Marbrume


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 Du pain contre de loyales oreilles.

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Viper De HallewinBourgeois
Viper De Hallewin



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MessageSujet: Du pain contre de loyales oreilles.   Du pain contre de loyales oreilles. EmptyMer 1 Avr 2020 - 5:48
Ah cette soirée commence à merveille ! Ironise Viper, l’esprit contrarié en marchant dans les rues sales et mal odorantes. Ca pue, ça colle, je n’ai aucune envie d’être là, le soleil se couche dans 2h maximum, je suis dans la merde ! Oui, oui, il faut le dire tel quel, je suis dans la merde jusqu’au cou, tellement même que j’en bois la tasse, je me noie dans la chiasse ; par les Trois que je déteste cet endroit ! Hurlait-il mentalement.

Il était fou de rage. Le voilà au milieu du Goulot, le quartier le plus malfamé de tous les quartiers, et pour couronner le tout, qu’est-ce qu’il devait faire ? Allez voir cette catin de Félissia qui n’arrive pas à me prévenir plus à l’avance qu’il y’a des événements urgents qui se préparent. Non mais je rêve ! ‘Je ne veux voir que Sir de Hallewin’ qu’elle dit aux gamins. S’ils sont à mes services c’est pour faire quelque chose et non pour que je me déplace, moi, en personne, dans ce taudis sans nom !

Il avançait le plus rapidement et discrètement possible au milieu des ruelles sinueuses et visiblement toujours aussi sales. Ses chaussures ne pouvaient s’empêcher de faire du bruit en se posant sur ce sol humide et collant. Raaaaah, et je me sens déjà sale. Et dire qu’il va falloir faire le chemin retour après qu’elle m’ait compté je ne sais quoi. Elle a intérêt d’être d’humeur la dinde, parce qu’il va falloir qu’elle se fasse un peu pardonner après ça. J’ai déjà été clair : qu’elle me prévienne à l’avance si elle a quelque chose, pas 2 heures avant la nuit. Ça ne m’amuse pas de risquer de servir de casse-croûte aux Fangeux.

Et Viper pourrait potentiellement servir d’apéritif assez aisément pour les Fangeux. Aucun homme seul ne peut vaincre ces monstres, ou alors ses chances sont infiniment petites. Mais en ce qui concerne notre homme, elles sont inexistantes, même, pour exact, elles sont négatives.

Il avait sur lui son épée courte, une des seules armes qu’il utilisait, mal, mais qu’il utilisait. Pas très pratique pour du combat dans ces conditions, mais c’était mieux que rien non ? De toute façon, il misait tout sur la discrétion. Il s’était habillé de sombre, une tunique avec une cape à capuche, qu’il avait rabattu sur son crâne cachant le devant de son visage.

Pendant que Viper s’offrait une balade agréable dans ce petit coin de Paradis que représente le Goulot, des gens commencent à se barricader, des gens meurent, des gens pleurent, des gens traquent. Et il s’assure bien que des gens ne le traquent pas justement. Oui, le bourgeois ne sait pas se battre, mais il connaît tout de même plutôt bien les lieux. Il se retourne de façon régulière pour vérifier qu’aucun individu mal attentionné ne le suive. Il se hâte vers le bordel avec un objectif en tête, savoir pourquoi Félissia voulait le voir impérativement et qu’est-ce qu’elle pouvait bien avoir à lui dire. Les femmes sont exténuantes !


Dernière édition par Viper De Hallewin le Jeu 1 Oct 2020 - 15:39, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Du pain contre de loyales oreilles.   Du pain contre de loyales oreilles. EmptyMer 1 Avr 2020 - 15:11
Une glaire à la couleur douteuse, ce fut tout ce qui avait fait tinter son écuelle désespérément vide aujourd’hui. Caela grimaça de dégoût, tout en frottant d’une main tremblante, son ventre rendu douloureux par la faim. Ce n’était pas comme si elle avait vraiment compté sur la générosité de ces bonnes gens du Goulot. Après tout, comme feu son père lui disait toujours : « À mendier chez les mendiants, on ne récolte que des poux ». Un poète, son père.

– Moi j’dis, on l’attend ici et on l’égorge comme un goret, s’exclama d’une voix aussi tonitruante qu’avinée le colosse qui avait, plus tôt, aussi bien visé son écuelle de son crachat. Gros Tom, dis-moi ! À quoi ça sert de le poursuivre dans des ruelles pleines de pisse et de merde quand on peut se le faire ici ?

Un assassina ? Caela se releva légèrement à ces mots, l’oreille bien tendue. C’est fou ce que les gens avaient tendance à palabrer quand ils se sentaient seul. Et elle, accroupis dans la fange, le visage dissimulé par une masse de cheveux sales, et l’air aussi maladif que le chat galeux qui l’accompagnait, pouvait aussi bien être invisible tant elle semblait insignifiante.

– Tu voudrais pas aussi le crier sur tous les toits P’tit Paul, grogna l’un de ses deux comparses tout aussi patibulaires en lui donnant une taloche sur le crâne. Discret, il a dit le patron ! Tu t’serais pas bourré comme un cochon aux putes toi ? Bah ! Rappelez-vous ! Le patron a dit : « Vous l’attrapez dans la l’impasse qui pue la pisse, vous le poignarder avant de lui voler sa bourse, et vous disparaissez ! Pas d’échauffourée, on doit penser à un vol qui aurait mal tourné. C’est qu’avec sa dégaine de bourgeois, on devrait pas le louper le bougre…

Caela se désintéressa de la discussion, toute fascinée qu’elle était à l’idée d’être la première à poser les mains sur le futur cadavre. Les premièrs arrivés s’arrogeaient toujours les meilleures trouvailles. Une simple boucle de ceinture, ou une paire de bottes pouvaient s’échanger contre deux repas au moins. Les Trois savaient à quel point elle avait besoin de se mettre quelque chose sous la dent ! La jeune affamée se releva doucement, sans attirer ne serait-ce qu’un coup d’œil de la part des malandrins encore tout occupé à s’écharper dans leur coin.

