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 [Convocation]Des soins pour quatre mains

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Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



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MessageSujet: [Convocation]Des soins pour quatre mains   [Convocation]Des soins pour quatre mains EmptyLun 17 Mai 2021 - 15:30



[Convocation]Des soins pour quatre mains Zuyj
Clip clop Clip Clop. Tel était le son énervant qui résonnait dans les rues après l’averse nocturne, les rares gouttières dégorgeait leur surplus sur les pavés en contrebas, produisant ce désagréable et répétitif son d’humidité. La plupart des torchères s’étaient éteintes et les rues étaient plongée dans un noir presque absolu, seulement brisé par quelques courageuses étoiles et une lune fade qui peinait à faire traverser sa lumière au rideau de nuages bas et gris.

Loustique passait d’un pavé à l’autre, miaulant d’agacement chaque fois qu’une de ses pattes s’enfonçait dans une petite flaque, humidifiant un peu plus ses coussinets. Qu’elle drôle d’idée que de sortir alors que le temps était si menaçant. Mais on était jeudi et la petite gamine affreuse et grosse dans ses robes aussi laide qu’inconfortable pour une sieste mangeait du poisson le jeudi soir. Et elle gardait systématiquement un petit bout pour lui. Il n’avait qu’à se présenter à sa fenêtre, et c’était le délice assurer. Un petit rituel qu’il avait accepté de bonne grâce, ignorer ses doigts potelet sur son poil et son regards porcin plein d’amour n’était pas très difficile pendant qu’il mangeait. Et il filait vite sans demander son reste ensuite.

Mais il fallait bien admettre que les soirs de pluies comme celui-ci, le jeune chat noir se demandait si la récompense en valait bien l’effort. L’esplanade n’était pas vraiment la porte à coté de chez lui. Alors si c’était pour finir le poil trempé… Sans oublier qu’il y avait toujours le risque de tomber sur quelque chose ou quelqu’un moins rassasié que lui. Même si la période où lui et ses semblables devaient fuir les humains affamés étaient plus ou moins passée, il restait des rues qu’il valait mieux éviter si on ne voulait pas finir en brochette féline.

Mais en même temps, ce poisson grillé… Il se lécha les babines en sachant déjà qu’il serait ponctuel jeudi prochain. Sa patte avant s’enfonça dans une matière grasse, molle, et beaucoup trop chaude à son gout. Il préféra ne pas baisser la tête et la secouer pour chasser le surplus rester accroché. Ce dont il avait besoin, c’était d’un bon feu, et pourquoi pas de quelques caresses rugueuses pendant sa digestion. Il pressa ses petits pas et arriva vite en vue de la double porte barrée de fer qui indiquait l’une des entrées des égouts dans ce quartier.
Bizarre, elle était ouverte. Certains devaient être de sortie… Au moins il n’eut pas à passer entre les barreaux et contracter sa petite bedaine bien pleine. Vivement le feu.

Alors que Loustique regagnait son foyer, ce fut à deux autres qu’on frappa à la porte à cette heure tardive. Les coups étaient empressés, mais discret, afin de ne pas réveiller le voisinage. Un guérisseur et une apothicaire, tout deux dérangé dans leur sommeil par cet appel inconnu. Fallait-il y répondre, ou comme beaucoup d’autres qui optaient pour la survie plutôt que la curiosité, fallait-il ignorer ce bruit en espérant qu’il cesserait sans qu’on aille ouvrir.
Peut-être l’aube était-elle assez proche pour que le ou les importuns s’en aille d’eux même ?

Pourtant, le bruit continuait. Qu’allez faire @Théanna et @Lothaire Ferbois ?


HRP:
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ThéannaApothicaire
Théanna



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MessageSujet: Re: [Convocation]Des soins pour quatre mains   [Convocation]Des soins pour quatre mains EmptyLun 24 Mai 2021 - 13:13
Jusque tard le soir, Théanna s'était employée à assurer ses commandes pour le lendemain. Sa clientèle augmentait petit à petit et elle était heureuse de constater que son travail payait enfin. Elle avait même eu la surprise de voir plusieurs nobles venir lui demander des soins. Ses envies pourraient rapidement devenir réalité, si la situation évoluait dans ce sens. Elle rêvait déjà de pouvoir se payer une maison dans la Hanse, se rapprochant ainsi des nobles, tout en demeurant assez proches des pauvres que pour continuer de leur apporter des soins. Elle pourrait également profiter de la sécurité de la Hanse, il était évident que la milice prenait bien plus soin de ce quartier que du Labourg et elle comprenait aisément pourquoi. Le Labourg semblait être perdu dans les tréfonds de l'humanité, tant le désespoir et la crasse s'étaient imprégnées partout, même dans le cœur des habitants. La famine côtoyait chaque résident et il n'était pas rare de voir des corps abandonnés, sans vie, perdu dans les ruelles. Lorsqu'elle était arrivée, elle avait régulièrement fait ce cauchemar, ce cauchemar qui mettait en scène son propre corps, sans vie, gisant sur le sol froid de l'une des ruelles du Labourg.

