Marbrume


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 - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand )

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MessageSujet: - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand )   - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand ) EmptyVen 12 Fév 2016 - 0:23
Voilà trois semaines que le Chevalier en guenilles arpentait les veines souillées et profanées, du monstre de pierre moribond. Si Marbrume lui avait été présenté comme étant le dernier bastion libre du genre humain, il ne lui avait, jusqu’ici exposé que ses pires aspects. Le quartier des réprouvés et des parias, n’exposait aux yeux du Lige, qu’un dénuement et une misère susceptibles de lui faire apprécier la dernière vision qu’il conservait des Cornières. Les pierres noires et mortes d’une enceinte, couronnées de flammes ternes et de crachin noirâtre, une nappe d’ombre qui avait réussi à dévorer la lune et égaler l’éther noir. Cette horrible nuit bridait encore sa mémoire, mais aussi ses sens. Il se souvint dans un frisson de ses vents lourds, oppressants, porteurs d’une infâme puanteur de chair brûlée.

Le parfum du Goulot évoquait lui aussi la mort, mais cette exhalaison ressemblait plus a l’odeur d’une charogne oubliée dans un alcool frelaté, le manque de soin de ses résidents, plus que se sentir … S’exposait. Au milieu des autres condamnés, car il ne pouvait être plus optimiste à leur égard qu’au sien, Morand maraudait et ne devait sa survie qu’à ses plus odieux forfaits. Si il n’avait encore jamais eu l’insigne honneur de régenter un domaine, ou d’avoir quelques gens à son service, il avait très tôt assimilé le concept de la taxe … Léonine. Autant de menus butins, qu’il avait extorqué par la force … Une fois son honneur rétabli, si la justice le voulait, peut-être irait-il quérir le pardon de la trinité.

La rédemption ? Et à quel titre ? Où étaient ces bienveillants protecteurs ?

Longeant les murs, embrassant les ténèbres, le fuyard maudissait sa triste condition ; Si ses seuls troubles étaient jadis alimentés par ses capacités en lice et le fait d’être captif d’un vieux bigot sénile, il se trouvait obligé désormais de s’engoncer dans la fange, tel un serpent fouisseur … Un misérable rampant.

- « Clapier ou quartiers ducaux, quelque soit l’endroit où tu te terres misérable corbeau, il n’y aura aucun dieu assez résolu et puissant pour te dérober à mon regard et t’arracher au sort que je te réserve … »

Le grincement qui ponctua cette promesse, fut celui de son gantelet, largement usé et éprouvé. Les deités ne semblaient pourtant pas en reste, pour ce qui était de la cruauté. L’un des brigands qu’il avait rossé la veille pour quelques pièces, un misérable tire-laine sans doute, avait jugé bon de se « repentir ». L’homme grassouillet, au nez vilainement buigné, venait d’apparaitre au bout de la maigre venelle, de toute évidence bien accompagné. Les miliciens qui l’accompagnaient n’étaient pas suffisamment nombreux pour entamer la bravoure du Lige, mais leur rang leur conférait la meilleure des immunités : L’appel à la conscience. L’enhardissement du dernier des Aivegrisle, fit place a la culpabilité, pire encore, au doute.

Faute d’option, l’homme s’engouffra sous le porche d’une masure, couvert par l’ombre étirée de l’enseigne qui se dressait plus avant, il observa la cohorte qui progressait inexorablement vers lui. Une main apposée sur le pommeau de sa lame, il tenta de brider le feu qui envahissait sa poitrine, de lutter contre l’étau qui étreignait son coeur. Son dos s’apposa sur le bois, le fronton branlant … D’une porte. Sans plus de réflexion et de cérémonie, il s’engouffra dans cette bâtisse, fermant discrètement derrière lui. Sans surprise, il se trouva nez à nez avec une femme, que le manque d’éclairage occultât en partie. D’un geste prompt, il apposa son index sur ses lèvres, intimant à celle-ci de ne faire aucun bruit, afin de ne pas trahir sa présence. A grand regret, il exécuta ce geste, non sans empoigner l’emmanchure de son épée de son autre manicle … A situation désespérée … Mesure désespérée.


Dernière édition par Morand de Bale le Mer 17 Fév 2016 - 11:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand )   - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand ) EmptySam 13 Fév 2016 - 12:39
Combien de temps s’était-il écoulé depuis cette intolérable nuit ? Depuis quand Tybald était-il parti ? Était-il au moins toujours en vie ? Où avait-il remplacé une sentence de mort par une autre ?
Il ne servait à rien de se voiler la face, si Gunof avait eu les deux mains de l’homme, si il n’avait pas succombé au choc ou à la septicémie, il serait devenue un poids les siens, le trépas se serait alors annoncer comme une douce échappatoire.

