Un besoin de conseil

21 mars1167

Après avoir acheté mon nouveau bâtiment sur les conseils d’Alban, j’ai besoin de plusieurs choses pour rendre la chose le plus efficace possible et une des plus importantes est un bon soigneur doublé d’un apothicaire de talent et en plus, pas trop cher. Pour cela, je rejoins les bas quartiers, plus précisément le Labourg, où je connais une certaine Théanna, une naufragée avec de curieux tatouages sur le visage.

Notre dernière rencontre, c’est bien passé et surtout la blessure qu’elle a traitée a très bien cicatrisé, ce qui est la preuve de ses compétences. Je retrouve facilement la maison qui lui sert également de lieu de soins et après avoir frappé, passe la porte. Je me retrouve dans l’espèce de grand salon et quand je vois la jeune femme, je me présente :

Bien le bonjour, je suis Desmond de Rochemont, vous vous souvenez de moi ?

Je ne suis pas sûr qu’elle a une aussi bonne mémoire que cela, après tout, elle doit rencontrer des quantités de patients tous les jours, en plus, cela fait de nombreux mois, alors j’attends sa réponse avant de continuer :

J’ai un petit service à vous demander, j’ai ouvert une guilde de mercenaire à Marbrume, acheter un bâtiment dans les Faubourgs et je pensais mettre en place une infirmerie pour traiter mes hommes qui seraient blessés et qui ne pourraient pas rejoindre le Temple.

Notamment pour éviter les questions gênantes que les autorités religieuses ne vont pas manquer de leur poser, je précise donc :

Pouvez-vous m’y accompagner, si bien sûr, vous êtes disponible, pour me dire quel est la pièce la plus adaptée et me dire ce qu’il faut acheter. Bien sûr, je vous paierai pour votre expertise, car je dois avouer que je ne m’y connais guère en soin et que si vous ne m’aider pas, je ne pourrais pas réussir ce projet.

J’attends la réponse de mon interlocutrice, j’espère qu’elle sera positive, car cela m’enlèvera une bonne épine du pied.

Bonjour Desmond,

Je me permet d'intervenir car comme te l'a dit Séraphin sur la cb, nous apprécierons que tu postes d'abords dans ta carrière pour faire cette acquisition.

J'en profite cependant pour commenter ce que tu as déjà fait, car nous sommes surpris par quelques points de ton initiative. Si l'idée d'une guilde gérée par un joueur est très intéressante en soit. La manière dont tu finances l'ensemble n'est pas très clair.

Pourrais-tu donc nous justifier par tes rp passé ou l'historique de ton bg d'où sortes les personnages qui sont sensé te devoir de l'argent expliquant cette fameuse "coquette" somme dont tu parles. Tu dois comprendre qu'on ne peut pas te laisser inventer des dettes imaginaire pour justifier tes dépenses, car sinon tout le monde pourrait se targuer d'une petite fortune cachée et vivre comme un prince dans la cité.

Si nous sommes près à discuter d'une certaine somme que tu pourrais avoir accumuler pendant tes quelques années de services, il parait difficilement envisageable d'expliquer que tu puisses acheter un local rubis sur l'ongle, embaucher des gens, payer les matériel à Alban, les soins à Théanna et établir des marché tout en survenant à tes propres besoins, juste en te basant sur cette somme.
Tu étais un petit noble, point l'un des plus riche.

Sur ce dernier point, je me permet aussi de te signaler que tu n'es officiellement plus chevalier, tu l'as mentionné plusieurs fois en rp alors que tu n'as plus ce titre, dont devant des témoins. Si tu t'acharnes dans cette voie, tu devras en subir les conséquences, on ne peut se clamer de la noblesse sans risque.

Pour tout de même ne pas venir à toi qu'avec des portes fermées et des critiques, je te propose quelques alternatives pour travailler sur ton projet:

