Marbrume


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 Une sauvage en cage, une comtesse en liesse[ft. Cécilia]

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Irène de ValisComtesse & Modératrice
Irène de Valis



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MessageSujet: Une sauvage en cage, une comtesse en liesse[ft. Cécilia]   Une sauvage en cage, une comtesse en liesse[ft. Cécilia] EmptyDim 25 Oct 2020 - 21:19


Elle regarda la goutte de vin glisser le long de son auriculaire sans rien faire pour la stopper. Le liquide rouge ambré laissa une trace humide sur sa peau avant de s’accumuler à l’extrémité de son doigt pour au final, emporté par la gravité, tombé en chute libre jusqu’à s’écraser sur le bois dans un clapotis minuscule mais qui a son échelle devait paraître des plus violent. Une flaque qu’elle aurait pu facilement essuyer du pouce se forma avant de disparaitre dans les fins interstices d’usure du matériau. Il fallait dire que ce banc était bien plus vieux qu’elle, et soumis à la rigueur des intempéries chaque jour de l’année, même si son jardin n’était pas du coté le plus exposé de la cité.

Elle n’était pas ivre, il était un peu trop tôt dans l’après-midi pour qu’elle se laisse aller à ce genre de fantaisie. Mais il fallait bien admettre qu’elle avait arrosé son maigre repas avec un peu trop de bonne volonté. Elle sentait une boule chaude dans son ventre, et son manque de réaction face à cette maladresse lui faisant renverser quelques gouttes de vin en s’asseyant dans le jardin lui montrait qu’elle appréciait un peu trop l’expérience.

Ce n’était pas le comportement le plus sage, surtout en sachant qui elle recevait cet après-midi-là. Elle n’avait qu’une vague description de la recrue en question. Tout juste savait-elle qu’elle était plus vieille qu’elle, mais encore jeune. Blonde, et qu’une fine cicatrice lui barrait une joue. Oh et bien entendu qu’elle portait le vert de la milice.
Ce point avait fait quelque peut tiquer la comtesse. Il lui paraissait risqué de placer dans la milice un élément dont on ne pouvait s’être déjà assuré la fidélité. Elle était trop récente dans l’organisation. Si elle trahissait, bon nombre d’entre eux pourraient disparaître. Elle ne s’inquiétait pas vraiment pour sa propre sécurité. Elle avait accepté il y a longtemps maintenant les risques de son œuvre. Ce qui bien entendu ne l’empêchait pas de prendre les précautions nécessaires.

Tout ce que savait la nouvelle sur cette rencontre venait d’elle, à savoir pas grand-chose. Elle avait été abordée dans la rue comme l’étaient souvent les miliciens. Une tape sur l’épaule pour la félicité de son service à la cité, et entre deux phrases, un lieu et une heure de rendez-vous. La milicienne avait compris le message car elle avait le soir même laisser une pierre blanche à l’endroit convenu.
De son coté Irène avait fait en sorte d’assurer ses arrières en préparant une liste de papier prouvant qu’elle avait fait mander la milicienne suite à un litige sur l’une de ses caravanes. Caravane que la nommée Cécilia avait en effet examiner avec son groupe sans savoir que c’était un plan pour les relier.
Si jamais elle venait à trahir leur rencontre, et ses raisons, alors cette paperasse apparaitrait dans les registres de la caserne comme s’ils y avaient toujours été et cela deviendrait sa parole contre la sienne. Et Irène connaissait assez bien la cité pour savoir quelle serait la conclusion de cette trahison.

Une masse non négligeable s’écrasa sur ses cuisses avec une douceur très relative, la sortant de ses habitudes complotistes. La tête large et velue de l’animal en travers de ses jambes la fit sourire. Il n’avait pas du tout les mêmes impératifs que les humains qui l’entouraient. Il avait ressenti son stress latent et se contenter d’apporter son soutien sans poser de question. La bienveillance qui manquait à la race humaine sans aucun doute.
Elle lui gratta l’arrière de l’oreille avec gratitude en buvant une nouvelle gorgée de vin.

Tu crois que je m’en fais trop boule de poil ? Tu as sans doute raison. Après tout, c’est juste une rencontre pour la jauger. Qui sait, ce sera peut-être divertissant. Ça va dépendre de quel genre d’oiseau est cette jeune fille. »

Elle pouffa.

Ecoute moi donc à parler comme une vieille dame. Elle est plus âgée que moi de trois années et je me permets déjà de lui donner du “jeune fille“. Crois moi Kornog, la noblesse te rends vieille avant l’heure.»

Ou peut-être était-ce les souffrances subie qui faisait vieillir plus vite. Un frisson parcouru ses épaules nue qui n’avait rien avoir avec le temps puisque cette brise de mi-septembre était douce, presque chaude, reliquat d’une période estivale étouffante.
Elle but une autre gorgée de vin et laissa couler son regard sur son jardin afin de se réchauffer l’esprit. Il était toujours aussi splendide. Parée de mille couleurs entrelacées sans jamais paraître chaotique, divisé en parcelle par les chemins de cailloux blancs qui serpentaient entre les bosquets avec une certaine grâce. Certain s’éloignaient vers son atelier où attendait la grande toile blanche et les peaux où elle avait décidé de peindre l’animal plus tard dans la journée histoire de se faire la main sur une créature vivante.
D’autres évoluaient vers la crête de la muraille qui chutaient jusqu’aux quartiers populaire, et tournaient autour du grand saule qui projetait son ombre majestueuse comme le roi des lieux.

On devrait avoir une très belle lumière, ça va faire briller ton poil juste comme il faut. » L’animal leva des yeux brillants vers elle sans pour autant s’animer plus. « Ta maîtresse te manque n’est-ce pas ? A moi aussi je dois l’admettre. Mais elle a promis qu’il n’y en avait que pour un jour ou deux, et qu’ensuite elle reviendrait te chercher. On pourrait même aller se promener tout les trois, qu’en penses-tu ? Je connais le rosier d’un vilain monsieur que tu pourrais arroser sans vergogne.
Et puis une journée avec moi, ce n’est pas si horrible si ? Dès que je me serais occupé d’elle, on pourra trouver de quoi te divertir.
»

Ombeline lui avait laissé son animal à contre coeur, pas par manque de confiance, mais simplement parce qu'elle était très attachée à lui. Chose qu'elle comprenait parfaitement. Elle avait rapidement évoqué de travaux dans son établissement, et avec rougit de plus belle quand elle lui avait finalement demander de le garder. Irène c'était fait une joie d'accepter. Le chien était une compagnie agréable et rassurante, et l'assurance de revoir Ombeline n'était pas pour lui déplaire.

