Marbrume


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 Le ver est dans la pomme

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Mariotte
Mariotte



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MessageSujet: Le ver est dans la pomme   Le ver est dans la pomme EmptyJeu 1 Déc 2022 - 22:24
l'Esplanade, le 24 mai 1167

- Pas possible ? PAS POSSIBLE !? Comment qu'ça peut bien s'faire, que c'est pas possible ? Tu plaisantes là, j'me suis pas cassé l'cul à te chercher cette belle dorade et à faire tout le foutu trajet pour te l'amener là, ici, d'vant toi, pendant qu'vous autres étaient bien peinards...Foutre d'écrevisse, ça va pas s'passer comme ça !

J'la vois, elle soupire, encore, comme si j'l'agaçais. Eh ben, tant mieux, parce que là c'est la goutte de trop qui fait chavirer la barque !

- Allez Mariotte, fais pas ta peau d'vache, tu sais bien que j'te l'aurais pris ton poisson, si j'avais l'choix... C'est l'seigneur et sa dame qui veulent que du Santeno...

- J't'en foutrais moi de la dorade au Santenoque, comme si elles avaient pas l'même goût... Ils en sauront rien tes maîtres !

Ça y est, cette fois-ci elle lève les yeux au ciel, et la porte me claque au nez, fin d'l'histoire, dégagez ya rien à voir. J'me racle la gorge et j'balance un crachat bien senti sur cette foutue porte de misère. J'ai perdu trop d'temps et trop d'argent à cause de c'nobliau, ha, noble, ça m'fait bien rire, parce que les gens d'la haute, j'en vois un paquet, de loin, ils sont beaux, bien habillés et tout, même que quand on les approche ils sentent une odeur de noble, mais lui, c'est rien qu'un vieillard grassouillet. Il bouge pas un p'tit doigt, j'dis pas un seul ! Un cochon, ça a rien à faire près d'la mer, et encore moins à ramasser d'l'argent sans bouger son derrière !

◈ ◈ ◈

le Labourg, le 29 mai 1167

Ça m'a trotté dans la tête quelques jours, au point que j'ai même pensé à demander d'l'aide à l'autre affreux, Gros-Pif, enfin, Bellegueule, mais j'ai encore mal au poignet et malgré qu'il m'a balancé la bourse, y m'fait toujours aussi peur. Mais j'y ai quand même pensé, alors c'est dire, parce que, hein, j'dois bien admettre qu'il est plutôt efficace pour faire son boulot, mais sa façon d'se montrer honnête, ya pas à dire, ça m'fait froid dans le dos, un peu comme quand l'vieux Thomas m'fait des blagues graveleuses en souriant avec ses chicots pourris.

Non, là j'vais frapper un gros coup, quelqu'chose de bien, faut qu'il arrête de s'croire le maître du port ce Pépin... Oh, ça oui, il était déjà là depuis belle lurette quand j'suis arrivée dans la ville, mais faut qu'les vieux loups cèdent leur place aux jeunes, c'est comme ça qu'ça marche. Puis, j'crois bien avoir plus d'atouts qu'lui pour vendre du poisson, alors j'vois pas pourquoi ça serait à moi de m'coucher et d'me laisser crever d'faim. Alors, pendant qu'il y avait plus personne dans la chambre qu'on occupe au rez-de-chaussée, j'ai ouvert l'une de mes cachettes (non, pas celle qui est derrière la pierre descellée près de la cheminée, cette fois c'est celle qui est sous le double fond de la quatrième marche de l'escalier), pour y prendre une belle pièce d'or. Bien ronde, bien brillante. J'ai bien replacé la planche, à sa place, et la pièce, dans mon corsage, et je suis partie vers le Labourg.

J'y suis allée d'un pas décidé, alors c'est la tête haute et l'corsage gonflé que j'arrive dans le quartier où Guitou opère. J'le repère assez vite, le gamin est pas vraiment discret. Va pas faire long feu çui-là.

- Hé, minot : tu lui diras, à Guitou, qu'la Mariotte l'attend à la Bonne Fortune ce soir. Dis- lui qu'jai d'quoi lui payer sa bière, et surtout qu'j'ai un boulot à lui proposer.

◈ ◈ ◈

J'lui ai payé une bière, comme dit, comme ça il voit que j'tiens ma parole. Moi j'ai du vin coupé à l'eau, faudrait pas qu'ça me tourne la tête, parce que là, encore une fois, c'est du sérieux. Ya pas matière à rigoler, même pour moi.

- V'là l'problème maintenant : que le Santenoque soye plus gros qu'nous, ça m'va. J'peux pas pêcher tous les poissons d'la mer, Anür soit louée, et j'peux pas les vendre tous, mais cet homme, là, avec ses bateaux, ses livreurs, ses p'tits servants béni-oui-oui, il continue à faire grossir son commerce comme un chibre de homard, le v'là le problème. S'il continue, on va tous finir au Goulot, à moins d'se plier en vingt pour qu'il nous paye aussi, mais moi, j'les ai bien vues les têtes des pêcheurs qu'il garde : pas mieux qu'des Fangeux !

