Nom : Lamora

Prénom : Elphège

Age : 19 ans. Il aura 20 ans s’il survit jusqu’en septembre !

Sexe : Masculin

Situation : Célibataire

Rang : Natif de marbrume, Elphège est un membre du peuple.

Lieu de vie : Elphège squatte chez Garance qui a une petite demeure dans les bas quartiers et chez Edwin qui a une demeure à Bourg-Levant. Il a également tendance à squatter chez son ancien maitre.

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)
Colporteur d’information et de rumeur, il a officiellement un métier de crieur / conteur.
Il a donc la carrière "saltimbanque"

Charisme : +2
Intelligence : +2

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Compétences :

-Acuité auditive - Niveau 1
-Narration - Niveau 1
-Eloquence - Niveau 1
-Baratin - Niveau 1
-Filature - niveau 1

Objets :

-Un coutelas / dague / poignard
-Un capuchon de cuir
-Une veste de cuir & jambières de cuir
-Un collier ressemblant à un serpent donné par son maitre
-Une écharpe en laine verte confectionnée par Garance

Allons, regardez le passer dans la rue ! Ne l’avez-vous pas vu ? Oh, c’est assez normal. Il faut dire qu’il ne fait pas grand-chose pour se faire remarquer mais de nos jours : qui peut le blâmer ? Bon, vu que votre regard ne semble avoir envie de s’attarder sur lui, je vais faire l’effort de vous le décrire. L’Elphège mesure 1m79… Il est assez fin : après tout, il ne mange que fort peu. Pas musclé pour un sou, il ne serait pas spécialement apte au travail de force. Ni même habile, n’attendez pas de le voir se battre : on a tous nos habitudes.

Ce maigrichon a-t-il du charme ? Probablement : il y en a pour tous les gouts. Même les bizarres... Ah si, il a des yeux bleus-gris. Du bleu qu’on pourrait trouver beau, mais moi j’vous l’dis : ils sont froids et perçants, et ça c’est important dans son métier. Mais ça, ça pourrait être ce qu'il a de beau. S’il a autre chose pour lui ? Et bien… désolé mais non. Ses cheveux sont de la couleur des ailes des corbeaux et aussi de la propreté des ailes des corbeaux… Car c’est un pauvre du peuple, rappelons-le. Les baignoires emplies d’eau aux huiles enchanteresses : il n’a jamais vu ça. Mais il peut les imaginer, sans aucun doute. Sa peau est pale : on voit qu’il ne travaille sous le soleil. Sa voix est grave sans être profonde, oscillant entre murmures et les narrations des contes et des histoires ou des hurlements des affaires de la journée. Dans l’intimité, il a une cicatrice au niveau de la hanche droite : mais il était trop petit pour se souvenir de ce qu’il s’est passé.

Souvent, Elphège se vêtit de vêtements en lins clairs avec des vestes de cuir. Bref : c’est un pécore. Et à moins de croiser son regard, fort probable que vous ne vous souveniez pas de lui. Du moins pas de lui physiquement… Car le physique : ce n’est pas son fort. Il ne dégage rien à ce niveau-là. Mais quand il manie les mots, là son aura miséreuse s’éveille.

Vous êtes encore là ? Vous vous intéressez vraiment à lui dîtes moi… Je vous ai parlé du fait qu’il aimait manier les mots ? Ah oui, c’est vrai.

Elphège est de ce genre de personne dont on ne se méfie pas : il n’inspire pas de peur, vous ai-je déjà dit, face à son apparence banale. Ses traits sont encore ceux d’un jouvenceau et son regard froid se teinte aisément d’une naïveté improbable. C’est son petit coté manipulateur. Oh, je vous vois arriver sur vos grands chevaux : loin de lui l’idée même de manipuler les rois et les nobles pour les faire agir comme il le veut ! Mais pour obtenir l’information, la manier, la faire passer discrètement et l’insinuer dans le cœur des victimes : il faut manipuler. Un peu de sadisme ? Sans aucun doute, mais je dirai plus qu’il s’insinue dans le cœur de ceux qui souffrent une volonté de contrôle et de vengeance. Et que parfois, la victime n’importe que peu. Mais en soit, c’est surtout du business que tout ça.