De par son statut de réfugié, son acclimatation au sein du quartier s'était révélé être un vrai enfer. Heureusement, les habitants avaient fini par s'habituer à elle et les problèmes avaient diminué. Oh, il restait toujours quelques épines dans son pied, mais ce n'était rien comparé au début. Combien de fois n'avait-elle pas dû se soigner elle-même, suite à un coup pris, ou un piège déposé sur sa porte d'entrée. Certaines fois, elle avait même songé à quitter le Labourg pour rejoindre les Faubourgs. Mais la situation à l'extérieur des murs de Mabrume l'avait bien trop effrayée que pour qu'elle passe le pas. Elle s'était donc contenté de faire face, de prouver qu'elle ne partirait pas de si tôt et qu'elle pourrait très bien se venger si elle le souhaitait. Car, lorsque ceux qui avaient tenté de l'intimider, s'étaient présentés à elle pour se faire soigner, elle leur avait faire comprendre qu'elle pourrait transformer leur vie en enfer également, grâce à ses plantes.

Théanna était de nature calme, mais titiller la survivante en elle et vous comprendrez qu'il ne faut jamais se mettre une apothicaire à dos. Grâce à quelques plantes disséminées ci et là, certains hommes finirent par saisir pleinement toute l'étendue de ses capacités et ils cessèrent donc de l'ennuyer. Après tout, elle tenait une partie de leur survie en main et comme ils n'avaient pas la capacité de se payer des soins auprès d'autres apothicaires bien plus renommés qu'elle, elle demeurait leur seul espoir de faire face aux blessures et aux maladies.

La veille au soir, elle s'était donc employée à satisfaire toutes les commandes reçues. Elle détestait prendre du retard et ne pas honorer un contrat, surtout lorsque ce dernier avait déjà été payé. La nuit était déjà bien avancée, lorsqu'elle s'était effondrée d'épuisement dans son petit lit décrépi. Soudain, des coups avaient été frappés à sa porte. Elle ignorait si quelques minutes, ou quelques heures s'étaient écoulées depuis qu'elle s'était endormie, mais elle savait qu'elle était épuisée. Reprenant ses esprits, elle quitta la chaleur de ses couvertures pour enfila un châle. Une toute nouvelle acquisition, suite aux soins apportés à un noble. Il n'était pas rare qu'on la réveille en pleine nuit pour des soins ou bien une urgence, alors elle s'en alla voir ce qu'il se passait. Mais loin d'être idiote, elle n'écarta pas complètement le bureau qui bloquait sa porte d'entrée la nuit.

Elle ouvrit la porte sur quelques centimètres, juste assez que pour apercevoir la silhouette devant sa demeure, mais pas assez que pour que ladite silhouette puisse entrer ou la saisir d'une quelconque façon. Elle ne voyait pas complètement le visage de l'inconnu et ne parvenait pas à déterminer s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme. Fronçant les sourcils, elle s'adressa alors à l'ombre.

— Bonsoir, que puis-je faire pour vous ?

Elle tenta de pleinement se réveiller en offrant son visage à la fraîcheur nocturne, tout en posant une main sur la dague qui demeurait toujours à sa taille.
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Lothaire FerboisGuérisseur
Lothaire Ferbois



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MessageSujet: Re: [Convocation]Des soins pour quatre mains   [Convocation]Des soins pour quatre mains EmptyDim 30 Mai 2021 - 21:05
Jeudi soir

Le sommeil ne lui venait pas. Il avait déjà arrêté de relire ces notes depuis une bonne demi-heure mais non, rien ne venait. Avait-il l’impression d’avoir été suffisamment productif ? Lothaire Ferbois pouvait-il se satisfaire de cette journée de labeur ? Il n’avait pas tellement été question de voir des patients que de trier, de ranger, de classifier les innombrables notes qui parsemaient ces archives. Non, à bien y repenser, non et non.

Il ne fallut pas longtemps pour tirer Lothaire de son lit. Les temps avaient été longs et difficiles, très difficiles, mais depuis peu, le rebouteux en avait tiré une nouvelle force. J’en suis sorti grandi, ou du moins suis-je en train d’en sortir. Tout ce temps passé à noyer la frustration, la rage, le chagrin et la peur dans cet art de la médecine ne s’était jamais révélé aussi payant qu’aujourd’hui. Malgré la famine ambiante, malgré l’insécurité, malgré toutes ces rumeurs de milles ennemis de l’extérieur et au moins tout autant entre les murs, le médecin affichait un air stoïque. Il était maître de lui-même.

Contemplant les rainures du parquet, des colonnes de bois soutenant les quatres angles de la pièce et à peu près tout ce qui était encore composé de ce matériau, devenu précieux en ces temps de crise économique et de mauvaise saison, le praticien semblait se perdre dans bien de divagations. Bien compliqué de trouver de meilleurs distractions, seul, à une telle heure et sans le moindre ouvrage, réservé aux grands propriétaires et aux clercs, à se mettre sous l’œil.

