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 Les cavernes englouties [Onfroy]

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OmbelineProstituée
Ombeline



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MessageSujet: Les cavernes englouties [Onfroy]   Les cavernes englouties [Onfroy] EmptyDim 3 Mai 2020 - 15:13
Et que les hommes n'en sachent rien. Entete21

À mesure qu’elle descendait l’escalier de pierre qui allait aux thermes souterraines, Ombeline renonçait peu à peu à ce qu’il lui restait de vision. La lumière du jour n’atteignait pas cet endroit et les lampes à huile n’émettaient qu’un halo de clarté vite brouillé par les émanations de vapeur chaude qui nimbait les lieux. Son monde se résumait alors à un épais brouillard tantôt blanc, tantôt gris sombre. Il ne lui restait alors plus que l’ouïe et le toucher pour se repérer dans ces galeries inconnues.

La jeune femme était déjà venue se baigner à quelques occasions, mais elle n’était pas familière des lieux et ne s’y aventurait généralement jamais seule pour éviter de se blesser elle-même en heurtant un pilier de pierre ou en glissant sur le sol. Mais cette fois, elle n'avait trouvé personne pour l'accompagner et ne voulait pas passer à côté de l'occasion d'y passer quelques heures. Elle espérait secrètement que l'endroit soit désert.
Équipée d'un grand panier d'osier, elle y déposa tout d'abord ses chaussures pour s'aventurer pieds nus sur la pierre humide et tiède. Plus elle s'enfonçait dans le couloir menant aux bains, plus l'air se chargait en vapeur et en chaleur. Elle n'avait jamais pu voir à quoi ressemblaient les différents bassins, mais la réverbération des bruits et l'humidité omniprésente faisait naître dans son imagination des cavernes à moitié englouties, des ruisseaux souterrains et de mystérieuses créatures tapies dans le brouillard. Le bout des doigts frôlant le mur à sa droite, elle avançait d'un pas assez lent pour éviter de glisser et prêtait attention au moindre bruit.

Arrivée sous la grande voûte de la salle principale, Ombeline leva le menton pour tenter de dissiper les ténèbres du plafond, sans succès. Le chant discret de l'eau ricochait de toutes parts sur la pierre environnante pour l'envelopper toute entière. C'était une sensation étrange et fascinante, presque l'entrée dans un nouveau monde. Laissant un instant son oreille s'habituer à cet environnement si différent de celui de la ville au-dessus d'elle, la fleur de trottoir osa quitter l'ancrage qu'était le mur qui l'avait guidée jusqu'ici et s'avança dans l'inconnu, une main légèrement en avant d'elle pour prévenir tout obstacle.
De mémoire, elle avait toujours été dans le même bassin : une petite niche dans la roche, qui pouvait accueillir cinq ou six personnes, à l'écart des plus grands bains. L'eau y avait adouci toutes les arêtes de pierre jadis saillantes et qu'aucun artisan n'avait pris la peine de couvrir de carrelage, contrairement à certains bains dédiés aux habitants plus prestigieux. Cela rendait l'endroit bien plus sûr pour elle, aussi ne souhaitait-elle pas se risquer à explorer d'autres recoins des thermes. Même si pour atteindre ce refuge il lui fallait traverser ce qui lui semblait être un véritable parcours du combattant : colonnes de pierre s'étirant jusqu'au plafond, bassins épars et rochers naturels laissés çà et là en guise de paravents à certaines étendues d'eau, autant de pièges dans lesquels tomber.

Évitant de justesse de tomber tête la première dans un premier bassin, Ombeline décida qu'il était plus prudent de commencer par retirer robe et ceinture avant que tout ne termine dans l'eau. Pliant avec soin ses affaires pour les mettre dans le panier, elle ne garda sur les épaules que la longue chemise de lin qui servait de sous-vêtement. La sienne bâillait largement sur sa gorge et ses épaules laissait sans peine deviner sa silhouette et avait déjà connu quelques raccommodages, mais l'élégance était bien la dernière préoccupation de la donzelle en cet instant.
S'il lui fallut retenir quelques jurons lorsque son pied heurta une pierre en travers de sa route et qu'elle manqua de prendre de plein fouet une nouvelle colonne judicieusement placée, elle ne soupçonna pas le petit bassin à sa droite dont le bord en pente douce la fit glisser sans prévenir. Avec un cri de surprise, elle lâcha son panier pour mieux s'écrouler au sol, à moitié dans l'eau.