Car Elphège est loyal au moins envers Garance. Oh, il n’hésitera pas à faire une rumeur sur quelqu’un d’autre. Mais Garance est la main qui le nourrit et vous savez ce qu’on dit : on ne mord pas la main qui te nourrit. Pour autant, s’il est capable de créer une rumeur sur une personne qu’il apprécie, ce ne sera pas pour lui faire spécialement du mal. Non… simplement pour cacher ses traces : personne ne soupçonnerait le meilleur ami. Un peu égoïste : qui ne l’est pas dans ce monde vicié ?

Elphège a l’habitude d’être entouré : on dirait même qu’il est apprécié. Il conte les histoires, rappelle les nouvelles. Il est la personne de confiance à qui on ne donnerait aucune mauvaise volonté et à qui on se confie aisément. Regardez le rire : on lui donnerait un coté angélique. Pour autant, s’il croit particulièrement en Rikni ce n’est pas pour son amour de la guerre. Non, la ruse est son domaine et Elphège la prie pour lui offrir la possibilité de manier son art. Et puis, même s’il le cache, il a un coté rêveur. Ne le faut il pas pour manier les rumeurs ? Et Rikni sait -car il ne cacherait rien aux Trois mais encore moins à sa déesse préférée- qu’il a des rêves qu’il ne peut prononcer. On a beau savoir que les choses ne changeront pas, il y a toujours ce petit rêve, cette petite curiosité, qui amène à se poser des questions et permettent au manipulateur d’être manipulé.

Crieur, colporteur ou conteur -il n’y a pas de petit profits quand on a faim !- ; plus que tout, Elphège est ambivalent, comme l’est sa vie.

Son histoire ? Vous avez sérieusement du temps à perdre !! Bon, asseyez vous. Cela risque d’être long car fort fort fort… ennuyeux.

Elphège Lamora est le premier né des Lamora. Il n’était pas la première tentative de naissance, loin de là, mais ses grands frères ou sœur n’avaient pas survécu à l’accouchement ou les mois le précédent. Ainsi, sa naissance fut particulièrement fêtée. Enfin, d’après ce que disaient ses parents. Elphège Lamora est né le 19 septembre 1147 si bien que ses parents lui ont longuement fait croire que la nuit des Serpents était son cadeau d’anniversaire. Car oui : quoi de mieux qu’une fête où tout le monde se raconte des histoires ?! Il avait ainsi le droit, pendant sa pauvre mais joyeuse enfance, aux histoires qui font peur comme le boucher mangeur de chat !! Et il riait, encore et encore, face à ces aventures qu’on lui offrait. Elphège Lamora a eu la chance d’avoir un petit frère. Son nom ? Ne le prononçons pas ici : c’est l’histoire d’une grande souffrance aujourd’hui. Ah, vous voulez savoir ? Et bien sachez que Elphège l’appelait Estoile car c’était sa petite étoile dans la nuit. Estoile avait deux ans de moins que Elphège. Sa présence rappelait à la famille qu’ils étaient pauvres et n’avaient que fort peu à manger et qu’ils ne pourraient nourrir d’autre bouche si le ventre de madame venait à s’arrondir à nouveau.

Les Lamora étaient propriétaire de leur petite auberge. La mère au fourneau, le père au service. Dès que Elphège fut capable d’aider, on l’envoya à la plonge ou au service des clients qui adoraient pincer ses joues. Mais le fait est qu’au premier rat ayant mordu Estoile, il fallut embaucher un guérisseur de talent pour s’assurer qu’il n’eut pas la peste et cela : les Lamora seuls n’avaient pas les moyens.

