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 Un voyage de tout repos (terminé)

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Desmond de Rochemont
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MessageSujet: Un voyage de tout repos (terminé)   Un voyage de tout repos (terminé) EmptyLun 19 Oct 2020 - 22:43
15 septembre :

Voilà ce que j’appelle un voyage calme, peut-être même un peu trop calme, pas de monstre assoiffé de sang, pas d’animaux sauvages dangereux, pas de pluie, de neige ou autres aléas climatiques, juste moi, mon cheval et la route pour aller jusqu’à Sombrebois qui s’étale devant moi. Je reste pourtant anxieux, la possibilité d'être attaqué fais qu'il m'est impossible d'être détendu. Je suis partis de Marbrume aux premières lueurs de l’aube, traversant dans la même journée les faubourgs, puis le village de Menerbes, dont les conditions de vie des paysans m’ont un peu déprimé, comme d’habitude d’ailleurs.

J’ai décidé de pousser un peu et de prendre quelques risques pour arriver au village déserté de Piana, la dernière fois que je m’y suis réfugié, j’ai trouvé une maison en plus ou moins bon état, mais qui dont la cave fait un abri tout à fait sécuriser. J’ai même stocké un peu de nourriture et d’eau en cas de coup dur, même si aujourd’hui je n’aurais pas à y puiser, mes propres provisions, sont à peine entamé.

Je suis bien sûr prudent, toujours en armure de plaque, mon épée à deux mains accrochées à ma selle pour la dégainer plus facilement, et ma lance empaquetée car non indispensable. J’ai un gros sac attaché derrière moi qui comprends une couverture, une lampe, un briquet et de quelques provisions. J’ai également une gourde remplie de bière, ce n’est pas l’idéal pour la conservation, mais pour le transport, c’est très pratique.

Il commence à faire un peu sombre, mais je connais bien la route, et je sais que dans moins d’une demi-heure à ce rythme, je serais à l’abri, pouvant ronfler à loisir. C’est lorsque je pense à ce repos bien mérité que tout bascula, mon cheval ne voit pas une fondrière et il met son sabot dedans, il perd alors l’équilibre et il chute, m’entrainant avec lui.

Je fais un sacré roulé boulé et mon armure, si elle me protège des ronces et autres plantes piquantes, m’entraine encore plus loin et lorsqu’en fin je m’arrête, j’ai le tournis. Je reste quelques secondes allongé, essayant de voir si j’ai quelque chose de cassé, mais de toute évidence, je suis bien indemne et je me lève avec difficulté. Il y a de la nourriture dispersée partout sur le sol, mon sac ayant été percé pendant l’évènement. Il y a cinq pommes, quelques radis et même un saucisson ! Il faut dire que j’ai toujours des fringales sur la route et que la nourriture a toujours été pour moi, un excellent dérivatif à l’ennui.

Je me dépêche de tout ramasser puis, je m’approche de mon cheval, qui curieusement, est resté au sol. Je l’aide donc à se mettre debout, le soulevant en partie, mais je comprends vite le problème quand je le vois boiter. C’est bien ma chance, il va falloir maintenant se dépêcher si je veux avoir une chance d’arriver à mon objectif avant la nuit. Je me mets donc en marche, tirant mon cheval et espérant que je ne vais pas devoir abandonner ma monture dans les bois.


Dernière édition par Desmond de Rochemont le Mer 23 Déc 2020 - 17:08, édité 1 fois
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Isaure HildegardeBannie
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MessageSujet: Re: Un voyage de tout repos (terminé)   Un voyage de tout repos (terminé) EmptyMer 21 Oct 2020 - 19:20


Je ne sais pas comment je suis arrivée là, ni pourquoi. Je me souviens simplement du sentiment de solitude, de ce besoin de respirer, de sortir, de trainer. Je suis partie dans les marais, je voulais retourner au Labret, je voulais m’imaginer retrouver Lance. Je me suis souvenue de ma réalité avant de renoncer. J’ai eu cette envie folle de m’approcher de la ville, un instant, un infime instant et puis une nouvelle fois j’ai renoncé, j’ai été prise dans cette tempête, dans ce vent, dans cette pluie si forte. La terre est devenue boue, celle dans laquelle on s’enlise, on s’embourbe sans pouvoir s’en échapper. Les rivières débordent, la mer est à son maximum, les étendues d’eau marécageuse dégueulent avec force et tout ça ne peut qu’offrir que le terrain de jeu parfait pour les fangeux. Alors j’ai fui d’abri en abri, de peur en peur, de cauchemar en cauchemar. J’ai fui les brigands, j’ai fui les créatures, la mort et le reste. Je me suis retrouvée si proche de Piana que j’ai eu envie de m’y arrêter. Cette ville elle m’a toujours plu, avant tout ça en tout cas, je crois, je ne me souviens plus très bien. Je suis épuisée de toute façon, par les dernières semaines d’errances et puis plus proche de ce village que du village. Dégoulinante, humide par endroit, j’ai les doigts fripés, les cheveux collants et le visage pâle. Mes vêtements sont trop grands comme d’habitude et je maintiens le pantalon en tissu du bout des doigts alors que je m’engouffre dans cette ville fantôme.