Trouve un sponsor, tu connais Victor, Rosen, Emillian, propose leur des parts dans cette affaire en échange d'une mise de départ.
Pourquoi acheter quand il y a de la place hors des murs ? Les faubourgs regorgent d'ancienne bâtisse comme des granges ou des auberges abandonnées, il parait bien plus envisageable de s'approprier l'un deux, même si ça demande des travaux que d'acheter directement en ville, surtout avec la surpopulation et la pauvreté ambiante.
Installe toi à Sombrebois, avec l'émulsion actuelle, il sera bien plus simple de te lancer là bas, des convois plus réguliers vont en partir, des gens s'installent. Des travaux se lancent.
Part de plus bas. Tu cherches à établir trop vite une entreprise parfaitement fonctionnelle et financée alors ça prend du temps et que tu n'as pas encore les finances. Des gens sont près à tuer ou à mourir pour une bouchée de pain, sers toi de cela. Embauche deux ou trois crève la faim qui te suivront pour un repas chaud, brade tes prix auprès des convois pour combler les rangs de la milice. Quand tu auras un début de réputation et de rentrée financière, là tu pourras envisager de payer des armures et des armes neuves, d'avoir une soigneuse attitrée plutôt que payer dans l'instant.
Négocie avec les autres pj, peut-être accepteront ils de se joindre à toi gracieusement dans l'espoir d'argent ensuite, mais que ce soit pour Théanna ou Alban, cela devra se ressentir dans leur propres "galère", faire la charité pèse vite sur la bourse pour eux.
Peut-être passé par la guilde des voleurs ? Ils ont beaucoup de contact, et si tu es près à te salir les mains dans ton affaire, ils pourraient aussi t'aider à te lancer. Mais il faudra venir avec une idée rentable pour eux.

Si tu souhaites en discuter, ma boite à mp ou mon discord sont disponible sur mon profil.

Voilà, je duplique ce message dans les deux sujets concernés, et considère les comme en pause pour le moment le temps que tu postes ta demandes avec des justificatifs cohérent et que nous en discutions au Staff, merci à toi et bonne journée.

La situation de Théanna s'était considérablement améliorée depuis le dernier mois. Elle avait survécu à l'hiver et voyait enfin les beaux jours arriver petit à petit. Sa clientèle augmentait et les rumeurs de ses talents faisaient leur chemin dans certains cercles nobles. Elle n'aurait pu être plus ravie de la situation. Au-delà de ça, sa présence au sein du Labourg n'était plus aussi détestée qu'avant et on la laissait bien plus tranquille. La majorité avait enfin compris qu'elle était bien plus un atout, qu'un désagrément. Replaçant une mèche de cheveux derrière son épaule, elle observa les notes sommaires qu'elle avait prises concernant l'état de ses stocks. Il lui faudrait bientôt se rendre auprès de son fournisseur habituel et dans les faubourgs afin de se procurer certaines plantes. Occupée à faire l'inventaire des baumes confectionnés, elle entendit la porte de sa demeure s'ouvrir. Intriguée, elle tourna la tête et se retrouva face à un visage familier. Quoi qu'elle puisse dire à propos des nobles, il était le premier à lui avoir fait confiance et c'était assurément grâce à lui que sa renommée s'était étendu à ce point de l'autre côté de la cité.

Affichant un grand sourire, parce qu'il était également l'un des nobles qu'elle commençait réellement à apprécier, elle laissa de côté son inventaire afin de l'accueillir.

— Messire de Rochemont, bien sûr que je me souviens de vous. Je vous souhaite la bienvenue. J'ose espérer que tout se passe bien pour vous Messire et que votre blessure a bien cicatrisé.

Elle pencha la tête sur le côté et examina rapidement sa stature. Il ne semblait pas blessé, mais peut-être venait-il simplement lui demander un baume, ou bien une plante en particulier. Curieuse de connaître la raison de sa venue, elle continua.

— Que puis-je faire pour vous ?

Heureusement, elle ne dut pas bien attendre longtemps pour que sa curiosité soit satisfaite. Il lui expliqua avoir ouvert une guilde de mercenaires à Marbrume, qu'il avait acheté un bâtiment dans les faubourgs et qu'il songeait à mettre une infirmerie en place. Surprise, elle haussa les sourcils et le laissa continuer. Il lui demandait son expertise afin de pouvoir mettre cette infirmerie en place. Ravie de constater qu'il la tenait en si haute estime, une légère rougeur apparue sur ses joues. Voilà qui flattait son ego et qui la rendait aussi joyeuse qu'un bout-en-train.

D'une part, cela pourrait lui permettre de s'assurer une place de choix au sein d'un tout autre milieu. D'autre part, cela lui fournirait une autre source de revenus et elle pourrait plus rapidement accéder à ses propres projets. Ceci étant, il faudrait que ce projet fonctionne et Théanna ne se faisait pas d'illusion, elle ne gagnerait pas immédiatement des richesses importantes. Desmond de Rochemont possédait une réputation fort mitigée, aussi détesté, qu'apprécié, ses liens avec le Comte lui assuraient certains privilèges qu'elle aurait été bête d'ignorer. Réfléchissant à ce qu'elle pourrait perdre, tout comme à ce qu'elle pourrait gagner dans cette histoire, Théanna finit par prendre sa décision.

