Marbrume


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 ⚜ Vivre libre ou mourir ft. Tharcise d'Aspremont - 2 mars 1165 ⚜

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MessageSujet: ⚜ Vivre libre ou mourir ft. Tharcise d'Aspremont - 2 mars 1165 ⚜   ⚜ Vivre libre ou mourir ft. Tharcise d'Aspremont - 2 mars 1165 ⚜ EmptyVen 1 Juil 2022 - 21:29
Vivre libre ou mourir ft. @Tharcise d'Aspremont - 2 mars 1165


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Vivre libre ou mourir, le choix était vite fait. Tract en mains sèches, le déchu eut ainsi vent de l'objectif Labret. L'hiver touchait à sa fin, les hommes de son traître d'oncle se montreraient moins frileux à arpenter les rues dégagées de la capitale à sa recherche désormais. Non, il n'avait pas enduré le froid de la saison pour ensuite mourir en silence comme un chien, dans un coin sombre du Goulot. Il souhaitait une mort digne, l'arme au poing, et voilà que le destin lui tendait la main.

Aloys, l'ombre de lui-même depuis fort longtemps, titubait en direction du Quartier de la Milice, ignorant les corps, encore bien conservés par le gel, des condamnés à la potence. Devant la caserne des miliciens, une longue file s'étendait jusqu'à la fameuse place des Pendus. La plèbe était diverse: femmes, enfants et vieillards dont l'habilité à tenir une épée était plus que douteuse.

Il n'y avait rien de surprenant, l'arrière-saison avait été rude, et ces petites gens n'avaient plus rien à perdre, tout comme lui. L'on ne pouvait guère leur vendre une vie idéale en dehors des murs, pas après ce qui se produisit récemment dans l'enceinte de Marbrume. Pourtant, ils étaient là, à attendre, s'armant de patience, s'armant aléatoirement, acceptant pour la plupart sans rechigner ce que les miliciens avaient à offrir. Peut-être espéraient-ils tenter leur chance ailleurs, considérant d'ores-et-déjà la Cité comme perdue ? Peut-être croyaient-ils encore en une parcelle de terre durable et paisible, non profanée par les créatures du mal ? Qui sait.

Les heures filèrent, tandis que le misérable contemplait le vide, et ce ne fut qu'à la tombée de la nuit qu'il parvint en tête de file. Le bougre le précédent eut le droit à un bâton, taillé à l'avant à la va-vite pour produire une lance de fortune. À première vue, on ne lui donnait que trois coups avant que ce qui semblait être un ancien balais ne se brise, mais l'ignare s'en alla, l'air satisfait. Ce fut un jeune milicien à l'air dédaigneux que découvrit Aloys en tête de file. Le chargé de la distribution des moyens de défenses le contempla quelques secondes, de la tête aux pieds, comme pour le juger. Il piocha ensuite dans l'un des deux caissons, avant de sortir ce qui ressemblait à une houe rouillée.

- "S'il-vous-plaît, une arme...", supplia Aloys. Indifférent, le milicien lui demanda de circuler. Ce dernier n'eut à intervenir, car la personne se trouvant derrière le quémandeur poussa celui-ci pour prendre sa place, le contraignant à s'en aller.

Aloys partit donc, bredouille, la houe à la main, ne sachant réellement quoi en faire. Par le passé, il avait vu de quoi étaient capables ces créatures, et même équipé d'une honnête arme, venir à bout de l'une d'entres elles relevait d'un miracle des Trois. Était-ce son apparence crasseuse, ses poils hirsutes et ses haillons qui l'eut trahi ? Probablement. Il s'orientait maintenant dans les ruelles sombres du Goulot avec incertitude. Le point de ralliement se faisait dès l'aube aux portes de la ville, mais il craignait d'être à découvert, il craignait pour sa vie.



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MessageSujet: Re: ⚜ Vivre libre ou mourir ft. Tharcise d'Aspremont - 2 mars 1165 ⚜   ⚜ Vivre libre ou mourir ft. Tharcise d'Aspremont - 2 mars 1165 ⚜ EmptyDim 3 Juil 2022 - 10:14



Vivre libre ou mourir.




