[Animation Mai]Le mystère des panais

5 septembre 1166,
Labret, Usson,

Dernièrement plusieurs signalements provenant du Labret sont arrivés aux oreilles des différents sergents. Si la sécurité de la presque unique source de nourriture du royaume n’est pas toujours parfaite, même plutôt difficile, depuis sa reprise elle se stabilisait plus ou moins. Néanmoins, dernièrement, les marchandises transportées semblent plus légères, pires, de plus en plus de travailleurs de la terre se plaignent de voir des parties de parcelles de récoltes, de plantations, de graines disparaître. Si dans un premier temps, personne n’a véritable pris en considération les plaintes non régulières, celles-ci devenant désormais presque quotidienne ne peuvent plus être ignoré. Après s’être fait secouer drastiquement par les capitaines, les sergents ont décidé d’envoyer une personne pour éclaircir cette affaire, néanmoins, la présence de la milice étant parfois controversée, c’est un parfait inconnu avec un regard neuf qui a été choisi. Transporté par bateau jusqu’au Labret, il n’a qu’une mission, découvrir qui vient piller les champs, voler les graines dans les granges. On murmure sans doute que les pirates sont dans l’histoire, pirate ou banni forcement, qui d’autre ?

Une fois sur le navire, le trajet est calme, l’air plutôt frai bien que les rayons du soleil chauffent de manière agréable les peaux. Chacun va de son murmure, avise le nouvel arrivant avec des yeux étranges. Personne n’est au courant de son rôle, ni même de sa situation, officiellement il vient en visite, simplement, parce qu’il envisage lui aussi de s’installer dans la zone. Autant dire qu’un sang bleu, venant au Labret, c’est à la fois signe d’espoir, mais aussi signe d’inquiétude. Là bas, le peuple garde quand même une certaine autonomie, il rend des comptes au sergent sur place, au Roi aussi, mais cela s’arrête là. Les habitants ne sont pas franchement sûrs de pouvoir toujours s’acclimater à la bienséance, au respect des règles de conduite. Si le noble travail la terre et vient suer avec c’est une bonne affaire, si au contraire, il vient pour se prendre pour le chef des survivants du Labret, là… C’est tout de suite moins plaisant.

Toujours est-il que la mission est très claire, mais que seul, il ne peut ben évidemment pas s’en sortir, alors on lui a dit de rejoindre sa partenaire d’enquête dans une auberge du coin, elle aussi a dû recevoir l’ordre du sergent sur place en personne. Inutile même de négocier, quand un sergent vous demande un service et que celui-ci est en capacité de rendre votre vie terriblement difficile sur place, on ne cherche pas à négocier, on aide. Que l’aide soit forcée ou volontaire, elle aura eu elle aussi très peu détail sur l’ensemble. Disparition d’alimentation, de graine, de parcelle des champs, rien de surprenant, mais réalisé en trop grand nombre, peut-être même, est-elle victime des vols ?

Dans l’auberge, au lieu de rendez-vous tout est calme et surtout atrocement vide, le soleil est haut dans le ciel, chacun réalise son occupation, pas le temps de boire une bière, de s’essayer à un jeu de cartes. L’aubergiste qui n’est pas dans la confidence était surpris de la voir ici, cette bonne femme, pour autant, il n’a pas questionné. Il lui a offert de l’alcool de prune, avant d’écarquiller les yeux en voyant un homme inconnu passer le pas de sa porte. Instinctivement, sans trop savoir pourquoi, il a servi la même chose à l’inconnu, un verre d’alcool de prune. Avant de l’interroger curieusement.

- « Vous venez de Marbrume ? Qu’est-ce que vous venez faire au Labret mon gars, vous cherchez à cultiver la terre ? »

Il l’avise, le détail le questionne du regard sans réellement savoir, il l’invite à s’installer dans un geste de la tête, sans savoir qu’il vient retrouver celle qui ne connaît, ni son nom, ni sa description. Lui cherche une femme, elle cherche un homme nouvellement venu pour mener ensemble à bien une enquête dans la plus grande discrétion.