On pourrait y raconter des histoires de morts-vivants, mais mon humour serait sans doute mal venu. La ville est vide, en ruine, on peine à croire qu’il y a quelques années encore la vie y coulait, l’animait. Je me suis pincé les lèvres, une main sur ma date, prête à dégainer ou à fuir. J’ai les genoux douloureux, les mouvements lents, pourtant j’avance. Je visite les habitations, je cherche quelque chose en hauteur, la nuit est tombée, je ne veux pas trainer. Les maisons sont vides, tout du moins, vide de présences. Certains meubles sont encore là, objet divers qui témoignent des vies qui ont parcouru le lieu. Pourtant, les maisons, elles, sont dangereuses, fragiles, les portes ne ferment plus. Je sens les frissons parcourir mon corps, avec la nuit, le froid s’installe et je ne suis pas suffisamment couverte, du moins le tissu n’est pas suffisamment épais pour me permettre de ne pas ressortir la morsure de la chute des températures. C’est le bruit de ce qui me semblait être un cheval, puis d’un raffut pas possible qui me fit réagir, quelqu’un ou quelque était présent, non loin. Mon ventre c’est contracté, mes lèvres ce sont rétractés comme un animal, un animal que j’avais fini par devenir à force de côtoyer l’extérieur, de survivre plutôt que vivre. Je ne cherche pas à m’approcher de la source de bruit pour deux raisons : la première, je ne sais pas de quoi ça provient, cela peut-être un milicien, comme un solitaire qui s’est fait attaquer. Il n’y a pas de hurlement, mais qui me dit que la potentielle victime peut encore gémir, ou supplier ? Rien.

Je me suis engouffrée dans l’habitation qui me semble la plus appropriée, j’ai tenté de bloquer la porte, avant d’observer l’intérieur, j’ai mis ce que je trouvais, cela ne résistera pas bien longtemps. La maison n’a pas vraiment d’étage, un sous-sol sans doute, qui n’est pas réellement accessible, un grenier que je peux atteindre en montant à l’échelle et cette pièce principale qui contient une paillasse, une table couchée sur le sol et des débris un peu partout. Je suis montée à l’échelle, je l’ai remonté pour la coucher à côté de moi, puis j’ai fait silence, attentive. Je ne veux rien de plus, juste ce silence lourd et étouffant. Je n’entends plus le cheval, ni rien d’autre même. Je suis fatiguée de toute façon et j’ai faim, mais cette sensation est devenue bien plus qu’une habitude, beaucoup plus qu’une habitude. Laissant un soupir fuir mes lèvres, je rabats simplement mes jambes contre mon corps, m’installe contre le bas du toit et j’attends, j’attends que la nuit passe, que le sommeil me gagne, j’attends avec l’espoir que ce soit une soirée, une nuit sans fangeux, oui. Mon insouciance me donne envie de rire alors que je regarde mes doigts s’enrouler autour de mes genoux. Dernièrement l’humidité est omniprésente, la tempête des jours précédents à bien trop ravager les marais et le reste pour espérer quoi que ce soit.

Et maintenant , j’attends, j’attends parce que l’attente c’est tout ce qu’il me reste à moi. Je ne peux qu’espérer très fortement ne pas être dérangé, ne pas être trouvé. La nuit s’annonce longue.


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Desmond de Rochemont
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MessageSujet: Re: Un voyage de tout repos (terminé)   Un voyage de tout repos (terminé) EmptyJeu 22 Oct 2020 - 21:15
Je galère pas mal, la route est quand même beaucoup moins agréable quand on est à pieds. Je préfère vraiment rester sur mon cheval, mais ce fichu canasson bouge à peine et je dois le tirer encore et encore, sans compter que mon armure n’améliore pas les choses. Je commence en plus à être de plus en plus stressé, l’obscurité a déjà commencé à s’installer et je risque moi aussi de me tordre le pied avec cette baisse de luminosité.

C’est donc à force de volonté mélangé à de la chance que j’arrive devant mon abri, je pousse la porte mais à mon grand étonnement elle est bloquée de l’intérieur ! Je pousse donc de toutes mes forces, bien décidé à rentrer et centimètre par centimètre je pousse tout ce qu’il y a derrière et une fois que le chemin est libre, je dégaine afin d’entrer l’épée à la main, prêt à combattre quiconque se trouvera là.

Mais il n’y a personne, la salle est comme je l’ai laissé sauf que l’échelle est remontée ! Il doit forcément y avoir quelqu’un là-haut et c’est sans nul doute pour se protéger qu’il a barricadé la porte. Je me dépêche de rentrer mon cheval pour éviter d’attirer l’attention à l’extérieur et prudent, je commence tout d’abord par bouger la table que j’ai retourné sur le sol, posant mon imposante lame juste à côté de moi, car je vais avoir besoin de mes deux mains. Je la bouge avec difficulté car elle en bois de chêne et je mets à jour une trappe que j’ouvre doucement pour ne pas la faire grincer.