Marbrume | 2 mars 1165.


Les sabots ferrés de la puissante monture claquaient sur les pavés, leur musique se répercutant en clairs échos contre les façades à la triste mine des demeures de Bourg-Levant. La robe d’un gris pommelé de l’équidé docile s’alliait étrangement aux prunelles ennuagées de plomb de son cavalier. Ce dernier rivait obstinément son regard, comme happé par quelque songe parasite, sur le tracé de la ruelle à travers laquelle il guidait son cheval, à l’amble, sous les impulsions maîtrisées de ses poignets et la pression douce de ses genoux sur ses flancs. Aussi fier et distant pusse-t-il paraître, ainsi juché droit comme un piquet sur sa selle, Tharcise était loin d’avoir le cœur ou l’audace de parader. Le sourire à fleur de ses lèvres dont le coin était lézardé d’une fine cicatrice dénotait avec l’expression lugubre, déterminée, que reflétait la surface versatile de ses iris figés vers l’invisible. Enfin s’ébroua-t-il d’un frisson, avant de se perdre dans l’observation de ces alentours familiers avec la vigilance qui imprégnait les sens de tout homme de son rang évoluant seul dans les venelles des bas quartiers. Depuis les contreforts du châtelet de ses aïeux, il avait emprunté la large avenue traversant Bourg-Levant avant de bifurquer par le Quartier de la Milice pour se présenter à la Caserne. Depuis l’aube, brumeuse et glacée, une file interminable déroulait son corps ophidien aux écailles disparates ; l’on murmurait, l’on toussait, l’on reniflait, l’on se plaignait. Sous les regards de cette triste plèbe éparse et indisciplinée, il démonta et s’inséra en queue de cette marche à l’atmosphère appesantie par un silence dérangeant. A son côté, sa monture renâclait doucement, l’un de ses sabots marquant un tempo aux notes désaccordées. Quand enfin vint son tour de se présenter au milicien, il lui tendit la lettre que son oncle, Ogier d’Aspremont, lui avait fait l’honneur de rédiger afin de présenter sa candidature spontanée. L’officier en uniforme vert le reluqua de pied en cap, nota la présence de l’épée alourdissant son ceinturon de cuir, avant de récupérer la missive et ratifier cet énième nom en l’ajoutant sur sa liste déjà bien fournie.

Avait-il eu le choix ? Non. Si son nom figurait désormais sur ce parchemin, mêlé à celui des gueux comme des nobles, prêts à se sacrifier pour la reprise du Labret, la page en avait été noircie par le seul truchement de son oncle. Depuis le décès de son père, il n’était pas un seul jour que ce cancrelat n’utilisait pas à seules fins de lui nuire. Et tous les prétextes étaient bons, du plus sensé au plus farfelu. Tharcise n’était pas dupe. L’idée de cette mission de reprise de terres arables, importantes pour la survie du peuple à court terme, n’était qu’une de ses lubies meurtrières. Et si le rejeton dérangeant de son frère aîné périssait sous les crocs infestés et les griffes acérées des Fangeux, cela ne serait pas de son œuvre, mais bien de celles du mauvais Sort, à défaut que cela fut des Trois miséricordieux qui semblaient être sourds à ses perfides prières.

Tharcise se fendit d’un rire sec, sans joie, tandis qu’il quittait la file pour sauter en selle, et quitter la grand’place pour regagner Bourg-Levant. Il n’était pas assez inconscient, ou fou, pour couper par le Goulot, en cette heure tardive. Il opta pour une auberge qui avait pignon sur la Grande Rue des Hytres, et y passa une nuit plutôt agitée, diverses silhouettes venant hanter son repos pour lui délivrer leurs propres messages. Fatigué de lutter contre ces spectres opiniâtres, il finit par déserter sa couche, le corps en nage alors que l’Aube pointait sa mire blafarde derrière les nuées brumeuses d’un hiver qui semblait ne jamais vouloir battre en retraite.