Note HRP a écrit:

Bonsoir à vous deux,

Vous l'aurez compris, le thème de votre personnage est plutôt simple. Un noble est nommé pour enquêter sur des pillages au Labret, pour plus de discrétion il a pour couverture une idée d'installation.

Le personnage du peuple on lui impose/elle accepte à ta guise, de l'aider. Résultat le duo se retrouve à devoir enquêter ensemble.

Comme expliqué, le MJ n'interviendra plus dans votre sujet. Il est à vous, vous pouvez l'amener où vous souhaitez en vous basant sur cette introduction.

Bon courage .

Le noble sentait très bien, lors de son voyage marin, que sa présence suscitait beaucoup de questions. Les regards oppressants emplis de jugement quant à la vie qu'il devaient mener à Marbrume ou ce qui le poussait à venir au Labret étaient largement perceptibles. Eut-il l'envie de sociabiliser avec ceux qui partageaient l'accompagnant dans ce trajet, tout d'abord pour les rassurer et leur assurer que s'il visitait un pareil endroit ce n'était surement pas pour ne fournir aucune aide. Toutefois, il savait pertinemment que toutes interactions de ce genre mettrait en péril ce pourquoi il était envoyé. Il gardera donc le silence pendant cette escapade nautique. Il en profitera pour prier les trois afin qu'ils placent cette mission sous leur protection.

Une fois arrivé à l'auberge, peu de doute possible, l'endroit étant presque désert la population local devant certainement travailler les champs, se sustenter ou se reposer avant de reprendre le travail, le chevalier savait qu'il lui était du de retrouver une femme, aussi assuma-t-il que celle assise seule à une table isolé dans un coin de l'auberge sans âme qui vive aux tables alentours hormis l'aubergiste était celle qu'il devait rencontrer. Il voulu saluer celle qu'il estimait comme sa compagne d'aventure mais le dit aubergiste un peu trop curieux de voir un sang bleu débarquer dans son établissement ne lui laissa pas le temps de dire quoique ce soit et l'assaillit de ses premières questions. Lydian lui répondit alors:

- "Bien le bonjour mon brave, je conçois que ma présence ici vous trouble. Et bien voyez vous je n'ai rien contre vous prêter main forte toute fois dans l'immédiat je chercher avant tout un logement pour m'établir ici et adonc vous aider comme je le puis."

Bien qu'il fut importuné par ces questions il n'en montra rien en affichant un faux sourire typique de la noblesse aux allures charmantes et courtoises, cependant la faux-semblance de cette expression était camouflée d'une main maître. Une fois qu'il eut fait comprendre à l'homme qu'il voulait s'entretenir avec celle qui lui faisait face il se tourna vers elle, se souciant bien peu du breuvage qu'il lui avait été servis. Alors il la salua d'un geste de tête élégant -bien qu'on puisse se demander comment l'on peut rendre un signe de tête élégant il y parvint- et débuta la discussion ainsi:

- "Salutation mademoiselle ? ou devrais-je dire madame ? L'on m'a dit que je devais retrouver une femme dans ce lieu pour m'aider avec mes recherches j'estime que je m'adresse à la bonne personne? Sinon je n'abuserais pas d'avantage de votre temps en me présentant d'avantage."

L'on pouvais voir dans son regard qu'il ne voulait pas vraiment parler de ses recherches de logements toutefois seulement si l'on savait qu'il pouvait chercher autre chose. Il était très correctement assis par l'occasion, aucun doute sur la noblesse de son sang la où certains d'entre eux pouvaient recevoir quelques reproches sur le manière ce n'était nullement le cas du cavalier. Ses manières étaient parfaitement forgées par un long enseignement et cela ce voyait. De plus il était un imposant personnage, une taille peu commune et une musculature guerrière pouvait lui prêter une allure intimidante. Néanmoins le tout était adoucis par un charmant regard azur pâle et un visage finement dessiné agrémenté d'une barbe bien taillée. Il avait avec lui un sac assortis à sa stature tant il avait l'air lourd. Le noble s'était assurer de prendre le matériel nécessaire à son expédition.

