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 Jardin d'enfer | pv. Irène

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Faustine MontenoirPrêtresse de Serus
Faustine Montenoir



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MessageSujet: Jardin d'enfer | pv. Irène   Jardin d'enfer | pv. Irène EmptyDim 22 Mar 2020 - 15:37
2 octobre 1166


La grisaille de l’après-midi glisse sur le pavage, serpente entre les buissons, avorte les bourgeons. Elle ternit les couleurs des pétales qui, un à un, chutent au pied de leur tige. Nature mourante ; l’automne se fane et l’hiver s’en vient.

Quatre silhouettes féminines retiennent le col de leurs houppelandes d’une main ferme, pressant le pas derrière une cinquième, plus spectrale, plus longiligne. Plus altière, aussi. La plastique d’un insecte et le visage face au vent. Elle masque son hébétude face à la beauté du jardin de Valis, sa sophistication, son architecture encore visible malgré la déliquescence du temps présent. Ses poings nus se serrent quelque peu. Il y a comme une indécence à afficher un tel éden, bien à l’abri dans la haute ville. Même le Temple ne saurait y prétendre. Faustine sait la propriétaire pieuse, et ne l’a jamais vue rechigner à donner de sa bonne volonté pour aider le clergé ; peut-être pourra-t-elle leur offrir le fruit de son jardin ?

De cette sangbleu à la curieuse chevelure argentée, Faustine ne connaît que les bons mots. De son passif ou de son blason, elle ignore tout. Une jeune veuve, comme tant d'autres, qui a trouvé refuge dans la maison des Trois, et lui prête en échange ses talents d'artiste. De quoi capter son intérêt... La prêtresse s’arrête, puis se tourne vers les quatre novices.

« La comtesse de Valis s’est montrée généreuse en nous donnant accès à son jardin, aussi je vous demande de faire attention. Ne touchez à rien et ne marchez pas en dehors du chemin. Nous sommes en observation. »

Ses protégées hochent la tête, rabattant leur capuchon. Elles ont toutes entre quatorze et seize ans, le corps creusé par la famine. Trop petites et pas assez formées pour leur âge. Comme si l’on avait étiré leurs corps infantiles pour qu’elles puissent porter l’habit des femmes. Agnès, la plus âgée, a des cheveux d’un roux sombre, aux reflets bruns, le visage rongé par les taches de rousseur ; viennent ensuite deux sœurs aux yeux noirs et aux mèches blondes, Helga et Marthe ; et enfin Jehanne, la plus petite, les cheveux noirs commencent à tomber. Aucune n’a l’air vraiment enchantée d’avoir un tel mentor ; et Faustine elle-même aurait préféré ne pas se trouver là. Elle regrette déjà le caveau de ses recherches. Pourtant, elle sait que former de nouvelles soignantes est capital pour le Temple, pour le Morguestanc. C’est pourquoi elle n’a guère bronché face à la proposition de la jeune veuve, conjointe aux ordres de sa hiérarchie. Ses obsessions attendront. Sa voix s’élève à nouveau :

« En tant que futures soigneuses, vous devrez être vigilantes toute votre vie durant, afin de ne pas manquer d’ingrédients le jour où l’urgence se présentera. »

Et urgence, il y aura : sa vie en est remplie. Ses prunelles d’acier fixent tour à tour les apprenties, qui peinent à ne pas baisser les yeux. Seule Jehanne y parvient le mieux, et Faustine devine que l’infante a assez vécu pour supporter le duel. La prêtresse poursuit :

« Bien. Regardez autour de vous. Vous pouvez voir d’ici une plante qui sera très utile l’hiver venu, pour guérir les rhumes et toux qui surviendront inévitablement. »

Et tandis que les novices cherchent du regard la solution à son énigme, la cheffe de file fixe la porte d’entrée de la demeure d’Irène de Valis. Viendra-t-elle ?


