Marbrume


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 Une Fleur en Cage [PV Victor] [Terminé]

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Flore MaisonfortHerboriste
Flore Maisonfort



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MessageSujet: Une Fleur en Cage [PV Victor] [Terminé]   Une Fleur en Cage [PV Victor] [Terminé] EmptyMer 25 Mar 2020 - 22:47
Marbrume
6 octobre 1166
Matinée

Je n’ai pas oublié le regard de Victor, je n’ai pas oublié ses gestes, ni ses paroles. Absolument tout m’a poursuivie durant cette nuit que j’ai passée dans cette cave, à l’abri des regards et oreilles indiscrets des serviteurs du comte de Rougelac.

La veille, la Muraille ne s’était pas embarrassé de délicatesses. Il m’a transportée sur son épaule, comme on porte un ballot de linge, quittant le joli salon feutré pour prendre des portes dérobées et descendre de nombreuses marches menant au sous-sol. Je suis bâillonnée, pieds et poings liés, mais on ne m’a pas bandé les yeux, je sais donc où je vais, où à tout le moins, je le devine. Je garde le chemin emprunté dans ma mémoire, jusqu’à cette lourde porte qu’il pousse dans un grincement sinistre. Il prend une des torches du couloir pour entrer dans une pièce qui sent terriblement le renfermé, dépose la source de lumière dans un support mural prévu à cet effet et me dépose sans ménagement sur le sol, de la pierre froide et un peu humide. Me recroquevillant, je regarde la pièce, les yeux plissés pour mieux voir.

La cage:

Où que mon regard se pose, je n’y vois que des choses inquiétantes. Des murs sombres et envahis par les toiles d’araignées, des étagères remplies d’objets hétéroclites, des meubles poussiéreux, il y a même ce qui semble être un lit là-bas. Il s’agit sûrement de l’endroit où les domestiques entreposent les objets, fournitures et meubles dont le comte ne veut plus. Un gigantesque débarras. Quoiqu’il en soit, la Muraille est affairé à mettre de l’ordre, à pousser des meubles, à faire de la place, sous mon regard médusé, tandis que ma peau brûle sous les frottements dûs aux liens si serrés que le comte à noué autour de mes poignets et de mes chevilles. Chaque mouvement est douloureux aussi reste-je tranquille dans mon coin, à regarder l’homme de main silencieux faire en sorte que je ne manque « de rien ». Quelle prévenance, j’aurais presque trouvé ceci touchant s’il ne s’agissait en fait, présentement, que d’aménager une cage sombre pour ma personne. Quand tout fut à peu près en ordre, il sortit, me laissant seule, au sol, dans un silence de tombeau.

Le point sur ma situation est vite fait : mon sort est entre les mains d’un homme dépendant de mes soins et de mes services, en quête des informations que je possède. Il peut me garder ici autant qu’il le désire puisque personne ne sait où je suis. Dans ma confiance en ce comte que je croyais au-dessus de tout soupçon, je n’ai pas dit à Irène où je me rendais, pas plus qu’à Jehan. Je fermai les yeux, un sanglot étouffé par le bâillon, en me rappelant le dernier baiser que je lui ai donné ce matin-là, avant de partir. Dans un fol espoir qui m’habite, je me dis que, peut-être, la comtesse d’argent m’a fait suivre, tout comme elle l’a fait avant de me faire enlever, face à la Chope Sucrée. En tout cas, imaginer l’inquiétude de Jehan double mon chagrin et ma peine. Nul doute qu’il deviendrait totalement fou s’il me voyait là, tout de suite, ligotée comme un rôti, les vêtements à moitié arrachés. Dans ma peine, j’avais au moins une consolation : le Comte va se souvenir longtemps de la douleur que je lui ai infligée. J’ai mordu si violemment sa main que j’ai eu le gout de son sang dans ma bouche. Nul doute que la plaie doit, à cette heure, être rouge, peut-être même purulente. Il aura du mal à cacher sa blessure, ça ne fait aucun doute.

