Marbrume


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 Conques...et rire la route [PV Rosen]

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MessageSujet: Conques...et rire la route [PV Rosen]   Conques...et rire la route [PV Rosen] EmptyVen 9 Avr 2021 - 4:12
Marbrume, fin décembre 1166
Quelque part dans la matinée


C'était un jour à la fois heureux et angoissant pour Mathilde. Heureux parce qu'elle quittait cette ville qui lui faisait si peur, qu'elle détestait en tout point et où elle avait vu les pires horreurs, lors du jour du couronnement. Angoissant parce que jusqu'ici, aucun de ses trajets, depuis le début de l'année 1166, ne s'était bien passé. Elle avait croisé le chemin d'un banni qui l'avait séquestrée et marquée avant de la relâcher, épuisée, entre les marais et la civilisation. Elle avait eu affaire à des voleurs une autre fois, et avait même été privée de sa jument. En passant par la mer, c'est à des pirates qu'elle avait eu affaire. Et ça, c'était sans parler des fois où le ciel couvert l'avait obligée à rester cloîtrée en silence dans un bâtiment délabré, à prier jour et nuit pour que rien ne lui arrive. A chaque fois, Mathilde se promettait de ne jamais remettre les pieds à Marbrume. Et à chaque fois, les Trois faisaient en sorte qu'elle brise sa promesse pour franchir la Porte du Crépuscule.

L'hiver était là. Les journées étaient si courtes, au moment du solstice, qu'il ne fallait pas traîner sur le chemin. La veille, la fermière avait espéré pouvoir se joindre à un convoi, en vain. Le départ avait été annulé parce qu'on pensait que la pluie s'en venait. Mathilde avait eu beau protester, arguant qu'en tant que femme de la terre, elle pouvait prédire le temps de la journée sans jamais se tromper, le départ n'avait pas eu lieu. Pareil pour ce matin, à croire que dans l'équipage se trouvait un couard de la pire espèce qui préférait pourrir en ville plutôt que d'en sortir le moindre orteil. Comme si les murs étaient sûrs... On savait maintenant que le danger pouvait surgir en tout temps, de n'importe où, y compris du cœur de la ville qui, jusqu’au jour du couronnement, se croyait être le bastion le plus sûr de la région.

Conques n'était pas loin. Elle aurait pu foncer à bride abattue, mais la dernière fois qu'elle avait osé s'aventurer seule, elle l'avait amèrement regretté. La cicatrice encore bien présente dans le creux de sa main était là pour lui rappeler son imprudence. Pourtant, c'est à Conques que l'attendait celui qui l'escorterait jusqu'à Sarrant. Elle avait pris ses dispositions à l'aller, il lui fallait donc maintenant impérativement rejoindre le marchand et son escorte d'ici à demain, sans quoi elle devrait improviser une autre solution pour regagner le Labret dans une sécurité relative.

- ‘devriez pas rester là, ma p’tite dame. Vous gênez le passage.

Mathilde poussa doucement sa jument sur le côté. Elles ne gênaient clairement pas le passage, mais les miliciens, occupés à contrôler les bras des personnes qui se présentaient à la porte, ne devaient pas apprécier de sentir la présence de la fermière dans leur dos, d’autant plus qu’elle s’éternisait. Après tout, elle était arrivée juste à temps pour l’ouverture et faisait le pied de grue depuis.

Un cavalier était sorti de Marbrume sans même s’arrêter pour lui parler, alors qu’elle l’avait interpellé. Deux marcheurs s’étaient présentés, peu de temps après, mais lui avaient indiqué qu’ils ne s’éloigneraient pas vraiment des remparts : ils avaient des choses à faire du côté des Faubourgs, et seraient de retour avant la nuit… Ils étaient les premiers d’une longue série de gens qui se contentaient d’aller et venir entre les Faubourgs et la Grande Rue des Hytres. A mesure que les minutes s’écoulaient, Mathilde se sentait désespérer un peu plus. Sa joie et sa hâte de quitter la ville aux odeurs nauséabondes cédaient progressivement le pas à l’angoisse de devoir parcourir le chemin, si court soit-il, à peine une bout de matinée après tout, seule et sans personne pour la défendre d’une éventuelle attaque, qu’elle soit le fait des hommes ou celui des fangeux.

Finalement, n’y tenant plus, Mathilde enfourcha sa monture. Piétiner sur place ne servirait à rien, si ce n’est à craindre de voir le ciel se couvrir ou à ruminer les mille et une mésaventures possibles et inimaginables qui pourraient survenir sur la route. Un milicien la regarda un instant. La fermière avait une belle allure, même si son accoutrement dénotait un peu avec cette étrange jupe, fendue pour la monte, dissimulant un pantalon d’ordinaire réservé au sexe fort. Sa lourde cape de laine recouvrait les épaules visiblement solides typiques des gens de la terre. Quel dommage qu’une jolie femme comme elle se lance seule sur un chemin périlleux.

- J’vous accompagnerais bien, m’zelle, si vous pouviez patienter jusqu’à la semaine prochaine.
- C’est madame. C’est gentil, mais je n’ai pas les moyens d’attendre plus.