Une fois assez loin pour ne plus être vue, elle cessa de faire semblant de boiter, et adopta l’allure affairée d’une gamine des rues. Ses pieds glissaient agréablement dans la fange, et son esprit divaguait, agréablement obnubilé par l’idée d’une miche de pain chaude. Il lui fallait se rendre au plus vite sur la future scène de crime. Assez loin pour ne point être vue, et assez prêt pour prendre à revers tous les autres vautours du Goulot. Ce soir, elle allait faire disparaître ses crampes pour de bon !

Caela ne sut comment elle fit pour se perdre à nouveau aussi profondément dans ses pensées, elle qui avait l’impression d’être si déterminée. Toujours était-il qu’elle se retrouva coincée dans une allée, fonçant droit vers un homme aussi encapuchonné qu’a l’air louche. C’était son futur cadavre, elle en était sûre. Déjà, parce qu’il avait l’air bien trop dégoûté par son environnement, mais aussi que ses vêtements fleuraient bien trop bon le savon, et que seuls les étrangers des beaux quartiers pouvaient se payer des bottes d’aussi belles factures.
Que devait-elle faire ? Continuer son chemin, et le suivre par la suite ? Non. Son futur butin surveillait de trop près ses arrières. Que faire alors ?

– Merde, lâcha-t-elle tout bas en se retournant, prête à prendre ses jambes son cou.




Dernière édition par Caela le Ven 24 Avr 2020 - 14:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Du pain contre de loyales oreilles.   Du pain contre de loyales oreilles. EmptyJeu 2 Avr 2020 - 13:04
Et il avait bien fait d’être attentif, le Viper. Parce qu’il n’était visiblement pas seul dans les alentours. Une petite créature sortie tout droit d’on ne sait où ? Elle a l’air absente. Sûrement qu’elle l’est ! Qui oserait s’approcher de si près d’un homme deux fois plus imposant, en affichant cet air distrait, dans cet endroit tout droit sortie des enfers ?! Il faut être inconscient. Je devrais prendre garde, je ne sais pas quelles sont ses intentions, et elles ne peuvent pas être bonnes. Aucune belle âme ne traîne trop longtemps ici. Pensait-il en regardant la jeune fille qui avançait, en ne prêtant pas encore attention à sa présence. Et cela doit faire longtemps qu’elle est là, elle. Sa peau reluisante le laisse penser, ses habits propres en témoignent, ses cheveux souples et brillants en sont la preuve. Un chat de gouttière comme le Goulot en est rempli. Ironisait le bourgeois.

Avançant d’un pas plus rapide, mais en restant tout de même aussi discret qu’il le pouvait, il gagnait du terrain ; pendant que la petite était occupée à penser à il ne savait quoi au juste, mais certainement pas à sa survie, continuait à avancer dans sa direction. Enfin, la gamine leva les yeux et l’aperçut. Dans son regard, il ne savait quoi changea brusquement. Il crut déceler de la panique, un sursaut. Elle le regardait à présent, elle analysait le peu de peau visible, le sourire crispé de Viper. Puis, d’un coup d’oeil rapide, elle regarda sa tenue, ses bottes collantes.

Il n’attendit pas que la petit prit une décision, il fonça, rapidement et souplement vers elle. Levant bien les pieds pour éviter de tébucher sur un objet laissé là, il la rattrapa.

« Merde » crût-il entendre. . Oui, tu n’es pas dans une bonne posture ma petite. Il ne sert à rien de te retourner. Tu ne t’enfuiras pas. Reste là petit chaton..Pensait-il. Il n’allait pas se laisser intimider par une gamine ! Même s’il savait que les gosses dans son genre ne son pas sans défense, il ne comptait pas la laisser partir. Peut-être qu’elle préparait quelque chose après tout.

« Viens par là petite. Je ne te veux rien.. mais peut-être que toi, tu as tout à gagner. » Lâcha-t-il alors qu’il était bien proche d’elle. Il essaya de la bloquer contre le mur. Je ne peux pas la laisser là, face à moi. Si elle était armée ? Ca serait bien bon ça ! Qu’elle me plante et que je ne puisse rien faire.

« Ne me fais pas perdre mon temps. J’ai à faire, et je n’ai pas encore dinner » Et toi non plus, visiblement.
Pensait-il à la vue de cette pauvre créature. Elle n’était pas épaisse. Et même si elle semblait gaillarde, il pouvait deviner qu’elle ne mangeait pas à sa faim. Ses yeux restaient beaux, analysait-il en s’approchant. Mais elle était sale, une saleté étrangère à Viper. Qu’est-ce que ça pouvait bien faire d’être si peu propre ? Elle mériterait une bonne toilette, plus d’une même.
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MessageSujet: Re: Du pain contre de loyales oreilles.   Du pain contre de loyales oreilles. EmptyJeu 2 Avr 2020 - 15:12
Caela ouvrit grand les yeux en sentant son corps se faire attraper par le bien trop rapide bonhomme. Elle grogna de surprise, mais se laissa entraîner vers le mur le plus proche. Après tout, jamais une gamine à moitié affamée n’aurait pu rivaliser avec un homme dans la force de l’âge. Surtout un bourgeois qui semblait à peine touché par les affres de la famine.

– Viens par là petite. Je ne te veux rien.. mais peut-être que toi, tu as tout à gagner.

