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 [Abandonné] Ici il n'y a pas d'horizon, pas de porte, aucune issue ~ PV Ellie

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Luna MontoyaChâtelaine
Luna Montoya



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MessageSujet: [Abandonné] Ici il n'y a pas d'horizon, pas de porte, aucune issue ~ PV Ellie   [Abandonné] Ici il n'y a pas d'horizon, pas de porte, aucune issue ~ PV Ellie EmptyMer 2 Mar 2016 - 22:28
Il n'y avait rien ici pour elle si ce n'étaient des ennuis et pourtant la damoiselle s'engagea de son pas peu rapide dans les ruelles aussi crades qu'odorantes. La nuit avait étendu ses mailles depuis bien longtemps à présent et sa noirceur ne trouvait plus de fin dans les dédales de ces sinueux passages que Luna empruntait la gorge serrée.
On ne percevait les étoiles que par à-coups, quand une grande façade décrépie s'effaçait un instant et permettait de respirer avant de laisser la place à une seconde. Il faisait froid et l'heure tardive rougissait délicatement le bout du nez et des doigts juvéniles qui avançaient seuls dans cette antre de la décadence. Le froufrou de ses jupons trop bien brodés par des mains provenant sans doute du coin ou d'un autre y ressemblant était déplacé. Quant à la texture même de sa capeline à capuche, elle prouvait bien si il le fallait encore que la jeune noble trop candide était loin d'être à sa place au milieu de ces odeurs putrides.

Mais voilà, la vieille Marville lui avait murmuré qu'une famille avait besoin d'elle en ces lieux crapuleux. Et si jusque présent elle les avait esquivés le plus possible, voilà qu'elle se jetait dans la gueule béante des bas quartiers sur les simples dires d'une ancienne acariâtre qui n'appréciait qu'à mi-mots son aide. On avait besoin d'elle. Cette seule pensée innocente suffisait à guider ses petits pieds au delà du danger, vers les mines affamées qu'on lui avait désigné.
La menue bourse vidée par sa soirée bien remplie, son balluchon tout aussi peu plein, elle ne comptait qu'aller jeter un coup d’œil à ses futurs protégés pour ce soir, puis repartir au bercail pour une heure ou deux de sommeil bien mérité. Elle souhaitait juste voir l'ampleur de la tâche qui l'attendait. Si ils vivaient dans le coin, sans doute auraient-ils besoin de davantage que les autres et il lui faudrait calculer comment s'y prendre. Son sac habituel allait peser bien lourd si elle devait ne rajouter ne serait-ce que trois rations. Peut-être devrait-elle alors demander de l'aide à un enfant des quartiers plus sains pour porter la pitance à sa place ? Elle n'était pas sûre de se sentir capable de revenir seule en ce labyrinthe malfamé. Surtout surchargée.

Un bruit effacé provenant d'un chemin aussi déglingué que les autres la fit sursauter. Jusque présent, seul le son de l'eau croupie et celui de ses ballerines battant le pavé l'avaient accompagnée. Elle n'avait croisé personne que des femmes de petite vertu au regard aussi vide que celui des miliciens après une soirée faite d'alcool trop mauvais pour faire effet sans en abuser et aucune n'avait élevé la voix plus haut qu'un crachat en la voyant venir, comme si le spectacle qu'elle leur offrait n'était pas plus nouveau qu'un autre. Mais après tout, qui savait si ce n'étaient elles si d'autres nobles encapuchonnés ne descendaient pas ici fréquemment ?
Lorsqu'un chat au pelage rendu plus noir par l'heure traversa son champs de vision, la fille Montoya soupira, rassurée. Alors qu’une autre rafale de vent froid la fouettait, elle serra encore plus son manteau contre ses flancs puis, baissant les yeux, elle grimaça en voyant la boue indistincte qui éclaboussait ses chausses et le bas de ses jupes à chaque pas.
Elle allait devoir trouver un moyen pour nettoyer tout cela avant de rentrer ou bien ses servantes s'inquiéteraient. Mais ce n'était, pour le moment, guère la priorité, même si à mirer cette couleur désagréable elle ne rêvait plus déjà que d'un bon bain.