Après de courtes mais efficaces ablutions, il s’habilla et récupéra son équipement. Et tandis qu’il marchait vers la porte de la chambre, la senestre prête à actionner la clenche, un bruit d’impact escorté de l’explosion d’une vitre le fit sursauter et s’accroupir aussitôt. L’oreille aux aguets, son attention méfiante fut attirée par l’empenne vibrant d’une flèche fichée dans le mur lambrissé, non loin de lui. Prudent, et quelque peu abêti par cette vision, il finit par se présenter à la fenêtre dont un carreau serti de plomb béait sur les gifles d’un courant d’air froid. En contrebas, dans la ruelle, des rumeurs d’échauffourée remontaient jusqu’à lui. Fronçant les sourcils, une pensée soucieuse portée vers sa monture, Tharcise sortit de la chambre, pour se précipiter hors de l’auberge et vérifier qu’aucun malotru ne tentait de la lui voler. Quand…
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MessageSujet: Re: ⚜ Vivre libre ou mourir ft. Tharcise d'Aspremont - 2 mars 1165 ⚜   ⚜ Vivre libre ou mourir ft. Tharcise d'Aspremont - 2 mars 1165 ⚜ EmptyMer 6 Juil 2022 - 23:53
Les Bas-Quartiers étaient un endroit à éviter, non seulement pour les nobles et les bourgeois, mais aussi pour les gens les plus modestes. Gangréné par la violence et par la pauvreté, il n'était pas rare d'être témoin d'actes criminels de plein jour comme de nuit. On se demandait même si la milice, pourtant non loin de la zone de non-droit, n'avait pas abandonné le lieu à son triste sort. Heureusement pour Aloys, son apparence crasseuse le préservait des regards vipérins des individus mal intentionnés. Il ne s'y rendait par ailleurs seulement pour se mouvoir discrètement dans la capitale, ou bien la nuit tombée, pour y dormir avec les autres sans abris qui s'y regroupaient. Ceux-là avaient bâti quelques camps de fortune dans les quelques demeures abandonnées depuis le Fléau. Ce mouvement solidaire et pourtant fragile, instable par la pauvreté, leurs apportaient sans doute un semblant de sécurité pendant ces heures sombres.

Cette nuit, il la passerait aux Portes du Crépuscule, ne désirant prendre le risque de manquer le départ de son coche, des volontaires et des conscrits, aux premières lueurs du jour. Il resterait éveiller toute la nuit, dans la crainte qu'une lame perfide ne s'abatte sur lui. Encore quelques mètres, et il atteignait bientôt sa destination. Il haïssait le Goulot, préférant de loin le Labourg de manière générale. Aloys emprunta alors l'une des dernières ruelles du pire quartier de Marbrume, débouchant sur la Grande Rue des Hytres.

Alors que le vagabond fut distrait par le feu des torches visibles au loin, il perdit soudainement l'équilibre et vint s'écraser face contre terre. Surpris, il se releva immédiatement, pas plus sale qu'auparavant, pour y découvrir un individu gisant au sol. De ses doigts tremblants et noirs, Aloys agrippa ce dernier pour difficilement le retourner et ainsi l'examiner. C'était un homme blond armé d'un arc, pas plus âgé que celui qui le contemplait. Blanc de l'oeil et gueule ouverte, le malheureux semblait avoir péri de manière subite et brutale. Les souillures de sang sur son gilet de cuir dissimulaient de nombreuses cavités en bas de sa tunique. Avec assurance, Aloys déduisit que la victime eut été poignardé à maintes reprises. Carquois intact et l'arme en main, le défunt archer n'avait eu le temps de saisir une flèche pour se défendre.

Aloys n'hésita point une seconde et dépouilla le mort de ses biens. En l'absence de preuve contraire, celui-ci ne semblait ni appartenir à la noblesse, ni affilié à la milice. Le pilleur ne souhaitait guère s'attirer d'ennuis, mais quiconque connaissant la brutalité de la misère en aurait fait de même. Il n'avait aucune intention de nuire, mais à ce moment précis, il ne pouvait se priver d'un tel équipement. Il s'excusa tout de même auprès des Trois, de déposséder un homme de ses seuls objets pour son voyage dans l'au-delà, et fit l'effort de couvrir le couvrir de quelques pierres de bâtisses insalubres trainant dans les environs.

