Nom : Dampvalley

Prénom : Clarisse

Age : 17 ans

Sexe : Féminin

Situation : Hasardeuse

Rang : Peuple – officiellement c’est une rien du tout, officieusement elle fait ce qu’elle peut

Lieu de vie : Elle squatte une ruine qu’elle retape petit à petit de son mieux

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)
Intel : 2
Hab : 1
Ini : 1
Guérisseuse

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Compétences :

- Chirurgie - Niveau 1
- Identification des plantes - Niveau 1
- Connaissance des plantes - Niveau 1
- Déplacement silencieux rural - Niveau 1
- Indifférence - Niveau 1 (Cadeau du peuple – fille de la ville blasée/ado)

Objets :
Une dague de qualité moyenne mais bien entretenue
Un médaillon avec un portrait de sa mère
Un nécessaire à recoudre les plaies
Un mortier pour réduire les trucs en poudre et pommade
Un livre de médecine illustré qu’elle garde en souvenir
Un bâtard, chien de berger/épagneul/terrier nommé Croc – 6 ans

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Clarisse, quand on la regarde, c’est deux yeux verts qui vous transpercent de fierté et de détermination, des yeux trop sérieux, trop prenants pour sa frimousse tâchée de terre, ses cheveux bruns, fins, emmêlés, coupés n’importe comment avec la première paire de ciseaux qui passent. De taille moyenne, fluette, vive, elle a un maintien qui n’est pas celui des milliers d’adolescents nés dans la rue, quelque chose d’une richesse à peine cachée par les immondices. Elle a la peau claire, des taches de rousseurs, des dents bien entretenues, un nez droit, une bouche fine, elle est jolie, elle pourrait être belle si elle savait s’y prendre. Elle ne sait pas.

Comme beaucoup de jeunes filles, elle ne sait pas quoi faire des changements de son corps. Son père le lui a expliqué, quand elle avait quatorze ans et qu’on commençait à parler mariage mais elle n’a jamais eu de compagnie féminine pour lui parler d’atouts, de séduction, de pouvoir. Elle sait juste que sa poitrine est trop petite pour plaire comme les filles de nuit, mais trop visible pour pouvoir passer pour un garçon sans la bander tellement qu’elle n’arrive plus à respirer. Elle se cache donc sous des frusques, généralement une jupe longue, plus ou moins rapiécée avec des nœuds de chirurgiens, une tunique un peu large, et des sandales réparées de bouts de ficelle. Pas de fichu, rien d’une fille honnête. Pas de maquillage, rien d’une fille de joie. Une adolescente comme d’autres, qui fait à la fois plus jeune et plus vieille que son âge.

Garçon manqué, c’est toujours mieux que fille réussie, n’est-elle pas loin de penser tandis qu’elle fait de son mieux pour se rappeler de l’air sérieux de son père. Habile de ses doigts, capable de « voir au toucher » comme il le lui a appris, elle a de la poigne comme de la douceur lors de ses soins et elle connait assez bien l’anatomie générale pour dissuader ceux qui auraient des mains baladeuses. Sportive, elle adore courir et est assez rapide dans les rues de la ville. Sa voix un peu grave chante agréablement sans la technique des bardes, elle est, au fond, plutôt banale.

Et puis, elle sourit. Et là, le monde change. Ses iris se perlent de paillettes dorées renvoyant une lumière intérieure intense, son visage s’illumine, c’est un peu comme si le soleil perçait d’un coup une brume cachant la profonde intelligence de la jeune femme. On voit ce qu’elle aurait pu devenir. Si.

Si.

Il est difficile de définir le caractère d'une personnalité qui n'a pas terminé de se tremper aux eaux sombres de la réalité mais tous les ingrédients sont là pour peindre une jeune femme complexe et intelligente, vive et joyeuse, blessée par la vie, portée par le monde, solitaire et sociable.

Déterminée est le premier qualificatif qui vient à l'esprit. Quand elle veut quelque chose, peu de choses arrivent à se mettre en travers de son chemin. Ce n'est pas qu'elle ne connait pas la peur, elle n'est pas inconsciente, mais elle sait l'oublier pour aller de l'avant. Le courage n'est qu'une question de volonté, au final. Intelligente et bien éduquée, elle aimerait par dessus tout apprendre à lire. Enfin elle aurait aimé, a une autre époque, quand elle était quelqu'un d'autre. Souple et adaptable, elle sait survivre, ce qui est une autre qualité dans cette époque troublée. Elle se glisse dans ce que l'on attend d'elle...ou presque parce que le côté féminin de la force la laisse souvent perplexe. Pleine de vie et d'énergie, elle aime voir, découvrir, toucher, parler, rire, bref, chaque seconde est un trésor qu'elle chérit. Sous sa carapace de jeune garçon manqué plein de peps se cache une fille qui n'a confiance en personne d'autre que son chien. Les gens partent. Ils disparaissent. Toute sa vie en est jonchée et si elle trompe sa solitude avec beaucoup de connaissances superficielles, il est rare qu'elle baisse sa garde. Tout le monde connait Ari, comme elle se fait appeler - Clarisse sent trop sa bourgeoise - mais sous la fange se cache une personnalité plus complexe qui couve, feu rougeoyant qu'un peu de souffle peut faire flamber à nouveau.

