Nom : De Villarbois

Prénom : Espérance

Age : 19

Sexe : Femme

Situation : Célibataire

Rang : Milicienne, native de Marbrume

Lieu de vie : Très modeste habitation appartenant à sa mère.

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs :

Carrière du Milicien : +1 habilité, +1 parade, +2 en charisme

Compétences et objets choisis :

Compétences :

- Arme de prédilection - Défense - [Bouclier] - Niveau 1
- Coriace - Niveau 1
- Volonté de fer - Niveau 1
- Princesse en détresse - Niveau 1

Objets :

- 1 Epée courte
- 1 Poignard
- 1 Rondache
- 1 Ensemble de cuir (Veste, Jambière)
- 1 Capuchon de cuir

Espérance est brune, les cheveux longs tombant jusqu'aux milieu du dos. Ses yeux sont noisette, comme la majorité des jeunes femmes de ces contrées. Ses habits sont rudimentaires, car n'ayant jamais fait partie de la noblesse ni n'en étant descendante d'une quelconque manière, elle se contente de vêtements féminins mais bons marchés.

De corpulence normale sous tout rapport, rien ne la différencie physiquement d'une autre femme du peuple en dehors du fait qu'elle soit agréable à l’œil, ce qui n'est pas un atout dans ce monde chaotique.

La jeune femme ne porte aucun accessoire fétiche, les fantaisies n'étant qu'un luxe bien inutile à ses yeux - et une dépense de trop -. Espérance est dotée d'une certaine force de caractère face à l'épreuve et n'a jamais été épargnée par les coups de la vie à Marbrume. Elle dégage une certaine vulnérabilité, ou à minima une certaine sympathie.

Son armure est usée, sans doute était-ce là le fond d'un quelconque râtelier car elle n'a encore jamais quitté les remparts de la cité.

Enfin, comme toutes les femmes non-mariées - supposément - elle est vierge.

Espérance est de nature calme et réservée, elle possède une bonne volonté - ou mauvaise - issue directement de son caractère têtu. Quand la brune décide quelque chose, il est difficile de le lui ôter de la tête.

Obéissante dans son travail, elle a tendance à se plier aux ordres aveuglément plus que de les donner, son charisme naturel étant davantage utilisé afin de mener à bien ses propres objectifs et non à hurler des directives de tous les côtés, ce qui fait d'elle une personne "relativement" fiable vis à vis de sa hiérarchie, quand son côté têtu et dissident ne vient pas faire grincer des dents ses supérieurs.

Peu encline à jouer à des jeux dangereux, elle ne manipule pas les gens afin de les dresser les uns contre les autres, mais pourrait bien le faire malgré elle par naïveté ou par nécessité vis à vis de ses objectifs, au final comme toute femme cherchant une issue autre que la force face à un problème donné.

Consciente des dangers qui l'entourent, elle n'hésitera pas à se mettre en avant pour protéger quelqu'un d'une injustice ou d'un danger tant que cela ne relève pas du suicide pur et simple. La brune est altruiste, mais montre difficilement de l'empathie envers les hommes, beaucoup plus envers les enfants.

Son rapport aux autres est plutôt neutre, bien qu'elle puisse se lier rapidement d'amitié quand l'entente est mutuelle. Fidèle en amour comme en amitié, elle a du mal à laisser tomber ses proches.

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Croyances religieuses :

Comme tout un chacun, la brune est une fervente religieuse mais non pas car elle y est obligée, mais parce qu'elle le veut bien. Sans doute aurait-elle pu être prêtresse dans une autre vie, elle ne rate aucune de ses prières ni aucune des cérémonies.

De la trinité, les Dieux qu'elle apprécie le plus à part égale sont Rikni et Anür, car se reconnaissant elle-même dans certaines des qualités des deux déesses. Que ce soit une prière à Rikni avant chaque ronde ou une offrande à Anür afin de trouver un mari avant de devenir vieille fille, Espérance ne lésine pas à la tâche et elle fait partie de ces rares fanatiques qui s'imaginent que Rikni est leur épée et Anür leur bouclier, lui donnant parfois la volonté de ne pas reculer quand il le faudrait.

