Marbrume


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 [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie

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Léonice de RaisonBaronne
Léonice de Raison



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MessageSujet: [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie    [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie  EmptyMer 25 Mai 2022 - 15:02
Tel un départ de feu rapidement étouffé, la pression sur les épaules de la noble avait trouvé un semblant d´apaisement. La menace pesait chaque seconde de son existence, l´inconnu rendait ses nuits un peu plus agitées, mais Léonice se rendit compte qu´en dépit de sa relation étrange, elle n´était pas si mal accompagnée qu´on pourrait le penser. Son excursion en dehors de Marbrume s´était soldée par une presque réussite ; la pluie et la boue avaient eu raison d´une santé pourtant peu fragile mais toutefois peu habituée à ces intempéries, provoquant fièvre et nez pris sur tout le reste du chemin. Au moins Hector ne menaça pas outre mesure la jeune femme, ou en tout cas pas à nouveau jusqu´à ce que sa main ne soit prise en charge par un étrange soigneur par de là la brume, mais pas si éloigné que ça de la capitale du duché.
L´affaire quelques jours, jusqu´à ce qu´ils puissent rentrer sans plus recroiser assassins ou bannis ; de quoi peut-être frustrer le chevalier Dartigau, mais qui rassurèrent en grande partie l´état psychologique douloureux à subir de la baronne. Le retour au domaine prêté par le dur ravivèrent à la fois les craintes comme les espoirs des domestiques ; ils continuaient de s´éclipser à la présence d´Hector tout comme ils évitaient dorénavant de prendre trop de place en présence de la noble. Léonice ne s´en inquiéta pas outre mesure, trop heureuse d´avoir toujours tous ses doigts accrochés à sa main ; le reste pouvait bien attendre au moins une nuit, peut-être deux. L´appétit lui revenait progressivement ; l´envie de parler, également, mais la noble resta prudente sur de potentielles sorties, restant encore assez sagement à l´intérieur du petit domaine. Mais lors d´une matinée où Hector n´était pas immédiatement là, la rousse levée visiblement du mauvais pied vit que la vision de sa chambre donnait directement sur un couloir qui ne tarderait pas à être mouvementé.

« Ma porte…» répéta-t-elle sans réaliser le comique de répétition avec une scène passée quelques jours auparavant.

S´en suivit comme un petit nuage d´agacement au-dessus de la tête de Léonice. La jeune femme se prit d´une drôle de passion : sa porte ne pouvait pas restée ainsi, mais il lui était fort désagréable de demander de l´aide à qui que ce soit. Et puis, n´avait-elle pas écouté parler un marchand parler de serrures et de dégondages de porte durant des heures, pas plus tard que la semaine passée ? L´idiotie de Léonice portait le visage d´une claire assurance visant à effrayer le vieil Édouard et le reste de ses domestiques. Une fois habillée d´une robe plus légère que la saison, Léonice se couvrit d´une étole et entreprit ses propres travaux. Avec la concentration d´un mathématicien, elle commença par déplacer dans un coin de la place tous les éléments en partie abîmés : le panneau de la porte n´était heureusement pas trop lourd, bien qu´elle manqua de se faire écraser par un très mauvais placement de ses mains au moment de basculer le morceau de bois. Rapidement essoufflée, Léonice ne tarda pas à renvoyer tous ceux qui s´approcheraient dans le couloir, bien décidée à ne plus laisser personne empiéter sur son territoire.

« Je vous le ferais savoir quand j´aurais besoin qu´on vienne nettoyer le bazard ambiant… en attendant, ne venez pas me déranger !» clama la dame dans toute sa rousseur.

Il lui fallut longuement étudier un verrou complètement cassé qui pendait près de la poignée de sa porte ; bon, celui-ci, elle ne pourrait certainement pas le réparer. Elle reniflait encore de la fièvre pas tout à fait guérie, mais refusa la proposition de tisane offerte par une de ses servantes. Ainsi Léonice se retrouva accroupie, dans une position peu élégante, les sourcils froncés de réflexion et les doigts qui cherchaient à résoudre le puzzle de la porte face à elle.










Dernière édition par Léonice de Raison le Mar 31 Mai 2022 - 12:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie    [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie  EmptyMer 25 Mai 2022 - 22:01
Léonice n'était pas aussi invivable qu'il l'avait envisagé, malgré son hostilité puérile lors des événements de la fête des fleurs. Sagement, presque docile, elle avait suivi ses conseils afin d'espérer rester en vie à l'extérieur. Une fois arrivés au plateau, sans autre manifestation des assassins vraisemblablement embauchés pour anéantir ce qu'il restait de la baronnie au nom pourtant souillé d'anonymat, le premier temple sur leur route les avait recueillis de sorte à panser les plaies et prévenir la sang-bleu de la gangrène. Hector n'avait pas eu besoin de recourir à la violence de quelque manière que ce soit, ou l'intimidation. Spontanément, les adeptes avaient assuré au colosse d'acier que, de toute évidence, le trajet depuis la capitale s'était avéré suffisamment long pour que leurs intentions soient claires. Hommes et femmes de foi avaient un mérite inhérent, leur ferveur conférant aux séides de la Trinité une clairvoyance bien appréciée.