Le long soupire qui échappa à Denea ne fit que lui rappeler qu’elle avait été trop lâche ou trop stupide pour ne pas le suivre. Cependant, des excuses, elle en avait, à tour de bras, la peur de l’inconnue, la frayeur de passer hors de murs, dans ce qui semblait à la merci de ces créatures. Ces dernières étaient finalement très pragmatiques, plus intimement, la jeune femme semblait plutôt avoir craint d’attirer plus d’ennui à l’ancien charbonnier. C’était sa faute, tout était sa faute. Elle n’avait su se taire, prendre les bonnes décisions, ces choses qui semblaient si naturelles en temps normal étaient devenues si impossibles lorsque le monstre avait été dans la boutique.

Une sorcière, elle ne l’était guère, s’en défendant toujours farouchement, mais un chat noir, un port la poisse, peut-être bien après tout.

Dans un geste un peu brusque motivé par l’agacement, celui qu’elle nourrissait à son égard, son bras frôla le pendentif qui tombait bas presque sous sa poitrine. Presque étonnée de le sentir, elle s’arrêta.

Si elle n’avait pas complètement retrouvée le sommeil, depuis sa rencontre avec la prêtresse. L’herboriste se sentait plus clame, moins seule. D’ailleurs, à ce moment, la nuit était déjà passablement avancée, l’obscurité avait envahi les rues et la petite boutique. Incapable de s’arrêter avant que son corps ne l’en supplie, la jeune femme travaillait toujours, s’afférant à préparer, à la lueur d’une lampe à huile, les quelques onguents encore possibles.

Le sombre calme de l’échoppe fut soudainement rompu par la porte qui s’ouvrit brutalement, mais se referma presque délicatement. Absorbée par ce qu’elle faisait, mais surtout par ses pensées, Denea avait oublié de la fermer cette fichue entrée.
Qu’est-ce qui pouvait bien entrer ici à cette heure ?! Et si s’était le garde ?

Une sueur froide descendit le long de sa colonne vertébrale, tandis que la jeune femme s’essuyant les mains avant de s’approcher de l’embrasure de la porte séparant l’officine en elle-même de l’arrière-boutique. Essayant de chasser comme elle pouvait cette terrifiante idée de sa tête, elle fut presque soulagée de voir ce n’était pas Gunof qui se tenait là. Cependant, son répit fut de courte durée lorsque l’inconnu, un homme à ce qu’elle pouvait en distinguer, lui intimait de se taire posant une main sur ce qui semblait être une arme.

De dehors provenait des bruits. À cette heure à part des loubards et des miliciens en patrouille, il n’y avait guère grand monde dans les rues. Quitte à choisir, l’herboriste préférait ne pas ameuter ceux que l’inconnu semblait fuir. Il y eut un interminable moment pendant lequel le raffut des poursuivants, sembla tout proche. Puis il s’éloigna.

« Je peux savoir ce que vous foutez ici ?! … Et qui vous êtes, aussi, en passant ? »

Au prise avec un certain agacement, après tout, s’était en bon chemin pour devenir une habitude ces hommes qui de faufilait dans la boutique pour y trouver une cachette. Il n’y avait pas si longtemps Bôdan en avait fait de même. Il ressortait également dans sa voix une certaine crainte, bien naturelle au vu de la situation.
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MessageSujet: Re: - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand )   - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand ) EmptyLun 15 Fév 2016 - 2:50
Le fléau n’avait peut-être pas tout fauché ; Le courage se dérobait parfois à sa délétère moisson. Sans doute l’intrus fut-il surpris d’entendre la voix de cette jeune femme, ou peut-être fut-ce l’aplomb avait lequel, elle eut l’audace de l’aborder. Sa condescendance n’eut guère le temps de courroucer le noble, qui ne pouvait se délester en cette heure tardive, du poids de sa condition : Celle d’un représentant des patriciens, réprouvé et relégué par la force des choses, au rang de vulgaire « monte-en l’air ». Au dehors, la patrouille faisait encore grand bruit et sa proximité ne put qu'inciter "ce visiteur nocturne" à s'en tenir à un infini pragmatisme.