- Ça me dit pas ce que tu veux que je fasse.

J'me racle la gorge.

- Alors, voilà l'topo : les nobles, ils achètent au Santenoque. Soit disant qu'c'est plus fiable. J'veux leur montrer que leur livraison d'poisson, elle a rien d'fiable. Comme ça ils retourneront à acheter leur poisson à celle qui leur livrera en premier, un point c'est tout, comme avant. Premier arrivé, premier servi !

J'tape du poing sur la table et je prends un air dramatique pour sortir la pièce de sa cachette. J'la pose avec distinction de son côté de la table.

- Là. Tu vois, j'plaisante pas. J'compte sur toi pour que son commerce, il capote sérieux. Tu fais c'que tu veux, p'peux t'filer un coup de main, mais il faut qu'le Santenoque, il ait des pépins.

HRP:
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Rosen de SombreboisBaronne
Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Re: Le ver est dans la pomme   Le ver est dans la pomme EmptyVen 2 Déc 2022 - 20:28


Le ver est dans la pomme
Rosen feat Mariotte


Ce soir, comme tout soir, il y a du monde à la bonne Fortune. Cela dit, l’ambiance côté personnel de l’établissement n’est pas à la fête malgré les nombreux rires des habitués qui prennent plaisir à s’enivrer. En effet, qui pourrait se montrer joyeux après avoir vécu, à peine quelques jours en arrière, un massacre sans nom ?

Marie, Claudin, Jürgen, Gilles, Eve, Clara et Charline on bien pensé y rester, ce 24 mai 1167, lorsqu’ils sont partis rendre hommage à Rosen de Sombrebois pour la cérémonie de son fils, le petit héritier bien trop souvent considéré en bâtard au sujet de son sang illégitime et de sa conception un poil trop en avance – mais pas tant ! sur le mariage de ses parents.

L’odeur âcre du bois qui brûle malgré la pluie, la lueur sinistre aux couleurs de Rikni irradiant du feu grégeois, les hurlements et les gens qui tombaient comme des mouches dans des gerbes de sang. A ce moment là, ce qui a sauvé nos sept camarades, c’est tout simplement qu’ils se trouvaient à l’auberge de Sombrebois car la nuit tombait et ils étaient tous regroupés dans la chambre de nos compères masculins pour boire un dernier verre entre eux. Juste un ou deux jours encore à rester avant de rentrer à Marbrume et de reprendre le travail après ces quelques jours de congé.

Mais voilà… un drame est survenu, l’attaque tant redoutée le matin même de la fête par Rosen est arrivée. A ce moment-là pourtant, la baronne n’imaginait pas encore quelle serait l’ampleur des dégâts et même si elle et ses larrons de la Bonne Fortune ont survécus, l’événement a marqué leurs esprits. Les filles et Jürgen ont décidé de rester quelques temps au château de Sombrebois à la demande de Rosen, laissant les autres repartir à Marbrume pour retourner à la Bonne Fortune afin de la tenir.

La baronne disait qu’elle ne supporterait pas ce vide angoissant après que la moitié des habitants du fort se soient fait massacrés et qu’Alaric et Athanase ait disparus. Elle ne supportait déjà plus à vrai dire les pleurs d’Edwige et de Pénélope qu’elle pouvait percevoir de temps à autre. Oui, il fallait que la vie reviennent entre ces murs sombres et froids qui ont vu couler tant de sang cette nuit-là.


Aussi, c’est Claudin qui s’approche pour prendre la commande de nos deux clients attablés. Il salue d’abord Guillaume qu’il connaît bien – tout le monde se connaît plus ou moins dans le milieu – et qui est un habitué des lieux, puis il salue la jolie poissonnière et demande leur commande.

De la bière pour l’un, du vin coupé pour l’autre. Puis il repart après avoir échangé quelques banalité avec le gredin. Normalement, Claudin ne prend que rarement les commandes des clients. C’était surtout Rosen qui s’en occupait à l’époque avec Marie et Jürgen. Mais les choses changent. Les temps changent. Les gens changent et avec actuellement Jürgen et les filles en moins, il a fallu s’adapter. D’ailleurs, Claudin n’est même plus sensé travailler ici, de même que Gilles.

Les rumeurs sur le mariage de Rosen avec Hector de Sombrebois – un noble qui épouse une roturière ! a fait couler beaucoup de salive et Claudin et Gilles avaient décidé de partir pour ne pas en pâtir. Mais aujourd’hui, après de longs mois, les choses se sont tassées. Puis Rosen s’est faite anoblir officiellement par le Roi, et même si beaucoup la déteste – à juste titre bien souvent !

l’indignation générale s’est peu à peu changé en pitié et l’image de la honte est devenue celle d’une pauvre folle qui fait de son mieux pour gérer son bourg, une pauvre folle qui a d’abord perdu son mari puis son enfant. Alors Claudin et Gilles ont accepté de revenir travailler dans l’établissement dès leur retour à la capitale pour aider la pauvre Marie qui ne pourrait pas gérer seule son commerce, maintenant que Jürgen est à son tour parti et les filles avec lui.