La Muraille revient, m’observant du coin de l’œil, avant d’aller déposer des choses sur une table. Une assiette en bois contenant un peu de pain et une pomme, une cruche d’eau et un gobelet de terre cuite. Une chemise intacte. Une bassine pour mes soins personnels. Et d’autres choses que je ne parviens pas encre à distinguer. Il revient alors vers moi et me soulève à nouveau, avant de me pousser sur un tapis et de sortir un long couteau de son fourreau. Il ne dit rien, il se contente de sectionner mes liens, avant de me gratifier d’un sourire mauvais et de poser son index sur sa bouche. La menace est tout à fait claire. Si je veux rester en vie, je ferais mieux de me taire. Il me laisse là, sortant de la pièce sans se retourner avant de verrouiller la porte dans un cliquetis sonore qui se répercute sur les parois. Seule, l’enlève enfin mon bâillon, faisant doucement bouger ma mâchoire endolorie et massant mes poignets cerclés de rouge vif. Les mêmes cercles rouge vif colorent mes chevilles. Je reste là, longtemps, à pleurer en silence, avant que la torche ne montre des signes de faiblesse. Je me dépêche de prendre les quelques bouts de chandelle que je vois là, entreposés dans les affaires apportées par La Muraille, et de les allumer aux dernières flammèches de la torche. Juste à temps. Je dispose les quelques points lumineux ici et là, afin de mieux appréhender mon environnement avant d’aviser là-bas, derrière un rideau déchiré un lit en mauvais état. Le cadre est abîmé, mais il est dans un coin, loin de la porte, ce qui me garantit un minimum d’intimité. Je déposer une petite chandelle sur une étagère toute proche et m’y installe, m’enfonçant dans la couche avant de veiller, les yeux grands ouverts, sur la porte là bas.

J’ignore combien de temps a passé.

Fait-il jour ? Je ne sais pas m’orienter, il n’y a pas de fenêtre, aucun rayon de lumière sous la porte, je suis envahie par les Ténèbres.

Je me levai alors, ôtant ma cape, ma robe en lambeaux et la chemise qui l’était tout autant pour les replier dans un coin et enfiler la chemise apportée par La Muraille. Elle est un peu grande pour moi et tombe sur mes pieds. La Dame à qui elle avait appartenu devait être plus grande, plus robuste que moi et aussi…très riche. Je n’ai jamais porté pareil vêtement, d’une finesse et d’une délicatesse rare, même chez Irène. Il y a des points de dentelle aux manches, il y en a sur le col également, un col maintenu par une fine cordelette de tissu doux et luisant, un tissu que je n’ai jamais vu. Prenant la pomme disposée là, je repris place dans mon lit, recroquevillée dans un coin, avant de mordiller le fruit, l’esprit vide, le cœur en miettes et complètement anéantie. J’avais laissé dans le petit salon feutré tout le mélange d’herbes qu’il me restait, et il y en avait bien assez pour que le Comte s’occupe deux ou trois fois. Tout ce que j’espérais, c’est qu’il ne vienne pas boire cela ici. Vu son attitude de la veille, je ne pouvais pas attendre de sa part la moindre pitié. Il ne me restait plus qu’à prier que tout ceci se termine vite et qu’il s’étouffe avec ses ambitions.


Dernière édition par Flore Maisonfort le Jeu 26 Mar 2020 - 18:01, édité 1 fois
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Une Fleur en Cage [PV Victor] [Terminé]   Une Fleur en Cage [PV Victor] [Terminé] EmptyJeu 26 Mar 2020 - 7:21

Qu'avait-il fait ? Pourquoi n'avait-il fait ? Le Comte de Rougelac voyait ressurgir ses anciens Démons. Il avait sollicité l'herboriste à des fins thérapeutiques, non pas pour faire renaître le monstre qui sommeillait en lui... et pourtant, pourtant... il venait de commettre un acte qui pouvait être lourd de conséquences et qui pouvait l'emporter jusqu'à la déchéance. Mais voilà, les effets des herbes de sa praticienne l'avait amené à dériver à nouveau dans le plus sombre de sa personnalité. La soif de pouvoir l'avait aveuglé, l'avait poussé à prendre Flore pour captive sans réellement réfléchir aux tenants et aboutissants d'un tel acte. Le mondain avait chargé son bras droit en la personne de la Muraille à installé la jeune femme dans les entrailles de son Manoir, là où même sa domesticité n'avait jamais posé le pied. Un lieu obscure, confiné et terriblement angoissant. Cette pièce aménagée dans la cave, derrière un mur dont nul individu mit à part quelques architectes et gens de confiance, n'en connaissait l'existance, était à présent la cage d'une jeune femme qui s'était montrée bien trop bavarde et qui avait éveiller les plus machiavéliques desseins de son geôlier.

