Marbrume


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 [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ?

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Dame CorbeauMaître du jeu
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MessageSujet: [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ?   [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ? EmptyDim 19 Sep 2021 - 21:52



16 Avril 1167.
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Un désagréable bruit finit par tirer Aeryn de son sommeil, minant lentement ses rêves jusqu’à l’atteindre pour l’extirper de ce cocon protecteur. Elle ouvrit les yeux pour découvrir les murs maintenant bien connus de sa petite chambre dans les quartiers d’habitation de la guilde. Qui pouvait donc faire tant de bruit à cette heure ?
L’aspect « minant » de sa sensation pris plus de sens en identifiant vaguement le bruit d’un burin taillant la pierre comme si un sculpteur fou avait choisi le pas de sa porte pour se mettre à l’œuvre sur un tout nouveau projet.

Elle laissa ses pieds rencontrer le sol frais, la réveillant tout à fait et femme de confrontation qu’elle était, elle choisit sans aucun doute d’aller voir et comprendre ce qui était à l’œuvre dans ce maudit couloir. Pourtant quand elle ouvrit la petite porte de bois après avoir défait le loquet, elle découvrit un couloir bien différent de celui qu’elle avait appris à arpenter ces dernières semaines.

Il était fait de pierre épaisses et taillées, encastrée solidement les unes dans les autres, comme les murs d’une forteresse ou d’un temple. Le sol lui-même était dallés de grand carré de marbre lissés et brillant offrant une étrange luminosité dans le noir de la nuit. Le bruit de burin n’avait pas cessé et semblait venir de plus loin sur la droite, où un petit rectangle dessiné par une lumière chaude semblait indiquer l’entrée d’une autre pièce.

Que se dit la jeune femme à cet instant ? Elle seule le sait, mais après un dernier regard à sa chambre si parfaitement normal, elle finit par remonter le couloir jusqu’à la lumière et jusqu’au bruit.
Un brasero imposant était la source de l’éclairage dans la grande pièce qu’elle découvrit. Sans savoir comment, la mercenaire reconnut la pièce du Temple, sans parvenir à se souvenir quand elle avait bien pu la visiter. Les flames s’agitant dessinée les contours de trois statues massives, haute d’au moins deux ou trois hommes. Chacune représentait l’une des divinités bien connues du royaume, dans sa forme la plus humaine. Anür la première, majestueuse, douce et pourtant dégageant une sensation de pouvoir royal. Serus à sa suite, un trait espiègle sur les lèvres mais une profonde sagesse dans le regard.
Rikni enfin, les mains posées sur la garde de ses épées, le visage colérique et déterminé, pourtant dégageant une forme de tristesse incommensurable qui serra le cœur de la jeune femme.

Le compte aurait dû s’arrêter là, mais une quatrième statue se tenait encore ensuite. Le plus bel homme que la jeune femme n’eut jamais vu, si tant est qu’elle puisse dire avoir jamais accordé une importance à cela. Mais il était définitivement beau. Pas de cette beauté d’artifice que pratique les nobles. Il ne faisait ni apprêter ni soucieux de son charme, même sa tenue était de simplicité à l’exception d’une lourde cape composée de centaines de plumes taillé dans un matériaux plus sombre que la nuit. Mais chaque trait semblait pourtant d’une perfection absolue, sans qu’elle soit capable de le décrire en aucune façon.

Une autre encore venait ensuite. Mais celle-ci n’était pas finie. Encore enchâssée dans un épais bloc de pierre dont le bas était rugueux et épais. Ce n’est qu’à la taille que l’œuvre commençait à prendre forme révélant ce qui pouvait être une armure encore non aboutie. Le visage était dissimulé sous un drap blanc qui remuait par à coup que quelqu’un semblait occupé dessous à sculpter cette œuvre perchait sur une haute échelle.
Le fond de la pièce était perdu dans les ténèbres que n’éclairait plus assez le large brasero. Celle-ci pouvait se finir à un mètre de là sur un mur, ou se poursuivre à l’infini. La mercenaire ne pouvait le savoir. La voix d’une vieille dame vint de sous le drap, chantonnant une comptine déformée par le tissu et le chevrotement du timbre.

Il n’est qu’un, ce n’est presque rien !
Ils sont deux, c’est déjà mieux !
Ils sont trois, le chiffre roi !
Ils sont quatre, un à abattre ?

Ha ! Et pourquoi pas !

Ils en ont eu un, est-ce donc un bien ?
Et pour les dieux ? Pas d’entre deux.
Ils sont trois, pour ceux qui croient.
Et le quatre ? Voit sa haine croître…


Le chant cessa ainsi que le bruit de martèlement sous le drap de la cinquième statue. Un gloussement bien plus enfantin jaillit de sous le tissu. Mais c’est bien la voix de la femme âgée qui reprit.

- Nous avons de la visite semble-t-il. Qu’est-ce que ceci ? Un cœur sans amour ? Non ! Un cœur blessé, pour une âme aride. Doit-on l’abreuver ? Doit-on le guérir ?

Un nouveau rire, plusieurs rire même, tous différent, mais tous venant de sous cette maudite toile. Elle se mit à bouger et le craquement léger des barreaux indiqua à la mercenaire son occupant la descendait. Une robe de cérémonie lourde et ornementé, mais elle était d’un noir presque aussi parfait que les plumes de la cape de pierre. Des fils d’or et d’argent venaient en percer les profondeurs sur en représentant un complexe enchevêtrement de formes. Des animaux, des plantes, des visages, si minuscules qu’il aurait put s’agir d’une illusion d’optique et d’un simple amas incohérent auquel son esprit tentait de donner un sens. Deux épaulettes qui rappelaient plus l’armure que la cérémonie maintenait unis les nombreux pans de tissus et finissait de rendre indiscernable la corpulence ou le sexe de la personne ainsi vêtue.

Quand l’inconnue dégagea sa tête et la tourna vers Aeryn dans une position plus qu’instable sur l’échelle, celle-ci découvrit un étrange masque d’argent, ou d’une matière approchante. L’objet en lui-même était simple, sans expression, et de vagues contour formant un regard était le seul travail notable de la surface lisse surmonté d’un bijou. Le plus perturbant était sans doute que aucun trou n’avait été conçu pour permettre à son porteur ou sa porteuse de voir au travers. Et pourtant, ce masque la regarda directement, sans aucune hésitation. Il était surmonté de deux cornes rappelant celle d’un bélier.

- Oh mais que vois-je ? La petite fille devenue garçon pour l’homme à l’épée. As-tu récupéré son tranchant ? Hum, je dirais que oui. Dit l’étranger avec une voix d’homme qu’Aeryn n’avait pas entendu depuis des années. La voix d’un homme qu’on disait mort. La voix de son père. Celle-là même dont il usait pendant les interminables entrainements. Autoritaire, sèche, déçue.

Mais c’est la douce voix de Gwen qui lui chuchota à l’oreille.

- Pardonne-moi si mes mots t’ont blessé.

La mercenaire bondit sur le côté en découvrant l’étrange être juste à côté d’elle. Quand avait-il bougé ? Elle ne l’avait pas quitté des yeux un instant. Et pourtant il était là, à un pas d’elle. Sa main à son coté ne trouva pas le contact rassurant de son arme. Avait-elle au moins pris la dague sous son oreiller ?
Il inspira l’air comme pour renifler son odeur à travers le masque et gloussa de satisfaction.

- Quelqu’un te cherche, ou plus exactement, cherche ce que tu possèdes.
Dit la voix de Loghart, l’un de ses frères.