Dès leur retour, le Chevalier avait repris ses activités pénitentes, et ses silencieuses retraites au Temple en pleine nuit, où Rikni l'assaillait de visions apocalyptiques, alimentant la crainte de voir tomber Marbrume, cité de l'indolence, face à l'épreuve qui leur incomber de surmonter. Progressivement, le Sans-Visage gagnait en agitation, son animosité croissante et ses rixes frôlant la léthalité dès lors qu'il était impliqué. Sa férocité dégénérée croissait en ampleur à mesure qu'il retrouvait ses aptitudes martiales, foudroyant promptement apostas et criminels, comme le démontrait son... escapade avec le Comte de Boétie. Sa cruauté et sa traîtrise à l'égard des brigands avait atteint son paroxysme, un pinacle de malveillance qui, inévitablement, avait dû parvenir aux oreilles de la Baronne.

Pourtant, arpentant les couloirs du domaine d'emprunt - ce concept-même lui laissant un goût amer, imaginant leur ancienne demeure rongée par la végétation et les intempéries, habitées par les abominations impies conjurées par les pécheurs -, le fracas de son carcan précédant son approche, Hector se dirigeait vers la chambrée de sa régente. Ignorant les serviteurs qui lui faisaient mollement signe, conscients qu'ils n'avaient pas l'influence nécessaire pour ne serait-ce qu'être visibles dans l'univers monochrome et sanglant du Pénitent, tout juste rentré de sa ronde aux côtés de la Milice, Dartigau débarquait sur un bien étrange spectacle.

« Vous perdez votre temps, Madame. Les portes que j'enfonce ne se relèvent jamais. »

Son habituel sérieux tranchait affreusement avec l'apparente tentative de trait d'humour alors qu'il brisait la distance les séparant, observant le chaos causé par l'entreprise improbable d'une noble femme qui avait très probablement mieux à faire. Écrire des missives, être courtisée, s'assurer la pérénité de ses suivants, par exemple. Mais plutôt que la lyncher d'une quelconque remarque acide, le scion de la Tempête s'approchait d'un pas égal, s'accroupissant derrière la rousse pour l'observer à l'oeuvre.

« Vraiment, ne serait-il pas plus aisé d'installer des rideaux en attendant la venue d'un serrurier ? Loquet et chute d'étoffe offriront la même résistance face à un assassin qui se sera faufilé jusqu'ici. »
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MessageSujet: Re: [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie    [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie  EmptyJeu 26 Mai 2022 - 1:27
Le salut des Trois leur avait offert quelques jours supplémentaires presque en bonne santé ; Léonice n´eut que peu de mal à voir évoluer l´état de sa main dans un sens favorable, même si le murmure du métal sale tranchant ses doigts la faisait lever le bandage de temps à autres. Mais ici, nulle question de plaie ou autre chose qui pourrait troubler sa concentration ; pas même le pas lourd de l´armuré dans le couloir devenu interdit d´accès, ni même ses récentes exactions dont elle devrait un jour se préoccuper : mais son obsession pour la porte de sa chambre était aussi inédite que violente, puisque la noble ne pouvait s´empêcher de penser à autre chose. Dartigau arrivait donc sous son haume qui camouflait un brin sa voix ; la baronne n´en fit pas d´immédiat commentaire, mais elle ne redressa pas la tête non plus, vraisemblablement dérangée dans son affaire.

«Je vous prierais de me laisser seule juge de ce qui est réellement une perte de temps ou non, Chevalier.»

Contrairement à la volupté calme de la jeune femme qui en faisant son habitude, si le ton était souriant, un léger tranchant s´était glissé comme une fine lame entre les côtes ; il n´était peut-être pas anormal que ces légers changements de comportement inquiètent quelque peu son entourage, mais Léonice y trouvait une certaine satisfaction. Ses doigts continuaient de compter les éternels petits morceaux parfois cubiques qui avaient sautés en même temps que la porte, et elle essayait de comprendre comment elle pourrait réagencer tout ça. Ses yeux se fatigués, peu habitués à la manoeuvre, mais Léonice préféra mettre ça sur la fatigue accumulée de ces derniers jours. La présence de Dartigau était différente, aujourd´hui ; quand il s´accroupit derrière elle, enfin la noble daigna tourner son visage vers lui, le sonda d´un regard distrait. Ses longues boucles d´un feu moins doux qu´usuellement filaient en cascade désunie, non sans garder une certaine élégance dans le chaos.

«Chevalier, vous pourriez tout de même retirer votre casque quand vous êtes non seulement chez moi, mais en plus très précisément dans ma chambre, et que vous me parlez.»

Ignorant tout ce qui venait de lui être dit, Léonice retint un soupir, tout de même consciente que son état relevait de l´unique caprice.

«Plus aisé, peut-être, mais je ne veux pas de rideaux, je veux une porte. Il ne s´agit pas d´arrêter un assassin ! Pour ça, je vous ai, vous.»