Des crissements de pieds sur l’un des chemins derrière elle la sortirent de son émerveillement pour lui indiquer l’arrivée de son invité. Comme à son habitude, la redoutable Alice avait accueilli et guider l’arrivant avec promptitude. Même si elle n’avait pas été certaine de son statut puisqu’elle lui avait fait contourner le manoir plutôt que le traverser vu par où elle arrivait.
C’était un accord tacite entre elles. Quand elle était dans les jardins, seuls ses proches ou les hauts dignitaires étaient autorisé à entrer dans le manoir. Autant dire une poignée de personnes.
La massive bête aux poils sombre avait redressé ses oreilles pour écouter l’arrivée de l’inconnue, mais ne faisait pas preuve de plus d’inquiétude que cela, seulement d’attention. Elle lui gratta une nouvelle fois le crâne en lui arrachant un grondement de satisfaction.
Enfin l’inconnue entra dans son champ de vision et la comtesse de Valis lui offrit son plus éclatant sourire.

Tiens donc, nous parlions justement de vous. Vous buvez ? » Questionna-t-elle en premier lieu tandis qu’elle remplissait sa coupe avec la carafe posée au sol.


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Cécilia ValclairChasseuse
Cécilia Valclair



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MessageSujet: Re: Une sauvage en cage, une comtesse en liesse[ft. Cécilia]   Une sauvage en cage, une comtesse en liesse[ft. Cécilia] EmptyMer 28 Oct 2020 - 1:47
Ainsi donc voila la fameuse demeure ou je dois aller, songea durant un instant la délicate milicienne en observant en silence le bâtiment qui se trouvait non loin d'elle, tandis qu'elle lissait attentivement une mèche de ses longs cheveux blonds. Pensive, elle méditait encore une nouvelle fois ce qu'elle avait reçue comme demande... Enfin, demande n'étant peut-être pas le meilleur mot. Ordre semblait bien plus adapté a la réalité du moment. La blonde ne savait aucunement qui elle allait rencontrée ou même ce qui allait se passer. Elle regrettait presque de ne rien connaître aux nobles du coin. Peut-être que si elle se serait plus intéressée a eux, peut-être qu'elle aurait pu savoir a qui cette demeure appartenait. Mais voila, elle n'était pas du tout une admiratrice de la noblesse, voir même qu'elle les détestait en général, tout comme chaque être humain de toute façon, pensa-t-elle futilement durant une fraction de seconde alors qu'elle émit un léger soupir d'ennui alors que son regard se levait vers le ciel durant ce court instant. Elle avait déja bien hâte de partir loin de Marbrume a nouveau. Comme a chaque fois qu'elle passait dans cette fichue ville, il y avait quelque chose qui lui arrivait. Une fois, elle avait aidé a résoudre un meurtre, puis il y avait eue l'invasion et maintenant; e rendez-vous. Un rendez-vous qu'elle craignait bien assez pour avoir envie de fuir déja. Même si cette idée était probablement la pire d'entre toutes. Soupirant doucement, elle tira légèrement sur un pan de sa cape en marchant lentement vers sa destination se remémorant la manière donc elle avait été convoquée...

Son retour a Marbrume avait été pourtant plutôt banal comme toutes les autres fois auparavant. Accompagnée par les autres membres de la coutillerie, elle avait suivie le convoi jusqu'a bon port pour s'assurer que tout irait bien pour la suite des choses avant de recevoir sa permission pour être tranquille un moment avant que la prochaine sortie. Bien sur que pour la plupart des miliciens, un moment de repos allait leur être salutaire. Mais pour Cécilia, c'était autre chose. Elle avait déja prévue de sortir de Marbrume a nouveau pour pouvoir allez se reposer tranquille dans la forêt loin de tous ces gens énervants et bruyants. Bien sur que cette idée ne plaisait pas réellement au coutillier Legros, mais il acceptait tout de même le fait que la jeune femme préférait être dehors qu'a Marbrume. Au moins, elle promettait d'être la a l'heure prévue pour la prochaine sortie. Enfin libre de ses mouvements, la pisteuse avait simplement vagabondée un peu dans une rue dans les alentours autour de l'endroit ou elle avait été avec la coutillerie. Un petit vagabondage tranquille. Rien de palpitant et d'exceptionnel en soit, mais une situation qui lui avait valu l'attaque surprise d'une claque surprise d'un homme, ainsi que des félicitations d'usage pour détendre l'air. Rien d'extraordinaire en soit, si ce n'était que cette même personne lui avait offert a l'oreille quelques paroles qui eurent l'effet d'un coup de fouet sur la demoiselle qui était restée de marbre avant qu'il ne disparaisse aussitôt au travers de la foule.

Une convocation. Elle était demandée chez une personne du quartier des nobles. Elle n'avait pas vraiment d'y allez, mais elle se doutait bien qu'elle y était un peu obligée. Si elle n'acceptait pas, tout pouvait mal finir et elle n'avait certainement pas envie de mourir ou d'être blessée maintenant. Pas avant d'avoir revue le sourire de la belle et douce bannie ! Faisant le nécessaire pour montrer qu'elle acceptait la convocation, la blonde s'était assurée de suivre a la lettre ce qu'on lui avait dis. Elle n'aimait pas réellement la tournure de la situation, mais elle allait l'accepter a contre coeur. Elle allait devoir rester a Marbrume... et surtout pire que tout, elle allait devoir allez dans le quartier des nobles, ce qu'elle n'avait pas réellement envie. Ainsi donc le jour de la fameuse rencontre, Cécilia avait pris soin de tenter d'être le plus convenable possible, avec ses habits qui faisaient un brin pitié tant ils étaient usés, avant de finalement se diriger vers l'esplanade, puis la résidence de la personne qu'elle devait voir.