Alors, il se remémorait. Il révisait, intérieurement, tous ces ouvrages théoriques, toutes ces leçons apprises, jeune, si jeune, sur le difficile art de la médecine. Sa voix, fatiguée par l’approche du sommeil fuyant, énonça, non, récita :

‘’ Celui qui est appelé médecin, celui qui…celui qui est, de l’aveu de tous, en possession de l’art, et qui as découvert le régime et l’alimentation des malades, semble-t-il avoir suivi une autre route que celui qui, changeant le genre de vie sauvage et brutal des hommes, les amena à la nourriture qui est aujourd’hui la nôtre ?
Selon moi,
disait le sage, la méthode est la même, la découverte est identique. ‘’

Un extrait, magnifiquement récité, issue des traités d’un élève d’un des fondateurs légendaires de la profession, sur les origines de la médecine et cette pratique, si souvent oubliée, de la prescription de régimes adaptées. Cela lui était venu comme cela, sans que de grands bouleversements alimentaires, excepté ceux causés par l’économie stagnante, n’aient bouleversé son repas quotidien.

S’il en sortait vivant un jour, qu’un monde nouveau faisait jour après cette satané Pestilence, Ferbois se jurait d’écrire un livre. Au moins, si ce n’était dix ou bien trente. Ces deux trois dernières années passées en valaient bien trente et lui assurerait une reconnaissance, s’il y avait encore quelque esprit curieux pour le lire.

On toqua.

Des coups secs, empressés même. Une urgence ? Etait-ce quelques pauvres hères désespérés ? Un ivrogne se trompant de porte ? Ou bien l’un de ces contacts du marché noir ou bien l’un de ces clients spéciaux, payant pièce sonnante et trébuchante contre son art et son silence ?

Conservant sa canne de marche, qui lui avait servi un temps, il la tenait fermement de la main droite, prête à frapper quiconque, animé d’un esprit malintentionné, oserait lui chercher noise. Ce fût donc avec une attention extrême qu’il entrouvrit la porte, espérant croiser un regard familier.

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Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



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MessageSujet: Re: [Convocation]Des soins pour quatre mains   [Convocation]Des soins pour quatre mains EmptyLun 31 Mai 2021 - 22:48



[Convocation]Des soins pour quatre mains Zuyj
Qu’ils étaient prudent nos deux thaumaturges, et qu’ils avaient raisons de l’être en cette époque troublée. Pourtant, si bien que fut leur volonté de se protéger, ils ne comprirent la menace qu’à l’instant où elle s’abattait sur eux. Non pas venant de la porte qu’ils veillaient avec conscience, mais lorsqu’une lame se glissa sous leur gorge par derrière eux. Si les mots qui leur furent glissés à l’oreilles n’étaient pas tout à fait équivalent, l’intention était visiblement commune. Pas un son, pas un bruit, sinon une mort rapide et sanglante.
Depuis combien de temps ces deux ombres s’étaient glissées dans leur demeure ? Les avaient-ils observés alors qu’ils déambulaient dans ces lieux sensés leur faire ressentir sécurité et tranquillité ? Ils n’en sauraient surement jamais rien.

Les portes furent forcées et ouvertes, laissant entrer des petits groupes d’homme au regards dur. Trop pour un simple cambriolage. Théanna en particulier dû craindre le pire, seule femme au milieu de toutes ces menaces. Même avant la fange il ne faisait pas bon de se retrouver seule, isolée avec tant d’homme.
Pourtant, même si une menace palpable flottait dans la pièce, aucun mal ne fut fait aux deux individus. Avec la maîtrise et la vivacité nées de l’expérience, on les bâillonna, poings liés, le tout agrémenté d’un sac sur la tête pour leur boucher la vue. Moins de deux minutes plus tard, les deux groupes étaient repartit avec leur colis, une main puissante sous chaque bras, leurs pieds frôlant à peine le sol. La route fut assez courte, du moins en eurent-ils l’impression malgré leur manque de repères. L’air devint plus humide et lourd soudain alors qu’ils descendaient des volées de marches le peu de luminosité nocturne filtrant à travers l’épaisse maille de la toile disparu complètement laissant une totale obscurité. Pourtant ils ne ralentirent, plus encore leur rythme accéléra, provoquant un étrange résonnement tout autour d’eux.

La notion du temps se flouta plus encore dans ces ténèbres. Marchaient-ils depuis une minute, une heure, une éternité ? Cela aurait-il une fin ? Et bien oui, et celle-ci advint par une légère lueur orangée à travers le sac, et des pas soudain plus nombreux comme si leur nombre avaient soudain augmenté. La lueur devint presque omniprésente, des murmures inaudibles s’échangèrent et une porte grinça. On les fit pénétrer dans une pièce à la chaleur bien plus agréable que le froid précédent, des chaises furent tirés sous eux et on les força s’asseoir.
Le sac et le bâillon furent ôté aussi vite qu’ils avaient été mis, mais les liens de leurs poignets restèrent en place.

La pièce était taillée dans de la pierre épaisse et spongieuse, aucune fenêtre ne venait en alléger l’aspect primal, et seule la lumière de quelques torches accrochée au mur venait en percer les ténèbres.
Les deux individus purent alors découvrir qu’il n’avait pas été les seuls à être “invité“ de cette manière. Face à eux, accoudé à une table, l’un de hommes les plus massif qu’ils leur avaient été donné de voir caressait d’un épais le cou poilu d’un petit chat noir qui prenait grand plaisir à ce geste.
Son visage parcouru de cicatrice, l’homme tourna vers eux un regard dur mais sans animosité apparente. Il les observa quelques instants avant de prendre la parole.