Léonice cligna ses yeux bleus quelques instants, secouant la tête en réalisant que la formulation pourrait paraître étrange. Attrapant deux morceaux de bois qui s´emboitaient miraculeusement, elle fit mine d´inspecter quelque chose en face d´elle.

« C´est une question d´intimité, Chevalier. Ma chambre… est un lieu dont on ne fait pas sauter les portes, j´espère que vous comprendrez bien pourquoi, tout de même ! Et puis malgré vos talents, vous ne l´avez pas complètement défoncée. Je pense sincèrement pouvoir la remettre en place, il me faut juste un peu de temps… et comprendre… comment ça, et ça… vont ensemble… mmh…»







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MessageSujet: Re: [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie    [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie  EmptyJeu 26 Mai 2022 - 10:32
Malheureusement, si elle n'était pas invivable, Léonice parvenait toujours à avoir ces fulgurances désagréables qui n'étaient pas sans suggérer à Hector de la saisir par le cou pour le rompre avec une aisance qui en ferait pâlir les serviteurs. Un grognement d'effort qui contrastait affreusement avec sa capacité à se mouvoir prestement en dépit du carcan nervuré de lacérations, et il se redressait en maugréant.

« Oui, oui, soyez seule juge de ce qui mérite d'accaparer votre temps, Madame, je suis sûr que s'interpréter serrurière est une occupation assez courante chez les Baronnes. »

Mollement, le Chevalier arpentait la pièce, curieusement serein et dépourvu de l'animosité qui l'habitait normalement. Déchargée dans les carcasses des cinq brigands débités aux côtés de Gyrès de Boétie, très probablement. Le scion se sentait léger, comme si Rikni lui avait offert un jour de solace, d'accalmie, dans la perpétuelle tempête qu'était sa pénitence.

« Je le retire déjà pour me nourrir, et à l'heure actuelle, c'est une fenêtre d'action déjà trop importante pour un éventuel Assassin, je vous le rappelle. Un carreau au travers d'une vitre est si vite arrivé. »

Balayant sa cape de la dextre, le Sans-Visage s'asseyait contre le bureau de bois verni servant usuellement à la rédaction des missives de Léonice, promenant ses saphirs céruléens sur le haut-plafond alors qu'elle continuait de s'indigner face à la remarque de son interlocuteur.

« Comme vous dites. Si je retire mon casque et que je reçois un carreau dans l'oeil, vous serez bien embêtée. Occupez-vous de votre porte, je m'occupe de vous maintenir en vie. »

Son attention retombait avec la même mollesse, dépourvue de l'intensité électrique dont l'Apôtre exsudait normalement à chaque instant éveillé. Sans crise de démence à l'horizon, il se sentait presque apaisé, quand bien même il savait ses aptitudes martiales estropiées par un état mental affaibli. Narquois, Hector se fendait d'un rictus, sous son ventaille.

« Peut-être pensez-vous à tort, Madame. Enfin, je vous laisse seule juge de ce qui est réellement une perte de temps, cependant, dernière occasion de s'avouer vaincue et de faire quérir un serrurier. »
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MessageSujet: Re: [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie    [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie  EmptyJeu 26 Mai 2022 - 20:24
Il y avait quelque chose de très spirituel à ainsi tenter de tout mettre en oeuvre pour comprendre un mécanisme à peine découvert. La curiosité prenait le pas sur la logique, même si Léonice regretta l’éclat d’agacement envoyé à Hector qui, s’il le méritait amplement, n’était pas du genre à laisser trop de largeurs à la noble quand elle s’emportait. L’éternelle vexée des mots échangés dans la semaine passée continuait ses manoeuvres ; presque surprise de ne pas entendre le chevalier se montrer plus cinglant dans sa manière de lui adresser ses dires. Etrangère à cette tranquilité entrecoupée de quelques mots plus tranchants que les autres, Léonice leva son regard de brume vers le chevalier qui la dépassait ; l’homme paraissait si calme qu’elle pensa rêver, alliant à la fois le comportement d’Hector à sa propre fascination pour une porte en bois qui aurait pourtant tôt fait d’être remplacée. Léonice, sans s’acharner, continuait d’imbriquer et de désunir les petits morceaux entre ses doigts ; le ton presque badin du chevalier poussa la noble à emprunter une voix similaire, alors qu’une mèche se collait à sa joue.

«Et en même temps, pourquoi pas ? Pour plaire, nous autres femmes nobles doivent bien posséder quelques bottes secrètes pour plaire à ces messieurs. Et puis, serrurier est une occupation très honorable…»

Dans toute sa prétention, le sourire de la jeune femme alimentait un air faussement assuré que le Chevalier devait avoir vu quelques bonnes centaines de fois. La seule différence était peut-être que Léonice ne faisait pas semblant bien longtemps, un rire amenuisant tout l'effet escompté alors que sa voix s'échappait de ses lèvres. Ses mains ralentirent jusqu'à se figer sur deux morceaux de bois indistincts.

«… qui n’est clairement pas faite pour moi»,conclut la jeune femme légèrement plus lucide qu’au lever du soleil.

