Marbrume


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 [Abandonné][Animation Mai]Enquête fangeuse

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Maître de JeuAdministrateur
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MessageSujet: [Abandonné][Animation Mai]Enquête fangeuse   [Abandonné][Animation Mai]Enquête fangeuse EmptySam 16 Mai 2020 - 20:47


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Quelque part dans le Labret

[Abandonné][Animation Mai]Enquête fangeuse Lothai10

Il marche depuis deux jours au moins, malgré le sang, malgré la douleur. Il avance de jour comme de nuit, lentement mais inlassablement. Il doit leur dire, leur dire à tous avant la fin. Heureusement les trois le protègent, rien ne l’a attaqué, pas même approché alors qu’il avançait, plus faible encore qu’un enfant. Il sait pourquoi. Il n’a jamais été un homme particulièrement pieu. Au contraire. Sa femme le trompait et il la frappait, dès qu’il avait un sou en poche il allait le dépenser chez celles qui le faisaient croire mieux qu’il était.

Tire au flanc et alcoolique, il était perdu et fier de l’être. Pourtant il ne méritait pas tout ça. Il ne méritait pas les horreurs qu’il vu, qu’il a subi. Personne ne mérite ça, personne. C’est pour ça que les dieux lui ouvrent un chemin. Pour que personne ne vive à nouveau ce qu’il a vécu. C’est son repenti, sa chance d’accéder à la voûte céleste.

Alors il prie et marche, il prie… et marche. C’est quand il aperçoit le rempart de bois fragile qu’il trébuche pour la première fois. Le choc de revoir la civilisation en sachant que jamais plus il ne la rejoindra. Il tente de faire taire sa peur. Deux hommes vêtus de vert accourent vers lui mais freinent soudainement en constatant son état. Il ne faut plus d’un clignement de ses lourdes paupières pour qu’ils brandissent leurs lances et lui cri quelque chose. Il ne les entend pas, ses oreilles sont tranchées, percée, brûlées. Mais, il imagine. Ils ont vu sont corps nu. Couvert de morsure. De toutes tailles, toutes formes toutes profondeur. Pas un pouce de son corps ne semble épargné. L’horreur grandit encore quand on sait que les marques les plus petites ne doivent pas avoir étaient faites par autre chose qu’un enfant. Par les dieux.

Un des deux miliciens peine à garder le contenu de son estomac. L’homme envoyé des dieux tombe à genoux et tente de parler malgré les nombreuses dans arrachées. Il parle des horreurs, il parle de ceux qui les provoquent, il parle de la fange. La moitié des paroles se perdent dans le sang et les gargouillis sinistres. Mais les témoins de son récit parviennent à en comprendre suffisamment pour blanchir, le plus fragile des deux vomit pour de bon cette fois. Mais le plus terrible c’est quand il prononce ses derniers mots et évoquent ceux qui sont encore emprisonné là-bas.
Il sourit, il a tout dit, ou du moins à essayer, il a accompli sa mission. La seule valable de son existence. Il ouvre ses mains auxquels manque plusieurs doigts et lève les yeux au ciel. Puissent les trois l’accueillir. Son cœur s’arrête.

L’affaire fait grand bruit parmi les habitants de Salers et le responsable de la milice sur place craint un mouvement de panique. Le couvre-feu est durci et les patrouilles augmentent mais il faut couper le mal à la racine ou bientôt la production s’arrêtera et les villageois fuiront malgré les menaces de punitions. Il est parvenu jusque là à éviter que l’affaire ne s’ébruite dans la région, mais une réponse appropriée de la cité tarde à revenir face à sa demande d’aide. Il lui faut comprendre ce qui s’est passé, mais sans avoir le droit de lancer une expédition par lui-même, il est lié. Le délire d’un mourant n’est pas suffisant pour risquer la vie de milicien sans ordres plus haut que son grade. Mais il n’a pas le luxe d’attendre encore.