Et plus elle repensait a tout cela, plus elle commençait a croire que c'était une très mauvaise idée de venir ici. Peu a l'aise dans ce quartier plus aisé, la jeune femme avait bien du mal a être calme et posée, alors qu'elle avait cette douloureuse impression d'être épiée a chacun de ses pas, comme elle tâchait dans cet endroit hors du temps. Marchant lentement, un pas après l'autre dans une démarche pas du tout assurée mais égale, Cécilia avait tirée un peu plus la capuche en cuir sur sa tâche pour se couvrir, tentant bien malgré elle de se protéger contre les regards d'autrui. Bien sur qu'elle était un peu paranoïaque, mais elle n'y pouvait rien, c'était ainsi qui'elle avait toujours fais. Arrivant enfin a la destination final de son trajet, la belle blonde resta un moment comme figer devant la porte l'air un brin perplexe et perdue. Elle n'avait pas du tout envie de rester dans ce lieu. Elle songeait déja a partir loin, très loin. Mais voila, avant même que son esprit décide de partir, son bras s'était levé pour toquer a l'entrée, et cela ne pris point longtemps avant que la porte s'ouvre pour laisser entrevoir une demoiselle bien en chair qui lui avait simplement souris sans trop en faire.

Avant même d'avoir eue le temps de parler ou de s'annoncer, la dame avait simplement fais signe a Cécilia de la suivre, alors que cette dernière avait sortir de la demeure en refermant la porte. Un brin surprise, la milicienne avait simplement suivis durant quelques pas la dame qui s'arrêta pour lui indiquer le chemin a prendre. Acquiesçant de la tête, la blonde avait simplement fais quelques pas avant d'être de nouveau assaillie par la dame. Un brin a contre coeur, Cécilia détacha lentement sa lourde cape en cuir pour la remettre a la servante, lui donnant du même ressort son arc et son carquois pour montrer sa bonne foi avant d'enfin pour se diriger vers le fameux jardin ou l'attendait la fameuse personne qui l'avait convoqué, regrettant même au passage d'avoir oubliée de demander a la servante a qui tout ceci appartenait.

Marchant un peu, la demoiselle arriva finalement a l'endroit ou tout allait se dérouler. Silencieuse et sur ses gardes, la milicienne resta un brin perplexe sur le coup en observant ce qui se dévoilait sous son regard un brin surpris et incrédule. Bien trop stressée, elle s'était attendue a bien pire comme dénouement a tout cela... Et encore pire, elle ne s'était aucunement attendue a tomber sur une jolie demoiselle, voir même très jolie même. Clignant un peu ses paupières l'air de tenter de remettre ses idées en place, la blonde fut tirée de sa surprise par la douce voix agréable a entendre de la noble qui lui demandait si elle buvait. Encore un brin méfiante, Cécilia leva sa main droite pour faire glisser ses doigts entre quelques mèches blondes. Buvait-elle ? Pas vraiment, songea en silence la pisteuse, alors qu'elle fit finalement quelques pas pour s'approcher finalement un brin gênée par la situation et par la beauté de la noble.

'' Eum, oui un peu... Je bois un peu oui. '' Bredouilla finalement la blonde, alors qu'elle porta son regard vers l'animal durant un court instant qui sembla interminable. Elle devait admettre qu'elle n'avait pas vue souvent d'animal aussi intéressant. Pour un chien, il était plutôt impressionnant avec cette robe noir aussi unie. Tentant un sourire, Cécilia reporta son regard vers la dame, inclinant légèrement la tête affichant un regard un brin confus par la situation.

'' Tu m'as fais mandé ? Euh... '' Petit silence gênant alors qu'elle baissa sa main droite pour la joindre a celle de gauche. '' Vous... vous... m'avez demandé, Madame ? '' Un rattrapage plutôt maladroit, elle faisait de son mieux pour cacher sa confusion du moment. Son esprit faisait de son mieux pour trouver la bonne attitude a prendre alors qu'elle sentait son coeur palpitant, tambouriner de plus belle, sous la surprise et la gêne du moment. Elle ne savait plus du tout quoi penser a propos de cette rencontre et encore pire, elle ne savait pas trop ou porter son regard, trop gênée pour le moment pour regarder la noble. Que lui voulait-elle vraiment ? De souvenir, elle n'avait rien fait de mal ou simplement rien fait pour ennuyer qui que ce soit dans la noblesse ? '' Ai-je fais quelques choses de répréhensible ? '' Pensa-t-elle finalement, avant de se rendre bien vite compte qu'elle avait murmuré bien malgré elle en pensant, ce qui la poussa bien vite a reporter son regard vers la noble en silence.

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Irène de ValisComtesse & Modératrice
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MessageSujet: Re: Une sauvage en cage, une comtesse en liesse[ft. Cécilia]   Une sauvage en cage, une comtesse en liesse[ft. Cécilia] EmptyMer 28 Oct 2020 - 13:33


Et bien, et bien. Ce n’est pas exactement ce qu’elle s’attendait à voir il fallait bien l’admettre. Bien entendu, il y avait de tout parmi les purificateurs. Riches, pauvres, manipulateurs, brutes, fous, sadiques, fanatiques. Mais à sa connaissance au moins, presque tous partageaient cette forme d’apathie de la vie mue par une conviction profonde que l’humanité était mourante et viciée.
Si l’arrivante le ressentait, elle le cachait bien. Elle ressemblait à n’importe quelle femme qui se trouve dans une situation qu’elle n’aime pas trop mais doit supporter. Plus hésitante que menaçante.

Elle était mignonne, presque belle même. Ce “presque“ tenant au fait qu’elle ne semblait pas vraiment très concernée par son apparence. Sa tenue était plus ou moins propre mais usée et trop ample pour elle. Ses cheveux hirsutes par manque d’entretient étaient grossièrement attachés et visiblement pas coiffé depuis quelques temps. Son regard glissait entre elle et Kornog avec des questions ou peut-être des doutes.
Elle aurait du avoir le regard plus assuré, car ses yeux étaient clairement sont point fort. Intense et vibrant, il rappelait à la comtesse les nuances orangées moucheté de jaunes des feuilles tombantes d’automne. Irène se dit qu’elle les aurait surement soulignés avec un trait noir pour renforcer encore plus cette impression de profondeur, mais c’était bien là une considération de noble qui avait le temps et les moyens de ce genre de fantaisies.
Une fine cicatrice lui barrait la joue signe de jour meilleurs sans doute, et durcissait quelque peu la douceur de ses traits.
Fait plus surprenant, malgré des gestes paraissant hésitant, aucun de ses membres ne tremblait comme s’était souvent le cas face à ce genre de stress, comme sa voix l’avait fait d’ailleurs en bredouillant ses réponses. Un peu comme si elle avait appris à ses muscles à ne pas exprimer la même chose que ses pensées.
Elle était peut-être bien plus compliquée que ne l’exprimait son apparence en fin de compte… Intéressant.