Alors qu’Hector justifiait raisonnablement de son refus d’ôter son haume, ce qui continuait d’agacer la noble mais qu’elle finissait par comprendre avec le temps, cette dernière commença à ranger les pièces éparpillées dans un coin, non loin d’un petit meuble aux ornements raffinés. Mais que le chevalier ne s’imagine pas une caractère défaitiste de la noble ; un jour, elle apprendrait… mais avant, mieux valait continuer de trouver des moyens pour sauver leurs finances. Le reste pouvait bien attendre encore un peu, même si Léonice sentait que si Hector n’était arrivé que quelques heures plus tard, elle aurait probablement trouver un moyen de remettre sa porte en place.

«Tout de même, voir votre visage de temps à autres ne me serait pas désagréable… mais j’entends votre raisonnement, Chevalier.»

Une fois les petits éléments qui avaient occupés sa matinée rangés, ou au moins additionnés les uns près des autres dans un coin qui ne la dérangerait pas dans ses déplacement, Léonice se redressa avec une élégance retrouvée ; au moins un peu plus que lorsqu’elle s’était traînée dans la boue, exigeante quant à sa capacité à suivre Hector au sein des intempéries.

Navrée mais, dans toute l’hypocrisie imbue à ma condition, je ne puis m’avouer vaincue. Mais je vais considérer que cette porte avait probablement fait son temps.

Avec un sourire qui en disait long, mais qui restait rare dans les conversations nouvelles qui liaient les deux membres de la bannière de Raison, Léonice se plongeait dans un humour jamais permis en dehors de quelques échanges avec le Comte de Boétie ; personnage qui avait visiblement fait quelques remoues avec son chevalier dont il faudrait qu’ils reparlent, mais la noble préféra ne pas lancer le sujet dans l’immédiat. Elle qui parlait d’intimité quelques instants plus tôt, ne se sentait pas de se montrer intrusive envers l’homme qui paraissait moins sauvage que d’habitude. Pourtant, l’apprivoisement demeurait légende, et jamais Léonice n’oserait penser ses efforts suffisants. Elle gratifiant la pierre de son sol de quelques pas ; éloignée de la fenêtre, Léonice devait admettre que sa prudence en devait beaucoup aux conseils d’Hector ; capricieuse, peut-être, mais pas idiote au point de se mettre volontairement en danger en permanence, l’histoire de la blessure aux doigts lui ayant suffit pour l’heure.

«Je n’envie pas votre place, Chevalier, pas plus que vous devez sûrement convoiter la mienne, mais il m’arrive de vouloir m’imaginer être capable de plus que de manier le verbe ou de profiter de ma naissance.»

Elle continua de marcher, lentement, jusqu’à se rapprocher du chevalier, faisant mine d’observer des lettres que ses yeux n’auraient pas lu, près d’une plume que ses mains n’auraient pas touché ; tout cela dans un effet presque théâtral.

«Et puis, cela aurait quand même été impressionnant que je remette cette porte en place, mais bon. Y avait-il une raison particulière à votre visite, par ailleurs ? Il est rare que vous veniez de vous-même, et votre calme à quelque chose de… particulier.








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MessageSujet: Re: [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie    [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie  EmptyJeu 26 Mai 2022 - 21:22
Les traits d'humour inattendus de la Baronne avaient le mérite d'arracher un sourire dissimulé au Chevalier, qui opinait mollement du chef en unique réponse, croisant les bras couverts de plates et de cuir contre son torse trop large, trop trapu, compte tenu de ses dimensions, malgré sa taille plus que respectable quand comparé à ses pairs. Déjà, Léonice s'adonnait à son éternel jeu de composition sociale, chacun de ses mouvements visant à attirer une attention qu'elle ne parviendrait, de toutes manières, jamais à catalyser suffisamment pour qu'Hector ne l'observe réellement en-dehors des nécessités de son devoir. A la mention de leurs devoirs, le Chevalier reniflait, narquois.

« Pour ne pas convoiter la vôtre, c'est certain. Imaginez un sang-bleu avec ma truffe de sanglier ébréché, je ne paie pas cher de sa peau dans le monde cruel qu'est la Cour du Roi. Quant à vous, rien ne vous empêche d'apprendre. Les femmes prennent les armes, de nos jours. Lors d'une récente patrouille, j'ai fait la connaissance d'une milicienne plus débrouillarde que maints hommes, en dépit des croyances populaires. Si je n'avais pas d'a prioris, ma sainte patronne étant après représentée comme une femme, j'admets avoir été surpris de son efficacité et vivacité d'esprit. Enfin, j'imagine que vous avez le choix entre ça, et... serrurière. »

Un instant de flottement, alors qu'il se penchait légèrement vers elle, ajoutant au comique de la scène.

« Je pense que votre instinct guerrier est proche du néant, mais ça pourra difficilement être pire que votre faculté à réparer une serrure, Madame. »

Un nouveau ricanement nasal alors qu'il se redressait, caustique dans ses railleries pourtant moins incisives que lorsqu'elles étaient destinées à blesser. Car ses mots s'étaient découverts un tranchant inédit, lors des événements de la fête des fleurs, et le faire ressurgir n'était, pour le moment, pas au goût du jour.