Lui vient alors une idée, faire appel à ceux qui peuvent agir sans ordre. Un seigneur proche a la réputation d’aimer le labret et ses habitants, en plus de faire preuve de courage. Il lui fait envoyer une missive, implorante et flatteuse. Si un homme comme lui acceptait de mener l’expédition pour trouver l’origine du mal et la trancher si elle existe, alors le Labret entier serait plus en sécurité. Il ne manquait plus qu’obtenir l’aide d’un expert, ou du moins quelqu’un d’assez doué pour offrir un point de vue plus pragmatique sur ce qui se tramait là-bas. Son prêtre criait à l’hérésie et refusé de sortir de son petit temple. En vérité il le soupçonnait d’être comme lui bloquait par la lenteur d’une hiérarchie.
Providence fit-elle, qu’il dénicha à Usson un homme de passage qui avait la réputation d’un guérisseur et d’un érudit, sans pour autant être lié à une autorité, militaire ou religieuse.
Bien que polie, son invitation à lui fut beaucoup plus impérieuse, et deux miliciens l’escortèrent directement jusqu’à Salers. Il leur confirait un homme ou deux sous prétextes de protéger le noble, ce qui était dans ses attributions.  Et aurait enfin un semblant d’équipe à envoyer au nord. Il était heureux de ne pas être celui qui découvrirait ce qui s’y tramait réellement.


Note HRP : a écrit:


Bonjour à vous deux,

-Votre but, trouver ce qui se passe dans un fort abandonné au nord de Salers, la complexité de l’affaire est à votre discrétion dans le respect de la cohérence. L’homme a parlé de recherche sur la fange avant de mourir. A vous d’imaginer à quel point cela peut être macabre ou au contraire complétement faux.
-Les miliciens répondront aux ordres du noble mais pas en dehors de leur devoir.
-Le guérisseur peut de lui-même justifier sa présence au Labret ou juste l’admettre.

Amusez vous comme des petits fous !
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Lothaire FerboisGuérisseur
Lothaire Ferbois



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MessageSujet: Re: [Abandonné][Animation Mai]Enquête fangeuse   [Abandonné][Animation Mai]Enquête fangeuse EmptyMar 26 Mai 2020 - 17:35
La truffe sondant le tapis de feuilles rouges, jaunes et brunes fraichement tombés, les cochons se gavaient des marrons sous la surveillance de leurs éleveurs. L’automne était déjà là, couvrant les arbres d’un nouveau manteau de feuilles. Bientôt celui s’évanouirait à son tour, vaincu par les ardeurs du froid hivernal. Les multiples ressources produites et transitant par le village d’Usson serait alors d’une forte importance pour le bien-être et du Labret et de la Cité de Marbrume. Quid du bois pour se réchauffer en hiver ? Quid du fer pour produire les clous, les pinces, les armes, les gonds de porte et autre forgeraille ? Quid du blé, de l’orge, de l’épeautre, du seigle et de l’avoine pour sustenter homme et bêtes au plus froid de la saison ?

Si Usson revêtait définitivement une importance stratégique dans la survie du jeune royaume, ce n’était toutefois pas en tant que garçon de ferme ou chroniqueur des rudes travaux du petit peuple que Ferbois s’était aventuré bien loin des murs protecteurs de la Cité. A vrai dire, cela n’avait guère de rapport non plus avec sa stricte profession de guérisseur. C’était en tant que chercheur ès Fange qu’il était venu exercer ces services en secret. Le monde d’au-delà les murs recelait bien des mystères. Territoire de la Fange, des Bannis auxquels l’on attribuait mille atrocités, de coupeurs de bourses et de gorges et autres sorcières hérétiques. C’était d’ailleurs une sorcière qui l’avait attiré ici, enfin, plus précisément, des rumeurs, ragots et autres témoignages au sujet d’une précédente affaire. Une histoire, apparemment corroboré par divers témoins dignes de ce nom, au sujet d’un puit transformant ceux qui buvait de son eau en stryge assoiffée de carnage après une longue agonie, ainsi que d’une sorcière responsable de cette altération. Mais il n’en avait guère appris plus.

-Graahh !