Irène finit de remplir son verre et se releva en repoussant la tête de Kornog et s’approcha d’un pas tranquille de la blonde sauvageonne. Elle but une lampée de son verre en lui tournant autour, laissant le silence perdurait et ses réponses se faire attendre.
Elle finit par se rétablir face à elle, et pris sa main pour y déposer son verre. Elle avait la paume rugueuse de celle qui travaille pour vivre, mais des doigts fins et très féminins. Un contraste amusant.

Oh, je suis certaine que vous avez dû faire des choses répréhensibles, mais point à mon encontre, vous n’avez pas à vous inquiéter… Pour le moment. » Elle lui fit un petit clin d’œil amusé en tournant sur elle-même pour regagner sa place sur le banc. « Vous pouvez en tenir au tutoiement si cela vous sied mieux, je ne tiens pas particulièrement à vous voir bafouiller sur chaque phrase à cause de ce genre de détails. »

Elle tapota la place près d’elle pour indiquée à son invitée de la rejoindre. Elle n’aimait pas avoir à lever la voix, et tant qu’elle ne comprendrait pas mieux cette inconnue, maintenir la limite claire sur qui dirigeait cet échange était une nécessité. Elle ordonnait, la milicienne suivait.
Un premier test pas des plus agréable, même pour elle, mais que ce soit par son rang dans l’organisation, ou son titre de noblesse, elle ne pouvait pas se montrer hésitante dans son pouvoir tant qu’elle ne pouvait pas faire preuve de confiance en son interlocuteur. Enfin, interlocutrice, dans le cas présent.
Et puis c’était toujours bon de voir comment une personne réagissait à son autorité.

J’aime à savoir avec qui je travaille, les bons outils se font rare ces temps-ci, plus encore quand les tâches à accomplir se complexifient. » Elle rétablit une mèche de cheveux rebelles derrière son oreille. « Je suis la Comtesse Irène de Valis, vous pouvez m’appeler Comtesse, ou Madame, ou encore Madame la comtesse si vous aimez perdre du temps. Vous êtes en effet ici à ma demande, parce que je préfère jauger les gens moi-même. Ce sera peut-être notre seule rencontre, ou la base d’un partenariat durable. »

Le massif animal vint sentir le genou de l’arrivante, sans doute pour imprimer son odeur dans son esprit au cas où. Elle l’avait vu faire cela avec Alice et Jehan aussi. Bien sûr Alice lui avait donné des friandises et était immédiatement entrée dans ses bonnes grâces.

Il s’appelle Kornog. Il n’est pas méchant, du moins tant qu’on ne lui en donne pas la raison. » dit-elle d’un ton désinvolte. Elle prit un instant le verre des mains de la milicienne et but une gorgée avant de lui rendre.

Je crois savoir si mes renseignements sont juste, que vous vous nommez Cécilia. Parlez-moi donc un peu de vous, du moins ce que vous êtes prête à en dire. Je verrais ensuite si je considère que je dois en savoir plus. »

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Cécilia ValclairChasseuse
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MessageSujet: Re: Une sauvage en cage, une comtesse en liesse[ft. Cécilia]   Une sauvage en cage, une comtesse en liesse[ft. Cécilia] EmptyJeu 29 Oct 2020 - 13:30
Et voila qu'elle avait découvert avec surprise la fameuse personne qui avait eu l'audace et le courage de convoqué la milicienne un brin sauvage pour une rencontre formelle en apparence. Une découverte qui n'avait aucunement laissé de marbre la jeune femme des bois qui avait resté un moment silencieuse, ébahie par la beauté de la noble qui se trouvait la. Bien malgré elle, la milicienne songea une brève seconde qu'elle était peut-être finalement dans un rêve ou quelque chose du genre, car ça ne se pouvait pas qu'une si belle jeune femme veuille discuter avec elle. Impossible, inconcevable pour la pisteuse qui tentait de comprendre la situation du mieux qu'elle pouvait alors qu'elle laissait son regard vagabonder sur la scène. Elle n'avait point bougée réellement depuis son arrivée, telle une poupée qui attends d'être manipulée par une propriétaire d'infortune.. Une bien indésirable poupée songea fugacement la milicienne alors qu'elle contemplait attentivement la noble avec un regain d'intérêt, même si elle commençait a songer que tout cela n'était peut-être qu'un piège ? Qui sait ? Elle n'avait pas vraiment idée pourquoi la belle noble l'avait demandé. Elles étaient tous deux a des opposés radicalement éloignés. D'un coté, il y avait elle, la banale milicienne a la tunique en cuir un brin défraichie par le temps, face a la belle noble a la robe chatoyante.

Ce fait unique rendait un brin mal a l'aise la pisteuse qui avait fait de son mieux pour être présentable pour ce rendez-vous. Mais voila, ses maigres ressources n'étant point exceptionnelles, elle n'avait pas pu faire grand chose pour lui permettre de paraitre un moindrement civilisée aux yeux de la noble. Levant lentement une main pour jouer avec l'une de ses nombreuses mèches blondes, Cécilia détourna finalement son regard de la femme pour se laisser allez a observer le jardin avec une plus grande attention alors que dans sa tête, une myriade de pensées s'entrechoquait sans cesse. Elle avait cette envie de fuir au plus vite ce traquenard, mais d'un autre coté, elle songeait que c'était peut-être la pire idée, encore plus quand elle repensait a la bête de noir vêtu près de la noble. S'armant donc du peu de courage qu'elle possédait, elle se décida a se tenir le plus droit possible alors qu'elle se sentait de plus en plus piégée par la noble tourbillonnante qui l'évaluait sans rien dire. Une sensation que la demoiselle aux cheveux de blé détestait fortement en fortement, mais acceptait bien malgré elle pour le moment.

