Cassandre peinait à respirer correctement. Cela faisait quelques heures qu'elle était descendue du Temple jusqu'au quartier du Labourg pour assurer une cérémonie religieuse pour les plus démunis et elle devait bien avouer qu'elle ne s'attendait pas à cela. On l'avait pourtant bien averti concernant la misère régnant dans ce quartier, des morts qu'on laissait à même la rue, abandonnés et soumis aux intempéries. On lui avait dit qu'on se battait facilement au niveau du marché pour un simple quignon de pain. La famine était là, incontestable et virulente, et encore plus présente en plein Labourg que là où la prêtresse vivait. Le choc était particulièrement violent que Cassandre était d'un naturel optimiste et une fervente croyante. Aujourd'hui, elle avait pu voir tout le malheur et toute l'horreur de leur condition en un temps très restreint. Aussi la bonne humeur et son entrain s'étaient tous deux étiolés comme peau de chagrin. Elle voulait aider ses gens, leur faire croire en la Trinité et leur faire comprendre que ce mal ne durerait pas éternellement. Après tout, les Dieux savaient se montrer cléments. Mais, pourtant, elle savait que ce ne serait pas une telle cérémonie qui allait les nourrir ce soir ni leur permettre de retrouver ceux qu'ils avaient perdu. La prêtresse avait pourtant fait son maximum pour tenter de rassurer cette partie du peuple. C'était son devoir.


Quelques hommes de la milice avaient encadré la cérémonie qu'elle avait donné. Sans doute pour éviter tout débordement, à moins que ce soit pour sa propre sécurité elle n'aurait pu le dire avec certitude. L'ambiance était si pesante et étrange que Cassandre n'était certaine de rien et surtout pas sur ce qui se passait dans ce quartier qu'elle connaissait finalement bien mal. Elle avait d'ailleurs failli se perdre pour venir et risquait sans doute de reproduire la même erreur pour regagner le Temple. Peut-être que les Trois miséricordieux lui enverrait de l'aide pour éviter cela. Du moins elle l'espérait car elle n'avait aucune envie de traîner au Labourg plus que nécessaire. Ce quartier lui faisait l'effet d'une bourgade mal famée à la population apeurée et prête à tout pour survivre. Elle avait beau être prêtresse, cela ne lui assurait pas l'immunité. Cassandre gardait à l'esprit qu'un accident était bien vite arrivé parfois.


Cette simple pensée lui tira un frisson d'horreur. Elle savait pertinemment qu'elle ne pourrait quasiment rien faire si on venait à l'ennuyer. La prêtresse n'avait en rien été formée pour cela et les badauds pouvaient se montrer assez insistant parfois. Si elle se trompait de route pour revenir au Temple, rien ne lui garantissait qu'elle ne tomberait pas dans un guet-apens dans une ruelle. Et la milice avait trop à faire pour veiller en plus à sa sécurité en dehors du cadre de la cérémonie. Elle devrait donc se débrouiller par elle-même.


La fin d'après-midi se coulait en début de soirée et, bientôt, le soleil allait décline et se faire lentement dévorer par les ombres de la ville. Cassandre soupira et décida de quitter la place où la cérémonie s'était déroulée pour rentrer au Temple. Elle ne voulait pas se retrouver en retard et voulait profiter des derniers rayons tièdes pour se guider correctement.


Ainsi, munie de son bâton à tête de serpent, elle se coula hors de la foule amassée sur la place et se dirigea vers la rue qui, selon elle, devait remonter vers le temple. Cassandre s'y engagea rapidement en espérant mettre de la distance avec la foule, qui commençait à s'agiter, et elle. Manque de bol, au bout de quelques minutes, elle se rendit compte qu'elle s'était trompé de route et fut obligé de rebrousser chemin. Elle soupira de nouveau, pesta intérieurement contre son sens de l'orientation assez obsolète dans ce quartier et leva les yeux au ciel.