Le goulot ressemblait, de près comme de loin, pour elle, à une énorme verrue purulente sur la face de la ville. Les gens qui y vivaient avaient bien du mérite pour supporter les effluves dignes d'un pot rempli d'excréments qui allaient et vaquaient au rythme des coups de vent. Ils avaient bien du courage pour habiter les ruines vétustes qui constituaient les bâtiments du coin. Où trouvaient-ils la force de vivre chaque jour durant au milieu de murs à la peinture écaillée presque aussi troués qu'il y avait de bulles dans certains alcools ? Elle ne le savait et n'osait poser la question aux quelques silhouettes féminines qui croisaient son chemin. A chaque nouvelle avancée de sa démarche boitillante, cependant, l'enfant songeait qu'à présent ses quartiers lui manquaient terriblement.
Aux maisons blafardes et défraichies qui bordaient sur le moment son chemin, Luna substitua dans ses songes un bref instant la chaleur de sa chambre à coucher et la couleur crème des barreaux de sa prison dorée. Pour tout dire, même le regard froid de ses poupées lui semblait bien doux quand elle devenait transparente et sans intérêt à celui des autres, là, qui apparaissaient au milieu des ténèbres comme des spectres chimériques venus d'un autre temps. Les putains désabusées écroulées contre des murs comme des chiffons entrelacés de paille, leur robe rêche et mal entretenue collant à leur corps famélique, lui donnaient des frissons dans le dos. Elles ne paraissaient être plus que des fantômes d'elles-même, ces femmes vendant leur corps pour avoir un toit sur la tête pour elles et leur marmaille aux pères aussi inconnus qu'à ceux à qui elles ouvraient les cuisses chaque jour.
Dire que deux trois ans auparavant, elle ne savait pas même que ces donzelles aux baisers enivrants existaient... Mais le commerce de la chair avait été l'une des premières choses dont on l'avait entretenue, sitôt qu'elle avait pris l'habitude de passer la muraille séparant les nobles du reste de la ville. Après tout, le sexe, même si cela l'offensait, faisait visiblement tourner le monde des survivants des Fangeux, plus encore que l'argent. Les rumeurs allaient bon train sur les préférées de ces messieurs ici et là et il lui semblait que l'on donnait à ces gourgandines plus d'influence qu'à beaucoup de menus décrets.

La damoiselle bien-née relégua aux fonds de ses pensées cette idée crue et quelque peu gênante lorsqu'elle se rendit compte qu'elle était peut être bientôt arrivée. Comme le lui avait annoncé l'ancienne après avoir reçu les quelques piécettes quotidiennes qu'elle lui portait, elle avait croisé une enseigne fendue, pendant lamentablement. Il lui semblait qu'elle avait deviné les contours depuis longtemps défait d'une rose dessinée dessus, mais elle était loin d'en être sûre : cela aurait tout aussi bien pu être un cheval qu'elle se serait dit la même chose. Ses maudits yeux lui jouaient des tours et ses jambes commençaient à être bien fatiguées.
La lueur crasseuse provenant de bougies à l'intérieur de la salle n'éclairait pas assez l'extérieur pour qu'elle puisse se rassurer ou non quant au dessin ancien. Les éclats de voix qui filtraient au-delà de la porte close gonflée par l'humidité ne lui donnaient de plus pas envie de s'éterniser, pas davantage que l'odeur frelatée d'un alcool indéfinissable qui lui emplit les narines lorsqu'elle passa à coté du lieu de débauche.

Elle força son pas, bien décidée à ne pas laisser sa santé l'empêcher d'atteindre son but comme chaque nuitée et plongea dans la ruelle que l'on lui avait indiqué...
Cependant, à peine plus tard, quelque pied mis l'un devant l'autre, tandis qu'elle espérait à nouveau pouvoir rapidement rentrer et qu'un fin rideau de pluie s'installait sur la cité, une main bien peu doucereuse se posa sur son bras et fit un accroc sur sa manche trop fine. Une autre, tout aussi caleuse et noircie par quelque substance sans nom se posa sur ses lèvres arrondies par la surprise, l'empêchant de crier de terreur.