Ainsi donc, pour en revenir à nos deux clients, voilà que la poissonnière demande à son acolyte de faire couler un concurrent… et pas n’importe quel concurrent : un noble ! Celui que l’on surnomme Guitoo dans le milieu reste perplexe un instant.

Il tend toutefois la main pour récupérer la belle et précieuse pièce dorée.

« Bon sang ! T’en a beaucoup d’autres, comme ça ? s’exclame-t-il. Moi qui croyait que ça ne rapportait pas tant que ça, ta poiscaille ! Écoute Mariotte, moi je veux bien te rendre service. En plus, j’ai fait la promesse à Kal de te venir en aide au besoin et t’a vraiment un joli minois. Mais faut que tu saches que la noblesse, c’est un autre monde. Moi et mes gars on poignarde les gens, on fait de menus larcins, mais on ne joue pas à ce jeu là. Demande moi de le zigouiller et demain tu n’entendras plus parler de lui.

Mais les traquenards de ce genre c’est pas mon truc. Il te faut quelqu’un du milieu qui connaisse tout ça. Un autre noble, par exemple. Les nobles aiment bien se tirer dans les pattes dès qu’ils en ont l’occasion. »

Évidemment, Mariotte ne va pas se satisfaire d’une telle réponse, à moins que son interlocuteur ne sache la rediriger vers la bonne personne. Mais qui ? Dans son entourage, le Guitoo n’a aucun noble sous la main. C’est là que Claudin passe à côté.

« C’quoi encore vos histoires d’nobles, là ? », qu’il demande d’un air interpelé.

Un instant, il pensait qu’on parlait des histoires de Sombrebois.

Guillaume propose alors à Claudin d’aller voir quelque chose dans la cave. Une façon très simple de lui faire comprendre qu’il s’agit d’un sujet délicat qui pourrait bien déboucher sur une conversation importante. La cave de la Bonne Fortune est lieu de tous les sujets les plus illicites.

« Je reviens, ce ne sera pas long », lance ensuite le jeune homme à celle qui lui a demandé un contrat.

Les deux hommes se rendent donc dans la cave où ils peuvent parler librement sans risquer d’être entendu par des oreilles indiscrètes.

« Voilà, la jolie demoiselle qui m’accompagne ce soir a besoin d’un coup de main pour son commerce parce qu’un type fait un peu trop d’ombre à ses poissons. Le souci, c’est qu’elle ne veut pas que je le lui saigne son bougre, mais elle veut juste que je lui nuise pour qu’il mette la clé sous la porte. Moi j’fais pas ce genre de choses… son concurrent, c’est un noble, en plus. Tu n’as personne qui pourrait s’en occuper ? L’ami Jürgen, peut-être ? Me semble qu’il est assez futile et malicieux pour ce genre ce choses. C’est un pistole à la clé. » 

Claudin réfléchit.

« Nan, Jürgen l’est pas là. L’est à Sombrebois en train d’veiller sur la gosseline. Elle lui a demandé de rester un peu. Et puis m’étonnerait qu’y fasse ce genre de trucs. L’aime bien courtiser les donzelles avec d’belles paroles et des blagues mais c’est pas non plus une lumière, t’vois. » 

 
« La gosseline ? La petite peste qui est devenue baronne, là ? Rosen ? »
 
Claudin a un rictus étrange pour confirmer, une sorte de gêne indicible.

« Elle a eu des soucis, son bourg s’est fait attaquer quand on y était, même qu’on a tous failli crever là-bas. Ça va pas fort.
- Désolé pour elle, mon gars. »

Guillaume réfléchit un instant et soudain il semble avoir une illumination.

« … Attends un peu… et si elle pouvait, elle… »

Claudin semble presque incrédule, ou désabusé, au choix.  

« Guitoo... j’viens d’te dire que ça va pas fort. Elle a perdu son mari et son fils. Laisse-là en dehors de ça.
- La Marie aussi Claudin, la Marie aussi. La fange lui a enlevé son mari et ses enfants, et elle fait un excellent travail. Ça occupe l’esprit, les affaires. Et puis Rosen n’est pas tellement… sensible. Elle s’en remettra vite ne t’en fais pas. Et lui proposer de s’amuser un peu lui changera les idées, elle a tout à y gagner. C’est typiquement dans ses cordes, ce genre de choses. Tu ne diras pas le contraire. »

Claudin lève les yeux au ciel. Il ne peut malheureusement pas nier ce détail. Il la connaît trop bien.