Née à Marbrume, fille d'une union entre Antoine et Ghislaine De Villarbois, Espérance a connu une enfance relativement heureuse, comme pourrait l'être celle de n'importe quelle fille du peuple. A la fois aimée de son père ainsi que de sa mère, elle a été éduquée très jeune dans l'espoir d'être une femme idéale. Que ce soit la cuisine, les petites tâches du quotidiens, c'est dès sa jeune adolescence que la brune s'est attelée à devenir celle que sa mère rêvait de voir adulte.

Ghislaine, simple couturière et depuis la naissance de son unique fille Espérance, mère au foyer, avait toujours désiré un garçon afin de ramener un peu plus de pain sur la table, car malgré le travail dans la garde de son mari Antoine, l'on a toujours dit qu'une bouche de fille était une bouche inutile à nourrir.

Malgré les tentatives diverses et variée d'avoir d'autres enfants, le couple - sans doute par une punition divine - ne fut plus capable d'enfanter. Cette triste nouvelle qui au début était vue avec optimisme, car sans doute qu'une offrande ramènerait la fertilité à ce couple d'apparence sain, tourna rapidement au drame au bout de plusieurs années d'essais infructueux. Espérance était dès lors l'unique enfant du couple et sa mère, résignée, était bien décidée à finalement l'éduquer en fille unique.

Son père ayant été absent une bonne partie de sa jeunesse à cause de son travail, la brune ne l'aura au final que peu connu en dehors de la routine quotidienne. Vivant une vie frugale, ce que seul son père pouvait lui offrir avec une paye pour trois, elle n'en était pas moins satisfaite et commença à travailler relativement jeune, aidant sa mère à faire quelques coutures par-ci par-là afin de lui permettre de progressivement reprendre la vie active.

Lors du milieu de son adolescence, la brune occupait ses moments de libre à rattraper le temps perdu avec son père, en allant notamment au marché ainsi qu'en échangeant longuement sur ses journées de travail. Elle adorait particulièrement écouter ses histoires ou lui et ses collègues enfermaient les brigands ou aidaient une enfant perdue à retrouver le chemin de la maison après plusieurs péripéties.

Ces moments de partage prirent soudainement fin en 1164 et les absences de son père se firent de plus en plus longues. Les rumeurs racontaient alors que des hordes de choses se promenaient librement en dehors de la ville de Marbrume, et plus le temps passait, moins les nouvelles extérieurs n'arrivaient jusqu'en ville.

Ce n'est qu'en Juillet 1164 que les premières vagues de migrants commencèrent à arriver. Il fallait de la place, du pain pour tous. La misère jonchait chaque rue et était aussi grande que pouvaient l'être les rues pavées dans lesquelles elle s'était installée. Certains revinrent, d'autres pas. Son père lui, n'est jamais revenu des sorties permettant de rechercher les survivants.

Les différents événements qui s’ensuivirent ne furent qu'une lente escalade vers la folie, et laissa place au chaos quand les portes furent fermées. La mort vint s'emparer de tous, tant sur le champ de bataille en extérieur que sur le champ de bataille qu'était devenu la survie à l'intérieur des portes closes de cette ville qui n'était plus que prison. Les mendiants mourraient de faim sous les yeux de leurs proches, mais que pouvait-on bien y faire ? Il n'y avait pas assez de nourriture, plus personne afin de commercer et tous les hommes entraînés n'étaient plus revenus.

La couture était un bien beau métier, mais si personne ne pouvait acheter un vêtement de qualité, alors on ne valait pas mieux que ceux dont les corps étaient inhumés ou brûlés, au mieux avait-on un peu de répit. Ainsi, dès l'âge de ses dix-huit ans en Janvier 1165, Espérance fût parmi les premières à s'engager dans la milice dès lors que les inscriptions furent ouvertes aux femmes. Les gens qui la connaissaient n'étaient guère surpris, de voir la petite rejeton soldate du père Antoine s'amuser à faire valdinguer un bout de fer en se prenant pour un homme, mais peu avaient eu l'empathie de se dire qu'elle avait prit la place manquante de l'homme de la famille non pas par choix, mais afin d'aider sa mère et de chercher la vérité sur la mort de son père et si possible, continuer son entreprise.

Ghislaine quant à elle et bien que contre cette idée et aussi aimante soit-elle, n'avait à la fois pu ôter cette idée de la tête de son idiote de fille mais de plus, savait bien qu'il fallait tout de même manger et elle qui avait vécu aux crochets de son mari pendant quelques années, ne souhaitait pas renoncer au luxe d'avoir un peu de nourriture sur la table sans trop se fatiguer.