Lut-elle ne serait-ce qu’une once de honte dans sa gestuelle ? Dans la façon dont-il relâcha l’emprise exercée sur le manche de sa lame ? S’adossant contre le bois lézardé, l’étrange maraudeur soupira longuement, baissant la tête, occultant plus encore son visage à l’ombrail de son camail doublé d’étoffes. Il devait bien reconnaitre sa faute, pour son salut et pour ses vœux : Le respect et la protection de la dignité. De quoi avait-il l’air ? Rien de moins qu’un baroudeur efflanqué, au visage en friche, au corps bardé de loques ; Devait-il s’offenser à l’idée d’être confondu … Assimilé à l’un de ces pitoyables rapineurs ? D'une voix impavide, presque éteinte, il murmura :

-« Je ne me formaliserais ni pour votre irrévérence, ni pour votre manque d’hospitalité. Je ne suis rien de moins qu’un réfugié ma dame, je vous prie de bien vouloir me pardonner pour la présomption avec laquelle j’ai pénétré dans votre échoppe. Mais je vous assure que mes intentions sont aussi humbles que nobles, je ne suis pas un profanateur et moins encore un pillard ; Seulement un homme que les courants de ce fléau ont charrié jusqu’à vous … »

D’une œillade brève et circonspecte, le Chevalier en guenilles, évalua la situation. Bien moins menaçant, il osa à nouveau braver le regard de l’Apothicaire, non sans rabattre sur sa joue meurtrie, un pan du « couvre-chef » avec lequel il tentait assez piteusement d'escamoter son faciès. La maille glacée au contact de son derme meurtri, irradia sa mâchoire d’une lancinante douleur. Souffrance qu’il se refusa à laisser transparaitre ; Pour le meilleur cependant, l’élancement parvint à nourrir son plaidoyer. Son analyse de l’étal, lui avait révélé quelques indices sur l’activité de sa tenancière, cela sans doute, grâce aux étiquetages des différents flacons et concoctions dont-il fut à peine en mesure de discerner les inscriptions. Un simple répit lui aurait sans doute permis de consulter l'enseigne mais ces périodes d'accalmies n'étaient pas légions pour les fugitifs. Plus que l’extorsion, le vagabondage, les affres de cette déchéance devraient l’amener jusqu’à la plus misérable turpitude : le mensonge, fut-il lâché par omission.
Il hasarda, gageant que ses maux pourrait finalement le servir et plus encore, qu’une once de fortune lui souriait.

-« Voyez vous … Je souffre d’une brûlure; une blessure que j’ai grand mal à traiter, faute de soins. Si la douleur ne m’accablais pas au point de me priver de sommeil, je ne me trouverais pas ici, en cette heure tardive. J’espérais trouver dans votre officine, de quoi gagner quiétude et repos. Pourrais-je compter sur vos soins et votre assistance ? »

Son interrogation, il le savait, en soulèverait bien d'autres ; De celles qui rendraient son anonymat et sa défense, plus difficile à tenir. Ce risque pourtant avait été estimé et évalué, sa seule quête était celle du temps. Chaque seconde, chaque échange ... Éloignait la milice de son sillage.
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MessageSujet: Re: - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand )   - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand ) EmptyMar 16 Fév 2016 - 16:14
Denea sembla se radoucir un instant voyant que l’inconnu lâcha son arme. Il ne semblait plus si agressif. Piquée au vif par ses premiers mots la jeune femme ne put s’empêcher de lâche un bref souffle agacé. Il était tard, trop tard, sans compter qu’il avait pénétré dans la boutique d’une manière forte particulièrement, mais aussi, ces bruits dans la rue, on cherchait quelqu’un, assurément.

Au moins, cet échange lui avait appris quelque chose. Il parlait trop bien pour quelqu’un du goulot, ou du moins, des quartiers populaires. Que pouvait-bien faire quelqu’un comme cela dans une telle partie de la ville ?

« Comprenez que dans le quartier, à cette heures, on ne trouve pas que des braves gens… »

Sa voix s’était faite moins dure, plus basse. Toujours mécontente de cette intrusion, l’herboriste ne voulait cependant pas, braquer l’homme qui s’appuyait sur la porte.
Semblant évaluer où il se trouvait, l’intrus amena sa main à hauteur de son visage, semblant tenter de cacher quelque chose. Il mit un temps avant d’annoncer quelque chose concret à l’herboriste. Sûrement avait-il lu, à la faveur de la faible lueur ambiante, les noms sur les pots, prenant ainsi conscience de l’opportunité qui se présentait.

