Marbrume


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 Qui peut m'aider à tuer des Fangeux? Les Traquemont, bien sûr !(Ouvert)

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MessageSujet: Qui peut m'aider à tuer des Fangeux? Les Traquemont, bien sûr !(Ouvert)   Qui peut m'aider à tuer des Fangeux? Les Traquemont, bien sûr !(Ouvert) EmptySam 16 Avr 2016 - 1:02
Marbrume, la vlle fortifiée et probablement l'une des seules villes qui abrite encore des êtres vivants, faisait face à plusieurs problèmes, dont un de très grande taille et qui ne cessait de grandir: La famine. La famine touchait tout le monde: Les pauvres, les moins pauvres et bientôt, les plus fortunés. Étant mercenaire, Gilles fit tout ce qu'il put pour se maintenir au-dessus de la famine, accomplissant tous les boulots possibles pour pouvoir nourrir sa famille qui de son côté, faisait tout ce qu'elle pouvait pour soutenir le pilier de leur survie. Cependant, Gilles savait que tout cela n'était qu'une solution à court terme, car invraisemblablement, la nourriture commencera à se faire rare dans plus en plus de domaines. Même l'eau, sera sûrement une denrée rare dans quelque années si personne ne faisait rien...mais que faire? Que faire face à ces engeances de monstres assoiffés de sang et de meurtres? Gilles avait beau avoir du courage, il se savait dépassé, tant au niveau physique que du nombre, car oui, ces monstres attaquent rarement seuls et encore, un seul suffit généralement à provoquer assez de dégât avant qu'on ne le mette au tapis pour compte. Bref, le mercenaire ne savait pas ce que lui réservait l'avenir...jusqu'à ce qu'il découvre, comme tant d'autre, une annonce cherchant des volontaires pour participer à une opération d'envergure qui consistait à fortifier les fermes et sécuriser le Plateau de Labret, là ou sont les fermes qui alimentent Marbrume.

Voyant là une opportunité en or de pouvoir faire quelque chose de concret, Gilles se porta tout de suite volontaire. Lui comme tant d'autres, attendaient avec impatience de pouvoir partir et de prêter main forte au Plateau, même si le nombre n'était pas suffisant. Cependant, avec la rafle qui ne plut pas à tout le monde, faut croire, rassembla plus de mille personnes, soit deux milles et des poussières. Évidement, le nombre fait la force, mais le nombre attire plus d'ennemis, malheureusement. Le jour du voyage, le matin fut plutôt calme, au grand étonnement de certains, mais il fallait se préparer pour toute éventualité et comme tout chose doit arriver un jour ou l'autre, un groupe de fangeux attaqua le convoit et plusieurs voyageurs y laissèrent leur peau. Pour tout dire, Gilles faillit bien perdre sa tête, ce jour-là. Alors que le groupe avait parcouru la moitié du chemin nécessaire, le groupe dont je vous ai parlé, sortirent de nulle part et attaquèrent de plusieurs directions à la fois. Plusieurs voyageurs s'enfuirent dans la panique, mais Gilles resta de marbre, couvrant le flanc gauche du convoi, accompagné de plusieurs miliciens. C'est là qu'il en vu trois, trois fangeux très laids et d'après leur regard, très avides de chaire humaine. Sans crier gare, ceux-ci se jettent dans la mêlée.

Se rangeant derrière son bouclier métallique, Gilles senti un violent impact le projeter contre la charette qu'il défendait. Devant lui se trouvait un fangeux qui avait essayé de le renverser, mais contrairement à ses deux compagnons, sa tentative ne fut pas couronnée de succès. Frustré, il asséna un violent coup de griffe à son ennemi qui esquiva de justesse, écorchant tout le bois du convoi. Ne voulant pas perdre de temps avec celui-là, Gilles lui planta son épée dans l'épaule droite pour ensuite le repousser d'un violent coup de bouclier. L'un des Hallebardiers en profita pour lui trancher la tête d'un coup latéral. S'ensuit ensuite une violente mêlée qui dura près de quinze minutes, mais les soldats tinrent bon et la victoire s'en suit, mais plusieurs avaient tout de même succombé. Le convoi réussit tout de même à atteindre les fermes en abandonnant certains sires à leurs triste sort, mais tous ceux qui se sont engagés savaient que le danger serait omniprésent et que la mort le serait encore plus.
Heureusement pour Gilles, il fit partie des survivants. Sitôt entrés, tout le monde se cacha pour attendre le jour et lorsque celui-ci arriva enfin, les travaux commencèrent.