Intelligente, Ari l'est. Trop pour son jeune âge et son propre bien. Elle a une maturité bien au dessus de son âge et une solide connaissance des plantes et du corps humain. D'un autre côté...son rapport à la sexualité et la sensualité est bien en dessous de son âge. Elle n'a pas encore dépassé l'âge berk. Filles, garçons, elle en connait tous les mécanismes mais elle pense toujours que c'est pas si différent, au fond. On a bien permis aux femmes de se battre. Et elles le font hein. Alors le reste aussi c'est possible. Bon, peut-être pas de soulever des troncs ou taper du fer mais elles sont meilleures sur les travaux de précision alors hey, pas de quoi fouetter un canard.

Difficile de savoir qui est Ari, qui est Clarisse, ce qu'elles deviendront par la suite. On ne l'a jamais vue pleurer son père. La colère fait briller ses yeux clairs quand elle en parle. Est-ce que, pour autant, il ne lui manque pas ? On ne sait pas. Elle connait tous les groupes de gosses mais n'en a rejoint aucun. Elle donne ses connaissances gratuitement mais vole ce dont elle a besoin. Les contradictions ne l'étonnent pas. Elle s'émerveille d'un rien et est blasée du merveilleux.

Ce qu'il va sortir de ce chaos, c'est à nous de l'écrire.

Je suis née en 1149. Une vie pour une vie disait l'adage et ma naissance a déchiré ma mère que tout le savoir de mon père n'a pas pu ramener du monde des morts. C'était ma première leçon. La plus importante. Les gens partent. Ils nous abandonnent. Et j'ai grandi sans mère.

Ce n'était pas que papa ne pouvait pas se remarier, seulement il n'en n'avait pas envie. Mes premières années, j'ai été confiée à une nourrice. Nanou. J'ai le souvenir d'une grande femme opulente et gentille. Elle m'a nourri en même temps que son fils, Léo. Léopold. Il est devenu forgeron. On se chamaillait, on se détestait, on s'aimait, on était frères et soeurs quoi. Et puis...et puis j'ai eu cinq ans et l'enfance devait se terminer. On me rendit à papa. Cet homme triste aux cheveux prématurément gris et à la lippe sévère. Sa maison, ma maison, me fit peur pour commencer. Y avait des livres partout. Je n'en avais jamais vu avant. Chez Nanou, y avait surtout une grande pièce en terre battue devant le foyer où nous jouions, Léo et moi. Je dû lui dire adieux. Nous n'étions pas du même monde. Puisque je pouvais tenir assise à une table je n'avais plus besoin qu'on me materne.

La maison était grande. Déjà, elle avait un étage. Avec une chambre pour moi, toute décorée, puis la chambre de papa, son bureau qui contenait le recueil du savoir familial, écrit générations après générations pour transmettre notre savoir médical et, en bas on avait la cuisine qui servait aussi d'endroit pour fabriquer les remèdes. Notre cuisinier s'appelait Gaston. Il était gentil. Il faisait presque rien brûler. On avait aussi une dame qui venait faire le ménage. C'était pas la femme de Gaston mais, parfois, dans la réserve, il y avait des bruits. J'ai voulu en parler un jour à papa. Il a dit que c'étaient des choses qui arrivaient et que je ne devais pas me mêler de la vie des domestiques. On n'était pas nobles pourtant. Mais pas loin. Cela faisait plusieurs générations qu'ils étaient médecins dans la famille. Tous les hommes. Et quand il y a des filles, leurs maris. Le livre avait été transmis, écrit même petit à petit. J'étais trop jeune pour y penser. Pour moi, c'était normal. C'était notre trésor et mon coeur se serre parfois de me dire qu'il aurait pu finir en allume-feu pour les autres. Mais surtout, j'en veux à papa. D'avoir gardé ce savoir pour lui. De ne pas avoir accepté de m'apprendre à trouver le savoir dans ces pages.