Ils sont nombreux, les miliciens qui fréquentent la ferme Dumas depuis trois jours. Les récoltes vont bon train et les convois sont particulièrement bien surveillés dès leur départ depuis la ferme Dumas, où la grange bâtie par l'Ordre de l'Astre d'Azur, sur le point de péricliter -mais nul ne le sait encore-, sert de point de ralliement à la plupart des fermiers des alentours. Aussi, alors que le dernier convoi prend le chemin d'Usson sous bonne escorte, Mathilde n'est même pas étonnée de voir que l'un des miliciens, un haut gradé, sergent bien connu dans la région et grand friand des légumes de la fermière qui parviennent régulièrement à la caserne, s'attarde quelques instants à la barrière.

- J'ai un petit service à vous demander, madame. Ça a l'air que les récoltes sont bonnes mais qu'elles ne parviennent pas dans leur intégralité à destination. Y a des parcelles entières qui ont disparu, des semences évaporées, des provisions prêtes à partir volatilisées.
- Je fais partie de ceux qui connaissent le problème ser. Ce matin encore nous étions face à cinq gaillards affamés bien décidés à nous voler.
- Vos gaillards, dame, sont des amateurs. Vous êtes nombreux à connaître cette même inquiétude. C'est plus organisé et quelqu'un s'en vient nous donner un coup de main là-dessus. Quelqu'un qui ne connait pas le coin et qui aura besoin d'un guide au moins pour la journée.
- Je vois. Je prends mon arc et je vous suis, c'est ça?
- C'est ça.

Félicitations Mathie, tu es l'heureuse élue. Hors de question de tenter de se défiler. Elle fait partie des rares qui ont une main-d'oeuvre régulière à la ferme et dont les récoltes sont momentanément terminées... et puis la fermière est soucieuse de sa réputation, qui jusqu'ici lui permet d'offrir un asile à ceux qui n'en ont plus sans réellement craindre d'être suspectée au sujet de ses activités. Elle reste néanmoins extrêmement prudente, et ne croise que rarement ses protégés qui restent des inconnus pour le bien de tous.

Plus que quiconque, Mathilde se sent extrêmement redevable envers la milice qui, durant plusieurs mois, a assuré une présence un peu plus visible aux abords de la ferme, allant jusqu'à parfois descendre le petit chemin menant à la barrière pour s'assurer que la jeune veuve soit encore en vie. En mars, malgré l'arrivée des travailleurs, les miliciens avaient continué occasionnellement à s'aventurer jusqu'à la ferme, espérant recevoir ce qu'ils appelaient une gratitude de la veuve, soit un petit paquet de galettes d'avoine agrémentée de fruits secs. Cette sensation de sécurité, bien que très loin d'être optimale, lui permet encore de ne pas devenir complètement folle à l'idée qu'un intrus puisse mettre à mal tout ce qu'elle a bâti. Alors quand un sergent lui demande un service, qui sonne comme un ordre, Mathilde obtempère sans se poser de questions.

***

Deux heures plus tard, dans l'auberge quasi déserte d'Usson, Mathilde sirote un verre d'alcool de prune à une heure fort peu habituelle pour ce genre d'activité, en ce qui la concerne. Mais comment résister aux suppliques de l'aubergiste qui cherche un avis d'experte en la matière sur la qualité de sa première cuvée? Lorsqu'elle sort des cuisines où elle a été laissée seule par l'aubergiste, la fermière remarque la présence d'un voyageur, grand et propre sur lui, plutôt bien bâti, qui ferait sans doute des merveilles au champ, derrière la charrue. Face à lui, une femme qui traîne un peu trop à l'auberge depuis quelques semaines, et qui vend ses charmes d'une façon peu subtile aux voyageurs. En témoigne le ton de sa voix, qui manque cruellement de discrétion et qui porte à travers la pièce principale.