Chance était qu’il y avait une famille voisine avec laquelle ils s’entendaient fort bien. Les Enjolras. Teinturiers pour monsieur et couturière pour madame, ils étaient forts amis avec les Lamora, ayant grandi ensembles. Madame Enjolras déclarait souvent à Elphège qu’il était son fils de lait, sa mère n’ayant pas eu de quoi lui permettre de grandir. Car les Enjolras avaient une fille née à peu près à la même époque qu’Elphège : Angélique Enjolras -d’ailleurs, leurs deux filles étaient nées presque à la même date à quelques années d’écart… Donc je dirai bien que les parents étaient actifs à une même période… mais je m’égare….
Un petit pacte rapide : Elphège et Angélique s’épousailleraient. Angélique -qui était particulièrement laide et à qui on n’espérait pas de trouver épousailles grâce à sa beauté- aurait une bonne situation et les Enjolras aideraient à payer le guérisseur du deuxième né. Et ce pacte scella l’amitié des Lamora et des Enjolras, amitié ayant survécu à la chute des deux familles. Mais je m’égare. Continuons.

Le fait de travailler très jeune dans une auberge permit à Elphège de s’habituer vite à l’ambiance. Il apprit ainsi ce qu’il fallait dire pour le client, comment. Et surtout : il apprit à écouter et pu voir qui arrivait à captiver l’auditoire. Plus que les servir, c’était cela qui le faisait rêver. Elphège alla au temple de Rikni : elle qui lui permettait d’avoir, pour son anniversaire bien que toujours en retard, des contes et des histoires… Lui permettrait elle d’un jour pouvoir en raconter lui-même ?

Je vous ai parlé de Angélique Enjolras… Mais vous ai-je parlé de Garance Enjolras ? C’était là la grande sœur de deux ans l’ainée d’Elphège et d’Angélique, et donc de quatre an l’ainée d’Estoile. Elle n’avait pas été proposée en épousailles à Elphège car elle était bien moins laide que sa benjamine -ce qui n’était pas vraiment difficile ! Vraiment… Mais elle couvrait Elphège d’un amour sororal et le quatuor bientôt s’amusait à courir dans les rues sales en faisant leurs mille coups. Oh, Elphège prenait à cœur de défendre l’honneur de son épouse : après tout ! Mais plus important qu’un mariage échoué : ce fut leur amitié qui se créa. A cette époque, on était pauvre mais on pouvait bien plus rire. Les parents n’avaient pas peur des hommes aux grandes canines -comme on le dit parfois aux enfants aujourd’hui. Alors ils faisaient des bêtises mais jamais rien de bien grave… Ils travaillaient. C’était de bons petits. Et puis tout le monde se connaissait dans le quartier : ils n’étaient pas seuls à jouer à ces moments-là. Mais les noms autant que les visages des autres enfants ont fini par s’enfuir dans les bras de la mort elle-même.

Enfin… Elphège développa son amour des histoires en racontant ce qui lui passait par la tête à Estoile. Il lui suffisait d’observer quelqu’un à la démarche lancinante pour lui imaginer une blessure du passé et créer, autour de cela, une histoire improbable ou réaliste. Cette imagination attira l’attention du Maitre qui proposa aux parents Lamora d’éduquer le petit à devenir crieur. « Il aime conter ! Il trouvera des gens pour écouter les informations ou simplement pour raconter des histoires à leurs bambins. » C’était là un bon métier et Elphège n’était pas très doué pour ce qui était l’auberge. Et puis, le Maitre était un client depuis longtemps. Son nom ? Mais arrêtez un peu avec ça !! Bref…

C’est ainsi qu’il tomba sur un maitre gentil, qui lui apprit à lire et à écrire ! Non… C’est une blague. Reprenons ! C’est ainsi qu’il tomba sur un maitre gentil -il le frappait qu’avec sa savate, et ça fait beaucoup moins mal qu’avec une ceinture comme son père le faisait quand il faisait tomber une écuelle !!- qui ne lui apprit pas à lire et à écrire -d’un côté, qui sait faire ça ? ça ne sert à rien…- mais qui lui apprit une chose importante : le plus important dans une information était qu’elle soit donnée à de nombreuses personnes qui la croyaient, afin qu’elle s’insinue dans le monde et devienne vraie. Car, à moins d’énoncer que la Fange débarquait là où le soleil se levait, que la milice se pointa là-bas et qu’il n’y eut personne… Les gens voulaient savoir ce qu’il se passait, mais bien mieux : certains voulaient que les autres croient des choses. Et ces gens-là étaient sans aucun doute les mieux placés.