Un grognement. Rauque. Sec. Un début d’infection de la bile jaune probablement, dû au changement de température. Et ce n’était ni de lui ni des porcs qu’il parlait.  
Mais sinon, pour en revenir à son histoire, il n’en avait guère appris plus. Enfin si, mais il aurait fallu que les deux brutes épaisses qui le serraient sur le tas de buche taillée à la sortie du village le laissèrent tranquille. D’une mission qui requérait son impérieux concours, qu’ils avaient causés. Le genre de proposition qu’on ne pouvait refuser. Une sombre et terrifiante histoire, le responsable de la milice locale avait été confronté à un miséreux, percé de part en part par les goules, apparemment échappé d’une forteresse située au nord de Salers où il était détenu captif. Mais ce n’était pas la part la digne d’intérêt de cette histoire, avant de succomber à ces blessures, il avait également évoqué des expérimentations. Oui, des tests menés par un autre chercheur sur la Fange elle-même. Et celui ne semblait clairement pas avoir les valeurs éthiques de ce brave Lothaire. Il devait être stoppé coûte que coûte, même si…

-Et celle-là, c’est pour papa, héhé ! émit d’un ton sarcastique Landebert, un homme sans âge aux longs cheveux noirs attachés vers l’arrière du crâne en une courte queue-de-cheval.

Se hâtant de prélever la précieuse pièce pour l’ajouter à sa collection, il semblait vouloir se pavaner encore un instant avant d’accorder à son compagnon la possibilité de jouer son tour. Celui-ci, croisant le regard avec le plus qu’ennuyé guérisseur, semblait rouspéter en silence de l’arrogance de son compagnon. Lothaire ne pouvait que lui rendre ce même air dédaigné et ennuyé.

Mais où en était-il dans le cours sinueux des méandres de sa pensée ? Ah oui, même s’il avait été dûment précisé que ce mystérieux chercheur se devait d’être interpellé et/ou mis hors d’état de nuire, l’on avait été assez  silencieux sur le devenir des archives. Oui, des archives, après tout, il devait probablement en tenir pour garder un fil conducteur, une direction pourrait-on dire, dans ces recherches impies. Et le rebouteux ici présent serait plus que contenté de mettre la main sur les recherches de ce ‘’confrère’’ en recherche. Après tout, jetons-nous une pomme entière alors que seul quelques points de moisissures faisait jour à sa surface ? Non ! L’on se sert d’un couteau pour en retirer la part pourrie et l’on déguste le reste. Il en allait de même pour ces recherches, en espérant que celles-ci avaient un intérêt autre que de celui d’être une débauche grotesque comme semblait le décrire le réfugié de la forteresse sur son lit de mort. Après tout, ne fallait-t-il pas voir une opportunité dans chaque situation pour tenir le cap en ces temps difficiles ? Le pragmatisme l’emportait donc.

Enfin donc, le voilà. Assis sur un tas de buche, ceinturé par Landebert et Michel, miliciens de leurs états, alors en pleine partie de dame ou d’un quelconque jeu à pions s’en approchant, dans l’attente de renforts supplémentaires pour le début de leur expédition. Si l’on attendait de lui une ‘’heureuse’’ coopération, Ferbois comprenait surtout qu’il était contraint par les circonstances de servir de tête pour cette expédition de fortune. Enfin, cela restait mieux que rien, même si cette sensation de contrainte semblait glisser dans ces entrailles comme une anguille poisseuse se tortillant entre les mains d’un pécheur. Tout juste avait-il compris qu’un sang bleu leur tiendrait compagnie bientôt et pourrait probablement prendre la tête des opérations. Espérons juste que celui-ci ne frimerait pas d’un air hautain lorsqu’on sortirait les dés.

-Allez, à toi de jouer ! grogna le gras Michel, tendant la main à son camarade pour poursuivre la partie.
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Aymeric de BeauharnaisComte
Aymeric de Beauharnais



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MessageSujet: Re: [Abandonné][Animation Mai]Enquête fangeuse   [Abandonné][Animation Mai]Enquête fangeuse EmptyLun 1 Juin 2020 - 20:43
Salers
Le 01/10/1166
Au matin