- Tu peux m'appeler comme tu veux, monseigneur, et je peux t'aider à rechercher absolument n'importe quoi. Tu as une chambre, monseigneur, parce qu'on pourrait commencer par là. Elle ricane et affiche un sourire on ne peut plus graveleux en se levant et en tendant la main à l'étranger en lui faisant une demi révérence.

- Vous devriez pas laisser traîner ce genre de personne ici, ser. Au port, je dis pas, mais ici... murmure Mathilde à l'oreille de l'aubergiste qui fait partie de ses quelques clients pour les légumes qu'elle cultive. L'homme grogne, sachant pertinemment qu'elle a raison et que le manque de discrétion de la catin pourrait bien vite nuire à son établissement, alors que Mathilde le laisse à son comptoir pour s'approcher de l'étrange duo. Excusez-moi, je suis réellement navrée de vous interrompre mais j'attends quelqu'un qui a besoin d'un guide. Et le patron voudrait vous parler, madame.
- Mademoiselle corrige la catin, avant de s'éclipser, non sans murmurer un A plus tard bel étranger à l'oreille du voyageur. Mathilde regarde le manège de la catin avec un air clairement désapprobateur, et ne la perd pas des yeux jusqu'à ce qu'elle se trouve face à l'aubergiste avec lequel elle entame une discussion plutôt animée. Alors, seulement, elle reporte son attention sur l'homme qui lui fait face.
- Pardonnez-moi, ser, j'aurais aimé vous intercepter avant cette dam...oiselle. Mathilde Dumas, pour vous servir. Avez-vous déjà pris une chambre ici?

Mathilde observe l'étranger dont le regard clair lui parait particulièrement incisif. Plus âgé qu'elle à n'en pas douter, sa barbe et ses cheveux sont entretenu avec autant de soin que les vêtements qu'il porte. Son air plutôt tranquille ne dissimule pourtant pas un pragmatisme d'homme qui commande. Merde... on a envoyé un noble pour mener une enquête au Labret?! Si c'est le cas, si cet homme est effectivement un noble envoyé de Marbrume expressément pour une histoire de vivres qui disparaissent, c'est que l'affaire est d'importance et qu'elle concerne plus que deux sacs de grains et trois panais. Dans le regard de Mathilde, l'incompréhension est facile à lire.

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Le Chevalier n'avait pas prêter attention aux discussion émanant des cuisines, sans quoi il aurait peut être, même si c'est fort peu probable, évitée cette rencontre de peu de vertu. Néanmoins, il ne se permettait pas de juger le béotisme de la péripatéticienne, sachant très pertinemment que gagner son écu pouvait s'avérer bien plus que difficile en ces temps obscurs. Il se contentera de décliner la proposition de luxure de la manière suivante:

- "Mademoiselle, je ne suis guère en quête de ce genre de service. Je pense qu'il y'a méprise, aussi je vous recom-" Soudainement une femme l'interrompit et s'occupât de régler, habillement, la situation qui se voulait quelque peu embarrassante pour le gentilhomme. Malgré tout, il ne laissa rien transparaître, ni même ne blêmit-il, lorsqu'on lui fit remarquer à qui il s'adressait.

Le cavalier, se surpris à admirer celle qui congédiait la fille de joie à son attention. Son visage et sa chevelure étaient, relativement, bien soignés pour quelqu'un de son milieu de vie. Toutefois, ses mains, bien qu'assez fines, étaient maltraitées par les cals provoqués par l'usage redondant d'outils peu ergonomiques. Elle l'intriguait, même s'il avait fait d'autres rencontres qu'il appréciait autant que celle ci, il sentait que cette aventure le changerais enfin, de tous les potins des sang bleu ou des querelles de rue qu'il résolvait à Marbrume. Non pas qu'il s'en plaigne vraiment, mais un nouvel air ne fais jamais de mal.