De l’information, Elphège Lamora apprit l’idée de la rumeur et de sa force. Avoir des commanditaires qui glissaient une petite pistole en échange qu’on apprenne que la vendeuse de savate avait été vue les cheveux aux vents dans les bras d’un inconnu… Et tout pour éviter un mariage peu avantageux avec le fils de la famille du commanditaire qui était encore à l’âge où on croit à l’amour.

Le maitre pensait que la fange avait appris aux riches que l’information était un art dont il fallait respecter autant que se méfier. « Personne n’a écouté ceux qui ont hurlé à la fange ! On a pris l’information et on l’a jetée aux oubliettes. Désormais : on sait que même les rumeurs les plus folles doivent être écoutées. Et ça, c’est bon pour nous ! ». Elphège aimait ce maitre qui voyait du bon dans le pire. Si bien que le lien étant créé et la confiance était vérifiée et testée -après tout, cela était important de vérifier cette donnée-, celui-ci se mit à parler d’une guilde : la guilde des voleurs. Tel un conte, une légende, quelque chose dont il ne fallait parler.

Prenons le temps d’ailleurs que je vous raconte une petite anecdote ayant eu lieu quand tout allait bien. Enfin avant la Fange quoi. Le Maitre testait régulièrement Elphège : il voulait vérifier sa propension à être fiable… Le jeune Elphège étant un enfant, il considérait avec grand plaisir ces petites missions, ne comprenant pas le fond mais s’amusant de la forme. Car quoi de mieux qu’un défi ? Voilà comment Elphège se retrouva avec un but simple. Je vous ai parlé des rumeurs mais, parfois, certains voulaient des preuves des choses… Car avant les fangeux, l’information était moins considérée, comme dit.
Du coup : vous vous souvenez de l’histoire de la boulangère ? Ah, vous n’étiez pas du quartier je crois. Et bien la boulangère avait été jugée car elle mettait de la viande pas très recommandable dans ses tourtes. Et oui, celle-ci empoisonnait les petits enfants des rues, les pauvres petits mendiants pour ensuite les découper sauvagement et remplir les tourtes. Oui bon c’était gros ! Mais le barbier lui en voulait de quelque chose… Enfin bref : le petit mendiant ayant survécu avait un petit nom : il s’agissait d’Edwin Faucigny. Elphège le connaissait depuis quelques temps : le petit mendiant d’à peu près son âge avalait goulument les écuelles que le jeune homme lui tendait en secret. Pour quoi il faisait ça ? Avez-vous déjà entendu les mendiants ? Tout le monde parle à coté d’eux sans faire attention au fait qu’ils puissent entendre ! Enfin, donc Elphège lui donnait à manger et écoutait le pauvre petit parler de sa misérable vie et de ce qu’il entendait par ci par là. Mais voilà que le pauvre Edwin Faucigny avait été empoisonné avec la tourte provenant de chez la boulangère. Oh, soyez rassuré : il a survécu ! Il a été soigné par quelqu’un. D’un côté, si la boulangère avait évité de hurler à tout va que les enfants des rues lui empoisonnaient la vie et qu’elle aimerait qu’ils disparaissent… peut être aurait on plus aisément cru à son innocence.

En tout cas, tout est bien qui finit bien dans cette histoire : Edwin et Elphège se prirent d’amitié ! Et le Maitre fit assez confiance à Elphège pour l’amener peu à peu à réaliser des actions pour la guilde des voleurs ! La boulangère ? Oh, ce n’est pas à moi de vous conter son destin !