Denea attrapa quelque chose derrière le comptoir et en fit le tour, ne lâchant pas l’inconnu des yeux. Elle se méfiait encore, chose naturelle, humaine. Elle déposa un tabouret non loin de lui.

« Asseyez-vous. »

Lâcha-t-elle avec une vague autorité, mauvaise habitude de travail exacerbée par l’heure tardive, avant de l’éclipser quelques instants dans l’arrière-boutique. La jeune femme en revint avec une lampe et un bol avec de l’eau clair dans lesquels trempait un chiffon et il petit pot de terre soigneusement fermé. Posant le tout sur le meuble à proximité.

Son mouvement fut légèrement hésitant, pourtant l’herboriste écarter doucement, prudemment la maille de la capuche de l’homme pour examiner la blessure. Les stries noires semblaient en effet avoir souffert d’un certain manque de soi. Il ne semblait cependant ne pas vraiment avoir de signe d’infection. Il avait eu une sacrée chance.

« C’est pas beau. Mais ça aurait pu être pire. »

Cela, il devait bien le savoir, sûrement ne lui apprenait-elle rien. Aucun besoin de prendre des gants pour lui annoncer cela, de toute manière ce n’était guère le genre de la maison.

« Comment vous vous êtes fait ça ? Ça fait longtemps ? »

Question naturelle lorsqu’on avait à faire à une telle brûlure. Cette forme avait quelque chose d’étrange dans une brûlure accidentelle. Pourtant pouvait-elle se tromper, même assez surement, les circonstances donnaient souvent d’étonnant résultats.
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MessageSujet: Re: - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand )   - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand ) EmptyMer 17 Fév 2016 - 11:19
Un fardeau pour un autre … Le lige se senti libéré de l’oppressante charge de l’appréhension, un poids bien vite remplacé par celui de la culpabilité. L’apothicaire ne semblait pas suffisamment ingénue pour gober la première fable venue ; Morand devinait que son assistance était motivée par un naturel sympathique, une bonté d’âme qui le ramenait invariablement à se pencher sur ses forfaits. Fussent-ils ordonnés par l’instinct de survie et la volonté de rendre justice. L’idéologie purificatrice et la folie d’Ormoy s’étaient-elles édifiées sur ces ressentiments ?

L’heure n’était pas a la pénitence et le meilleur moyen de gagner une forme de rédemption, était encore de se montrer coopératif. Plus qu’une blessure, sa marque était devenu un sceau : Celui de l’infamie et de l’humiliation. Il aurait bien pu prier, pour que la jeune femme n’aie pas eu la faculté ou possibilité de lire les décrets de la milice, mais le dogme avait été le dernier de ses alliés en ces jours difficiles. Sans broncher, il gagna l’assise du tabouret sur ordonnance de la potarde et se soumit à son examen. Alors que la main gracile approchait son camail, il s’empara de sa capuche doublée, afin de la rabattre, dévoilant ainsi son visage. Une trogne que les jours de frugales ripailles avaient amaigri. Sous la lumière crue de la bougie, le stigmate se révéla dans un clair-obscur abrupt ; Partant du bas de sa joue, à quelques centimètres de la commissure de ses lèvres qu’il abordait perpendiculairement à la courbe de sa bouche, le motif s’arquait, soulignant l'arête saillante de sa pommette pour éclore, se diviser sur une multitude de petites branches. L’interprétation de cette « œuvre » était libre, elle pouvait évoquer un réseau de veinules, une branche d’arbre ou encore … Une ramure de cerf.

Le verdict de la boutiquière ne sembla pas soulager le visiteur nocturne, pas plus qu’il ne l’affligea. Au delà de la douleur, la pire des peine était d’être contraint de conserver cette indélébile léproserie. L’homme pourtant, n’avait pas attendu pour relativiser, il aurait pu être infirme, perdre un membre ou pire … Devenir un de ces marcheurs corrompus.

-« J’en conviens ma dame … Bien pire » - Souffla-t-il

Quand le couperet tomba enfin, au travers d’une question aussi anodine qu’essentielle dans le cadre de ses soins, il ne prit pas plus la peine de réfléchir que de broder :

-« Souvenirs d’une révolte paysanne sur les terres de mon seigneur, j’imagine que j’ai reçu un juste châtiment pour avoir pris le parti des petites gens. J’ai rompu mes voeux et trahi mon serment … Cette brûlure sera ainsi présente pour me le rappeler. »

Les détails étaient bien souvent superflus, ces aveux suffisaient amplement. La vérité laconique, livrée par le Chevalier loqueteux était déjà une récompense, si parcimonieuse soit-elle ; Sans doute cette femme le méritait-elle. Le regard du maraudeur s’était adouci, plus que déparé de son abord hostile, il semblait dores et déjà affable, bienveillant.