- Faisons simple. J’ai des hommes blessés. Soit, vous faîtes votre boulot, et vous sauvez ce qui peut l’être, contre rémunération. Soit, vous avez un peu trop de code moral ou de stupidité, et vous repartez avec un doigt en moins. Dit le couturé d’un ton calme qui n’enlevait rien à la menace.

Il se leva arrachant un miaulement frustré au chat et leur fit signe de le suivre, empruntant une porte opposée à celle dont il venait. La nouvelle pièce était plus grande, et l’odeur de sang autant que des gémissements furent immédiatement audible pour le duo et les deux brutes qui les suivaient de près.

Ça et là, sur des couchettes ou à même la pierre, des gens étaient allongés. Cinq hommes et une femme se tordant de douleurs, d’autres ne bougeaient simplement plus, une de sang sous eux. D’autres debout se tenait simplement un bras, ou une jambe, le regard perdu dans le vague. Et enfin certain essayez de soulager leurs collègues en pressant des bandages sur des plaies sanguinolente. Sans savoir quoi faire de plus.

Les plaies étaient si variées et profonde, allant de la coupure peu profonde au membre arraché, qu’on eut pu croire que le groupe avait affronté un ours… ou pire. Mais nous étions pourtant toujours dans la cité n’est-ce pas ?
Léon Northbrock laissa son regard glisser dans la salle, et une lueur presque imperceptible passa dans ses pupilles.

- Alors, prêt à vous mettre au travail ?


HRP:
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ThéannaApothicaire
Théanna



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MessageSujet: Re: [Convocation]Des soins pour quatre mains   [Convocation]Des soins pour quatre mains EmptyDim 6 Juin 2021 - 22:45
Elle savait qu'elle n'aurait pas dû ouvrir, ce sixième sens dont tout le monde parlait. Cet instinct de préservation qui vous soufflait à l'oreille de ne pas emprunter cette voie, une voie que vous ne pouviez vous empêcher d'emprunter tout de même. Curiosité, témérité, courage ou simplement naïveté, tant de choses pouvaient expliquer ce qui poussait l'être humain à toujours pousser les portes qu'il n'aurait jamais dû ouvrir. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'elle se retrouvait en danger, elle finissait par en avoir presque l'habitude à présent et cela brisait toujours quelque chose de plus en elle. La rendant plus forte et plus fragile à la fois, car Théanna se débrouillait seule, depuis un sacré bout de temps, elle avait appris à ne jamais réellement compter sur les autres pour sortir des problèmes dans lesquels elle tombait. Et une fois encore, elle s'en sortirait seule, car aucun prince charmant ne viendrait à sa rescousse. Lorsque la fraîcheur d'une lame glissa sur la peau délicate de sa gorge, l'apothicaire su qu'elle n'aurait pas le choix.

Pas d'autre choix que d'écouter attentivement ce que ses ravisseurs exigeaient d'elle, pas d'autre choix que d'exaucer leurs désirs. Car sa volonté de vivre était plus forte que tout, elle n'était pas sortie de l'enfer pour abandonner ainsi, aussi tôt. La peur étreignit son cœur et pourtant, elle demeura immobile, bien trop effrayée à l'idée que cette lame entaille profondément sa gorge si elle effectuait le moindre mouvement. Silencieuse comme la mort, elle observait de loin le déroulement des événements. Un groupe d'hommes pénétra dans sa demeure, s'imposant dans son intimité et l'obligeant à se laisser faire lorsqu'un sac fut placé sur sa tête. Ne possédant plus la vue, il ne lui restait plus que l'ouïe pour parvenir à s'y retrouver dans l'espace. Deux bras la soulevèrent du sol et elle sentie qu'on la déplaçait autre part. Théanna ne parvenait plus à suivre les rues empruntées, à comprendre le chemin emprunté. Désorientée, elle se laissa faire dans l'espoir qu'il ne lui arriverait rien.

Et au bout de ce qui sembla être une éternité, le grincement d'une porte brisa ce silence pesant. On la fit asseoir sur une chaise, tandis que le sac sur sa tête et le bâillon qui rendait sa respiration difficile, furent retirés. Théanna cligna plusieurs fois des paupières, tentant de s'habituer à la douce lueur qui régnait dans la pièce après la douceur feutrée de l'ombre qui l'avait accompagnée durant tout le trajet. Observant la pièce, elle en vint à la conclusion qu'ils devaient se trouver dans une sorte de sous-sol, ou bien une cave. Elle priait juste les quatre de ne pas se trouver dans les souterrains, elle haïssait cet endroit plus que tout et craignait de terminer dans le ventre d'un fangeux. Plusieurs hommes se trouvaient dans la pièce et la jeune femme su qu'il ne valait mieux pas provoquer leur colère si elle désirait s'en sortir indemne. Alors, elle remarqua qu'elle n'était pas la seule à avoir été kidnappée. Un homme se trouvait également à ses côtés, aussi attaché qu'elle.