Mathilde talonna légèrement sa monture pour se mettre en route, au pas, pour ne pas heurter les quidams sur le chemin. A peine avait-elle traversé les immenses portes pour s’engager dans les Faubourgs que le milicien éleva la voix.

- Eh m’dame. M’DAME!

Mathilde se retourna et tirant légèrement sur les rênes pour arrêter Marguerite. Quoi encore? Allait-il lui proposer un logement gratuitement, ainsi qu’un banquet quotidien et trois ritournelles? Du calme, Mathilde. Marbrume te tape sur les nerfs, ça veut pas dire que c’est un mauvais gars.

- Eux, ils vont vers Conques.

Mathilde haussa un sourcil. L'équipage qui passait les portes était certes léger, mais au moins elle ne serait pas seule. En cas de pépin, elle avait une chance de plus de fuir au triple galop en priant que les lois de la nature ne s'appliquent qu'à ses compagnons de route. La fermière n'attendit que quelques secondes pour être rejointe par les voyageurs.

- Bonjour. Je suis Mathilde Dumas, je vais sur Conques. Est-ce que je peux voyager avec vous? Avec sa carrure un peu plus large que les dames de l'Esplanade et l'arc qu'elle portait au dos, elle devait plus ou moins inspirer confiance à quiconque espérait pouvoir s'appuyer sur une compagne de route prête à en découdre avec des bandits, au besoin. Évidemment, qui pouvait se douter que son premier réflexe, bien naturel, serait de prendre la fuite?
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MessageSujet: Re: Conques...et rire la route [PV Rosen]   Conques...et rire la route [PV Rosen] EmptySam 10 Avr 2021 - 22:50


Conques... et rire la route
Rosen feat Mathilde


Et voilà, après les visites préoccupantes, les merveilleuses aventures dans ce manoir où les bannis ont décidé de zigouiller tout le monde, après ce bordel étrange où Desmond m’a traînée malgré moi en cherchant Sérus après une soirée un peu trop arrosée, me voilà enfin pour la route du retour de Sombrebois. Un au revoir reconnaissant a Edwige et me voilà partie en direction de la sortie de la ville. Hector me manque et j’ai hâte de le retrouver !

Ça doit faire un mois que je ne l’ai plus vu… et les nouvelles de Sombrebois ne sont pas des plus réjouissantes, alors j’ai hâte d’être rentrée pour qu’il m’explique tout ça. Cette fois, j’ai décidé de rentrer sans Desmond, parce que cet homme se révèle être une vraie calamités et que surtout, il n’a pas cherché à insister plus que ça pour me raccompagner. D’ailleurs, il n’a pas insisté du tout, ceci dit en passant.

Quelques hommes du bourg sont venus pour me ramener et c’est donc assise que je m’installe dans la petite charrette. Pour l’instant, je ne suis pas trop fatiguée, alors je ne ressens pas tellement le besoin de m‘allonger pour l’instant, mais nul doute que cela viendra.

J’ai pu reprendre des forces au temple malgré les événements éprouvants, alors j’en profite maintenant que je n’ai plus l’impression d’être mourante. Bon, je suis toujours épuisée et assez maigre, mais le plus dur est passé. Alors que nous arrivons à la porte, j’entends l’un des hommes parler avec un milicien et ce dernier appeler une dame. Il se trouve que, une fois que nous arrivons à sa hauteur, elle explique aller à Conque et demande si elle peut se joindre à nous.

Quel est l’idiot qui lui a dit aller à Conque ?

« Nous allons dans l’autre direction », lui explique l’un des hommes m’accompagnant. Mais nous pouvons toujours traverser les faubourgs ensemble, si vous le souhaitez.

Je penche la tête, curieuse, pour voir à qui nous avons à faire. Une paysanne a première vue, et la bonne nouvelle, c’est qu’elle porte un arc. Au moins, elle pourrait être utile en cas d’attaque. Et si elle est doté d’un bon esprit d’analyse, elle pourrait certainement vite se rendre compte que ce convoi ne s’arrêtera pas à Menerbes, si elle remarque mes vêtements. Remarquez, il y a peut-être des nobles qui vont dans ce village, mais j’aimerais bien que l’on m’explique ce qu’il vont y faire.

En tout cas, je ne prendrai pas la peine de me présenter. Du moins, pas tout de suite.

« Enchantée, Mathilde, lui dis-je alors, pelotonnée dans une couverture. Tu as un bien beau cheval ! »

Étrangement, je me demande bien comment elle peut avoir les moyens pour avoir un cheval. Il me semble que seuls les nobles peuvent se permettre d’en avoir, mais sans doute qu’elle a sa monture depuis une époque révolue où la vie était moins dure. Puis intriguée comme nous nous mettons tous en marche, je lui demande tout de même, intriguée :

« Ça fait longtemps que tu l’as ? »





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MessageSujet: Re: Conques...et rire la route [PV Rosen]   Conques...et rire la route [PV Rosen] EmptyLun 12 Avr 2021 - 4:02
Nous allons dans l’autre direction. Jusqu'au bout, le milicien l'emmerde. D'abord avec ses regards, puis ses remarques, et finalement de mauvaises informations qui lui font vivre un changement d'émotion aussi rapide que soudain. Espoir, déception. Une véritable claque, rapide, efficace. La fermière masque difficilement sa déception. Traverser les Faubourgs, c'est une partie de plaisir. Si un fangeux se pointe le bout du nez, les cris affolés des gens la préviendront du danger. C'est plus loin, lorsque les maisons se raréfient et que le chemin devient la composante principale du paysage que les choses se compliquent.

