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 Le Renard et l'Agneau

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EdvinBanni
Edvin



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MessageSujet: Le Renard et l'Agneau    Le Renard et l'Agneau  EmptyLun 4 Oct 2021 - 20:45
16 mars 1167

Les yeux du paysan en guenilles se tournent un bref instant vers Edvin, et l’inquiétude qui le parcourt depuis son arrivée à Usson remonte en flèche. Y a-t-il quelque chose dans sa démarche malaisée, son regard fuyant qui attire l’attention des passants ? L’homme va-t-il courir alerter un milicien de la présence de cet individu suspect ? Le traqueur tente de se rassurer, Usson est le premier bourg du Labret et les anonymes de passages y sont réguliers ; convoyeurs, mercenaires et miliciens en patrouille sont suffisamment nombreux pour qu’un inconnu de plus ne suffise pas à attirer l’attention.

Il faut dire que le Banni a pris les devants en allant de lui-même à la rencontre de la Milice, à son arrivée au village. Il a eu suffisamment de chance pour croiser le Coutilier qu’il avait rencontré une semaine auparavant et aller aimablement le prévenir qu’il a réussi à rattraper les vagabonds fuyards avec lesquels il voyageait à ce moment, l’excuse qu’il avait alors servi pour masquer l’identité des Bannis qu’il escortait à Ventfroid. Edvin avait regardé le milicien droit dans les yeux en lui expliquant qu’ils avaient finalement décidé de faire le chemin retour vers Salers. Cette version alternative de la vérité semblait convenir parfaitement au garde, bien content de ne pas avoir à s’occuper de l’intégration des « paysans » au village.

Voilà donc qu’Edvin marche, se ballade même, essayant par l’auto-conviction de ressembler le plus possible à l’homme libre qu’il est censé être. Un peu perdu dans ce nouveau monde, il sent toutefois être arrivé au centre du village, les chaumières se font plus denses et les habitants plus affairés. Il s’agit désormais de trouver l’auberge. Le traqueur passe devant une échoppe devant laquelle un homme d’âge mur enfile avec une certaine habileté des fers à un cheval. Edvin regarde brièvement les yeux de l’animal, et il a l’étrange sensation que les yeux de celui-ci lui murmurent : « Je connais ta vraie nature. » Le jeune homme détourne son regard vers la petite place s’ouvrant devant lui. Sur l’une des baraques, un panneau de bois simple semble indiquer que c’est là que se trouve l’auberge. Vérifiant, par bonne mesure, que personne ne le suit, Edvin entre dans la bâtisse.

L’intérieur est rustique, mais c’est presque un palace en comparaison de n’importe quelle bicoque du Village des Bannis. Le traqueur n’a plus l’habitude de fréquenter ce genre d’établissement, mais il sait tout de même reconnaître le tenancier de l’auberge, derrière son comptoir. Le jeune homme s’approche prestement et dit, d’une voix qu’il veut naturelle :

- Salutations, je suis de passage à Usson et cherche un endroit où passer la nuit. Je n’ai pas beaucoup d’argent mais j’ai avec moi des vivres que je suis disposé à partager avec vous.

Le tenancier éclate de rire et rétorque :

- Tu es disposé à partager ? Bon très bien, montre moi ce que tu as. Ce n'est pas vraiment de nourriture qu'on manque ici, mais tu as de la chance : la nuit à l'auberge n'est pas bien chère.

Alors qu’Edvin dépose sur le comptoir le sac de voyage avec lequel il a quitté Ventfroid, il se retourne pour essayer de trouver dans l’auberge Le Goupil, l’habile contrebandier qu’il avait rencontré la veille et qui lui avait donné rendez-vous en ce lieu.

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Le GoupilContrebandier
Le Goupil



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MessageSujet: Re: Le Renard et l'Agneau    Le Renard et l'Agneau  EmptyVen 8 Oct 2021 - 9:21

« Le renard et l’agneau »*
16 mars 1167

Rien ne valait la touffeur d’une taverne où les décolletés affriolants, l’alcool, les rires gras et les mains baladeuses se côtoyaient gaiement dans une joie et une bonne humeur confinant à l'ivresse. L’auberge d’Usson ne rivalisait évidemment pas avec les plus grandes de Marbrume, mais après avoir passé des jours à marcher de village en village, quelques nuits à s’improviser un nid de fortune au sommet d’arbres où il lui avait fallu endurer le froid et l’humidité, Le Goupil ne boudait pas son plaisir.

L’hydromel et le vin – d’aussi piètre qualité soit-il – aidant, le contrebandier s’attelait, depuis plusieurs heures déjà, à dilapider avec un soin tout particulier le pactole tiré de son petit trafic d’arbalètes, organisé la veille. Avec le crépuscule, les clients se faisaient de plus en plus nombreux, alimentaient une ambiance festive, une cacophonie dans laquelle le renard avait appris à vivre ces dernières années. Cela ne favorisait nullement la préservation de ses économies ou de sa sobriété, mais contribuait au moins à galvaniser sa bonne humeur.

Bonne humeur qui persistait en dépit d’une malchance terrible, à l’origine d’une multiplication de défaites incroyables. En vérité, l’infélicité du contrebandier était telle qu’il était devenu, en l’espace de quelques minutes, une source étonnante d’amusement pour une poignée de clients, et la cause de paris improvisés sur l’identité du guignard qui oserait perdre contre Le Goupil.

Un nouveau revers alimenta une salve d’éclats de rire autour du renard, tandis qu’il feignait une tristesse démesurée, le nez plongé dans les seins opulents d’une serveuse alpaguée plus tôt.

— Allez ! T’vas forcément y arriver ! le railla un paysan édenté.
— Naaah ! J’ai plus un sou pour jouer ! mentit-il.
— Allez ! surenchérit un autre, on a jamais connu aussi malchanceux qu’toi. Tiens, r'ga'de don' ! Pour l’plaisir de t’voir t’ramasser encore, j't’avance la monnaie ! Ohé ! Quelqu’un pour une partie ?

Au comble d’un désespoir somme toute très relatif, alors qu’il se trouvait en charmante compagnie et était abreuvé d’alcool par des vainqueurs reconnaissants, le contrebandier parcourut la salle d’un regard faussement blasé.

Il se leva alors d’un bond lorsque ses bésicles se fichèrent sur un nouveau venu, manifestement occupé à négocier avec le tavernier.

— Pas possible ! Il est venu !

Ce simple constat fendit les lèvres du renard d’un large sourire.

— Eh ! euh...

Comment s’appelait-il, déjà ? Edgar ? Édouard ? Edwin ? Ah !

— Edvin ! s’exclama le contrebandier en agitant les bras au-dessus de sa tête, dans de grands signes, Viens par là ! Une p’tite partie de dés contre moi ?

Et aussitôt, une bonne dizaine de regards se tourna vers le malheureux garçon au comptoir.

__________________
* : apparemment, cette gravure sur bois illustre une fable sur un renard et un agneau ; malheureusement, je n’ai pas trouvé la fable en question. Cela étant, j’en ai découvert une sur un renard et un mouton. À titre informatif, le second finit sur trois pattes, assez peu désireux de s’« amuser » de nouveau avec le premier… Qu’en sera-t-il de toi, mon triste agneau ? ;]
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