Cassandre soupira bruyamment et rebroussa chemin. On avait pas idée d'avoir un sens de l'orientation aussi déplorable, surtout dans ces circonstances. Ce n'était pourtant pas compliqué de rentrer au Temple. Tous les autres prêtres y arrivaient sans encombre, pourquoi fallait-il qu'elle se perde aussi idiotement... Toujours en pestant contre elle-même, elle s'engagea dans une autre rue qui pouvait potentiellement lui permettre de rentrer. Toutefois, de petits cliquetis significatifs retentirent dans son dos. C'était le signe qu'une personne en armure marchait non loin d'elle. Puis, rapidement, elle se retourna pour vérifier et se trouva nez à nez avec un milicien – quoique vu l'armure cela ne pouvait pas être un milicien – ou plutôt un chevalier. Ce dernier s'exprima sans détour et rassura la prêtresse. Ainsi il était là pour assurer sa protection et la guider jusqu'au Temple. C'était là un bien heureux hasard et Cassandre remercia silencieusement les Trois pour cette aide inopinée.


« - Oh mon Fils, je suis ravie de vous voir. Je craignais de m'être égarée et de ne savoir comment rentrer au Temple... Je n'ai malheureusement que bien peu l'habitude de cette partie de la ville. »


La prêtresse n'était pas dupe. Elle savait pertinemment que le Temple ne pouvait se permettre d'envoyer un chevalier pour l'escorter. Il n'en avait déjà pas forcément les moyen, ni même le temps. Il était évident que messire de Mornecote avait agit de son propre chef pour lui venir en aide et que, dans un second temps, il n'y avait pas forcément de réelle escorte qui les attendait. Elle soupçonnait l'homme de leur fournir un alibi de taille pour éviter tout embêtement et tout travers éventuel de personnes désespérée.


« - Je vous suis mon Fils. »


Elle prit le parti de croire en la bonne foi du chevalier et se décida à le suivre. Après tout, il disposait d'une belle carrure avec son armure et il était logique que cela soit dissuasif pour les éventuel gêneur. De surcroît il savait visiblement se montrer aimable et était venu à sa rescousse. Cassandre ne pouvait donc plus vraiment douter de ses paroles, même si elle savait que certaines étaient fausses mais à des fins protectrices. Le Labourg savait, à n'en pas douter, se montrer presque infernal pour ceux qui avait encore de quoi manger correctement. Mieux valait ne pas s'éterniser ici après la cérémonie.


Ainsi ils rebroussèrent chemin et se rapprochèrent de la place, sans pourtant s'y engager. Messire de Mornecote savait visiblement où il allait et il la guida vers la bonne route tout en se tenant à sa hauteur. Ils avaient esquivé la foule et devraient sans doute regagner le Temple sans trop d'encombres.


« - Maintenant que nous sommes loin des oreilles indiscrètes de la place, je tiens à vous remercier. Je vous avoue que mon sens de l'orientation dans cette partie de la ville me fait grandement défaut, sans doute car je n'ai guère l'habitude de m'y promener. Mais je pense que cela vous aviez dû le remarquer. C'est en tout cas fort aimable de votre part d'être venu à mon secours, mon Fils. »


La tension qu'elle avait ressentie en traversant la foule un peu plus tôt commençait à s'étioler et elle arrivait de nouveau à respirer normalement. Enfin, c'était néanmoins vite dit puisque l'air ambiant lui paraissait vicié et chargé d'odeurs nauséabondes. L'état du quartier du Labourg laissait à désirer et elle ne voulait pas trop traîner ici.


« - Et vous, que faisiez-vous au Labourg? Etiez-vous venu assister à la cérémonie ? »

Cassandre ne s'était pas attendue à ce que le chevalier soit aussi loquace. Généralement ils ne l'étaient que peu, du moins c'était ce dont elle se souvenait de l'époque où le duché allait bien. Désormais il ne restait plus beaucoup de combattant digne de ce nom, et encore moins de cette carrure et de cette prestance toute particulière. La prêtresse ne connaissait pas le passé de cet homme qui l'avait aidé, ni même ce qui constituait sa vie depuis la venue de la Fange, mais elle pouvait être chose d'une chose : il était homme au courage et à loyauté à toute épreuve, ses actes l'avaient prouvé.