Dernière édition par Luna Montoya le Mar 21 Juin 2016 - 6:46, édité 1 fois
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Elecia Jadoirne
Elecia Jadoirne



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MessageSujet: Re: [Abandonné] Ici il n'y a pas d'horizon, pas de porte, aucune issue ~ PV Ellie   [Abandonné] Ici il n'y a pas d'horizon, pas de porte, aucune issue ~ PV Ellie EmptyVen 4 Mar 2016 - 4:29
La soirée était déjà bien avancée alors qu'une silhouette plutôt fine se dessinait sur les toits des bas-quartiers. Je regardais d'un œil alerte les quartiers sous mes pieds, en me dissimulant du mieux que je pouvais lorsque je voyais des gardes après apparaître dans mon champ de vision, j'avais compris ma leçon depuis la dernière fois. Parfois je voyais un milicien tourner la tête dans ma direction et j'avais le réflexe de tendre une main vers l'arbalète qui était posée dans mon dos. Ma tenue noire que je voulais le plus moulant possible ainsi que mes bottes de la même couleur se fondaient dans les décors de ce quartier peu recommandable. Lorsque quelqu'un regardait dans ma direction il pouvait seulement voir une vague silhouette noire cachée sous une large capuche.

Les toits craquaient parfois sous mes pas, rappelant que la plupart des habitations de ce quartier n'attendaient qu'une chose pour tomber en pièce. J'entendais parfois les cries éloignés d'un alcoolique occuper à payer une femme de petite vertu. Le froid commençait lentement, mais sûrement à pénétrer mes habits et je me disais qu'il faudrait que je rentre maintenant. Je n'avais pas pu localiser la cible que l'on m'avait donnée, un petit criminel que je devais ramener à la garde.

Je me levai lentement dans le but d'abandonner lorsque je vis quelques choses d'assez suspect. Des hommes au nombre de deux, qui retenaient une jeune femme contre eux. Vu la manière dont elle se débattait. Elle portait des vêtements qui ressemblait beaucoup à ceux d'une noble, mais semblait essayer de cacher son visage. Alors que je chargeais mon arbalète j’avançai légèrement sur les toits. Je n'avais pas besoin de plus pour me dire que ses deux hommes semblaient l'avoir kidnappé. je descendis rapidement du toit et on entendit le déclic de mon arbalète alors que mon carreau décollait pour s'enfoncer dans le torse d'un des deux hommes.

Éloignez-vous de cette femme!

C'était les quelques mots que j'avais prononcés avant d'avancer rapidement vers le petit groupe. Le premier homme s'était écroulé et le deuxième me regardait et semblait s'avancer pour me faire face, jusqu'à ce qu'il remarque l'arbalète que je portais à la main. Il jura et prit ses jambes à son cou. Je posai une main sur l'épaule de la jeune femme et dis d'une voix rassurante en m'assurant que nous étions seuls.

Vous allez bien, ils ne vous ont pas blessé?

Elle semblait très jeune, peut-être pas encore une adulte vue son visage juvénile et le peu de forme qui se dessinait sous ses vêtements. Elle devait être de bonne famille, mais je me demandais ce qui l'avait poussé à pénétrer dans le quartier le plus malfamé de la cité.
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Luna MontoyaChâtelaine
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MessageSujet: Re: [Abandonné] Ici il n'y a pas d'horizon, pas de porte, aucune issue ~ PV Ellie   [Abandonné] Ici il n'y a pas d'horizon, pas de porte, aucune issue ~ PV Ellie EmptyVen 4 Mar 2016 - 14:08
Toc. Toc. Toc. La pluie tombait en un rythme lent de la toiture d'un toit en morceaux. Il lui sembla un instant qu'elle s'était pourtant arrêtée, tout comme son cœur qui se remit soudainement à battre.
La scène avait été incompréhensible pour son regard trop vert. Irréelle.
Au lieu de répondre à sa sauveuse, la jeune fille tituba donc une fois libérée des bras ennemis, donnant l'impression fugace d'être aussi saoule qu'un ivrogne du coin. Muette de stupeur, elle contempla le premier homme au sol, celui-là même qui était tombé comme une poupée de chiffon mal construite. Si elle avait connu le moindre juron sans doute l'aurait-elle utilisé de stupeur à ce moment précis.
La main sur son épaule lui parut trop légère pour être remarquée et le cadavre - cette chose inerte qui avait été un homme il y avait peu de temps -, l'attirait comme du miel. Ce n'était pas comme si elle avait l'habitude d'en percevoir d'aussi près ou d'être liée à un décès. C'était à la fois terrorisant et... Étrange. Dans tous les cas la vorace dondaine fichée dans son torse lui semblait gigantesque. Magnifiquement mortelle. Affreuse.