Un second homme se trouvait face à eux, respirant le pouvoir et l'autorité. Son visage, recouvert de cicatrices, donnait aussi froid dans le dos, que la lueur glaciale qui brillait dans son regard. Il était assez évident qu'il était le chef de toute cette charmante troupe. Ce qui détonait dans ce tableau effrayant, c'était le chat noir que l'homme caressait, comme s'il désirait se donner une apparence plus douce et accessible, malgré sa silhouette massive. En un sens, il lui rappelait le chevalier Desmond, en bien plus sombre et cruel. L'homme prit alors la parole, d'une voix puissante qui imposait le respect. Fronçant les sourcils, Théanna se demanda pourquoi diable, il avait fallu qu'elle soit kidnappée pour ainsi exercer son métier. Elle n'avait pas pour habitude de refuser des clients, plutôt par nécessité que par envie. Mais également parce qu'elle se fichait bien du passif de ses patients. Tant qu'ils payaient et se montraient corrects avec elle, elle ne voyait aucune raison de ne pas les soigner. Penchant la tête sur le côté, elle s'en retrouva autant en colère qu'effrayée. Elle ne put s'empêcher de marmonner quelques mots tout bas.

— Il suffisait simplement de demander.

Comprenant qu'il n'avait pas été réellement sage de prononcer cette phrase, elle se raidit brusquement avant de suivre l'homme couturé. Elle découvrit alors la pièce où se trouvaient les fameux blessés. Comprenant qu'on ne lui ferait, normalement, aucun mal si elle s'exécutait, Théanna s'y employa avec joie. Elle désigna ses mains d'un mouvement de tête et on les lui détacha rapidement. Ainsi, elle évalua chaque blessure avant de se diriger vers un homme à la jambe arrachée. Il fallait d'abord qu'elle s'occupe des blessures les plus graves, les autres pouvaient attendre encore un peu. Regardant autour d'elle, elle saisit des compresses et de l'alcool. Ensuite, elle s'approcha de l'homme blessé et lui jeta un regard sérieux.

— Avec un peu de chance, vous tomberez dans les pommes.

Dit-elle avant de verser l'alcool à même la plaie. Son hurlement de souffrance déchira l'air et se répercuta dans la pièce avant qu'il ne sombre dans l'inconscience. Elle jeta un coup d'œil à l'un des hommes qui l'avait certainement emmenée ici et tandis qu'elle appuyait fortement sur le moignon sanglant avec une compresse, elle désigna une écuelle en fer.

— Mettez là dans le feu, attendez qu'elle chauffe jusqu'à devenir brûlante et ensuite, ramenez là-moi. Le temps presse.

L'homme avait déjà perdu bien trop de sang que pour espérer avoir une majorité de chances de survie. Elle déchira rapidement l'un des bandages et plaça un garrot sur la cuisse du patient et serra aussi fort qu'elle le pu afin de stopper l'hémorragie. Elle ne prêtait plus aucune attention aux autres membres de ce groupe, pas même à l'homme qui avait été amené avec elle. S'il était intelligent, il se plierait également aux règles, car perdre deux doigts pour un soigneur était une catastrophe. Concentrée sur sa tâche, elle attendit que quelqu'un revienne avec l'écuelle. Ainsi, elle pourrait placer le centre de l'écuelle sur le moignon et cautériser la plaie. Il risquait toujours une infection du sang, mais elle pourrait peut-être trouver certaines plantes qui l'aideraient à aller mieux.
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Lothaire FerboisGuérisseur
Lothaire Ferbois



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MessageSujet: Re: [Convocation]Des soins pour quatre mains   [Convocation]Des soins pour quatre mains EmptyMer 16 Juin 2021 - 22:22
Tout s’était passé si vite, une présence se révélant dans le dos du médecin ingénu, une lame glissée sous sa gorge, plusieurs gredins l’immobilisant, le baillant et le saucissonnant avec adresse et rapidité. Un travail de professionnel, rien à redire à ce propos. Qui pouvaient-ils donc être ? La milice ? Peu probable. Des fanatiques des Trois ? De ces sectaires de la Purification souhaitant libérer les Fangeux au sein de la cité ? Des brigands et autres marauds ? Peut-être, peut-être... Qu’importe, le savant cherchait à reprendre son souffle, à conserver son calme, son sang-froid, sa si précieuse raison. Ferbois cherchait à se repérer mais très vite, il perdit le compte, n’arrivant plus ni à calculer le temps écoulé ni les chemins pris au sein de cette grande cité.

On finit, les Trois soient loués, par le libérer. La bouche délivré de son bâillon, il lui fallut quelques instants pour reprendre contenance. Une pièce sourde, sans fenêtre, sans autre lumière que les torches placées sur les murs, quelques autres gens présents aussi. Des hommes de main déjà, une autre personne assise à ces côtés sur une chaise, encore attachée. Une jeune femme, probablement un autre otage. Une autre figure, plus imposante, assise en face, d’un air décontracté, désinvolte même, caressait une petite boule de poil aux grands yeux brillants. Un chat noir, symbole de malheur pour plus d’une paysanne superstitieuse.

Bien, bien, ni lui ni la jeune femme n’avaient été blessés ou menacés jusque-là, il y avait peut-être encore moyen de s’arranger. Ils ne les auraient pas gardés en vie sinon. Voilà d’ailleurs que la fripouille en chef, toute couturée de cicatrice qu’elle fût, pris la parole. Classique, il avait besoin des services de Lothaire le guérisseur pour cette affaire, plusieurs hommes blessés à soigner d’urgence donc. Quelques marauds moribonds à sauver donc ? Bien, il saurait s’en occuper.

