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 Les papillons de nuit | Valent

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Valent d'AuvèrnhaChevalier
Valent d'Auvèrnha



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MessageSujet: Re: Les papillons de nuit | Valent   Les papillons de nuit | Valent - Page 2 EmptyVen 15 Juil 2022 - 22:33
S'égarèrent les pensées du sire lorsque confrontées à la réalité d'un immobilisme contraint par les codes et la société. Valent avait toujours considéré ces choses comme essentielles : en de sombres heures, une civilisation portée sur ses derniers soupirs, précipitée aux bords d'un abysse qu'elle avait peut-être engendrée, n'avait ultimement plus grands repères que les traditions et préceptes qui, des âges plus tôt, avaient fait tout l'idéal de sa fondation. Et au-delà de tout cela, songea le sire, il était une raison qui avait poussée la Trinité à conférer le magnifique don du libre arbitre à ses créations... Pour qu'elles voyagent, qu'elles découvrent, qu'elles apprennent. L'étincelle de la curiosité, de la recherche d'un "meilleur" devait briller en chaque être. Le chevalier n'avait pas trouvé ce "meilleur" à Marbrume : y voyait-il plutôt le corps malade d'un géant faisant face à quelque lente agonie, laquelle se reflétait sur ses habitants. Le plateau, son opposé, avait toujours semblé si différent et quoiqu'il n'eut pas vraiment connu personnellement celle avec qui la soirée l'avait fait échanger, le scion d'Auvèrnha se risqua-t-il prudemment à penser que la fin des crises laisserait à ceux que l'ombre avait cerné l'opportunité de se livrer aux nouveaux horizons, aux nouveaux espoirs, que supposait la reconquête et la réimplantation des communautés occidentales. L'avaient-elles tiré de ses propres ténèbres, après tout.

- Je ne doute pas qu'un jour, quelque occasion se présente.

Un vœu pieux, à n'en pas douter. Le sire ne savait rien de cette étrange femme aux cheveux de flammes que le nom qu'elle avait daignée lui transmettre. Si la sonorité glissait silencieusement contre sa langue sans manquer de conjurer les images du monarque animal, Valent n'était en mesure de comparer les deux en ce qu'une sensation plus subtile - pour ne pas dire pernicieuse - lui venait ainsi que le susurrement d'un vent diffus. Cette singulière noble qu'il venait de rencontrer et qu'il doutait honnêtement revoir de sitôt des suites de ce bal inspirait, au-delà d'une vraisemblable froide douceur, quelque indicible appel à la prudence dont l'ignorant égaré prenait lentement conscience. Si soudaine irruption de son inconscient avait-elle, faisant fi du ça pour s'entretenir avec le moi, suffit à vriller des mots en fers de lance ou pointes de flèches brandies sur l'imaginaire champ de bataille d'une confrontation qui n'avait même pas encore eu lieu. Plus curieusement encore, comme si l'entière soirée ne pouvait que se cliver en contrastes tant de scène que d'acteurs, le chevalier s'était laissé intriguer par la singularité de son interlocutrice comme l'un de ces papillons qui voletait non loin, happé par les lueurs nocturnes. Le fil d'une discussion semblant dévier finit pourtant par laisser entrevoir une vérité plus perfide, celle-là même qui faisait savoir à Valent qu'une véritable fosse à serpent reposait jusqu'ici sous ses pieds et qu'il était de ces lieux que l'on ne devait pas fouler sous peine de finir englouti.

D'un simple gloussement, se souvint-il de ce qui motivait cette fameuse vie "loin de tout" alors même que le rythme de la marche ralentissait de sorte que l'élusive puisse assouvir quelque déviant désir de cruelle moquerie. L'outrage ou la blessure ne surgirent sur son visage, ce dernier ayant figé la soucieuse neutralité sur ses traits ainsi qu'il voulut se détacher de l'assaut, le parer d'une indifférence presque bienveillante. Cette même bienveillance avait-elle couverte les épaules de l'incisive du noir manteau si chaleureux, après tout. Le regard porté vers la lune, c'est en de plus familières landes qu'il finit par se poser lorsqu'il croisa celui de la baronne.

- Je suis bien moins libre que vous ne le pensez sans doute, Madame. Je n'aspire qu'à chérir ce que je possède encore et à souhaiter aux autres ce que je ne peux posséder. Bien-sûr, rentrons.