C'est donc de zéro qu'elle apprit à se battre et à manier l'épée et le bouclier - un ensemble plus lourd mais parfaitement adapté pour les jeunes débutantes n'ayant pas le courage de parer à la lame - mais a également aiguiser ses talents oratoires afin de contourner habilement les problèmes. Bien évidemment, elle n'aura pas échappé malgré toute sa bonne volonté aux injures, aux corvées ainsi qu'a différents pelotages de la part de groupes d'hommes, mais n'avait jusqu'à présent pas perdu sa virginité ni subi de viol à proprement parler, car c'était là le pire des sévices que l'on pouvait infliger à une femme croyante et en cela, elle était irréprochable, à tel point que certains se demandaient si ils ne subiraient pas un quelconque courroux divin si ils venaient à commettre un tel acte.

Condamnée à faire des tristes rondes le long des remparts, à séparer quelques soûlards au prix d'une main baladeuse, à faire le guet aux portes pendant que des gros porcs s'amusaient à la reluquer ou à lui faire des propositions salaces, ce n'était guère là le quotidiens que la brune s'était imaginé au sein de la milice, ou peut-être n'avait-elle tout simplement pas voulu y penser avant de s'engager.

Au départ peu impliquée dans les affaires de la milice - car on n'allait pas envoyer une incapable tout bonne à faire la morale à quelques soûlards - Espérance ne prit pas part à l'appel aux volontaires concernant la reprise du Labret, loupant ainsi une occasion en or d'en apprendre plus sur son père. C'était facile d'être courageux quand on avait passé les dernières années à manier une épée, mais ce n'était pas son cas. La brune restait humaine et avait peur, peur de quitter la sécurité de la ville alors qu'elle ne savait toujours pas se défendre correctement. Que ferait-elle si tout le monde mourrait ? Cela était déjà arrivé par le passé et le chaos qui s'en était résulté n'avait rien amené de bon. L'héroïsme individuel n'était merveilleux que dans les histoires pour enfants.

En Janvier 1165, la brune ne fût pas impactée directement par l'attaque de la Hanse. Mobilisée en renfort et n'étant pas présente immédiatement sur les lieux, elle avait été plus ou moins épargnée par la rudesse des débuts du combat. Espérance assista néanmoins à la chute de la bête, les renforts dont elle faisait parti avaient finalement réussi tant bien que mal à la tuer, plus par chance que par talent selon certains.

Menant une vie plutôt simple tant dans son travail que dans la vie de tous les jours, l'excuse de la nouvelle recrue incapable ne mit pas bien longtemps à ne plus être valide. Ainsi, à la suite des jeux d'été, la brune comme tant d'autres engagées peureuses fût assignée à des rondes renforcées visant traquer des sectaires appartenant à un groupe que l'on nommait parfois le Cloaque. Ces infidèles pensaient qu'il existait un quatrième Dieu, ce qui était aux yeux de la jeune femme un sacrilège impardonnable. Ainsi comprenait-elle que l'on pouvait les traquer, ce qu'elle faisait avec grand plaisir, bien qu'elle aurait encore plus de plaisir à traquer les Purificateurs pour les événements du début d'année.

Dans le même temps et grâce au travail acharné de ses collègues, les récoltes arrivaient à bon port dans Marbrume, ce qui diminuait de manière très nette les petits larcins tant que les estomacs étaient bien remplis, c'est donc sans surprise que l'attaque contre le Duc fût un choc terrible pour toute la profession, mais aussi pour une bonne partie de la ville. Espérance ne savait plus vraiment à qui faire confiance au sein de la milice, ses connaissances étaient-ils des félons potentiels ?  Quoi qu'il advienne, les conséquences ne tardèrent pas à arriver et de nombreuses âmes quittèrent ce monde sur la potence, quant à ceux qui restaient, un stricte couvre-feu les priva d'une partie de leur liberté.

L'arrivée du couvre-feu rimait avec tour de garde nocturne, et ainsi il arrivait parfois à Espérance d'être de service soit à la caserne, soit aux portes. La brune n'était jamais seule à cause des nouvelles mesures, et chaque sortie s'accompagnait d'un rapport complet de la part de son binôme, souvent désigné par sa hiérarchie.