Les fangeux ah oui… je ne vous en avais pas parlé… Tout cela est très vague : je n’en ai jamais vu moi ! Mais leur arrivée a bien changé des choses. Outre le fait que les crieurs ont été soudainement plus appréciés -ce qui était positif pour Elphège et son maitre- ils ont eu un effet très négatif sur les affaires des Lamora. Disons qu’ils n’ont jamais été riches, mais l’auberge permettait de survivre sans trop de problème. On avait jusque deux repas par jours et, les soirs de fêtes, on pouvait se permettre de réaliser un gros repas pour la famille. A partir du moment où les fangeux apparurent… La famine apparut. Le but d’une auberge est de nourrir : que faire sans aliments ? Et plus que tout… Que faire quand la population n’a plus les moyens de payer ? L’auberge commença à se vider peu à peu et les services remplacèrent vite les pièces résonnantes. Entre la famine, les fangeux et les maladies, les pertes furent tragiques et Angélique fit parti des disparus. Comment ? Son histoire ? On n’est pas là pour ça. A la rigueur, demandez à Garance. Elphège fut libéré de son mariage à venir -bien qu’il ne l’eût encore jamais subi réellement- mais cette mort renforça le lien entre Elphège, Garance et Estoile. Pour autant, ils n’étaient pas les plus à plaindre… non… Cela allait pour les Lamora.

Enfin, jusqu’à l’invasion fangeuse. Là, tout s’accéléra et pas dans le bon sens, si vous voyez ce que je veux dire. Il y eu deux cent trente deux victimes, déclara-t-on. L’une de ces victimes était la mère d’Elphège Lamora : elle était partie chercher des champignons pour faire une soupe pour l’auberge. Tuée par un fangeux ou piétinée par la foule qui fuyait ? Elphège ne sut jamais vraiment. Son corps fut brulé après avoir été aspergé d’eau de mer. Anür désormais la garderait, disait on… Le père d’Elphège lui fourmilla de colère : sa femme était morte, il lui fallait un coupable. Et la mort elle-même ne plaisait au père qui estimait que sa femme méritait un cercueil qui parcourrait les océans. Mais cela ne se faisait plus… Cette mort détruisit le moral des deux fils, mais plus que tout : celui du père comme vous l’avez compris. L’auberge était désormais fermée et vide de bruits : plus de rires, plus de chants, pas d’odeur de soupe au champignon… plus de bois chaud qui crépite. Juste le silence et le froid du deuil. Quand la milice est venue chercher des hommes pour reprendre le labret, le père fut embarqué. Estoile était persuadé que c’était sa façon de les protéger : un homme des Lamora étant envoyé, ils ne seraient pas enrôlés de force. Elphège, en tenant son frère dans ses bras, se demanda si ce n’était pas le désespoir et l’envie de retrouver les bras de sa bien aimée dans la mort qui avait fait que son père, en étant embarqué, n’hurla point comme les autres voisins. Le fait est que, contrairement aux idées d’Elphège, leur père n’eut aucun choix quant au fait de partir. Et de la bataille de labret, leur père ne revint pas.

Estoile voulait conserver l’auberge. Elphège beaucoup moins. Il consentit à la conserver comme bien pour vivre et travailla d’autant plus avec son maitre. Il voyait moins Estoile : celui-ci grandissant, il semblait vouloir lui garder des secrets. Elphège n’y faisait que peu attention : dans un monde où on a faim, où la milice n’est pas notre amie, où il y a des couvres feu et où les fangeux et les bannis rodent… Tant qu’Estoile était en bonne santé et point en danger, cela lui convenait. Pourtant, Estoile vint à disparaitre. Elphège resta quelques semaines à l’auberge, ne sortant plus. Garance venait pour lui apporter un peu de nourriture… le jeune homme ne savait pas ce qu’il attendait : un signe, un frère qui venait en s’excusant. Mais personne ne lui déclara avoir revu Estoile, et celui-ci ne réapparu pas. Il n’avait plus rien qui lui donna envie de rester dans les lieux. Mais plus que tout : il avait besoin d’argent pour si un jour, il retrouvait Estoile. Qui savait dans quel pétrin il s’était amené le petiot ?!?!! Elphège vendit l’auberge contre presque rien -mais c’était déjà beaucoup pour lui- et partit sonner chez Garance Enjolras qui accepta de l’accueillir.