La bouche légèrement entrouverte, elle resta là un temps indéfinissable, à fixer de ses grands yeux ébahis le trou gargouillant de quelques bulles plus noires que rouges en cette heure trop tardive.
Puis soudainement, un frisson la prit, de la tête aux pieds, avant qu'elle ne relève le menton vers sa protectrice de l'instant. Semblant se rappeler qu'une voix trop lointaine pour elle avait prononcé des palabres dont elle ne se rappelait déjà plus le sens, elle croassa en un murmure plaintif.

" Je vais bien. "

Les trois petits mots eurent du mal à jaillir de sa gorge où un nœud venait d'élire domicile, mais l'enfant troublée se força à les prononcer plus pour elle-même qu'autre chose. Elle allait bien. Comme toujours. Même si ce n'était pas la vérité.
Ses cils papillonnèrent, étouffant toutes ses larmes avant qu'elles n'aient eu le temps même d'apparaitre. De fréquents et rapides coups d’œil furent encore jetés au cadavre. Elle allait bien. Elle n'était pas choquée, non, mais pas même un peu. Se répéter ce mensonge, mentalement, lui permit de reparler d'une voix à peine plus stable.

" Je vous remercie pour... Pour votre aide. "


Comme toujours la politesse devint son arme de défense vis-à-vis de l'inconnue et des sensations étranges qu'elle ressentait. Elle fit un pas malhabile en arrière, se collant presque au mur où les gredins avaient jusque là élu domicile, enlevant de la toile de sa cape les doigts agiles qui l'avaient sauvée.
La froideur de la nuit vint apposer son baiser là où encore un moment avant il y avait de la chaleur. Dans le tumulte trop rapide des évènements la capeline avait aussi commencé à glisser, offrant à la nuit la vue de son visage pâli. Ses joues fouettées par la brise trop froide n'allaient sans doute pas reprendre de couleur avant longtemps, mais là tout de suite elle s'en fichait. Un homme était mort.

Pas une fois elle ne songea à ce qu'ils auraient pu lui faire si la femme n'était pas arrivée à la rescousse. A ce qu'elle aurait pu endurer, à part la douleur sur son bras et le contact malsain sur ses lèvres. Peut-être n'en n'avait-elle, d'un coté, pas la moindre idée. Le fait qu'elle se soit débattue, elle l'avait déjà oublié devant l'horreur fascinante que représentait ce corps sans vie pour elle.
Mais soudainement, des réminiscences vinrent lui chuchoter ce qu'elle faisait encore, là, avant de se faire agresser. Son but, son rôle. Elle s'accrocha à la voix de la vieille qu'elle entendait encore rugir faiblement dans sa caboche et d'un ton encore tremblant expliqua doucement :

" Je suis à la recherche d'une famille. Le... Les Grimel je crois. "

Son regard troublé si il se posa sur Ellie ne s'y arrêta jamais réellement, comme si elle ne la percevait pas. Aurait-elle ressemblé à un monstre que cela n'aurait rien changé pour la pauvre petite fille riche qui se dressait devant elle. Trop ailleurs, sans doute, perdue dans les méandres de ses songes à cause de la frayeur qu'elle venait de vivre, Luna ne semblait plus être capable de réfléchir. Après tout, dans le bouge où les deux femmes se trouvaient, ne fallait-il normalement pas se méfier de tous, même de la chevalière qui venait vous sauver de deux bandits ? Et voilà pourtant qu'elle lui expliquait son but, comme si l'inconnue pouvait être une personne de confiance.

Toc. Toc. Non, la pluie continuait à couler, même si elle ne la sentait plus. Ses doigts se crispèrent sur son balluchon vide.

" Sauriez-vous où les trouver ? S'il vous plait. "
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