Je mets la main à l’intérieur sur lapremière marche d'un petit escalier et j’en sors une lampe que j’allume avec mon briquet en amadou. Je peux ainsi regarder l’intérieur, et je vois avec satisfaction que mes affaires sont toujours là, intacte. La cave doit bien faire cinq mètres carrés et 1m80 de haut, même si je n’ai jamais compris pourquoi les habitants de cette maison avaient eu besoin d’une telle installation.

Peut-être pour de la contrebande à moins que le propriétaire a eu l’intuition de ce qui allais se passer. Je n’en sais rien, car je n’ai trouvé aucun cadavre dans cette maison, cela explique sans doute pourquoi elle est toujours relativement intacte. Mais il est temps de m’occuper de mon visiteur indésirable et laissant la trappe ouverte au cas où je devrais m’y réfugier en vitesse, je récupère mon épée et j’indique, sans élever la voix pour ne pas attirer les rôdeurs :

Je ne sais pas qui vous êtes, ni combien vous êtes, mais si nous voulons survivre ici, nous n’avons pas le choix de nous entendre, alors montrez-vous que je vois à qui j’ai affaire.

Je suis indécis sur la conduite à tenir, si c’est un voyageur comme moi, je peux toujours l’accueillir, un allié de plus pour faire le reste de la route avec un cheval qui boite ne ferais pas de mal. Je ne pense pas que ce soit une bande de voleur, car ils m’auraient sauté dessus dès que je suis rentré et attaqué. En tout cas, je garde mon épée en main, car comme aurait dit mon père, prudence est mère de sureté.
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Isaure HildegardeBannie
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MessageSujet: Re: Un voyage de tout repos (terminé)   Un voyage de tout repos (terminé) EmptyVen 23 Oct 2020 - 23:40


La mort est partout, omniprésente, et je garde cet espoir naïf de rester en vie, de supporter, de ne pas me faire découvrir. J’ai les jambes contre ma poitrine, les doigts enroulés au niveau de mes genoux. Je prends le temps de réfléchir, de respirer, d’écouter, je laisse mes oreilles trainer, je me refuse de m’endormir, je n’en suis pas capable. J’entends l’extérieur, je perçois les pas, les sabots sur le sol et je sais. Je sais que cette maison est celle qui est le plus sécurisée, je sais que les autres sont instables et trop dangereuses et je sais aussi que ma barricade n’est pas parfaite. Les bruits contre la porte me font sursauter, je ne bouge pas, je fais silence, je garde l’échelle à côté de moi, ici, je ne risque rien, même si quelqu’un venait à rentrer il ne pourrait pas monter jusqu’à moi. J’entends la porte qui cède, puis qui se referme, je crois, je ne suis pas certaine, je me suis décalée plus au fond, en silence, je respire avec lenteur alors que je sens mon cœur tambouriner dans ma poitrine. Je ne suis pas certaine, mais je crois que même l’animal est dans la maison, comme s’il y avait la place, il aurait été mieux dehors. Un cheval, ça ne risque rien.

Je laisse mes doigts attraper ma dague, je ferme mes yeux, dépose mon menton sur le haut de mes genoux et je reste attentive. Juste en dessous, ça bouge, ça retourne les meubles, ça bouscule les objets, puis ça descend. Je le sais, les bruits s’éloignent jusqu’à être partiellement étouffée. Je suis soulagée, de ne pas voir la personne, féminin ou masculin, peu importe, je ne veux pas qu’elle tente de m’approcher, je ne veux pas avoir à tuer. La maison n’est pas grande, mais les pièces pouvant nous protéger sont deux. On est deux. Ça tombe bien. Mes lèvres se pincent alors que je l’entends remonter, parler, je grogne comme un animal sauvage, dans un ronronnement agressif de mise en garde. Je décide de conserver le silence, peut-être qu’il finira par laisser tomber. Maintenant je sais que c’est un « il », sa voix, sa manière de s’exprimer. Je ne me suis aucunement approchée, jamais, je ne préfère pas. Je reste sur la même ligne, de la même façon, j’ai fini par me mouvoir un peu, pour éviter quelque douleur, pour éviter l’endormissement. De toute façon, dans mon état face à un homme, je ne ferais pas le poids, je ne lui offrirais pas la possibilité de monter jusqu’à moi, sans avoir la certitude que je ne risquerais rien. Même ainsi je ne suis pas certaine d’ouvrir la moindre porte. J’ai faim, j’ai soif, mais je suis vivante, n’est-ce pas tout ce qui devrait compter. Je pourrais d’ici tenter de me glisser sur le toit, rester dehors, mais le froid viendrait engourdir mon corps, je connais trop bien ça.

- « Si tu veux vivre, tâche de faire silence et de ne rien tenter » grognais-je de cette voix forte, grave et qui n’exprime pas la moindre hésitation « Tu n’aurais déjà pas dû rentrer dans cette maison en constatant que la porte était fermée ni faire rentrer ton cheval, il n’a rien à faire dans une maison, il va faire du bruit et attirer les fangeux qui sont proches par les bruits. »

Il faut être inconscient pour enfermer un animal, qui au moindre vent de panique fera plus de bruit et risque de plus se blesser que s’il était dehors, ou la fange ne l’aurait même pas effleuré. La curiosité finit néanmoins par me pousser à m’approcher du bord, toujours avec cette distance importante, voir sans être vue. Faut dire que malgré l’obscurité régnante avec sa corpulence, c’est difficile de le louper et ça me conforte dans ma décision de ne lui laisser aucune chance de m’approcher. Si il est gros, donc fort, moi je suis sans doute plus agile et rapide, sauf que dans un espace fermé, je ne suis pas certaine que cela joue en ma faveur. Il est donc plus prudent de rester sur la méfiance.

