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 Quand les artistes entrent en scène.

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Othon ZollernCoutilier
Othon Zollern



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MessageSujet: Quand les artistes entrent en scène.   Quand les artistes entrent en scène. EmptySam 19 Déc 2015 - 17:35
"Glemser, appelez." Le grognement que lui adressa le borgne ne manqua pas d'instruire Othon sur l'estime que lui portait celui-ci. Hélas, il est des hommes trop réfractaires aux jeunes parvenus! Malgré sa sémillante moustache et son assiduité aux cartes, notre héros n'avait pas (encore) réussi à gagner le cœur de tout ses coreligionnaires en déviance milicienne.

"Franzël... Gawrillof... Ruthardht... Gunof... Burmester... Antonio Casimir Cartellieri." le dernier était un drôle de spécimen.

Le sympathique factionnaire observait ses cerbères d'un œil ému. Par un curieux mécanisme, Othon, qui usuellement se gardait autant que faire se peut des batailles incertaines, goûtait amplement des parades militaires. Peut-être était-ce l'attrait pour les beaux costumes. "Gonthier, appelez." lança-t-il à son deuxième coutiller.

"Rieding... Stamitz... Stamitz... Becker... Géczy... Maier."

Que de braves, en vérité!

Il n'en fallait pas moins pour affronter les mauvaisetés dont regorge le Labourg. C'est qu'après avoir longtemps veillé à la sureté de la grand'porte, Othon s'était retrouvé affecté à la défense du rempart est. À vrai dire, il n'était pas étranger à ce changement. Toute une semaine durant, le zélé factionnaire n'avait manqué d'effectuer des visites à la cour, après que le capitaine ait décidé de l'orienter vers la porte de Anges. À force d'arguties, il avait convaincu son supérieur de l'envoyer au Labourg.

C'est que notre héros avait conçu un savant dessein, des semaines durant sa garde à la grand'porte. On disait le mur Est parcouru de lézardes et de fissures béantes, sur lesquelles les gueux avaient dressé leurs masures, si bien que le rempart demeurait affaibli. Pire! il était exploité par la roture, qui resquillait ainsi l'impôt ducal. Une telle malveillance avait suffit pour faire tourner le sang du zélé factionnaire.

Ainsi, après que l'appel fut fait, et les hommes pourvu leurs plus beaux effets, on sortit par rang de deux direction le Labourg. La rumeur précéda cette arrivée en force, et les venelles étaient alors emplie de curieux. Ce n'est qu'une fois arrivé au pied du rempart qu'Othon entretint le populace de ses intentions, lisant à haute voix un vélin pourvu du sceau ducal. "Par décret ducal, et par soucis pour ses ouailles, Sa Grandeur ordonne que soit fouillée chaque masure adjacente au rempart, dans un but préalable à ses réparations!"

Réparations, c'est cela oui. Othon se hâta d'envoyer la XIIIème coutellerie dans les cahutes, tandis que la XIème, hallebarde au poing, montait la garde.
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Anton GunofBoucher
Anton Gunof



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MessageSujet: Re: Quand les artistes entrent en scène.   Quand les artistes entrent en scène. EmptyLun 21 Déc 2015 - 19:05
Le pan Est, c’était une bonne chose et une mauvaise chose. L’affectation, de plus, était toute neuve, elle s’était engagée après la réforme du début d’hiver, qui avait elle-même été provoqué par l’effondrement de la tourelle Otto Dickse, qui avait emporté un bout d’effectif appréciable lors de cette fameuse nuit sinistre. Les huiles en avaient profité pour mélanger les cartes et assigner à l’est des grappes bien fraiches de conscrits finissant leurs classes ou étant parvenus à s’échapper de l’Externe. La XIIIème, dans le processus, avait été passée à la moulinette. Et de la dizaine de bleubites et vétérans qui constituaient la petite escouade de Glemser le Borgne, deux hommes furent maintenus : Gunof et Burmester. La jeunesse avait été éparpillée aux grés des nouvelles créations, et un collègue à l’Anton, plus sérieux, de la vieille garde, s’était trouvé à la tête de sa coutellerie. Et tandis que Burmester, un vague paysan dégagée de ses pénates par la trèvepeste, s’enflait d’enfin « en être », Anton fulminait en repensant au succès du collègue.