Tandis qu'il finit de déposer sa dernière pierre, deux individus encapuchonnés avaient pris place à chaque sortie de la ruelle. Ce fut à ce moment qu'Aloys réalisa qu'il eut marché tout droit vers un piège. Il dégaina l'arc sans perdre de temps et saisit une flèche de son carquois. S'il parvenait ne serait-ce qu'à blesser l'individu en face de lui, il pourrait sortir de cette ruelle, et avec de la chance, les semer tant que l'obscurité régnait. Raté. Ses doigts usés, son souffle épuisée le trahirent. Le projectile disparu dans la brume de la nuit, alors que ses assaillants, eux, se rapprochaient à grand pas. Le premier, gardant la Grande rue des Hytres, fonça tout droit vers sa prochaine victime, l'épée au poing.

N'ayant d'autre moyen de se défendre que la houe qui lui eut été offerte quelques minutes plus tôt, il ramassa l'outil au sol pour se protéger d'un coup fatal. Le bruit du fer contre le bois retentit dans la ruelle. Quand Aloys rouvrit les yeux, il découvrit la lame émoussée de son ennemi plantée dans l'instrument. Miraculeusement, à quelques centimètres près et avec un peu plus de force, l'épée aurait fendu le manche.


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MessageSujet: Re: ⚜ Vivre libre ou mourir ft. Tharcise d'Aspremont - 2 mars 1165 ⚜   ⚜ Vivre libre ou mourir ft. Tharcise d'Aspremont - 2 mars 1165 ⚜ EmptyJeu 7 Juil 2022 - 17:03



Vivre libre ou mourir.




Marbrume | 2 mars 1165.

… un bruit de heurt d’acier l’alerta. La ruelle adjacente à l’auberge s’obombrait dans ses recoins de spectres ténébreux que l’aube naissante s’épuisait vainement à chasser. La rumeur belliqueuse provenait de cette étroite artère qui, depuis son seuil bordant la Grande Rue des Hytres, sinuait vers le Goulot. Si Tharcise fut soulagé que l’écurie ne se trouvât pas de ce côté-ci de la bâtisse encore assoupie en cette heure, l’inquiétude le tarauda malgré tout que l’on put oser fomenter quelque trouble si près des Portes du Crépuscule et presque sous le nez de la Milice qui y était stationnée en vue du prochain départ vers le Labret.

A peine eut-il engagé ses pas dans la venelle que ses yeux achoppèrent la présence de deux individus, l’un des deux en mauvaise posture face à l’autre qui le dominait. Il profita de l’effet de surprise que lui octroyait son irruption impromptue pour se précipiter, sans qu’aucun soupçon d’hésitation ne le tourmentât, vers l’encapuchonné armé d’une vieille épée. Cette dernière semblait coincée dans le bois de la houe de son jeune adversaire à la mise crasseuse ; une ouverture qu’il se dépêcha d’exploiter, le martèlement de ses bottes sur les pavés retentissant bientôt tandis que, tout en dégainant sa longue lame du fourreau dans un chuintement métallique, son haleine chargée de volutes percutant l’air froid, il lâchait un « Hey ! » de semonce à l’attaquant au capuchon. Parvenu à sa hauteur, il visa l’arrière du crâne de l’énergumène de l’extrémité d’un des quillons de son épée et profita que ce dernier soit désarçonné par ce traître coup pour lui envoyer un coup de pied rageur dans les lombaires qui fit craquer quelques vertèbres. L’homme, sonné, déséquilibré, se vautra dans les proches gravats.

Tharcise se tourna alors vers le jeune homme à l’aspect misérable.

- Tout va bien ?