Dernière édition par Faustine Montenoir le Dim 3 Mai 2020 - 0:59, édité 1 fois
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Irène de ValisComtesse & Modératrice
Irène de Valis



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MessageSujet: Re: Jardin d'enfer | pv. Irène   Jardin d'enfer | pv. Irène EmptyDim 22 Mar 2020 - 17:16
Debout devant sa fenêtre, vêtue d’une robe ample d’un noir profond dégageant à ses mouvements de léger reflets bleuté. D’une coupe assez ordinaire bien qu’élégante sur le bas. Elle se montrait plus excentrique sur le haut. Bustière, laissant un beau décolleté se dévoiler, une lanière de tissus venait derrière sa nuque pour la maintenir en place en laissant ses épaules entièrement nues. Le tissu reprenait ensuite sur son bras, le moulant comme un gant sur toutes sa longueur jusqu’à sa paume tout en coupé pour laisser ses doigts à l’air libre. Elle portait pour tout bijoux son pendentif bleu, et sa coiffure était un chignon presque simple maintenu par une broche d’argent, une longue mèche tombait de chaque coté de son visage presque jusqu’à sa poitrine.
Comme toujours, plus par obligation que par volonté, elle portait le ruban sombre de son mari autour de son poigner gauche en signe de son veuvage en cours. Chaque jour elle se demandait si elle ne devrait pas le brûler. Chaque jour elle s’y refusait pour les apparences.

Ses yeux d’un bleu glace observait avec une certaine intensité le petit groupe qui remontait ses jardins d’un pas lent. Des jeunes femmes, presque des enfants pour la plupart. Rien de notable pour la plupart, oubliable même, identique à peu de chose près à n’importe quel groupe de jeunes prêtresses qu’elle avait vu passer chez elle ces derniers temps. Elle put tout de même noter la présence d’une rousse parmi elles, chose notable au sein du clergé qui avait brûlé plus d’une innocente pour cette simple caractéristique physique. Mais à vrai dire elle avait, aujourd’hui, assez peu d’intérêt pour les élèves, car ce qui retenait son attention était celle qui dirigeait le groupe quelque pas devant lui.

Son visage semblant taillé au couteau dans une pierre froide, elle renforçait encore cette impression par un maquillage sombre et acéré qui donnait à son regard une intensité presque inquiétante. Son regard azur pourrait presque ressemblait à celui de la comtesse. Mais là où le bleu de la comtesse appelle selon son entourage à la sensation d’une chute dans un ciel infini. Celui de la prêtresse donne plus l’impression de vous percer de par en part. Ses cheveux noir corbeau donne plus encore d’intensité aux angles de son visage pâle. D’une certaine façon, et même si elle porte son âge et son vécu, cette femme dégage une réelle beauté froide. Bien plus intrigante qu’effrayante, contrairement à la manière qu’on lui a décrite. Comme faire face à une grotte au fond d’un bois sombre. Pleine de mystère et d’une menace ambiante. Elle lui rappelait un peu une Dahlie Prämie, une des fleurs de son jardin. Froide et tranchante, malgré sa beauté, ou peut-être à son origine.

Il était agréable de jauger un ennemi potentiel dans un territoire qui n’était pas dans son propre territoire. Contrairement à la jeune Clervie, cette femme n’était pas une menace directe pour elle, mais pour la cause. Ses recherches, presque secrète, avaient fait grand bruit dans son groupe. Pour sa part Irène ne craignait pas outre mesure leur aboutissement, la royauté mettrait surement des années à appliquer une découverte réelle contre la fange. Et si vraiment la trinité était à l’origine de celle-ci, aucun traitement médical n’était possible.
En somme, si jamais ces recherches aboutissaient, alors la cause elle-même n’avait pas de sens. Sa disparition n’était alors pas un problème. Les motivations d’Irène n’avaient pas besoin de la croyance pour rester forte, et cela plus encore avec le temps qui passait.