- C'est mieux que rien, j'imagine. Mathilde sourit légèrement, pour se donner bonne contenance. Ça m'évitera de me perdre dans ce dédale. J'ai l'impression que tout change, de saison en saison. Des taudis qui s'effondrent, des maisons qui sont vaguement renforcées, d'autres complètement démontées pour utiliser les matériaux ailleurs. A moins que ce ne soit qu'une fausse impression pour la paysanne qui a plutôt l'habitude de se repérer aux arbres, collines et rochers qui ponctuent le voyage.

Mathilde n'a pas le temps de s'étendre sur le sujet. Elle aperçoit, par-dessus l'épaule de son interlocuteur, une tête féminine se pencher pour l'observer. Les regards des femmes s'accrochent l'un à l'autre, une seconde seulement, juste assez pour examiner qui est l'autre. Une dame, à en juger par la couverture de qualité dans laquelle elle se blottit, et dont le tissu paraît bien choisi. De longs cheveux blonds comme les blés, légèrement ondulés. Un visage aux traits fins et bien dessinés, malgré une fatigue apparente... mais qui n'est pas fatigué, usé par les circonstances, dans ce qu'il reste de l'humanité? Les joues légèrement creuses sont surmontées de magnifiques yeux dont Mathilde peine à se décrocher. Le genre de femme qui doit faire tourner bien des têtes. Et qui le sait.

- C'est Marguerite, ma dame, répond la fermière qui en profite pour caresser l'encolure de sa monture, par pur réflexe. Elle attend que la charrette soit à sa hauteur pour indiquer à la jument de suivre le groupe. Ma fougueuse et indispensable compagne à la ferme. Je l'ai mise au monde il y a quelques années, et je l'ai débourrée moi-même. Un travail d'homme que Mathilde est particulièrement fière d'avoir mené à bien. Je suis la cinquième génération sur la ferme, ma dame, les chevaux y travaillent depuis que mon grand-père a pris la relève. Un cheval pour trois ou quatre fermes, au début. Il était beaucoup plus simple de s'allier entre voisins et de couvrir les frais d'achat et de soins de l'animal. Puis, avec le temps et les belles années de culture qui ne reviendraient sans doute plus, les voisins s'étaient payés le luxe d'un second cheval. La jument, engrossée, avait pouliné à plusieurs reprises avant de finir sa vie dans les champs, tandis que d'autres pouliches assuraient la naissance de nouvelles générations. Pas de quoi en faire un élevage, comme chez les Damboise, mais juste assez pour que chaque famille y trouve son compte, gagnant ainsi une bête de somme et de voyage. Le petit groupe avaient pu exporter ses productions au-delà d'Usson à une vitesse plus intéressante qu'avec une charrette tirée par des boeufs.

La dame, dans sa couverture, paraît presque frêle. Bon sang, ils mangent si mal à Marbrume que même les fortunés, qu'ils soient nobles ou bourgeois, ne se paient pas plus d'un repas par jour?

- C'est gentil de me permettre de faire un bout de chemin avec vous. Je vous avoue que j'aurais préféré savoir que vous alliez à Conques, mais... c'est la vie. Mathilde haussa les épaules avec impuissance. Menerbes, alors? Il y a longtemps que je n'y ai pas mis les pieds... de quoi ça a l'air, par là?

Le regard de Mathilde se promène un instant autour du petit convoi. Des fermes semi abandonnées se profilent au loin, alors qu'autour d'eux, les petits quartiers de maisons semblent moins bien dessinés. Les ruelles sont peu fréquentées, seuls quelques chemins de terre conduisant vers des élevages situés un peu plus loin sont empruntés par les passants qui s'en vont travailler tant qu'ils le peuvent. Les champs sont au repos, à cette époque de l'année, mais les bêtes, elles, que les fangeux épargnent malgré leur vulnérabilité, demandent chaque jour des soins.

- Z'auriez pas une petite pièce madame? Ou un bout de pain, j'suis pas regardant. Un homme sans âge s'est approché du groupe et tend la main vers la jolie blonde. Le visage émacié, les cheveux poivre et sel dépassant d'un bonnet de laine, il semble flotter dans des vêtements devenus beaucoup trop amples pour son corps amaigri. La misère. Mathilde ne l'a pas contemplée depuis un moment. Sans doute est-elle arrivée au bon moment, quelques jours plus tôt, alors que tout le monde était au travail et que les mendiants monnayaient leur aide contre une bouchée de pain. Au Labret, on pouvait ne plus rien avoir mais continuer de travailler et mener une petite vie humble dans le grenier d'une maisonnée accueillante où l'on trimait dur. Mais à Marbrume, ceux qui avaient tout perdu étaient probablement plus nombreux, et les employeurs se faisaient rares. Une femme, aussi maigre que le gars, les rejoignit à son tour. La fermière déglutit, mal à l'aise. Allaient-ils trainer tous les miséreux de Marbrume derrière eux?
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MessageSujet: Re: Conques...et rire la route [PV Rosen]   Conques...et rire la route [PV Rosen] EmptyMar 13 Avr 2021 - 12:17