Le second affidé approchait, hésitant, tandis que le nobliau affermissait la prise de ses doigts gantés sur la garde de bois noir de son épée, prêt à en découdre…

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MessageSujet: Re: ⚜ Vivre libre ou mourir ft. Tharcise d'Aspremont - 2 mars 1165 ⚜   ⚜ Vivre libre ou mourir ft. Tharcise d'Aspremont - 2 mars 1165 ⚜ EmptyMar 2 Aoû 2022 - 23:22
La lame de l'agresseur s'abattit contre le manche de la houe, menaçant de céder d'une seconde à l'autre. L'opposant faisait désormais basculer tout son poids, faisant craqueler le bois de l'instrument. Au moment où Aloys fléchit le genou pour porter un coup de pied à l'entrejambe de son adversaire dans l'espoir de le repousser, une interpellation suivie d'une attaque surprise à l'encontre de ce dernier stoppa net la lutte entre les deux hommes.

Aloys, à terre, dévisagea pendant quelques secondes l'individu qui lui porta secours. C'était un jeune homme à l'aspect soigné, arborant une fine cicatrice au visage. La posture, l'intonation, la voix, les possessions - tout laissait à croire que le ténébreux qui se tenait face à lui était de bonne famille. Mais pouvait-il réellement croire en ce geste de bonté qui lui eut été offert ? Aucunement, sur le moment. Derrière l'éventuelle main prêtre à lui être tendue, pouvait tout aussi bien se cacher un poignard. L'oncle de Tourbière pouvait possiblement avoir fait appel à des scélérats, mais aussi à du sang noble en quête de reconnaissance et de convoitise. Peut-être que la nouvelle silhouette faisait, en réalité, figure d'autorité auprès de ces voyous, et qu'elle voulait elle-même porter le coup final.

Le véritable hériter se jeta alors sur l'épée à terre, la même qui attenta à sa vie précédemment, puis il se releva prenant ses distances avec son interlocuteur. Ce dernier lui demandait si tout allait bien, et tel une créature sauvage, Aloys ne donna aucune réponse immédiate. Il jetait des regards vers les deux bouts de la ruelle, brandissant son épée à tout-va. Bien sûr que non, rien n'allait, deux personnes ambitionnaient de mettre fin à ses jours, peut-être trois. Sa confiance, un sentiment longtemps oublié, venait de refaire surface, prête à être testée de nouveau.

- "Foimenteors ! Truandailles !", injuria Aloys, sur un ton guttural et quelque peu enroué.

Non plus très loin d'eux, le second malandrin s'était résolu à tenter sa chance, témoin de la méfiance de sa cible envers son bienfaiteur. Aloys, prit en tenailles par deux inconnus encore debout dont l'un aux intentions encore mystérieuses, décida de risquer le tout pour le tout. Pour se sortir de cette situation néfaste, il se rua vers ce deuxième adversaire, prêt à en découdre. Quand ce dernier fut à sa portée, il lui assena un coup d'épée qui fut aisément bloqué. Pendant quelques secondes, le regard du vagabond fut plongé dans celui du brigand, certain de l'emporter face à un adversaire affaibli par la peur et la pauvreté. Celui-ci prenait d'ailleurs l'avantage grâce à sa carrure bien plus forte, jusqu'à ce le jeune homme eut recours à sa botte secrète: un crachat dans les orbites. Le voyou, surpris par une tactique aussi peu loyale, retira son épée du clash, avant de reculer et de spontanément passer une main à ses yeux, comme pour les essuyer. Ce fut alors qu'Aloys profita de cet instant d'aveuglement pour porter un coup violent au flanc désormais exposé de son ennemi. Sa lame émoussée ne parvint pas à annihiler la fripouille, mais suffit à la blesser grièvement. Le tourbien leva son épée, prêt à en finir avec le vaincu, se vidant de son sang à terre, mais après quelques secondes d'hésitation, il la laissa se relever et prendre les jambes à son cou.

Le vainqueur abaissa son épée, avant de se tourner vers le mystérieux inconnu.

- "Qui êtes-vous ?! Que me voulez-vo...", alors qu'il interrogeait agressivement l'homme lui faisant face, il remarqua le premier individu, vautré dans les gravats, s'emparer d'une dague probablement dissimulé dans sa botte. "Attention !", alerta t-il par réflexe.