HRP:
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Aeryn MonclarMercenaire
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MessageSujet: Re: [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ?   [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ? EmptyLun 20 Sep 2021 - 15:18
Un rêve, tout cela ne pouvait être qu'un rêve ou plutôt un cauchemar. Un cauchemar aussi sombre qu'il pouvait être envoûtant. La logique lui hurlait à l'oreille que rien de tout cela ne pouvait être réel. Rien ne pouvait expliquer tout ceci. Rien de plausible du moins. Sa chambre ne pouvait avoir été déplacée de la sorte et sa dague n'avait aucune raison de se trouver dans sa main… Après tout, même s'il pouvait s'agir d'un réflexe, Aeryn ne se souvenait pas le moins du monde de l'avoir tiré de son oreiller…

Et pourtant, malgré la logique, la raison et tout ce que son esprit s'échinait à combattre, ne ressentait-elle pas le froid de la pierre sous ses pieds nus ? La chaleur des braseros ne venait-elle pas chatouiller ses jambes toutes aussi découvertes que ses chevilles ? N'avait-elle pas frissonné en entendant la voix de son père, celle de Gwen puis … Log… Mais les paroles prononcées n'avaient jamais été émises par les personnes à qui appartenaient toutes ses voix. Et cet… Individu mystérieux dissimulé sous ce masque étrange, Aeryn ne lui trouvait rien d'humain. Personne ne pouvait se mouvoir de la sorte, pas même Lili qui faisait pourtant montre d'une vélocité totalement improbable.

Nous avons de la visite semble-t-il. Qu’est-ce que ceci ? Un cœur sans amour ? Non ! Un cœur blessé, pour une âme aride. Doit-on l’abreuver ? Doit-on le guérir ?

Qui cela "on" ? Étaient-ils plusieurs dans cette salle ? Une ombre mais plusieurs voix… Des rires, des mots tous plus sibyllins les uns que les autres que la mercenaire peinait à comprendre. Était-ce elle ce cœur blessé qu'il fallait guérir ? Non… Certainement pas, tout du moins, la rouquine se refusait d'accepter de tels qualificatifs pour évoquer sa personne. Cette blessure… Aeryn la méprisait tout autant que la lâcheté et l'égoïsme dont elle faisait pourtant preuve en réfutant tous ses sentiments.

-Ça suffit, gronda-t-elle en reculant assez pour plaquer son dos contre la parois glaciale. Le contact lui arracha un nouveau frisson qui lui parcourut l'échine jusqu'à la nuque… La sensation fut désagréable, agaçante, de même que cet effroi honteux et incontrôlable contre lequel Aeryn se battait si ardemment. Qu'est-ce… Pourquoi tant d'énigmes ? Que me voulez-vous à la fin ?

"Quelqu’un te cherche, ou plus exactement, cherche ce que tu possèdes."

Ces mots se répétèrent encore et encore dans sa tête. Ils résonnaient bruyamment, douloureusement… Tout comme la peau de son bras qu'elle vint pincer pour se rassurer. Mais… Par les Trois, il ne s'agissait pas d'un rêve. Quoique cela puisse être, la mercenaire se trouvait bel et bien dans cette pièce sordide simplement vêtue de sa seule chemise bien trop courte pour correspondre aux normes acceptables. Alors quoi… Avait-elle été enlevée ? Était-elle victime d'un mauvais sort ? L'avait-on drogué ?

-Qu'est-ce que cela signifie ? Qui êtes-vous ?! gronda-t-elle en menaçant l'intru de sa dague. Sorcellerie… Tout cela n'est que sorcellerie et maléfices. Je ne possède rien, alors fichez-moi la paix.

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MessageSujet: Re: [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ?   [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ? EmptyLun 20 Sep 2021 - 18:24



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La… chose, quoi qu’elle puisse être, ne s’approcha pas davantage et l’observa se coller au mur de pierre froide dans sa tenue minimaliste sans qu’aucune expression ne soit discernable sous son masque. A vrai dire, même aussi proche de lui, Aeryn ne pouvait percevoir que son propre souffle et les crépitements des flammes. L’étranger n’émettait pas le moindre bruit naturel. Même le tissu de ses amples vêtements, n’émettaient pas de bruit en se mouvant, pas plus que sa poitrine ne semblait se soulever pour prendre un souffle.

- Une bien jolie paire de jambes. J’aurais apprécié que tu me les montre. la taquina alors la voix de Théophile qu’elle avait rencontré la veille, suivit d’un gloussement de jeune fille. Le rire s’interrompit, et une nouvelle voix émergea du masque. Celle d’Alaric.

- Tiens donc. Tu l’as rencontré ? Cela devait-être hors de mes perceptions. Qu’as-tu pensé de lui ? A-t-il l’âme d’un héros ? Ce brave capitaine, beaucoup de douleur sera nécessaire pour forger sa lame.

L’étranger, quoi qu’il puisse être claqua des mains, comme agacé par une mouche et s’approcha du brasero.

- Approche donc. dis son père. Tu vas attraper froid.

Le mur derrière Aeryn se mit à se mouvoir en avant, la poussant lentement, inexorablement, vers cette chose qui l’attendait près du feu. La progression était lente, centimètre par centimètre, mais instoppable. Pourtant elle n’avait pas la sensation de glisser sur le sol. C’était comme si la pièce elle-même se réduisait pour convenir aux exigences de cette excentrique créature. Enfin une voix qu’elle ne connaissait pas jaillit de son interlocuteur. Celle d’une jeune femme, sans doute bien née au vu du ton et de l’allure légèrement soutenue des notes.

- Il y a une nuance importante entre ne pas posséder quelque chose et ignorer qu’on le possède jeune Aeryn. dit-elle avec une douceur mélancolique. De la sorcellerie… quel triste monde ton espèce à bâti pour croire cela. Mais c’est une définition qui conviendra pour le moment. Et je ne suis pas totalement innocente dans cette perte.

Les flammes se reflétait dans le masque d’argent, déformées et acérées comme des lames rougeoyantes forgée par la folie.

- Je n’ai plus l’habitude de communiquer avec les tiens. Votre esprit est si… lent. Mais je ne puis t’en blâmer, totalement du moins. Aussi vais-je tenter quelques efforts.

Nouveau gloussement qui s’interrompit brutalement.

- Tu ne pourras pas me faire de mal avec cet objet, je te l’ai laissé uniquement car je sais que tu te sens plus à l’aise quand tu es armée. Un avantage autant qu’un défaut selon nous. Alors inutile de le brandir en tous sens, tu vas te couper.

La chose leva un bras et indiqua la quatrième statue, l’homme à la cape de corbeau et la beauté irréelle.

- Dis-moi qui tu penses qu’il est. Et je te dirais qui nous sommes. Ou qui je suis ? Je ne sais plus lequel choisir. Réponds, le temps passe et même moi je ne puis freiner sa course.


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Aeryn MonclarMercenaire
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MessageSujet: Re: [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ?   [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ? EmptyMar 21 Sep 2021 - 11:57
-Ça suffit j'ai dit! gronda de nouveau la rouquine contrainte de se rapprocher du brasero et de la créature. Comment… Putain, cessez immédiatement votre petit jeu, je déteste que l'on se fiche de moi… Et c'est dégueulasse de le faire en utilisant la voix des autres, c'est même lâche.

Point de menace dans la voix de la mercenaire, trop tremblante en cet instant pour impressionner qui que ce soit. Ce jeu, Aeryn ne le supportait tout simplement pas, plus particulièrement lorsque la créature osait s'emparer de la voix de son père. Chaque fois qu'elle le faisait, la rouquine ne pouvait s'empêcher de trembler comme une enfant effrayée bien trop bouleversée pour se comporter avec le courage et la fermeté dont la mercenaire faisait preuve d'habitude.

-Je ne sais pas de quoi vous parlez à la fin. Qu'est-ce que j'ignore posséder ? lui demanda-t-elle en raffermissant sa prise sur la dague qui, effectivement, serait bien inutile face à cette créature mystérieuse. Les miens ? pouffa amèrement la rouquine. Donc vous n'êtes pas humain, évidemment… Comment pourriez-vous l'être ?