-« Peu de gens auraient eut l’aplomb de venir à leur porte armés de leur seule volonté … Moins encore, auraient témoigné autant de sympathie pour un butor de ma trempe. Pour ce que cela a de valeur à vos yeux, sachez que je n’oublierais pas cela. Même délesté de ce que je vous dois en cuivre, je conserverais une dette morale à votre égard. »
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MessageSujet: Re: - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand )   - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand ) EmptyJeu 18 Fév 2016 - 11:33
L’inconnu se laissait faire, docilement, facilitant même la tâche de l’herboriste. Il semblait plus tranquille que quelques instants au part avant.

L’évident pressentiment que la jeune femme avait eu en entendant parle l’homme se confirma lorsqu’il parla de son seigneur. Il avait donc été au service d’un noble. Cela rendant toujours laissait sa présence dans cette partie de la ville toujours aussi curieuse.

Écoutant ce qu’il voulait bien lui dire pour répondre à ses questions, Denea se saisit du linge qui trempait dans le bol d’eau claire. Elle s’essora, le serrant dans sa paume, faisant résonner le tintement des gouttelettes retournant au liquide dans le calme de la pièce. Elle attendit qu’il eût fini de parler pour lui faire légèrement tourner la tête et avoir plus en face, plus à la lumière, la plaie.

Le contact du tissu devait être froid et même si la demoiselle mettait une certaine précaution à ne pas appuyer trop fort, il devait certainement être douloureux. Cependant, il fallait bien nettoyer, au moins la poussière. Sans compter qu’elle ne savait depuis combien de temps il errait dans le Goulot ou autre quartier peu recommandable. Elle ne savait guère quel miasme avait pu être en contact avec la peau meurtrie.

« L’aplomb est un bien vilain trait de caractère dont je n’arrive pas à me défaire, tout comme cette manie de vouloir aider mon prochain. Ça m’attire bien trop d’ennuis. »


Elle plaisantait clairement, pourtant, malgré elle, son sourire amusé s’était teinté d’une pointe d’amertume ou de tristesse, dur à dire. Ces derniers temps elle les avait accumulés, ces fameux ennuies, elle n’aspirait qu’a un peu de tranquillité, cependant, l’agitation de la ville semblait la rattraper à chaque instant.

« Pour la révolte … »

Hésitant un instant à aborder à nouveau le sujet, Denea marquant une brève pause reposant le lingue qu’elle venait d’utiliser, dans son petit récipient. Pour le peu qu’il lui avait dit, il semblait presque avoir été puni à tords. Mais il était été trop hâtif de juger ainsi, sur une phrase, sans rien y connaître aux usages des nobles.

« Vous avez fait ce qui vous semblait le plus juste, ce n’est pas le plus important ? »


En parlant, elle s’était saisi du petit pot en céramique qu’elle avait ramené. L’ouvrant, elle découvrit une pâte blanchâtre, tirant légèrement sur le vert, qui dégageait une assez forte odeur de plante, difficile d’être plus précis pour quelqu’un qui ne s’y connaissait guère.
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MessageSujet: Re: - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand )   - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand ) EmptyVen 19 Fév 2016 - 13:35
Le contact du linge humecté, glacé, n’éprouva qu’un temps l’endurance du Lige ; Sa morsure de givre embrasa la chair avant d’en aspirer les maux. Le froid était impitoyable, il endormait tout … Combien d’hivers avaient bordé les marcheurs impudents, sous leurs couvertures de neige ? Soupirant longuement, d’aise sans doute, le Chevalier savoura ce trop court répit. En effet, son séjour au Goulot ne lui avait guère laissé le temps de traiter sa blessure, mais ce seul bénéfice, il le devait à sa vigueur, non aux bonnes grâces de la trinité. Si il ne brillait pas par la force, il savait éprouver celle de ses ennemis à l’usure ; Plus que triompher face à l’adversité, il lui survivait.