— Messire, vous m'en voyez honorée. Je serais ravie de vous aider à accomplir votre projet et de vous fournir mes conseils.

Elle ne parviendrait jamais à accomplir son but, si elle ne prenait pas des risques de temps en temps. Et elle trouvait que Desmond de Rochemont était un parti plutôt gagnant. Elle se retourna et rangea rapidement ses affaires, avant de faire face à nouveau au noble.

— Si vous désirez vous y rendre aujourd'hui, je suis prête Messire.

L’apothicaire semble contente de me revoir, ce qui est assez rare, il faut le souligner, la plupart des gens étant soulagé de me voir partir définitivement. Quand elle me demande si ma blessure a bien cicatrisé, je lui réponds en souriant :

Oui, c’est beaucoup mieux depuis votre intervention.

Il est vrai que je n’ai plus mal et ma cicatrice reste propre. Je remarque qu’elle rougit légèrement à mes paroles sans que je comprenne pourquoi, mais je ne me pose pas plus de question, ayant depuis longtemps abandonné l’idée de comprendre les femmes. Je la regarde donc se préparer, puis une fois qu’elle m’a indiqué qu’elle était prête, je hoche la tête pour montrer ma satisfaction, tout en lui disant :

C’est très aimable de votre part, je vous en suis reconnaissant.

Nous prenons donc le chemin des faubourgs, passant par la porte gardée par les miliciens qui me font un signe discret, puisqu’ils ont été mis rapidement au courant de la fin de mon bannissement, la rumeur ayant du faire le tour de la cité. L’établissement est situé à une quelques centaines de mètres des murailles et ne paye pas de mine. À vrai dire, il est un peu délabré, mais ses fondations sont saines et c’est le principal.

Je fais entrer mon invité dans le bâtiment principal et nous pouvons voir une grande pièce à vivre, une arrière-salle qui sert de cuisine et un escalier menant à l’étage avec plusieurs chambres. Une porte à droite permet d’entrer dans une petite étable accoudée. Une couche de poussière épaisse de plusieurs centimètres recouvre le tout et tous les mobiliers sont en mauvais état.

La seule chose correcte est que le sol, les murs et la toiture n’ont aucun trou, ce qui a gardé l’endroit relativement au sec, même s’il va falloir remettre des portes et des fenêtres, celles-ci n’étant pas capable de repousser l’assaut d’un fangeux. Si tout pouvait être en métal, je me sentirais beaucoup plus en sécurité.
Je laisse Thénanna découvrir les lieux du regard et je lui demande :

Je n’ai pas encore de lieux précis où mettre l’infirmerie, avez-vous des idées ?

Heureuse de savoir que le chevalier avait bien guéri de sa blessure, Théanna sourit avant de hocher de la tête. Après tout, il lui avait bien plus apporté que de simples possessions. Il avait été le précurseur au sein de nobles à venir la voir et c'était grâce à lui qu'elle pouvait compter des nobles parmi sa clientèle. S'il n'était pas venu, elle n'aurait pu prétendre à accéder à ce cercle restreint. Elle quitta donc sa demeure, fermant consciencieusement derrière elle afin de n'avoir aucune mauvaise surprise. Ensuite, elle suivit le noble et cela lui donna une étrange impression de déjà-vu. Il la guidait à travers la cité, tout comme lors de leur première rencontre. L'apothicaire observa attentivement le chemin qu'il empruntait, peut-être devrait-elle l'emprunter à l'avenir, seuls les dieux le savaient. Rapidement, elle comprit qu'ils se rendaient dans les faubourgs et elle en vint à se demander si ces derniers étaient si dangereux que cela. Elle doutait que Desmond ait établi sa guilde dans un endroit dangereux.

Ceci étant, elle était persuadée que la nuit apportait une tout autre dimension à la situation. Ils arrivèrent sans encombre devant un bâtiment à l'aspect quelque peu délabré. La jeune femme comprit immédiatement qu'il désirait son expertise non pas pour simplement l'agencement d'une pièce, mais bien dès le départ, avant même que le bâtiment soit remis en état. Ravie de voir que son travail payait enfin, elle suivit l'homme à l'intérieur. Une grande pièce se dresse devant elle, une pièce reliée à d'autres. Un escalier est également présent et l'apothicaire en vient à se demander s'il ne s'agissait pas d'une auberge auparavant. Elle s'avança de quelques pas et observa chaque recoin, imaginant ce qui était possible de faire. Le noble pris alors la parole, lui demandant où elle mettrait l'infirmerie.

Théanna passa à nouveau en revue le bâtiment et réfléchit un moment avant de lui répondre.