Les rumeurs étaient son gagne-pain secret, mais devinrent également son espoir. Celui d’entendre parler d’Estoile quelque part. Le couvre-feu pouvait poser des problèmes au colporteur d’information, mais les contacts du maitre étaient suffisamment importants. Et puis tout le monde avait besoin d’informations : les rumeurs sur les ennemis, sur les personnes sortant la nuit ou faisant partie d’une secte… Ou juste savoir ce qu’il s’est passé hier… ou en rajouter. Le maitre fit entrer Elphège dans la guilde des voleurs. Non point pour dérober : non ce n’était pas style de voleurs. Elphège était du coté arnaqueur. Et comment entrer dans les hautes sphères ? Avez-vous oublié Garance, sa sœur d’adoption ? La couturière travaillait avec les nobles, les miliciens et les bourgeois. Et si ceux-ci pensaient que son esprit était assez défaillant pour parler devant elle : c’en n’était rien. Au contraire : Garance pouvait instiller des rumeurs aisément en jouant la cruche : après tout… Elle entra dans la combine sans aucune difficulté. Loin de là… Elphège ne garda qu’un secret, sachant qu’elle le prendrait pour un naïf : ce petit rêve qu’il avait déclaré à Rikni de voir Estoile réapparaitre. Et pour cela, il économisait ce qu’il pouvait : quelques petits sous pour le mettre à l’abris si besoin était... Oh, pour lui une fortune ! Pour un noble, une blague…

Pour autant, la vie a continué son cours et son espoir s’est meurtri. Des évènements étranges se sont succédé et son maitre fut blessé pendant le couronnement. Pas avec les fangeux : loin de là !! Non… Les crieurs étaient du côté de la place des pendus : ils écoutaient ou racontaient ! Les contes, les potins, les rumeurs ou juste dire quelle belle dame était qui ! Et oui : on aime savoir quelle dame a les fleurs dans les cheveux et laquelle porte un si joli collier ! Et les hommes qui se battent : avaient-ils des faits d’arme ? Bref : un moment parfait et tranquille quand… ce fut la panique. Elphège réussit à attraper son maitre et à courir le plus loin possible ! Mais la foule était partout : le mouvement incompréhensible. Il y avait des hurlements ! Des bruits de gens qui tombent et pire encore : le bruit des choses qui se brisent quand le pied frappe le sol ! Ne pas regarder par terre : surtout pas. Le maitre tomba !! Elphège réussit à le relever : c’était du suicide. Le duc désormais roi hurlait des ordres, la milice aussi ! Ou était ce quelqu’un d’autre ? Une petite fille pleura avant de disparaitre sous les pieds de la foule ! Elphège tira son maitre : il avait du mal à respirer, une personne lui avait marché sur le torse !! Non loin, heureusement, était la demeure où Elphège squattait également -oui, il squatte partout. Edwin : vous vous souvenez de lui ? Il avait bien évolué. Enfin, voilà qu’Elphège amène son maitre dans les murs rassurants et le confia à Edwin.

Le couronnement aurait pu sonner le glas du maitre. Tandis qu’on comptait les morts, Elphège ne faisait que s’inquiéter pour celui-ci. Survivrait-il ? Il restait si peu de famille au jeune homme que les hurlements lointains des miliciens combattant les fangeux ne pouvaient pas le toucher. La cicatrice laissée par la mort de ses proches s’ouvrit : Estoile, il fallait trouver Estoile. Et s’assurer que le maitre vive !?! Et Garance ?!?! Elphège ramena le maitre chez lui et regarda de loin la place des pendus : les échos des hurlements lui revenaient. Trembler, souffrir… souffler… Respirer. Marcher droit : la foule n’est pas l’ennemi. Oui… se le rappeler.