Si il n’était pas un prisme apte à fragmenter le spectre des sentiments, Morand avait cette faculté à lire sur les visages ; Non pas à deviner et à comprendre ce qu’ils exprimaient mais plutôt ce qu’ils bridaient, celaient … Refusaient de laisser transparaitre. L’amertume, la mélancolie, il en reconnu les couleurs, même sous le fard de la légèreté ; Cette gravité suggérée trahissait sans doute une vie difficile. Si Marbrume n’avait pas encore révélé tous ses secrets, elle avait logé son hôte dans les pires recoins de son enceinte, il ne pouvait que le comprendre. Rendu plus humble sans doute, par cette erratique moment de son existence, celui qui avait vécu dans le confort douillet d’une place forte, pouvait à présent mesurer le fardeau des petites gens. Quand les hobereaux et mendigots de la haute s’enfermaient derrière les frontons de pierre, s’empiffrant comme si ils vivaient leurs dernières veillées.
Gratifier et honorer cette femme pour son geste, commencerait par ce genre de considération. Est-ce que cela en altèrerait son éducation ?
Probablement pas, mais tout pas était bon a prendre, dans ce cheminement.

Consolante, elle s’en remit humblement à son jugement, sans aucune présomption … Sans abord moralisateur. Habitué sans doute aux brimades, à l’interprétation des autres, à être même … l’outil d’une pensée, le désavoué ne dissimula pas sa surprise. Une stupéfaction dont il s’extirpa avec un maigre sourire, un rictus qu’il abandonna au profit de la douleur. Un instant comme celui-là lui avait au moins permit « d’oublier ».

-« Et pour ce qui est de vos manies … Vous avez vous aussi fait ce qui vous semblait le plus juste. Considérons dans ce cas que nous sommes tous deux les soupirants d’une justice qui oublie bien souvent de nous rendre grâce … »

Oui, peut-être que le véritable concours imposé par le fléau, ne confrontait pas l’homme à la mort, mais à lui même. Beaucoup trop avaient sombré dans la peur, devenant serfs de croyances aussi stupides que turpides, trop s’étaient abandonnés à la sauvagerie et à l’opportunisme. Mais sous la régence d’un homme sagace, résolu et incorruptible tout cela pourrait peut-être changer. Morand comme tous les autres égarés, avait besoin d’un meneur digne pour se retrouver. Les échos du peuple au sujet du Duc, ne laissaient rien présager de bon, pour l’heure. Mais pouvait-on se fier à la parole de soulards, de pillards et de bordeliers ? La question restait encore en suspens, les jugements … Sous réserve.

-« J’ai cru comprendre que quelque chose vous accable, ou … Vous trouble du moins. Quels sont les ennuis que vous évoquiez, peut-être puis-je vous apporter quelques conseils, voir mon assistance ? »

L’instant était-il propice à la complaisance ? Certainement pas, mais l’opportunité de témoigner la même abnégation que celle qui lui avait été cédée, ne se représenterait peut-être plus pour lui. Si la milice devait le rafler dans les jours à venir, une bonne action resterait une forme de salvation comme une autre. Pas pour les dieux, pas pour les yeux accusateurs des moutons … Non, juste pour lui et pour ceux qui méritaient cet appui.
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MessageSujet: Re: - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand )   - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand ) EmptyLun 22 Fév 2016 - 0:27
La justice, ce concept si délicat et abstrait.
Il n’avait déjà pas toujours forcément court dans ces quartiers, ou dans la ville avant le fléau, mais maintenant que la nécessité se faisait pressante, vitale, elle était presque relayée aux oubliettes. Il n’y avait jamais eu autant de garde véreux, d’escroc ou de charlatan pour profiter de la situation et entretenir l’injustice naturelle de la vie.

« Qui n’est pas préoccupé dans cette ville ? Avec ce qui nous attend tapis dehors et qui parfois rôde même dans l’enceinte de la cité elle-même. »

Même si sa question semblait plus rhétorique que réellement interrogative, la jeune femme était quand même curieuse d’en connaître la réponse. Il y avait-il vraiment quelqu’un qui ne s’en faisait pas pour le présent ou l’avenir dans cette cité ? La réponse en était surement aussi désuète que surprenante, sûrement, il y avait sûrement quelqu’un qui ne s’en faisait pas. Peut-être les nobles, eux qui vivaient protégés par la muraille interne et dont leur fortune leur permettait de se nourrir encore convenablement. Possible que l’un d’entre eux ne voit le fléau que comme une désagréable passade.