L'année s'écoula bien vite, alternant entre climat de peur et de suspicion. En été 1166, la brune fût soulagée de ses rares activités nocturnes au profit des brigades à distance, ce qui voulait dire que quand elle n'était pas à la caserne, elle avait interdiction de sortir de nuit comme tout bon citoyen, ce qu'elle faisait sans rechigner afin de montrer patte blanche, mais aussi afin de donner le bon exemple. Jamais l'on avait prit Espérance de nuit à courir les rues, car elle n'avait absolument aucun avantage à le faire.

Malgré tout, Espérance avait dû prendre part aux fouilles organisées dans les quartiers encore accessibles de la ville afin de chercher les tordus à l'origine de l'attaque dans les bas quartiers. Ses déplacements portèrent-ils leurs fruits ? Nullement pour l'instant, car toutes les excuses étaient bonnes afin de dénoncer son voisin. Si le forgeron s'était mal réveillé ou avait trop chanté la veille, alors on le soupçonnait d'être un extrémiste, et si la fille du palefrenier ne portait pas sa robe habituelle, sans doute était-ce parce qu'elle faisait des excursions dans les égouts.

Non seulement ses déplacements furent vains, mais de plus, l'idée même que des hommes se "défroquent" face à une femme afin de prouver qu'ils n'étaient pas mordus était une autre paire de manche. Si elle n'avait jusqu'à présent jamais reçu d'assiettes dans la tête, c'était sans doute car elles étaient cher. Ce qui n'était pas le cas des insultes qui elles, étaient gratuites. Par chance, le fait d'être milicienne lui donnait le droit de se faire respecter un minimum et quelques menaces d'arrestation suffisaient amplement pour calmer tout le monde. Personne ne voulait être vu arrêté par ces temps troublés, cela lancerait de folles rumeurs dont tout commerçant se passerait.

C'est en Mai 1166 qu'elle se rendit compte qu'elle n'avait guère besoin de sortir afin de pouvoir mourir, et ainsi elle fût mobilisée des suites de l'attaque au quartier de la Hanse dans le Bourg-Levant. Une attaque, était d'habitude quelque chose de très organisé et qui arrivait de l'extérieur afin de gagner l'intérieur de la ville. C'était enfantin, tellement que même un singe aurait pu comprendre ce principe. Finalement, Espérance aurait préféré ce jour là être un animal quelconque perché sur un arbre. Occupée à surveiller les va et viens des badauds non loin de la caserne, un ordre venait de tomber : Celui de se rendre immédiatement dans les bas quartiers.

Pour l'origine de la menace, elle n'eut même pas besoin d'écouter la suite des consignes de son collègue afin de le savoir ; une chute, un hurlement, et bientôt tout le quartier était au courant que des Fangeux étaient parvenus à entrer en ville. Encore une fois, aucun besoin de savoir exactement ou cela se situait : il suffisait de remonter a contre courant le flot de personnes dévalant les rues. Sur sa gauche, une femme vient de tomber, serrant contre elle un enfant ; tous deux ne tarderont pas à disparaître dans la masse sans que personne ne puisse rien y faire.

On se pressait, dans les maisons, dans les halls, de partout ou les gens espéraient pouvoir se cacher, et c'est donc son bouclier en avant que la brune progressait lentement afin de ne pas se faire renverser, se servant de sa protection comme d'un outil afin de dévier de l'eau, car c'était un peu à cela que lui faisait penser la pression exercée de temps à autre contre elle. La foule se faisait soudainement plus éparse, quelques boiteux laissant derrière eux une traînée de sang suivaient les fuyards de loin. Que devait-on faire d'eux ? Vérifier leurs morsures ? Les exécuter sur le champ ? Pour ceux qui affichaient des marques suspectes, la seconde option avait été immédiatement préférée.

Elle n'avait pas atteint le lieu supposé que déjà, des centaines de cadavres étaient allongés au sol le long des murs, là ou ils avaient fatalement trébuché contre une marche ou contre un pot de fleur quelconque, signant ainsi leur arrêt de mort.