De moins en moins rassurée, Aeryn veilla à ne point approcher l'individu de trop prêt. Elle le contourna en prenant garde à ne surtout pas lui tourner le dos, se demandant à qui celle-ci avait-elle emprunté cette nouvelle voix. Le regard de la mercenaire suivit néanmoins le geste de la chose. Celle-ci lui indiquait visiblement la statue représentant Étiol.

-Ne serait-ce pas le quatrième, Étiol ? s'étonna la rouquine en observant la représentation de pierre . J'en sais trop rien, en réalité… À mes yeux, ce n'est rien d'autre qu'un bloc de pierre sculpté, tout comme les trois autres. J'ai pas d'avis sur les déités, on ne nous demande pas d'en avoir de toute façon. On doit croire, on doit honorer mais on ne nous demande pas notre avis et on ne nous parle pas réellement d'eux…

Pourtant Rodrick avait toujours agit en bon croyant. Il insistait auprès de ses enfants pour que ceux-ci se montrent respectueux envers les Dieux… Qu'ils les craignent, eux et leur jugement comme s'il fallait sans cesse leur rendre des comptes. Mais malgré cela, le paternel n'avait jamais pris la peine de leur expliquer le pourquoi du comment. D'ailleurs, la crainte qu'éprouvait Rodrick sur la découverte de la véritable identité de sa fille (et non de son fils) avait tenu Aeryn à l'écart du Temple et des prières.

-Je n'ai rien contre eux et honnêtement, je ne suis même pas certaine qu'ils existent ou s'ils ne sont pas simplement une création de l'Homme, juste histoire de leur faire porter le chapeau pour à peu près tout. Les Hommes ont toujours eu besoin d'un bouc émissaire, alors...

Ne sachant comment poursuivre sa phrase, la rouquine se contenta de hausser négligemment les épaules. Elle croyait sans éprouver la moindre foi.

-Étiol, finalement, c'est pareil. C'est un dieu, paraît-il… Mais je ne saurai expliquer ce qu'est un dieu. En revanche je ne supporte pas ses soi-disant fidèles qui tuent leurs semblables en son nom… C'est trop facile de tuer, de saccager en collant la faute sur le dos de ce que nul ne peut attendre. L'humain est une créature pourrie jusqu'à la moelle après tout.

Détournant le regard de la fameuse statue, Aeryn se concentra davantage sur son étrange interlocuteur. Un être sans visage, sans voix qui pourrait lui être propre… Il se mouvait rapidement avec une aisance dont aucun humain n'en serait capable. Elle le savait déjà, cet être là n'appartenait pas à son monde, lui-même avait soigneusement marqué leurs différences...

-Mais finalement, ouais … dit-elle en prenant une profonde inspiration. Votre question…Elle est loin d'être anodine n'est-ce pas ? Tout comme votre chant … Un, deux, trois et quatre… L'être abattre, serait-ce vous ? Vous êtes Étiol, à moins que vous ne soyez les quatre en un seul … être ? Ou alors… Allez soyons fou, pourquoi ne pas imaginer une cinquième divinité.

Malgré ses paroles toujours aussi directes, Aeryn ne se montrait pas irrespectueuse pour autant. Néanmoins, elle devait savoir ce qu'elle faisait là, dans ce lieux étrange… "Pourquoi ? Qui êtes-vous?"

-Allez-vous me dire ce que vous attendez de moi ? À part me faire tourner en bourrique en jouant à un jeu étrange ? Qui me cherche ?

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MessageSujet: Re: [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ?   [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ? EmptyMar 21 Sep 2021 - 15:13



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La… créature, pour peu que ce terme désigne correctement ce qui se trouvait face à elle ne frémit pas d’un muscle de toute la longue tirade de la jeune mercenaire, son bras toujours tendu vers la statue d’Etiol. Elle écoutait patiemment, absorbait chaque syllabe et mots, comme une éponge s’imprégnant de l’eau qui lui coule dessus.

Un panel étrange d’émotion flotta dans la pièce comme un nuage, presque palpable. Aeryn pu littéralement les ressentir en étant pourtant parfaitement consciente qu’il ne s’agissait pas là de ses propres émotions. Joie, peine, colère, amusement, satisfaction, haine s’enchainèrent si vite sur la surface de sa personnalité qu’elle eu l’impression de recevoir un coup de massue invisible qui lui coupa douloureusement le souffle. Puis cela disparu, aussi vite que c’était arrivé, ne lui laissant qu’une fine bruine aux bords des yeux.

- Croire parce que l’on te dit de croire. Un acte bien humain. Reprit la créature. Si des comptes étaient tenu depuis la naissance de ce que vous appelez le « Temple » et la glorification de ces trois-là. ajouta-t-elle en désignant les première statues.

- Ne penses-tu pas que bien plus de vie ont été sacrifiées en leurs noms que celui d’un homme que la plupart refusent même de reconnaître ? Il était doux, le savais-tu ? Non évidemment. Ce sont des dieux. Vous ne les connaissez pas. Vous ne les connaissez plus.

Le masque d’argent tourna vers elle. La voix était toujours la même, mais le rythme plus lent et compréhensible, comme si elle faisait des efforts pour rester audible, pour rester… la même.

- Nous aimerions discuter théologie avec toi jeune Aeryn, il est rafraichissant de croiser une personne qui a conscience de la limite de la foi aveugle. Mais je t’ai promis une réponse en échange de la tienne, alors la voici.

Un violent vent s’engouffra dans la pièce remuant les robes de la créature et soufflant le brasero comme une simple bougie. Les deux être furent plongé dans une noirceur absolue, seulement perturber par le bruit du vent qui continuait de souffler. Puis une lumière apparue, lointaine, chaude. Et une autre et encore. Jusqu’à ce que des milliers de points lumineux n’entourent Aeryn comme un ciel étoilé mais… qui se trouverait en dessous d’elle. La noirceur faiblit petit à petit, chassée par les lumières et ses yeux s’habituant. Elle distingua les contours, les murs, les fenêtres, les tours, les rues, les manoirs, les hangars. A ses pieds, en bas d’une immense colonne de pierre sur laquelle elle se trouvait, s’étendait une cité qu’elle ne connaissait que trop bien après y avoir vécu ces dernières années.
Elle put même repérer machinalement les quartiers de la guilde.

Aucun parapet, aucune rambarde ou protection ne la séparait de l’immense vide. Quelques mètres carrés de pierre exposés au vent et à la pluie, et un précipice de chaque côté. Masque d’argent reparu près d’elle, ses mains croisées dans le dos avançant doucement vers le bord de la plateforme.

Au-delà de la grande muraille et jusqu’à la lisière des bois, tout était perceptible dans le moindre de ses détails alors même que sa vision n’aurait pas du porter jusque là. Et soudain un mur noir, opaque, infranchissable s’étirait et obstruait la vision.

- Voici ce que nous somme jeune Aeryn. Point l’orgueil de se déclarer divin ou digne de prière. Nous sommes les pierres, les rues, les toits, les égouts, les temples, les châteaux qui ont été et qui seront. Nous sommes l’oreiller qui soutient ta tête quand tu dors dans cette petite chambre. Nous sommes la bière qui attends d’être consommé dans le fut d’une taverne. Nous sommes la salle du trône où les décisions sont prises. Et plus que tout le reste, nous sommes vous. Nous sommes ceux qui ont vécu, ceux qui vivent et ceux qui vivront ici. expliqua la chose en se tournant vers elle.

- Nous sommes toi Aeryn. dit sa propre voix à travers l’argent avant de reprendre avec la précédente. Nous sommes Marbrume.