Drôle, n’est-ce pas, comme dans les situations les plus désespérées, quand elles s’étendent en longueur, s’ajoutent les petits riens d’un autre âge. L’apocalypse avait beau être trompetée depuis des mois, amenant avec elle son lot de deuils et d’angoisses, Anton grognait intérieurement sur son absence de promotion. Le gars était depuis dix ans dans le guet, sapristi, et bien qu’une poignée d’événements inopinés autant qu’importuns eurent enrayé son ascension, il n’en revenait toujours pas qu’on ne l’eut pas gratifié d’une coutellerie. D’être encore à la botte du vieux Glemser… Et maintenant que la XIIIème avait été affectée plus sérieusement, sous le commandement du sergent Zollern, les petites permissions et missions transversales semblaient s’échapper par la petite porte.

Il en était à mâcher ces informations un peu pessimiste en badigeonnant, parfois, le tout en repensant que ç’aurait pu être pire, il aurait pu finir à l’Externe. Mais enfin merde, lui, en simple grouillot ! Aurait-il à sucer la queue du duc pour ne pas mourir troufion ? Mâchonnant un morceau de pain durci par deux jours d’existence, il jeta un regard en coin au sergent, tandis que l’appel commençait à scander les noms des camarades. De l’homme à la moustache superbe, il ne savait trop que penser. Parvenu dans les rangs par les grâces de certains hommes biens en cour, le freluquet n’était pas d’un mauvais nom ni d’une mauvaise nature. Ca n’en restait pas moins un freluquet, comme ne cessait de l’aboyer Glemser, lui aussi en sérieux manque de gradation, tout aussi aigri à l’idée de servir un énième commandant qu’Anton l’était. Il n’en avait pas moins raccroché quelques sympathies dans la coutelle derrière son dos, et quand bien même on attendait l’épreuve du feu sous son commandement, les gars, dont Anton, ne se considéraient pas comme les plus malheureux. On disait bien, après tout, que certains servaient sous des femmes, à l’Externe.

Ce qui titillait Anton, c’était une question : pourquoi le pan est ? Les porte-glaive à sang bleu des Sylvrur avaient tendance à préférer les cantonnements plus proches de l’Esplanade ou des capitaineries, où un bon feu de bois ainsi qu’une élégante société de parasites à capitaine vous accueillait toujours. Le pan est, avec ses murs fatigués, décrépis, lépreux quand pas tout simplement périlleux, sa populace pas facile et un hiver particulièrement rigoureux, ce n’était pas forcément la destination qui venait en premier à l’esprit. Aussi le Gunof était inquiet, car dans la zone, il était affranchi d’une poignée de passe-muraille, dont un ou deux tenus par des cousins, qui ne lui feraient pas de bien s’ils étaient mis sur les cartes. Autant en termes de réputations que de petits sous.
Alors voilà. Ce nouveau sergent fringant, pour moustachu et joueur qu’il pût être, n’en restait pas moins une sacrée inconnue dans l’équation d’Anton. L’homme pourrait faire son bien comme causer sa ruine, et de ce fait, notre grouillot ne s’était pas senti, jusqu’alors, de l’approcher de trop près, préférant à un dialogue sain, honnête et frontal les on-dit et autres messes-basses des camarades comme d’autres. Tout se passera bien, se dit-il pour lui-même. La seule mansarde douteuse qu’ils pourraient avoir le gré de visiter, nos braves miliciens, avait été prévenue, et on s’était mis à recouvrir une fente étroite, peu utilisée, avec le plus d’ingéniosité qu’on avait pu la veille. Non, tout se passerait bien, se répéta-t-il alors que cette douzaine de brutaux se levaient pour accomplir leur devoir.
[Jolie entrée en matière. Hésite pas si tu veux que j'étoffe ou modifie!]
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