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 Aviseur de haine

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Fafnar le DvergEspion
Fafnar le Dverg



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MessageSujet: Aviseur de haine   Aviseur de haine EmptyMar 16 Aoû 2022 - 11:12
20 Avril 1167




C’était un matin, une aube naissante aux couleurs chatoyantes qui semblait vouloir offrir à l’audacieux toutes les opportunités qu’il se pouvait de saisir. Autrement dit, loin d’être un jour comme les autres ; voila des jours que l’astre se voulait aussi rétif qu’une vieille mule à la croupe fendue, alors l’apercevoir ainsi, avait de quoi ravir le coeur et l’âme. Cela aurait le cas du Dverg et sans aucuns doutes, si à cet instant précis, il ne s’ébattait pas dans une mer de boue pataugeante. Les venelles détrempées n’avaient pas encore eut le temps de sécher complètement et une grosse accumulation avait transformé ce morceau du quartier en un quasi-marais. Tandis qu’il levait du genoux à presque niveau du nez, Fafnar maudissait et maudissait encore, sur des générations et des générations, les sapeurs ayant réalisé ce travail de foutu sagouin. Même pas capable d’assécher complètement un marais, ou allait-on donc ?Le Labourg, bien que loin d’être un havre de tranquillité ou régnait la paix et la bienséance, n’avait pas pour réputation d’être un bourbier fangique comme l’était le Goulot. Ici les rues étaient censées être sèche, poussiéreuse même, dénué de toute vie et ou on se battait continuellement pour la moindre denrée alimentaire, fusse-t-elle un rat famélique pas assez rapide. Aujourd’hui pourtant, le Dverg n’aurait point été prit de surprise si un banc de canards boiteux ou une horde de carpe boueuse lui avait emboité le pas.

Afin de fuir cette crasse ambiante qui pesait lourdement sur ses épaules et ses guides, il s’enfouit dans un souvenir lointain ; ses pensées se tournaient maintenant en direction de la Grande Bibliothèque d’Allange, un endroit ou la connaissance et le savoir était roi. Il avait existé en cet endroit, quelques écrits et autres recueils, qui, au fils des années, furent frappés de censure. C’est donc tout naturellement que, dans sa grande bonté d’âme, il se fit le gardien de ses ouvrages rejetés par la bonne société et surtout, par le Temple. Dans une alcôve de ses appartements, il s’était confectionné une collection personnel de traité, de compte et de notes, trop dangereuses pour les esprits les plus faibles. Parmi ces livres, un en particulier intitulé «  Mythe des Temps Anciens » lui tenait particulièrement à coeur. S’il était manifestement l’oeuvre d’un copiste, on ne trouvait ni mention de son auteur, ni de la main ayant tracé les lignes à l’encre. L’ouvrage était vieux, les lettres entrains de s’effacer, les pages tombant pour certaines en lambeaux. Un des comptes, lui revenait machinalement à la caboche par ce temps de pluie : l’histoire figurait parmi les récits cosmogoniques datant d’avant la conversion des peuplades du Nord par la Quartoria, une époque ou les dieux semblaient-ils, se voulaient multitude, bien loin de la forme actuel de croyance avérée. Et pourtant, on pouvait facilement faire quelques comparatifs facile quand on parcourait avec un esprit ouvert, les pages ancestrales. Le héros de ce compte, était un simple écureuil, certe doué de parole, mais ni plus ni moins. Le rongeur habitait dans un arbre séculaire, immémoriale et fantasmagorique faisant officie de structure à l’univers et habitant les différents mondes accueillant les mortels. Cet être malingre, chétif, faible, se voyait être l’unique habitant du tronc, hors, à sa base et à son sommet, l’arbre-monde accueillait deux autres pensionnaires. Sur les cimes, un corbeau, majestueux, savant et affamé ; à sa base, un cerf, puissant, vengeur et assoiffé. Ces deux êtres chimériques se livraient une perpétuel guerre de territoire, chacun haïssant l’autre alors que jamais ils ne s’étaient croisés. Car, par peur de se voir déloger par l’un deux, l’écureuil lui, jours après jours, s’affairait à faire l’aller et retour entre la base et le sommet, colportant ragots, rumeurs et mensonges aux esgourdes des puissants. Ainsi, nourrissant la haine qu’ils entretenaient, le petit être détournait l’attention respective de chacun sur autre que lui même. Utilisant leur orgueil contre eux mêmes, le cerf et le corbeau s’en remettaient aux chuchotements perfides d’un invisible à qui ils n’auraient point laissé la vie sauve dans leurs royaumes respectif. Si on pouvait aisément trouver quelques terreaux au culte de Serus et Etiol, c’était bien le rongeur le vrai héros du récit, et Fafnar s’en inspirait bien plus qu’il ne l’avouerait jamais : les puissants de ce monde l’avaient trop souvent prit pour un faiblard et tous l’avaient regretté. Aujourd’hui la plupart nourrissaient la boue alors que lui, parcourait toujours et encore le tronc, car il avait sous estimé l’apparente faiblesse, une erreur qu’il ne commettait jamais.