Il se redressa calmement suite à son intervention et lui sert une révérence gracieuse, bien soignée. Aussi, cela pouvait-il choqué, qu'un noble daigne se fendre d'une telle révérence devant quelqu'un d'étranger aux soirées de la Haute, pourtant cela paraissait-il, pour lui, naturel de saluer de cette manière. Par cela l'on peut entendre qu'il ne fais pas de courbettes par réflexe, mais qu'il sait pertinemment qui il salue et comment il s'exécute. Puis, entendant les propos de Mathilde, il laisse échapper un petit rire courtois avant de poursuivre comme suit:

- "Madame Dumas vous me voyez ravis de m'avoir extirpé de cette situation, quelque peu embarrassante. Pour ma part, je répond au nom de Lydian de Mornecote, Chevalier du défunt comte D'Aparice. Si ces noms ne vous disent rien, je n'en serais aucunement outré, étant donné que nos terres... ou pour le moins, ce qu'il en reste, sont localisées un peu après Sombrebois mais je m'égare. Non, je n'ai point encore réserver de couche pour le moment sauriez vous me conseiller?"

C'est à ce moment qu'il se rendit compte qu'il dépassait son interlocutrice d'une tête tout au plus. Adonc, il s’assied pour être à la même hauteur que la fermière, dans le but qu'elle n'ait pas l'impression qu'il la regarde de haut. Il ne voulait absolument que l'on puisse penser qu'il s'estimait meilleur que n'importe qui ici. C'était un être humain avant tout, désireux de rendre services à ses pairs.

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Lydian de Mornecote. Un nom qui lui est totalement inconnu à elle, simple fermière qui a si peu voyagé dans sa vie tant elle est attachée à sa ferme. Même s'il lui arrive de partager quelques moments avec la noblesse d'Usson, en la personne du Vicomte de Terresang et du Comte de Beauharnais, elle connait peu ce monde dont son père se méfiait comme de la peste. Tout au plus prête-t-elle une oreille distraite aux racontars colportés par les voyageurs au sujet d'un noble trop porté sur les catins, d'un autre qui profite de son rang pour faire bonne chair alors que la population crève de faim, ou d'un ancien héros aujourd'hui déchu de son titre parce qu'il n'a pas assez contribué à aider Marbrume dans sa survie. Quelques fois, les noms évoqués reviennent à plusieurs reprises, lui permettant de se faire une idée, souvent erronée, du personnage, généralement décrit comme une sangsue profitant des bonnes grâces du roi en faisant peu d'efforts pour le peuple. Il lui est facile de le croire, tant son père détestait, sans doute un peu par jalousie, cette classe d'êtres humains se croyant choisis par les dieux pour gouverner un peuple bien trop soumis.

Pourtant... Mathilde en a rencontré, des nobles, qui l'ont obligée à reconsidérer cet avis un peu trop tranché sur la question. Un de Terresang extrêmement humain et familier lorsqu'il se trouve au Labret, et un de Beauharnais soucieux de travailler en équipe avec les gens d'ici et qui s'applique à connaître les façons de vivre pour en tirer le meilleur plutôt que d'imposer sa façon de faire. Parfois, à l'auberge, les chants des troubadours content aussi les faits héroïques des grands chevaliers combattant au péril de leur vie pour sauver la veuve et l'orphelin, chants qui sont souvent les mêmes depuis des années. Aussi, pour Mathilde, tous les nobles ne sont pas à mettre dans le même panier... encore faut-il qu'ils fassent leurs preuves pour trouver grâce à ses yeux.

- L'une de mes soeurs a épousé un homme de Sombrebois. Je ne suis allée les voir que deux fois, mais je n'ai jamais eu la chance d'aller au-delà pour voir vos terres avant... Mathilde s'interrompt. Avant qu'ils ne meurent. Avant que l'humanité ne bascule dans l'horreur. Avant que la foi ne soit mise à mal. ... avant la Fange.