Les blessés étaient nombreux, plus intéressants encore, leurs états étaient hétéroclites. Certains s’étaient mués dans le silence, d’autres souffraient de leurs graves blessures, plaies ouvertes, membres arrachées, d’autres encore semblaient pouvoir attendre quelques temps leurs tours pour être soigner. Bien, il fallait prioriser, s’occuper de ceux qui étaient sauvables en urgence, donner quelques instructions pour le sort des mourants à leurs compagnons valides pour finalement s’attarder sur les moins gravement touchés. Par chance, sa camarade semblait s’y connaître dans l’art de la médecine et en rien de temps, la voici s’affairant avec les blessés. Il n’y avait qu’à suivre le pas, Lothaire complétait les remarques de celle-ci, commandant seaux d’eau, lame propre pour les saignées, du linge et de quoi réaliser attelles et pansements, quelques plantes encore et de la céramique pour réaliser les décoctions et les cataplasmes qui s’imposaient. La nuit serait longue.

Un détail l’intriguait, en parcourant tour à tour chacun des patients de cette consultation improvisé, c’était cette si grande diversité de blessures. Chocs contondants et plaies saignantes, une agression en bonne et due forme. Combien donc étaient la bande rivale ? Qui pouvaient-ils être ? Pourquoi cet altercation si violente et résolue ? Une rixe habituelle entre bagaudes rivales ne menait que rarement à un tel massacre. Pas de son expérience personnelle, pour s’être déjà mêlé d’accepter parmi ces patients des plus discrets quelques rescapés de règlements de compte. S’étaient-ils frittés avec quelques chevaliers en armure pour avoir subi autant de dommage ? La sécurité s’était certes dégradés dans Marbrume, mais peut-être pas au point d’avoir des batailles ouvertes. Nous n’étions point dans une mêlée de tournois.

Laissant de côté ces pensées, il s’affairait avec l’un des tristes individus. Celui avait été touché à la jambe, la cuisse plus précisément. Il n’était guère aisé de distinguer quoi que ce soit avec tant de sang recouvrant le vêtement, raison pour laquelle Lothaire découpait le tissu du vêtement pour libérer la jambe et après quelques jets d’eau, dévoiler la nature exacte de la plaie. Si la blessure était trop profonde ou bien que l’os avait été atteint suffisamment profondément pour que la moelle soit à l’air libre, le guérisseur ne donnerait pas quelques heures, probablement moins, pour le malheureux. Il s’agirait à présent d’arrêter avant tout l’hémorragie, en priant pour qu’il ne soit pas trop tard ou qu’une fièvre n’emporterait pas la pauvre âme dans les semaines qui suivront.

-Tenez bon, ne vous endormez surtout pas, mon vieux, lui glissait le médecin avant de se retourner, en quête de quelques secours, j’ai besoin de plus de lumière par ici, je ne vois rien des blessures.

Un peu d’autorité, ça faisait quand même du bien d’être au cours de l’action et non de la subir. Si ces bandits voulaient sauver ce qu’il y avait à sauver parmi leurs compagnons, ils avaient à obéir. Sa camarade se proposait d’user de la cautérisation pour gagner du temps. Une bonne idée, dangereuse, mais celle-ci se défendait et de toute façon, il n’était pas temps de débattre.

-Et sinon, vous pouvez me dire ce qui as causé tout ça ? Ou je suppose que moins j’en saurais, mieux je m’en porterais ? Je vous demande juste, parce que si on a aussi lâché les chiens sur vos hommes, ça me serais utile de l’apprendre.

Il n’y avait rien de pire à contempler que l’effet d’une morsure sur de la chair humaine, qu’elle provienne d’une mâchoire de canidés, de sangliers… ou d’un humain.
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Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



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MessageSujet: Re: [Convocation]Des soins pour quatre mains   [Convocation]Des soins pour quatre mains EmptyJeu 17 Juin 2021 - 5:14



[Convocation]Des soins pour quatre mains Zuyj
Les deux soigneurs, chacun accompagnée d’une longue expérience, n’hésitèrent pas vraiment à ce mettre à l’ouvrage. Comme l’avait sous-entendu l’audacieuse, vu la situation, Théanna, sans doute aurait-il pu obtenir leur aide en demandant simplement. Mais la situation elle-même ne semblait pas du tout aussi simple.
Et le couturé ne semblait pas vraiment être de ceux qui prennent la peine de demander. Il les regarda se mettre à l’ouvrage, hocha la tête quand les premières consignes furent données par les médecins.

Etonnement, les bandits firent des infirmiers efficaces. Que ce soit par l’habitudes du sang et des plaies, ou par volonté d’aider des gens qui étaient peut-être famille ou amis, ils s’appliquèrent à suivre chaque consigne, sans émettre la moindre protestation ou renâclement de dépit. On rapprocha des torchèrent, mis de l’eau à chauffer. Déplia des sacs d’herbes.
Même le colosse qui dirigeait la bande aida quand on ramena l’écuelle rougeoyante. De ses mains larges et puissantes, il immobilisa son camarade au membre arraché alors que la jeune femme appliquait l’objet brûlant sur le moignon.