Conques... et rire la route
Rosen feat Mathilde


La pauvre femme a l’air terriblement déçue de ne pas pouvoir se joindre à nous bien longtemps. Il faut dire que je la comprends, pour avoir vécu toutes sortes de mésaventures diverses pendant mes trop nombreux voyages. Et pas des moindres…

Il ne fait pas bon d‘être seul dans les marais, encore plus lorsque l’on est une femme. Elle me parle ensuite de sa monture, qui est une jument prénommée Marguerite. C’est joli... j’ai toujours bien aimé les prénoms de fleurs.

La paysanne est en faite plus exactement une fermière, et je l’écoute me parler de sa vie à la ferme et de celle de ses ancêtres. Une vie que j’imagine simple malgré le labeur et cela me rend nostalgique de mes années à la Bonne Fortune, alors que je n’étais encore personne.

Mais l’entendre me parler de sa jument me fait aussi penser à la mienne, et je me demande bien comment elle va. Il faudra que je passe la voir, à mon arrivée. Je trouverais bien la force de faire un petit détour à l’écurie.

« Alors, c’est une bien belle jument,
me rectifié-je. Est-ce qu’elle est joueuse ? La mienne essaie toujours de me mendier de la nourriture… je crois que je l’ai trop habituée à lui donner mes restants de repas. Un bout de pomme par-ci, un bout de carotte par là… et à chaque fois que je la rejoins maintenant, elle sait me demander et je peux te dire que c’est une sacrée râleuse obstinée ! »

Oui, sacrée jument qu’est FrouFrou.

« Et elle a ses petites manies aussi... comme parfois se laisser tomber par terre quand j’essaie de monter. Un jour, ces bêtises vont me coûter une jambe, je gage… »

Je souris amusée.

« Mais c’est une brave bête. »

Oui, une brave bête et je crois même pouvoir dire qu’elle me manque quand elle ne voyage pas avec moi. J’aime bien la lancer au galop, c’est une sensation de liberté exquise que de sentir la vitesse et le vent me fouetter le visage. Mais cela fait bien longtemps que je n’ai plus eu l’occasion de le faire, avec ma grossesse avancée et mon état de santé alarmant.

La fermière me remercie de lui avoir permis de faire le chemin avec nous. Si l’homme qui lui a proposé de faire la marche en notre compagnie une partie du chemin ne m’a pas demandé mon avis, j’aurais très certainement dit non si je n’en avais pas eu l’envie, alors je crois pouvoir dire que ça revient au même en effet. Puis elle cherche à savoir où je vais, présumant Ménèrbes.

A quoi bon chercher à cacher ma destination et mon identité ? Tôt ou tard, tout se sait toujours de toute façon. Et puis c’est peut-être là l’occasion de me faire une allier. A moins qu'elle ne parte au triple galop en comprenant que je suis la célèbre Rosen de Sombrebois.

« Plus loin... »
 lui dis-je en souriant.

Mais plus loin, il n’y a que des ruines, avant Sombrebois. Ça, elle le sait. Tout le monde le sait.

« Quant à Ménèrbes, eh bien… j’imagine que ce n’est pas si différent de Conques, pour le peu que j’ai vu de ces villages. Et toi, j’imagine que ta ferme est au Labret ? »

Un homme s'approche de moi pour me demander de l'argent. A le voir si misérable, il fait bien de la peine.

« Je n'ai rien sur moi...», je réponds mal à l'aise.

Je n'ai pas d'argent sur moi pour la simple et bonne raison que je suis simplement venue pour aller au temple le temps de me rétablir, et que j'ai donné ce que j'ai pris avec moi pour régler ce séjour.



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MessageSujet: Re: Conques...et rire la route [PV Rosen]   Conques...et rire la route [PV Rosen] EmptyDim 18 Avr 2021 - 4:25
L'allusion à la jument capricieuse fit sourire Mathilde, qui imagina, pendant un instant, une grosse bestiole de vautrant savamment sur le côté pour ne pas se faire mal tout en signifiant à sa cavalière qu'elle n'était pas prête à l'accueillir sur son dos. Secrètement, elle espéra que cet échange ne donnerait pas des idées machiavéliques à la belle et fière Marguerite, d'humeur plutôt égale et tout aussi gourmande que son homologue de la haute société.

La petite troupe n'allait pas à Ménerbes, du moins ce n'était pas leur destination. Plus loin. Mathilde fronce légèrement le nez, songeuse. Après Ménerbes, c'est Sombrebois. Elle n'y est pas allée depuis des années, et pourtant, avant la fange, avant son mariage même, elle s'y rendait occasionnellement pour visiter sa soeur. La fermière se perd un instant dans ses pensées. Qui est cette femme, dont la vie semble ne pas être trop rude, qui s'en va vers Sombrebois? A-t-elle un lien avec le Baron qu'Alexandre de Terresang détestait cordialement, après que sa femme l'ait trompé avec ce... comment l'appelait-il? Sanglier? Porc? Le Vicomte devenait toujours tout rouge lorsque le nom de Sombrebois était évoqué, au point que Mathilde y voit là un sujet de taquinerie frisant la torture de son pauvre vieil ami.