Une sereine finalité s'était immiscée dans cet ultime injonction, la marche qui signait le retour du duo à l'intérieur déjà décidé depuis quelques temps déjà. Le franchissement du seuil de la porte se fit semblable au passage d'un monde à l'autre, d'un froid firmament baigné du divin éclat lunaire, deux êtres s'immisçaient de nouveau dans le carcan humain tout baigné de sons, de mouvements et de chaleur. La transition, abrupte, empourpra les joues refroidies du chevalier et le fit papillonner des yeux. Ses oreilles sifflèrent et son odorat fut assailli par autant de fragrances et d’arômes qu'elles en menacèrent de le saturer. L'inconfort était contingent, le sire se focalisant sur le coda approchant du morceau que les musiciens produisaient pour le divertissement des convives. De l'aboutissement d'une note finale et du retour à la plénitude, Valent fit volte-face et, une nouvelle fois, offra sa dextre à cette partenaire si particulière.

Un simple sourire lui suffit à convoyer sa question, laquelle avait été posée des seuls prémices de leur rencontre.
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Léonice de RaisonBaronne
Léonice de Raison



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MessageSujet: Re: Les papillons de nuit | Valent   Les papillons de nuit | Valent - Page 2 EmptyLun 18 Juil 2022 - 11:30
La belle ne le savait pas encore en cet instant, mais une visite au labret s’imposerait d’elle-même quelques mois plus tard ; pour l’heure, elle se contentait de sourire d’un air paisible, de petites fossettes se creusant à ses joues alors qu’elle doutait fortement de sortir un jour des murs de Marbrume. La cité devenait aussi punition que salvation, et l’impression d’en périr s’était renforcée depuis l’épisode du bal du Bellay.

Etait-ce la teinte de la naïveté qu’elle finissait par entendre comme excuses ? L’homme était suffisamment libre pour ne venir en une telle soirée que par pure curiosité. Aucune attache à Marbrume ne l’obligeait à se tenir, et le risque de sortir sans chaperon dans un petit jardin avec une femme craignait bien moins pour sa réputation que ce n’était le cas pour la baronne. Non, décidemment, si Valent se montrait relativement agréable jusque là, la fatigue de Léonice la tirait vers un mécontentement progressif. Pas même ses piques ne le firent réagir ; preuve, certainement, qu’il devait être trop occupé à penser aux siens pour se soucier de l’inconfort provoqué chez les autres. Léonice n’avait jamais ressentie pareille affaire, bloquée entre une vague sensation d’envie et de lassitude. Valent était particulier ; intrigant en ce sens, mais profondément insultant pour tout ce qu’il n’était pas.

« Sans doute, » répéta-t-elle en ne confiant son azur qu’à la vague de chaleur qui les saisit en pénétrant la salle de bal.

Un regard anxieux envers l’immense lustre qui séjournait au-dessus des têtes, Léonice s’acharna ensuite à rendre le surcot à son propriétaire avant d’accepter de danser. Les gestes furent rapides mais délicats, empreints d’un empressement qui ne relevait en réalité que de l’envie de se dégourdir un peu. Le froid s’était imprégné sur ses muscles ainsi que des aiguilles dans sa chaire, la forçant à se concentrer sur le contrôle de ses gestes pour ne pas outrageusement paraître précipitée. L’invitation était lancée, et même acceptée pour la jeune femme qui n’avait plus vraiment dansé depuis quelques mois ; alors qu’ils s’avançaient ensemble sur la piste de danse, baignés dans une étrange aura d’indifférence qui les laissait au secret de leur propre contemplation, une nouvelle musique reprenait en trois temps, charmante et facile. Quelques duos s’éloignaient et se rapprochaient comme les papillons de nuits qu’ils aimaient tous êtres ; une main dans celle de son compagnon de l’instant, la posture délicate, et Léonice laissa le sire la diriger, se montrant dès le départ être une danseuse aguerrit mais pas farouche. S’il fautait elle tenterait de le guider, glissant ses pieds à des endroits différents, souriant à chaque adresse comme maladresse.