Pourtant elle avait accepté de porter son attention sur elle lorsque l’épurateur l’avait proposé. Pas tant pour la réussite de sa recherche, que pour les trouvailles qu’elle ferait sans doute pendant le procédé. Et plus personnellement car le cas de la prêtresse l’intrigué par son histoire. Après tout, elle était désormais la veuve d’un de coupable de l’introduction de la fange dans la cité. Un héros dans son groupe, un damné pour la population, un simple idiot pour la comtesse. Malgré le flamboyant prestige de son plan, du moins en apparence, Irène avait tout de suite conclu qu’il était voué à l’échec. Si profiter d’un événement était une bonne idée pour l’assaut. Choisir celui où tous hommes ou femmes suffisamment orgueilleux de la cité serait armé pour participer au tournoi, cela était un non-sens. Et on lui avait interdit de mettre ses propres atouts dans la partie ce jour là pour garantir le succès de l’opération. Un choix qu’elle avait toujours du mal à s’expliquer.

Alors dans ses jardins évoluait une femme qui se battait contre la fange, veuve d’un mari qui avait failli la faire vaincre l’humanité. Une personne terriblement intéressante. Ajouté à cela un des esprits les plus brillants et ouvert du temple en matière de progrès scientifique. Du sucre pour l’abeille qu’elle était en somme.
Pour le moment, la découverte visuelle n’enlevait rien à sa curiosité, au contraire. La femme devait d’ailleurs en éprouvait une certaine aussi, car son regard semblait se porter fréquemment sur l’entrée de la demeure. Voulait-elle aussi jaugée sa personne ? Après tout, elle n’avait pas fait secret au sein du temple de l’envie de la voir donner cours ici.
Et bien… ne serait-il pas dommage de la décevoir ? La comtesse sourit, lissa un ourlet de sa robe et descendit. Elle gagna les jardins, les mains croisées devant elle sagement, mais le regard haut. Elle se dirigea d’un pas tranquille mais évident vers le petit groupe, s’attirant de nombreux coups d’œil des apprenties.

Mes dames, soyez les bienvenues ! » les salua-t-elle d’un hochement de tête en les contournant pour s’approcher de la dénommée Faustine.

Mêlant une révérence féminine et masculine, elle étira d’une main le coté de sa robe en pliant un genou tandis que l’autre soulevait celle de la prêtresse pour l’effleurer des ses lèvres dans un baise main. Le tout fut gracieux et naturel, sans pour autant manquer de faire rosir les joues des jeunes élèves par son audace.
La main qu’elle avait pu observer une longue seconde était à l’image de sa propriétaire, belle dans son efficacité mystérieuse, fragile dans sa construction. Une main qui écrivait et se coupait souvent. Faustine gagna quelques points dans l’estime de la comtesse qui passait se propre nuit et journées à user ses mains et ses yeux pour noircir du papier.
Elle se redressa en libérant les doigts fins, les laissant glisser sur les siens plutôt que simplement retomber.

Prêtresse Montenoir, je suis la comtesse Irène de Valis, auriez-vous l’amabilité de me laisser assister à la leçon parmi vos étudiantes ? Je suis curieuse d’entendre ce qu’une experte aura à dire sur mon jardin. »
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Faustine MontenoirPrêtresse de Serus
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MessageSujet: Re: Jardin d'enfer | pv. Irène   Jardin d'enfer | pv. Irène EmptyDim 3 Mai 2020 - 2:37
Son visage sévère se tourne tel celui d’une chouette vers la maîtresse des lieux. Derrière elle, ses oisillons encapuchonnés suivent le mouvement. Son regard s’arrête. Madame de Valis est connue pour le faste ponctué d’excentricité de ses tenues. Son groupe a l’air bien fade à côté de la somptueuse comtesse. Faustine en viendrait presque à frissonner devant les épaules dénudées de la jeune femme, bravant la grisaille, celle qui se mêle à sa curieuse chevelure relevée sur sa nuque de cygne.

Mais la prêtresse est figée de surprise par le geste audacieux de son hôtesse. Perplexe, elle cligne des yeux devant cette nymphe aux manières de gentilhomme. La soie de ses lèvres effleurant le dos de sa main lui serre le myocarde. L’étreinte fugace ne dure qu’un instant, et elle laisse flotter un silence, avant de reprendre contenance. Elle hoche la tête en signe de respect, les prunelles brillantes. Voilà qu’elle voudrait se joindre à sa troupe ; voudrait-elle les surveiller, ou bien ne serait-ce que simple curiosité ?