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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ?   [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ? EmptyMar 21 Sep 2021 - 15:42
-Non, je n'en savais rien. Et tout le monde s'en contrefiche de savoir ça. Ici bas, tout est blanc ou noir, personne ne cherche à voir plus loin, rétorqua-t-elle en observant la statue désignée par la créature sans visage.

"La réponse, la voici"... Ceci n'était pas une réponse, tout du moins, pas la réponse qu'Aeryn imaginait. La créature se contenta de lui montrer une vue plongeante de Marbrume. Une vue vertigineuse et particulièrement effrayante et… Une explication plus que douteuse aux oreilles de la mercenaire qui ne comprenait strictement rien de tout ceci.

-Vous êtes… Marbrume… D'accord... répéta la mercenaire en arquant un sourcil perplexe. D'accord… D'accord… Ouais… Bon… Je ne sais pas ce que Armand a foutu dans son ragoût mais ça ne devait pas être très frais, déclara-t-elle avant d'éclater de rire… Un rire, fou, dément et totalement incontrôlable qui s'éternisa pendant de très longues secondes.

-Bon alors, la question qu'il faut se poser à présent et dont je doute que vous ayez la réponse : suis-je morte ou simplement sous l'effet d'une drogue? se demanda-t-elle le plus sérieusement du monde avant de poser une main sur son menton. J'espère que je ne me trouve pas en réalité, en plein délire, au beau milieu des carrés d'entraînement en petite tenue, sinon, c'est sûr, ils vont me virer…

Il ne pouvait finalement s'agir que de cela : une hallucination. Une illusion imposée à son esprit rendu tordus par son existence presque décousue. Aeryn fut même très étonnée de constater que son esprit pouvait imaginer toutes ces choses… Mais la limite avait été posée prenant l'apparence de cette muraille obscure représentant l'inconnu ou tout ce qu'elle avait été contrainte d'oublier simplement pour survivre. Sincèrement lassée par ce constat, la mercenaire se tourna vers "Marbrume" tout en secouant la tête.

-Et après, hm? l'interrogea-t-elle en croisant les bras. Monsieur-dame tout et rien, pourquoi m'imposer tout ça au juste ? Je n'ai jamais été une très bonne compagne de jeu, vous devriez le savoir non ? Ça... dit-elle en désignant l'illusion de manière à l'englober totalement. Ce n'est clairement pas une réponse. Vous soulevez des questions que je ne me pose même pas. Je me fiche de tout ça, en réalité. Ce que je veux savoir c'est ce que vous voulez de moi ? Pourquoi me montrer tout ça au juste ?
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Dame CorbeauMaître du jeu
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MessageSujet: Re: [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ?   [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ? EmptyMar 21 Sep 2021 - 18:28



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Marbrume rit, un rire d’enfant, plein de joie et d’allégresse, de la simplicité à l’état brut. Elle secoua la tête lentement.

- Tu m’amuses beaucoup Aeryn. Tout doit toujours être si simple avec toi. Comme si en réduisant le monde à ses composantes les plus élémentaire, tu pouvais fuir ta propre complexité. Ne jamais douter, ne jamais faillir, ne jamais aimer. Ta cuirasse est solide et elle te sera utile. Mais elle ne te protégera pas indéfiniment.

La créature s’avança dans le vide comme si le sol perdurait inlassablement et ne s’effaçait pas soudain. Elle l’observa de longue seconde le panorama en dessous d’elle sans plus du tout sembler lui prêter attention. Mais elle reprit la parole comme si elle ne s’était pas du tout interrompue.

- Tu m’as demandé qui nous étions et je t’ai répondu. Ceci est uniquement pour te permettre de prendre conscience de l’étendue de ma perception. Mais aussi de ses limites. Dit la voix en montrant l’immense mur noir au loin.

- Je ne puis voire au-delà, pas plus que des échos qui me parviennent par ceux qui entrent et sortent de ma vision. Je suppose que c’est par-delà que tu as revu le capitaine… Je n’ai pas l’habitude de me mêler des affaires de ton peuple. Plus depuis un âge… Mais une femme qui t’a porté m’a rendue service il y a des décennies de cela et je lui ai fait la promesse que si un danger tel que celui-ci se présentait à toi. Je t’apporterais mon aide.

Marbrume glissa lentement sur le vide sans plus faire le moindre effort pour faire croire à une démarche humaine et revint au rebord de pierre face à Aeryn.

- Je viens m’acquitter d’une dette, comme vous le dites. Reprenons donc… Quelqu’un te cherche Aeryn. Pour le sang que tu portes dans tes veines. Pour le potentiel qu’il contient. Elle te hait et te convoite. Mais tu n’es pas la seule sur sa liste et tu vas devoir trouver tes pairs si tu veux préserver ta vie et sans doute les tiens par la même occasion. Elle veut devenir Dunyayi yayen kadan, celle qui mange le monde et elle ne souffrira aucun rival, pas même toi. Surtout pas toi.

La créature se pencha lentement sur Aeryn, jusqu’à ce que le masque d’argent reflète son visage. Non, pas son visage. Celui d’une femme qui lui ressemblait mais n’était pas elle et dont le regard était empli d’une haine insondable. Une haine diriger vers elle, vers toute l’humanité.

- Si tu la vois tu devras fuir. Tu n’es pas de taille à l’affronter pour le moment, si t’en est-il que tu le sois un jour. Mais tu n’as pas besoin de la combattre pour mettre fin à ses projets. Il te suffit de la priver de sa force. Et pour cela tu dois t’entourer de ceux qui te ressemblent. Et de ceux qui les entourent à leur tour.

Les lumières s’éteignirent petit à petit, et la noirceur les engloba de nouveau, faisant disparaître la ville de la vision d’Aeryn. Le brasero ne tarda pas à se rallumer. Elles étaient revenues dans la salle du Temple, face aux statues.

- Le capitaine et sa nouvelle amie, la prêtresse au cœur sombre et aux ailes de pierre. La catin aux livres et aux rêves brisés. Oh et celle qui veut la paix mais aux mains couvertes de sang, elle vient de revenir en mon sein. Je n’ai pas de nom à te donner, le tiens ne m’apparait que parce que nous sommes dans ton esprit à cet instant. Nous vous reconnaissons que parce que vous êtes. Il y en a d’autres, mais ils ne sont pas encore éveillés, je ne peux les reconnaître clairement.

Marbrume rit de nouveau. Visiblement, la situation l’amusait beaucoup, même si elle évoquait des drames en devenir et des énigmes sans aucun sens.

- Comme tu dois nous trouver agaçant Aeryn, toi qui aimes la simplicité et nous qui ne faisons que tout complexifier. Tu vas bientôt te réveiller dans ton lit, comme tu l’as si bien compris, tu rêves. Il n’y a que dans ce royaume que nous pouvons communiquer de manière intelligible. Lorsque tu te réveilleras, tu pourras toujours choisir de croire à un mauvais rêve, mais nous te conseillons de faire preuve d’un peu de foi aveugle nous aussi.

Encore un rire.

- La femme aux deux facettes que tu as servis peut t’aider dans cette quête. Mais elle te rapprochera aussi de celle qui te cherche. A toi de voir si tu veux prendre ce risque. Dit la cité en indiquant le passage par où était arrivée la rouquine et qui avait retrouvé sa place. Tu peux rejoindre ton lit si tu le souhaites et te débarrasser plus vite de notre présence, nous avons encore un peu de travail sur cette statue là pendant que tu te décides. Conclut-elle en indiquant le drap blanc.