Une journée c'était passé sans que le Comte ne daigne s'inquiéter de l'état de sa victime. Reclus dans son office, Victor méditait alors que les effets de la tisane s'étaient estompés. Définitivement seul dans ce Manoir pourtant si vaste et regorgeant de serviteurs, il n'avait demandé à n'être dérangé sous aucun prétexte, seul son complice avait l'autorisation de venir briser sa solitude. Après avoir respecter a la lettre les consignes de son seigneur, l'imposant Desmond de Richemont pénétra l'antre de son employeur, refermant derrière lui la porte avant de s'avancer vers le bureau d'une manufacture exceptionnelle où se tenait Victor presque affable.

- Votre Grandeur, le nécessaire à été fait. Mais si je puis me le permettre, vous ne devriez pas laisser cette situation perdurer.

Victor se massait les tempes, pensif, tiraillé par des émotions contradictoire. La réaction de la Muraille ne l'étonnait pas et le précédent l'avait d'ailleurs conduit à céder un accord avec la milice et l'un de ses sergent, Sydonnie de Rivefiere afin que l'affaire des enfants enlevés puisse être étouffé, et voilà que le Comte reprenait un tel risque.

- Je sais, je sais ! Mais comprends-tu... je ne pouvais pas la laisser me filer entre les doigts. Elle sait tant de chose qui pourrait m'aider dans ma quête du Graal. Je pourrais asservir des Maisons entières grâce à quelques gênants aveux. Mais... à contrario, j'ai définitivement perdu ma praticienne, c'est un fait.

La Muraille prit le temps de réfléchir, une fois n'était pas coutume, avant de reprendre la parole.

- Faites vite. Soutirez lui des aveux, laissez la vous préparer votre remède en grande quantité et ensuite, laissez moi me charger de la faire disparaître. C'est la meilleur solution pour que personne ne puisse vous atteindre.

A ces mots, le Comte de redressa, poings contre son plans de travail. Un sursaut de cœur peut-être ? Une faiblesse d'esprit, il était assurément contre cette perspective.

- NON ! Nous ne lui ferons aucun mal. C'est hors de question. Pas tant qu'elle n'aura essayé de me nuire. Est-ce bien clair.

Son homme de main acquiesça et pourtant il était convaincu de cette nécessité. Si Victor n'entendait pas raison et que Flore se révélerait être une menace, nul doute qu'il s'en chargerait.

- Il s'agit tout autant d'une erreur que d'une opportunité. Il n'était que trop évident de la saisir qui puis est dans mon état. Il releva le menton, toisant son sbir. Je n'ai absolument plus rien à perdre. Ma fortune ira dans les coffres du Roi lorsque je ne serais plus de ce monde, tout mes biens, tout ce que j'ai bâti, alors, plus rien à présent ne me fait peur.

Son regard azur braillait d'une étincelle nouvelle. Avait il fait le deuil de son épouse ? Il semblait que cela soit le cas en parti, résolu à ne pas avoir d'héritier à qui légué le patrimoine de toute une vie. D'un geste de la main, il congédie alors son bras droit et resta cloîtré dans son office une bonne partie de la soirée, regagna sa couche tardivement avec a l'esprit le visage de Flore et cette dernière vision d'elle ligoté dans une position très particulier sur l'un de ses divan.

Le lendemain matin il du se ressoudre a consulter un prêtre pour panser la plaie a son doigt meurtrie de la veille, justifiant la plaie par un motif des plus banal afin de n'eveiller aucun soupçon. Ce ne fut que le lendemain soir, qu'il croisa le chemin de Desmond parti récupérer de quoi nourrir la captive. Le mondain congédia l'homme pour réaliser lui-même cet office. Lorsqu'il descendit à la cave, une certaine tension s'empare de lui avant qu'il ne retrouve une sérénité de circonstance après avoir prit une longue inspiration. Ce fut alors dans une tunique aubergine à brocard argenté qu'il s'immisça dans le passage secret pour ensuite descendre les quelques marches qui menaient à la prison de l'herboriste. D'un pas lent et assuré il gagna ce lieu austère qu'il avait pu cotoyer dans quelques moments sombre de son histoire personnel. Il trouva alors la jeune femme recroquevillée sur la paillasse qui faisait office de lit.