PUTE BORGNE ! Lâcha-t-elle avec colère en se hissant tant bien que mal sur le rebord pour se masser la hanche à l'endroit exact où elle s'était méchamment cognée dans sa chute. Bordel de connerie de tête de nœud de bassin taillé à la pisse ! Ça les aurait tué de mettre plus de lumière par ici ? Raah !

Un bruit de pas humide lui fit dresser la tête et si elle chercha en vain du regard d'où l'on pouvait venir, elle ne manqua pas de l'entendre s'approcher d'elle. Furieuse d'être tombée, percluse de douleurs là où elle avait heurté le sol, la petite catin n'était pas vraiment l'humeur à ce qu'on vienne se gausser de ses malheurs.

Qui va là ? feula-t-elle à l'intention de cet inconnu qui venait à sa rencontre.
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Onfroy de RoncethurelMilicien
Onfroy de Roncethurel



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MessageSujet: Re: Les cavernes englouties [Onfroy]   Les cavernes englouties [Onfroy] EmptyLun 4 Mai 2020 - 4:54
Flegme embaumait les allées dévorées par les ténèbres d'une quiétude salvatrice, tranchant avec le tumulte assourdissant des rues engorgées de la cité. Onfroy aimait à aller se délasser aux thermes du temple de la Trinité, ce qu'il faisait autant que faire se pouvait, tant son devoir lui pesait. Patrouilles n'étaient de tout repos, et débouchaient qui en poursuite d'avec bringarts qui en enquêtes interminables, aussi rentrait souventesfois l'archer marchi en sa maisonnée.

Saison se voulait par trop cruelle, morsure des vents marins glaçant les chairs, au point qu'engelures n'étaient rares au sein du guet. De patrouiller jour et nuit sans relâche, armés et vêtus au mince, aucuns en revenaient mortifiés. Aussi, encore que le Goupil ne soit des plus à plaindre, aller aux bains était remède indispensable aux souffrètes du service autant qu'à la perplexité de ce sombre siècle.

Aussi, tantôt que le damoiseau s'en fut du compte-rendu donné par le coutilier en charge d'enquête derrain passé, et que la troupe eut quartier libre, fila le rousset par delà les ruelles. Foutre d'y-ces descentes armées dans les bas-fonds pour feindre de rétablir l'ordre, car à l'évidence seul effet n'était que crémation de tant et tant de dépouilles, souventesfois de simples et malchanceux passants, quand enfants n'étaient à déplorer...

Ce fut affligé, les larmes aux yeux que le soldat pénétra au temple, cœur endeuillé, et comme maudit par l'image de cette fillette évanouie qui ne voulait quitter son esprit. Anür le punissait ainsi, assurément, d'avoir eu affaire à telle boucherie. Bien malgré lui certes... Or les morts n'en étaient point moins morts, et sa lame avait léché assez de sang pour n'être disculpé par les Trois.

Goupil, cœur en berne, se savait maudit, et s'il n'avait tant craint la mort, n'aurait hésité plus longtemps à faire cracher le sang à l'officier responsable de leur intervention, qui à n'en point douter avait aimé la distraction de ce massacre. Devait-il prier ? Le pourrait-il seulement ? La décence lui disait que, hui couvert de sang de ses victimes, ne le saurait. Aussi prit-il chemin pour les thermes, espérant se laver plus que le corps en les eaux de la Déesse...

Déplaisant, l'homme en arme ne chercha longtemps bain désert où se mouiller, loin des regards. Tâche des plus fastidieuses consista en déshabillage, l'armure maculée de sang accusant son âge, et son porteur devant faire sans lueur pour le guider...

"PUTE BORGNE !"

Or n’eut le loisir d'enfin profiter des eaux que criées firent sursaillir le milicien, qui, en son plus simple appareil, attrapa linge à l'aveuglette – se trouva être chemise – pour le nouer autour de sa taille.

"Bordel de connerie de tête de nœud de bassin taillé à la pisse ! Ça les aurait tué de mettre plus de lumière par ici ? Raah !"