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Valent d'AuvèrnhaChevalier
Valent d'Auvèrnha



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MessageSujet: Re: Les papillons de nuit | Valent   Les papillons de nuit | Valent - Page 2 EmptyMar 26 Juil 2022 - 1:43
Valent se vit presque suffoquer bien malgré lui. L'entrée si soudaine en un univers de chaleur et de mouvement avait empli ses poumons d'un air chaud perçu comme brûlant que le chevalier se hâta d'expirer d'un simple souffle. Passé l'inconfort des premiers instants, l'appréciation d'une atmosphère autrement plus agréable au corps l'enserrait ainsi que le plus soyeux des draps. Regrettait-il pourtant, sans doute, quelque autre type de douceur plus subtil mais non moins transcendant que celui qu'avait su lui montrer le jardin. Le gel, l'immobilisme et l'intimité des lieux l'avaient irrémédiablement marqués et s'en retrouvait-il défait à la manière d'un enfant séparé du parent par les circonstances. Loin de lui l'idée de regretter; savoir se contenter du passage des choses et se complaire dans l'entretien du souvenir constituait l'un des piliers fondamentaux de son éducation. Une attitude aisément assimilée au passéisme des plus pessimistes, mais que le Sire aimait percevoir ainsi qu'une source d'inspiration pour le futur plutôt qu'une ancre lui prévenant toute évolution.

En l'instant, son futur se parait du jais d'un surcot que l'on daignait hâtivement lui tendre. Se superposant à sa vision comme le voile d'une nuit sans étoiles, l'étoffe manqua de le surprendre avant qu'un simple mouvement ne le porte à la vue de celle qui avait su profiter de sa chaleur. Reprocher la vivacité du geste, que Valent devinait aisément comme motivé par la lancinante morsure d'un froid évanescent, lui sembla déplacée. Se contenta-t-il d'un sourire non moins sincère que le geste de ses propres mains, lesquelles réfléchirent la délicatesse de cette dame à qui l'on reprenait l'habit si gracieusement prêté. La température redevenue supportable, son port n'intéressait plus le propriétaire et l'on confia plutôt sa garde à quelque diligent préposé.

Aux formalités d'usage se substituèrent de silencieuses réponses. Le chevalier du Sud ne savait pas vraiment à quoi s'attendre; cette singulière partenaire de discussion, si flamboyante qu'élusive, demeurait une énigme et l'on pouvait sans doute conjecturer quant à l'aspect volontaire de telles dispositions. La torche avait été lancée dans la nuit, porteuse d'une promesse si simple que fragile, et si une part de Valent espérait de tout cœur qu'elle lui soit rendue, l'autre se parait de réserves nées d'une absence d'expériences dansantes sur les six derniers mois, sinon sur l'an tout entier. Naturellement, le retour d'une réponse positive su provoquer chez-lui quelque éruption de sentiments conflictuels qu'une détermination à proprement procéder savait écraser sans effusions visibles et dommageables. Ces pas - si peu nombreux mais subjectivement interminables - qui les menèrent tous deux aux sols sacrés de l'exaltation musicale dominés par l'imposant chandelier, ne manquèrent pas de cristalliser la moindre de ses attentions. Se présentaient-ils comme les anticipations d'itérations plus rythmiques dont la musique enjoindrait invariablement l'exécution : le sire s'imaginait-il déjà toute la diablerie d'un tempo trop technique pour sa propre compétence, que de malins artistes auraient soudainement conçus pour sa seule torture.

Il n'en fut, surprenamment mais fort heureusement, rien. La renaissance du ton s'incarna magnanimement dans trois temps que Valent n'eut aucun mal à suivre. Absorbé dans ce nouveau cocon tout fait de gestes, le chevalier ne prêtait pas plus d'attention aux autres qu'à la réalité ou non de son incapacité à danser. Cette indifférence se justifia bien vite en ce que le sire décela singulières familiarités entre cet exercice et le complexe jeu de jambes qu'exigeait l'application de ses compétences martiales. Y avait-il mêlé la retenue qu'intimait l'instant pour se confondre en une posture plus délicate mais non moins ferme que celle d'une tour sur laquelle s'appuyer, d'un monolithe contre lequel se raccrocher. Sous les auspices de notes chantantes, leur pierre devenait fluide et suivait chaque mouvement ainsi qu'un fleuve que Valent découvrait du fil de passes progressivement plus audacieuses mais toujours contrôlées. L'irruption d'imperfections et d'écarts était inévitable; un pas trop fortement appuyé ou trop peu assumé... Seulement, le simple stade de la gêne avait été dépassé, effacé par l'instant, et le sourire s'était fait la seule réaction qu'avait à convoyer l'homme au regard céruléen.
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Léonice de RaisonBaronne
Léonice de Raison