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MessageSujet: Re: ⚜ Vivre libre ou mourir ft. Tharcise d'Aspremont - 2 mars 1165 ⚜   ⚜ Vivre libre ou mourir ft. Tharcise d'Aspremont - 2 mars 1165 ⚜ EmptyDim 7 Aoû 2022 - 20:33



Vivre libre ou mourir.




Marbrume | 2 mars 1165.

Nulle réponse à son interrogation circonspecte ; en lieu et place, le jeune homme prit du champ, les griffes de la méfiance lacérant ses traits crasseux, l’épée récupérée à terre admonestant chaque extrémité de la ruelle du ballet intimidant de sa pointe. Tharcise, prudent, leva sa dextre en signe d’apaisement et donna du menton vers le second larron, comme pour signifier à celui à qui il avait porté assistance qu’il n’était pas une menace et qu’il était prêt à l’épauler, au besoin. Or le jeune homme ne sembla pas faire grand cas de cette intention sous-entendue, écorchant les tympans du nobliau de termes peu élogieux le faisant passer, au même titre que l’autre bandit qui déjà approchait, pour un individu des plus méprisables. Le jeune Comte, surpris, ne s’en offusqua pas pour autant. Il se contenta d’assister le vagabond de loin, sens en alerte, épée brandie sur le qui-vive. Le combat qui s’ensuivit fut court, et se conclut par une botte avantageuse du pouilleux qui épargna le malandrin blessé, ce dernier prenant promptement la poudre d’escampette sans plus quêter son reste. L’agression verbale de l’inconnu ne put empêcher Tharcise d’en sourire.

- Vous vouloir quelque chose ? Non. J’ai bien peur de vous décevoir. En premier lieu, je n’étais point là pour vous mais-… Il se fendit d’un rire jovial. … Pour mon cheval. Je suis soulagé qu’il n’ait rien. Il s’avançait alors pour se présenter, fomentant le geste de rengainer son épée au fourreau, lorsque le cri d’alerte de l’inconnu l’arrêta dans son élan. En second lieu, Thar-… !

Le malandrin, remis du choc, avait patiemment attendu une ouverture pour se ruer sur le ténébreux qui, désormais, lui tournait le dos, occupé d’une part à surveiller le fuyard blessé et d’autre part à faire des politesses au jeune vagabond. Extirpant une dague logée dans le cuir de sa botte, il bondit hors de l’amoncellement d’immondices et de bois vermoulu pour se jeter sur le nobliau, lame au clair. L’alerte ne permit donc à Tharcise que de faire volte-face pour éviter le traître coup d’une morsure d’acier dans le dos, mais pas assez pour permettre au tranchant affuté de flirter sur le vallon de son biceps pour en mordre la chair. Bloquant le bras vengeur d’une détente de sa dextre qui vint frapper de sa tranche le poignet armé, la senestre tenant l’épée vint gifler la tempe du vaurien du plat de sa lame, lui entaillant la pommette par la même occasion. Sonné pour la seconde fois, le malandrin désarmé finit par s’échapper à son tour, claudiquant et pestant, la main sur son visage ensanglanté.

Tharcise rengaina son épée, puis vérifia l’estafilade qui répandait son fluide écarlate sur la manche de son pourpoint avant de pivoter vers l’inconnu à l’apparence d’un sans-abri. Senestre calée sur son biceps, il observa ce dernier, songeur.

- Je disais donc, Tharcise d’Aspremont. enchaîna-t-il en hochant brièvement du chef. Cette escarmouche échangée avec ces truands m’a attiré en ces lieux, depuis l’auberge. Sa senestre à la paume souillée de sang s’évada vers un point de la bâtisse où l'attention d’un observateur pouvait apercevoir un carreau de vitre éclaté par quelque projectile. Un coup d’œil rapide vers l’arc et sa tête s’inclina sur le côté. Ce serait plutôt à moi de m’interroger sur vos intentions. A une coudée près, et vous m’empaliez au mur. Ses lèvres s’élargirent, traduisant la cocasserie de la situation, tandis qu’il roulait d’une épaule, faussement nonchalant. Que vous voulaient ces hommes ?

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