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MessageSujet: Re: [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ?   [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ? EmptyMer 22 Sep 2021 - 8:17
Loin de se croire amusante et encore moins de le vouloir, Aeryn du se contenir pour ne point exploser face à cette entité étrange… Entité qui, le semblait-il, prenait grand plaisir à se moquer d'elle. Pourtant, curieuse de comprendre ce que celle-ci pouvait bien lui vouloir, la mercenaire rongea son frein et se contenta d'écouter les paroles de "Marbrume" avec grande attention.

"Une femme qui t'as portée"; " Une dette"... tout cela avait décidément de quoi donner le tourner à notre rouquine de plus en plus perdue. Tout cela semblait trop alambiqué pour être réel, même s'il était évident que l'inconscient de la mercenaire ne pouvait être capable d'imaginer tout cela. Terre-à-terre jusqu'au bout des ongles, jamais auparavant ce genre de rêve ne lui était apparu.

-Je… Non, je ne comprends vraiment rien à ce que tu me racontes. Tu me parles de ma mère, de mon sang, de gens comme moi dont je ne sais rien et d'une personne qui veut dévorer le monde… Personne n'est capable de cela ? C'est… Improbable… Non ? rétorqua Ryn tout en tremblant devant ce masque et le reflet dérangeant que celui-ci laissait apparaître. Mon sang… Qu'a-t-il de spécial au juste?

Son sang… Sa famille … Ses frères… Étaient-ils en danger eux aussi ? Mais en danger de quoi ? Que risquaient-ils ? Tout cela paraissait si flou… Et ces personnes : "la catin aux livres" " La nouvelle amie du capitaine… Une prêtresse ?" … Mais de quel capitaine parlait Marbrume? Pouvait-il s'agir d'Alaric ? Et qui pouvait être cette personne qui désirait tant la paix avec des mains couvertes de sang ?

Non… Aeryn ne les trouvait pas agaçants toutes ces choses dissimulées sous ce masque effrayant. Complexes, assurément… Dérangeant aussi… Certainement troublants…

-Mais alors… Que sommes-nous, toutes ces personnes et moi ?

Tout son être refusait les explications de "Marbrume". Elle n'avait rien de spécial, si ce n'est la couleur de ses cheveux - de moins en moins rare d'ailleurs- et son caractère de cochon. Aeryn n'était rien ni personne, seulement une jeune femme qui se devait de survivre en ce monde tordu comme tant d'autres… la seule différence tenait dans sa capacité à combattre… Mais c'était tout.

La femme aux deux facettes…

-Nixeu ? Que vient-elle faire dans cette histoire ? s'étomaqua la mercenaire soudain prise d'une violente migraine la poussa à enserrer son crâne entre ses mains. C'est trop … Beaucoup trop pour moi. Je ne suis rien ni personne, tu dois forcément te tromper. Ma mère… Bon sang, pouffa-t-elle amèrement en se retenant de rire. Je ne sais même pas qui elle est, on n'a pas vraiment eu le temps d'être présentées elle et moi… Je ne comprends rien à tout ce que tu me racontes… C'est trop… Gros ? Et... bon sang... qu'est-ce qu'il y a là dessous ?

Son regard se porta à son tour sur la statue désignée par l'entité, partagée entre l'envie de fuir et celle, plus étrange, scène apprendre plus sur cette étrange histoire...
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MessageSujet: Re: [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ?   [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ? EmptySam 25 Sep 2021 - 6:06



16 Avril 1167.
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L’entité-cité patienta alors qu’Aeryn étaient submerger de ses doutes, de ses questions, de ses craintes, et de ses espoirs. Les humains, plus que tout autre, était si soumis à ces pulsions, ces choses qu’ils appelaient émotions… Et même une femme forte et dont l’armure de conviction avait été minutieusement forgée comme Aeryn, ne pouvait être hermétique à cela. Plus encore dans le royaume de ses rêves.

- Personne ne peut manger le monde ? As-tu regardé hors de nos murs récemment ? ironisa la voix de Log, mais après quelques secondes de silence la voix de la femme reprit le dessus, comme s’il lui avait fallut un effort pour s’imposer.

- L’improbabilité a connu de jours meilleurs dans ce monde petit être. Pour moi ton sang n’est qu’un liquide qui coule dans ton corps, qui te maintiens en vie. Mais pour elle, il est source de pouvoir. Un raccourci vers son but. Une porte qui ne demande qu’à être ouverte…

Marbrume sembla troublée, comme si elle cherchait ses mots et qu’une idée s’était emparée de ses pensées. Pourtant son masque d’argent n’exprimait rien, mais la mercenaire le sentait, dans ses tripes. La sensation disparue aussi vite qu’elle était venue.

- Ils t’aideront à comprendre. Hmmm, comprendront avec toi est peut-être plus juste. Oui, oui, plus juste. Tes origines et le passé. Voilà ce qu’ils peuvent t’aider à trouver.

L’entité se retrouva soudain aux pieds de la première statue, celle d’Anür, dont elle caressa lentement le pieds de pierre qui semblait couvert de minuscule écailles rappelant la robe d’un poisson.

- Serait-ce toi là dehors ? Comment… encore du silence. La perception du temps était étrange ici. Cette coupure dans leur conversation aurait pu durer une seconde aussi bien qu’une heure, Aeryn n’aurait pu affirmer ni l’un, ni l’autre.

- Comme tu es une porte pour elle, ces gens seront une porte pour toi. Toi dont l’esprit a été forgé pour lutter. Représente-toi un champ de bataille. Pris indépendamment, le mouvement de chaque troupe semble incohérent, parfois inutile ou dangereux. Mais si on y ajoute les autres mouvements. Une charge de cavalerie, une retraite de bouclier, une salve d’archer… cela prend du sens et forme un objectif. Une armée. Alors voilà ce que vous êtes. Une armée qui n’attend qu’à être formée pour combattre celle adverse. Vos faiblesses et vos forces se compenseront peut-être suffisamment pour faire de vous le roc inébranlable arrêtant la marée de lame adverse.

L’entité-cité rit.

- Ou alors vous serez balayé. Toutes les armées ne gagne pas la bataille, sinon les guerres seraient plus futiles encore tu ne crois pas ? demanda Marbrume sur un ton joueur.

- Nixeu… c’est ainsi qu’elle se nomme. Intéressant. Utile ? Peut-être… dit la cite en regardant Aeryn serrer son crâne entre ses mains. Nous sommes désolé, ton esprit fatigue, la douleur vient de là. Ce sera plus supportable si l’on se revoit un jour. Un peu comme un muscle qui doit s’entrainer. Elle… Nixeu a perdu quelque chose qui lui est cher, sa vie. Comme beaucoup de ceux qui me parcourent et me composent. Mais elle, elle cherche ceux qui lui ont pris, même si elle doit les enfumer pour les faire sortir et risquer l’incendie. Elle brulerait le monde si elle était convaincue de les avoir au passage. Si tu l’aides, elle pourrait t’aider à trouver ceux que tu dois chercher car elle a soulevé bien des secrets dans sa quête. Mais elle a aussi attiré l’attention de tes ennemis. Te rapprocher d’elle, c’est te rapprocher d’eux. A toi d’estimer si le risque mérite d’être pris. Ou tu peux demander à celle qui veut être ton amie… mais tu le mettras en danger ce faisant. Parce qu’elle acceptera de t’aider.

Marbrume se trouvait à présent aux pieds de l’échelle et de la dernière statue, le bras tendu prêt à arracher le drap qui la couvrait.

- Nous pouvons te montrer si tu le demandes. Mais il n’ait pas fini et certaine chose devraient rester à l’histoire ou au silence. Et ton mal de crâne ne s’en portera pas vraiment mieux. conclut-elle, amusée, mais étrangement compatissante.


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MessageSujet: Re: [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ?   [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ? EmptySam 25 Sep 2021 - 12:39
-Non, gronda brusquement la mercenaire en entendant de nouveau la voix de son frère. Ne faites plus ça… Utilisez toutes les voix que vous voulez, mais pas la sienne… Jamais. ...