Le confort était spartiate mais bien présent. Tenant un petit plateau de met, il le déposa sur un vase posé à meme le sol avant de fixer la captive dans la chemise qui avait jadis appartenu à son épouse enfin... à ces deux dernières épouses qui l'avait porté successivement.

- Je vous ai ramené de quoi reprendre des forces. Si vous avez besoin de vêtements, faite le moi savoir.

Étrangement, il portait un gant de velours à sa main gauche tandis qu'il approcha seulement de quelques pas avec prudence. Il laissa la jeune femme quelques instants se familiariser avec sa présence, peut-être même s'attendait-il a ce qu'elle lui crache toute sa haine au visage, avant de reprendre la parole d'un voix calme, posé et mesuré bien que le ton lui soit inquisiteur.

- Vous savez ce qu'il vous reste à faire Flore ? Préparez ce nouveau remède en grande quantité et... me révéler vos secrets. Sans quoi... je devrais employer des moyens plus... convainquant pour vous faire parler. Je suis navré de la tournure des événements mais... vous ne m'avez pas laissé le choix. Vous n'auriez pas dû dicter vos conditions et vous n'auriez pas dû me révéler être une sources d'informations sur mes semblables. Je dois a présent tout savoir, comprenez-moi, vous êtes lié à une partie de mon destin à présent.

Alors qu'il ajustait son gant, une légère douleur le fit grimacer avant qu'il ne tourne le dos à la jeune femme non sans garder une attitude vigilant. Il se mit alors à faire quelque pas dans la pièce, caressant du bout des doigts quelques vieux meubles et vestiges d'un temps révolu. Desmond semblait avoir ramené le nécessaire comme il le lui avait demandé.

- Je suis certain que vous souhaitez ardemment retrouver vos proches ma chère... C'est ce qui compte le plus pour vous au monde, préserver ce bonheur naissant dont vous m'avez fait part. Ainsi... dite moi pour commencer qui est votre bienfaiteur ?
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Flore MaisonfortHerboriste
Flore Maisonfort



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MessageSujet: Re: Une Fleur en Cage [PV Victor] [Terminé]   Une Fleur en Cage [PV Victor] [Terminé] EmptyJeu 26 Mar 2020 - 15:25
Un bruit me sortit de ma torpeur recroquevillée. Quelqu’un approche. Et ce n’est pas le pas lent et lourd de La Muraille. Non. Il s’agit d’un pas feutré et posé. J’ignore pourquoi mais j’aurais largement préféré entendre les pas de l’homme de main du comte plutôt que ceux du Comte lui-même qui fait présentement son entrée, vêtu de brocart et d’argent. Instinctivement, je me recroqueville dans un coin, coincée contre le mur et la tête de ce vieux lit, ma pomme à la main, dissimulant mes jambes à sa vue.

J’eus un bref regard pour sa main gantée, pour tous les mets qu’il dépose là, sans que je ne prononce le moindre mot. Un violent malaise me secoue, de le voir m’apporter à manger. J’ai cette affreuse sensation d’être un animal en cage, un animal dont il s’approche, ce qui me terrifie plus que je ne le voudrais. Je ne voulais pas céder à la peur ni à quoi que ce soit d’autre mais…La violence de ses gestes de la veille m’ont hantée toute la nuit, tout autant que ses paroles. Je lui rends son regard, serrant frénétiquement dans ma main la petite pomme que j’avais entamée, comme s’il s’agissait de ma seule défense. Je ne dis pas un mot à son offre de me faire parvenir des vêtements. Je me contentai de jeter un œil à la chemise que je porte pour lui signifier que je n’en veux pas d’autres. A dire vrai, je ne la porte que par nécessité et par pudeur. Ma robe et ma chemise sont fichues, déchirées sur toute leur longueur…Je ne voulais pas me promener dans cet endroit à moitié nue. Autant choisir le moins mauvais parti et porter quelque chose qui lui appartient…Au moins, je n’aurai pas froid.