Décidément, il semblait déterminé à la coller de près. Parfait ! De si près, il lui serait plus facile de se servir de son coutelas cacher dans les replis de ses habits crasseux. Caela s’insulta mentalement de tous les noms. Quelle nigaude elle avait été de se laisser si facilement repéré. Et par un étranger au Goulot qui plus est !

Il tenta de la bloquer contre un mur gluant, et colla son corps imposant toujours plus étroitement au sien tout en lui grognant de veines parole à l’oreille. S’il ne lui voulait rien, pourquoi s’amusait-il à la plaquer contre les murs. Était-ce une pratique courante chez ceux qui n’avaient plus à se préoccuper de leur survie. Caela sourit à l’idée, avant de secouer la tête d’agacement : il avait raison, il pouvait lui apporter bien des choses. Bien plus que ses camarades miséreux du Goulot. Mais si ses paroles mielleuses la rassuraient, son sourire crispé qui n’atteignait pas ses yeux glacials la rendait extrêmement nerveuse. Il était dangereux.

– Ne me fais pas perdre mon temps. J’ai à faire, et je n’ai pas encore dinner.

À ces mots, son sang se figea dans ses veines. La mention d’un repas avait rappelé à la jeune miséreuse la raison de sa présence en ses lieux. Du temps, il leur en restait très peu à tous les deux avant que les malandrins ne viennent leur faire la peau. Dire qu’elle avait compté sur le cadavre de cet homme aux yeux si étranges pour le lui fournir le sien, de repas. Caela tourna la tête, et avisa les environs, la peur au ventre.

– Ne vous en faites donc pas pour votre souper, grogna-t-elle en essayant se dégager mollement. Ni même
de votre temps. Dans quelques minutes, peut-être, n’en aurez-vous plus jamais à gaspiller !

Se voyant trop bien emprisonnée par cet homme au visage grave et cerné, elle fit un rapide calcul de ce qui pourrait lui rapporter le plus en un minimum de temps. Comme son père le disait e de son vivant « Oublie pas, migraine, la vie y’a pas à dire : y’a rien de plus important. » Un poète, son père. L’esprit rendu retors de la mendiante, se mit à calculer tout ce qu’elle pourrait tirer de cette petite aventure.

– Je sais pas qui vous êtes ni ce que vous fichez dans le Goulot avec vos bottes toutes brillantes et votre épée toute neuve. Mais j’espère que vous savez vous en servir, cracha-t-elle en baissant doucement sa main vers sa hanche d’un air calculateur. Vous avez bien plus à gagner que moi de cette petite rencontre. Relâchez-moi ! Qui sait ? Vous y gagnerez peut-être bien plus que vous ne pourriez jamais m’offrir !
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MessageSujet: Re: Du pain contre de loyales oreilles.   Du pain contre de loyales oreilles. EmptyVen 3 Avr 2020 - 14:01
Quand Viper souleva la gamine, il se rendit compte à quel pour elle était légère. Cela lui faisait presque pitié de la voir dans cet état. Même certains animaux sont mieux entretenus qu’elle l’était. Si maigre, si sale. De plus, son odeur était forte : même en ne la voyant pas, rienqu’à la sentir on ne pouvait ignorer sa présence. Un mélange de rat en décomposition et d’oeuf pourrit, en gros. Il grimaçait intérieurement en collant une partie de ses avant-bras contre le torse de la gosse, l’appuyant contre le mur tout aussi sale qu’elle. Au moins, j’aurais une vraie raison de faire ma toilette ! Ada va être ra-vie. Il adorait ironiser sur ce qui lui déplaisait, c’était sa façon à lui de dédramatiser la situation.

La petite était paniquée visiblement. Et comment ne pouvait-elle pas l’être de toute façon ! Il adorait prendre ce petit ton hautain pour faire comprendre qu’il avait à faire, qu’il n’était pas n’importe qui. Mais il se rendait bien compte que la fillette n’allait pas être impressionnée par cela. Il n’y a d’ailleurs qu’une chose qui avait l’air de la faire réagir : le dîner. Quand il prononça ce mot "dîner", elle eut la réaction d’une bête affamée. Ses yeux se sont écarquillés, son expression a changé. Il avait visé juste et il n’en était pas peu fier !

– Ne vous en faites donc pas pour votre souper. Ni même de votre temps. Dans quelques minutes, peut-être, n’en aurez-vous plus jamais à gaspiller !

A ses mots, Viper se figea quelques instants. Elle n’était donc pas ici pour rien. Mon instinct ne m’a pas trompé. Pensa-t-il. Il se reprit, il la fixa, droit dans les yeux. Essayant de trouver les réponses aux interrogations qu’elle faisait naître.

– Je sais pas qui vous êtes ni ce que vous fichez dans le Goulot avec vos bottes toutes brillantes et votre épée toute neuve. Mais j’espère que vous savez vous en servir, cracha-t-elle en baissant doucement sa main vers sa hanche d’un air calculateur. Vous avez bien plus à gagner que moi de cette petite rencontre. Relâchez-moi ! Qui sait ? Vous y gagnerez peut-être bien plus que vous ne pourriez jamais m’offrir !

Elle ne manque pas de toupet cette gamine... mais elle est observatrice. C’est déjà un bon point.

« Qu’est-ce que j’ai à gagner, je t’écoute ? Je ne te veux pas de mal petite. En fait, si je te tiens ainsi, c’est pour être sûr que tu ne vas pas bondir sur moi avec ton couteau ou je ne sais quoi d’autre que tu caches, actuellement, sous tes vêtements crasseux »
. Lui répondit-il tout sourire. Il n’est pas dupe, sa petite main qui descendait allait quérir de quoi se défendre. « Mais je vais te donner une raison de ne pas me tuer, et toi, tu vas me dire ce que tu as à m’offrir. Apparemment j’ai à y gagner. Eh bien, si c’est le cas, je serais être généreux ». Et sur ces mots qu’il lui lança d’une voix douce mais sévère, il s’écarta. Son cœur battait fort. Il avait conscience du danger que pouvait représenter ce petit chat aux griffes aiguisées. Un écart, et c’était sous son coup que sa lame se placerait.