Denea continua ses soins, prenant une grosse nouvelle de cette pâte qui se trouvait dans le pot qu’elle avait ouvert. Elle la chauffa quelque instant entre les doigts faisant rouler la matière sur la peau légèrement abîmée de ses mains. Lorsqu’elle jugea que la crème semblait assez réchauffée, elle se mit à l’appliquer délicatement sur la joue meurtrie de l’inconnu.

« … Mais vous sembler avoir été honnête avec moi, il serait un peu hypocrite de ma part d’éluder aussi facilement votre question. J’ai eu des problèmes avec un milicien trop … Entreprenant. Je ne suis pas certaine qu’ils soient terminés. Je peux au moins l’espérer. »

Car il était évident que pour l’instant, elle ne pouvait oublier. Surtout pas avec le parasite qui poussait en elle, grandissant, grossissant de plus en plus chaque jour, devenant plus vorace, plus humain, plus dangereux. Mourir en couche semblait si courant. Et même si elle survivait, est-ce qu'elle aurait réellement la force de s'occuper de cette chose ? Cet être qui serait toujours à moité le garde, la brute.

Elle avait semblé grave les quelques instants de sa phrase. Si elle était plus calme et sereine ça n’en était pas moins douloureux comme sujet, même évoqué ainsi à demi-mot. L’herboriste tenta de remettre un peu de neutralité, voir peut-être un peu de légèreté dans ses propos.

« A moins que vous ayez un sort pour revenir en arrière, j’ai bien peur que vous ne puissiez rien pour moi. »

Revenir ce jour de début octobre et foutre le milicien dehors lui disant de faire un lavement avec sa foutue Schlangetrank. Le pauvre Martin aurait sûrement pris une raclée dont il se serait souvenu quelques semaines. Les bleus et les contusions physiques guérissaient si bien par rapport au bleu et aux lacérations de l’âme, ça n’aurait été qu’un moindre mal pour se préserver peut-être un peu.

L’idée était plaisante, mais sûrement était-elle aussi attrayante parce qu’elle n’était qu’une hypothèse, un rêve doux-amer qui ne faisait de mal à personne, à part peut-être à celle qui le faisait, se rappelant que cela aurait probablement pu se passer moins violente, dégradante et rebutante.
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MessageSujet: Re: - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand )   - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand ) EmptyLun 22 Fév 2016 - 20:54
«  Entreprenant »
Un mot si vague, un mal subjectif. L’abord nébuleux de l’Apothicaire révélait bien plus de conjectures que de vérités ; Les faits crus, qu’elle tentait désespérément d’occulter, il n’eut pas l’audace de les exhumer. Si les derniers évènements avaient dispensé une pléthore d’enseignements, il en restait un qui s’appliquait en maintes circonstances : Il y est des parcelles de terre fraiche, qu’il ne faut pas chercher à retourner.
Il ne fut pas malaisé pour le Chevalier d’appréhender la réalité, à défaut de la percer à jour. Il ne sut lire les arcanes tirées par sa veilleuse, mais il sut fort bien les interpréter. C’est du moins ce qu’il sembla trahir et révéler dans un soupir. Deviner le préjudice était une chose, le connaitre … Une autre. Avait-elle été battue ? Abusée ? Extorquée ? Les trois ? Les troupiers n’étaient rien de moins que des chiens, de vulgaires berserets et leur petits capistons ? Autant de coqs enhardis par la maigre influence que l’opportunisme ou la survie, avaient charrié jusqu’aux bas cercles du pouvoir.
Sans foi, ni loi … Que la leur. Pas de code, pas de serment … Pas d’honneur.

Combien de brigands, de coupe-bourse, s’étaient faufilé dans les cohortes ? Mieux valait ne pas y penser. Une chose était sure, une fois son honneur retrouvé, une fois le nom des Aivegrisle lavé, la «prévôté » allait connaitre une purge. La mouscaille devait retrouver sa place … Dans les évacuations.
Compatissant, il risqua une manicle sur la sienne, celle qui avait pansé sa chair. Un écrin protecteur, le témoignage de la miséricorde qu’il devait manifester, la senestre sur le dos de cette main … En pronation ; La dextre au dessous, en supination. Dans son regard, pourtant, il n’y avait aucune forme de pitié … Seules brillaient les flammes d’une sombre résolution. Chaque homme avait sa perception de la droiture ; Comprendrait-elle sa colère ? Son indignation ? Probablement pas. Après tout, cette histoire n’appartenait qu’à elle. Les trames de certaines injustices pourtant, se ressemblaient cruellement.