On cala le manche que couteau dans la bouche du malheureux pour l’empêcher de se croquer la langue entre deux hurlements de douleur qui l’extirpèrent de son inconscience avant qu’il n’y replonge au bout de quelques secondes.
Le colosse retira ses mains pour laisser la jeune femme faire un bilan de son état, et répondit à Lothaire d’une voix calme. Comme si il n’y avait rien de capital dans sa phrase.

- Des lames, et surement un fangeux. dit-il de sa voix grave et calme. Un de ses hommes trébucha mais se reprit et apporta de l’eau chaude aux deux thaumaturges.

Ils ont frappé dans le noir jusqu’à ce que ça arrête de bouger. Je n’en ai pas encore la confirmation, mais j’ai vu assez de ces saloperies pour reconnaître leur œuvre. Je ferais ramener la dépouille si c’est nécessaire. poursuivit-il.

Il était difficile de savoir ce qui était le plus inquiétant. Qu’un de ses monstres erre quelque part dans l’enceinte de la cité, ou que des hommes conscients et armés aient combattu à ses côtés. Le drame du couronnement risquait-il de se reproduire ?
Le couturé lui ne semblait pas vraiment perturbé ou inquiet de cette possibilité. Mais ses hommes, bien que trop fier pour le dire, perdirent quelques couleurs.

Ainsi s’enchainèrent les cas, pendant plusieurs heures. Certaines âmes qu’on croyait perdues furent sauvées, ou du moins gagnèrent une chance de survivre. D’autres moins chanceuses, partirent entre les mains des deux soigneurs, et dans les pires cas, l’un ou l’autre indiqué l’impossibilité de faire quoi que ce soit. Alors le couturé lui-même se chargeait à chaque fois d’abréger les souffrances de ses hommes.
Il ne semblait ni triste, ni particulièrement affecté, pourtant à chaque fois il leur tenait fermement la main jusqu’à ce que le dernier souffle quitte leur poitrine. Puis il se remettait debout, les bras croisés, observant leurs œuvres et intervenant quand on avait besoin de lui.

Le jour avait certainement eu l’occasion de se lever entre temps, mais là pénombre de la salle n’avait pas changé d’un pouce, rendant difficile toute appréciation du passage du temps. Petit à petit la méfiance accordé au deux soigneurs avaient disparu à mesurent qu’ils œuvraient pour sauver ceux qui pouvaient l’être, et une certaine déférence avait pris sa place. Une fois leur sinistre œuvre achevé, on leur présenta un profond récipient d’eau froide et claire pour nettoyer leur bras et visage couvert du sang des autres et on les ramena dans la petite pièce qui les avait vu arriver. Les chaises avaient été redisposée autour de la table et de bol de soupe accompagné de pain et des gobelets emplit de vin attendaient les soigneurs.
Revenu de l’autre coté de la table, sans qu’aucun deux ne se rappelle vraiment son départ, Léon les observait, les invitant à s’asseoir d’un geste aux deux places libres. A peine furent-ils assis que le petit chat noir vint s’installer sans demander sur les genoux de l’apothicaire.

- Y a-t-il des cas à surveiller en particulier ? demanda simplement le chef de la guilde des voleurs.


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ThéannaApothicaire
Théanna



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MessageSujet: Re: [Convocation]Des soins pour quatre mains   [Convocation]Des soins pour quatre mains EmptySam 26 Juin 2021 - 23:51
Rapidement rejointe par l'homme qui avait été amené dans ce sous-sol avec elle, Théanna poursuit ses soins et ses instructions. Au fil des soins, Théanna se surprit à se demander ce qui avait bien pu causer de tels dégâts. Elle ignorait les activités précises de ces hommes, mais il était évident qu'ils avaient perdu leur rencontre avec les dieux seuls savaient quoi. Certaines blessures étaient bien trop brouillonnes que pour avoir été causées par une quelconque lame ou autre arme blanche. Peut-être avaient-ils croisé la route d'un animal sauvage, peut-être même avaient-ils fait face à un fangeux. Ou plusieurs au vu du nombre d'hommes blessés. Suivant le rythme de ses pensées, le médecin exprima tout haut leurs interrogations communes. Deux questions plutôt pertinentes à vrai dire. D'une part, parce qu'elle aurait peut-être enfin la réponse à ses questions et d'autre part parce qu'elle saurait à quoi s'en tenir si on lui posait des questions par la suite. Toute cette histoire de kidnapping afin de procurer des soins était déjà bien étrange et suspecte à la base, l'apothicaire ne serait pas étonnée qu'ils se soient retrouvés là où ils n'avaient rien à faire. Après tout, si tout avait été en règle, ils se seraient plutôt rendu au Temple.