Il s’éloigne, avant de pérorer de nouveau sur la nécessité de lui préparer son remède, de lui confier tout ce que je sais, de mon influence sur sa destinée. J’ignore totalement de quoi il peut bien parler mais toute mon attention est focalisée sur la nourriture. Cela sent bon. Et je meurs de faim. M’extirpant de ce lit étrange, je pose les pieds au sol, serrant ma pomme à deux mains, le cou tendu vers l’assiette pour mieux voir. Il déambule dans la pièce, en touchant des meubles ici et là. C’est le moment. Je dépose la pomme sur le lit, et m’avance prudemment, gardant mes distances d’avec lui, pour prendre l’assiette contre moi et aller m’asseoir sur une chaise, dévorant mon plat sans me poser de question, et sans répondre aux siennes.

L’apport de nourriture me fait un bien énorme. Repue, je dépose l’assiette au sol, toujours silencieuse, et le regarde me regarder. Une grande confusion envahit tout mon être, tandis que je serre le petit col de dentelle de mon mieux. Cela étant, je ne pus m’empêcher de dire, d’une voix rauque, basse et profonde :

- Je n’ai dicté aucune condition, nous avions un accord, toute la nuance est là. Ne me rejetez pas la faute, vous avez été incapable de vous contrôler. En cinq mots comme en cent : vous avez merdé, Votre Grâce.

Je me lève et me dirige vers mon lit pour m’y asseoir et prendre ma pomme, que je termine de manger sans plus dire quoi que ce soit pendant de longues, d’infinies secondes. Quel idiot. S’il voulait savoir à qui je dois mes bienfaits actuels, il suffisait de me laisser partir et de me faire suivre par son monstre de Muraille. Il l’aurait su de suite. Là, l’idée même que cet homme approche d’Irène me donne à nouveau la nausée. Les imaginer tous les deux en train de tenir une conversation mondaine, lui en sachant que je suis sous leurs pieds et captive, elle en ignorant tout de son manège, me fait vibrer d’une colère terrible. Je croque dans la pomme et murmure, amère :

- Je ne vous dirai rien. Cette personne…L’imaginer en votre présence…m’est aussi insupportable que votre vue en cet instant.

Je me contiens du mieux que je peux mais je ne peux vraiment le cacher au comte : il est heureux que je ne sache pas utiliser d’arme et qu’il n’y en ait point dans cette pièce. Sinon il serait déjà dans l’autre monde à subir mille tourments pour tous ses méfaits. Il y a cependant un point sur lequel je consens à céder.

- Contrairement à vous, je tiendrai ma parole, sur base des échanges que nous avons eu. Vous aurez votre potion. Mais vous n’aurez rien de plus.

Je dépose le petit trognon rongé jusqu’au cœur au sol et ne dis plus un mot. Rester aussi calme et maîtresse de ma peur de cet homme me demande beaucoup d’énergie. Une énergie intense que je sens sur le point de défaillir. J’ose un regard vers sa personne. Comment peut-il seulement espérer ma franche et parfaite collaboration alors qu’il me retient contre ma volonté dans une cave à l’abandon ? Comment peut-il espérer que je trahisse la confiance de toutes ces personnes venues me voir sans craindre que je ne divulgue leurs secrets ? Comment peut-il oser me demander cela ? N’a-t-il donc aucun sens de l’honneur ? Où est passé cet homme si plein de détresse qui est venu en ma chaumière pour demander de l’aide ? Je le regarde, haute silhouette de brocart et d’argent qui ne doute pas de sa toute puissance. Et il a raison de ne pas en douter. Mais…Je ne compte pas lui simplifier la tâche. J’ai juré le silence à toutes ces personnes. Personne, pas même Jehan, n’a jamais su qui a franchi le pas de ma porte. Et ce n’est pas avec ce sinistre individu que je vais rompre ma promesse.