- « Il faut être fou pour vadrouiller dans les marais, étranger » insistais-je plus que de raison sur l’étranger, comme pour notifier qu’ici il est sur mes terres et pas l’inverse « On aime jouer avec le jeu ? » l’interrogeais-je davantage avant de faire finalement silence, non sans rajouter une dernière fois « j’espère que tu as bien bloqué la porte, la pluie arrive et avec elle, sans doute le cauchemar de l’humanité »

Je ne suis pas une sorcière, je ne sais pas lire l’avenir, j’ai simplement reçu une larme du ciel qui a traversé le toit et ses ouvertures. Ici on sera peut-être un peu protégé, mais pas abrité par une pluie battante, je ne serais même pas surprise que le trou qui a permis à la gouttelette de pluie de s’infiltrer ait de nombreux frères et sœurs dans le reste de la toiture. Je lâche un soupir, relève la tête et fronce les sourcils devant la deuxième perle qui vient s’écraser en haut de mon nez, juste là entre mes yeux. Je laisse mes doigts venir effleurer l’ensemble, retirer l’humidité. Lâche encore un soupir. Ça me fait chier, vraiment. Et le reste de la maison commençait déjà à prendre l’eau, elle aussi. Il fait froid, j’ai faim, un cheval est dans la maison, qu’est-ce qu’il pourrait être pire, franchement ? j’étais dans une vaste plaisanterie des Trois encore.

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Desmond de Rochemont
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MessageSujet: Re: Un voyage de tout repos (terminé)   Un voyage de tout repos (terminé) EmptySam 24 Oct 2020 - 10:52
Une voix de femme ! Ça c’est une vrais surprise ! Que fais une femme seule ici ? A moins qu’elle ne soit pas seule et que son mari, père ou même son frère soit tapi dans l’ombre. J’avoue que cela m’étonnera beaucoup, c’est quand même prendre beaucoup de risque pour pas grand chose, mais je ne vois pas d’autre explication, une femme ne peut pas vivre dehors sans la protection d’un homme, c’est complètement impossible. Je laisse de côté cette interrogation pour me concentrer sur ce que dit cette inconnue.

Déjà, j’ai l’impression qu’elle me menace, puis qu’elle m’engueule, ce que je n’apprécie guère, mais ce n’est pas fini, car elle me traite d’étranger, moi, un véritable natif ! Puis elle met mes compétences en doute, me prenant sans doute pour un petit garçon. J’ai beau me tordre le coup, je ne vois toujours pas le visage de qui j’ai à faire, elle doit sans doute être très moche pour se cacher ainsi, elle est peut-être même couverte de verrues !

Bref, il faut que je lui mette le point sur les i, et les barres sur les t. Je commence donc à lui répondre, toujours à voix basse pour ne pas attirer les créatures :

Tu aimes bien te moquer des gens, à mon avis, pour que tu sois seule ici, tu ne dois pas avoir beaucoup d’amis.

Petit ballon d’essai, afin de savoir à combien de personne j’ai à faire. Je continu ensuite, d’une voix plus calme :

Cette maison est mon refuge habituel, c’est donc toi l’étrangère ici, mais je suis prêt à faire l’impasse là-dessus, et même à t'offrir de la nourriture contre des soins pour mon cheval. Ce dernier boîte et je n’ai aucune idée de comment le soigner, si tu acceptes de m’aider, je pourrais le mettre dehors.

Voilà, j’ai été honnête avec cette mégère, je ne sais pas si elle va accepter ma proposition mais en attendant, comme j’ai faim, je déballe la nourriture que j’ai apporté, me coupant un généreux morceau de saucisson que j’avale avec un radis. Le goût est bon, le fait de travailler pour Victor accorde certains avantages et l’accès à de la nourriture de qualité en fais partie. Ensuite je fais marcher un peu mon cheval jusqu’à un endroit dégagé, ce dernier m’inquiète d’ailleurs, car il a vraiment du mal à se déplacer et il se couche de lui-même.

J’essaye vraiment de savoir comment le remettre d’aplomb, mais comme je l’ai annoncé à mon invitée surprise, j’ai toujours eu des palefreniers qui s'occupaient de ce genre de chose et en plus m'occuper des bêtes ne m’a jamais intéressé. Les animaux, soit je les monte, soit je les mange, il n’y a que les chiens que j’apprécie vraiment.