« Mais vous avez raison, je venais vous faire le récit de notre épopée aux côtés du Comte de Boétie ! Oh, vous auriez dû voir son visage se décomposer à mon arrivée... Puisque vous n'aviez rien exigé en retour, j'ai pour ma part pris la liberté de tirer quelque chose de lui. Votre perspicacité vous permet-elle de deviner à quelle fin j'ai utilisé sa carcasse ? »
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MessageSujet: Re: [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie    [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie  EmptyVen 27 Mai 2022 - 10:21
Les habitudes ne s’effaçaient que difficilement ; Léonice avait beau savoir qu’Hector ne lui vouait aucune sorte d’attention attendue, la noble s’épisodait en observée, comme si quelqu’un pouvait assister à la scène. Ou alors était-elle encore trop inconsciente de l’inintérêt de son interlocuteur, ce qui n’était pas impossible. Sans voir le sourire sous le casque, la de Raison pouvait sentir cette forme de légereté qu’ils ne partageaient jamais, ne serait-ce qu’au travers de cette discussion dont la gravité semblait si moindre ; une illusion sommes toutes particulières puisque possédait comme origine la condition maritale de la jeune femme, qui n’aurait certainement pas autant de temps de réflexion si sa main était déjà prise. Loin du temps de veuvage, celui qu’elle subissait désormais lui paraissait aussi long que court ; entre la Fange, la Cour, les tentatives d’assassinats et le reste, Léonice n’avait même pas tant l’impression d’avoir perdu beaucoup de temps.

Le récit de cette jeune femme qui maniait les armes fit hausser les sourcils à la rouquine qui, elle, possédait bien plus d’a priori sur cette fonction. Léonie s’arrêta sur la minuscule bibliothèque de sa chambre, agrandit par quelques astucieuses décorations qui venaient tout à la fois embellir la tranche des quelques livres visibles. L’espace d’un instant, Léonice tenta de s’imaginer, arme à la main, en train de pourfendre félons et fangeux. Elle se mit à rire tout en secouant les épaules ; si c’était tentant, elle s’en savait incapable.

« Si mes compétences sociales dépassaient déjà l’entendement, je prendrais certainement le temps d’apprendre à me défendre. J’ai toujours eu envie de toucher un arc, aussi l’idée m’a traversé l’esprit plus d’une fois. Malheureusement, je suis d’avis qu’il vaut mieux perfectionner les arts que l’on connait déjà avant de s’éparpiller jusqu’à ne posséder qu’un niveau très moyen en tout. Et puis, si je me mets à pourfendre nos ennemis communs, n’avez-vous pas peur que je vous vole la vedette ?»

Léonice eut un nouveau sourire alors que le Chevalier ponctuait son intervention d’une moquerie. Puisqu’elle passait près de son lit à ce moment là, la noble n’eut aucun mal à attraper son coussin le plus vilain pour le jeter en direction du haume chevaleresque ; s’il avait le réflexe de l’abîmer, au moins ne le regrettait-elle pas outre mesure.

« Ce n’était pas vraiment la serrure que je cherchais à réparer, Dartigau !» fit-elle semblant de s’offusquer.

Mais son ton ne possédait aucune hargne, à peine de quoi paraître énergique. La mention du Comte éveilla tout de même la curiosité de la jeune femme, qui laissa à sa place la main qui cherchait un nouveau coussin à envoyer. La manière dont était présentée les choses possédaient une nouvelle particularité ; le Chevalier se déclarait de nouvelles gammes de sentiments, le rendant presque plus humains qu’à leur arrivée. Les bras croisés, ce fut à la dame de prendre une position similaire à celle d’Hector quelques instants plus tôt, près de la petite table aux missives. Le visage mutin, elle penchait sa tête de côté en essayant d’imaginer la source d’un ton aussi narquois. Rieur ? Difficile à dire.

«Allons bon… qu’est-ce qu’un si brave chevalier comme vous pourrait bien avoir fait en compagnie de mon pauvre Comte… ah ! Peut-être que je comprends mieux l’absence de nouvelle missive ! Cela m’étonnerait que vous ayez découvert des fangeux, et vous seriez peut-être blessés. Auriez-vous à tout hasard réussi à appâter, avec le comte, quelques pauvres âmes à ramener à votre Patronne ?» proposa Léonice dans un sourire.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie    [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie  EmptySam 28 Mai 2022 - 0:16
L'oreiller tombait mollement contre le ventaille sans arracher autre chose qu'un énième soupir nasal d'amusement au féroce Sans-Visage. Momentanément apprivoisé par une autre que sa Divine, il feignait de basculer vers l'arrière, juché sur le bureau, l'atelier de travail et de couture d'autant de mensonges que d'intrigues. Le Chevalier ne se leurrait pas ; Léonice était profondément ancrée dans ce milieu malicieux et malveillant. Sa présence à ses côtés lui assuraient une quelconque sécurité qui ne serait pas éternelle, si un quelconque destin lui ravissait sa pénitence au même titre que sa vie, et s'il avait appris à ne pas la mépriser malgré ses intentions, parfaitement louables et dans le respect de la Trinité, de se remarier afin d'être à l'abri, comme il l'avait lui-même martelé lors de leur entrevue dans les ruelles, sans doute ne parviendrait-il jamais à la percevoir comme autre chose qu'une associée, tout au plus. Une certaine cordialité avait le mérite de s'être installée, à défaut de complicité dans le crime, le fardeau, qui leur pesait tous les deux.

