu te souvenais étaient l’emplacement où tu avais ouvert les yeux, et le chemin que tu avais parcouru depuis.

« Oui ! Là-bas ! »

Des gens sains d’esprit se seraient éloignés de toi, mais c’était une milicienne qui t’avait trouvé en premier. Tu la croisas en rebroussant chemin, et aperçus un éclat brillant dans ses mains. Tu ne te remémoras rien, elle ne possédait rien de tel quand elle t’avait découvert, mais tu ne t’arrêtas pas pour autant, et tu continuas à boîter en direction du creux qu’avait marqué ton corps gisant dans la boue. Si la milicienne avait quelque chose à te montrer, tu pensas qu’elle viendrait sans attendre. Avait-elle été sauvage, semblait-elle pourtant encline à t’aider du mieux qu’elle le pouvait.
Alors, tes recherches se poursuivirent : tu n’avais voulu quitter cette ruelle, préférant écouter cette voix qui te torturait, mais en qui tu avais confiance, quand soudain…

« Mais… Pourquoi ai-je des bottes ? Serais-je… noble ? Ou bourgeois ? »

Avec effort, tu essayas de te souvenir. En vain ? Seule la voix pouvait t’aiguiller


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MessageSujet: Re: [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie]   [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie] EmptyMar 21 Avr 2020 - 12:49
Une dague ! Avec une fleur de lys. Rien que ça. Enfin un indice !
Il devait sûrement y avoir beaucoup à dire sur cette arme, et Clervie regretta de ne pas connaître un forgeron ou un coutellier qui pourrait leur dire d'où elle provenait. En attendant, elle la frotta bravement sur la manche de sa tunique, fronçant le nez à cause de l'odeur que la saleté dégageait. Hum, il n'y avait pas qu'aux rats à qui cette ruelle servait de lieu d'aisance. La jeune femme ne voulait même pas savoir qui d'autre avait pu malencontreusement se laisser aller sur l'arme. En même temps, il n'y avait guère que les demeures des nobles et la caserne qui possédait des commodités, la plupart des gens se soulageaient dans un seau qu'ils vidaient dans les égoûts ou même dans la rue sans aucune gêne.
Tandis qu'elle frottait, elle voyait peu à peu d'autres décorations élégantes se dessiner sur le manche. L'arme brilla enfin d'un bel éclat sous le soleil. Pas à dire, un élégant objet, de bonne facture. Si elle appartenait bien au pauvre bougre amnésique, alors Clervie avait un beau mystère sur les bras.
Que pouvait bien faire dans les bas-quartiers un homme de haute naissance ou même un bourgeois ? Voir les putains ? Non. S'il venait d'un milieu aisé, il avait sûrement l'argent pour aller dans un lieu quelque peu "mieux fréquenté", il y avait des courtisanes près de la Hanse.
Restait la possibilité que le gaillard ne fût sûrement pas un honnête homme et peut-être un de ces criminels de la haute couche sociale à la tête d'un trafic. Peut-être l'avait-on attiré dans une embuscade pour se débarrasser de lui à la suite d'une affaire malencontreuse. Dans ce cas, mieux valait peut-être pas qu'il retrouvâsse la mémoire, car alors, il se dirait sûrement que la fouineuse de milicienne devait disparaître.
Cependant, dans cette hypothèse, le misérable était désarmé, alors qu'elle avait une épée, un stylet dans le corsage et maintenant, peut-être sa dague à lui. Aussi se dit-elle qu'elle maîtrisait suffisament la situation. Qui savait ce qui l'attendait ? Si elle démasquait un réseau, ça ferait un bel exploit dont on parlerait dans la milice, et elle subirait peut-être moins de harcèlements et d'humiliations si son sergent reconnaissait sa valeur. Car combien de fois lui avait-on clairement fait comprendre que les femmes dans son genre n'étaient que des ventres sur pattes bonnes à se "faire baiser par tous les orifices" comme disait le Gros Joseph ?
En tous les cas, l'affaire devenait vraiment intéressante ! Aussi s'approcha-t-elle finalement de l'homme, qui paraissait encore un peu perdu. Tiens donc ! Il avait retrouvé... une botte ? Et il cherchait la deuxième. Elle ne devait pas être loin, mais tant pis.

Hé l'ami ! Je viens de trouver ceci. Tu la reconnais ? C'est sûrement tombé de ton ceinturon. Après tout, tu es visiblement assez bien né pour avoir des bottes.

Elle ajouta :

Je suis surprise que ceux qui t'ont fait ton affaire ne l'aient pas emportée. Elle est belle. Mais je ne te la rendrai pas. Car quand tu auras retrouvé la mémoire, qui me dit que tu ne décideras pas de la ré-aiguiser sur mon cou ? La tambouille de la milice est infecte et j'en ai assez de prendre des coups tous les jours, mais j'aime encore à respirer le parfum du pain dans les quartiers commerciaux et profiter du soleil pendant mes quelques moments de calme.

La jeune femme poursuivit :

Car si tu es bel et bien un sang-bleu et que tu traînais dans un bas-quartier, tu as dû t'attirer de sacrés ennuis. Ou tu es une victime collatérale qui a mis son nez où il ne fallait pas... ou tu es un criminel qui s'est attiré la colère de quelqu'un d'encore plus dangereux que lui. Tant que je ne saurai pas laquelle de ces deux possibilités est la bonne...
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MessageSujet: Re: [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie]   [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie] EmptyLun 4 Mai 2020 - 22:09

Nom : ???