Et parfois, les souvenirs font beau ménage. Car au dernier anniversaire d’Elphège se passa un bien étrange évènement. Etrange, incroyable, inespérable ! Un navire échoua ! Et, s’il était accompagné d’un renouveau d’espoir… il apporta également son lot de rumeurs. Cannibalisme, esclavage ou simplement leur foi envers Etiol… Très rapidement, on demanda à ce que la légende de leur croyance en Etiol fut connue et Elphège accepta de donner cette nouvelle. Et… On lui promettait souvent services ou argent s’il apprenait des choses sur les nouveaux venus. Car, certes, ils représentaient un espoir… mais ils symbolisaient aussi l’étranger qui vient dévorer des ressources et, si les esclaves attirèrent la sympathie au début, ils finirent par amener certains domestiques à les considérer comme des voleurs d’emploi, et donc de pitance.
Elphège se demandait quant à lui si leur présence était un présent des dieux ? Après tout, ils arrivèrent juste avant la fête des serpents ! Et peut-être en fut-ce un, qu’il soit à double face ou non !? Car le plus étrange des évènements survenant du naufrage pour Elphège vint d’une demande d’un client auprès du Maitre -qui était le maitre mais point esclavagiste, rappelons-le au vu de la période ! Car on demanda de glisser la rumeur qu’une personne du Duché d’Hendoire avait caché avant l’arrivée des miliciens des biens précieux non loin du naufrage. Cette personne, toujours d’après la demande, variait : parfois homme, parfois femme… et parfois même esclave. Le tout était qu’elle était morte et avait dévoilé dans son dernier soupir le lieu exact de la cachette à une noble et que celui qui l’épouserait aurait le trésor ainsi en dote. Et il semblerait que la rumeur ait pris force car depuis, on voit souvent des hommes accourir à la porte de la noble demeure afin de proposer un grand amour bien évidemment désintéressé. Le but de la manœuvre n’était pas connu d’Elphège et il ne posa pas de question, profitant du pain qu’il pouvait mâchouiller avec joie entre ses dents affamées.


Depuis, Elphège vit entre les deux demeures et sa vie tourne autour d'une étrange mélodie... Ecouter le maitre, réaliser les rumeurs et les glisser au milieu des informations. Trouver les rumeurs et les glisser dans les bonnes oreilles. Chercher Estoile… Vivre chez Garance avec bien peu -mais plus qu'avant tant il y a des morts !- et aller voir Edwin pour l’écouter dire les beaux mots et parler des autres, de ses clients. Ecouter les rumeurs, les tisser comme l’araignée. Garance eut l’idée d’utiliser les enfants des rues pour obtenir plus de rumeurs : ils en trouvèrent deux qui venaient régulièrement. Leur donner un tout petit peu de ration mais surtout : raconter des histoires aux enfants, leur donner un espoir qui est sans aucun doute faux… Mais les histoires sont des rêves ! Et que pouvait on attendre dans ce monde d’autre que d’encore rêver ?






A savoir :
Je n'ai pas nommé Estoile, le maitre et la noble ciblée par la rumeur volontairement afin de laisser leur destin, nom et histoire à la possibilité des joueurs ou des MJ.

Non concerné

Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Alors ça oui !!

Comment avez-vous trouvé le forum ? En faisant une recherche sur google : on est tombé sur les topsite and... nous voilà !

Vos premières impressions ? L’ambiance a l’air bien, les gens ont l’air gentils ! On est particulièrement bien accueilli sur la cb ce qui est très agréable.

Des questions ou des suggestions ? Peut être laisser en visuel possibles quelques rp pour savoir si ce sont plutôt des rp longs ou courts qui sont attendus sur le forum ? Ce serait utile aussi pour lire les rp qui sont dans la chronologie. Il y a le lien pour les lire mais personnellement, je n’y ai pas accès…

Souhaitez-vous avoir accès à la zone 18+ ? Yeap