Devant lui se dessina alors les contours de la bâtisse qu’il cherchait : Le quartier général des Lames. S’il trouvait que le choix de l’emplacement était des plus curieux, il n’avait pas son mot à dire sur les quelques détails qui avaient amené ce rassemblement de fameux mercenaires à venir s’implanter ici. Jotul comme à son habitude, l’accompagnait. Le géant lui poussa la porte et lui permit de se sécher ne premier et c’est sans lui accorder un regard, que le Dverg se dirigea vers la première personne possédant un temps soit peu l’allure d’un gratte-papier, quelqu’un qui aurait put le renseigner.

« Monsieul, bien le bonjoul. J’ai fait longue route pour allivel dans cet demeule. Je suis à la lechele d’un homme. Un homme en palticuliel et c’est plécisément cet homme et pelsonne d’autle, que je souhaitelais l’encontlel. On le surnomme : L’écolché. Soyez gentil, veuillez me conduil à lui. »

Sachant qu’en ces lieux seul comptait l’or, Fafnar fit tinter une pièce qui aurait servit de salaire pour une journée de labeur à un homme du peuple. Elle finit dans les pognes lestes du faquin qui le toisait une seconde encore d’un oeil morne. Sur son visage, on pouvait lire maintenant, une toute autre expression, un mélange de curiosité et surtout, d’avidité.



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Aimar de LesclinLame de Morguestanc
Aimar de Lesclin



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MessageSujet: Re: Aviseur de haine   Aviseur de haine EmptyVen 19 Aoû 2022 - 12:02
    Ces journées étaient particulièrement longues. Trop peut-être pour continuer à les supporter. Existait-il d’autres moyens ? Une autre échappatoire ? Nenni. Il était fait comme un rat depuis que la peau de son corps s’était mis à sentir la cochonaille grillée. Alors, dans ces moments d’impuissance, seule face à sa douleur, Aimar s’imaginait une broche entrant par son derche et sortant par son gosier. Il se voyait, distinctement, en train de tournoyer lentement au dessus de bonnes grosses flammes. Non loin, des acolytes attendaient patiemment de passer à table. Il sentait presque leur salive dégoulinant de leur gueule vorace. D’aucuns n’auraient su affirmer avec quels genres d’aromates son corps aurait été le plus savoureux. Il ne s’était jamais lui-même posé la question, pensant bien entendu que seuls les fangeux mangeaient de ce pain-là. Son visage se crispa soudainement. Une pointe de douleur venait de l’attaquer comme un couard l’empoignant par derrière. Il dégusta, valdingua et se cramponna au mur de sa chambrée. Il se garda bien de pousser un hurlement pour faire sortir cette saloperie de mal le rongeant jusqu’à la moelle. C’était ainsi tous les jours. Chaque matine, chaque nuit… Lorsque ces journées arrivaient, oui… il douillait si bien et si fort qu’il confiait ses armes à l’un de ses compaings pour ne point risquer de se trancher la gorge.
    — Sire Lesclin ? entendit-il soudainement, à travers la porte.
    Les yeux désormais ouverts, il s’avoua vaincu. Le seuil de tolérance atteint, il saisit sa pipe, déposa de l’herbe dans le foyer, pris une chandelle où se maintenait encore une flamme vacillante avant de la plonger dans l’herbe. Une grande bouffée plus tard, Aimar recracha la fumée tout en sentant enfin sa douleur s’atténuer.
    — Entrez…
    Le jeune Aron n’attendit point une seconde de plus avant de montrer sa trogne. Il avait reconnu sa voix. Nul autre ne lui donnait encore du Sire à tout-va. Il ignorait de quelle façon cette bleusaille avait eu vent de son passé, mais ce dernier s’était mis en tête de traîner dans ses pattes avec l’espoir d’apprendre auprès d’un chevalier. Grand mal lui fasse ! Aimar ne faisait pas dans l’enseignement et passait le plus clair de son temps enfermé dans ses appartements lorsqu’il daignait enfin rentrer "chez eux".
    — Sire Lesclin, un homme cherche à vous voir, l’informa le jeune. Plutôt un nain, en réalité. C’est un p’tit quoi… Enfin je crois.
    Il s’abstint bien de lui répondre qu’il ne serait guère capable de rencontrer cet homme ; surtout dans son état. Les traits tirés et le corps toujours aussi endolori, l’écorché se prépara pourtant à le suivre. Qu’importe cette journée de souffrance, sa place de Lames primerait toujours sur le reste. Alors, accompagné du jeune homme, Aimar regagna l’entrée du quartier général en mettant sous silence ses tourments.
    — A-t-il demandé à rencontrer les Maîtres ? s’enquit-il.
    — Nenni, messire, répondit Aron. Seulement vous, pour sûr.
    Curieux de découvrir enfin ledit nain annoncé, l’écorché continua de raser les murs en s’appuyant quelque fois dessus pour ne pas s'écrouler. Ce n’est qu’une fois arrivé dans la première salle du quartier qu’il s’attarda quelques instants sur les étranges silhouettes présentes. Le visage fermé et le corps raide, il partit à leur rencontre non sans éprouver quelques aprioris. Encore quelques instants à attendre et il serait enfin fixé sur le fin mot de cette demande, se dit-il.