Partagé entre la stupeur qui lui faisait cogner le cœur en sa poitrine et la fort peu répressible envie d'exploser de rire, du fait de cette même surprise, et du langage fleuri de l'inconnue étant tombé à l'eau, Onfroy prit sur lui et s'avança le plus prestement qu'y-celui le pouvait, au vue des ténèbres régnant.

"Qui va là ?"

A quelques pas seulement de l'inconnue, Goupil parvenait à distinguer la silhouette d'y-cette mal chéante jouvencelle, or laissait-elle apenser par la crainte en sa voix qu'il n'en était de même... Bessire s'annonça alors, ne voulant affoler plus encore l'étrangère.

"Ne craignez rien... Je suis par ici."

La voix se voulait amie, or tressautait la poitrine de son maître, qui peinait à recouvrer ses esprits. Étonnement avait-il été tant vif que l'homme avait le souffle court, et ses mots s'étouffaient à moitié en sa gorge. Après une bouffée d'air, et voyant la peine qu'avait la jeune fille à le deviner dans la pénombre, le patrouilleur urbain s'approcha d'avantage, avec grande précaution, et tendit sa main en direction de la brunette.

"Prenez ma main, je vais vous aider..."

En cette occasion, le timbre de la voix du baigneur se fit plus assurée, et sans équivoque, secourable.

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MessageSujet: Re: Les cavernes englouties [Onfroy]   Les cavernes englouties [Onfroy] EmptyMer 6 Mai 2020 - 15:00
La voix était proche et trahissait à la fois l’âge et le sexe de ce bon samaritain qui venait à sa rencontre. Elle aurait préféré une femme. Avec les hommes c’était toujours la même rengaine : on acceptait leur aide une fois, naïvement, puis on s’entendait traiter d’ingrate après avoir refusé les avances grossières faites à titre de “remboursement pour service rendu”. Les femmes ne demandaient à être remboursées pour l’aide donnée, elles. Avec une moue contrariée, elle fronça le nez devant cette main tendue qu’on lui présentait comme s’il s’agissait des mâchoires en fer d’un piège à ours. Ce qui devait être une pénombre feutrée et intimiste pour tous les baigneurs était source de bien des problèmes pour elle et ce qui avait l’air d’un geste secourable ne lui inspirait pas plus confiance que tous ces obstacles sur son chemin.

Si je la prends, qu’est-ce que ça pourra bien me coûter ? demanda-t-elle en grinçant des dents.

Sans vraiment attendre de réponse, elle se saisit de la main et se hissa sur ses deux pieds en essayant d’ignorer les bleus qu’elle s’était fait. Le tissu de sa chemise était trempé et gouttait sur ses pieds, collait à ses jambes, se froissant misérablement. Au moins le panier n’était pas tombé à l’eau, préservant robe et chaussures du même traitement que la chemise.
Ombeline grommela quelques malédictions supplémentaires à l’encontre des thermes en tentant vainement d’essorer son vêtement, sans se priver de le remonter presque jusqu’aux fesses si nécessaire. Montrer ses jambes était un privilège de paysanne et de filles de mauvaise vie qu’elle n’avait pas honte d’afficher.

Aller, donne-moi ton prix qu’on en finisse. Explique donc comment cette pauvre fille bien empotée pourrait faire pour se montrer gentille et reconnaissante. Laisse-moi deviner : une turlutte entre deux ablutions ?

La jeune femme laissa échapper un soupir quelque peu exaspéré. Elle n’était pas certaine de bien savoir ce qui l’agaçait le plus : d’avoir été abordée par un homme ou d’être finalement incapable de faire elle-même le trajet jusqu’au bain où elle désirait se laver. Son handicap lui semblait peser de plus en plus lourd ces derniers temps et des pensées noires se bousculaient sous son crâne avec plus de force depuis l’invasion. Parfois même il lui semblait y voir encore moins que d’habitude, ce qui ne manquait pas de lui serrer le cœur. Peut-être qu’en fin de compte elle faisait payer à ce pauvre diable sa propre maladresse. Après tout, elle lui avait à peine laissé le temps de se défendre de ce dont elle l’accusait.
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MessageSujet: Re: Les cavernes englouties [Onfroy]   Les cavernes englouties [Onfroy] EmptyVen 8 Mai 2020 - 3:26
"Si je la prends, qu’est-ce que ça pourra bien me coûter ?"