Ces pensées de la prêtresse se vérifièrent d'autant plus rapidement qu'elle vit l'homme s'incliner dans les formes, tel le chevalier qu'il était. La révérence était impeccable, preuve qu'il avait l'habitude et des manières parfaitement rodées. Malgré cela, Cassandre nota le léger gloussement qui lui échappa. Elle ne pouvait lui en vouloir pour cela, elle savait qu'elle n'avait aucun sens de l'orientation lorsque l'endroit lui était inconnu – et parfois pas de sens de l'orientation du tout d'ailleurs – et sans son aide elle aurait été à n'en pas douté dans de beaux draps. Elle lui offrit alors un petit sourire pour lui notifier qu'elle avait comprit et qu'elle ne lui en tenait pas rigueur.


Messire de Mornecote avait un aspect sévère avec son armure, mais une fois sa visière relevée et les traits de son visage visibles on pouvait aussi discerner de la bonté. Il avait des iris d'un bleu-gris qui pouvaient sans doute se montrer dur, voire même exigeant, mais à cette heure on pouvait y voire une petite étincelle de courtoisie. Le sourire qui naquit sur son visage apaisa en partie sa fermeté.


« - Je suis ravie, mon Fils, que mon discours en l'honneur des Trois vous ait autant plu. Je suis heureuse de constater qu'il reste de fervents croyants. Et je vous remercie de votre compliment fort aimable. »


Elle était sincère. Cela faisait quelques temps qu'elle avait comprit que les Trois ne faisaient plus forcément l'unanimité auprès du peuple et que le Temple faisait tout son possible pour y remédier. Elle pouvait comprendre que l'on doute, surtout dans les circonstances actuelles. La Fange qui rôdait autour d'eux chaque jour que la trinité faisait, la famine qui s'installait de plus en plus en ville... Tout cela n'était guère encourageant, il fallait bien l'avouer, mais delà à accuser les Trois, il y avait un monde.


« - Ne vous inquiétez donc pas tant. J'avais bien compris le but de votre petite manigance et je ne puis vous en vouloir. Votre ruse était à la vérité tout à fait louable puisqu'elle n'était destinée qu'à assurer ma sécurité ainsi que la votre. Je ne saurais donc vous en tenir rigueur. Quand à votre question précédente, je suis la Mère Cassandre d'Ambroise. »


Elle inclina légèrement la tête pour lui rendre son salut, même si c'était bien moins évident qu'une révérence. Puis, surprise de le voir si soudainement s'arrêter, Cassandre stoppa elle aussi le pas et le regarda faire. Le chevalier s'était mis à fouiller dans une sacoche et en tira une plume, bientôt suivit d'un parchemin. Il finit par tendre le tout à Cassandre qui, dans un premier temps ne comprit pas bien la manœuvre. Heureusement, les explications suivirent rapidement.


« - Oh... Euh... »


Prise de court, Cassandre ne dut d'abord que répondre à ce présent qu'on lui faisait d'autant que l'homme n'était en rien malhonnête. Certes il avait volontairement 'menti' pour les protéger tout deux, mais pouvait-on réellement appeler cela comme ça? L'affaire était compliquée mais elle n'estimait pas que le pardon devait lui être refusé. Et le présent n'était du coup clairement pas nécessaire. Enfin, c'était ce qu'elle pensait. Mais refuser se était-il judicieux? Elle ne savait pas trop comment se positionner. Et le plus dur fut lorsqu'elle le vit mettre genou à terre.


« - Mon Fils, tout ceci n'est vraiment pas nécessaire. Vous n'avez rien à vous faire pardonner, vous avez simplement voulu nous sauvegarder, il n'y a donc aucune faute que je pourrais vous reprocher. Mais je suis honorée de voir que la galanterie des chevaliers est toujours intacte, tout comme leur sérieux et leur prévenance. Mais je vous en prie, relevez-vous Messire. »


