De la collectionneuse du faubourg [Lupio]

Sujet: De la collectionneuse du faubourg [Lupio] Mar 27 Sep 2022 - 22:11

Printemps 1167.

Ses voiles se mêlaient à la brume grisâtre des marais, surmontée par les murs de la ville. Cela faisait un moment qu’ Eusebia n’avait pas approché Marbrume. Ses pensées allaient vers une vie qui lui paraissait bien loin désormais pendant que ses bras étaient bien dans le présent à ramasser sans cesse diverses trouvailles ou les rejetant plus loin alors que les lèvres de la brune exprimaient une moue de déception. Les ruelles sales et autres endroits qu’elle arpentaient il fut un temps n’étaient pas si éloignées, la replongeant dans des souvenirs plus ou moins agréables.

Il y avait plusieurs jours déjà que la femme et plusieurs de ses camarades s’étaient établis à quelques distances de là ne voulant pas se faire remarquer. Le campement de fortune était discret et constitué de pièces légères afin d’être facilement déplaçable. Le durée du trajet pour atteindre la cité et la vigilance que demandait la traversée avaient éreintés le groupe. Le corps de la bannie était las de son labeur, la tâche devenant particulièrement difficile après tant d’efforts.

Le soleil commençait à percer le brouillard indiquant que les heures avaient défilées plus vite qu’elle ne l’avait pensé. Elle leva ses yeux sombres vers le ciel comme cherchant l’empyrée, peut être y trouverait elle un signe, une aide. Les Dieux les voyaient-ils ? Elle en doutait. En plus d’être visible des fangeux voilà que les personnes de la milice pourraient à présent les voir elles aussi. Eusebia redoutait le passage potentiel de ceux-ci, certains montrant un zèle très prononcé à repousser les gens de peu de fortune aux abords de la citadelle. Il arrivait des confrontations qui se terminaient rarement, jamais, dans la joie et les rires.

Elle laissa échapper un soupir, le regard perdu au loin, la mélancolie emplissant ses grands yeux noirs alors que ses bras pendaient le long de son corps comme refusant toute activité.
Elle se reprit soudainement, se redressant, l'œil vif, se faisant méfiante. Il lui semblait avoir vu une silhouette parmi les langues humides de l’air qui léchaient les pierres de la façade. Elle dégagea un pan de voile de son visage afin de mieux observer, se préparant à fuir à tout moment.

Sujet: Re: De la collectionneuse du faubourg [Lupio] Dim 9 Oct 2022 - 18:48

Printemps 1167, la fin hivernale, le début des plantations, des premières livraisons en ville. Une bonne nouvelle pour le petit voleur, il allait pouvoir user de ses talents, non pas de voleurs mais de beau parleur dans le but de se faire embaucher pour un petit boulot. Il en avait eut marre des mauvais coups bas, des magouilles dont la fin était incertaine ou il risquait sa peau à chaque fois. Il voulait faire dans le legal pour une fois, avoir un petit boulot sur et bien payé. Il se rendait souvent dans les tavernes, auberges de la ville en espérant entendre une plainte d'un patron en manque d'ouvrier. Il y passa plusieurs heures, soirées pendant une bonne semaine sans grand résultat. Pas un chat ou un travail qui n'était malheureusement pas dans ses cordes. Lupio en fut dépitié, dégouté. Cette mauvaise nouvelle avait vraiment un gout d'amertume pour lui dont les efforts avaient été vain. Il recroisa dans la semaine ce bon vieu bourreau et sa femme dans le quartier. Ils étaient encore a se prendre la tête pour avoir un enfant, chacun avait ses problèmes. Le jeune voleur n'eut pas le temps de rester avec eux, il devait rentrer ce soir la pour aider son père. Le lendemain, toujours sur le contre coup de son chou blanc, il décida de quitter Marbrume et d'aller faire un tour dans les environs, dans les faubourgs de la ville. Il voulait se changer les idées, de changer d’air et aussi voir s’il avait plus de chance de trouver un petit travail. Sa rencontre avec le bourreau et son après midi dans les champs avec lui, lui avait fait comprendre son amour pour la nature, ses bonnes capacités à bosser dans ce milieu la.

Il s’était rendu à pied dans le coeur des faubourgs, ça lui avait pris une heure ou deux de marche. Il y avait un peu de monde, des paysans venant faire leur commerce ou tout simplement se rafraîchir à la taverne. Lupio sorti ses mains de ses poches, ça faisait louche, les mit le long de son corps et traversa une rue pour se rendre à la première auberge. Il prit une boisson, une table seule et tendit son oreille. Une habitude pour lui de se mettre dans le bain, d avoir quelques informations sur le coin ou il était. A première vu, cet endroit était calme; trop calme comme marburme. Pas de travail à l’horizon, juste des rumeurs et des histoires de voisinages, rien de passionnant. Il ne se fit prier et ne tarda a sortir de cet endroit. Il jeta un oeil autour de lui, décida de faire un petit tour dans le faubourg sans trop de but. Une simple promenade en espérant y trouver un truc ou une personne intéressante. Il rêvassait, traina sa zone et tomba sur une curieuse jeune femme. Elle semblait fouiller un peu partout, longeait les murs. Le petit voleur décida de la suivre discrètement avant de s’afficher mine de rien.

“bonjour, je ne voulais pas vous déranger mais vous m’avez.. l’air perdue ? Vous ‘êtes pas d’ici ?”

Et lui non plus or elle n’était pas censée le savoir, c’était juste un petit détails de rien du tout pour lui. Il avait bien une petite idée en tête, savoir ce qu'elle était vraiment entrain de faire ici.