« En plus, elle fait partie de la noblesse maintenant. C’est devenu son univers et elle est mieux placée que nous pour approcher un noble et lui faire un coup fourré. Je suis sûr que ça lui plairait…
- C’que t’es têtu quand tu t’y mets. Vas-y lui demander toi même quand elle ira mieux. Elle s’est mangé un méchant coup d’surin là… une chance qu’elle en a pas crevé, j’te l’dis. Mais si elle a des ennuis à cause de toi, j’te fais bouffer tes dents, t’as compris ? Elle en a déjà assez comme ça. En plus, elle a changé. J’l’ai même pas reconnue… t’peux demander aux autres.
- On ne change jamais, Claudin, Jamais. On le croit seulement, et ça ne dure qu’un temps. »

Il tapote l’épaule du tavernier sur ces mots. Les deux hommes finissent rapidement de se mettre d’accord, puis Guillaume retourne rejoindre Mariotte.

« Bon, j’ai peut-être la personne qu’il te faut pour ça. Mais ça risque d’être un peu compliqué par con… »

Le jeune lascar s’interrompt et fronce les sourcils en remarquant qu’un lourdaud un peu trop ivre a pris sa place à la table pour essayer de faire du gringue à Mariotte.

« Allez j’t’e dis ! Juste une nuit, personne n’en saura rien ! »

De toute évidence, l’homme qui pue l’alcool a des lieues à la ronde ne se rend pas compte qu’il parle un peu trop fort pour que cette conversation soit réellement discrète afin de rester assurément connue d’eux seuls. Heureusement, avec l’ambiance générale, cela passe presque inaperçu. Pour l’instant… l’homme qui se montre des plus pressant pose même sa main sur la jambe de la poissonnière au caractère si bien trempé.

Guitoo ne sait pas trop s’il doit intervenir ou laisser la jeune femme se débrouiller. Il ne doute pas une seconde qu’elle est capable d’éconduire son soupirant et ne s’inquiète pas pour elle, mais tout de même. Il aimerait que l’homme parte sans faire d’histoires, et cela l’agace. Finalement, il s’approche de sa place volée en son absence.

« Pardon mec, j’aimerais récupérer ma place. »

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Mariotte
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MessageSujet: Re: Le ver est dans la pomme   Le ver est dans la pomme EmptySam 3 Déc 2022 - 23:19
Je le savais ! Le brillant de l'or, ça n'laisse personne indifférent. Je fais un petit sourire au jeune homme : j'aime bien qu'on me rappelle que j'suis jolie, surtout qu'on voit qu'ça lui sort droit du coeur, c'est pas une flatterie comme certains...

- Zigouiller ! Ah, ça, non, qu'il reste en vie tant qu'à faire : j'crois bien savoir qu'il a un fils qui pourrait r'prendre les affaires... Non, ça changerait rien à mon problème, chez les nobles ya toujours quelqu'un pour hériter d'ce genre de choses, j'ai assez entendu d'leurs histoires pour savoir comment ça s'passe. Comme chez nous autres, pas mieux ! Tout qui s'transmet, rien pour ceux qui arrivent !

J'ouvre de grands yeux quand il me propose d'impliquer un autre noble.

- Qu'est-ce que tu racontes ? J'ai pas assez pour payer un noble moi !

J'ai pas dû être très discrète, parce que le serveur, faut préciser qu'il a une sale trogne au passage, il vient soudainement rejoindre la conversation, et ptêt que des fois j'devrais parler moins fort, comme le paternel il demandait, mais j'vois pas bien comment on pourrait m'écouter si j'parlais très doucement hein ? Bref, il s'incruste, j'vois bien qu'il connaît Guitoo, et les deux partent faire des cachotteries dans la cave. Comme si j'étais dupe ! Et ils voudraient me laisser en dehors de la conversation ? C'est quand même bien un monde ! Ces hommes, j'vous jure...

Je les laisse prendre un peu d'avance, avant de me glisser discrètement dans leur sillage. Arrivée devant la lourde porte de la cave, qu'ils ont nécessairement fermée, j'essaie de coller mon oreille. Rien. J'essaie à la serrure, tout, mais je n'entends rien. J'tape du pied de frustration, va bien falloir que j'me fasse et que j'retourne à ma place dans la salle. J'suis pas assez bien pour entendre ce qu'ils ont à se dire, hein ? On m'la fait pas à moi, j'les surveillerai de près... En parlant d'surveiller, v'là qu'un gars est venu se mettre devant le fond de bière qu'on a laissé sur la table. Sans me démonter, j'me rassois à la place en face de lui, j'suis vraiment pas d'humeur.

- C'est la place de mon compagnon qu'tu prends là. J'te conseille de dégager fissa avant qu'il revienne. Il a l'air poli, comme ça, mais crois-moi, tu pourrais n'pas arriver chez toi en un seul morceau si tu l'emmerdes.