J’entends ensuite la pluie tomber et très vite de nombreuses gouttelettes s'écrasent un peu partout, transperçant facilement le toit. J’ai hâte de me réfugier dans la cave, celle-ci est bien isolé de la pluie, car à mon dernier passage, elle était resté bien sèche, surement dut à le pente naturelle qui emmène les eaux vers la porte.
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Isaure HildegardeBannie
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MessageSujet: Re: Un voyage de tout repos (terminé)   Un voyage de tout repos (terminé) EmptyDim 25 Oct 2020 - 21:52


- « Si tu penses que tes alliés sont des amis, tu es bien naïf, nous collaborons tous ensemble et cela s’arrête là »

Nous, pour laisser entendre que peut-être dans les environs il y a d’autres personnes, cela ne serait pas surprenant. Une femme seule dans les marais, c’est plutôt rare, ou alors c’est plutôt évident de définir que je ne suis pas une personne du peuple, de la ville ou d’un village. Cela me surprend qu’il n’y pense pas immédiatement, tout comme cela me surprend de le voir prétendre qu’il vient « souvent » ici. Mes lèvres ont dû s’étirer dans un fin sourire alors que ma pensée vagabonde sur la critique facile, on ne peut visiblement pas être plein de muscle et plein d’intelligence. En même temps, les Dieux ne peuvent pas être généreux en tout point. Un petit coup d’œil vers le bas, mh, peut-être pas généreux du tout à bien y réfléchir. Je laisse un soupir fuir mes lèvres, maintien mes doigts autour de mes chevilles, prend une respiration avant de relever la tête vers la pluie qui s’infiltre, il va faire tellement froid cette nuit. Le mauvais temps commence un peu trop à s’installer à mon goût et je sais par avance que la survie va être de plus en plus complexe, avec l’automne et l’hiver qui approche à grands pas. Je reste silencieuse, je l’écoute, lui qui se veut agressif.

- « Penses-tu réellement qu’il y a encore des étrangers et des étrangères et quelque chose appartient encore à l’Homme et non à la fange ? » je me suis mise à rire « Tu es naïf, cette demeure est le passage de bien des voyageurs, de tout horizon » je me suis mise à rire en secouant la tête, laissant mes doigts passer sur mon front avant de se glisser dans ma chevelure « Tu m’as pris pour quoi, une domestique, une éleveuse ? J’suis rien de tout ça, ton cheval, c’est ton problème pas le mien. » Je roule une épaule étend mes jambes un peu plus « Si tu ne le mets pas dehors, que la fange rentre, c’est toi qui te feras manger, moi je suis en hauteur. »

Oui il pourrait aller dans la cave, c’est vrai, mais ça voudrait dire qu’il réagirait très vite. La fange est rapide, plus que nous en tout cas. Enfin ça ne serait pas impossible. Je n’ai pas réagi à sa proposition de repas, j’ai faim, mais cela ne fait pas de moi une femme naïve pour autant. C’est un peu comme s’il me proposait du saucisson contre un rapport, je n’en suis pas encore à ce stade-là. Qui dit surtout qu’il respectera sa parole, qu’il ne tentera rien. Je n’en ai aucune certitude et l’expérience à fini par m’apprendre de me méfier de tout le monde. Laissant un soupir fuir mes lèvres, encore une fois, je laisse mes bras s’enrouler autour de mon torse, j’ai froid, j’ai faim et la pluie commence à se faire omniprésente. Je préférerais être ailleurs, je préférerais que tout ça ne soit qu’un rêve, l’idée même que j’ai encore tout perdu, que je n’aurais plus le goût des lèvres de Lance sur les miennes, ni même celle de Gond dans un baiser quelconque. Mais non, je suis bien là, avec un idiot qui fait rentrer un cheval dans une maison et qui pense que la première qui vient va soigner son cheval comme si tout le monde avait ce type de compétence à porté de main.

- « Laisse-le se reposer, mets de la boue sur l’endroit douloureux de ton cheval, c’est tout ce que tu peux faire. Et laisse le dehors, il sera plus à l’aise qu’à l’intérieur, bloque la porte ensuite et prie pour que la fange ne parvienne pas à rentrer. »

Je me suis redressée, juste pour jeter un œil en contre bas, juste pour m’assurer de sa silhouette, de son armure, de sa taille. Tout ce que je vois ne fait qu’une chose : me conforter dans l’idée que je ne vais pas bouger un poil d’ici, même pas d’un orteil. Jamais.

- « Et ne t’imagine pas un seul instant que je vais descendre. »

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MessageSujet: Re: Un voyage de tout repos (terminé)   Un voyage de tout repos (terminé) EmptyLun 26 Oct 2020 - 22:04
Lorsqu’elle me parle d’alliés, je n’arrive pas à comprendre de qui elle parle, en tout cas, ils ne sont pas présents dans cette bâtisse et c’était la chose dont je voulais m’assurer. Ensuite elle commence à m’insulter, c’est vraiment incroyable cette habitude qu’on les gens en hauteur de m’insulter, le Fantôme ayant eu exactement la même intention.

En tout cas, mes paroles la font rire et elle me parle un peu plus d’elle, m’indiquant qu’elle ne travaille pas en tant que domestique, ni dans une ferme et refuse tout d’abord de m’aider, avant de changer d’avis et de me donner quelques conseils. N’ayant aucune autre idée, je décide de les suivre à la lettre et je lui indique :

C’est noté et je te remercie.