Les temps passèrent et Gilles s'habitua à ses nouvelles fonctions, cependant...quelque chose lui manquait. Après avoir passé sufisemment de temps au Plateau, Gilles trouvait la vie monotone, pas assez remplie et ennuyeuse. Oui, il oeuvrait pour le changement, mais ce changement était trop calme, comparativement à sa vie de mercenaire, ce qui ne lui plaisait pas. C'est donc pendant un soir, alors que tout le monde avait terminé ses travaux, que Gilles entendit parler des Traquemont: Un groupe armé qui traque et tue les fangeux afin de les exterminer au possible. Le lendemain, Gilles décida de retrouver ce curieux groupe à bord d'un convoi de nourriture qui leur était destiné. D'ailleurs, remercions leurs efforts, car le convoi se rendit à destination sans la moindre égratignure. Alors que les hommes déchargeaient la marchandise, Gilles demanda ou il pourrait trouver l'un des chefs du groupe, histoire de proposer ses services.

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Yseult de TraquemontChâtelaine
Yseult de Traquemont



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MessageSujet: Re: Qui peut m'aider à tuer des Fangeux? Les Traquemont, bien sûr !(Ouvert)   Qui peut m'aider à tuer des Fangeux? Les Traquemont, bien sûr !(Ouvert) EmptyVen 22 Avr 2016 - 19:52
« T'y as d'jà été, toi ? » lâcha l'un des gardes de l'avant du convoi, juste avant de jurer lorsqu'il mit le pied dans un trou de vase.

La route de Marbrume jusqu'à Traquemont n'en était pas vraiment une, rien qu'un sentier à peine visible traversant les étendues de tourbe et d'eau stagnante sur une dizaine de kilomètres. La question s'adressait à son voisin, lequel répondit d'une voix cassée :

« Nan. Et c'est même pas la peine de harceler les autres, c'est pareil pour tout le monde. Et puis, on s'en fout de ce fort paumé, d'accord ? »

On pouvait discerner dans son propos une certaine agressivité. Visiblement, la ballade n'enchantait guère le soldat et s'il l'avait pu, nul doute qu'il s'en serait très bien passé.

« D'façon c'est rien que des vauriens et des bouffeurs de macchabées » rajouta-t-il dans un crachat.

Le silence retomba sur la procession suite à cette déclaration, uniquement dérangé par le pataugement des hommes et, de temps à autres, le grésillement d'un insecte. On pouvait distinguer au loin la silhouette austère de Traquemont, dont la difficulté d'accès n'était pas tant due à sa distance avec la cité franche qu'au terrain difficile, voire hostile, séparant les deux.

« C'est quand même la dame de Traquemont qu'a coordonné l'opération du Labret » insista-t-on au bout d'un certain temps de marche. Apparemment, il s'agissait d'un sujet de débat familier aux guerriers, et ils ne se gênaient pas pour le relancer lorsque le trajet se faisait par trop pesant.
« Tu veux dire que c'est à elle qu'on doit la mort de tous nos pauv' gars ? Ouais, je vois le genre » ricana le meneur. « Et maintenant on la ferme, j'ai envie d'entendre le doux chant des Fangeux. »

***

Lendemain était un homme simple. En conséquence, il n'aimait pas les choses compliquées : pourquoi sa maîtresse s'était investie dans l'entreprise du duc concernant les Plateaux fertiles lui échappait totalement, et lorsqu'il y repensait, le lieutenant se voyait vite troquer son habituelle humeur de bon vivant pour une acrimonie acerbe qu'il valait mieux ne pas trop éprouver.

Grand et mince, aussi noir de cheveux et de barbe qu'il l'était de yeux, le combattant faisait office d'échalas sinistre. Vêtue de la livrée de cuir sombre d'Yseult, arborant un épais fauchon à la ceinture - l'épée, après tout, était une arme de noble - il observait d'un air peu commode ceux qu'il considérait comme des étrangers décharger la nourriture dans l'enceinte du fort.

Et il n'était pas le seul. Au moment où le charroi était arrivé à destination, beaucoup s'étaient autorisé un temps de relâche pour couver les nouveaux arrivants d'un œil qui n'avait rien d'accueillant. Si personne ne se serait permis de protester contre les décisions de la dame de fer de Traquemont, les gens de Marbrume ne bénéficiaient pas de cette immunité, et on leur reprochait à mi-voix les morts ayant servi à défendre les laboureurs partis pour le Labret. C'était, disait-on, un problème de Marbrumiens - le nom sonnait presque comme une insulte. Ici, encore, on se débrouillait avec la traque du gibier abondant des marais : les Fangeux avaient comme qui dirait chassé les chasseurs, à tel point que la concurrence était rapidement devenue inexistante. On accommodait la viande de racines bouillies, et cela allait bien comme ça... Pas besoin (du moins on le grommelait sur le passage des convoyeurs) de ce blé et ce poisson qu'on leur apportait. Comme si ça allait ramener les défunts !