- Compagnon hein ? L'est parti pourtant, et t'as l'air déçue ma jolie... T'aurais bien besoin qu'une bonne âme te réchauffe ton lit...

Oh, je l'reconnais ce regard, c'est l'même que celui du Jean quand il rentre tard. Les yeux vitreux, la bouche trop pâteuse pour articuler trois mots. Voilà pourquoi j'évite les tavernes, rien d'bon dans les ivrognes.

- Allez j’t’e dis ! Juste une nuit, personne n’en saura rien !

Et le v'là à passer sa main sur ma jambe. Il s'est cru dans un lupanar ou quoi ?

- C'est ça, ouais ! Tu s'rais même pas capable de baiser une chèvre dans ton état, alors r'tourne dans le lit d'ta mère !

J'ai beau faire la maline, j'en mène pas large. Ptêt bien qu'j'aurais dû tourner ma langue dans ma bouche sept fois encore, comme aurait dit ma mère, mais comme il est assis, difficile de lui filer un coup d'genou dans l'entrejambe, alors faut bien qu'ça sorte d'une manière ou d'une autre.

- Pardon mec, j’aimerais récupérer ma place.

Le gars se r'tourne vers Guillaume, un peu hébété, me regarde aussi, sa tête fait des allers-retours entre nous deux.

- J't'avais dit qu'il reviendrait.

J'reste calée au fond d'ma chaise, comme si j'étais bien assurée de tout. Mais j'vais pas me mentir à moi-même, si j'suis aussi bien appuyée sur le dossier c'est qu'j'suis pas très bien. Je sais très bien comment ça s'passe les soirs où le Jean rentre dans cet état. Non, rien de bon, et ça m'fout une trouille pas possible.

Lancer de dés:

Finalement, l'autre gars se lève lentement, et il finit par s'en aller, tout en gueulant un peu, mais j'comprends rien à c'qu'il raconte, une vague histoire de savoir qui pisse le plus loin, quelqu'chose comme ça. Foutu alcool.

- Assez discuté avec ton gars ? J'compte pas rester dans cette gargote, elle est pas fréquentable, comme toutes les tavernes de Marbrume d'ailleurs.
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MessageSujet: Re: Le ver est dans la pomme   Le ver est dans la pomme EmptyDim 4 Déc 2022 - 1:25


Le ver est dans la pomme
Rosen feat Mariotte


Guillaume est soulagé de voir l’importun s’éloigner sans faire plus d’histoire que ça. Il aimerait éviter une stupide bagarre de taverne et d’avoir à le saigner comme un porc. En fait, il a plus important à gérer pour ce soir et si le type est parti si vite, c’est que malgré son ébriété, il a bien dû voir au regard imposant mais calme du jeune meneur qu’il ne fallait pas trop jouer au con avec lui.

Ceci réglé, il reprend donc sa place auprès de Mariotte et la conversation.

« Bon, tu ne veux pas que je crève ton contrat, alors voilà ce que je te propose. Oui, j’ai parlé de tout ça avec Claudin pour te trouver quelqu’un et au fil de la conversation, j’ai trouvé la personne qu’il te faut. Je ne sais pas encore si elle acceptera cela dit. Elle a quelques soucis personnels actuellement, mais je ne doute pas un seul instant que ce soit la personne idéale. » 

Guitoo ne connaît pas personnellement Rosen. Il ne lui a jamais vraiment adressé la parole plus que ça, autrement que pour passer commande de temps à autre en tout cas. Mais il a vu son regard cruel. Son sourire narquois. Ses expressions de petite peste joueuse qui n’a peur de rien.

Et par dessus tout, il a entendu à de nombreuses reprises parler d’elle. Notamment une fois par son ami Kalam qui semblait quelque peu sous le charme de la jeune femme. Rosen était sadique, ne reculait devant rien, n’avait pas peur du risque et cerise sur le gâteau, adorait jouer. Et maintenant qu’elle est noble, c’est encore mieux pour approcher la cible.

Aussi, malgré les mots dissuadant de Claudin, Guitoo n’a aucun doute sur le fait qu’elle soit la personne toute désignée pour ce travail, et qu’importe si elle paraissait avoir avoir « changée » ou avoir d’autres préoccupations. Un papillon ne reste rien d’autre qu’une chenille avec des ailes. Une bien maigre différence.

« J’sais pas si t’es pressée, du coup. Mais ça ne serait pas pour tout de suite. Pas avant au moins quelques semaines, je dirais, si elle accepte. Et si tu ne penses pas avoir assez pour régler un noble, dis toi que ta pistole peut payer le salaire d’un milicien pour une année complète et qu’elle a, d’ailleurs, des soucis d’argent en ce moment. Elle ne cracherait donc pas sur ta pièce. »

Oui, personne n’est sans savoir les dettes que la baronne a envers la couronne bienfaitrice qui lui a reconstruit tout son bourg dans sa grande mansuétude. Louée soit-elle !