Depuis combien de temps ne l'avait-elle vu ? Était-il seulement encore en vie ? La voix de Loghart, la troublait plus encore que tout ce que Marbrume pouvait lui raconter. De tous ses frères, Log était celui dont elle était le plus proche. Ils avaient grandi presque comme des jumeaux, ce qui, lorsqu'il décida de partir, rendit sa décision plus incompréhensible encore. Aeryn avait vécu son départ comme un abandon, un déchirement qu'elle refusait tout bonnement de reconnaître, quand bien même fusse-t-elle marquée par son départ. Mais le plus dur restait probablement l'ignorance de savoir ce que ce dernier était devenu depuis.

- Alors quoi ? Serais-tu capable de me dire ce que sont ces choses dehors ? lui demanda-t-elle en soupirant.

Aeryn ne se faisait guère d'illusion, la chose ne pouvait être qu'ignorante à ce sujet. L'origine ou la nature même de la Fange devait se trouver dans cette brume sombre qui la rendait aveugle.

Son sang… Une source de pouvoir… N'importe quoi.

- C'est grotesque, lança-t-elle en donnant un coup de pied dans un caillou qui se trouvait devant elle. Complètement grotesque… Mon sang n'a rien de spécial. Je ne suis rien ni personne. Rien d'autre qu'une femme bizarre qui essaie tant bien que mal de survivre … C'est tout.

La douleur lancinante dans son crâne, la sensation de froid dans ses membres, la rudesse des aspérités du sol sous ses pieds… Tout cela se voyait criant de vérité. Tout était là, bien tangible et pourtant… Tout semblait faux et trop irréel pour que la mercenaire ne le reconnaisse.

-Une porte, hm ? l'interrogea-t-elle en relevant les yeux tout en affichant une mine à la fois boudeuse et perplexe. Voilà autre chose...

Un rictus chargé d'amertume et de sarcasme étira lentement les lèvres d'Aeryn. Plus Marbrume parlait et plus son discours semblait obscur ou simplement décousu. La rouquine peinait à comprendre tout cela, refusant de nouveau de reconnaître quoique ce soit d'étrange chez elle… Elle qui, finalement, rêvait d'être comme tout le monde. Jamais, au cours de sa courte existence, Aeryn Monclar avait pu être elle-même. Son père en avait fait un garçon, puis une arme. On l'avait contrainte à la solitude et au silence. On l'avait habituée à la douleur et aux insultes. Toute ce que cette jeune femme perdue voulait c'était de trouver la simplicité, de se découvrir elle-meme et enfin … trouver la paix.

Mais ce n'était point ce que l'entité lui exposait. Celle-ci évoquait tout simplement une quête que la mercenaire ne désirait point mener. Pourquoi donc se lancer dans cette aventure grotesque ? Pourquoi une femme cherchait-elle à obtenir son sang ou quoique ce soit d'autre dans le but étrange de dévorer le monde ? Pourquoi elle ?

-Pourquoi me demander tout ceci ? Franchement, si mon sang peut causer du tort aux autres, pourquoi ne pas simplement me tuer et brûler mon corps ? conclue-t-elle en luttant de plus en plus contre sa migraine. Celle qui veut être mon amie, hein ? Qui voudrait cela ? pouffa-t-elle de plus en plus amère. Ne sais-tu donc pas que je suis celle que l'on fuit ?

Qui pouvaient être toutes ces personnes ? Toutes des femmes apparemment… Qu'est-ce qui les reliait toutes entre elles? Ce fameux sang soit-disant spécial ? Pourquoi l'entité soulevait tant de questions sans réellement lui fournir la moindre réponse ?

-Dis m'en plus, bon sang…. Explique-moi… Je ne comprends rien, rien du tout. Tu vois… Tu dois forcément te tromper de destinataire pour ton message, je ne suis pas capable de comprendre tout ce que tu me racontes...

"Je ne veux pas comprendre" aurait-elle dû dire, probablement.

-Je veux savoir… Je veux voir cette statue, lui dit-elle en relâchant son crâne avant de se redresser, fièrement. Qu'importe les conséquences, je dois savoir.
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MessageSujet: Re: [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ?   [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ? EmptySam 25 Sep 2021 - 18:22



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Marbrume ne semblait ni s’offusquer ni s’impatienter du comportement d’Aeryn. La jeune fille avait passé une demi vie à combattre tout ce qui pouvait la faire sortir de l’ordinaire. Elle étouffait en elle la moindre parcelle de personnalité, d’espoir, de rêve et par ce fait de la grandeur qui étaient à la portée de sa main sans qu’elle ne soit capable de s’en saisir. Mais tout cela n’avait pas d’importance pour ce genre d’entité. Ce genre de lutte et de dépassement de soi ne concernait pas quelque chose comme une cité. Pourtant elle répondit d’une nouvelle voix.

- Aucun humain. Je dis bien aucun. Homme ou femme, jeune ou vieux, riche ou pauvre, n’est « personne » petite fleur. dit cette voix avant de s’interrompre. Hum, pas encore mais bientôt… il faudra que nous la surveillons.

Elle se saisit du drap.

- Éloigne-le de tes pensées, c’est plus difficile encore pour nous d’ignorer sa voix si tu y songes. tenta d’expliquer Marbrume. Il ne nous revient pas de tuer et brûler un corps pour ce qu’ils représentent pour ceux de son espèce. Et puis, rarement avons-nous vu une maison sauter à la gorge de quelqu’un… s’effondrer dessus peut-être ?

La chose ponctua sa remarque d’un rire tonitruant et caverneux qui fit trembler la pièce, mais celui-ci cessa tout aussi soudainement.

- Certains envisageront cette solution s’ils apprennent ce que tu es. Il est vrai qu’elle est efficace, mais cela ne nous regarde pas. Comprends-nous bien Aeryn, nous n’avons cure de votre disparition. D’autres sont partit avant vous, d’autres viendront après vous, ce cycle dure depuis plus d’éternités que tu ne peux en compter. Tout est amené à disparaître, même nous. Pour laisser la place à d’autres choses. Nous n’aimons cependant pas être endetté, pas plus que de voir certaines forces se jouer de nos règles. En t’apportant notre aide nous réglons deux problématiques. Une pierre deux coups comme vous dîtes. Si tu échoues… Nous n’y perdons rien, tout juste le départ des tiens sera-t-il certainement avancé.

Marbrume tira lentement sur le drap et celui-ci glissa sur la pierre en de petit raclement désagréable à l’oreille qui se répercutait dans les nerfs et les tendons. Bien que toujours enchâssé pour moitié dans la pierre brute, Aeryn nu aucun mal à reconnaître le visage à demi taillé et pour une raison simple. Il s’agissait du sien. Peut-être un peu plus âgé. Une détermination brutale animait son regard, aussi froide et implacable qu’une montagne. Quelque chose d’inhumain et pourtant de douloureusement vivant habitait ses prunelles. Elle portait un plastron gravé de symboles dont elle ignorait tout si ce n’est un signe, un V souligné d’un trait, juste sous le col de la cuirasse. Elle ignorait d’où elle le connaissait , mais il lui évoquait quelque chose de profondément enfoui dans son passé. Une dague était profondément enfoncée dans la cuirasse, droit vers son cœur. Mais même la blessure mortelle ne semblait pouvoir arrêter cette force de la nature qui portait ses traits.

- Ce qui se trouve dehors est le premier pas de Dunyayi yayen kadan. Ils sont les restes de ceux qu’elle dévore. Un monde dévoré de l’intérieur par ses propres forces. Si celle qui te cherche parvient à ses fins et lui permet de la faire complètement entrer sur ces terres. Cette menace que vous craignez tant deviendra le moindre de vos soucis. Enfin… tu seras sans doute morte si cela arrive, alors pas de quoi t’inquiéter. plaisanta l’entité sans donner la moindre explication concernant la statue.