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MessageSujet: Re: Les papillons de nuit | Valent   Les papillons de nuit | Valent - Page 2 EmptyVen 29 Juil 2022 - 10:56
Elle le sentit passablement fragile pour un danseur, mais suffisamment efficace pour un homme voué aux armes. Là était tout le constat que la baronne s’était déjà fait au cours de plusieurs soirées ; les guerriers n’étaient jamais les plus délicats, mais toujours les meilleurs apprentis. Valent, en tant que probable noble héritier, en tout cas comme il le lui avait laissé pensé, devait avoir appris le maniement d’une ou deux armes ; ainsi rapprochés, Léonice put constater toute la musculature sous les étoffes, au moins autant qu’il ne pourrait remarquer sa propre agilité. Léonice parvint à le suivre tout en le guidant à quelques instants, mais elle n’eut pas besoin de materner leur danse outre mesure. La valse qui se jouait autour d’eux, les entourant ainsi qu’une couverture doucereuse, permis à Valent de s’exprimer par gestes et comportement plus que par des mots. Ah, Léonice aurait apprécié une discussion au couvert de leur danse, dans la discrétion de ces gens qui savaient communiquer au travers des sons et des nuits éclairées, mais peut-être que le noble était trop concentré à l’idée de ne pas faire de bêtise ; et de son côté, la Baronne ne se sentait pas de plus s’exprimer ou l’interroger, ayant senti un drôle d’écart se creuser entre eux.

La danse toucha finalement à sa fin, suivit par une révérence gracieuse qui plissa légèrement la robe teintée d’un ciel d’été de la baronne. Elle offrit un doux sourire avant de se redresser, puis de se diriger tranquillement vers les buffets et autres rafraichissements. Elle avait l’impression d’avoir tout dit ; et finalement, la lassitude momentanée de ce genre de soirée la regagnait, mêlée à la crainte de retomber éternellement sur des petits fours empoisonnés.



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Valent d'AuvèrnhaChevalier
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MessageSujet: Re: Les papillons de nuit | Valent   Les papillons de nuit | Valent - Page 2 EmptyVen 29 Juil 2022 - 23:26
Du fil de si singulière activité, eut-on véritablement pu reprocher au sire l'égarement momentané de ses pensées ? Prisonnier des songes que savait invoquer la musique, l'esprit de marbre qu'une soirée contemplative avait déjà ouvert parachevait de se dissoudre dans les vagues invisibles de la mélopée du soir. Dans l'ombre ardente d'un chevalier dangereusement suspendu, les duos sempiternellement mouvants se fondaient en une incomparable unité que seule l'union des corps par le mouvement savait engendrer. Se faisaient-ils les fleurs aux mille couleurs d'un jardin sans nulle autre pareil, si différent du tableau de nature gelée et pourtant semblable en plus d'un point à ce dernier. Les chaudes lueurs des âtres et des brasiers, virevoltantes, complétaient l’œuvre en tant qu'hétérocères incandescents incessamment voués à la recherche d'un plus grand soleil.

Valent baignait au cœur de ce mélodieux océan, porté par les notes et les lumières tant et si bien que l'action de ses jambes ne répondait plus entièrement de sa pleine et consentie volonté. Les circonstances requéraient davantage et le sacrosaint instinct s'était dévoilé comme un don providentiel. A quoi donc se dévouait la psyché du sire, tout happé qu'il semblait par la réciprocité de ses gestes ou par l'éclat dérobé de chandelles qu'un brin de flammes voletant ou qu'un fragment d'émeraude avait su capturer ? Le seul rapport à l'expérience esthétique ne pouvait suffire à résumer l'entièreté de son ressenti; de plus simples termes eurent sans doute décrits l'Homme ainsi que le plus las des anadromes ayant trouvé la paix dans la simple poursuite du courant plutôt que dans sa permanente opposition.

- Votre grâce vous fait grand honneur.