C'est finalement a l'entrée des bas-quartiers que les premières barricades avaient été formées, et c'était là, derrière les cris des guerriers à la charge ainsi que des hurlements de civils rampants au sol le ventre ouvert qu'il fallait tenir. Les maisons alentours furent immédiatement vidées de leurs meubles, les occupants n'ayant de toute façon pas attendu qu'on les mette à la porte avant de s'enfuir. Ces derniers furent entassés, bloqués contre de gros tonneaux remplis avec de la vaisselle ou n'importe quel objet de poids. Il ne fallait ni reculer, ni laisser passer le moindre Fangeux qui arriverait à s'enfuir du chaos ambiant. Les premières action de l'unité avaient été de laisser passer les civils pouvant encore être sauvés, tout en assurant leurs arrières. Dès lors que le périmètre avait été sécurisé, il fallait avancer en direction des cris du combat.

Tous les cent mètres, l'unité établissait un point de repli stratégique tant qu'aucun Fangeux n'avait encore pointé le bout de son semblant de museau. Ces points seront dans un futur proche, consolidés afin de maintenir la menace en dehors de la partie saine de la ville, pour le peu qu'il reste encore quelque chose de sain d'ici le matin.

La réponse allait bientôt arriver, car bientôt les cris se turent, laissant place à un Fangeux, puis deux, trois, trop. C'était énormément de menace pour une seule rue non loin du départ de l'invasion, un endroit qui sera bientôt nommé le Chaudron. La première barricade ne mit pas beaucoup de temps à céder, et au fur et a mesure que les morts s'entassaient afin de la consolider, il fallait parfois reculer jusqu'à la précédente, sans doute car à chaque fois qu'une de ces choses frappait, quelqu'un perdait un doigt si ce n'était la vie. Espérance ne savait pas trop ce qu'elle faisait là au final, allaient-ils tous mourir ? Rejoindre les corps inanimés qui jonchaient les rues dont les caniveaux d'habitude si utiles à évacuer l'eau de pluie, ruisselaient désormais d'un sang de couleur magenta ?

Ces questionnements philosophiques n'avaient pas vraiment leur place dans les esprits, c'était davantage un sentiment, quelque chose d'a la fois vif et furtif qui sautait aux yeux entre chaque hurlement. Ceux qui avaient un bouclier étaient à l'avant, accolés les uns aux autres afin de former tant bien que mal une barricade, mais eux ne pouvaient pas attaquer, seule la seconde ligne pouvait le faire par dessus les têtes ou bien grâce à des armes de distance. Sur le corps de ceux qui s'érigeaient en rampart complémentaire, ruisselait du sang en grande quantité. Impossible de dire s'il s'agissait de celui du voisin, du leur ou bien de celui de ces créatures dégoûtantes.

L'adrénaline faisait bien son effet, les blessés ne sentaient pas immédiatement qu'ils l'étaient. Il n'avaient de toute façon pas le choix que de continuer à être là, et même un bras cassé ne pouvait être suffisant afin de céder. Mourir sur place et ne pas reculer tant qu'il était possible de tenir, c'était en quelque mot le déroulé de ce qui se produira les prochaines heures. Manger ? Dormir ? Boire ? Trois mots dont l'existence même était désormais attribuée à un monde fantaisiste quelconque. Tenir, Tuer, Reculer, c'était là le seul vocabulaire qui pouvait désormais sortir de leur bouche.

Quelques hommes bien équipés étaient situés de l'autre côté de la ligne de front, se battant avec brio contre cette armée de créatures. Espérance les jalousait terriblement, car avec la triste armure que possédaient ceux qui étaient en charge de protéger les civils de l'avancée de ce cauchemar, sans doute ne tiendraient-ils pas longtemps. Était-ce là finalement, le pouvoir des chevaliers ? Plus de protection pour une plus grande chance de survie, de quoi briller sur le champ de bataille.

Ce n'est qu'au matin que finalement, l'ordre final de repli fût ordonné, les premiers avant postes placés ayant été suffisamment consolidés afin de permettre de maintenir la menace hors de portée du reste de la ville. Une tumeur, voilà ce qu'était devenus les bas quartiers. Une tumeur affreuse au milieu de la ville.

Ceux qui revenaient étaient couverts de sang, a tel point qu'il fallait leur jeter de l'eau dessus afin de savoir si cela était le leur ou pas. Cinq mille, Dix mille, Douze mille, Quinze mille. C'était là le compte approximatif que l'on faisait au fur et a mesure que l'on comptait les disparus. Ceux qui avaient participé de près ou de loin à cette bataille étaient incapables de parler, d'autres se regardaient encore et encore dans le reflet d'une boucle de ceinture afin de prendre confirmation qu'ils n'étaient pas blessés, d'autres agonisaient dans les bras des hommes de foi à peine arrivés sur place.