Je commence tout d’abord par enlever rapidement la selle, le sac et tout ce que transporte la monture avant de tout mettre à la cave, je pose ensuite un bout de la table dessus, pour ne pas perdre de temps et parce que je sais que jamais une femme ne pourra la soulever et je pars dehors, après avoir enlevé tout ce qui la barricadais. J’essaie de faire cette manœuvre silencieusement, mais également de ne pas perdre de temps.

Une fois dehors, il fait déjà très sombre, mais trouver de la boue n’est pas bien difficile et je conduis mon cheval ensuite vers une sorte de prairie non loin du bâtiment. Je le fais rentrer dans un enclos et après lui avoir rapidement fais une sorte de pansement comme me l’a indiqué la squatteuse, je repars presque en courant jusqu’à l’abri.

Une fois revenu dans la maison, je referme avec soulagement la porte, remet les objets la bloquant et je peux enfin souffler. Mais il me reste une dernière chose à faire et je rebouge la table pour accéder à la cave, je commence d’ailleurs à avoir mal aux bras à force de déplacer silencieusement ce mobilier doit bien peser une centaine de kilos. Mais finalement je réussis à trouver ce que je veux et j’en ressors avec deux pommes et une petite gourde d’eau.

Je commence donc à redresser une chaise, je l’époussette un peu et je mets la nourriture et le contenant sur le dossier avant de lui dire :

Je suis le chevalier Desmond de Rochemond, mais mon nom ne te dit sans doute rien. Je ne suis pas d’accord sur ton affirmation que tout ici appartient à la Fange mais c’est le genre de débat qui n’a pas sa place ici. Comme tu m’as aidé je t’ai apporté ceci, tu pourras les prendre quand tu le souhaites.

J’essaye de voir si je dois ajouter quelque chose, puis je pense au lever :

Je te préviens également en tant que colocataire que je vais me réveiller à l’aube demain, je préfère te le dire à l'avance, cela t’évitera de me tirer une flèche ou de me lancer une dague dès le matin.

Voilà, je suis sûr d’avoir tout dit et à peine ai-je fini ma phrase que la pluie commence à tomber comme si les cieux s’ouvraient en deux. Je me dépêche donc de retourner en direction de mon abris, curieux de savoir si la jeune femme va me répondre avant que j’ouvre la trappe ou même si elle va rester en haut jusqu'à ce qu'elle soit morte de vieillesse.
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MessageSujet: Re: Un voyage de tout repos (terminé)   Un voyage de tout repos (terminé) EmptyMer 28 Oct 2020 - 16:58


Je regarde le bout de mes pieds en silence, laisse l’eau s’étendre encore et encore par gouttelette ici et là. Je ne dis plus rien, me contente de le regarder faire ce qu’il doit être fait. Je me suis décalée de quelques mouvements de fesses, juste pour lancer quelques coups d’œil vers le bas, vers cet homme à la carrure importante retirer la scelle d’un cheval. C’était un peu absurde, ou improbable, qui aurait pu un jour imaginer voir dans une maison, dans une putain de maison, un cheval avec tout son attirail. D’accord, je veux bien admettre que le royaume s’écroule, devient fou, que la fange est omniprésente, que des humains en mangent d’autres… Mais un cheval, un bordel de putain de cheval là. C’était… irréaliste. Voilà. Comme grognon, je laisse mes bras venir enlacer mon buste, je croise l’ensemble juste devant moi, tout en laissant un soupir parfaitement audible fuir mes lèvres. Il fait froid, il pleut, je suis enfermée, coincée dans une bâtisse dont les meubles et la porte ne semblent pas nécessairement très résistants avec un gérant. Fais chier.

Même si je me suis rapprochée du bord, je n’ai pas eu un seul instant l’idée de descendre de mon perchoir, déjà parce que l’autre idiot reste je ne sais combien de temps dehors, dans l’obscurité, sous la pluie. Au lieu de simplement laisser la bête dehors, non, il fallait qu’il sorte aussi. En attendant, y a eu un courant d’air, j’ai eu encore plus froid, j’ai eu le temps de compter plein de fois jusqu’à un avant de le voir revenir. L’unique chose qui m’a permis de rester calme, c’est bête à dire, mais c’est ma hauteur, même si un fangeux venait à rentrer, je ne risquais rien. Sauf si celui-ci parvenait à monter sur le toit, l’ensemble ne semblait pas très résistant. Comme prise soudainement de l’envie de vérifier, j’ai tendu mon bras, laissait mes doigts écarter l’ouverture de la toiture avant de retenir un petit hoquet de surprise, recevant en quantité soudainement plus forte des gouttes d’eau sur la tête.

Frissonnant j’avais fait silence, avisant une nouvelle fois celui qui barricadait l’entrée, portant encore, s’épuisant encore alors qu’il y avait sans le moindre doute des techniques plus simples pour bloquer l’ensemble. Soupirant encore, je sens mon ventre grogner devant la découverte des aliments, pour autant, j’abandonne immédiatement l’idée : je ne sais pas ce qu’il a fait avec, d’où ça vient, ce que cela contient. On apprend de ses erreurs. Je grogne néanmoins, autant que mon ventre, je gronde comme un animal sauvage alors que la tentation est juste là, que la gourde est proche et que ma bouche est particulièrement pâteuse.