En ceste instance, Goupil comprit que la jeunette se fourvoyait à son encontre, et néanmoins avait-elle saisi main sienne, n'attendant réponse... L'aidant à se remettre sur ses pieds, damoiseau contempla pensivement la fille jurant en lourdois, ne sachant trop prendre avis sur la conduite à suivre.

Du peu que l'obscurité ne lui voilait, voyait-il par toute raison qu'y-cette femme brillait d'une beauté certaine, et ne s'en cachait. Point la pudeur des innocentes et des prudes, découvrant jambes à ras de naches sans s'offusquer de la présence d'un témoin.

"Aller, donne-moi ton prix qu’on en finisse. Explique donc comment cette pauvre fille bien empotée pourrait faire pour se montrer gentille et reconnaissante. Laisse-moi deviner : une turlutte entre deux ablutions ?"

Présenté aussi crûment, la chose parut tant rebutante au soldat que devait se le figurer pour sa part y-celle qui, de par son discours, donnait l'impression d'espondre de sa condition de fille de vie. Onfroy n'en était le moins du monde gêné, ayant prit plaisir par tant de fois avec telles femmes qu'il avait appris à apprécier leur compagnie et à ne les juger.

Survivre par ces jours demandait tant de sacrifices et exposait à tant d'infortunes les petites gens que les justes de la veille pouvaient fort assurer maigre pitance par rapine le lendemain... Aussi, en dépit de cette invective, le jeunôt ne s'en formalisa et répondit d'un respect empreint de malice.

"J'ai beau chercher des yeux, ne vois-je fille empotée... Et quant-à votre charmante proposition, me satisferais des deux ablutions."

Remarquant au sol un panier en osier qui jonchait, emplit de féminins atours, le fort peu vêtu jeune homme mit genou à terre pour le ramasser, le rendant ainsi qu'un sourire à la belle.

"Je ne voudrais pour autant vous être déplaisant, aussi vous relève de toute obligation. Vous avez assurément mieux à faire que de subir présence mienne."

S’apprêtant à retourner à son bain solitaire, sans plus embarrasser la petite brune, le guet se figea, eshidé.

"J'ai froid..." :

L'apparition, provenant des ténèbres, n'avait duré qu'un fugace instant, avant de s'évanouir, or la petite voix qui s'était glissée à son oreille avait-elle brisé le cœur de l'archer. Ces petits yeux brillants, les avait-ils croisés, aussi brièvement quelques heures plus tôt, en ruelle du Goulot... Or ne pouvait l'enfançon être là, le sort ayant voulu que sa dépouille ne soit passée en crémation...

Dévisageant la jouvencelle, Onfroy en vint à faire deux découvertes. Prime étant qu'y-celle n'avait à priori point entendu plainte de la fillette, les Dieux se vengeant sur seul fautif. Seconde fut que la femme au panier avait le regard tant trouble qu'elle ne devait y voir en telle pénombre, ce qui l'avait vraisemblablement amenée à tomber. Malgré les larmes prêtes à couler face à l'horreur et la culpabilité le rongeant, le milicien se reprit autant que faire se pouvait, ne pouvant abandonner là si belle mal-voyante. Et la voix encore quelque peu troublée par la manifestation funèbre, enchérit.

"Pour autant, s'il vous fallait autre chose, je me ferais une joie de vous servir. Mon prix sera à votre bon plaisir."

Avec tel sinistre présage, le damoiseau ne savait qui serait le plus vulnérable, abandonné aux ténèbres, entre la jeunette et lui-même... Et à dire vrai, ne souhaitait le découvrir.
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MessageSujet: Re: Les cavernes englouties [Onfroy]   Les cavernes englouties [Onfroy] EmptyMer 13 Mai 2020 - 19:02
La réponse la fit sourire, touchante d'une innocence qu'elle n'aurait pas soupçonné. Mais si le cœur des femmes est changeant, l'appétit des hommes l'est tout autant et seul le temps pourrait attester de la réelle bonne foi de son sauveur. Qu'il ne veuille pas d'elle en cet instant ne lui assurait pas qu'il ne revienne sur cette proposition dans moins d'une heure, elle le savait bien. Cela ne l'empêcha cependant pas d'apprécier le tact dont il faisait preuve et même la certaine galanterie avec laquelle il ramassa le panier pour lui remettre. Il fallut bien néanmoins que l'osier touche ses mains pour qu'elle le réalise.