Papa n'était pas mauvais. Il ne savait pas vraiment quoi faire avec les enfants. Il a commencé par me dire que nous allions devoir nous apprivoiser tous les deux. C'est ce que nous avons fait. J'avais le droit de danser toute seule dans le salon et il m'apprenait à comprendre le fonctionnement des gens. Il n'y avait rien de plus passionnant. Parfois, Gaston apportait une bête. Un cochon, un mouton, un chat, un chien. Et on le disséquait ensemble. J'ai fini par l'aimer, le vieux.

Ca ne veut pas dire qu'on se disputait pas. On avait le même caractère, droit, déterminé et entêté. Il ne voulait pas m'apprendre à lire. Couper des cochons oui, lire, hors de question. Il disait que si j'apprenais, j'allais me croire encore plus intelligente que je ne l'étais et je serais immariable. Cela m'allait. Je n'avais pas envie de me marier. Pour finir comme maman, non merci, et puis plus je grandissais dans la maison, moins je ne comprenais les enfants, de mon âge ou non. Je n'avais pas de camarade de jeu, pas d'ami, pas de cercle. Juste papa, un peu Gaston, un peu Amélie, la femme de chambre. Papa non plus n'avait pas d'amis. Il avait des patients. Des connaissances. Des soirées mondaines parfois. Il sortait, me laissait seule dans le noir et le silence. Je n'avais pas peur. Peur de quoi. Mais j'étais triste, parfois.

J'ai grandi encore, et la solitude est devenue ma compagne. Je lui parlais, je dansais avec elle. Pas vos belles danses de bal. Pas les bourrées paysannes. La danse qu'on fait tout seul sur une musique imaginaire. J'avais douze ans quand arriva Magister. Un homme d'une trentaine d'année qui était là pour m'enseigner ce qu'une fille doit savoir pour se marier. Cours de maintien, de diction, d'arrangement floral, de révérence, d'étiquette. Il était blond. Il était beau. On s'amusait bien. Parfois, on allait aux bals et, sans danser, on discutait des attitudes de Pauline ou Rosaline. C'est lui qui m'a offert Croc, un chiot de sa chienne qui était allée trainer on ne savait où. Papa était contre au début, un chien c'est pas propre dans une maison. Magister a su le convaincre en lui disant que j'avais besoin d'une protection dans la maison vide. Magister est parti. Croc est resté. J'avais quatorze ans à son départ. Je devenais femme et il semblerait qu'il avait eu l'indélicatesse de demander ma main. Mag', pas Croc. Bref. Plus de Mag. Les gens partent.

Y en a qui partent pas. Ce sont les dieux. Papa n'était pas très pratiquant, il disait que les Dieux servaient lorsque les hommes avaient échoués mais moi, ils étaient ma compagnie. J'aimais aller aux temples, cette ambiance particulière. J'aimais particulièrement Anür évidemment mais aussi Rikni car la vie et la mort ne font qu'un. Serus par contre me mettais mal à l'aise et encore aujourd'hui. Je ne sais pas, j'ai l'impression qu'il m'a volé ma mère. Le Père n'est pas mon père. Comme papa ne l'est pas non plus. Pas vraiment.

J'avais seize ans. Depuis une bonne année j'allais aux bals m'ennuyer sans mon chien, essayer de convaincre que j'étais jolie. Sans artifices et si jeune, je n'intéressais que les plus petits qui, eux, ne m'intéressaient pas. Papa y tenait, je devais me trouver une "bonne" situation. C'était une promesse qu'il avait fait à maman. C'était ce qu'il considérait comme être le pinacle de mon éducation. Cela fait, il serait débarrassé, je suppose. Et, finalement, et bien ce fut le contraire.

Les fangeux qu'on les appelait. En 1164 quand ils sont arrivés. Papa était passionné par le phénomène. Une nouvelle maladie. Un défi, rien de plus. J'espère qu'il est assez resté lui pour...je ne veux pas y penser. Déjà, je ne le voyais plus beaucoup. Le souci, quand il s'est fait avoir à vouloir soigner ces monstres c'est que ses "richesses" ont attisé la convoitise. Croc et moi on peut se défendre contre une ou deux personnes. Je sais par quel côté on plante un couteau et entre quelles côtes se trouvent le coeur. Mais dix. Mais vingt. On s'est enfuis. N'emportant que la réserve de plantes séchées, le livre illustré préféré de papa, deux tenues.