Effectuant un bandage à l'homme amputé, au niveau de l'une de ses coupures située sur son bras, elle écouta attentivement la réponse qu'on allait donner à son compère, quelle qu'elle soit. Et quelle ne fut pas sa surprise de découvrir qu'il y avait eu des lames, mais également un fangeux. Retenant sa curiosité, elle ne poussa pas plus loin la demande d'explications, se contentant de cette sous-entendue supposée réponse. Le couturé continua cependant son explication, comme s'il se fichait pas mal de ce qu'ils apprenaient ou non. Le récit lui fit froid dans le dos et les souvenirs qu'elle avait des fangeux revinrent à la surface. Elle avait manqué de connaître le même sort que bon nombres habitants des deux duchés, lors de cette terrible nuit où elle s'était enfuie du duché d'Hendoire. Elle n'avait vu les fangeux que de loin, mais cela lui avait suffi pour hanter ses cauchemars des mois durant. Ces créatures tout droit sortie du royaume d'Etiol étaient atroces et elle priait les quatre dieux afin de ne plus jamais croiser leur route.

Reprenant ses activités, les choses se poursuivent à une vitesse hallucinante, si bien qu'elle ne fait plus la différence entre les visages des blessées dont elle s'occupa. Heureusement, l'aide apportée par cet autre médecin était bénéfique et la soulagea d'interventions supplémentaires, lui permettant d'apporter plus d'attentions à certains patients. Une éternité sembla passer, la brune était en nage tellement elle bougeait dans tous les sens et la fatigue se faisait ressentir. Essuyant son front moite de sueur, elle termina d'appliquer un baume cicatrisant sur une coupure plutôt profonde et finit par s'asseoir sur une chaise, les jambes tremblantes. La gorge sèche, elle regarda autour d'elle, mais ne trouva rien à pouvoir boire.

Après tout ce qu'elle venait de faire, ce serait bien la moindre des choses de lui apporter quelque chose afin qu'elle n'ai plus l'impression de respirer du sable. Observant la scène qui s'étendait sous ses yeux, elle fut satisfaite du travail accompli. Elle se tourna donc vers son compagnon et lui offrit un sourire fatigue, mais ô combien reconnaissant.

— Merci, pour votre aide. Sans vous... Je pense que je n'y serais pas parvenue.

Jamais elle n'avait dû accomplir autant de soin et s'occuper d'autant de patients. Elle ignorait si certains allaient rejoindre leurs frères ou si les dieux leur accorderaient une seconde chance, mais elle ne pouvait faire plus. On leur présenta à tout deux une bassine d'eau claire, ce qui ravit la jeune femme. Elle se nettoya les mains, les bras et le visage, abandonnant immédiatement l'idée de nettoyer ses vêtements tâchés de sang. Elle tenterait de les laver plus tard, même si elle craignait qu'ils en subissent des séquelles. Ensuite, on les ramena dans la pièce où ils étaient tous deux arrivés quelques heures auparavant. Un repas avait été préparé sur la table et rapidement, Théanna prit place sur l'une des deux chaises. N'attendant aucune autorisation, elle saisit son gobelet de vin et le bu d'une traite, poussant un petit soupir de satisfaction lorsqu'elle l'eu terminé. Elle sentit alors quelque chose bouger sur ses genoux, baissant ses prunelles, elle découvrit le chat noir qu'elle avait vu lors de son arrivée. Il s'était précédemment perché sur les genoux de l'homme assis en face d'eux, mais semblait avoir décidé de profiter d'elle cette fois-ci.

Affichant un sourire amusé, l'apothicaire approcha doucement sa main, désireuse de ne pas effrayer ou froisser ce petit animal. Lorsqu'elle tenta de le caresser, il ne sembla pas en prendre ombrage et se laissa faire, elle en profita donc pour lui octroyer de véritables caresses, profitant de son poil doux et du réconfort que cela lui apportait. Le chef s'adressa alors à nouveau à eux et Théanna réfléchit aux patients dont elle s'était occupée. Elle finit par répondre tout en continuant de caresser le chat.

— Vous vous en doutes certainement, mais l'homme ayant perdu une partie de sa jambe, il faudra lui porter grande attention. Veillez à ce que sa plaie ne s'infecte pas, il ne faut surtout pas que l'infection gagne son sang si tel était le cas. Surveillez également sa température, si cette dernière s'élève jusqu'à le rendre brûlant, c'est que nos soins n'auront pas été suffisants. J'ai de quoi faire baisser sa température, je peux vous donner la recette et les ingrédients ou bien... Ou bien vous fournir le remède moi-même.

Ignorant dans quoi elle s'embarquait, Théanna se mordilla la lèvre. Venait-elle réellement de proposer ses services à ces hommes ? Des hommes qui l'avaient kidnappée plus tôt ? Retenant un soupir de dépit, elle se rappela ce qu'elle venait de faire et se refusa de laisser tomber ces blessés sous prétexte que ces gens n'étaient pas fréquentables. Elle savait que son éthique ne la laisserait pas quitter les lieux sans un regard en arrière.

— J'ignore s'il survivra, seuls les dieux et sa volonté, pourront le sauver à présent. Il vous faudra également surveiller la coupure de la femme. Elle est très profonde, j'ai fait ce que j'ai pu, mais il ne faut pas qu'elle s'infecte non plus. L'homme aux cheveux roux devra conserver son bras gauche immobile pendant au moins deux semaines s'il veut que l'os se ressoude correctement. S'il ne prend pas garde, son bras pourrait en être déformé à vie.

Elle s'arrêta là, ignorant quels soins l'homme médecin avait à son tour prodigué sur le reste des patients. Elle tourna donc son visage vers lui, attendant qu'il s'exprime à son tour.
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