D’une main, il sortit deux sous. Il lui lança le premier et commença à jouer avec le second. De ses yeux verts, il regardait la jeune femme. Il la fixait, sourire en coin, cachant la crainte qu’il ressentait du fait de sa proximité avec son ennemi. Qui est la proie, elle ou moi ? Peu importe. L’intérêt, c’est qu’elle se sente souris et moi chat.

« Voilà un sou. Ce n’est rien, mais un sou plus un sou plus un sou et bien d’autre, ça te permettrait sûrement de manger. », commença t-il. « Suis moi. Comme je te disais, j’ai à faire. Et je ne penses pas que rester tous les deux ici, à se bagarrer, nous mettes dans une bonne position. Nous ne sommes pas seul. Pendant que nous marchons, parle donc de ce qui m’intéresse. Et le deuxième sera à toi. » Il la regardait, essayant de comprendre ce qui se jouait dans sa tête à ce moment. Il risquait gros en la laissant le suivre. Mais il n’avait pas trente six milles choix. Il appuyait là où cela faisait mal, sur la nourriture.

A Marbrume, seuls les plus aisés peuvent se permettre de moins se soucier de cela. On en fait plus de grands festins, à regret d’ailleurs, mais tout de même. Les autres, en revanche, manquent toujours, même si les temps s’améliorent. Il avait bien conscience que 2 sous, ça permettrait sûrement à la gamine de se dénicher une tourte. Il avait pitié de ces pauvres gens, pas de tous, mais des jeunes davantage. Sûrement qu’il les identifiaient à sa propre fille, officiellement défunte.
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MessageSujet: Re: Du pain contre de loyales oreilles.   Du pain contre de loyales oreilles. EmptyVen 3 Avr 2020 - 22:35
Caela fronça les sourcils. Décidément, cet homme aux yeux froids était étrange. N’importe qui au Goulot lui aurait serré la gorge jusqu’à lui en faire cracher ses poumons… et ses informations. Pas lui. Non, le bourgeois s’était contenté de lui sonder l’âme, le regard dur, et un sourire toujours aussi dur collé aux lèvres.

– Qu’est-ce que j’ai à gagner, je t’écoute ? Je ne te veux pas de mal petite. En fait, si je te tiens ainsi, c’est pour être sûr que tu ne vas pas bondir sur moi avec ton couteau ou je ne sais quoi d’autre que tu caches, actuellement, sous tes vêtements crasseux.

La main de la jeune fille se figea net. Il avait remarqué son petit manège, mais sans songer un seul instant à lui couper sa main traîtresse. Cet étranger n’avait rien à faire au Goulot. Si ses airs le rendaient dur, ses gestes témoignaient d’une noblesse de cœur absolument étrangère à cette merde fangeuse qu'elle appelait son "chez elle".

– Mais je vais te donner une raison de ne pas me tuer, et toi, tu vas me dire ce que tu as à m’offrir. Apparemment j’ai à y gagner. Et bien, si c’est le cas, je serais être généreux.

Caela l’écouta à peine tant l’éclat des pièces l’hypnotisa en éclair. Deux sous. Plus d’argent qu'elle n’en avait jamais eu depuis la mort de son père. Plusieurs repas, si elle faisait bien attention. Son poing se referma sur la piécette qu’elle attrapa au vol, et la serra à s’en faire saigner. Elle voulait la seconde, elle aurait tout fait pour la seconde. La jeune femme l’écouta d’une oreille distraite raconter des inepties de nantis à propos de sous qui s’additionnaient, et de repas. Comme si un homme de sa condition pouvait bien comprendre quelque chose à ce que la faim infligeait aux gens comme elle.

– Suis moi. Comme je te disais, j’ai à faire. Et je ne pense pas que rester tous les deux ici, à se bagarrer, nous mettes dans une bonne position. Nous ne sommes pas seul. Pendant que nous marchons, parle donc de ce qui m’intéresse. Et le deuxième sera à toi.

Caela sentait sur elle le poids du regard de l’inconnu. Il la jaugeait, essayait sûrement de savoir si elle risquait de fuir avec l’argent déjà acquis. Le cerveau de la jeune femme tournait à vive allure, les paroles de cet homme étaient dangereuses. Tentatrices. Elle avait envie de le suivre, de récupérer cette pièce si précieuse. Sa précieuse. Cet homme avait des paroles aussi mielleuses que les gâteaux qu’elle ne pouvait jamais s’offrir sur les marchés.

« N’oublie pas ! À suivre n’importe qui, on finit n’importe où, et en n’importe quoi ! » Son père, un poète. Caela secoua la tête avant de la relever, les yeux pleins de défiance.

– Oh ! Non ! On change de plan, monsieur aux chaussures brillantes. Je ne suis peut-être pas un lettré, mais ça ne m’empêche pas de savoir combien font : ruelle obscure, inconnue aux bras musclés, et une destination inconnue. Je ne vous donne pas la réponse, vous la connaissez ! On ne suit pas les vieux messieurs avec des douceurs sans finir par devoir manger leur friandise !

Le bruit ténu de chaussures qui s’enfoncent dans la boue, accompagné du tintement d’arme en métal qui s’entrechoque la stoppa net dans sa diatribe. Les malandrins !

– Écoutez, magicien des pièces. Je connais mieux les environs ! Suivez-moi ou nous n’aurons très vite plus jamais à nous « battre », lâcha-t-elle juste avant de prendre ses jambes à son cou.