— L'idéal serait de mettre l'infirmerie ici, au rez-de-chaussée. Ainsi, les blessés ne subiraient pas d'autres dommages en étant obligés de monter des escaliers. Il faudrait également une porte arrière, donnant accès à l'extérieur, de cette façon, l'évacuation du sang et d'autres déchets seraient plus facile. Mais ce n'est en rien obligatoire Messire. Peut-être là-bas.

Dit-elle en désignant la porte menant à la petite étable accoudée.

— Cependant, je crains que la pièce soit quelque peu étroite. Il faudrait une pièce assez grande que pour mettre plusieurs lits et avoir un espace assez grand que pour entreposer les plantes, les diverses préparations, mais également pour préparer ces dernières. J'ignore combien de membres, vous comptez avoir dans votre guilde, mais il faudra prévoir une infirmerie en conséquence de vos membres.

Elle réfléchit encore quelques instants et se tapota la lèvre avant de reporter son regard sur Desmond.

— Il faudrait également plusieurs fenêtres dans cette pièce, afin de permettre une aération continue et éviter ainsi les épidémies. Cela me semble être le départ d'une infirmerie convenable Messire.

Elle attendit de voir ce qu'il pensait de ses suggestions et s'il avait peut-être une autre pièce à lui montrer qui lui permettrait d'être bien plus concrète dans ses explications. Elle comprenait parfaitement que la rénovation de ce bâtiment coûterait une petite fortune et l'infirmerie coûterait davantage à cause du nécessaire à avoir au sein de celle-ci. Mais pour des mercenaires, il serait plutôt inconscient de n'avoir aucune infirmerie au sein de leur bâtiment de rassemblement, aussi petite, était-elle.

J’écoute attentivement les consignes de la jeune femme, si j’avais été plus riche, j’aurais tout couché sur le papier pour ne rien oublier, mais vu l’état de mes finances actuelles, ce n’est clairement pas possible. Quand j’en aurais les moyens, je reprendrai l’écriture, mais, à moins d’un miracle, ce n’est pas pour tout de suite.
Elle m’indique le bon emplacement pour l’infirmerie, et me pose une question sur le nombre des membres futurs que je compte engager. J’avoue que je sèche un peu et je lui dit simplement :

Ce quartier général est fait pour une dizaine de personnes, et je pense que gérer deux blessés sur place sera bien suffisant, les moins gravement atteint se rendront au Temple.

Je lui indique alors :

Je peux vous montrer une autre pièce.

Je l’amène alors vers l’ancienne cuisine qui ne possède plus la moindre parcelle de nourriture depuis bien longtemps. Elle est située derrière la pièce principale et communique par une simple porte. Il y a deux fenêtres et une porte menant directement à l’arrière du bâtiment, sûrement pour y livrer de la nourriture quand l’établissement fonctionnait encore.

Je lui montre ensuite un mur percé par une simple ouverture, la porte ayant sans doute été emporté par les pillards, tout en prenant la parole :

Derrière cette paroi, se trouve la réserve, il est peut être souhaitable d’abattre cette cloison, ce qui agrandira la pièce.

C’est pour moi, la meilleure solution, avec ses deux fenêtres, la pièce peut-être facilement aérer et l’ouvrant permettra une évacuation aisée.

Je la laisse émettre des commentaires si elle éprouve le besoin, puis je reprends la parole :

Je sais que je vous demande beaucoup, mais pourriez-vous me faire une liste du matériel que je devrais acheter ? Il me faudra sans aucun doute un peu de temps pour obtenir les fonds suffisants, mais à terme, je ne doute pas faire de cet endroit un endroit tout à fait convenable.

Maintenant que la partie affaire est réalisée, je lui demande :

Est-ce que les deux hommes que j’ai chassé de devant chez vous, ont bien compris la leçon, ou est-ce qu’ils revenus vous embêter ?

Je me souviens très bien des deux manants et j’ai pris grand plaisir à leur faire peur.

Hochant de la tête quant à ses réponses, elle modifia mentalement les plans de l'infirmerie qu'elle venait de créer. Si cette infirmerie ne servait que pour les urgences et les blessures les moins grave, il pourrait assurément fait l'impasse sur certaines choses. Deux blessés sur place réduirait déjà la taille de l'infirmerie et impliquerait également moins de matériel. Il pourrait toujours l'agrandir par la suite si le besoin s'en faisait ressentir. Il proposa alors de lui montrer une autre pièce, Théanna suivit donc le noble. Ils quittèrent la pièce principale pour rejoindre une pièce annexe, séparée par une porte. Elle examina attentivement les lieux et observa également la réserve qu'il lui montrait. En réalité, cette pièce était parfaite.