« Si vous souhaitez tant que ça être manuelle, je peux barricader l'entrée de votre chambrée et vous aurez à faire sauter les planches à chaque tentative d'accès. Vous aurez une poigne de pilier de taverne en quelques jours, tout au plus ! »

Mollement, il se redressait, chassant du bout du pied l'oreiller s'étant échoué près de ses croquenots après avoir dévalé le carapaçon du colosse. Satisfait, c'était perceptible dans son aura triomphante, alors qu'il répliquait sereinement à l'adresse de son interlocutrice, sans pour autant pleinement pivoter vers elle, conservant, par réflexe, l'entrée de la chambre dans son champ de vision immédiat. Le Chevalier n'était jamais trop vigilant.

« Mais vous avez vu juste. Notreseigneur de Boétie a servi d'appât aux Balafrés, cinq malfrats des bas-fonds qui se pavanaient avec l'équipement de défunts hommes du Roi. J'entends, le Roi, pas notre Duc récemment couronné. Vous auriez dû le voir se décomposer quand j'ai feint de le livrer aux affres de cette sordide cité. »

Cette fois, un bref ricanement narquois, à mesure qu'il arpentait la pièce, comme pour donner corps à son récit, le cliquetis de son harnois évoquant sa lente démarche annihilatrice tandis qu'il faisait volte-face pour brutaliser les concernés sans aucune retenue.

« Si l'expérience l'a traumatisé, il n'en a pipé mot. Je dirais même qu'il en est ressorti grandi, tant nous en ricanions sur la route vers son receleur. Une affreuse crapule hérétique, par ailleurs, dont je vais extraire la colonne vertébrale de son dos cambré et vérolé lors de ma prochaine descente. Mutilé et adepte de l'occulte, je le soupçonne de vouloir incarner le mal qui règne au-delà de nos murs. »

Cette fois, enfin, il faisait volte-face en direction de la rousse, croisant de nouveau les bras avant de ponctuer sa diatribe, enfin.

« Enfin, pour ça, encore faudrait-il que je puisse m'éclipser plus d'une heure sans que ma Dame ne s'éprenne d'un battant dégondé en congédiant tous ses serviteurs, la laissant seule et isolée dans une chambrée qui aurait tôt fait d'accueillir quelque malintentionné, par exemple, armé d'une arbalète ayant laissé une profonde cicatrice sur mon pavois. »
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MessageSujet: Re: [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie    [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie  EmptySam 28 Mai 2022 - 11:26
Léonice trouvait son chevalier bien joueur ; elle ne put s’empêcher d’elle-même s’en amuser, piégée depuis trop longtemps dans un bien sombre tempérament. Si elle n’était pas exempte des plaisirs qui rendaient la vie moins morne, bien peu étaient ceux à l’avoir vu sourire de cette manière, sans qu’elle ne cherche pourtant à le cacher. La bien-née pivotaient vers l’entrée qui donnait directement vers le couloir en s’imaginant se voir barricader. Alors qu’un frisson s’emparait de ses bras, la noble roulait un regard tout aussi malicieux vers son chevalier.

«Or, si nous devons retenir une belle leçon de cette discussion, c’est que vous ne feriez donc pas meilleur serrurier que moi !»

Vint ensuite la révélation qui fit hausser un sourcil à la noble. Si elle s’en était doutée, Dartigau n’était pas soumis aux principes d’évidences, comme le démontrait sa réaction presque joueuse suite au lancer de coussin. Son humanité ne possédait aucun égal, comme s’il avait été forgé dans un moule bien distinct de la plupart de ses paires. Léonice en était l’éternelle surprise mais dans le même temps, son plaisir se trouvait dans cette assurance qu’elle avait de, certainement, le voir rester à ses côtés pendant encore un temps. Hector possédait des travers que la jeune femme ne toucherait jamais du doigt, de la même façon que son chevalier ne pourrait peut-être jamais appréhender les jeux de la Cour ; un terrain d’entente se glissait pourtant dans leur façon s’être qui parvenait à se rejoindre sur une commune mesure. Musicalité parmi les partitions disparates, il fallut bien à la jeune femme un soufflement de nez quand elle imagina son pauvre Gyrès croire que son chevalier prêté le vendrait aux bas-fonds.

«Je dois tout de même avouer trouver cela étrange… enfin, pas votre capacité à vous servir de Gyrès, mais le fait que des hommes arpentaient la ville avec les équipements de notre précédent roi… en avez vous appris la raison ?»