Intérieurement, elle pria pour qu’il la suive. Après tout, il possédait encore son si précieux sou. Une chose était sûre, la jeune va-nu-pieds comptait bien tout lui révéler, mais auprès d’un feu ronflant de taverne, un repas payé par ses bons soins sur la table.
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MessageSujet: Re: Du pain contre de loyales oreilles.   Du pain contre de loyales oreilles. EmptyDim 5 Avr 2020 - 21:06
- « Écoutes gamine, tu ne vas pas commencer à … », coupé au milieu de sa phrase, il tourna également les yeux lorsque des bruits se firent entendre. Merde, ils tombent à pic eux. Ces deux bonshommes ne viennent pas ici par hasard, armés comme ils le sont. En voilà donc une surprise. Certainement qu'ils veulent ma peau.

- "Écoutez, magicien des pièces. Je connais mieux les environs ! Suivez-moi ou nous n’aurons très vite plus jamais à nous « battre »", Dit la gamine avant de s'enfuir à toute vitesse. Très bien, j'imagine que je n'ai pas le choix. [/i]Souffla Viper intérieurement. Il n'avait aucune envie de s'enfuir. Mais ils étaient deux, il ne savait que trop mal se battre, et la gamine ne pourrait pas lutter contre ces deux grosses bestioles. D'ailleurs, elle était déjà partie, elle.

L'homme fit de même, il emboîta le pas. Elle se dirigeait à l'opposé des malfrats. Elle courrait vite pour une gamine qui ne devait pas disposer de beaucoup d'énergie au vu des nombreux repas qui lui manquaient. [i]Et si c'était un piège ? Si elle avait tout orchestré et qu'elle m’emmenait là où elle pourrait me saigner. Quel intérêt aurai-elle à faire ça ? Pour cette malheureuse deuxième pièce ? Non non, il pouvait lui donner tellement plus si elle en valait la peine.
Il la suivait du mieux qu'il pouvait. Ses bottes s'enfonçaient dans le sol boueux, la puanteur de cet endroit forçait l'entrée des naseaux de Viper. Il grimaçait, agacé par la situation.

Heureusement, il ne se dirigeait pas à l'opposé du bordel. Aurait-il le temps de s'y rendre ? Il en doute quelque peu. Il ne restait qu'une heure et demie tout au plus avant la nuit. Il ne tenait pas à se balader dans ce quartier infesté de Fangeux une fois le ciel noir. Elle attendra la catin, elle attendra.

Il ne savait pas où elle courait, mais elle y allait. Et petit à petit, au bout d'une dizaine de minutes à s'enfoncer dans les ruelles, ils semblaient avoir distancé les truands. Du moins, Viper ne les voyaient pas au loin. Il ralentit le pas, se retourna, observa le fond de la ruelle. Rien.

Le coin où ils se trouvaient était un peu plus animé. Il y avait plusieurs petits établissements, et il se tourna vers l'un d'eux.

- « Quoi de mieux pour se dissimuler qu'une taverne ? Entrons si tu le veux bien. Raconte-moi tout avant la nuit. », dit-il d'un ton sec qui lassait transparaître son humeur massacrante.

Il se dirigea vers la petite porte d'entrée, et entra. Oh, cela se voyait que ce n'était un établissement luxueux. La pièce était de taille moyenne, plusieurs individus étaient installés sur les tables disposées en rangées. Il en choisit une dans un coin, éloigné des gens présents : les oreilles traînent facilement dans ce genre d'endroits. Il s'installa sur un banc. Vraiment pas le confort d'un fauteuil râlait le bourgeois intérieurement, rajustant son arrière train à plusieurs remises afin de trouver une position confortable. Il se sentait déjà plus en sécurité qu'à l'extérieur avec cette gamine et ces gredins qui rodent.

- « Un verre d'hydromel et de quoi manger, qui ne m'empoisonne pas de préférence. » Lança-t-il d'un ton exaspéré au tavernier. Cette soirée est atroce, que peut-on faire de bien pire ? Pensait-il. Il affichait une mine contrariée, pas bien loin de l'énervement. Une chose est sûre : ce n'était plus le moment de l'emmerder.
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MessageSujet: Re: Du pain contre de loyales oreilles.   Du pain contre de loyales oreilles. EmptyLun 6 Avr 2020 - 14:50
Fuir. Survivre. Tourner à droite sur plusieurs mètres avant de tourner à l’embranchement sur la ruelle des borgnes. S’assurer de passer par les venelles les plus boueuses pour salir un maximum les beaux atours de son trop riche suivant. Ignorer les regards à peine surpris des pauvres hères alanguis à même le sol, à moitié mort de faim ou de fatigue.

Le souffle court, et les muscles brûlants de fatigue, Caela s’enfonçait toujours plus loin dans les tréfonds du Goulot. Elle tourna la tête pour s’assurer n’être suivie que de celui qui allait lui fournir son prochain repas. Un sourire effleura ses lèvres lorsqu’un rapide coup d’œil lui permit de voir ses vêtements désormais maculés de fange, son visage sombre déshabillé de son faux sourire, et ses yeux brillants d’un sombre éclat. Il semblait enfin faire à peu près partie du décor. S’il s’assurait de bien garder sa cape souillée fermée, leurs poursuivants auraient du mal à le reconnaître. Après tout, ces derniers étaient à la recherche d’un homme aux beaux habits seuls, et pas d’un ahuri débraillé accompagné d’une créature aussi repoussante qu’elle-même. C’était bien assez pour le moment, Caela les dirigea vers l’une des ruelles les plus animées des tréfonds du Goulot. Ici, point d’importun puisque pour s’enfoncer aussi profondément dans le Goulot sans s’y faire étriper, il fallait parfaitement en connaître les codes.
Quoi de mieux pour se dissimuler qu'une taverne ? Entrons si tu le veux bien. Raconte-moi tout avant la nuit.