La fermière eut à peine le temps de hocher de la tête qu'un pauvre hère s'approchait de la dame pour lui quémander du pain ou de l'argent. La mendicité avait toujours fait partie de Marbrume, au souvenir de Mathilde qui avait toujours vu au moins l'un ou l'autre miséreux quêter à côté du Temple ou des auberges, mais aujourd'hui elle semblait bien plus importante qu'avant la Fange. Décidément, les goules avaient bouleversé la vie de bien des gens. La dame répondit qu'elle n'avait rien. Elle mentait, peut-être sans s'en rendre compte. Elle avait une couverture, une charrette, une escorte. Et même si elle était un peu pâlotte, elle était coiffée comme les gens fortunés. Discrètement, Mathilde plonge une main dans sa sacoche et en tire une demi galette qu'elle tend à la femme en lui faisant signe de se taire. L'homme, qui tente de s'accrocher à la charrette pour attraper la main de Rosen, est repoussé par l'un des gars composant l'escorte et tombe sur la route.

- He! Doucement! L'homme se relève en maugréant sous les yeux d'une Mathilde un peu fâchée de voir un simple mendiant repoussé sans ménagement. Pourtant, pas le temps de s'arrêter ni pour l'aider à se relever, ni pour se fâcher, ni pour quoi que ce soit. Lorsque les murs sont dans le dos du voyageur, tout le monde le sait : il doit avancer jusqu'au prochain abri sans s'arrêter. C'est juste des malheureux, pas des voleurs. C'est pas la peine de les maltraiter! Elle lance un regard un peu dur vers Rosen, un regard qui semble dire Rappelle tes hommes à l'ordre, mais elle garde le silence, alors que le convoi continue.

Puis Mathilde réalise qu'elle n'est avec eux que par le bon vouloir de la dame à laquelle elle vient de lancer un regard un peu sombre, et que même si les Faubourgs ne sont pas la partie la plus dangereuse du voyage, il n'en reste pas moins qu'elle peut comporter son lot d'emmerdes et que la compagnie est donc appréciable.

- Ma soeur était à Sombrebois, avant la fange. Je lui ai rendu visite quelques fois avec mes parents. Et puis elle est morte, comme bien d'autres. La fermière regarde devant elle. Les maisons semblent encore rapprochées, mais un peu plus loin, elle voit déjà les pâtés un peu plus espacés. Alors vous allez rejoindre le Baron? Il est venu chez moi, ça fait quelques mois déjà. Le temps était menaçant et il a trouvé un abri à la ferme. On a passé un beau moment un peu festif avec lui et mes gars et puis il s'est remis en route quand le soleil est sorti. Les sourcils de Mathilde se haussent légèrement. Oh mais... oh mais vous êtes cette femme pour laquelle il cherchait désespérément une plante? Comment déjà? Marianne? Oh non pardon, Marie-Ange, il a tellement répété votre nom! Il avait l'air tellement désespéré de pouvoir vous sauver, est-ce que vous vous portez mieux?

Dans ses souvenirs, la dame était une prêtresse et le Baron, bien loin d'être ignoble bonhomme décrit par de Terresang, s'était montré plutôt gentil et même familier avec les travailleurs de la ferme. Comme quoi, tous les nobles n'étaient pas pédants.
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MessageSujet: Re: Conques...et rire la route [PV Rosen]   Conques...et rire la route [PV Rosen] EmptyDim 18 Avr 2021 - 18:36


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Si j’ai pris un soin tout particulier à dévisager la fermière pendant ma petite révélation, l’amusement de la voir froncer les sourcils n’a pas eu le temps de durer puisque j’ai été abordée par un mendiant assez rapidement. Ce dernier m’a demandé une pièce, que je lui ai dit ne pas avoir, et j’ai à peine fait attention à la demande d’un morceau de pain.

Je remarque finalement qu’ils sont deux, et lorsque l’homme insiste en se jetant sur moi pour m’attraper les mains, l’un des hommes le repousse un peu durement. Certes, c’était pour veiller à ce qu’il ne m’arrive rien, mais quand même !

Et voilà que la fermière s’en mêle, me regardant de travers et lançant que ce ne sont pas des voleurs. Je lève les yeux aux ciel. Moi j’y suis pour rien, je n’ai rien fait et je n’ai pas que ça à foutre de jouer les miliciennes. Jouer les justiciers, c’est le truc de Hector ça, pas le mien.

Même qu’on aurait bien failli crever à cause de ça une fois ou deux, m’enfin ! Après tout pour revenir à ce mendiant, il n’avait qu’à pas se jeter sur moi. C’est vrai, quoi… il aurait pu m’attaquer ou chercher à me dérober quelque chose !