« Que les Trois éclairent votre chemin, comtesse de Valis. Votre hospitalité et votre générosité nous honorent. », répond-elle d’une voix suave.

Ses suivantes opinent derechef, s’inclinant devant la noble dans un froissement d’étoffes. La prêtresse poursuit, désignant de sa main gracile une place invisible à leur côté.

« Bien entendu. Vous êtes la bienvenue ; une tête de plus n’est jamais de trop. »


Elle adresse un regard entendu aux novices pour qu’elles s’adonnent enfin à l’exercice. Sa propre enfance se ramène à elle quand son regard trébuche sur la silhouette de la plus jeune, Jehanne, celle dont les mèches tombent en paquets noueux sur la robe. Un esprit déjà vif, bien que puéril. Sans doute pas le plus brillant, mais assez prometteur pour façonner une bonne soigneuse. Elle pince les lèvres en observant ses autres apprenties, un peu plus grandes. À leur âge, Faustine portait déjà au poignet le ruban marital. Voilà une plaie qu’aucun guérisseur ne saurait refermer, tant elle est profonde. Elle soupire, concentrée sur la surveillance de ses cadettes. Les voyant chercher sans trouver et fixer des bourgeons morts au hasard, elle lance d’un ton doux-amer :

« J’ai dit de regarder autour de vous. Pas vos pieds. »

Et tandis que les jeunes filles lèvent le museau de concert, elle lance une œillade à la comtesse, et abaisse sa voix, lui faisant goûter à elle aussi l’âcre miel de son verbe :

« Si vous avez déjà trouvé, je vous demanderais de ne pas leur souffler la réponse. Elles doivent trouver seules. »


Elle est interrompue par la plus petite, qui pointe son doigt en direction du muret. Les commissures de ses lèvres s’élèvent légèrement. Faustine s’approche de la môme qui recommence à babiller à son arrivée.

« Le lierre, Mère Faustine ! Le lierre grimpant !
— C’est cela. Approchons-nous. »

Cheffe de meute, elle guide le groupe jusqu’au rempart où s’étirent des lianes feuillues.

« Alors ? Qui peut me décrire les bienfaits de cette plante ?

— En décoction, elle est efficace pour lutter lorsque l’on prend froid, ou pour soulager la toux., décrit Agnès, la plus âgée.
— Et… ?

L’aînée balbutie, avant de laisser la place à l’une des jumelles.

— On peut aussi l’utiliser en cataplasme pour aider les plaies à cicatriser.
— Bien. Vous devrez vous rappeler de tout cela sans faute. On ne vous le répète jamais assez, mais une erreur de jugement est fatale dans la plupart des cas. À la fin de votre formation, vous devrez avoir mémorisé les propriétés d’une cinquantaine de plantes sans jamais vous tromper. »

Les apprenties déglutissent devant l’ampleur de la tâche. D’une volte-face élégante, Faustine s’adresse à la plus noble de ses suivantes. Son regard bleu plonge dans celui de la comtesse de Valis, d’un azur moins agressif.

« Puisque vous nous faites l’honneur de votre présence, je vous invite à poser des questions à mes élèves sur une plante de votre jardin. Vous avez carte blanche. »
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Irène de ValisComtesse & Modératrice
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MessageSujet: Re: Jardin d'enfer | pv. Irène   Jardin d'enfer | pv. Irène EmptyLun 4 Mai 2020 - 12:53
La voix est chaude, douce, presque caressante dans l’oreille de la comtesse, très différente de ce qu’elle aurait crût entendre venir de cette beauté si particulière et glaciale. Même si la formule en elle-même ne l’atteint que très peu, un classique du temple. Elle se demande si elle a toujours ce ton. La comtesse prend la place qu’on lui désigne sans faire mine de se faire remarquer ou différencier des apprenties. Même si dans ce décors sa tenue tranche complètement avec la simplicité des toges des jeunes filles autour d’elle. Bien sûr elle attire les regards et sourit avec malice aux jeunes curieuses avant de leur indiquer d’un mouvement de tête léger de se remettre à chercher leur réponse. Son propre regard est magnétisé par l’enseignante qui reprend d’ailleurs ses élèves avec une voix plus autoritaires, plus comme elle se l’était imaginée. Mais elle aime l’idée que cette Faustine ait plus d’une facette, cela lui donne envie de les découvrir.