Prénom : ???

Age : ???

Sexe : ???

Rang : ???

Inventaire :

- ???
- ???
- ???
- ???
Confusion totale






Dans ta recherche, les propos que tu n’entendais qu’à demi vibraient à tes oreilles, telles les douces insultes, pourtant justifiées – eu égard de ta condition actuelle –, qu’étaient les paroles proférées sans haine par la jeune milicienne. Toi, tu grattais, râclais de tes ongles l’immonde boue au sol, espérant presque vainement dénicher cette ultime botte qui, d’après la voix, t’était réellement nécessaire. En un éclair, ta raison était d’ailleurs réapparue, toi qui avais désormais la certitude de ne pouvoir entreprendre de sortir de ce cloaque sans une protection pour tes pieds, déjà bien meurtris.

Tu ne te résignais à abandonner, préférant, durant ces longues secondes, t’acharner au sol, te relever, courir quelques pas plus loin, puis t’arrêter devant un trou ; encore un. Arriverais-tu enfin à trouver cette botte qui te manquait ? Était-ce la bonne méthode que de revenir sur tes pas, au risque de faire de mauvaises rencontres ? Le rat n’était, selon toi, qu’un avant-goût de ce qui t’attendait ici. Ton doigt brûlait, assurément endolori par l’infecte fange s’insinuant dans la blessure, se mêlant à ton sang, créant par là même un liquide des plus dégoûtants.
Puis, tu t’immobilisas net, te retournant lentement vers la milicienne.

« Crois-tu réellement que je puisse te faire du mal ? Je cherche cette maudit botte ! »

Et tu retournas à la terre, emprunt de cette folie identitaire, paraissant quasi-fou – si tu ne l’étais entièrement – aux nombreux yeux que tu sentais t’épier, ceux des bêtes, ceux des Dieux, avant de t’arrêter de nouveau. Tu te levas d’un bond, grimaças à la douleur éprouvée par ta jambe, et t’approchas bien imprudemment de la jeune femme.

« Donne-m… moi cette dague. Je dois la voir ! Je le dois ! »

Craignant que la voix n’envahisse ton esprit de nouveau, ta raison t’ordonnait d’obtenir l’ensemble des maigres pièces de l’énigme qui t’était imposée ; la dague, quand bien même pouvait-elle appartenir à une toute autre personne, pouvait t’apporter beaucoup. Pour toi, pour ta mémoire.
Tu tendis la main, un éclat d’assurance depuis trop longtemps enfouie dans ton regard, émis par un œil larmoyant. Tu étais dans un piteux état… Avais-tu fait peur à celle qui restait à tes côtés, en ce moment-même, tandis que les ténèbres t’envahissaient de minute en minute ?

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MessageSujet: Re: [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie]   [Quête] Sur le fil de l'oubli [Henry, Clervie] EmptyMer 6 Mai 2020 - 12:19
« Donne-m… moi cette dague. Je dois la voir ! Je le dois ! »

Le ton du pouilleux était pressant, il s'était tourné vers elle avec une étonnante rapidité. Clervie, terrifiée, tira sa lame et la pointa droit sur la gorge de l'homme.

Ne m'approche pas ! Ne bouge pas d'un cil si tu ne veux pas que je prenne ta misérable vie, espèce d'idiot ! Croire que tu pourrais me faire du mal, oui, sans peine ! On ne sait jamais après tout, ce qui va passer par la tête d'un homme ! Je ne suis que trop payée pour le savoir ! Surtout que tu sembles bien tenir sur tes jambes, maintenant !

Néanmoins, l'oeil larmoyant du gueux continuait de lui faire pitié. Mais Clervie ne pouvait prévoir ce qui se passerait si le fait de toucher la dague qu'elle venait de ramasser lui ferait retrouver la mémoire. Elle avait déjà vu des gens devenir de véritables fous furieux après un choc. Et ne faire confiance à personne avait été une règle d'or, après avoir rejoint la milice. Sans rengainer sa lame, elle jeta donc l'objet aux pieds du bougre.

Voilà ! Examine à ta guise. Au moindre geste suspect, je te pourfends et je te laisse te vider de ton sang sur les pavés, les rats se chargeront de ton cadavre ! Compris ?

Sa voix était dure, ses yeux noirs lançaient des flammes furieuses alors qu'elle articulait ces paroles. Dame Corbac, l'avait-on surnommée, Dame Corbac était-elle. La douce adolescente qui avait vécu sur l'esplanade était morte, remplacée par cette femme à l'aura ténébreuse et rongée par la haine et la méfiance. Combien de fois ces derniers mois avait-elle manqué de se faire violer ou massacrer ? Depuis combien de temps n'avait-elle pas pu passer une vraie bonne nuit de sommeil, sans devoir toujours surveiller ses arrières, la peur au ventre, craindre de ne pas revoir l'aube ? Elle était assez forte pour aider les autres lorsqu'elle le voulait, mais en même temps, jamais assez forte pour s'aider elle-même. Et c'était bien là ce qui l'inquiétait le plus, car elle savait qu'elle n'aurait jamais plus d'amis ni de famille.
Maintenant, au bougre de se révéler et elle espéra que toucher le poignard l'y conduirait. Qui était-il ? Un malheureux aussi perdu qu'elle ? Ou une vile crapule qu'elle eût mieux fait de laisser crever là ?
La question attendait une réponse, et au plus vite.

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