Calea hocha la tête et le suivit en baissant la tête. Mieux valait qu’on pense qu’il était des deux, celui qui connaissait le mieux les lieux. De toute façon, avec son air de mange-fangeux, il donnait très bien le change. L’atmosphère dans ce bouge était aussi épaisse que la couche de crasse qui enrobait ses pieds.
Un verre d'hydromel et de quoi manger, qui ne m'empoisonne pas de préférence.
Caela releva deux doigts, avant de les tourner et de lâcher d’une voix rauque :

– Doublez la nourriture pour moi, mais enlevez l’hydromel. Pas de soucis, lâcha-t-elle en voyant le regard sceptique de la serveuse. C’est lui qui va payer, pas moi.

La rousse à l’air peu amène haussa les épaules, peu intéressées, avant de s’éloigner d’un pas chaloupé en se laissant tripoter par les clients les plus aventureux. Calea sentit le regard insistant du bourgeois creuser des trous sur les bords de son crâne. Elle tourna la tête, prit une grande inspiration tout en calculant rapidement comment délivrer ses informations de sorte à en retirer le plus possible.

– Et bien, dit-elle en posant les mains à plat sur la table. Messire, vous l’avez deviné peut-être, on en veut à votre vie. Pourquoi ? Je ne sais pas… Ce que je sais en revanche, c’est qu’on a commandité trois malandrins à vos trousses. Nous avons réussi à en perdre deux, mais où se trouve le troisième ? Aucune idée.

Elle s’arrêta en voyant revenir la serveuse portant avec elle un lourd plateau. Avant qu’elle n’arrive, la jeune femme glissa d’un air calculateur.

– Je pourrais encore vous en dire plus, mais je crois vous en avoir déjà assez dit pour mériter mon deuxième sou. Sans compter, bien sûr, le fait que je vous ai sauvé la vie. Donnez-moi donc envie de vous en dire un peu plus et, qui sait, peut-être que je pourrais éclairer un peu plus vos lanternes. D’ici le dessert, il nous reste encore un peu de temps.
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MessageSujet: Re: Du pain contre de loyales oreilles.   Du pain contre de loyales oreilles. EmptyJeu 16 Avr 2020 - 17:55
Il regardait le petit bout de femme qui était assis face à lui. Elle, elle a du caractère. C'est sûr. Je n'aime pas tellement la tournure que prennent les choses. Pensait-il. Il était nerveux et cela pouvait se comprendre dans une situation pareille. Dans un bar miteux, loin de son confort, il sentait la situation lui échapper et ça, ça ne lui allait vraiment pas. Voyant la jeunette se permettre de décommander et recommander de la nourriture à son aise, Viper ne se calmait pas. Pour qui se prend t-elle ? J'imagine bien que ce n'est pas elle qui va payer sa bouffe. Il va falloir la calmer la dinde avant qu'elle ne me coure trop sur le haricot.

Il la laissait continuer, il la regardait avec un regard perçant et arborait un air plus que sérieux. Il bouillonnait.

– Eh bien, dit-elle en posant les mains à plat sur la table. Messire, vous l’avez deviné peut-être, on en veut à votre vie. Pourquoi ? Je ne sais pas… Ce que je sais en revanche, c’est qu’on a commandité trois malandrins à vos trousses. Nous avons réussi à en perdre deux, mais où se trouve le troisième ? Aucune idée. Lui dit-elle une première fois,
puis reprenant après le départ de la serveuse :

– Je pourrais encore vous en dire plus, mais je crois vous en avoir déjà assez dit pour mériter mon deuxième sou. Sans compter, bien sûr, le fait que je vous ai sauvé la vie. Donnez-moi donc envie de vous en dire un peu plus et, qui sait, peut-être que je pourrais éclairer un peu plus vos lanternes. D’ici le dessert, il nous reste encore un peu de temps.

Eh bien, voilà ce que j'apprends. On veut ma mort… Bon, ça, sans surprise. Le goulot est remplis de pauvres, de miteux… Mais trois ? Pourquoi ce soir d'ailleurs ? J'espère qu'elle en sait plus, comme elle le laisse entendre. Pensait-il, soucieux d'en connaître plus. Il en va de sa sécurité.
Cependant, il ne comptait pas se plier en quatre pour cette pouilleuse. Il était un homme, riche, relativement puissant pour le milieu dans lequel il évoluait, et cette gamine n'allait pas lui dicter sa conduite. Non mais !

Prenant un air faussement plus détendu, il se pencha vers elle et lui dit, d'une voix mielleuse et basse « Tu sais, petite, tes informations je pourrai très bien les avoir. Des petits oiseaux sous mon aile, j'en ai. J'en ai et eux, ne meurent pas de faim la gueule ouverte. » il marque une pause. « Eux, ne se permettent pas de me parler ainsi. Par ailleurs, cela ne leur vient pas à l'esprit. Ils ont de quoi vivre, et non survivre, grâce à leur bienfaiteur. Moi. » Termina t-il.