Jamais Léonice ne le dirait de cette manière, mais le duc n’avait rien d’un roi à ses yeux ; aussi se permit-elle de ne pas rebondir sur la précision d’Hector… même si intérieurement, une doucereuse lumière éclaira son coeur d’une certaine compréhension. Avec un peu de chance, le chevalier ne portait pas plus l’actuel roi en estime qu’elle-même, ce qui signifiait surtout qu’ils n’auraient jamais de conflits à avoir sur ce sujet ; pas tant que personne ne dirait trop haut ce qu’il pensait trop bas. L’éclat de violence perpétuellement ancré dans les mots d’Hector firent sourire Léonice ; elle préférait le voir ainsi combattant plutôt qu’à l’image de leur triste traversée du royaume ; quelque part, cette violence venait d’ailleurs à la rassurer, en dépit du reste.

«J’aime à croire préférer les hommes avec suffisamment d’intelligence pour passer outre votre caractère parfois… farceur,» déclara la noble avec un sourire en quoi. «En revanche, je ne suis pas certaine d’apprécier tout le secret qui a été fait autour de votre expédition. Pourquoi le Comte vous souhaitait-il avec vous, dans un premier temps, et surtout pourquoi faire ?»

Léonice resta immobile face à la ponctuation de son chevalier. Un poing sur la hanche, droite comme un I alors qu’elle s’apprêtait à venir quérir le coussin épargné par le pied d’Hector, ses lèvres s’étirèrent sur un sourire plus doux, mais tout de même empreint de ce qui faisait de Léonice un véritable danger dans une cour.

«Garde, Chevalier, si je ne savais pas que ma mort coûterait quelques difficultés à votre réputation, on pourrait presque croire à de l’inquiétude de votre part… mais soit ! J’en fais la promesse, je ne tomberais plus en émoi face à une pauvre porte dégondée, si cela peut vous permettre de gambader dans la cité…»

La jeune femme se pencha finalement pour prendre son coussin entre ses mains, le serrant contre elle dans un réflexe qu’elle était la seule à comprendre. Toute sa dernière tirade ne possédait aucun but que le plaisir de parlementer ; tous deux savaient très bien que Léonice comme Hector étaient régulièrement amenés à passer des journées entière sans se croiser ; il n’était pas certain que la menace d’un meurtrier changent beaucoup de choses à cela, tout comme la noble savait parfaitement à quel point il lui était primordial de veiller elle-même à ne pas se mettre dans des situations embarassantes, ou trop dangereuses.
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Hector DartigauChevalier
Hector Dartigau



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MessageSujet: Re: [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie    [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie  EmptyLun 30 Mai 2022 - 21:40
« Sachez, Madame, qu'un individu du bas-peuple tel que moi, performera toujours mieux en terme de labeur manuel, c'est acté à la naissance, voyons. Par conséquent, je ferais évidemment meilleur serrurier. Preuve étant ; j'ai ouvert le vôtre avec une aisance complaisante ! La seconde étape, à savoir, le réparer, ne faisait juste pas partie de mes occupations de l'instant. »

La crapule carapaçonnée ne dissimulait même plus son ricanement, alors qu'il se figeait face à l'encadrement de la porte, l'obstruant tout entier de sa silhouette trop large, trop trapue, pour être celle d'un humain. Si ce n'était pour sa faiblesse mentale passée, sans doute serait-il apparu comme une force de la nature inarrêtable, malgré sa stature très largement éclipsée par Rochemont. A défaut d'avoir l'échine déformée par sa couardise, le zèle et la folie vertueuse qui avait remplacé le vide dans son coeur lui octroyait une prestance sauvage, caractéristique d'un homme habité par un désir d'annihilation tel qu'il éclipsait sa conscience, ses quelques instincts de survie subsistants, au profit d'un besoin de décimer. Une funeste besogne qui, pourtant, le faisait rayonner de milles feux, baigné d'un halo incendiaire comme il s'en parait parfois dans l'obscurité, éclairé par quelques braseros jonchant sa route dans l'obscurité d'une nuit de blasphème.

« Il était difficile de les interroger, une fois débités en morceaux de viande froide, je dois l'admettre. »

Son menton sanglé par le ventaille reposait désormais sur le poing clos dont le coude lui-même s'était logé au creux de son jumeaux, s'avachissant légèrement sur lui-même pour rendre la posture narquoise, purement issue d'un aveu du spectacle, possible.

« Je pense qu'il savait juste que je serai son protecteur préféré. Après tout, je dois bien l'avouer, nous avons fort ri. Quant à ce qu'il faisait là-bas... Il s'agissait simplement de quérir un ouvrage unique en son genre, ou quelque chose comme cela. Vous auriez dû voir l'affeuse crapule susmentionnée qui servait de receleur. Je n'ai pas une gueule d'ange, mais parfois, je m'estime heureux, en comparaison au destin des pécheurs. »

Un souffle nasal, face à la dernière remarque de son interlocutrice, et le Chevalier soupirait profondément, feignant la désinvolture en balayant le sujet de la main, faisant volte-face pour s'enfoncer dans le couloir.