Bon, d’accord, ce mendiant n’avait pas l’air bien dangereux, il avait surtout l’air désespéré. Je me penche un peu par dessus la charrette pour lancer agacée :

« Le prochain qui s’amuse à bousculer un mendiant, je lui prends sa ration de nourriture pour aller la lui donner en dédommagement. »

Voilà, je ne peux pas faire mieux, je crois. La fermière me parle ensuite de sa sœur qui vivait à Sombrebois autrefois et qui serait morte. Puis elle me parle de Hector. Là, forcément, elle attire mon attention. J’apprends que Hector est allé chez elle il y a quelques mois pour… les plantes qu’il était allé chercher pour faire un remède ! Et lorsque la fermière me confond avec Marie-Ange, je ne peux m’empêcher de rire.

« Non ! Pas elle ! Je suis l’autre ! »


Et je me remets à rire. Un peu nerveusement je crois. Quoi, il ne parle donc que de cette maudite prêtresse aux autres ? Et moi ?! Merde, c’est quand même moi sa femme !

« Mais je vous assure que je n’ai jamais tenté de l’empoisonner, malgré ce qu’il s’est dit.»


Je lui fais un grand sourire et lui explique tout simplement en la regardant dans les yeux :

« Elle serait morte, autrement... »



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MessageSujet: Re: Conques...et rire la route [PV Rosen]   Conques...et rire la route [PV Rosen] EmptyMer 23 Nov 2022 - 16:57
Je suis l'autre.

Mathilde, qui avait pâli à ces mots, tenta de garder un air parfaitement impassible, sans pour autant s'empêcher de se demander si elle venait de mettre le doigt sur un triangle amoureux dont il valait mieux ne rien savoir. Le Baron avait-il parlé d'une autre femme, durant son passage à la ferme? Elle ne s'en souvenait pas vraiment. Quant à De Terresang, il était bien trop en colère, à chaque mention de Sombrebois, que pour prendre le temps de partager les potins de cour qui, de toute façon, n'intéressaient pas vraiment la fermière. Quel intérêt, pour elle, de connaître la politique qui se cachait derrière chaque mariage, chaque alliance, chaque promesse? Tout cela était bien loin de sa propre réalité : produire tout ce qu'elle pouvait tirer de la terre pour envoyer la grande majorité de ses légumes à Marbrume, et garder juste assez pour vivre modestement.

L'autre. La maîtresse ou l'épouse? Peu importe, elle avait dans tous les cas fait une bourde en évoquant l'inquiétude certaine du maître du bourg pour une femme qui n'était pas celle de la charrette... et se promettait d'adopter la même stratégie que sa compagne de voyage : ne pas s'étendre sur les sujets personnels. Mais comment retenir le haussement de sourcils trahissant sa surprise, lorsque la bien-née ajoute qu'elle aurait réussi son coup si elle avait voulu la tuer? Cette femme lui faisait froid dans le dos, et le malaise s'installait petit à petit.

- Ah bon? Vous vous y connaissez en plantes? demanda-t-elle, sur un ton presque léger.

Mathilde faisait de son mieux pour donner le change, mais le regard perçant de la voyageuse devenait difficile à soutenir. D'habitude, la fermière réussissait à se faire rapidement une idée juste des personnes qu'elle rencontrait, mais la voyageuse semblait s'amuser à entretenir le voile de mystère dont elle se drapait. Mathilde n'aimait pas ce genre de mystère. Elle s'en détourna un moment pour observer les environs, d'où aucune menace ne semblait émerger. Dommage, songea-t-elle, mal à l'aise, j'aurais bien besoin d'une excuse pour filer au galop.

- C'est un sacré pari que de vivre à Sombrebois. Comment vous vous en sortez? J'ai souvenir de terres fort ingrates pour la culture, et de boisés qui doivent maintenant être le paradis des goules.

Sombrebois faisait l'objet de bien des spéculations, dans son entourage. Certains disaient que seuls les fous acceptaient de s'y rendre, parce que bûcher dans les marécages, si propices aux attaques, relevait clairement de la folie. D'autres envisageaient de prendre le risque, puisque dépossédés de leurs bien et sans famille, ils n'avaient plus rien à perdre. Mathilde, elle, préférait le semblant de sécurité du Plateau, même si les attaques y étaient fréquentes, qu'elles soient menées par des fangeux ou par des bannis.

- Avez-vous des fermiers, là-bas, pour nourrir vos gens?

Vos gens. Mathilde fit une petite moue. Se retrouver sur un domaine à dépendre du bon vouloir des nobles qui l'administrent, très peu pour elle. Elle n'était l'ouvrière de personne si ce n'est du peuple qu'elle nourrissait. Sur les terres du roi, évidemment, mais ça, elle préférait ne pas y penser.
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MessageSujet: Re: Conques...et rire la route [PV Rosen]   Conques...et rire la route [PV Rosen] EmptyMer 23 Nov 2022 - 19:22


Conques... et rire la route
Rosen feat Mathilde


Si je m’y connais en plantes ? J’étouffe un rire.

« Il y a quelques mois, j’ai avalé quelques baies de belladone… Je pensais que c’était du cassis. »

L’anecdote est amusante, n’est-ce pas ? La suite l'est moins.
 