Il allait sans dire que c'était là un discours probablement injuste, mais les gens de Traquemont pouvaient se montrer frustes et revêches. Surtout envers les citadins. Aussi lorsque Gilles s'enquit d'une personne à laquelle il pourrait s'adresser, Lendemain décroisa les bras et se détacha du mur d'enceinte pour venir à son encontre.

« Considère qu'ici, c'est moi qui commande. » C'avait été dit d'un ton bourru : l'homme, d'un naturel conciliant et appréciant la vie en bonne intelligence, faisait ici preuve d'une brusquerie volontaire.

Outre les silhouettes lugubres des veilleurs apprêtés de noir, rôdant au sommet des remparts, l'intérieur du château laissait apercevoir ici un menuisier ponçant du bois, là un maréchal-ferrant cognant comme un sourd sur une pièce de métal, et plus loin encore une femme emmenant un enfant par la main vers quelque édifice bordant le donjon. Traquemont, de toute évidence, était plus qu'une garnison : c'était le refuge d'une communauté.

« Je n'ai pas très bien compris. Tu veux proposer tes services ? »

Lendemain ne faisait rien pour aider l'inconnu qu'était Gilles à se sentir désiré. Et d'ailleurs, il ne se présentait même pas : son regard allait de son interlocuteur aux autres gardes, lesquels travaillaient en silence pour l'instant.
Oui, il y avait comme une atmosphère de rancœur dans la cour boueuse.
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MessageSujet: Re: Qui peut m'aider à tuer des Fangeux? Les Traquemont, bien sûr !(Ouvert)   Qui peut m'aider à tuer des Fangeux? Les Traquemont, bien sûr !(Ouvert) EmptyDim 24 Avr 2016 - 4:28
Gilles trouva rapidement quelqu'un avec qui s'entretenir...enfin, c'est plutôt lui qui vint à sa rencontre. Je dis lui, car celui-ci ne s'était pas présenté, s'étant seulement contenté de dire que c'était lui qui commandait, ici. Gilles ne le crut pas une seconde, mais il savait qu'il ne pourrait pas parler à qui que ce soit de ''haut rang'' dans cet endroit sans avoir prouvé sa valeur, c'est pourquoi le mercenaire ne se laissa pas impressionner par cette démonstration de force et d'autorité. Restant tout de même poli et courtois au possible, Gilles répéta qu'il voulait proposer ses services, phrase que lui, ne semblait pas en comprendre le sens.

« Je vais vous faire un résumé. Je suis Gilles de Belcrest et j'étais un mercenaire, recruté pour la libération du plateau de Labret et j'ai participé à sa fortification...mais ça ne me suffit pas. Je suis donc venu ici afin de m'attaquer à la source du problème qui ronge l'humanité en ce moment: Les Fangeux. Proposer mes services ne sont peut-être pas les mots appropriés, mais je crois que vous comprenez mon objectif actuel. »

Gilles regardait son interlocuteur comme si rien d'autre n'existait. Les caravaniers, les gardes sur les remparts, les autres habitants du fort...plus rien n'existait. Plus rien n'existait, sauf cet homme qui disait commander. Malgré cette ambiance néfaste ,malgré l'attitude déplaisante de cet homme, Gilles ne reculera pas. Il n'avait pas fait tout ce chemin pour rien.

« Si vous voulez me mettre au défi, à votre aise...mais j'ai horreur qu'on me fasse perdre mon temps, sîre. »
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Yseult de Traquemont



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MessageSujet: Re: Qui peut m'aider à tuer des Fangeux? Les Traquemont, bien sûr !(Ouvert)   Qui peut m'aider à tuer des Fangeux? Les Traquemont, bien sûr !(Ouvert) EmptySam 14 Mai 2016 - 18:30
« Je ne suis pas un sire » grommela Lendemain d'un ton rogue, évaluant Gilles d'un œil nouveau.