Cassandre n'était guère habituée à ce genre d'attention, surtout actuellement. Elle n'estimait faire que son travail, c'était son rôle, les remerciements n'étaient donc pas obligatoires, ni même nécessaires. Elle l'invita donc à se redresser d'un geste ample et délicat, tout en lui offrant un sourire franc. Il était peu probable de douter de la droiture de la prêtresse, sa sincérité était évidente tout comme la franchise de ses paroles. Néanmoins, elle était touchée par celui qui voulait lui offrir pareil cadeau. Elle savait que l'offre qu'il venait de lui faire était unique et particulièrement risquée. Elle n'aurait peut-être pas les moyens de bénéficier de pareille soutien, pourtant elle n'accepterait jamais cela contre paiement. Dût-elle prier pour lui et pour sa sauvegarde en contrepartie, c'était toujours mieux qu'aucun acquittement. A la rigueur, le chevalier n'avait qu'à l'accompagner au temple et prier quelques instants les Trois pour remédier à sa légère tromperie.

Lorsque le chevalier se redressa, Cassandre se heurta à un regard curieux. Pendant un instant, rien qu'un court instant, elle avait eu l'impression qu'il l'observait avec un œil critique comme pour percevoir quelque chose qu'elle n'aurait pas évoquer. La prêtresse n'était pas réputée pour parler beaucoup mais en revanche elle avait le verbe sincère et franc. Occulter les choses n'était pas dans ses habitudes, ni même dans ses mœurs, la droiture était une de ses qualités même si parfois cela pouvait aussi se révéler être un grand défaut. Malgré cela, Cassandre se trouva troublée par le regard du chevalier. C'était un brin intimidant, presque embarrassant. Un peu décontenancée Cassandre détourna légèrement la tête mais continua à l'écouter.


L'homme était sincère à n'en pas douter, elle n'avait simplement guère l'habitude à ses manières aussi chevaleresques. Il s'excusa une nouvelle fois et lui expliqua la raison de sa conduite. La prêtresse fut toutefois rassurée lorsqu'il lui assura n'avoir point été offusqué par son presque refus concernant ses offrandes. Ce n'était pas qu'elle n'en voulait pas, c'était qu'elle ne pouvait les accepter tout simplement parce qu'à son sens les fautes commises n'en étaient pas et que donc il n'avait pas à se faire pardonner de la sorte. Cassandre avait pourtant pu comprendre qu'il était homme de valeurs et de principes alors que pourtant il ne devait pas disposer de beaucoup de moyens. Personne n'en avait vraiment par les temps qui courraient. Et son offre, elle le savait, était inestimable.


« - Je comprends votre attrait pour la vérité, mon Fils, et c'est tout à votre honneur. Je ne pouvais pourtant pas accepter vos présents et j'espère ne pas vous avoir froissé. Je m'en voudrais cependant que vous perdiez votre grandeur d'âme à cause de moi, je m'en vais donc accepter votre offre d'escorte et je vous remercie pour vos manière chevaleresques. »


Il était clair que Messire de Mornecote tenait particulièrement à la sécurité de la prêtresse. Elle en ignorait toutefois la raison et ne s'attarda pas sur cela car c'était une obligation fort aimable après tout. Lydian était un fervent des Trois, suffisamment pour que la préservation d'une prêtresse lui semble importante pour lui offrir d'être son escorte et son protecteur en cas de besoin. Même si Cassandre était peu habituée aux petites attentions, elle comprenait que l'homme n'agissait pas à la légère. Elle ne savait pas les risques que cela comportait réellement, mais elle tâchait de se l'imaginer. Et elle savait qu'une foule affamée et mécontente pouvait être retors, voire même particulièrement dangereuse. Elle espérait sincèrement n'avoir jamais affaire à cela. Pour elle, pour sa survie, et pour celle de son protecteur s'il était là ce jour là. Elle ne voulait pas que l'on se sacrifie pour elle. Elle était certaine de ne pouvoir se pardonner si tel était le cas.