Salers, et que ses habitants me pardonnent, c'est le Goulot du Labret. Si une catastrophe doit survenir, ça sera ici. Même au sein de la Milice, c'est un peu le purgatoire, ceux qui y sont envoyés le sont souvent parce que c'est l'ultime punition. Faut vraiment avoir fait chier son supérieur pour valdinguer ici. Cela ne signifie pas qu'ici se trouvent de mauvais miliciens, ils sont solides, et rudes. Mais leur espérance de vie est moindre ici qu'ailleurs. Parce qu'il y a une porte d'entrée pour la Fange. Les montagnes ne sont plus que monts, voire monticules, et les palissades ne suffisent pas à bloquer la fange. Oh, ceux qui ne savent pas prétendront qu'il "suffit" de les renforcer, mais renforcer fait un boucan d'enfer et le boucan attire... la fange. Heureusement qu'un peu plus loin il y a Najac, avec ses chiens qui sont l'autre protection d'Usson. Salers se prend les vagues les plus importantes et leurs miliciens combattent du fangeux régulièrement, puis si un passe au travers, les chiens de Najac le repèrent. Et au final, ça fonctionne plutôt bien et tout labretan normalement constitué est reconnaissant du travail du milicien de Salers, même s'il s'en méfiera.

Je fais partie des méfiants, aussi, quand j'ai été missionné, ai-je opté pour passer la nuit à Najac avant de filer, dès potron-minet, à Salers. Ce ne sont pas les flagorneries qui m'ont poussé à accepter la mission, c'est même quelque chose qui m'aurait poussé à ne pas lire la suite du courrier, mais mon sens de l'honneur. J'essaie d'aider à redorer le blason du Labret, de mettre la lumière sur ces gens merveilleux qui permettent aux citadins de continuer à vivre et d'encourager, par ma présence et par mes actions, les gens à venir repeupler la zone, et des gens autres que des mordus. Alors, une rumeur comme celle qui circule se doit d'être éteinte, qu'elle soit fondée, - et c'est à craindre quand on a vu ce qui s'est passé au Chaudron, ma fille m'ayant expliqué que des gens avaient "libéré" des fangeux fraîchement créés pour commettre des dégâts dans la capitale, et jamais je ne mettrai la parole de ma fille en doute -, ou qu'elle soit issue de l'esprit tortueux d'un conteur beaucoup trop crédible.

Bref, la routine veut qu'en arrivant dans un village, on se présente au chef des lieux, et ici, le chef, puisque Salers est militaire, c'est le Sergent André, une brute qui fait peur à ses hommes, mais vu la rusticité des hommes sur place et l'âpreté du travail à faire, un sergent gentil, ça ne fonctionnerait pas. Je suis rapidement et efficacement informé du lieu, de la rumeur, du fait que le sergent la juge plausible et que l'érudit est déjà là. Je profite aussi de ma présence et du fait que je me mouille effectivement dans cette enquête pour suggérer au Sergent quelque chose : Le jour, et je sais qu'ils sont rares, où le sergent aurait un surplus de métaux qui sortirait des mines, qu'il songe à en faire profiter la forge d'Usson. Je ne doute pas que le Sergent sait que je suis le propriétaire de la forge en question, et je pense qu'il sait aussi que mon forgeron n'hésite pas à aider les miliciens. Cet échange de bon procédé n'a en soi rien de choquant et je n'attends pas sa réponse pour récupérer quatre miliciens qui s'ajouteront aux deux que possède l'érudit. Six miliciens qui savent combattre la Fange, un maître archer et en soutien un soigneur, si j'ai bien compris, on a vu pire pour une mission.

C'est donc accompagné de quatre fiers-à-bras que je rejoins l'érudit et ses deux compères. Il me faut avouer que ma première impression est négative. Je m'attendais à ce qu'un prêtre nous accompagne, et il semble que l'érudit soit un civil. Des civils peuvent se montrer plus efficaces que des nobles, des prêtres ou des miliciens, mais avoir la caution d'une autorité religieuse sur cette mission ou même une prière pour que Rikni leur apporte Son soutien eut été le bienvenu. Mais je ne peux que masquer ma déception, faute d'autre choix.

- Aymeric, archer et ex-coutilier dans les Marais.

Il préfère poser son autorité ainsi. Ce n'est pas parce qu'il est né du bon côté de la barrière qu'il va commander la mission, mais parce qu'il a l'expérience de la milice et du commandement. Et les Marais, ça n'est pas Salers, mais ça n'est pas de tout repos non plus. Possible même que le milicien puni à Salers soit envoyé en mission dans les Marais et inversément. Il ne parle pas de son titre, et il ne parle pas de ses exploits dans le Chaudron. L'histoire de l'ancien coutilier devenu Comte et qui est venu s'installer dans le Labret avec sa fille est connu. Quant à ses exploits, il est connu aussi qu'il n'en parle jamais, seule la raison reste mystérieuse.