- Contrairement à ce que clame vos érudits, ce n’est pas la première fois que ce mal se propage. Et un autre que toi à déjà du mettre fin à cela il y a fort longtemps. Tu devras suivre ses pas si tu veux toi aussi avoir une chance, aussi infime soit-elle, d’y mettre fin.

Marbrume se tourna vers la statue.

- A moins que le remède ne devienne plus dangereux que la mal… Dans tous les cas cela sera divertissant à observer. Tu peux continuer à jouer l’idiote si cela te chante, à te répéter que cela ne peut pas être toi, que tu ne peux pas avoir de rôle. A être celle qu’on fuit alors que chaque jour qui passe ton cercle s’agrandit. Que tu n’en veux pas. Que tu ne voudrais pas que ce rôle t’incombe.

- Comme tous ceux qui vivent des heures si sombres, mais ce n’est pas à eux de décider. Tout ce que tu peux décider, c’est que faire du temps qui t’es imparti Aeryn. Le temps finira irrémédiablement par te placer devant cette échéance.



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MessageSujet: Re: [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ?   [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ? EmptyDim 26 Sep 2021 - 13:35
De plus en plus perdue, Aeryn choisit finalement de ne rien dire. À quoi bon de toute façon, chacune de ses questions en appelait des dizaines d'autres… Encore et encore, la jeune femme se répétait les paroles précédemment énoncées par l'entité qui disait vouloir l'aider tout en prenant plaisir de se moquer d'elle.

La mercenaire ne chercha pas à contredire la créature. Après tout, qu'importe le choix que ferait Aeryn, la vie ne représentait qu'un éternel recommencement. Et, elle, comme tous les autres en ce monde, n'étaient finalement que de passage. Néanmoins, plus la conversation avançait, plus la rouquine se sentait stupide, un peu comme une enfant qui ouvrait les yeux, pour la première fois, sur un monde dont elle ne savait rien.

"S'ils apprennent ce que tu es…" D'accord, mais que suis-je au juste ?
"Nous n'aimons pas être endettés… Une pierre de coups". Personne n'aime être endetté… Mais je ne comprends pas vraiment la nature de cette dette et ce que ma mère a pu te raconter… Qui était-elle en réalité ? Pourquoi sa parole à elle avait tant d'importance pour qu'une demande se transforme en dette ? Qu'a-t'elle fait pour mériter ce qui, finalement, ressemble beaucoup à un traitement de faveur ?
"Ce qui se trouve dehors est le premier pas de Dunyayi yayen kadan." Je ne comprends pas… Qu'est-ce que cela veut dire au juste ? Quelle est cette langue ? Pourquoi vouloir faire subir une telle chose à l'humanité, dans quel but ? Qui voudrait faire cela ? Quel rapport avec mon sang ?

Pourquoi parles-tu sans rien me dire ?

Tout cela, ce fléau, s'était déjà produit auparavant, tout du moins d'après les dire de l'entité qui, encore une fois, ne s'embarassa pas en explications. Elle évoqua une personne ayant mis fin au désastre demandant à Aeryn de suivre ses pas… Mais comment faire cela en ignorant tout ? Qui pouvait bien être cette personne, ce sauveur qui, semblait-il, avait été oublié depuis longtemps ? Qu'avait-il fait pour contrer les créatures et ce qui les avait créé…

Pourquoi moi, bon sang? Pourquoi ? Pourquoi ? Comment ?

Aeryn observa la statue avec grande attention. Était-ce vraiment elle ou seulement une personne qui lui ressemblait grandement ? Sa mère, peut-être ? Cette femme qui lui avait donné la vie avant d'être rappelé par les Dieux. Qui était cette femme dont elle ignorait tout, mis à part son prénom… Un prénom qui pouvait tout aussi bien être faux comme le reste de l'existence même de la mercenaire.

Qu'est-ce que je donnerais pour pouvoir m'entretenir avec elle, se dit la rouquine sans détourner le regard de la statue.

- Ce symbole...Tu ne me diras rien de plus, n'est-ce pas ? lui demanda-t-elle en soupirant. Au fond, tout cela n'est qu'un jeu pour toi, une distraction… Existe-il quelqu'un en ce monde capable de répondre à mes questions ? Si tel est le cas, peux-tu m'indiquer où la trouver ?


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MessageSujet: Re: [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ?   [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ? EmptyMer 29 Sep 2021 - 17:58



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Une fois de plus l’entité-cité ne répondit pas pendant un temps d’une durée indéfinissable. Peut-être immédiatement, peut-être après que plusieurs vies se soient écoulées. Elle restait figée à observer l’œuvre de pierre comme si elle y voyait bien plus de choses qu’Aeryn. On aurait presque pu dire qu’elle semblait échangée avec celle-ci, dans un dialecte inaudible pour la jeune mercenaire. Elle finit tout de même par lui répondre.

- Tu ferais bien de mettre un prix plus précis sur cet espoir, peut-être n’es-tu pas aussi à l’abri de voir ce vœu se réaliser que tu ne le penses. répondit Marbrume comme si elle avait espionné ses pensées, ou qu’Aeryn les avaient hurler ailleurs que dans son esprit.

- Sais-tu pourquoi les abeilles portent des rayures ? Est-ce pour la simple beauté ou bien ont-elles une utilité ? Ce symbole est pour moi ce que les rayures d’une abeille sont pour toi. Nous ne savons à son sujet que ce que nous en voyons. Certains parmi les tiens le portent comme un signe pour se reconnaître. C’est tout ce qu’il peut en être dit de notre point de vue. Et tu n’as qu’à moitié raison. Ceci n’est qu’une distraction pour ce que nous sommes, mais ne nous vois pas comme une entité qui se clame supérieure qui joue avec le destin des mortels comme un enfants avec des insectes.

La créature glissa sur le sol pour s’approcher des flammes du brasero et les observer tranquillement. Celle-ci se déployèrent contre toutes logiques et prirent la forme instable de bois de cerf immense et incandescent, grimpant jusqu’à lécher le plafond.

- Il est juste dans notre nature de ne pas nous accrocher aux choses éphémères. Tu peux admirer la beauté d’une feuille d’automne se débattant sur une branche pour rester agrippée à son arbre. Et même trouver sa chute émouvante l’espace d’un instant. Mais dès que tu auras détourné le regard de cette scène, elle te sortira de l’esprit et tu n’accorderas plus d’importance à cette chose qui luttait pourtant pour sa vie. Aussi « inhumain » que cela puisse paraître. La différence entre votre existence et cette feuille n’est pas bien grande pour nous. Mais parfois, dans des cas aussi rare qu’une journée où le soleil est privé de lumière, l’un de vous parvient à faire plus. Tellement plus…

Les flammes rétrécirent encore et encore jusqu’à presque s’étouffer dans les bûches qu’elles consommaient laissant des braises rougeoyantes. Les ténèbres avalèrent la pièce, les quatre statues disparaissant complètement à la vue d’Aeryn, qui, à part les reflets rouges sur l’argent du masque de Marbrume, ne voyait à présent plus rien.

- Je doute que tes questions puissent un jour trouver réponse qui te satisfassent Aeryn. Mais si tu cherches tes alliés et leurs alliés. Peut-être en trouveras-tu assez pour comprendre lesquelles doivent être posées. Peut-être finiras-tu même par trouver qui tu veux être sans avoir besoin de savoir qui tu es.