- « Chevalier rien que ça ? » rétorquais-je en me redressant légèrement « J’connais pas de princesse à sauver, chevalier » fis-je avec lenteur « Ou alors elles sont mortes, alors du coup, je suppose que ça ne compte pas mh ? » je ne parle pas très fort, suffisamment pour être entendu « Et tu donnes souvent ton, nom, prénom, limites ta destination à de parfaits inconnus ? »

Je bouge mes orteils, comme pour vérifier que l’ensemble est toujours bien vivant. Avec le froid, l’humidité, on ne sait jamais. Tout va bien à ce niveau-là, alors je penche la tête en arrière, laisse ma chevelure cascader derrière ma nuque.

- « Je ne suis pas ta colocataire, ne prends pas tes rêves pour une réalité » ajoutais-je « Arrange-toi avec Rikni autant que tu veux, mais ne viens pas me prétendre une gentillesse que je n’ai pas. » je fais une pause « Reste éveillé si tu veux un conseil et demain évites d’utiliser ton cheval, il faudra plusieurs jours pour qu’il supporte à nouveau ta marchandise, ton poids, tu peux oublier, pas que tu es gros mais.. ‘Fin tu comprends quoi. J’espère que tu es prêt à avoir mal au pied, parce que je ne sais pas où tu vas, mais dans le coin y a pas grand-chose d’entier et de vivant. Bonne descente dans ta cave. »

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Desmond de Rochemont
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MessageSujet: Re: Un voyage de tout repos (terminé)   Un voyage de tout repos (terminé) EmptyVen 30 Oct 2020 - 0:00
Finalement elle est prête à discuter un minimum, même si c’est uniquement pour se moquer de moi, enfin surtout de mon titre de chevalier et je ne peux m’empêcher de lui répondre :

Je ne sais pas de quel village reculé tu viens, mais à Marbrume on se présente et là-bas, beaucoup de gens me connaissent, j’ai même un surnom : la Muraille, car je ne laisse personne passer. Pour ma destination, je vais te le dire car cela semble t’intéresser, il s’agit de Sombrebois, ce que je pourrais appeler le trou-du-cul du monde sans mauvais jeu de mot.

Elle enchaine ensuite sur le fait qu’elle n’est pas gentille tout en continuant à me donner de bons conseils et je lui précise :

Tu n’es peut-être pas la personne la plus aimable du monde, mais tu sembles t’inquiéter de ma sécurité et c’est fort agréable de sentir que l’on est choyé.


J’exagère bien sûr un peu, mais pas tant que cela, je suppose que si ma véritable mère aurait survécu à ma naissance, elle m’aurait également dit ce genre de phrase. Je continue donc :

Je vais maintenant descendre dans la cave, comme tu l’as si bien décrite, tu pourras ainsi prendre les aliments et la gourde sans risque pour toi.


Juste à ce moment, je vois qu’il pleut encore plus fort et je pense à un truc que je pourrais faire pour elle, je lui indique donc :

Ne bouge pas, je reviens.

Je souris à ma blague involontaire, où ma colocataire pourrais aller ? Je repars donc à la cave où je prends une couverture et je remonte et je la pose sur la même chaise que j’ai déjà mis les aliments et je conclue :

J’arrête maintenant de t’embêter, sinon tu ne vas jamais pouvoir descendre. Je te souhaite une bonne nuit et comme on ne verra sans doute plus jamais, adieu.

Là je pense avoir tout prévu et je rentre dans ma tanière, refermant la trappe derrière moi. D’ailleurs il va falloir que je mette en place une espèce de loquet ou de barre pour refermer de l’intérieur afin d’augmenter la sécurité. Heureusement que les Fangeux ne sont pas très intelligent et qu’ils n’attaquent que ce qu’ils voient ou entendent.

J’enlève donc mon armure de plaque, incapable de dormir avec cette protection, mais je garde la couche matelassée, puis, je m’enroule dans ma couverture, la selle me servant d’oreiller improvisé. J’ai comme d’habitude posée mon épée toujours dans son fourreau, juste à côté de moi et fatigué par cette longue et épuisante journée, je ferme les yeux. Je sais que je ne vais pas aussi bien dormir que d’habitude, car quoi que je me dise, la menace de ses monstres est toujours là et mon esprit n’arrive pas à en faire abstraction, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle les voyageurs devraient se serrer les coudes, mais de toute évidence la fille haut perché ne partage pas mon opinion.
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MessageSujet: Re: Un voyage de tout repos (terminé)   Un voyage de tout repos (terminé) EmptyVen 30 Oct 2020 - 10:52


- « Un surnom, rien que ça, me voilà devant un homme célèbre, je suis si chanceuse » ironisais-je sans bouger le moins du royaume.