Il prit une bouchée de nourriture, grimaçant intérieurement une fois le met en bouche. Ada cuisine bien mieux…


« Je te suis reconnaissant de m'avoir aidé à m'enfuir. De me fournir cette information, précieuse. »
Continua-t-il à voix basse. « Cependant, le sou, il est là-dedans » dit-il en désignant son plat de nourriture. « Dis-moi tout et si ce que tu me dis à quelconque valeur, j'envisagerai peut-être pour toi un avenir plus radieux que celui vers lequel tu tend actuellement. Parce que tu le sais au fond, gamine, que tu ne te diriges vers rien d'autre que vers la mort, n'est-ce pas ? Moi, je peux, peut-être t'offrir la vie. Celle où tu ne meurs pas de faim dans ce trou miteux. » Il marque un temps. « Mais ça, ça dépend de ce que tes informations valent. Et pour l'instant, ce n'est pas suffisant. »

Après avoir fixé les yeux de son interlocutrice, il détourne le regard. Il était vraiment dans un bar louche, rien de bien bon. Les mauvaises odeurs sont encore là, toujours là, peut-être viennent-elles de la gamine assise en face de lui. Ou de la nourriture, il ne savait pas trop. Une chose est sûre, la jeunette était si maigre qu'on pouvait se demander comment elle arrivait encore à courir pour fuir.

Il soupire et lâche à demi-mot « Eh bien, je n'aurais pas le temps de m'y rendre au bordel, entre tout ça. Encore du temps perdu ».
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MessageSujet: Re: Du pain contre de loyales oreilles.   Du pain contre de loyales oreilles. EmptyVen 24 Avr 2020 - 15:07
Il avait vraiment d’étranges prunelles. Son père lui avait toujours dit que les yeux et les mains d’une personne lui en disaient toujours plus que ses mots. « La bouche d’un bougre peut toujours sourire, mais pas ses yeux. Ses paroles peuvent te faire rire, mais regarde si ses mains sont détendues ». Chez cet homme, tous les signaux étaient contradictoires. La jeune femme ne pouvait voir ses mains, mais ses yeux, eux… Un frisson le long de son dos la fit frissonner.

– Tu sais, petite, tes informations je pourrai très bien les avoir. Des petits oiseaux sous mon aile, j'en ai. J'en ai et eux, ne meurent pas de faim la gueule ouverte. Eux, ne se permettent pas de me parler ainsi. Par ailleurs, cela ne leur vient pas à l'esprit. Ils ont de quoi vivre, et non survivre, grâce à leur bienfaiteur. Moi.

Caela fronça les sourcils à ses mots avant de vite se reprendre. Si son père n’avait pas réussi à lui faire tenir sa langue à coup de taloche, des mois de disettes passer au Goulot lui avaient appris à mieux réfléchir avant de parler. La jeune mendiante le laissa donc continuer à parler en essayant d’avaler un maximum de nourriture. Qui sait si elle n’allait pas devoir fuir en vitesse ?

– Cependant, le sou, il est là-dedans.

Caela releva vite la tête de son écuelle. Il était là, son doigt. Sa main. Elle la regarda avec attention. Cet homme avait des mains fermes, qu’il actionnait avec les gestes fermes de ceux qui n’acceptent aucun refus. Riche et autoritaire… Et pingre ! Ou alors, ayant un besoin maladif de tout contrôler ? Calea réfléchit à toute vitesse à ce qu’elle allait pouvoir lui répondre. Il lui fallait calculer la différence entre les risques encourus et les bénéfices qu’elle pouvait tirer de lui. Déjà, d’autres repas lui suffiraient, mais elle ne s’imaginait pas s’attacher à un tel homme pour toujours.

Quand il détourna le regard après avoir fini son petit laïus, Caela en profita pour le détailler plus librement. Elle allait lui donner toutes les infos qu’elle avait à disposition, il avait raison: elle aurait bien plus à y gagner !

– Eh bien, je n'aurais pas le temps de m'y rendre au bordel, entre tout ça. Encore du temps perdu.

Bordel ? Les yeux de la jeune femme s’ouvrirent en grand. Elle avait déjà entendu parler de bordel le jour même, et par les malandrins qui plus était. Elle se mordit la lèvre inférieure pour cacher au mieux son hilarité. Maintenant, il fallait la jouer fine.

– Vous avez raison, commença-t-elle en engloutissant un bout de tourte aux légumes encore fumante. Cette nourriture vaut bien un sou au moins. Vous êtes trop bon monseigneur.

Après tout, s’il estimait que sa vie valait une tourte aux légumes, des restes de gruaux, une pinte d’hydromel et un sou… Qui était-elle pour le juger ? Elle se retint aussi de lui parler de ses fameux petits « oiseaux » qui n’avait pas su le prévenir à temps de la tentative de meurtre. Après tout, leur infortune allait causer la sienne.

– Je vais vous dire tout ce que je sais sur les meurtriers ! Il y en avait bien trois : un du nom de p’tit Paul, l’autre gros Tom. Je ne connais pas le nom du troisième, mais ils travaillent sûrement ensemble donc en en trouvant deux… Ah, et c’était ces deux-là qui nous ont poursuivis dans la ruelle, aussi. Il travaillait pour un homme, le « patron ».

Elle se tapota ensuite le menton en levant les yeux au ciel.

– Que pourrais-je vous dire d’autre… Hum ! je me pose bien la question. Après tout, je ne suis qu’une pauvre fille qui se dirige vers la mort…

Caela s’insulta mentalement de tous les noms. Il ne fallait pas trop le brusquer. Il avait l’air bien trop orgueilleux pour apprécier ses traits d’humour.

– Si vous voulez mon avis, il est sûrement de bon ton que vous ne soyez pas allé au bordel aujourd’hui. Je le sais parce que…

L’arrivée fracassante d’un bougre aux muscles développé et à la mine patibulaire. À son côté pendait une arme ébréchée dont l’allure ne la rassurait pas outre mesure. Elle se redressa, pour se faire plus grande, et continua à manger tranquillement.