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Fafnar le Dverg



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MessageSujet: Re: Aviseur de haine   Aviseur de haine EmptyMar 30 Aoû 2022 - 15:51





Dans ce monde, on pouvait juger de la valeur d’un homme au premier regard. Certains inspiraient la crainte, d’autres étaient pétris d’éloquence, pour d’autres encore, sagesse et bienveillance, plus rarement, honneur et loyauté. Mais l’être qui venait de pénétrer dans la salle à cet instant précis, ne dispensait rien, absolument plus rien. Sur son visage disgracieux, plus aucunes expressions, plus aucuns tics, rien qu’une masse informe et flétrie, torsadé et suintante à endroit. Fafnar ce voulait être un maître dans le déchiffrement de ces petites choses qui faisaient de vous un être à par entière, mais face au dit Écorché, il ne put mettre aucuns de ses savoirs à l’oeuvre, ou presque. Bien sûr, de cette réflexion à l’encontre de son hôte, il ne laissa point once transpirer, au contraire, qui était-il, lui, le Dverg, pour juger celui qui ne suivait plus les normes ? Sûrement n’existait-il pas d’être mieux placé que lui à dire vrai, pour comprendre ce que cet homme pouvait ressentir quand il entrait dans une pièce. Décidant qu’il serait de mauvais ton de faire « comme » si de rien n’était, le Dragon se fendit de son expression la plus stoïque, car l’Écorché était précisément l’homme qu’il était venu chercher. Appuyant légèrement du front par le bas, il se fendit d’une révérence de bon ton, celle que pouvait s’accorder deux étrangers se rencontrant pour une première fois.

«  Sile Aimal de Lesclin, melci de m’acoldel audiance. Je suis convaincu qu’un homme tel que vous, à bien d’autles occupations que celle de lencontlel un homme tel que moi. Aussi selais-je le plus blef possible si tenté que nous léussissons à trouvel quelques tellains d’entente. »

Dans la salle néanmoins, régnait une agitation qui n’était pas des plus plaisante au yeux du Dverg, trop d’esgourdes et de mirettes traînantes. Pourtant il avait put se renseigner sur ce groupe de mercenaire local au nom pompeux ; aussi, comprenait-il aisément que pour telle compagnie, l’intimité n’était pas réellement de mise. Cette gêne prit la forme d’un tiraillement de pommettes et d’un crissement de la mâchoire, d’une oeillade lancée à droite et à gauche, un poil trop appuyé pour être totalement masqué.

«  Je me nomme Fafnal, le Dvelg d’Allange et voici Jotul. Je fais paltis des sulvivants du Filmament comme vous pouvez vous en doutel. Si je lequiels aujould’hui vos selvices c’est dans un but bien plécis. Poulquoi vous ? Palce que pelsonne d’autles, à mes yeux, ne me semblent plus qualifié. Ô mais, paldonnez moi, quel malpoli je fais, souhaiteliez vous que nous plenions place ailleuls ? Vous poltez vous bien ? Vous semblez bien pâle. »

Difficile de traduire cela autrement même pour un homme qui se targuait de posséder un visage plus roussi que certains gigots qu’il avait vu cuir sur les broches ducales. Néanmoins, on ne pouvait le tromper sur certains détails : le guerrier vacillait, s’appuyait parfois au mur et il émanait de lui quelques senteurs apothicaires, un domaine qu’il connaissait parfaitement.



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