« Mais tu peux peut-être lui proposer de ton fretin, aussi. Il me semble qu’elle a du mal à trouver de la nourriture pour les siens et c’est sûrement bien volontiers qu’elle t’en prendrait quelques caisses. Tu sais, une bonne journée de pêche, et l’affaire est réglée. Qu’en dis-tu ? On pourrait peut-être lui envoyer Kalam pour lui proposer ton contrat. Il la connaît. »

Il vide alors sa choppe d’une traite, s’essuie la bouche du revers de sa manche puis se lève.

« Réfléchis bien, Mariotte. C’est ce que j’ai de mieux à te proposer. » 

Il lui fait signe de se lever ensuite et une fois l’addition réglée par la poissonnière, les deux personnes peuvent quitter l’établissement pour poursuivre leur conversation dehors.

« Viens, je te raccompagne chez toi, lui signale-t-il. Si tu veux tenter le coup, je lui ferai déjà parvenir ta pièce si elle accepte. Cela te va ? Si on ne trouve personne pour aller la voir, je pourrais peut-être m'organiser pour faire le trajet. »

Le jeune homme regarde la jolie dame de façon presque appuyée, presque distraite. Quelque chose d’étrange flotte presque dans l’air.

« Tu vas voir… il aura de gros pépins ton Sentenoque et il ne te causera plus jamais de soucis. Fais moi confiance. Je ferai tout pour qu’on arrive à la convaincre de t’aider, cette personne. » 


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Mariotte
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MessageSujet: Re: Le ver est dans la pomme   Le ver est dans la pomme EmptyJeu 8 Déc 2022 - 20:09
- La personne idéale ? Rien qu'ça ? J'espère qu'tu t'fiches pas d'moi !

Il me déroule ses arguments comme les vendeurs de marrons en hiver, à les croire, ya qu'des avantages, mais jamais ils parlent des fruits pourris et des asticots, ça, non, jamais. Ha ! Finalement, si, ya un "mais", c'est qu'sa personne, elle est pas disponible de suite... Bien sûr. !

- C'donc une bonne femme ? Moi ça m'plaît pas trop, d'savoir qu'tout repose sur une seule personne... Tu vas pas m'faire croire que t'as aucune autre solution à m'proposer, quand même ? Sans vouloir... Tu vois... terminer la dynastie Santenoque, ya bien moyen d'faire régner la terreur parmi sa garde, là, les Cachalots, ou parmi les marins qu'il emploie ? Un ou deux p'tits meurtres horrifiants, c'est pas dans tes cordes ? A moins qu'la grande dame ait quelqu'chose de mieux à proposer ? Quoique, c'est vrai qu'les gens d'la haute ils ont l'habitude de s'tirer dans les pattes sévère mais...

Ça m'plaît guère, tout ça. J'ai pas l'habitude de m'acoquiner avec des gens d'ce monde là, j'le connais pas, j'préfèrerais encore gérer quelques brutes sans cervelle du Goulot plutôt qu'la baronne de Sombrebois. Ah, c'est bien la première fois que j'suis pas sûre de moi, et décidément... Ça m'plaît pas !

- Un rabais sur du poisson, hein ? Faudrait voir à transporter ça sans qu'ça attire pas l'attention... J'vois un tas de problèmes.

J'me prends la tête entre mes deux mains, je ferme les yeux. Oui, non, oui, non ? Oh et puis zut, trop réfléchir ça fait des noeuds au cerveau.

- Bon, écoute-moi bien. Moi j'te fais confiance, mais la confiance c'est un truc qui s'entretient. Et j'comprends pas bien pourquoi tu fais tant d'mystères, alors que tu sais même pas si la dame va être d'accord ? Qui nous dit qu'elle va pas aller tout balancer direct aussi ? Hein ? T'y as pensé, à ça ? Pourquoi cette dame elle aurait intérêt à chercher noise à ses amis d'l'Esplanade, hein ?

On est d'jà rendus dehors, j'en profite pour cracher un coup, ça m'soulage un peu.

- Quant à m'ramener, c'est pas question, l'soleil est à peine couché, j'vas me débrouiller par moi-même sans souci. J'en aurai bien plus si on m'voyait avec toi.
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MessageSujet: Re: Le ver est dans la pomme   Le ver est dans la pomme EmptyJeu 8 Déc 2022 - 23:28


Le ver est dans la pomme
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Guillaume fronce légèrement les sourcils lorsque la belle poissonnière remet en question sa parole. Oui, elle est vraiment belle avec ses lèvres pulpeuses, son regard vaillant et son caractère bien trempé. Mais il ne faut pas pousser le bouchon trop loin.