– Notre petite discussion va devoir attendre mon bienfaiteur, voici le troisième luron qui a décidé de venir faire ses présentations. Pas de panique, il doit être à la recherche d’un homme à l’allure soigné et seul. Notre petite escapade vous a rendu sale, et vous n’êtes plus seul. Heureusement que ce ne sont pas les autres. Ils vous ont vu dans la ruelle, eux.
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Viper De Hallewin



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MessageSujet: Re: Du pain contre de loyales oreilles.   Du pain contre de loyales oreilles. EmptyMer 6 Mai 2020 - 11:10
A peine Viper eut prononcé sa phase qu'il vit la gamine écarquiller les yeux pendant quelques secondes. Une réaction à l'évidence, qu'elle n'avait pu réprimer. Qu'est-ce qui peut bien la faire tiquer comme ça ? Le mot bordel ? Enfin bon, quoi de plus normal pour un homme que d'assouvir ses besoins naturels ! Elle est bizarre s'te gosse.

– Vous avez raison. Cette nourriture vaut bien un sou au moins. Vous êtes trop bon monseigneur.

Ca sent la flatterie abusive à plein nez. Mais je préfère ça à ses remarques agaçantes. Elle a compris qui commande ici !


– Je vais vous dire tout ce que je sais sur les meurtriers ! Il y en avait bien trois : un du nom de p’tit Paul, l’autre gros Tom. Je ne connais pas le nom du troisième, mais ils travaillent sûrement ensemble donc en en trouvant deux… Ah, et c’était ces deux-là qui nous ont poursuivis dans la ruelle, aussi. Il travaillait pour un homme, le « patron »

Nous avons rencontré deux gredins. Elle me dit ne pas connaître le nom du troisième… Enfin, comment sait-elle qu'il y en a un troisième ?! Pour savoir des choses, elle en sait. Mais comme je pouvais me douter, notre rencontre n'est pas le fruit du hasard. Elle me cherchait, et je présume que ce n'était pas son intention première que de tout me révéler. Elle s'imaginait pouvoir me faire la peau ? Elle, maigre comme moineau n'ayant pas mangé depuis une semaine ?

Il la laissait continuer, affichant un air neutre pendant qu'il réfléchissait aux informations qu'elle lui délivrait au compte-goutte.

– Que pourrais-je vous dire d’autre… Hum ! je me pose bien la question. Après tout, je ne suis qu’une pauvre fille qui se dirige vers la mort…

Hum. La voilà qui recommence. Elle a l'air d'avoir une grande gueule.


– Si vous voulez mon avis, il est sûrement de bon ton que vous ne soyez pas allé au bordel aujourd’hui. Je le sais parce que…

Avant que Viper puisse en placer une, la gamine coupa net son début d'explication et leva les yeux vers un nouveau venu entrant dans la taverne. Il n'avait pas vraiment le temps de réfléchir à tout ce que venait de lui révéler la fille, elle enchaîna tout bas.

– Notre petite discussion va devoir attendre mon bienfaiteur, voici le troisième luron qui a décidé de venir faire ses présentations. Pas de panique, il doit être à la recherche d’un homme à l’allure soigné et seul. Notre petite escapade vous a rendu sale, et vous n’êtes plus seul. Heureusement que ce ne sont pas les autres. Ils vous ont vu dans la ruelle, eux.

- "C'est sûr que pour l'allure soignée on repassera"
, lui grogna-t-il.

Il était sale, il puait, ses vêtements étaient tachés de boue, sa barbe emmêlée, et peut-être même que son visage était taché de terre à cause des éclaboussures. Bref, il était un autre homme ! La bataille était pourtant loin d'être gagnée. Si, effectivement, les deux autres se ramenaient, ils étaient mal. Vraiment mal.

Viper adopta une posture nonchalante, dos voûté. Il termina son écuelle d'une bouchée et leva le regard vers la serveuse qui se tenait derrière le bar. Il claqua des doigts et lui lâcha d'une voix plus rocailleuse qu'à son habitude :
- « Viens par là ma jolie ». Tandis qu'elle s'approchait il lui tendit l'écuelle.

Le type était entré, il dévisageait chacune des personnes présentes dans la taverne. Il accentuait cette atmosphère pensante relative à ce lieu de saoulerie et de misère. Les tavernes de ce genre, c'était vraiment le repère des pauvres âmes perdues, des chats errants, et des crevards dans son genre.

Une fois que la rousse était assez proche, il lui dit « remet moi en. » et lui tendit les sous. Il y en avait au moins 10 de trop. Il ajouta d'une voix basse, en la fixant de ses yeux verts « et tu iras demander au type qui est entré s'il cherche quelqu'un. Tu lui dis que t'as vu un gars louche, pas du coin, apeuré, qu'il est entré et sorti aussi tôt comme s'il était perdu. »

Sa phrase terminée, il se tourna vers la gamine. Le malfrat était à l'autre bout de la pièce, et avait forcément observé leur conversation. Mais il ne semblait pas se diriger vers eux. Il fixait quelque chose du regard, la serveuse sûrement. Elle n'était pas terrible, mais au pour ces déchets du goulot, c'est peut-être une créature désirable. Du haut de gamme.

« Et t'sais pas s'que j'ai trouvé dans c'te caisse ? Un couteau. Et la lâme était mêm'pas émoussée. Si s'pas d'la chance ça ! » Lâcha Viper d'un ton enjoué à la fille assise en face de lui. Il affichait un sourire en coin.

Pitié. Que ça marche.

La serveuse était passée devant le gaillard vers l'entrée. Elle allait s'adresser à lui, son écuelle à la main. Il la regardait, il avait tout l'air disposé à l'écouter. De là où il était, il ne pouvait rien entendre. Aussi, évitait-il de les regarder de trop. Il entendait le son lointain de la voix de la rousse, mais ne levait pas les yeux. Il se concentrait à afficher une sourire satisfait à la gamine, attendant une réponse à son histoire de couteau.
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