Espérance dans tout cela, était couverte de sang des pieds à la tête, le regard embrumé comme si son âme avait quitté son corps. Quelque part, elle était morte comme tous les autres, excepté que son corps s'articulait toujours par une magie quelconque. La seule chose qui lui importait était de rentrer à la caserne afin de se laver, ne prenant même pas la peine de confronter ceux qui pourraient la regarder nue. De toute façon, qui serait bien assez taré pour la mater dans ces circonstances ? Peu importe, au final.

De toutes ces nouvelles, la seule positive qui vint conclure cette série d’événements fût que le Roi ayant prit place nouvellement sur le trône n'avait pas succombé à l'attaque en montant au combat. Son discours enflammé avait beau remonter le moral des troupes, il ne parvint malheureusement pas à convaincre la brune qui était plutôt insensible à cet esprit chevaleresque. Avoir baigné toute la nuit dans le sang et décompter quinze-mille morts, était-ce là une victoire ? A ses yeux, ils avaient surtout eu comme l'an passé, beaucoup de chance que les barricades aient tenus. La seule chose qui lui redonna un semblant d'espoir dans ce discours motivant fût davantage le fait que le Roi annonce qu'il avait tiré les enseignements de la situation actuelle. Peut-être qu'avec un peu de chance, un tel carnage ne se reproduira pas et à ses yeux, il ne valait mieux pas car à ce rythme, plus aucune corps ne respirera dans les murs de cette citée.

Comment tenir la ville et ses alentours alors que même au centre de cette place forte, de tels incidents arrivaient à se produire ? Était-ce bien raisonnable d'étendre l'influence de l'humanité alors que le peu qu'ils avaient n'était pas sécurisé ? Autant de questions que partageait sans doute une partie du peuple et dont la brune attendra les réponses par des actions plutôt que par des mots. Ce Roi valait-il la peine d'être suivi, ou du moins plus que le précédent ? Espérance n'avait pas tranché sur cette question.

Les jours passèrent avant que finalement, la brune fût de nouveau capable d'un sourire. Elle avait fini par faire comme si de rien ne s'était passé. Chacun avait son propre mécanisme de défense et là ou certains se sentaient pousser des ailes, elle, le choc l'avait rendu beaucoup plus paresseuse quant à ses activités au sein de la milice. Peut-être pensait-elle qu'en ne se faisant que peu remarquer, on lui attribuerait des tâches simples, laissant à son cerveau affecté le temps de retrouver un peu d'espoir.


Ce n'est qu'en Septembre 1166 que quelque chose de nouveau vint briser la routine : le naufrage d'un navire de réfugiés. Comme si les gens n'avaient pas assez faims, il fallut que d'autres viennent s'écraser non loin de Marbrume. Etait-ce là un défi des Dieux afin de prouver notre bonté ? Quoi qu'il advienne, la nouvelle de leur religion païenne identique aux sectaires qu'elle recherchait quelques temps auparavant ne tomba pas dans l'oreille d'une sourde car à bien y penser, Espérance se disait désormais qu'il s'agissait là d'une épreuve divine et qu'il fallait a tout prix éviter de fréquenter ces gens. Son travail lui imposait malgré tout de devoir assurer leur sécurité tant qu'il n'en aura pas été décidé autrement, ce qui lui donnait beaucoup de problèmes de conscience vis à vis de ses croyances, qu'elle avait malgré tout réussi à surpasser en se disant naïvement qu'ils se convertiraient tôt ou tard ou reviendraient à la raison.

(Pour les anciens membres souhaitant réactualiser leur personnage, ne pas tenir compte de cette section en cas de nouvelle inscription.)

Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Oui, et de loin.

Comment avez-vous trouvé le forum ? Je ne sais plus mais j'ai retenu son nom et son concept extraordinaire.

Vos premières impressions ? Complexe, beaucoup de lecture, beaucoup de systèmes. Parfait en sommes.

Des questions ou des suggestions ? J'espère avoir tout fait bien, désolé j'ai fait beaucoup de narration et peu de parole pour cette petite fiche, mais bon je voulais rester dans le même ton. N'hésitez pas à faire n'importe quelle remarque, ouvrir n'importe quelle piste. J'ai compacté pour ne pas faire trop long mais je peux donner davantage de détails ou reformuler certains paragraphes si nécessaires.

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