« Je suis un homme de parole, Mariotte, lui signale-t-il simplement et calmement. En doutes-tu donc ? »

Non, il n’aime pas des masses que l’on insinue qu’il n’est pas un homme droit. Certes il peut zigouiller n’importe qui dans cette ville, mais tout de même ! Il aimerait bien que quelqu’un ait l’audace de lui dire qu’il lui ait déjà arrivé de ne pas respecter un contrat ou un client !

Mais il reste calme, implacable devant la jeune femme. Au lieu de hausser le ton ou de se vexer, il lui sourit amusé.

« J’ai dit qu’il s’agissait de la personne idéale, pas que cette personne était une femme. » 

Il se demande à cet instant, dévisageant presque avec un brin de curiosité son interlocutrice, si celle-ci était doté d’un sixième sens particulièrement aiguisé ou si au contraire elle possédait une intelligence bien trop sommaire pour dépasser l’emploi du féminin qualifiant le mot ‘personne’.

Au fond de lui, le guitoo voulait croire qu’il s’agissait du premier cas, bien que quiconque s’arrêtant aux apparences aurait parié sur le second. Mais Guitoo ne s’arrête pas aux apparences. Il analyse en profondeur. Il rit doucement à l’évocation de quelques meurtres.

« Je croyais que tu ne voulais pas de meurtres ? Il faudrait savoir un peu. J’ai souvent entendu dire que les femmes ne savent pas ce qu’elles veulent… j’ai souvent pensé qu’il ne s’agissait que de grossièreté. Ai-je donc eu tort ? »

Avant que Mariotte n’ait le temps de répondre, il poursuit.

« Je plaisante, Mariotte, je plaisante. Je t’ai dit que je pouvais tuer n’importe quel indésirable. Mais cela sera-t-il seulement utile ? Je ne crois pas que la cible sera nécessairement impressionnée, ni que cela l’empêchera de poursuivre son affaire. »

Il réfléchit un instant, songeur.

« Si je te dis que c’est la personne idéale, c’est que c’est la personne idéale, fais moi confiance. » 

Il regarde un instant derrière eux, réflexe de la rue. Un rat déboule en sautillant depuis les poubelles pour traverser et rejoindre les égouts, un morceau de pain presque aussi gros que lui dans la gueule.

« Une seule personne, c’est toujours mieux que plusieurs. Ça laisse moins de chance que l’affaire ne s’ébruite en cours de route. Et si cela arrive, on sait tout de suite de qui ça vient. C’est plus pratique pour savoir à qui régler son compte. »

C’est qu’il la trouve presque attendrissante, avec ses craintes et sa méfiance, à ne pas vraiment raisonner de la manière dont raisonnent les gens de la rue.

« Quant à redouter qu’elle ne nous balance… eh bien, ce risque là n’est jamais à exclure, avec qui que ce soit. Mais si je te dis que c’est la personne idéale, c’est que j’ai bien pesé les pour et les contres, Mariotte, et que ça ne devrait pas arriver. Cette personne n’est pas réellement de noble naissance. En fait, elle connaît sans doute bien mieux le goulot que l’esplanade. »

Oh, il ne devrait pas y avoir tant de risques avec Rosen, puisque Claudin fait parti de son cercle de proches et que Guitoo l'a indirectement impliqué dans l'affaire. Et avant que Mariotte ne puisse protester comme quoi il lui a dit qu’il n’a jamais dit que c’était une femme, il la devance en faisant un simple constat.

« Je n’ai pas dit que c’était un homme non plus, d’ailleurs. Et elle ne porte pas les nobles dans son cœur, si tu veux mon avis avec tout ce qu’elle a dû endurer. Je suis même sûr que ça lui ferait du bien de se venger de ce qu’elle a subi. J’imagine qu’elle n’a jamais vraiment été acceptée comme l’une des leurs. Cela dit… je suis presque certain qu’elle a une excellente prédisposition aux intrigues. Elle a ça dans le sang, j’en suis sûr. Et d’ailleurs, rien n’empêche de l’aider nous même, et que d’autres personnes nous prêtent main forte au besoin. »

Devant le refus de la jeune femme d’être raccompagnée, il lève ses mains devant lui en signe d’acquiescement. C’est comme elle veut, il ne va pas la forcer.

« Si tu me fais confiance, alors on lui envoie quelqu’un dès que possible. Quelqu’un de fiable, évidemment. Même si Marie sait écrire, on va éviter de lui envoyer un pigeon, c’est bien trop risqué. C’est quelque chose qu’il faudra lui proposer de vive voix, mais c’est loin. Je ne sais pas si Claudin pourrait s’en charger, je ferais peut-être mieux d’y aller moi même le cas échéant. Je te tiens au courant. Cela te convient-il ? »

Guillaume aimerait bien éviter de trop en dire. Dans le milieu, moins on en dit et mieux on se porte. C’est également une sécurité supplémentaire. Chacun sait ce qu’il doit savoir, il n’a pas besoin de savoir le superflue. Ainsi, on temporise les risques de fuite à tous les niveaux et même sous torture, ni le client ni son mercenaire ne peuvent se balancer. Astucieux, n'est-ce pas ?