- Certains parmi vous ont déjà été patrouillé du côté de ce fort ?
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Lothaire FerboisGuérisseur
Lothaire Ferbois



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MessageSujet: Re: [Abandonné][Animation Mai]Enquête fangeuse   [Abandonné][Animation Mai]Enquête fangeuse EmptyDim 7 Juin 2020 - 21:16
Saluant celui qui dorénavant prenait la tête de l’expédition, Michel grattait son crâne de ces gants de cuir usés. Le sang bleu ne s’était même pas présenté sous son titre. Il préférait donc la jouer homme de terrain ? Après tout, pourquoi pas. Un coutilier qui avait fait son service dans les marais devait forcément être un bon meneur d’homme, ils n’auraient pas à se farcir un petit blanc-bec né dans des draps de soie.
 
-Si l’un de nous a déjà patrouillé là-bas ? Euh, t’avais pas déjà traîné tes chausses vers Salers, Landebert ?

 
Rangeant le plateau de dames dans sa sacoche, Landebert s’avançant en direction des nouveaux-venus. Il avait l’air ennuyé par la question, comme si l’évocation de ce petit coin perdu lui rappelait quelques souvenirs qu’il aurait préféré oublié. La destination n’avait pas succès chez les miliciens.
 
-Ouais, je connais Salers, le chemin et même ce fortin paumé. J’étais encore là-bas y a pas deux mois, dit-il avec une petite moue dédaigneuse. A Salers, pas le fortin, hein ? se sentait-il obligé de préciser.  
 
Lothaire, de son côté, ne perdait pas une miette des propos de l’homme d’arme. Il ne connaissait qu’approximativement le plateau du Labret, en particulier depuis ces dernières années avec l’apparition du fléau. Salers devait être probablement le bastion d’humanité le plus éloigné de la cité, nul doute à ces yeux que la situation pour les habitants devait y être particulièrement précaire.
 
-Un vrai coupe-gorge… Et je vous parle pas de l’ambiance. Mais bon, les ordres sont les ordres. J’saurais nous y conduire. Tournant un regard désabusé vers son collègue, il poursuivait : Et avec Michel, on a déjà les chevaux, le paquetage et les provisions de prête. On n’attendait plus que vous, M’sire Aymeric. 
 
Quelque part, cela soulageait le milicien de laisser la responsabilité de l’expédition à un autre. Recevoir des ordres, ça restait toujours aisé que de les distribuer. Enfin, cela dépendait desquels. Mais dans l’absolu, en cas de faute ou de blâme à donner, cela serrait le vétéran au sang bleu qui serait dans la ligne de mire.
S’avançant à son tour parmi ces différents guerriers, Lothaire Ferbois se présenta brièvement avant de se lancer.
 
-Et vous avez une idée du temps qu’il nous faudra pour voyager d’ici jusqu’à Salers ? hasarda le guérisseur. Pour avoir déjà eu l’occasion de voyager au-delà des murs, il savait que même le plus simple des voyages pouvait se révéler périlleux. Des fangeux, des bannis, des bandits, ou n’importe quoi d’autre pouvait surgir à tout moment des fourrés.
 
-Aucune idée. D’Usson à Salers, on doit bien avoir cinq lieux de distance à vol d’oiseau.
 
-Et j’imagine qu’avec le non-entretien des routes, les pauses et en supposant que nos prières qu’aucun accident ou bête de malheur ne nous ralentisse soient étendues par les Trois, ça devrait nous amener à quoi, trois heures de route au mieux ? Cinq heures plutôt ? Six si l’on traîne la patte ?
 
-Quelque chose comme ça, ouais, siffla le milicien d’un ton laconique.
 
-On devrait arriver pile au crépuscule à Salers alors. Juste à temps pour se réfugier derrière l’enceinte du village.
 