Le Mornecote s'assoit alors que Mathilde, elle, reste debout. On lui a appris à ne pas s'asseoir sans y être invitée. Elle se tourne vers le patron, dont la discussion animée avec la catin a la délicatesse de se tenir à voix basse, et de ne pas parvenir à leurs oreilles. La fermière s'y reprend à trois fois pour attirer son attention, signe auquel il répond en levant deux doigts dans les airs.

- Le patron sera bien meilleur conseiller que moi. Je n'ai jamais dormi ici, je ne sais même pas s'il y a une chambre dédiée aux personnes importantes. Mathilde sourit. Un Chevalier. Le patron avait failli défaillir en recevant un Comte, avec un peu de chance il réussirait à tenir le choc devant un Chevalier. La voix de la fermière se fait un peu plus basse. On m'a dit que je pourrais vous aider dans votre exploration, mais pour être honnête, à part vous rapporter les potins et les plaintes des fermiers des environs, je ne suis pas sur de vous être utile. Le sergent m'a demandé de vous guider, j'imagine que vous avez plus d'informations que moi sur l'objet de vos recherches? Elle prend soin de ne pas aborder directement le sujet. Une auberge reste une auberge, peuplée d'oreilles indiscrètes parfois invisibles, dont les propriétaires se hâtent ensuite d'avertir les personnes recherchées que quelqu'un se lance à leurs trousses. Souvent, il suffit de s'asseoir dans un coin et d'écouter les conversations, surtout celles des individus dont le dos voûté et les épaules basses trahissent l'intention d'échanger quelques confidences, pour entendre ce dont on a besoin. Mais aujourd'hui... l'auberge est déserte, et les conversations sont absentes.

Dans le dos de Mathilde, le bruit d'une lourde porte qui claque la fait sursauter. La catin est sortie, probablement fâchée de la tournure de sa discussion avec le patron, lequel s'approche maintenant des deux clients.

- Que puis-je faire pour vous? demande l'aubergiste en s'inclinant légèrement.
- Le Chevalier de Mornecote aurait besoin d'une chambre pour déposer son paquetage avant que je ne l'emmène explorer les environs pour le compte de l'Ordre. Un pieux mensonge, une couverture de choix. Alexandre de Terresang n'a jamais fait de mystère autour de la confiance qu'il accorde à Mathilde, une confiance un peu trop aveugle au goût de la fermière qui ne se considère jamais à la hauteur de l'honneur qui lui est fait. Mais qu'importe, Usson commence à avoir l'habitude de la voir traîner avec des sangs bleus, depuis que l'un d'eux a décidé qu'elle serait une alliée parfaite pour mener à bien des projets d'agriculture, ce à quoi elle s'emploie depuis le printemps. Personne ne fera de cas en la voyant guider un homme dont le charisme suffit à trahir le rang à travers la campagne.

L'aubergiste se fige un instant et déglutit. Un Chevalier. C'est le deuxième invité de choix qu'elle lui emmène, et il ne sait toujours que faire. Bouche bée, yeux écarquillés, il regarde fixement le Chevalier assis devant lui, frottant nerveusement ses mains dans son tablier taché.

Yo!:

Il est, à ne pas en douter, certains que le chevalier fit forte impression près de l'aubergiste, bien que celui-ci eût déjà un comte qui manquât de le faire défaillir, la pâleur de son visage trahissait son inconfort face à des invités de sang bleu, ce qui n'en fut pas pour lui déplaire. Etant étranger de ces terres qu'il n'avait jamais foulées, Lydian était bien rassuré qu'on lui ai assigné une guide locale bien que celle ci se pensait peu utile, avait-elle surement le mérite de connaitre bien mieux la région que lui, cela ne pourrait que renforcer l'efficacité de son enquête, aussi n'avait-il aucune idée de qui soupçonner pour l'instant. Il aurait surement, conversation à faire avec les locaux. Toutefois, songeât-il qu'il serait plus prudent d'envoyer son accompagnatrice à cette labeur, dont le visage serait autrement plus familier que le sien. Alors que celle qui lui tenait compagnie s'entretenait avec l'aubergiste, il se redressa de sa posture assise, regardant de haut, quelque peu involontairement cependant, le Petit homme qui gérait l'endroit.