Sans que le détachement ne suffise à trancher les liens d'une réalité vécue sur l'instant, de simples mais non moins honnêtes paroles s'étaient extraites de lippes plissées; leur destinataire ne faisait pas le moindre doute. Valent prenait grand plaisir à l'entrevue de nouveaux contrastes au-delà des seuls limites du jardin nacré de son givre évanescent. Ici, l'indéniable agilité dont témoignaient les fluctuations d'une forme si délicate savait happer l'attention; quoi que l'on eut pensé de l'habileté de la baronne, sa seule forme ne laissait à supposer le moindre manque d'entraînement perçu lors des quelques derniers mois. Au regard de sa propre "rigidité", tout du moins, le chevalier n'eut été considéré comme un sot de penser la Dame couronnée d'Automne comme une très grande danseuse. L'expression naturelle d'un simple talent ou la subtile émanation d'une personnalité transcendant la corporéité, ne l'eut-il dit. Cet ultime constat, parallèlement, ne s'appliquait guère qu'à lui : sembla-t-il que l'écho de toute conversation se soit fondu dans le rythme pour ne plus subsister qu'au travers d'éclats de voix distants et peu familiers. La fin de la soirée s'était peut-être chargée de saper les dernières braises de l'interaction, ou bien les circonstances de la danse se suffisaient à elles-seules pour dispenser toutes deux accointances du moindre mot supplémentaire.

C'est, finalement, sans qu'aucun ne soit proféré que le coda trancha sa mélodieuse anticipation, ramenant l'assemblée au doucereux silence bientôt bercé d'innombrables échanges. La baronne de Raison sembla déterminée à ce que celui-ci ne se construise que de mimiques et de gestes mais, comme investi de suffisamment de clairvoyance pour sentir l'approche d'un dénouement des plus imminent, le scion d'Auvèrnha décida bien de ne pas laisser s'en retourner l'élusive opportune aux ombres de la soirée sans quelque ultime salutation. Le sourire qui suivit l'inclinaison de son propre buste se déforma subrepticement sous l'action de lippes engagées à la parole d'un ton plus clair.

- Ce fut un plaisir, Madame. Une rencontre des plus rafraichissantes qui, je l'espère, ne sera pas la dernière. La soirée vous soit agréable.
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Léonice de RaisonBaronne
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MessageSujet: Re: Les papillons de nuit | Valent   Les papillons de nuit | Valent - Page 2 EmptyJeu 4 Aoû 2022 - 20:21
Les années passées de même que les expériences, le monde qui se transformait et toutes les choses immuables que l’on découvrait si friable ; le goût de la danse de Léonice, lui, semblait bel et bien éternel. Si le ton de sa précédente conversation aurait pu la défaire d’une sérénité ou d’une joie de vivre que l’on pourrait croire naïf, aucune étape dans sa soirée ne saurait mieux la satisfaire qu’une valse, même moins maîtrisée par un partenaire parfois hésitant. Valent sut tout de même être d’une distraction suffisante, l’esprit de la flamboyante se permettant de fuguer parfois loin de la salle. Elle trouva largement le compliment intéressant, bien que teinté du presque regret que Valent ne soit probablement pas célibataire.

« Et vous avez l’intelligence d’une guerrier ».

Ce qui sonnait comme un doux compliment ; nombreux étaient les nobles à ne jamais avoir pris le temps de réellement apprendre à danser, ou en tout cas de manière trop lointaine dans une histoire où les personnages principaux ne perdaient probablement pas leur temps à faire semblant de savoir valser. Tout allait si vite, comme trop lentement ; mais l’adaptation dont sut faire le seigneur d’Auvèrnha lui confirma ses doutes sur sa personne ; peu importait sa situation, l’homme était à l’aise avec son corps, probablement suffisamment musclé pour la porter sans transpirer, et maniait l’épée ou l’arbalète.

Ravie d’être ainsi gratifiée de quelques mots, Léonice s’écarta à peine de la piste de danse pour faire volte face vers le grand blond.

« Un plaisir largement partagé, Sire d’Auvèrnha. Peut-être aurons-nous l’occasion de nous croiser à nouveau pour une danse, si la Fortune et les Trois le veulent bien. Bonne soirée, » sourit-elle avant de disparaître derrière quelques convives.



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