« A vrai dire, nous ne sommes pas beaucoup à Sombrebois. Le bourg est en ruine… très peu de maisons sont habitées, et essentiellement par les hommes de mains de notre gouverneur, le comte Victor de Rougelac. Ils s’occupent de la construction du mur afin de sécuriser le bourg au maximum. Il n’y a aucun fermier, nous chassons le plus gros de ce que nous mangeons. Il nous est compliqué d’arriver à trouver des fournisseurs qui acceptent encore de nous vendre des fruits et des légumes. Nous sommes un peu… en marge de la société… »

Oui, la situation n’est pas terrible. Encore fallait-il s’y attendre, avec notre mariage…

« Toi aussi, tu chasses ?
demandé-je alors en référence à l’arc qu’elle porte sur elle. Ça me manque de ne plus pouvoir le faire. Mais je suis malheureusement forcée au repos… et j’en fais déjà trop, je crois. »

Bon, ce n’est pas nécessairement de ma faute - merci encore à cet idiot de Desmond pour m’avoir fait courir en tout sens pour ma vie ! Reste que j’essaie de me ménager quand je peux le faire, même si rester inactive n’est pas le genre de chose que j’apprécie particulièrement.

Pour l’heure, j’essaie déjà d’éviter de ressasser au sujet de mon cher époux qui, visiblement, semble bien plus se soucier de sa maudite sorceresse que de moi ! Un instant, je repense à notre correspondance et je me viendrait bien l’envie de brûler toutes ses lettres. Il nous faudra avoir une conversation à notre retour. Il faut que je sache. Veut-il sincèrement toujours de moi ? Il semblait pourtant tellement vouloir se défaire de moi avec tout ce qu’il s’est passé.

J’ai tellement l’impression qu’il y a quelque chose de brisé entre nous et ce, même si nos échanges ne semblent pas le montrer. Entre quatre yeux, je m’en assurerai. Et si vraiment… je partirai. J’essaie d’éviter de repenser à elle.

Cette cinglée au masque de cadavre qui après m’avoir fait passer un sale quart d’heure au nom de son stupide Dieu s’est arrangée pour se faire arrêter avec moi quand ces miliciens ivre ont essayé de m’abuser au goulot – merci à Victor cette fois là pour m’avoir refusé l’hospitalité de sa demeure, me forçant à passer la nuit dans les roues froides de la capitale.

Je n’allais pas prendre le risque d’aller à la Bonne Fortune et de me faire repérer…

Elle avait beau dire que ce n’était qu’un hasard si nos routes se sont croisée cette nuit là, je n’en suis pas si sûre. En repensant à toutes ces histoires avec Hector, je suis à peu près certaine que tout est de sa faute à elle. C’est elle qui a briser ce lien qu’il y avait entre nous. Mais je me souviens encore de ses mots comme j’avais juste envie de l’égorger pendant ces trois jours de captivité.

Elle voulait que je la rejoigne… que je fasse partie des leurs. Ses propos m’ont tellement déstabilisée. J’ai tellement essayé de ne pas m’y attarder, de ne pas y penser. Ma vie est auprès de mon mari, mais si jamais tout est fichu, que vais-je donc devenir maintenant que je suis détestée de presque toute l’humanité ?

Je crois pouvoir dire que cette voie que j’ai fui ne me déplairait pas. Peut-être qu’un jour, c’est celle que je suivrai. Et je crois pouvoir rajouter que c’est Hector qui a mon avenir entre les mains. Je soupire presque, sortant brusquement de ma rêverie comme la roue de la charrette butte probablement sur une pierre.

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MessageSujet: Re: Conques...et rire la route [PV Rosen]   Conques...et rire la route [PV Rosen] EmptyJeu 24 Nov 2022 - 15:28
Confondre la belladone avec des baies de cassis… Hmmm finalement, elle ne connaissait peut-être pas si bien les plantes, et à défaut de concocter elle-même ses poisons, elle avait un entourage prêt à le faire pour elle. Dangereuse, ou simple bluff?

La blondinette enchaîne sur Sombrebois et sa situation. Le tableau est fidèle à ce qui se dit. Peu de gens, un bourg en ruines et à reconstruire, un environnement hostile et peu propice à la survie, et peuplé d’hommes sous les ordres de Victor de Rougelac. Ce nom la fit tiquer. Sa première impression, lors de leur rencontre, avait été très mauvaise. Juché sur son cheval, il avait défilé sur la place d’Usson en jetant des pièces aux quidams, afin de leur montrer qu’il était riche et qu’il leur était supérieur. Le genre d’attitude que Mathilde méprisait au plus haut point. Ils s’étaient quittés en mauvais termes… était-ce surprenant, quand on sait que la fermière avait développé une relation quasi amicale avec le comte de Beauharnais, ennemi de Rougelac?

Les gars se nourrissaient du produit de leur chasse, beaucoup de viande donc, à l’opposé de son régime plutôt végétarien. Elle les enviait presque. Les rares lièvres qu’elle goûtait lui étaient remis par un banni, ou par un pirate téméraire. Elle avait beaucoup trop peur de se faire surprendre par un fangeux en pleine pose de collets. Et pourquoi étaient-ils en marge de la société? Ses yeux s’ouvrir un peu plus. Ooooh ça lui revenait. De Sombrebois avait fait un mauvais mariage en épousant une femme de petite naissance, et Aymeric en avait fait tout un foin. Était-ce la seule raison? Si c’était le cas, Mathilde se dit que la noblesse manquait franchement d’ouverture d’esprit.