Ombeline s'attendait à le voir (à l'entendre surtout) tourner les talons et repartir d'où il venait, mais il n'en fit rien. Elle perçu presque physiquement le flottement entre eux et l'hésitation du pauvre bougre qui prit une inspiration soudain tremblante. De quoi pouvait-il tant s'émouvoir tout à coup ? Y avait-il quelqu'un ou quelque chose dans les environs qu'elle ne pouvait voir ou entendre qui puisse mettre un jouvenceau en détresse ? Attentive aux bruits, elle ne perçut rien qui puisse la mettre sur la piste.

Pour autant, s'il vous fallait autre chose, je me ferais une joie de vous servir. Mon prix sera à votre bon plaisir.

La jeune femme haussa les sourcils, plus surprise par le ton de la voix que les mots eux-mêmes. Quel que soit le trouble qui avait saisi son sauveur à cet instant, elle était assez expérimentée pour savoir qu'il cherchait plus à s'aider lui-même qu'à lui rendre service en cet instant précis. Ignorant tout de ce qu'il tentait de fuir ou d'oublier, elle évalua rapidement la situation avant de conclure intérieurement qu'ils pouvaient certainement s'entre-aider. La donzelle hocha la tête avec l'ombre d'un sourire aux lèvres et tendit une main pour qu'il la prenne.

Il y a plus loin un petit bassin en retrait dans la roche et ce serait bien aimable de ta part de m'y emmener.

Elle referma ses doigts sur les siens dès qu'il lui en donna l'occasion, lui prenant sans hésitation la pogne comme s'ils étaient des amis de longue date. Passant son panier au bras, elle se tint assez proche de lui pour suivre ses pas sans dévier et risquer de nouvelle chute.
Le chemin entre l'entrée et le bassin qui l'avait prise en traître lui avait semblé interminable à parcourir seule, mais il ne lui fallut que quelques enjambées supplémentaires pour parvenir à sa destination en toute sécurité. Le temps avait la fâcheuse tendance à s'étirer dans les moments les plus désagréables et à raccourcir drastiquement lorsque les bonnes choses arrivaient enfin.

S'agenouillant près du bord de l'eau, Ombeline y trempa les doigts et suivit le contour de la cuve naturelle du plat de la main pour s'assurer qu'il s'agissait bien de l'endroit voulu avant de se fendre d'un sourire reconnaissant.

C'est bien ici. Merci à toi, fit-elle en hochant la tête envers la personne qui la surplombait désormais mais dont elle n'avait pas lâché la main. Tu peux rester si tu veux.

Après l'avoir libéré de son emprise, la jeune femme fouilla à deux mains dans son panier pour en extraire un peigne. Rudimentaire et sans grand intérêt, il n'en était pas moins utile. Elle extirpa également un linge propre avec lequel elle pourrait se frotter le corps et, sans se relever, elle entreprit de retirer la longue chemise qui la couvrait. Ne faisant aucun cas de la présence de son accompagnateur, elle replia le vêtement pour le faire tenir à son tour dans le panier et c'est entièrement nue qu'elle entreprit de coiffer sa longue chevelure noire.
Il aurait été bien ridicule de feindre la pudeur quand rien de ce qu'elle avait dit ou fait jusqu'à présent d'en était emprunt. Il lui avait d'ailleurs toujours semblé être moins attirante une fois complètement dévêtue : il ne restait plus aucun mystère, plus aucune place à l'imagination, et alors elle avait juste l'air d'être ce qu'elle était. Il y avait silhouette plus élégante, plus sensuelle, plus appétissante que la sienne, c'était certain, alors que pouvait-elle vraiment craindre ?

Passant et repassant le peigne dans ses cheveux désormais rabattus devant ses épaules comme une étole, elle semblait parfaitement à l'aise avec ce geste coutumier. Sur sa hanche droite fleurissait cependant les pétales bleuâtres d'un hématome qui devait être incommodant.

Je n'ai aucune idée du prix que peut valoir ce service rendu. En revanche, si c'est mon bon plaisir que tu recherches, tu saurais le satisfaire en me donnant ton nom. Que je sache à qui je dois cette bonté désintéressée, ajouta-t-elle avec un sourire en coin.
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