Certes, on n'aimait pas les étrangers - quand bien même les gens du château, en ces terres, soient des étrangers eux-mêmes puisqu'ils étaient pour une écrasante majorité originaires du duché voisin. Certains laissaient cette antipathie spontanée prendre le dessus sur la raison et raillaient les citadins quoi qu'il advienne : mais les autres, comme le lieutenant d'Yseult, voyaient plus loin que ça. Ils savaient que Traquemont était une espèce de poste de frontière auto-proclamé pour Marbrume, et que sans l'aide de celle-ci, ils ne tiendraient pas. La châtelaine elle-même était persuadée que le fort finirait par tomber, inéluctablement... mais de cette certitude, rares en avaient la connaissance.

Lendemain faisait partie de ceux-là.

« De Bellcrest. Tu es noble ? »

Le soldat ne démordait pas de son tutoiement populaire, et faisant un signe au mercenaire, lui demande de le suivre. De temps à autres, le duc détachait une partie de sa milice pour venir prêter main-forte aux traqueurs et, encore moins fréquemment, des aventureux de la trempe de Gilles se présentaient d'eux-mêmes afin de faire valoir leur acier face à la Fange. Les repousser sous prétexte qu'ils n'étaient pas des leurs était d'une imbécillité crasse - bien que le fort comptât, comme partout, son lot d'idiots - qu'Yseult ne tolérait pas.
Et elle l'avait bien fait comprendre à ses quelques hommes de confiance.

Le garde guidait le nouveau venu d'une démarche qui n'était pas si vive mais à laquelle ses jambes de grand échalas donnaient une longue foulée. Se moquant bien de la boue qui maculait ses bottes à chaque pas, il l'emmena dans un recoin de la cour intérieure où se dressait un baraquement modeste. C'était un édifice compact, dans le style déjà trapu de Traquemont, recouvert d'un toit d'ardoises laissant passer çà et là les éléments. Bien que l'on fit de son mieux pour entretenir la place forte, l'on manquait visiblement d'artisans pour pouvoir en déléguer à toutes les tâches que les intempéries et le temps pouvaient susciter. Lendemain en poussa la porte, laquelle racla un peu - l'humidité ambiante des marécages semblait avoir fait gondoler le seuil du parquet. Car c'en était : du bois patiné par les innombrables semelles de fer qui l'avait parcouru, parsemé de sable et de roseaux afin d'absorber la saleté ou la pluie. Le bâtiment était fait d'une unique pièce, abritant assez de paillasses pour qu'on y fasse dormir une trentaine de personnes. Sur le mur Sud (celui opposé à l'entrée) étaient disposés plusieurs râteliers ayant visiblement connu des jours meilleurs ; néanmoins, les armes qu'ils supportaient, si elles n'avaient rien de luxueux, avaient quelque chose de parfaitement fonctionnel dans le reflet froid de leur métal. Principalement des lances, des hallebardes et des haches, mais on y trouvait également quelques fauchons semblables à celui que le lieutenant d'Yseult portait à la ceinture et même des arbalètes.

« Bienvenu chez nous » ricana l'homme.

Au fond, Lendemain n'aimait pas l'ironie et le cynisme. C'était quelqu'un de bon vivant, mais nous l'avons dit : face aux étrangers, il devenait taciturne. Ce n'est que lorsqu'il cessait de l'être que les habitants du fort comprenaient qu'on venait d'accepter pour de bon quelqu'un dans leurs rangs.

Il écarta les bras pour englober l'endroit. Ce n'était rien de plus que des lits et des lames, ce qui de fait, correspondait assez bien à l'image que les gens d'ici souhaitaient renvoyer.
Alors que, comme tout un chacun, ils vivaient avec les restes de leurs familles, aimaient faire la fête - à leur façon - et ne rêvaient pas moins que les autres. Simplement, ils le cachaient bien.

« C'est là qu'on loge ceux qui viennent nous filer un coup de main d'ordinaire. Pour aujourd'hui, tu es libre de faire ce qui te chante : les cuisines sont au rez-de-chaussée du donjon, les latrines sur la façade Est du château. Demain, à l'aurore, je t'embarque pour une virée dans les marais. » Il se détournait déjà, prêt à quitter l'endroit sans plus de cérémonie ou politesse. « Si t'as des questions, demande à quelqu'un d'autre. J'ai des affaires à régler. »

Sur cette prise de congé cavalière, il sortit dans l'air frais en laissant là le mercenaire.