Bon, si c'est l'intermédiaire qui est coincé, c'est un tout autre problème pour les autres... et puis c'est un peu la place du con, si jamais le client ou le mercenaire est intercepté. Mais on ne peut jamais réduire le risque à zéro, tout au plus, on ne peut que le réduire tout court. Et puis, Guillaume n'a pas l'intention de se faire chopper de si tôt, même si le danger fait partie intégrante de son quotidien.  


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Mariotte
Mariotte



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MessageSujet: Re: Le ver est dans la pomme   Le ver est dans la pomme EmptyMer 8 Fév 2023 - 21:48
Il me prend pour un caneton d'la dernière marée ? J'me retiens de cracher encore, parce qu'on est quand même dans un endroit un peu guindé, mais j'pense que mes gros yeux lui feront comprendre qu'on m'a pas comme ça, avec des phrases qui tournent autour du pot, comme que s'il maîtrisait tous les mots à la perfection : bien sûr que c'est une femme quand on arrête pas de l'appeler elle sans jamais faire de boulette ! Lui aurait-y poussé une tête de noblaillon ces derniers temps à c't'enfant du Goulot ? Oh, et cette question rien que pour m'énerver ! Vraiment... Bon, bien, il a dû vite se rendre compte que ça passe pas avec moi c'genre de plaisanteries !

- Une seule personne ? Toi, moi, cette mystérieuse personne qui n'est ni un homme ni une femme hein ? L'aubergiste aussi ? T'as cru qu'j'savais point compter ? C'est déjà au moins trois... Et puis, ta bande ? Vont pas s'poser d'questions si tu remplaces un pigeon ? Pour tout t'dire, on s'est assez fréquentés pour qu'je sache que t'es un gars fiable : mais ça, tout ça, c'est d'un aut' niveau. Et... Et la pièce que tu vois là, c'est toutes mes économies...

Oh bon sang elle était si jolie cette pièce. Vraiment ça m'fait d'la peine de la laisser partir, j'sais pas si j'arriverai un jour à en avoir une autre. Mais qui n'tente rien n'a rien comme disait ma vieille mère. J'en ai les larmes aux yeux.

- Toutes mes économies. La bouffe de mon gamin pour l'hiver prochain, le bois pour pas mourir de froid dans not' lit. J'pense que tu comprends hein ? Mais confier tout ça à une seule personne... Non. J'peux pas, pas comme ça. Va falloir que tu m'en dises un peu plus, et qu'tu puisses me garantir qu'cette personne elle va accepter. Puis, toi, j'veux bien croire que t'es digne de confiance. Mais cette personne, j'en sais rien. Et t'en sais pas grand'chose non plus de c'que j'comprends. Pas de "j'crois bien" quand il y a une pièce entière à la clé. Alors, j'te dis pas non. Mais j'dis que cette grosse pièce brillante, elle reste dans ma bourse tant que t'as pas été sonder l'terrain.

J'cale les mains sur mes hanches, les pieds bien campés dans le sol pour lui faire comprendre que c'est pas négociable. Et pourtant, qu'est-ce que j'aime ça négocier d'habitude !
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Rosen de SombreboisBaronne
Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Re: Le ver est dans la pomme   Le ver est dans la pomme EmptyMer 8 Fév 2023 - 23:41


Le ver est dans la pomme
Rosen feat Mariotte


La voix de Mariotte tremble, son regard se ferme. Guillaume comprend parfaitement les angoisses qui assaillent la jeune femme. Miser toutes ses économies, ce n’est pas rien. C’est quitte ou double. Et si c’est quitte… je vous laisse deviner la catastrophe.

Elle se plante devant lui, bien stable sur ses positions, les poings sur les hanches. Campée ainsi, elle a l’air si forte et si fragile à la fois. Des mèches de ses cheveux flottent au gré d’une brise soudaine et le Guitoo se plaît à l’observer.

Doucement, il prend sa main pour lui rendre sa pièce dans une discrétion des plus totales et la referme dessus.

« Elle dira oui. »

L’assurance dans sa voix est entière. Comment peut-il seulement en être aussi certain ? Guitoo soupire devant la curiosité exigeante de la poissonnière.

« C’est la baronne de Sombrebois. Rosen peut très bien gérer ça seule j’en suis convaincu. Mais au besoin, on sera là pour l’aider. »

Il lui doit la transparence après tout, et tant pis si c’est risqué. Mariotte a le droit de savoir qui va être impliqué dans son contrat.

« Elle est actuellement blessée. Mais quand elle ira mieux, elle pourra s’en occuper. Je te tiens au courant dès que j’ai confirmation de sa part. »

Guillaume continue de fixer son interlocutrice avec serieux et une certaine préoccupation peut se lire dans son regard.


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