- Ouais, on n’aura clairement pas intérêt à dormir sur la route. Voilà pourquoi on ne prendra que des chevaux. J’espère que vous savez supporter les longs trots, guérisseur.
 
 -ça devrait aller oui…
 
La perspective de passer la journée sur une selle n’enchantait pas Lothaire, mais cela lui semblait effectivement le meilleur moyen de locomotion pour cette mission. Le plus rapide et le plus silencieux aussi. Une charrette aurait probablement été trop bruyante.
 
-Bon prépare les chevaux, Michel ! On décampe.
 
Le milicien s’en allait chercher les montures, mandant l’assistance des paires de bras supplémentaires qu’avait amenaient avec lui le vétéran des marais. Ensembles, les voilà en train d’amarrer quelques sacs sur chacune des selles. Chahutant, braillards, pestant ou silencieux, chacun évacuait l’appréhension à sa manière avant cette expédition qui pouvait bien se révéler être la dernière. La vie loin des murs solides de la Cité ne pardonnait pas. Il suffisait d’une seule morsure, et les Trois savent que ces satanés mordeurs avaient l’estomac dans les talons, d’une seule donc, et l’on était fichu. Et il ne fallait pas oublier ces fichus bannis, à se terrer on ne sait où dans les marécages ou les bois, plus probablement dans la même fange poisseuse que ces démons anthropophages.
 
Lothaire repensait à ces dernières sorties à travers les sous-bois du royaume. Elles s’étaient toutes soldées par de tragiques rencontres. Il valait mieux ne pas y penser alors, se disait le guérisseur. Les superstitieux évitaient comme la peste l’évocation des malheurs après tout et si Lothaire méprisait du haut de son érudition ce qu’il considérait comme une sottise paysanne, il commençait à y percevoir un début de sagesse. Préférant encombrer son esprit d’autres pensées, il profita du fait que les miliciens soient occupés à préparer le voyage pour se rapprocher de leur nouveau commandant, le Sire Aymeric.
 
-Mes salutations messire, Lothaire Ferbois, Guérisseur de mon état.
 
Accompagnant la formule d’un geste de révérence, il poursuivait :
 
-Je préfère déjà vous informer que j’ai été réquisitionné pour l’accomplissement de cette mission. Je ne me suis pas porté volontaire. Ceci dit, je vais malgré tout faire mon devoir pour le royaume en vous servant du mieux possible en tant que guérisseur et érudit. Je n’aurais qu’une seule requête à vous soumettre, si vous le permettez.

 
La requête en question était plutôt non-orthodoxe et le soigneur espérait que celle-ci ne froisserait pas son interlocuteur. Ce n’était pas le moment de passer pour un fantasque, voire pire. On parlait après tout d’un possible fou homicide qui torturait de pauvres gens. Commettait-il déjà ces crimes en suivant une logique d’érudit ? Compilant observation, hypothèse, essaie et découverte ? Les chances étaient très minces… mais pas nul. Il ne fallait pas abandonner cette option.
 

-J’aimerais, s’il est avéré que des recherches ou de la documentation sérieuse ait été produite dans ce fortin au sujet de la Fange, qu’elle soit saisie et non juste abandonnée sur place. Dans la mesure du possible bien sûr, voyez cela plutôt comme un vœu pieux.
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Aymeric de BeauharnaisComte
Aymeric de Beauharnais



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MessageSujet: Re: [Abandonné][Animation Mai]Enquête fangeuse   [Abandonné][Animation Mai]Enquête fangeuse EmptyMer 10 Juin 2020 - 15:19
- Parfait, je suis descendu jusqu'à Najac déjà, mais jamais plus loin, je suis ravi que quelqu'un connaisse un peu les lieux, ça ne fait jamais de tort.

Dit-il, plutôt enjoué, à Landebert. Et puisqu'ils parlent de provisions, le Comte en profite pour rajouter :

- J'pense que vous savez que j'essaie de me lancer comme éleveur. Ca fait un mois que mon fromage et mes lapins se répandent du côté des casernes, avec de bons retours. Mais on a testé avec ma fromagère une nouvelle recette pour les fromages à pâte dure

Il se tourne vers l'érudit pour expliquer :

- Le fromage à pâte dure se conserve mieux et plus longtemps, il est plus fort en goût aussi. Quand on fait des missions longue durée, avoir quelque chose qu'on peut grailler avec plaisir le 6e jour loin des murs, ça fait chaud au cœur. J'ai pas oublié, pour ça que mes productions sont prévues pour les voyageurs, les miliciens de l'externe, les patrouilleurs, les traqueurs. Et je préférais le fromage à la viande. Ceci étant...