- Allez-vous en. Vous me dégoutez.
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Une Fleur en Cage [PV Victor] [Terminé]   Une Fleur en Cage [PV Victor] [Terminé] EmptyJeu 26 Mar 2020 - 17:00

La présence de Flore dans une position bien plus précaire qu'il ne l'aurait cru, pinça un instant la gorge et le coeur du Comte de Rougelac. La voir ainsi acculée, recroquevillée ne lui procurait pas la moindre once de plaisir. Elle semblait terrifiée à sa simple vision, elle qui pourtant quelques semaines plus tôt l'avait aidé à surmonter un douloureux deuil, le troisième en a peine trois ans pour le sang-bleu qui était destiné à vivre dans la solitude de l'âme et des sentiments.

Victor avait donc tourné le dos à sa captive, conscient qu'elle en profiterait pour récupérer le plateau qu'il venait tout juste de déposer. Un geste instinctif pour une personne qui n'avait pas pu remplir son estomac depuis plus d'une journée déjà. Rougelac n'était nullement novice en interrogatoire, en torture ni même en chantage, seulement cette fois il manquait de volonté pour s'en trouver convainquant. D'autant que la jeune femme, enfin reput, montra les crocs avec une certaine détermination. Les mots de l'herboriste étaient naturellement blessant, comme à chaque fois qu'il se lançait dans un règlement de compte en prenant le rôle du dominant. A dire vrai, il en devenait apres de longues années presque totalement insensible.

Il avait été incapable de se contrôler, incapable d'accepter ses propres fautes et si au fond de lui il savait qu'elle avait totalement raison, le sang-bleu était incapable de s'excuser. C'était quelque chose de plus fort que lui, de la fierté mal placé dirons certains, de l'arrogance affirmeraient d'autres. Quoi qu'il en soit, la situation semblait clair. Malgré le cadre sombre et angoissant de ce lieu, malgré les menaces de son geôlier, la jeune femme semblait déterminée à mourir sans ne rien avouer.

Il acquiesça silencieusement, sobrement d'un hochement de tête, il reçu en pleine figure tout le dégoût que Flore lui vouait. A quoi bon torturer ce frêle etre de chair aux convictions pourtant si pures et honorable. Il détourna une fois de plus le regard de sa captive, levant lentement la tête pour fixer pensivement une alcôve alors que ses méninges s'activaient dans son cerveau à une vitesse folle.

- Cette erreur comme vous le dite m'a peut-être ouvert les yeux et l'esprit.

Sans jamais recroiser son regard, Victor resta un instant interdit de tout mouvement jusqu'à presque bloquer sa respiration pour prendre la mesure d'une décision qui pouvait lui coûter très cher.

- Vos plantes ne font que me voiler la face. Donner l'illusion d'un monde qui serait autrement, me poussant à la faute, aussi évidente soit-elle. Je vais me sevrer de ce maléfice, voilà qui tombe sous le sens.

Il se tourna alors vers l'escalier, enclenchant le mouvement que Flore espérait tant, le voir quitter sa geôle et de fait son abominable vue. Mais avant de gravir les marches, il prononça ces quelques mots, aussi humble que solennel.

- Je vous ferais envoyer une tenue respectable et de quoi vous laver. Demain, je vous rendrais votre liberté et votre... poison. Et si je dois en assumer les conséquences, alors cela mon fardeau. Je ne puis en tout cas vous faire le moindre mal, pas depuis que j'ai recouvré mes esprits. Il y a dans ce malheur, un enseignement que j'ai pu tirer de positif : les maux ne disparaissent jamais et il faut s'y accomoder.

Il commençait à monter plusieurs marches avant de s'arrêter sans un regard en arrière.

- Vous êtes libéré de tout accord, Flore Maisonfort. Puissiez vous profiter pleinement du bonheur qui vous attend derrière ces sinistres murs et oublier mon existence... Comme vous me l'avez justement affirmé, le bien triomphe toujours.

Finalement et contre toute attentes, le Comte révisait ses plans au risque d'être à nouveau viser par une quelconque enquête ou des représailles de la Maison protectrice de l'herboriste. Rougelac n'en avait cure, Rougelac n'avait plus rien à perdre ni à gagner. Le pari était osé, peut-être que Flore tiendrait sous silence cet événement, ou peut-être pas, mais dans l'un ou l'autre de ces cas elle n'aurait que raison.
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MessageSujet: Re: Une Fleur en Cage [PV Victor] [Terminé]   Une Fleur en Cage [PV Victor] [Terminé] Empty
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