Jusqu'à être assaillie par surprise par la noble qui s'était approchée d'elle pour lui offrit son verre de vin, tout en répondant aux interrogations de la pisteuse qui resta un moment très surprise de la tournure du moment. Clignant des yeux a plusieurs reprises perplexe et décontenancée par les paroles de son interlocutrice, Cécilia n'osa pas sur le coup prendre une gorgée dans le verre de vin et plus les secondes filaient, plus elle trouvait la noble surprenante et plaisante a regarder ? L'observant retourner s'asseoir, la blonde la suivit quelques secondes après son invitation et vint prendre place auprès d'elle en silence alors qu'elle écoutait la suite de ses réponses avec une attention toute particulière. Tranquille, les pièces du casse-tête prenaient place dans l'esprit de la chasseresse qui commençait a avoir une meilleure idée de la situation. Tentant durant une fugace seconde un sourire sur ses lèvres, elle jeta un regard vers l'animal qui s'était approché. Libérant l'une de ses mains, elle la tendit vers l'animal pour lui offrir le loisir de mieux la connaître, puis si elle avait la chance avec la permission de l'animal, elle osa poser quelques doigts sur sa tête avec douceur, alors qu'elle laissa la noble dame se servir une nouvelle gorgée de vin.

Hochant brièvement sa tête, la jeune femme baissa son regard vers le verre a nouveau rendu. Elle n'avait pas encore pris une seule gorgée et elle avait du mal a s'offrir le droit de tenter le coup. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait point but de vin. Alors, elle n'était pas certaine.

'' C'est un plaisir de te rencontrer, Comtesse. Enchanté que mon humble personne puisse avoir attirée ton regard. '' Finit par dire la jeune blonde après avoir méditer de très longues secondes ce qu'elle allait dire avant de desceller ses lèvres pour parler. '' Je commence a comprendre un peu la teneur de cette rencontre dans ce jardin, même si je trouve cela un brin surprenant, comme je ne suis rien d'exceptionnel en soit, comme tu peux voir par ma présentation plutôt ... navrante. Désolé de ne pas avoir été plus présentable, mais je n'avais rien de mieux que cette tunique. '' Ajouta-elle simplement, jetant son regard vers ses mains, mais surtout ses vêtements durant une seconde avant de reporter son regard vers la noble.

'' Je suis bien Cécilia. Simplement Cécilia Valclair. '' Frêle seconde, alors qu'elle ramenait ses mains autour du verre. '' Tout dépend de ce que tu souhaite réellement savoir sur moi, car je n'ai rien fait de bien fabuleux. Je ne suis qu'une simple guide et pisteuse de profession, ayant vécue bien trop longtemps seule au travers des forêts et des marais, combattant les éléments et la mort pour survivre, sans plus. '' Inspirant lentement, la jeune femme expira tout aussi lentement l'instant suivant, levant lentement le verre de vin, pour prendre une petite gorgée timide de vin. '' A cause de cette manière de vivre ma vie, j'ai eue droit a bien des tracas de toutes sorte et malgré cela, j'ai toujours avancé, car Rikni me force a avancé toujours. ''

Elle parlait simplement sans détour, sans fioriture. Elle tutoyais car la dame lui avait permis, et même la, on pouvait sentir qu'elle faisait attention a être le plus possible polie avec son interlocutrice. Elle se trouvait dans une situation fort instable et elle se doutait bien que pour avoir le droit au meilleur scénario, elle devait donner ce que la comtesse voulait, rien de plus.

'' Eh puis, il y a de cela quelques semaines, voir mois... Je suis finalement entrée au service de la Milice extérieur, pour aider Marbrume au mieux de mes connaissances. Du moins, c'est ce que j'essaie. '' Lâcha-t-elle finalement, avant d'émettre un léger soupir, soulevant le verre pour prendre une gorgée de vin plus convenable, s'offrant un petit coup de fouet qui pourrait bien vite devenir salvateur, alors qu'elle reporta toute son attention vers le regard de la comtesse en silence, avant de détourner aussitôt son regard vers ses mains.


Dernière édition par Cécilia Valclair le Ven 30 Oct 2020 - 16:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une sauvage en cage, une comtesse en liesse[ft. Cécilia]   Une sauvage en cage, une comtesse en liesse[ft. Cécilia] EmptyJeu 29 Oct 2020 - 20:01


Sa voix était finalement claire, et même puissante une fois passée son hésitation première. Pas désagréable à écouter. Assise près d’elle, l’arrivante tenta de répondre à sa question avec honnêteté mais une extrême parcimonie. L’essentiel, comme aurait dit la plupart des gens. Mais Irène n’était pas là pour l’essentiel, elle était là pour les détails. Pas tous bien sûr, elle savait très bien qu’on obtenait pas tout d’une personne juste parce qu’on le souhaitait. Mais obtenir plus d’information, et surtout pouvoir étudier l’étrange femme et ses réactions lui en apprendraient bien suffisamment pour savoir si elle pouvait oui ou non faire d’elle un outil efficace.

Oui, moi aussi je n’ai trouvé que cette vieille loque à me mettre. » Dit-elle en indiquant sa robe sur le ton de la plaisanterie. « Si je devais me contenter des apparences pour me faire un avis sur quelqu’un, je ne serais sans doute pas à la position qui est la mienne. Je me disais juste que l’on pourrait vous rendre des plus charmantes avec un peu de travail. » Conclut-elle comme si leur conversations n’avaient pas d’autre but que leur divertissement.

Valclair. Elle se demanda pourquoi ce nom lui évoqué quelque chose, mais même en fouillant dans sa mémoire elle ne put retrouver où elle l’avait entendu ou lu. Chaque fois qu’elle s’en approchait, l’information lui échappait. Tel un renard se faufilant entre les chiens de chasses malgré leur odorat des plus performants.
Elle partirait en quête de ses souvenirs à tête reposée, décida-t-elle avant de focaliser son attention sur la jolie blonde qui osait enfin tremper ses lèvres dans le liquide rouge. La comtesse haussa ses sourcils de surprises face à la façon dont son invitée lui expliquait avoir vécu seule et sans aide ou peu s’en faut pendant des mois voir des années, hors de l’enceinte de la cité. Et d’en plus le faire sur un ton évoquant cela comme si c’était la chose la plus naturelle du monde, pas plus bizarre qu’aller acheter un chou sur le marché.