Et là il refixe les miliciens

- Je fais fumer ma viande, dont celle de lapin. Séchée ou fumée, elle se conserve aussi, et je sais que pas mal de militaires sont des viandards. Alors, pour l'hiver, avoir de quoi faire, c'est pas plus mal. L'avantage avec cette viande, elle peut se consommer telle quelle, réchauffée simplement ou mélangée dans un potage avec des légumes d'hiver. Seulement, c'est une première tentative, faudra être honnête sur le goût. Y'a une part pour nous et une part pour les miliciens de Salers, j'pense que ça leur fera plaisir. Sont loin de tout, eux.

Quand Lothaire les interroge sur le trajet, Aymeric approuve le délai exposé.


- Autant essayer en quatre heures. D'autant qu'on va longer Najac et que de ce côté, les chiens font merveille. Cela ne nous garantit pas qu'on évitera un ours ou un fangeux, mais les bannis doivent éviter la zone comme la peste. Il est difficile de se prémunir du flair des chiens. On ira d'un bon pas, les chevaux ont l'air plutôt bons.

Même s'il n'est pas un éleveur-né ni un dompteur, Aymeric a suffisamment travaillé avec des chevaux pour juger de leur valeur et le fait qu'on leur en a confié est une bonne chose. Soit en haut lieu ils prennent la mission au sérieux, et c'est une bonne chose, soit on ne veut pas lui déplaire à lui, et c'est aussi une bonne chose. Cela pourrait signifier qu'il gagne en influence et/ou qu'on le respecte. Et lorsque Lothaire lui adresse la parole, Aymeric répond en chuchotant :

- L'une des règles de survie loin des murs est de rester le plus discret possible. On parle le moins possible, on fait le moins de bruit possible et on prie. Moi je prie, en tout cas. Silencieusement. Et si la fange fonce sur vous, lancez le cheval et priez pour qu'il ne vous désarçonne pas. C'est teigneux, un fangeux, mais un cheval peut le distancer.

Recommandations faites, que certains miliciens doivent avoir entendus et que forcément ils doivent connaître, Aymeric poursuit :

- Un guérisseur n'est jamais du luxe et ces hommes et moi-même ferons en sorte que vous ne risquiez rien ou le moins possible. Je ne sais pas pour eux, mais si je suis encore ici et dans cet état, c'est à des soigneurs que je le dois. Bien, messire Ferbois, si des choses peuvent être saisies, elles le seront, et elles seront remises au Temple pour analyse. Votre nom sera associé à ce don, afin que vous puissiez y apporter vos éclairages et éventuellement votre expertise.

La Fange est l'affaire du Temple, dans l'esprit d'Aymeric cela est clair. Si pour l'érudit il peut y avoir eu des recherches impies, il appartiendra au Temple de déterminer ce qu'on peut en retenir ou pas, et certainement pas à lui, qui même s'ii est pieux n'a pas les connaissances requises, surtout dans le domaine du Culte, pour juger quoi que ce soit. Un soigneur doit avoir plus d'expérience pour comprendre des éventuelles recherches, enfin il le suppose. Aymeric sait cueillir des plantes et éventuellement empêcher une plaie de saigner, mais ça n'en fait pas un soigneur pour la cause. Aussi est-il ravi que ce Ferbois soit là, même s'il aurait préféré un prêtre.

Un salut à l'érudit pour lui signifier qu'il a fini sa bafouille et il se porte en tête pour accélérer la marche. Le temps est clément et pas de vol d'oiseau qui pourrait indiquer un danger à l'horizon. Quand les signes sont positifs, autant forcer l'allure. Le temps passé à Salers leur permettra d'en savoir un peu plus sur le lieu sur lequel il faudra enquêter. Ils ont des chevaux et sont deux archers, c'est presque du luxe pour une mission de ce genre. Autant ne pas la gâcher.

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