Elle ne cache aucunement son intérêt d’ailleurs, répondant à sa demande d’un hochement qu’elle restera muette sans cesser de la fixer. Elle a bien entendu la réponse, elle connait son jardin sur le bout des doigts, et pourrait sans aucun doute si déplacer les yeux fermés. Il a été très important pour elle d’apprendre à connaître les particularités de chaque plante, afin de s’approprier plus encore cet endroit qui était à la fois refuge et prison. Elle semble à son aise dans le rôle de l’enseignant, ni trop impatiente, ni trop coulante, elle parvient à obtenir des filles des réponses précises sans pour autant leur facilité la tâche pour étaler ses propres connaissances.
Une cinquantaine de plante à savoir énumérer ainsi. Elles avaient du travail devant elle, pourtant cela représentait une infime partie de la flore accessible. Rien que son jardin possédait plus de variété. Mais le temple devait se contenter de ce qui serait facilement accessible et reconnaissable par tout ses membres.

La belle créature au regard froid l’invita à participer cette fois, et Irène s’y prêta volontiers. Elle prit la tête du petit groupe en glissant sur le sol tel un spectre, ses pas invisible sous le tissu. Elle se tapota gracilement le menton comme pour réfléchir, même si en réalité elle avait déjà une bonne idée des candidates. Elles arrivaient devant justement. Elle tournoya sur elle-même pour faire face aux éléves.

Alors mes dames ! »

Les jeunes filles rougirent et gonflèrent d’estime à l’idée d’être désignée comme dame par une noble. Irène laissa faire et poursuivit en faisant mine de n’avoir rien vu. Elle indiqua des plantes à longue tige dont toute la partie haute était couverte de fleurs pendantes dont la forme concave rappelait quelque peu la forme d’un casque, à ceci prêt qu’elles étaient d’un bleu violet très intense.

Que pouvait vous me dire sur l’aconit napel ? »

Les étudiantes se concertèrent du regard avant que leurs jeunes esprits se mettent à fouiller leur mémoire. Irène glissa un regard vers Faustine, curieuse de voir ce qu’elle pensait de ce choix particulier. La plus jeune finie par tenter sa chance.

Elle aide contre….. La fièvre ? » tente-t-elle son regard passant de la noble à la prêtresse sans savoir de qui elle voulait le plus l’approbation à cet instant.

La comtesse hocha la tête et fit rouler sa main dans l’air pour l’encourager à poursuivre. Mais visiblement elle ne trouvait pas la suite. Heureusement pour elle, une des jumelles reprit le flambeau, ses propres souvenirs semble-t-il réveiller par ce premier indice.

Les douleurs ! Les douleurs aussi dans les nerfs ! » Lança-t-elle à la cantonnade, s’attirant un regard de son enseignante qui lui fit reprendre un peu de contrôle. Irène baissa pour faire face à la plante, et en caresser un pétale du bout de ses doigts fins.

c’est tout ? » Demanda-t-elle.

Visiblement c’est tout ce qu’elles connaissaient. La prêtresse, elle, semblait voir où elle en venait. Surement plus au fait des effet des doses trop forte. Un douloureux souvenir pour le temple.

A l’époque, lorsque que le prêtre qui a trouvé les bienfait de cette plante a partagé sa découverte, les morts par convulsion ont connu une telle croissance que l’on a cru au début d’une pandémie dans le duché voisin. Car voyez-vous, à plus de deux grammes de concentration dans un breuvage, l’aconit napel devient parfaitement mortelle, elle bloque les voies respiratoires. C’est comme se noyer dans l’air. »

Elle huma la fleur avec délectation et se redressa.

Toujours faire attention aux dosages, vos patients vous en seront reconnaissant. »

Elle regagna sa place dans le silence étrange qu’elle avait posée et le cours repris, les jeunes élèves retrouvant vite leur enthousiasme dans le splendide jardin. Elle glissa doucement près de la guide et maitresse du petit groupe et lui parla à voix basse.