J’avais dû secouer la tête, la pencher légèrement en arrière, alors qu’encore une fois, j’avais la sensation d’être face à une personne qui n’était pas dans la même réalité que moi. Celui qui juge qu’il est encore primordial de faire preuve de politesse, celui qui évoque sa destination sans la moindre inquiétude, celui qui traverse bois et marais comme s’il s’agissait d’une ballade agréable sans le moindre danger. Était-ce la population ou moi qui n’était plus dans une logique absolue. L’extérieur changeait un homme, ou une femme, j’avais appris à l’accepter. Les bannis vivaient toujours avec cette crainte de la morsure, de ne pas passer la nuit, de ne pas passer la journée, de ne pas passer grand-chose finalement, le lendemain était toujours un futur abstrait, lointain et incertain. Il en était différent pour les autres, les survivants à l’abri derrière des hauts murs, derrière des demeures, des toits et même des cheminées qui chauffent leur intérieur. Je m’étais mise à rire, alors qu’il évoquait se sentir choyer en ma compagnie, drôle d’humour, je ne suis pas certaine que j’aurais utilisé ce type de parole pour qualifier notre relation.

- « Ne serais-tu pas dans les songes de Rikni ? » l’interrogeais-je en coulant un regard dans sa direction, un bref mouvement de tête vers le contre bas pour affiner ma vision « Ne prend donc pas tes rêves pour une réalité cependant, tu veux, toi et moi … Oublis, il n’y a pas de toi et moi, il y a juste toi... » je laisse un soupir fuir mes lèvres, on pourrait débattre jusqu’au petit matin sur l’origine de sa présence dans MON abri.

Lui il semble complètement loin de cette pensée, il plaisante, il s’amuse, me nargue d’une gourde et de quoi manger qu’il dépose. Qu’est-ce qu’il s’imagine que comme un petit lapin de quelques jours je vais me jeter sur la carotte pour me faire ensuite étriper et chauffer au coin du feu ? L’eau, la pluie, je finis même à l’oublier alors que je l’entends m’expliquer ce qu’il va faire. J’ose imaginer qu’il ne va pas me notifier aller chier si cela devait arriver, pas que cela ne m’intéresse nullement, mais si. Il disparait de ma vue et je ne peux que me pencher pour aviser l’ensemble, il faudrait être un peu fou, ou inconscient pour descendre de ma zone sécuritaire pour attraper quoi, de l’eau, de la bouffe ? J’ai faim, atrocement, mais je ne sais pas de quand sa date, je ne sais pas ce que c’est, ni même ce qu’il a pu en faire. Pas que ça me dérange, quand on a faim, on a faim, mais je me suis déjà retrouvée dans un état second et je n’ai pas l’intention de revivre ce terriblement moment. En plus, malgré ça, je ne suis pas certaine d’être suffisamment rapide pour descendre l’échelle, descendre récupérer tout ce qu’il y a, remonter et retirer l’échelle. Lui il a juste une trappe à pousser, moi, beaucoup trop de gestes à faire pour retourner en sécurité. Résultat, c’est trop dangereux et ma vie me semble encore trop précieuse pour la perdre aussi stupide.

Penchant la tête en arrière, j’ouvre la bouche pour essayer de récupérer les gouttes de pluie, cela ne vient aucunement réduire ma soif, mais ça à le mérite au moins d’humidifier un peu ma bouche, mes lèvres qui sont douloureuses. Je conserve mes doigts enrouler autour de mes jambes, je sens la jointure de l’ensemble se blanchir tant que je serre, je m’enroule sur moi-même pour tâcher de contenir un peu le froid qui s’installe dans mon abri de moins en moins protecteur. Lui, il est remonté, déposant un drap, ou ce qui y ressemble avec la gourde et les aliments. J’ai l’impression d’avoir affaire à un sorcier, qui me sort tout de son chapeau.


- « Tu te promènes souvent avec ta maison sur le dos toi, mh ? » l’interrogeais-je dans une grimace à peine dissimulée « Non, parce que bon Marbrume-Sombrebois, ce n’est pas la porte à côté et tu as l’air de te déplacer aussi chargé qu’un convoi maritime. » je commence à m’y faire je crois, à ce que personne ne pense à ma manière « C’pour quoi faire, avoir des éléments à balancer au fangeux si tu dois fuir ? J’veux pas te faire peur, la muraille » ma voix c’est fait un brin malicieux, peut-être ironique « Mais la fange, elle a rien à faire de ta saucisse, de ta gourde, ton drap, y a que ton cul qui l’intéresse. »

Je ne lui ai pas notifié que je n’allais pas descendre, c’était une évidence. Il faudrait être fou pour faire confiance au premier venu. Encore plus quand le fameux premier venu est grand large, armée et dans une armure que je ne pourrais même pas porter de mes deux bras. Alors je ferme les yeux, je ne bouge pas, je me serre davantage avec moi-même. Je partirais avant lui au petit matin, j’aurais disparu et si les affaires sont encore là, peut-être que j’emmènerais l’ensemble avec moi. Une chose était pourtant presque sûre, je n’allais aucunement oublier cette montagne de muscle et je ne pouvais m’empêcher de me demander ce que ce type d’individu pouvait bien aller faire à Sombrebois.

[Je pense qu'on est bon pour ce RP qui malgré les circonstances était plutôt long en échange !! Du coup merci à toi ! Applaudir ]

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