« Point d'inquiétude de ma part, vous emporterez notre secret dans la tombe, et je suis persuadé que nombre de vos pairs sont à la recherche d'un Chevalier suffisamment fou pour braver la Fange et leur rapporter les louanges. Maintenant que je sais que vous ne serez plus à nouveau éprise du charme de cette porte, j'en retourne à mes occupations, Madame. »

Et sans attendre d'être congédié, sa cape en étendard dans son sillage, le Chevalier disparaissait, avalé par le domaine, seul le cliquetis de son carcan attestant toujours de sa présence en ses murs.
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Léonice de RaisonBaronne
Léonice de Raison



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MessageSujet: Re: [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie    [Terminé] Perpétrés dans la cacophonie  EmptyMar 31 Mai 2022 - 12:57
Léonice avait levé une main pour réagir, mais garda ses lèvres scellées ainsi que ses oreilles dirigées vers son chevalier. Un sourcil froncé excédait toute forme d´expressions ; il était vrai qu´Hector n´était pas né noble, mais tout de même ; certains bien-nés pouvaient être bien plus sauvages que lui, aussi l´évidence ne frappait pas toujours la jeune femme avec l´aisance que possédait Hector sur le sujet. Il parvint à la garder silencieuse, trop curieuse qu´était Léonice pour savoir où l´esprit pourfendu de son chevalier était capable d´aller dans un humour inédit. Elle l´observa, à la fois outrée et ravie de ce qu´elle entendait, de la même manière qu´elle apprécierait une pluie gelée en plein été. Léonice se pinça l´arrête du nez, un sourire mal contenu qui tranchait son visage en deux.

« Oh, donc me serais-je précipitée sur ma pauvre porte ? En voilà une bonne nouvelle, je comprends mieux votre venue…»

La déclaration n´attira qu´un nouveau rire ; Léonice imaginait sans mal que leur échange, s´il était épié, devait doublement inquiéter les domestiques qui, en l´espace de quelques jours, auront entendus l´évolution entre Hector et sa régente qui avait de quoi surprendre. D´un calme presque respectueux et monotone, il devenait de moins en moins rare que l´un amorce une discussion pour l´autre. Houleux, agressifs, désagréables puis rieurs, le binome gagnait en sympathie si ce n´était en complicité ; ce que craignait Léonice finissait par arriver, un seul pas la séparait désormais d´une vive compréhension de l´homme qui la maintenait en vie.

>« Hector, que vous pouvez être tragique, quand vous vous y mettez.»

La chevelure rousse se secoua en même temps qu´un nouveau rire s´élevait des lèvres de la noble. Léonice ne pouvait plus cacher son manque de dégoût pour les atrocités qu´étaient capable de commettre le chevalier ; elle ne réalisa même pas l´avoir appelé par son prénom tant la considération lui paraissait autre, et très secondaire. Sa position avait toute seule d´un enfant qui savait annoncer une bêtise tout en éclatant de mesquinerie ; l´un de ses fils était comme ça. Léonice dut détourner momentanément le regard pour ne pas faire montre d´une tendresse déplacée ; heureusement que le chevalier eut l´intelligence de continuer à la faire rire, ce à quoi elle répondit sans mal.

« Un vilain qui le serait encore plus que vous sans votre masque ? Il aurait fallut que je le vois pour vous croire aussi aisément,» déclara la noble avec un sourire.

Elle n´avait jamais trouvé le visage pourtant marqué d´horreurs de son chevalier si terrible que ça. Il ne lui plaisait pas outre mesure, mais Léonice avait déjà côtoyé des hommes qui se pensaient séduisants en étant encore moins appétissants que Dartigau. Tout était une question de mesure, peut-être, et d´ambitions ; Hector ne cherchait pas à se sortir du carcan dans lequel il était depuis très jeune. Il avait été brisé lors de sa désertion et avait trouvé un nouveau moyen de se reconstruire. Sans l´admirer, Léonice reconnaissait une force à Hector qui lui échappait de sa position ; et de toutes les expériences qu´ils ne partageaient pas. Finalement, le chevalier restait fidèle à ce qui l´était, et n´attendit aucune réponse avant de s´éclipser comme un loup solitude.

« Je préfère me dire qu´ils cherchent à obtenir mes faveurs en vous sollicitant,» reprit-elle avant le départ d´Hector.

Mais le chevalier n´était en tort ; au contraire, il assimilait même parfaitement les armoiries de la famille de la baronne. Cette dernière fit un signe de la main léger pour signifier son acceptation, un peu avant que le couloir n´engloutisse les pas armurés de l´homme. La jeune femme de son côté eut un dernier regard pour sa porte dégondée, mais préféra finir de s´habiller correctement. En quelques minutes, les curieux serviteurs se hâtaient dans la chambre de la dame.

« … dressez donc un tissu pour couvrir le trou béant qui remplace ma porte, et contactez un menuisier ainsi qu´un serrurier, en ville.»

Une fois les ordres donnés, ne restait plus à Léonice que le loisir de continuer une journée presque ordinaire… jusqu´au prochain problème à régler.







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