Soit c’était une bonne menteuse, soit elle masquait si bien les émotions que cela lui évoquait que le résultat était similaire. Seul son soupire vint lui indiquer finalement que tout n’était peut-être pas si simple, qu’au-delà de la stoïcité apparente se cachait une âme en plein désarroi. Cécilia la sauvageonne venait de gagner quelques points dans son intérêt simplement par sa capacité, volontaire ou non, à sembler détacher de son propre affect. Mais il est vrai que la comtesse avait la curiosité dans le sang.
Le verre passa de nouveau de main en main le temps que la comtesse boive une gorgée tandis qu’elle songeait aux propos de sa compagne de banquette. Ce geste bien que purement anodin aurait facilement pu être interpréter très différemment devant un témoin, deux femmes seules, buvant dans le même verre de vin, épaule contre épaule sur un banc.
Voilà qui aurait fait jaser pendant des semaines au sein de la noblesse. Cette possibilité l’amusait et expliquait sans aucun doute pourquoi elle ne se donnait pas la peine d’aller en chercher un autre. Surtout que son invitée ne semblait pas s’en formaliser non plus. Par timidité ou par ignorance ?

Pourquoi avoir vécu seule et isolée ? Je ne parle pas de la cause, je veux savoir pourquoi vous l’êtes restée. Vous n’êtes pas mordue, sinon la milice ne vous aurez pas acceptée. Vous n’êtes pas stupide ou aliénée à première vue, donc ce n’est pas par manque de conscience du danger. Alors pourquoi être restée hors des murs Cécilia ? »

Kornog visiblement satisfait de son examen et d’avoir reçu de l’attention de la nouvelle venue fini par s’ébrouer et d’aller gambader le long des chemins pour renifler des bosquets de fleurs en remuant de la queue. Une habitude qui les avait beaucoup fait rire sa maîtresse et elle, les premières fois qu’il l’avait fait. Cette grosse bête intimidante reniflant les fleurs comme une jeune fille romantique.

La milice est-il votre choix, ou celui de nos amis communs ? »

Elle remarqua la manière dont le regard de Cécilia avait glissé vers le sien avant de plonger brutalement vers ses mains quand ils s’étaient croisés. Ce qui malgré elle la fit sourire de nouveau. Sa complice masquait ses sentiments profonds avec une telle force, que ceux de surface semblait surexposé. Un mélange de timidité et de contrôle des plus intriguant, et donc intéressant.

Vous avez le droit de me regarder Cécilia, moi je ne compte pas m’en priver. A moins que vous me trouviez moins intéressante à observer que vos mains ? J’en serais fort marri, j’ai mis beaucoup de temps à m’apprêter pour vous. » se plaignit-elle sur un ton peiné que démentait son sourire amusé, glissant une de ses mèches blanches derrière son oreille et rapprochant son épaule de celle de sa sauvage compagne pour la bousculer gentiment.


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Cécilia ValclairChasseuse
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MessageSujet: Re: Une sauvage en cage, une comtesse en liesse[ft. Cécilia]   Une sauvage en cage, une comtesse en liesse[ft. Cécilia] EmptySam 31 Oct 2020 - 11:00
Ainsi donc la pisteuse avait docilement répondu aux demandes de la noble beauté avec une attention toute particulière a tenter le plus possible de rester dans le vague tout en énonçant quelques faits éparses de sa vie. Bien qu'elle se doutait pertinemment que l'inquisitrice aux regards scrutateurs n'allait pas être repue de si peu d'information a son sujet. Elle aurait pu parler plus, expliquer plus le pourquoi et le comment de sa vie et pourtant, elle ne s'en était pas sentie le courage de le faire ainsi de sa propre volonté. Cachée en temps normal dans sa douce et précieuse coquille salvatrice de sauvage associable, la mystérieuse chasseresse avait jusqu'a présent toujours éviter la moindre discussion sur son passé. Tel un animal blessé et apeuré, elle fuyait ce sujet le plus possible, voulant s'éviter de douloureux souvenirs qui ruinaient déja bien assez souvent ses nuits... Une dure réalité qui servait de quotidien a la jeune femme qui faisait de son mieux pour donner l'impression que tout allait bien. Depuis le temps qu'elle s'embourbait dans ce mensonge encore et encore sans cesse creusant son tombeau, et même quand elle tentait de s'en sortir, elle avait l'impression de grimper une dune interminable qui ne se terminait jamais. Coincée dans une roue de mensonge, elle avait toujours vécue au jour le jour, priant Rikni de lui faire assez peur dans ses songes et rêves pour la forcer a avancer toujours vers l'avant.

Et pourtant, malgré la perfection de l'engrenage qui s'occupait de maintenir tous ses mensonges en place dans sa tête pour la forcer a poursuivre sur le même chemin, un petit caillou s'était simplement placé la comme ça, dans l'un des engrenages, forçant la jolie blonde a tenter de réfléchir par elle-même. Un caillou au nom doux et chatoyant, Irène. Souriant timidement, rougissant même un brin a la petite boutade de la noble, Cécilia eut malgré tout une brève grimace.

'' Prendre soin de ma beauté... est loin de mes premières préoccupations. Alors, je ne pourrais même pas dire ce que cela fait de porter une robe comme la votre. '' Avait-elle vaguement répondu un brin gênée d'avouer ce léger détail qui était plutôt anodin en vérité. Elle n'avait jamais eue le temps, l'argent ou simplement la volonté d'être jolie. Elle préférait survivre avant tout. Le reste n'étant que du superflus.