- "Le Chevalier de Mornecote aurait besoin d'une chambre pour déposer son paquetage avant que je ne l'emmène explorer les environs pour le compte de l'Ordre." Habile mensonge, songeât-il. Peut nombreux sont ceux qui iraient questionner les affaires de l'ordre en ces lieux. L'idée d'éventuelles représailles de leur part pour avoir fouiner dans leurs affaires feraient frémir les plus curieux.

- "Néanmoins monsieur le tenancier, ne me croyez pas si exigeant malgré mon sang, je reste un homme de guerre et saurais me contenter de ce que vous pourrez me donner. Aussi sachez que, de part les batailles menées, mon ouïe a quelque peu souffert. Adonc ne serais-je pas dérangé si vos mur sont fins." Puis il se tourna vers Mathilde s'adressant à cette dernière. "Dame Dumas puis-je vous faire patienter quelques instants? Je m'en reviens si tôt ce paquetage déposé que nous puissions commencer cette exploration dont vous parliez."

Là où ces dires trouvaient une certaine forme de vérité, cela n'était pourtant, pas tout a fait exacte. Il entendait bien, suffisamment en tout cas, pour espérer espionner diverses conversations des occupants, trop peu discret, d'autres chambres. Surtout, pensait-il au fait d'avancer le progrès de sa mission, bien qu'il se doutait qu'il entendrais, très probablement, les exploits de la fille de joie rencontrée auparavant. Le grand cavalier équipa le sac qui contenait tout le fardeau de son bardage usuel, montrant qu'il ne laissait que peu de temps à l'aubergiste pour se décider de quelle chambre il offrirait à cet invité peu conventionnel.

- "B-bien messire, suivez moi j'vous prie" Celui-ci déglutit bruyamment essayant comme il le pu de ne pas trop montrer de signe d'intimidation face au géant guerrier. Aussi ce dernier pensais toutefois tirer partie de cette visite et lui donna sa chambre la mieux cotée et donc la plus onéreuse, celle tout en bout d'allée. "Et voila pour messire. Qu'il puisse s'y sentir à l'aise j'espère."

- "Fort bien je vous en remercie. Mais... N'y-a t-il pas de serrure sur cette porte ? Non pas que ce soit un caprice toutefois j'aimerais assurer une certaine sécurité pour mes biens si je devais m'absenter trop longuement."

Il remarquera cependant que la porte s'ouvrait vers l'intérieur. Lydian songea alors qu'il pourrait toujours bloquer cette dernière avec un meuble pendant la nuit pour le prévenir d'une embuscade nocturne car il était sûre que son arrivée ici s'ébruiterais rapidement.

- "Vous êtes au Labret ici messire... Y'a pas forcément tout le luxe qu'on peut trouver de la d'où vous v'nez . Parcontre y'a un petit loquet en bois à l'intérieur ça gardera la porte fermée en cas de courant d'air."

C'était à s'y attendre, Il devra user de stratagèmes pour cacher son équipement. Encore une bonne chose qu'il n'eût pris que son équipement et la bourse que lui avaient confier ses commanditaires pour sa mission. Aussi décidera-t-il de cacher la plus grosse partie de son armure derrière un des meubles et de poser une de ses sacoches usées en évidence comme leur pour d'éventuel voleurs. Enfin redescendra-t-il avec l'aubergiste pour retourner vers mathilde avec un équipement quelque peu plus léger et sa masse d'arme dans son baudrier.

- "Dame Dumas, Je vous avoue être un peu curieux de connaitre l'organisation de ces terres. Si vous le souhaitez nous pouvons faire cette exploration dont nous traitons tantôt. J'ai déposer mon paquetage en lieu sur aussi m'assurerais-je avec le tenancier de ces lieux que si quoique ce soit devait disparaître de mes biens il serait jugé pour complicité de larcin."

L'aubergiste à ces mots blêmit de nouveau et donnera, en guise de réponse, un signe de tête affirmatif.