Spoiler:
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Hector de SombreboisBaron
Hector de Sombrebois



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MessageSujet: Re: Qui peut m'aider à tuer des Fangeux? Les Traquemont, bien sûr !(Ouvert)   Qui peut m'aider à tuer des Fangeux? Les Traquemont, bien sûr !(Ouvert) EmptyMer 18 Mai 2016 - 14:14
La dame de Traquemont était une sorte d’énigme pour Hector. Il avait souvent été à son contact mais n’avait jamais vraiment su entrer dans sa confidence ou ne serait-ce que dans une sorte de connivence. Elle était distante. C’était sans doute l’adjectif qui lui allait le mieux. Elle n’était pas une noble comme celle qu’Hector avait toujours vu. Certaines étaient timides et discrètes, d’autres séductrices et manipulatrices. Yseult, quant à elle, n’était ni dans une catégorie ni dans l’autre. Elle traînait toujours avec elle une sorte de mélancolie, un voile de tristesse qu’elle imposait à ses interlocuteurs et qui empêchait toute proximité. En revanche, Hector aimait en elle sa droiture et son honnêteté, ces valeurs que la famille de Sombrebois avait toujours portées haut. Elle était aussi une femme d'action : une guerrière, une acharnée tueuse de Fangeux. Et c'est à cause de ces valeurs qu'ils avaient en commun qu'Hector attendait toujours plus de ses entrevues avec la châtelaine. Malheureusement, pour l'heure, il n'avait jamais réussi à briser la glace avec elle. Leurs relations n'étaient que courtoises mais en rien amicales. En y réfléchissant, il avait imaginé que cet échec - car il le prenait comme tel - était dû aux conditions de chacune de leurs rencontres : Il l'avait toujours vu lors de traques de fangeux, de réunions officielles ou d'autres sérieuses circonstances.


Ce jour-là, donc, il s'était rendu à Traquemont pour une simple visite de courtoisie. Il n'avait plus de femme, il n'avait pas grand chose à faire à Marbrume, aussi avait-il décidé qu'une visite impromptue à la dame de Traquemont pouvait rendre sa journée plus intéressante qu'elle ne s'annonçait, qu'une tentative de fraternisation pouvait être sympathique ou, au moins, instructive... Il s'habilla de son nouveau surcot vert de gris aux coutures d'or qu'Aelys lui avait cousu, de son chapeau noir à plumes blanches, il prit sa grande hache familiale et monta Gris-Poil en direction de Traquemont. Ayant oublié les quelques présents qu'il avait choisi pour la châtelaine, il fit demi-tour - heureusement il était encore sur l'esplanade - pour aller les chercher avant de reprendre la route de l'ouest. Le trajet durant, il se demanda comment il serait reçu là-bas, comment Yseult interpréterait l'arrivée inattendue de ce "vieux" compagnon d'armes. Elle serait sans doute surprise, car elle n'avait pas demandé d'aide à Marbrume pour une nouvelle traque de grande envergure ou pour une quelconque opération militaire. Hector se dit qu'elle n'imaginerait pas le moins du monde qu'il viendrait simplement pour converser avec elle - d'ailleurs à part une ou deux questions précises, il n'avait aucun sujet de conversation réel en tête. Il se laisserait simplement guider par son humeur et son instinct.


*


Serrant contre son flanc sa large besace de cuir, Hector s'adressa courtoisement aux gardes qui surveillaient l'entrée du fort en ce jour grisonnant. Le baron fût reconnu... mais guère loué. Il usa de toute sa force de persuasion pour convaincre l'un des gardes d'aller chercher l'homme de confiance de la châtelaine, ce cher Lendemain, puis il lui fallut encore plus d'autorité pour convaincre ce dernier d'aller annoncer sa venue à la châtelaine en personne. Lorsque le grand échalas en tenue de cuir tourna enfin les talons, Hector se dit, à part lui, qu'Yseult était encore plus difficile à rencontrer que le duc de Marbrume lui-même ! Il sourit à cette pensée tandis que les gardes le faisaient finalement entrer à l'intérieur du fort. Là, il régnait la même agitation qu'Hector avait vu lors de toutes les opérations militaires auxquelles il avait participé. A croire que ces hommes ne connaissaient pas le repos. Il regarda ces gens s'affairer tels des fourmis dans leur fourmilière et il perdit un peu de sa bonne humeur. Rien ici n'encourageait à une quelconque joie ou bonne humeur. Tout était gris, marron, sombre, humide, sale et froid... Là était peut-être la raison de l'attitude sombre de la noble guerrière...


D'un geste sûr, il mit pied à terre et laissa un pâle palefrenier mener Gris-Poil aux écuries. Enfin, Hector s'avança dans la cour et essuya d'un mouchoir immaculé le sang verdâtre qui avait, sur le chemin, taché les deux lames aiguisées de son arme de guerre.


Là, c'est parfait.


Hector avait si fière allure au milieu de cette cour boueuse... Il était comme un phare dans la nuit.
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