Il y en a qui disent que ce sont des malédictions. Que l'on a déplu. Je ne le pense pas. Je ne les crois pas aussi cruels. Papa pensait que c'était une nouvelle maladie. Une mauvaise chose dans le corps qui faisait que, comme la rage chez les animaux. Il a voulu la soigner. Il m'a oublié. Il est parti. Les gens partent. Aujourd'hui, je sais que tout le monde a perdu quelqu'un voire plusieurs personnes. Que je ne suis pas la seule. Alors je n'en parle pas. Au fond de moi, j'ai peur d'eux. Je ne veux pas me perdre aussi. Je ne veux pas partir. Et pourtant une voix me pousse. Me dit que si papa n'a pas réussi alors...alors si je guéris les fangeux, c'est que je suis meilleure que lui. Meilleure que papa. Je ne sais pas encore. Pour le moment je reste loin d'eux. Je me concentre sur les vivants. Sur les gens encore normaux. Parce qu'eux aussi ont besoin de soin. Et que si les Dieux ne nous ont pas envoyé les fangeux, alors ils les combattent. Et s'ils les combattent, ils sont occupés alors il faut les aider en s'aidant nous même.

Ca fait deux ans. Deux ans de rue. On s'est aménagés un petit endroit contre le mur d'enceinte, qu'on a construit de pierres tombées, de bâches, de bouts de bois, de ficelle. Ca s'est plusieurs fois effondré mais là...ça tient plutôt pas mal. On a volé une dague à Léo. J'ai mis un myosotis en échange, je ne sais pas s'il devinera que c'est moi ou même s'il se souvient de sa soeur de lait. Je n'ai pas osé aller le voir. J'irais quand je me serais sortie de là. Depuis, je soigne les gens que je croise et qui en ont besoin. Parce que je ne supporte pas de les voir souffrir. Ca se sait, on vient me voir. Surtout des femmes. Les hommes ont l'air de pas croire que je suis capable même si j'ai recousu quelques jeunes blessés par les gardes ou les bagarres de tavernes. Je ne demande rien en échange. On me donne un peu quand même. Je vole le reste. Je ne suis pas une cambrioleuse, je ne prends rien qui risque de manquer à l'autre. Souvent, j'oublie ou je me contente d'une pomme, d'un oignon, d'une feuille de chou. De toute façon, je ne sais pas cuisiner.

J'ai appris à avoir froid. J'ai appris à ne dormir que d'un oeil. J'ai appris à survivre. Je ne suis plus la petite fille que j'étais. Je n'ai plus de rêve. Mon avenir se résume à demain. Un jour après l'autre. Un pas après l'autre. Au moins je suis libre. Je parle à des gens. On ne veut plus me marier. Je suis utile au monde qui m'entoure. J'ai des saluts. De la reconnaissance. J'existe. Ca me suffit à être heureuse.

Malgré les fouilles, malgré les deuils, malgré les remous du Labret, les naufragés d'un duché perdu, malgré le couronnement du Duc et toutes ces choses qui, au fond, ne me concernent pas vraiment. Oui, des gens sont morts. Les gens partent. Oui, la famine fait grogner mon ventre. Je vois bien que je n'ai plus de courbes. Le couronnement du Duc changera peut-être les choses. J'ai du mal à y croire. Pour moi, les nobles ce sont les bals. La danse. La futilité. Alors oui; la milice a changé. Et j'aime qu'on l'ait ouverte aux femmes. Mais concrètement. Que peuvent-ils tous ces gens contre la misère et la maladie ? Quand je pense qu'ils ont fouillé mon taudis. Qu'ils ont voulu m'examiner pour les morsures. La honte de me montrer à ces regards. C'est moi qui soigne. C'est moi qui regarde. Pas l'inverse. Et puis le couvre feu. J'en avais jamais eu. Pas depuis que j'avais quitté Nanou. Au début je le suivais à la lettre et puis... et puis on a toujours pas trouvé le moyen de ne pas tomber malade sous prétexte que c'est plus l'heure. Alors j'avoue. Parfois, j'ai transgressé. Et je vais vous dire, ça m'empêche pas de dormir. Du coup voilà. J'attends de voir. Je reste loin. Je fais ma vie. Je fais de mon mieux. Pour que les gens ne partent pas TOUS.

Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Je le certifie sur l’honneur – et même depuis plus de 18 ans. Cela ne nous rajeunis pas.

Comment avez-vous trouvé le forum ? Orian m’en a parlé

Vos premières impressions ? J’ai passé 15 minutes à cliquer sur la bannière qui prenait tout mon écran comme une teubée en me demandant pourquoi ça marchait pas. Je pensais que c’était un truc flash et tout.

Des questions ou des suggestions ? Vous m’êtes fort sympathique pour le moment. J’apprécie la CB, j’en cherche une active depuis bien longtemps.

Souhaitez-vous avoir accès à la zone 18+ ? Oui – je ne suis pas certaine de m’en servir mais qui sait.