J’espère que mon choix n’est pas le plus mauvais ? » Demanda-t-elle avec un sourire chaud qui ne montrait aucun signe de gêne, plutôt un intérêt étrange pour la personne à qui elle le demandait.
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Faustine MontenoirPrêtresse de Serus
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MessageSujet: Re: Jardin d'enfer | pv. Irène   Jardin d'enfer | pv. Irène EmptyVen 2 Oct 2020 - 20:31
HRP:

Ses prunelles ne quittent pas des yeux celle qui se meut en ses lieux comme une vipère en son nid. Faustine croise les mains dans son dos, arquant sa colonne vertébrale, branche sèche sous les couches de tissus. Ses protégées se réunissent autour de la jeune femme comme des insectes attirés par la lumière. Cela se comprend ; Madame de Valis est aussi chatoyante que son invitée est ténébreuse. L’aisance souple, contre la rigidité. Un visage rond, plein de vie, encadré par des cheveux aux couleurs des étoiles. Cela doit changer, sans doute, de la guide aux atours mortuaires, qui le jour levé se terre dans les catacombes. Elle est plaisante, au verbe et à la vue. Elle est tout ce que l’on peut attendre d’une femme de son rang.

Son regard s’arrête sur le capuchon violacé, délicatement pressé par les doigts de la comtesse. Aconit napel. Un choix intéressant. Provocateur, peut-être ? Elle lisse sa cape du bout des doigts, perplexe. Tout clerc accompli connaît les circonstances funestes de sa découverte ; Faustine ne s’étonne guère de l’ignorance de ses pupilles. Leur savoir, bien que laconique, suffit bien pour leur âge. Elle laisse sans mot dire la jeune femme détailler la part sombre de la fleur aux pétales recourbés. Bien qu’Irène de Valis ait déjà aidé au Temple, Faustine n’aurait pas soupçonné une connaissance aussi affûtée. Curieuse nymphette qui, sitôt son laïus achevé, lui laisse à nouveau la place de cheffe de bande.

« Point du tout. C’est un bon choix. »

Elle toise à nouveau ses pupilles et s’éclaircit la gorge :

« Comme cela a été le cas pour l’aconit napel, il arrive que nos découvertes aient de terribles conséquences. Votre curiosité est importante, mais elle doit être mise au service des Trois et de leur Création, pas l’inverse. C’est ainsi que vous éviterez un tel drame. »

Les apprenties dodelinent de la tête.

« Poursuivons. Votre prochaine trouvaille est une fleur que beaucoup de jardiniers considèrent comme une mauvaise herbe. Elle est utile pour soigner les maladies des reins, d’où son nom. »

L’indice fait mouche auprès des jeunes filles, qui prononcent dans un chœur désarticulé le nom du pissenlit.

[…]

La classe dure ainsi quelques dizaines de minutes, ponctuée par les commentaires des deux enseignantes, avant que Faustine n’y coupe court, désireuse de ne pas éprouver son hôte avec le babil de ses apprenties. La prêtresse rassemble les quatre novices à l’entrée du jardin, puis s’adresse à la plus âgée, Agnès :

« Veux-tu bien chaperonner tes camarades et les raccompagner jusqu’au Temple ? Je vais échanger quelques mots avec la comtesse de Valis.
— Bien Mère. Saluez-la bien de notre part !
— Je n’y manquerai pas. À tout à l’heure, soyez prudentes. »

Faustine se retourne et s’approche de la sangbleu ; dans la quasi-obscurité, elle semble glisser comme un fantôme. Elle hoche la tête dans sa direction. Sa voix impavide s’élève :

« Je voulais vous remercier d’avoir donné de votre temps pour nous. Vous n’étiez pas obligée. »

Elle fait une courte pause, avant de poursuivre :

« Je dois avouer que l’étendue de votre savoir m’a surprise. »

Simple curiosité, mêlée d’une méfiance à demi-mot. Cette jeune veuve aurait pu entrer dans les ordres, laissant son jardin et son prestige derrière elle. En d’autres circonstances, sans doute…
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