'' Eh bien. Ce n'est pas facile a expliquer, mais en quelque sorte, je ne me suis jamais sentie a ma place a l'intérieur de Marbrume, comme si par instant, j'avais cette sensation d'étouffement et de détresse. J'ai grandie dans la forêt auprès d'un vieux maitre-forestier, puis après sa mort, j'ai simplement perpétré sa vision de la vie que je me suis appropriée car je l'appréciais. Et même quand la Fange est arrivée. J'ai simplement due m'adapter pour m'améliorer. Parfois, je restais au Labret, surtout l'hiver, mais jamais plus que quelques jours voir au mieux une ou deux semaines a la même place. '' Regardant un instant le verre, faisant lentement tourner le liquide a l'intérieur l'air un brin songeuse, cherchant ses mots en silence. '' Je n'ai donc rien qui m'attend de toute manière a Marbrume. Pas de famille, pas d'amis. Alors comment vouloir rester dans une ville ou je serais seule ? Je préfère encore être vraiment seule dans la forêt. Et ce n'est pas avec la milice que cela changera de toute manière. '' Lâcha-t-elle sur un ton amer mais aussi légèrement défaitiste, puis d'un mouvement lent et calculer, elle souleva la coupe pour prendre lentement une gorgée, sentant une douceur chaleur couler en elle, accentuant doucement cette sensation de bien être en elle.

'' La milice, j'y avais longtemps pensée depuis la grande invasion de Marbrume, ou j'y étais bien malgré moi. Mais a chaque fois que j'y songeais, je m'y refusais. Jusqu'à ce que l'on me 'demande' d'intégrer leur rang car je connais pratiquement mieux que quiconque les terres hors de la ville. '' Ajouta-elle simplement, appuyant volontairement sur le mot demande, alors que son regard suivait simplement l'animal gambadeur, amoureux des fleurs. Une scène qui avait réussis a faire naitre un sourire franc et amusé sur les lèvres de la pisteuse, alors que ses joues se coloraient petit a petit d'une jolie teinte rougeâtre.

Alcool ou gêne, qui sait réellement qui dominait l'autre, mais pour le moment, il était certain que la jeune femme aurait préféré être ailleurs plutôt que la présentement. La noble se jouait d'elle a nouveau et elle avait beaucoup de mal a passé a coté de ce genre de compliments voilés. Déja qu'elle ressassait bien malgré elle, les remarques taquines de la dame envers ses vêtements et qu'avec un brin de volonté, la blonde pourrait être bien jolie et maintenant ça ! Comment pouvait-elle dire cela aussi simplement et spontanément ! Comment pouvait-elle avouer qu'elle ne se priverait pas d'observer la milicienne sans être gênée ! Une situation qui rendait encore plus mal a l'aise la créature aux cheveux de blé qui grimaça un peu se mordant fermement la lèvre inférieure, tellement qu'elle eut l'impression d'avoir fait perler un peu de sang sous la pression, peut-être était-ce réellement le cas. Un geste qui ne fit rien pour atténuer le rouge sur les joues de la blonde.

'' Tu peux me regarder autant que tu le souhaite. '' Commença-t-elle sur un ton légèrement hésitant. '' Bien sur que tu es... agréable a regarder, tu es vraiment belle a voir avec cette loque comme tu dis. '' Ajouta-elle sur une petite voix, portant son regard sur la noble pour mieux la regarder et l'observer, glissant son regard de haut en bas, avant de s'arrêter sur le regard de la noble.

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Irène de ValisComtesse & Modératrice
Irène de Valis



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MessageSujet: Re: Une sauvage en cage, une comtesse en liesse[ft. Cécilia]   Une sauvage en cage, une comtesse en liesse[ft. Cécilia] EmptyDim 1 Nov 2020 - 20:57


Bien que sa remarque sur le temps qu’elle pouvait accorder à son apparence était d’une évidence certaine, la comtesse ne se donna pas la peine de le commenter. Cécilia semblait prête à se confier, au moins partiellement à elle, et elle n’avait aucune intention de mettre fin à cela en s’amusant à la taquiner sur des détails. Elle se contenta de poser son coude sur ses genoux et son menton dans sa main, observant la milicienne, écoutant son flot de parole quand elle commença à parler. Elle détaillait son visage, lisait ses expressions. Le froncement de sourcil qui accompagnait son défaitiste. La petite fossette au coin de ses lèvres qui s’agrandissaient quand elle se pinçait les lèvres.
La comtesse espéra que cette femme était honnête, car malgré son manque de confiance en elle évident, son comportement lui plaisait. Un je ne sais quoi de sauvage, elle était en décalage avec tout ce qu’il y avait autour d’elle, mais au contraire de beaucoup, elle donnait l’impression que c’est le monde qui l’entourait quoi était factice. Elle soulignait les défauts de cette ville par sa présence. Et Irène lui envia presque ses années de solitude dans les bois du duché.

Elle lui avait donné finalement plus d’informations qu’elle ne l’espérait en premier lieu avec sa question, autant sur sa personnalité que son passif. Bien évidemment, il aurait été présomptueux qu’elle affirme la connaitre ou la comprendre. Valclair avait sans aucun doute son lot de secrets et de souffrances qu’elle refuserait de confier à une personne qu’elle n’estimerait pas suffisamment proche d’elle. Mais qui de nos jours, pouvait se targuer de ne pas porter le fardeau de son passé ?
Il était intéressant de noter que l’aspect solitaire de sa personnalité était donc une composante volontaire et non forcée de sa personne. Peut-être bien qu’à terme, la cité découvrirait plus de gens comme elle. Des gens qui n’ont pas vu en ces murs un lieu de sécurité, mais une prison étouffante. Des gens prouvant qu’une vie à l’extérieure était possible.

Chose tout aussi notable, elle n’avait rejoint la milice qu’à la suite de l’impulsion de son camp. Les purificateurs n’avaient-ils fait que précipiter un choix inéluctable ? Ou au contraire forcé une décision qu’elle n’aurait jamais prise d’elle-même ? Dans les deux cas cela pourrait un jour se révéler problématique. Soit elle avait plus de sens de la justice qu’il n’y paraissait, soit on l’avait obligée à rejoindre un groupe qu’elle évitait. Deux bonnes raisons de pouvoir ressentir une certaine amertume envers ses alliés sur le long terme.
Mais qui pouvait donc assurer ne pas changer avec le temps ? Elle-même avait connu ces dernières semaines des évolutions qu’elle n’aurait pas cru possible, et sa conviction qu’elle croyait inébranlable avait plusieurs fois fait preuve de fébrilité face à certaine personne.