Cassandre esquissa un petit sourire lorsqu'elle l'entendit s'expliquer sur ses motivations. Cela la rassura de savoir qu'elle ne l'avait pas vraiment détourné de son chemin d'origine. Lui aussi allait au Temple et elle remercia mentalement les Trois pour cette nouvelle coïncidence. Le chevalier la détailla pendant un instant du regard et nota, probablement, le fait qu'elle était prêtresse de Rikni puisqu'il se justifia ensuite de quelques points de détails concernant les divinités par la suite. Cassandre savait que Rikni ne faisait pas l'unanimité. La déesse était parfois incomprise et la jeune femme trouvait cela regrettable. Elle vénérait les Trois avec certes une préférence pour la déesse serpent mais elle ne délaissait pas pour autant Anür et Sérus pour autant.


« - Je suis ravie de constater que je ne vous ai guère fait perdre de temps puisque nous allions dans la même direction. Et vous avez parfaitement raison, mon Fils, je suis bien une représentante de la déesse Rikni. Cependant, contrairement à certains prêtres, et tout comme vous, je n'oublie pas que nos divinités sont au nombre de Trois. Ainsi Anür et Sérus bénéficient aussi de mon soutient et de mes prières. Ce soir je parlerais à chacun des Trois en votre honneur, afin qu'ils vous accordent leurs bénédictions et qu'ils éclairent vos pas. Vous méritez bien cela pour avoir volé au secours d'une de leur prêtresse après tout. »


Le visage de la jeune femme s'était ourlé d'un sourire franc et amical. Converser avec Messire de Mornecote était appréciable. Il était de ceux qui savait vous mettre à l'aise tout en appliquant l'étiquette à la lettre alors que pourtant, cela pouvait constituer une barrière infranchissable pour plus d'une personne. Il était agréable et la prêtresse estimait qu'elle pouvait lui faire confiance, ce qui était chose plutôt rare ces temps-ci.


Ils avaient finit par sortir du Labourg et Cassandre reconnaissait désormais son environnement. Au loin ils pouvaient voir les prémices du Temple et des pierres claires qui le constituaient. Ils ne tarderaient d'ailleurs pas à arriver à son bord malgré le fait qu'ils aient diminuer l'allure en sortant du quartier où elle s'était perdue. Au bout de quelques minutes à peine ils se trouvaient devant les hautes colonnes, au milieu des allées et venues des autres prêtres.


« - Et bien Messire de Mornecote, puisque vous tenez tant à me faire escorte au cas où j'aurais à me déplacer dans des lieux que je ne connais guère, je vais aussi vous offrir un présent. Si d'aventure vous veniez à être blessé – ce que je ne souhaite aucunement mais nous vivons dans un monde dangereux – faite moi mander et je viendrais vous aider du mieux que je peux. J'ai quelques bonnes connaissances dans les soins, vous savez. »


Elle avait un petit air malicieux de celle qui ne pouvait recevoir un présent sans en faire un autre de même ampleur. Cassandre était comme ça, elle avait tendance à apprécier les échanges équivalents, mais elle s'était gardé d'en faire mention auparavant. Ainsi, Lydian ne pouvait plus vraiment refuser sa demande qui sonnait un peu comme une obligation, surtout s'il voulait qu'elle s'en tienne à sa demande d'escorte. Un prêté pour un rendu. Donnant donnant. Elle appréciait que cela soit ainsi et elle se doutait qu'il ne pourrait lui en vouloir pour cela.


« - Comme vous l'avez dit un peu plus tôt, j'ai malheureusement fort à faire au Temple et je crains de devoir vous abandonner Messire de Mornecote. Mais sachez que ça a été un plaisir de converser avec vous et que je remercie les Trois d'avoir fait en sorte que nos route se croisent. »


Elle commença à s'éloigner de quelques pas, notant du coin de l’œil qu'un de ses semblable semblait vouloir s'entretenir avec elle. Cassandre salua son protecteur et lui rappela ce qu'elle avait dit un peu avant pour qu'il comprenne que ce n'était pas des paroles en l'air.


« - N'oubliez pas ce que je vous ai dit, si vous avez besoin de soin, n'hésitez pas à venir me voir... »


Cassandre s'éloigna finalement – un peu précipitamment à la réflexion – et regagna l'entrée du Temple. Elle se retourna pour lui faire un petit signe de la main et nota son petit signe de tête et un sourire amical puis s'enfonça au cœur de l'édifice et disparue de la vue du chevalier.