-« Je ne puis vous épargner les blessures qui vous ont été infligées, mais je peux lever l’égide pour celles qui viendront ou du moins, vous apprendre à le faire. Si d’aventure, les jours à venir m’étaient favorables, j’essayerais d’intercéder en votre faveur. N’avez vous aucun contact avec quelques nantis de l’Esplanade ? »

Après tout, les miliciens pouvaient aller et venir, sous l’influence de la noblesse. Il n’était pas impossible qu’un de leurs hommes aie un malencontreux accident contre un double de solde, voir quelques promesses de titres. La meilleure option restant bien entendu, une justice publique ; Une tête à bout de pal, était un rappel à l’ordre efficace. Plus que rêver de châtiment, il fallait déjà aborder le moyen de parvenir à son exécution, tout cela restait placé sous bonne garde, entre les lèvres de la plaignante.

-« Le silence est un choix que je conçois, sachez simplement que rien ne reste impuni … Que la punition vienne de vous, de la trinité où d’un autre opprimé ; Elle tombera. Inéluctablement. Et si elle peinait à se manifester, vous privant d’une quelconque forme de délivrance … Je ne serais pas sourd à vos doléances, ou requêtes pour rendre justice ou faire appliquer efficacement la loi. »
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Denea AlberickHerboriste
Denea Alberick



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MessageSujet: Re: - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand )   - Ce que cèlent les goulots ... - ( Denea / Morand ) EmptyMer 24 Fév 2016 - 11:49
Au fur et à mesure que la jeune femme posait, par petites touches, l’onguent sur la peau meurtrie, elle s’estompait, se laissait absorber. On pouvait aisément deviner par où elle avait commencé en suivant la trais blanc plus ou moins opaque.

Denea venait de terminer de couvrir cette nervure abîmée qui couvrait le visage de l’inconnu, lorsque qu’il mit sa main, sur la sienne. Ce n’était pas un geste violent, ou intrusif, il avait plus l’air d’être compatissant, une forme de soutien.

« Vous êtes prêt à me croire sur parole ? »

Elle n’avait pu cacher sa surprise. Que Grim ou Bôdan la croie elle ne s’en était guère étonnée. Après tout, ils la connaissaient, du moins assez pour savoir qu’elle n’était pas du genre à mentir sur ces choses, seulement pour s’attirer de la sympathie de l’attention. Sans compter que l’intimité de la confidence et le coup de l’émotion donnaient plus de véracité à ses propos. Mais, lui, l’inconnu, il n’avait aucune raison de la croire de donner un quelconque crédit à ses dires lâché de manière la plus anodine possible. S’était aussi étonnant qu’agréable

« Je n’ai aucune preuve de ce que j’affirme et je ne suis pas assez idéaliste pour croire que mes simples souvenirs, aussi douloureux et vivaces soient-ils, fassent réellement le poids contre un garde qui veut se préserver d’une sanction. »

Sa seule preuve, elle se cachait sous ses vêtements. Bientôt, elle se verrait, elle attirerait les regards dans le quartier, où on la connaissait. Elle entendait déjà les quelques murmures qui pourraient s’élever dans son dos ou sur son passage. Les racontars pourraient faire oublier le triste quotidien, occupant les esprits à trouver comment, pourquoi. Qu’est-ce qu’elle allait dire à Beth ? La petite apprentie n’allait pas être dupe plus longtemps et son esprit curieux n’allait certainement pas se satisfaire du silence.

Peu importait au fond, essayé d’anticiper, de prévoir. De toute façon, la réalité serait toujours différente de ses prédictions.

« Que ce soit juste ou non, il représente l’autorité, et dans les esprits, il aura toujours l’air plus respectable qu’une pauvre fille qui bricole avec ses plantes dans un quartier pauvres. Même si depuis le fléau, l’image de la milice c’est parfois un peu cornée. »

Dans le quartier, les hommes du Duc n’avaient pas toujours eu bonne réputation. Depuis de toute devenait rare et cher, il n’en était que plus craint. L’herboriste avait doucement récupéré sa main et poser son matériel.

« Je ne veux pas le venger, ou chercher à tout prix la justice, je veux seulement un peu de paix maintenant que cela semble être passé. Commencer à reconstruire avec ce qu’il reste. »

Le peu de revanches qu’elle avait essayé ne s’était soldé que par plus de violence, plus de hontes. Plus de merde en somme et pas seulement pour elle. Ce jour-là elle avait été tellement sotte de ne pas suivre Tybald…
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