Elle s’apprêtait à poser d’autres questions, fouiller dans l’esprit de la va-nu-pieds, mais lorsqu’elle reporta son attention sur elle, elle se mordait la lèvre si fort qu’une gouttelette de sang avait perlé à la pointe de sa canine.
Les yeux de la comtesse s’arrondirent encore alors que son invitée reprenait la parole, dans une honnêteté brutale mais maladroite. Elle s’était permise d’envahir son espace, de piquer avec amusement dans les réactions de la demoiselle. Parfaitement consciente que leur différence de statut, et même d’existence, devait la mettre mal à l’aise.
Mais la réaction qu’elle avait provoquée ne se limitait pas à cela, pas juste à la noble face à la pauvre. Non, dans la douleur qui semblait passé sur le visage de Cécilia, elle reconnut des choses qu’elle ne connaissait que trop bien.
Des émotions, des désirs, des craintes. Un univers de sensations que beaucoup aurait condamné tel un péché. Et elle se demanda si finalement, Cécilia Valclair était si différente qu’Irène de Valis de ce point de vue. La comtesse se laissa détailler, et souris au compliment sans rougir, même agréablement affectée.
Quelle différence depuis la mort de son époux… Elle pouvait recevoir l’aveu, le compliment d’une autre femme sans que son corps se sente déchirer entre deux réalités, celle de son intimité et celle de la société.
A l’époque elle aurait réagi… et bien elle aurait réagi comme Cécilia présentement, plus douloureusement encore peut-être. Elle tendit sa main et passa son pouce sur la lèvre de jeune femme, récupérant la goutte de sang avant de la porter à sa bouche pour la faire disparaitre. Le gout métallique couvrit sa langue l’espace d’un instant.

Vous ne devriez pas mordre si fort, Vous n’avez pas assez de sang pour le gâcher, et la personne sur qui vous le pratiquez pourrait bien avoir mal. Alors que c’est si agréable quand c’est mesuré. »

Sans aucun doute la remarque la plus audacieuse qu’elle avait pu dire à une femme en dehors de l’intimité d’une chambre. Elle fut elle-même surprise. Pas tant de l’avoir pensé, que de l’avoir prononcé sans aucune gêne, avec même un peu de chaleur dans la voix. Ombeline serait fier sans aucun doute de l’entendre exprimer si ouvertement une pensée sur ses orientations face à une autre femme. Il y avait bien Sydonnie. Mais c’était une personne à part dans son univers, une exception. Elle perdait tout ses moyens ou presque devant la sergente. Alors que là, devant Cécilia, elle était calme, sûre d’elle et de son charme, contente de plaire et prête à faire preuve d’audace dans ses paroles. C’était… nouveau.
Elle haussa les épaules intérieurement. Elle ne pouvait pas vraiment contrôler ces changements qui survenaient dans son esprit et n’était pas certaine de le vouloir de toute façon.

Dites-moi Cécilia, voulez-vous essayer ? De voir ce que cela fait d’être vêtue comme je le suis, de voir ce que vous donneriez dans de beaux atours, coiffée et apprêtée pour faire ressortir plus encore votre charme ? S’habiller pour le plaisir de s’habiller, d’être belle, et pas simplement pour avoir quelque chose sur le dos pendant qu’on cherche à survivre ? »

Irène se releva pour se tenir face à la milicienne toujours assise.

Prenez quelques instants pour y penser pendant que nous marchons vers mes quartier. Je dois moi-même me changer, j’aimerais peindre cette après-midi et je ne le ferais pas dans cette tenue. »

Elle prit la main de la jeune femme. Toujours ce mélange de finesse et de tannage. Et l’aida, ou plutôt la fit se lever par une injonction silencieuse avant de l’entrainer vers la demeure. C’était un moment étrange qu’elle s’offrait en compagnie de la sauvageonne. Elle l’encourageait à s’exprimer, à réfléchir librement et à lui répondre tout aussi librement, mais dans le même temps elle se permettait de la guider, de lui imposer sa présence et son contact, lui donner des directives physiques et s’attendait à être obéit.
C’était un jeu étrange, apprendre à connaître une personne à la fois par sa liberté de pensée et son obéissance physique. Etrange mais pas désagréable du tout.
Bien sûr elle avait conscience que dans les faits, Cécilia la dominait physiquement, rien que par leur différence de quotidien. Si une confrontation physique devait avoir lieu, elle perdrait sans aucun doute.
Mais elle aimait à la voir suivre son autorité, et voir ses muscles plier devant sa volonté. Tant que bien entendu elle ne percevait pas la colère ou le dégout chez la jeune femme. C’était sa complicité muette qui rendait cela agréable. Elle ne savait que trop bien la douleur qu’on éprouvait à subir une autre volonté que la sienne sans consentement.

Elles entrèrent dans le manoir par la véranda grande ouverte et remontèrent le hall vers l’escalier menant à l’étage. Alice émergea d’un couloir en portant un panier de linge et fit une petite révérence au couple de femmes. Irène l’interpella avec douceur.

Alice, peux-tu allumer un feu dans la cheminée de l’atelier ? Notre invitée va certainement rester avec nous pendant que j’œuvrerais, autant que nous soyons bien installées. Oh, et laisse du vin sur place, ma carafe est vide. »

La rondouillette dame s’inclina une nouvelle fois et disparu pendant qu’elles atteignaient les premières marches. Irène entraina donc Cécilia à l’étage, comme s’il n’y avait aucune bizarrerie à voir une comtesse emmener une milicienne dans sa chambre en lui tenant la main. Comme toujours depuis qu’elle avait réaménager l’endroit, la pièce était baignée dans la lumière des fenêtres à hautes voutes. Le lit était impeccablement fait, et assez large pour qu’elle puisse littéralement tourner sur elle-même. De grandes armoire closes occupaient le mur est, tandis qu’une coiffeuse très large séparait les fenêtres tout en profitant de la lumière. L’un des coins près du lit était occupé par un grand paravent. Et sur une table de chevet à la tête de lit reposaient un livre et un bougeoir, dont la bougie était à demi consommée.
Elle lâcha doucement la main de Cécilia et se dirigea vers les armoires.

Alors ? Envie de voir ce que vous donneriez dans mon monde ? » Lança-t-elle par-dessus son épaule sur un ton jovial et amical. Ce n’est pas parce qu’on envisage de détruire le monde qu’on ne peut pas s’amuser un peu. Et elle était curieuse de mieux comprendre la milicienne.


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