- « Je ne chasse que les bandits. Et les bannis aussi. Ça pullule le long des routes, surtout sur le plateau, et une femme seule doit pouvoir se défendre. » Particulièrement à une époque où la mort est omniprésente. Son arc a plutôt un effet dissuasif. Tirer sur une cible fixe est aisé pour elle, mais lorsque la cible gesticule et sautille partout, les chances de l’atteindre diminuent drastiquement. « C’est mon père qui m’a appris à tirer. C’était une des rares activités qui me permettaient de me concentrer sur une seule chose. Ça lui donnait un peu de répit et moi j’adorais ça. » Elle sourit. Marius Dumas avait eu le don de révéler le potentiel de ses enfants… et de calmer leur fougue. « Ça doit être excitant de traquer un gros gibier, non? Je ne pistais que le petit, avec mon père. Mais ça, c’était avant…»

Avant la Fange, évidemment. Mathilde jette un œil à sa compagne de voyage, qui semble perdue dans ses pensées. Elle ne l’en sortira pas, c’est impoli… à moins qu’un danger ne se présente. Et les secondes s’écoulent, silencieuses… jusqu’à ce qu’un cri humain retentisse, celui d’une femme qui vient de se faire rouler sur le pied et qui hurle des insanités à l’homme qui mène la charrette, lequel lui répond que ce n’est pas de sa faute si elle traverse sans regarder et qu’elle fonce sur un convoi.

Mathilde fronce le nez. Le croisement n’est plus très loin, il lui serait facile de de donner un petit coup de talons et de filer en profitant de la diversion. Mais la fermière ne peut s’empêcher de profiter du réveil de la voyageuse pour lui glisser une idée.

- « Vous savez, je suis presque sure que du côté du Plateau, vous pourriez trouver des gens qui acceptent de troquer leurs produits contre de la planche ou du bois brut. Il faudrait juste que vous soyez prête à faire un bout de route pour procéder à l’échange à mi-chemin. Partagez la prise de risques et soyez bons payeurs, vous aurez des fournisseurs. » Elle sourit. « Et évitez d’envoyer votre comte pour négocier. Optez pour un bûcheron, il parlera le même langage que les fermiers et ils seront plus à l’aise de discuter avec un homme de parole. Si vous réussissez ça avant mars, les semailles pourront être faites en tenant compte de contrats avec Sombrebois, et les premiers légumes arriveront rapidement. C’est une idée, comme ça. »

Mathilde hocha de la tête.

- « Je pense que vous risquez de perdre un peu de temps avec cette femme, là. Je vais continuer mon chemin vers Conques, je ne peux pas me permettre de trainer! Merci pour le bout de chemin, dame de Sombrebois! »
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MessageSujet: Re: Conques...et rire la route [PV Rosen]   Conques...et rire la route [PV Rosen] EmptyJeu 24 Nov 2022 - 20:34


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Rosen feat Mathilde


Chasser des bannis… elle aurait peut-être aimé être coincée avec moi dans ce manoir de l’horreur, alors.

« Le gros gibier… oui, certainement, réponds-je finalement en réalisant qu’elle m’avait parlé. J’avoue que je prends beaucoup de plaisir à chasser mes proies le long des sentiers. J’ai appris à chasser depuis la fange, lorsque cela a été autorisé pour tous. »

Je masse un peu au travers du manteau mon épaule qui va un peu mieux depuis ce coup de poignard, d’ailleurs.

« Avez-vous entendu parler du spectacle des faubourg qui a eu lieu il y a quelques jours ? Dans un manoir. Une belle boucherie… J’ai bien cru que j’allais crever. J’ai pris un coup de poignard, là, dis-je en saisissant doucement mon épaule bandée. En fait, c’était un spectacle sanguinaire organisé par des bannis. Nous avons été très peu à y survivre, hélas. »  

La fermière qui me proposait une idée pour aider l’approvisionnement du bourg se fait interrompre par un énième incident qui se produit encore. Chiabrena !

« Eh bien, merci pour l’idée, peut-être que ça finira par donner quelque chose tôt ou tard, espérons-le. Mais les mœurs sont ce qu’ils sont, n’est-ce pas ? »

Je souris quand elle me parle de la pauvre femme qui s’est fait à priori rouler sur le pied.

« Je vais m’occuper de ça... allez, ne traîne pas alors ! Si un jour tu as des légumes en trop… n’hésite pas à passer par Sombrebois. Tu seras bien reçue et logée au château le temps du séjour. »

Puis je me retourne pour regarder ce qu’il se passe.

« C’est qui l’abruti qui conduisait cette charrette ?! m’énervé-je à nouveau. Faut-il donc que je demande au gouverneur de vous baisser votre salaire pour que vous arrêtiez de brutaliser les gens à tout va sombres crétins ?! » 

Décidément… juste d’épaisses brutes. Pas un pour rattraper l’autre… Victor recrute vraiment n’importe qui. C’est finalement avec un peu de retard que nous sommes repartis, après avoir trouvé un soigneur pour la dame qui heureusement pour elle n’a pas eu grosse blessure. Elle aura juste besoin d'un peu de repos forcé.

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