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MessageSujet: Re: [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ?   [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ? EmptyJeu 30 Sep 2021 - 10:05


La contemplation de la statue n'apporta guère plus de réponses à la mercenaire que les paroles de l'entité. La jeune femme pu noter quelques ressemblances sans pour autant pouvoir affirmer qu'il puisse s'agir d'elle, légèrement plus âgée. Témoin d'un événement passé, vision d'un futur encore inconnu ou simple jeu de la créature, Aeryn n'en savait strictement rien. La frustration la gagna peu à peu, de même que cette colère devenue familière qui, insidieusement, vint lui agripper les entrailles. Colère qui ne fit d'ailleurs que s'accentuer lorsque la rouquine réalisa que la chose lisait dans ses pensées.

À quoi bon tout ceci ? Pourquoi la tirer de son sommeil pour la conduire dans un endroit aussi lugubre afin de la mettre en garde contre une chose qu'Aeryn ne pouvait comprendre ? Pourquoi ne pas prendre la peine de lui expliquer posément sans passer par diverses énigmes de plus en plus sibyllines qui, finalement, ne l'avançaient en rien ? Soulever toujours plus de questions sans jamais prendre la peine d'y répondre tout en la narguant… La créature se moquait d'elle,jouant autant avec son esprit qu'avec ses nerfs déjà tendus et tout cela pour quoi ?

"Nul ne le sait, pas même toi…" songea la mercenaire en affichant un sourire des plus carnassier. "Comme tu dois t'ennuyer, pauvre cité"

La mort n'avait strictement rien d'effrayant pour celle qui se contentait d'avancer en attendant que son heure vienne. Son père l'avait élevé ainsi, après tout. Aeryn n'était point une femme d'ambition. Elle se contentait de peu et savait s'en satisfaire tant qu'elle ne restait pas inactive. Les menaces ou les nouvelles mises en gardes de l'entité, énoncées après le viol de ses pensées ne l'effrayaient en rien.

"Au bon vouloir des dieux… " se dit-elle en pouffant.

La créature évoqua finalement le symbole, ce fameux "V" que certains arboraient sans que Marbrume n'en connaisse les raisons. Du moins, ce fut ce que celle-ci affirma, même s'il semblait peu probable aux yeux de la mercenaire que celle-ci soit capable de lire dans les pensées des uns sans deviner celles des autres. Comment savoir alors qu'une personne particulière et gardée secrète nourrisse le sombre rêve de dévorer le monde ? Soit Marbrume mentait pour quelques raisons étranges, soit celle-ci jouait avec la rouquine qui commençait à perdre patience.

-Non, je vous vois comme l'assemblée assise dans les gradins occupés à regarder les combattant s'entretuer. Peut-être pariez-vous, vous aussi… Qui sait ? Il faut bien épicer un peu le spectacle, vous ne trouvez pas ? rétorqua Aeryn, usant volontairement du sarcasme.

La chose éphémère à la crinière de feu n'éprouvait plus aucune peur à présent, ne ressentant plus qu'une intense lassitude provoquée par sa frustration. Que faisait-elle ici, finalement ? Rien… Sans doute venait-elle de perdre du temps puisque rien ne pouvait lui garantir que l'entité disait vrai. Pourquoi donner des informations pour en garder d'autres secrètes ?

"
À moins que cela ne soit en rien réel et que je sois seulement en train de devenir folle...
"


Le regard de la rouquine se perdit un instant dans les flammes dansantes que l'entité s'amusait à modeler à sa guise. Tout autour était à présent plongé dans l'obscurité, à l'image de l'esprit de la mercenaire qui se sentait bien vide à présent.

-Au fond, je me fiche bien de ce que je suis pour les autres. Je ne suis qu'Aeryn Monclar et quoique tu en dises, le sang dans mes veines ne sert qu'à me garder en vie. J'ai déjà trouvé ma place, aussi modeste soit-elle et je n'ai jamais aspiré à une quelconque grandeur. Tu me fais venir ici, me tirant d'un sommeil déjà suffisamment compliqué à gagner, m'annonçant une sorte de prophétie, ou une mission… Va savoir… Et tout ça pour finalement me dire "démerde-toi", déclara-t-elle avant d'éclater de rire, nerveusement. Au fond, je te reconnais bien là, "Marbrume" tu es aussi sombre et tortueuse que tes rues dans lesquelles je me perds chaque jours que les dieux font.

Prise d'un fou rire incontrôlable, la mercenaire enserra son ventre dans l'espoir de se reprendre. Mais tout cela était finalement trop… ou trop peu pour la jeune femme qui ne comprenait décidément rien. Au bout de quelques minutes ou quelques jours, Aeryn retrouva un semblant de calme. Séchant ses larmes d'hilarité du coins de ses yeux d'azur rougit par la fatigue, la mercenaire se redressa, souriante.

-Bon sang, tu es comme ses commères insatiables qui prennent grand plaisir à faire courir des rumeurs sans rien savoir. En soi, tu es aussi utile à ce monde que je le suis. Merci pour ce joli conte, vraiment, je me suis bien amusée, j'espère que toi aussi. Au moins, contrairement à toi, mon existence éphémère me permettra de rire encore de cet instant pendant un moment… Sauf si la mort ne vienne me cueillir tout de suite, pour ce que j'en ai à faire… Puis-je retourner dormir à présent ?

Vérité ou mensonge ? Réalité ou jeu ? Qu'importe après tout , l'entité ne lui dirait plus rien et Aeryn le savait parfaitement. Il lui aurait fallu une preuve pour envisager de se lancer dans une quête. Ce qu'elle ne ferait certainement pas aveuglément.
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MessageSujet: Re: [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ?   [Convocation]N'entends-tu pas le glas qui sonne ? EmptyDim 17 Oct 2021 - 15:49



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Marbrume resta totalement insensible aux piques répétée et à la moquerie de la jeune femme. Comme à son habitude la mercenaire souhaitait résumer une situation complexe à un simple affrontement, une échelle qu’elle maitrisait sur le bout des doigts et qui lui permettait d’appréhender le monde de manière simple tout autant que de justifier la brutalité de son comportement. Elle fini tout de même par lui répondre, la patience étant de son coté, même si le temps lui, leur manquait.

- L’ennui n’est pas un concept que nous maitrisons. Pas plus que l’amusement du spectacle de votre déchéance. Tu attends de nous une implication, que nous prenions le rôle d’un quelconque oracle à même d’énoncer les vérités que tu souhaites entendre. En cela tu ressembles à ta mère. Avons-nous jamais prétendu vouloir être utile à ce monde comme tu le dis ? Notre seule obligation était de te fournir de l’aide quand ta vie et celles des tiens seraient menacées. Voilà qui est fait, tu sais à présent qui chercher pour comprendre ce qui te menace et peut-être sauver des vies, dont la tienne.

Marbrume indiqua l’entrée de pierre par laquelle était arrivé Aeryn qui semblait avoir repris sa place.

- Il ne tient qu’à toi de considérer cette aide comme une perte de temps, un mensonge, une hallucination. Ou de t’enquérir de tes futurs alliés dans l’espoir qu’ils détiennent les vérités que nous ne possédons pas. Dans tous les cas, celle qui te cherche ne tardera pas à te mettre face à ce choix si nos conseils glissent sur ta volonté comme le vent sur la pierre. Elle n’a pas besoin que tu nous croies pour agir. Dors bien Aeryn.

Sans plus de considération, l’entité se retourna vers l’échelle qu’elle emprunta pour se remettre à l’ouvrage. Marteau et burin apparurent dans ses mains et elle se remit à tailler la pierre. Un murmure d’abord, puis un brouhaha de plus en plus présent envahi la pièce couvrant même le bruit des outils. Un concert de milliers de voix différentes. Certains timbres que la mercenaire connaissait se perdait dans le flot assourdissant, comme des gouttes d’eau dans un océan. Marbrume écoutait de nouveaux ses habitants en poursuivant son œuvre.


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