— À mon sens, c'est ici que vous devriez installer votre infirmerie Messire. Effectivement, la réserve pourrait éventuellement servir d'agrandissement de la pièce dans le futur, si vous manquez de place, mais je pense que pour deux blessés, elle est assez grande. Vous avez ici tout ce qu'il vous faut pour être correctement installé. Je vous conseille cependant de conserver cette cloison pour le moment. Vous pourrez y mettre les diverses plantes et soins confectionnés. Cette pièce vous servira bien mieux en étant fermée ainsi, vous pourrez conserver plus longtemps vos ingrédients et préparations.

Il lui demanda ensuite de rédiger une liste du matériel dont il aurait besoin et Théanna s'en retrouva quelque peu gênée de ne pas être assez instruite que pour accéder à sa demande.

— Ce sera avec plaisir Messire, malheureusement, mon écriture n'est pas assez exercée que pour que vous puissiez la déchiffrer. Vous m'en voyez navrée. Peut-être pourrais-je vous lister le matériel, ou bien prendre contact avec l'un de vos domestiques afin de lui transmettre le nom des divers ustensiles ?

Un sourire étira ses lèvres et elle observa la pièce dans son intégrité, elle était certaine qu'une fois rénovée, cette pièce serait idéale.

— Je n'en doute pas un seul instant Messire.

La mention des deux hommes qu'il avait fait fuir, suffit à rendre sa mine plus sombre. En réalité, ils étaient réapparus et elle avait manqué de terminer dans une ruelle sordide, laissée pour morte. Heureusement, un milicien lui avait sauvé la vie. Se souvenir de tout cela lui laissait toujours un goût amer dans la bouche, le rôle de princesse en détresse ne lui avait jamais plu et elle avait honte de ne pas savoir bien mieux prendre soin d'elle seule. Ceci étant, elle ne perdait pas espoir d'avoir un jour l'opportunité d'apprendre à se défendre correctement.

— Eh bien... Je les ai croisés une autre fois, mais un milicien était présent donc la rencontre ne s'est pas mal terminée. Merci pour votre sollicitude Messire.

Expliqua-t-elle brièvement avec un petit sourire. Elle ne désirait pas étaler toute l'étendue de son incompétence afin de prendre soin d'elle, ce serait bien plus gênant qu'autre chose. Et puis, elle doutait que le noble veuille réellement entendre ses péripéties catastrophiques. Cependant, elle était sincèrement touchée qu'il prenne des nouvelles de cet événement. Peu de nobles se seraient enquis de cette situation, cela prouvait une fois de plus, qu'il était bien différent des autres.

Après avoir fait le tour des lieux, l’apothicaire me confirme que la réserve est le bon emplacement pour l’infirmerie. Concernant la liste du matériel, je lui indique simplement :

Pas de problème, je ne suis pas pressé, vous l’indiquerez à un écrivain public, car pour le moment, je n’ai guère de domestique à vous envoyer.

C’est le moins que je puisse dire, c’est dans ces moments-là que le manoir de Rougelac avec tout son personnel me manque beaucoup. Bien sûr, il me reste Milas, mais ce n’est pas pareil, car c’est un jeune garçon et il n’a pas de livrée comme c’était le cas des employés du compte. Ma question sur les deux malfrats qui l’attendaient devant chez elle semble remuer en elle de mauvais souvenirs car son visage se ferme. Même sa réponse me semble un peu ambiguë, car les Miliciens respectent la loi et ne peuvent pas trouver de solutions « efficaces et permanentes », c’est pourquoi je lui met ma main sur son épaule et la regardant droit dans les yeux, je lui demande d'une voix grave :

Si vous avez besoin d’aide, pour vous en débarrasser définitivement, je peux le faire gratuitement. Vous êtes un des meilleurs apothicaire de tout Marbrume et il est hors de question que vous soyez mise en danger par deux vulgaires bandits. Je ne vous demande pas de me répondre maintenant, mais juste de réfléchir à ma demande, elle restera sur la table aussi longtemps que nécessaire.

C’est, pour moi, tout à fais normal de protéger la jeune femme qui m’a très bien soigné et en parlant de soin, je lui précise :

Au cas où j’aurais un blessé grave, je compte vous appeler pour que vous puissiez le soigner, bien sûr, vous serez rétribué pour votre peine. Cela fera de vous un membre occasionnel de mon organisation, cela vous intéresse-t-il ?

Avoir à mes côtés Thénna serait un véritable atout, mais je dois lui demander d’abord, c’est la moindre des choses.