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 Écorcher les miroirs [pv. Azhim]

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Adalman d'AlchasBaron
Adalman d'Alchas



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MessageSujet: Écorcher les miroirs [pv. Azhim]   Écorcher les miroirs [pv. Azhim] EmptySam 28 Mai 2016 - 13:56


Écorcher les miroirs

with Azhim




La fiole était là, vide évidemment. Roulant entre ses doigts comme une quelconque pièce de monnaie. Adalman s’y concentrait sans pourtant la regarder – pas besoin, il l’avait observé et avait même reniflé son absence de contenu, le regard noirci par la colère et le corps tendu par un fil invisible. Habillé de propre, prêt – pour sa part – à affronter les noces d’un futur déjà invivable, le bâtard du baron avait dû se confronter à la nouvelle concernant sa promise et sa subite maladie. Elle se traînait au lit, en proie à de grandes souffrances. Et ne pourrait en sortir que dans une paire de jours, voire de semaine.

Cela avait mis le baron d’Alchas dans une nervosité telle qu’il avait cru un instant que la belle-famille cherchait à les évincer. Cela avait, en sus, attiré les moqueries de Tara ainsi que le silence gêné de sa mère.

Pour sa part, il avait simplement sourit, avant que Victoire ne vienne le trouver.

La sœur de Grâce était en tout point différente de son aînée, même si la familiarité de leurs traits ne la rendait pas tout à fait étrangère à ses yeux. Aimable, guettant sans doute une approbation de sa part, elle avait eu tôt fait de lui rapporter la tentative de sa fiancée.

Grâce de Basey, dans une incompréhensible action suicidaire, s’était rendue malade en avalant cul sec le contenu d’une fiole de poison, celle-là même qu'il tenait entre ses doigts. Elle avait tenté, pour s’éviter un mariage non désiré, de mettre fin à ses jours et l’idée qu’elle n’ait pas rechigné à s’unir à son cousin, en chaque chose que cela sous-entendait, mas se démène à l'éviter lui, l’avait mis dans une rage folle.

Cependant, il lui fallait travailler pour la récupérer. Car une fois morte, réitérant son geste ou se laissant plonger dans les limbes qui la guettaient déjà, Grâce ne lui serait plus d'aucune utilité et nul doute que son père lui ferait payer le prix de cet échec en lui trouvant une demoiselle à marier, bien pire que la précédente.

Grâce avait certes du caractère et de l’audace, mais rien qu’il ne puisse dompter, maîtriser. De manière assez curieuse, il la considérait presque comme une jument déjà travaillée mais trop méfiante, brusque et fière pour se laisser servir par ses étalons. Elle lui donnerait sans doute quelques gaillards forts et bien portants une fois radoucie, ou en tout cas, correctement chevauchée. Et l'idée n'était pas non plus entièrement déplaisante - fallait-il au moins qu'il puisse la combler.

En attendant, il fallait qu’elle vive, et qu’Adalman lui porte la première véritable leçon.

Leur rencontre dans les écuries n’avait servi que d’avertissement, incompris apparemment. Et d’attendre la venue de cet Azhim sur lesquels les rumeurs aimaient passer leur fiel, le bâtard était tout à fait prêt à lui faire entrer dans le crâne la moindre des vérités à son sujet.

On ne touchait pas à ce qui lui appartenait. Et le créateur de ce poison qui avait servi à la rendre malade en paierait le crime de sa tête.

A cet instant, Adalman espérait presque qu’Azhim se dénonce, puisqu’il devait forcément avoir un lien avec toute cette affaire. Sa maîtresse ne lui avait d’ailleurs pas rendu service à ce sujet. Leur proximité les desservait et ne faisait qu’attirer l’attention sur le lien déjà flou qui existait entre le domestique et sa patronne.

On frappa à la porte, et l’un des gardes engagés pour assurer la sécurité de la famille d’Alchas à cette occasion, fit entrer dans le bureau ce basané qui lui ressemblait de trop. La faute à son teint mat, ses yeux sombres et sa carrure. Adalman en prit outrage comme si l’homme l’avait personnellement insulté et pensa, très rapidement, au visage de la Silencieuse.

Se trouvait-il là un quelconque beau-frère ou un membre d’une famille résolument ignorée ? Il n’en savait rien et ne tenait pas réellement à éclaircir cette partie sombre de son arbre.

« Azhim. » Salua Adalman sans pour autant paraître poli ou lui accorder un bonjour. « Je vous retire du chevet de la baronne, et je sens que cette décision ne doit pas vous plaire. Hélas, il aurait sans doute fallu faire attention à son quotidien pour lui épargner ce triste état. Comment va-t-elle ? Vous avez certainement plus de nouvelles que sa famille alors renseignez moi. Se remet-elle ? A-t-elle cessé de vomir ? »

Un ersatz de sourire sembla lui étirer les lèvres mais à bien y regarder, on pouvait seulement déceler une crispation aussi haineuse que cruelle. Elle n’était en rien dirigée vers la Baronne mais bien vers l’ensemble de la situation qui l’avait mené à un tel geste de désespérée. Ne manquait plus qu’elle en devienne folle pour parfaire le tableau.

Mais ça, Grâce l’était sans doute déjà à moitié. Au moins formeraient-ils une paire aux points communs dérangeants.

Ayant dissimulé la fiole dans sa chemise avant même l’entrée du domestique, Adalman quitta sa posture droite derrière le bureau, le meuble le plus imposant de la pièce, et posa une main sur l’accoudoir du siège en chêne pour mieux le contempler en face à face. Entre eux, la cheminée craquait et ronflait, laissant la sudation perler sur la moustache invisible du bâtard. La pièce était sombre et renforçait la tension existant déjà entre les deux hommes.

Mais la crispation d'Adalman s’atténua pour une semblant de patience et de curiosité.

Néanmoins, cela ne le rendait pas plus avenant.

« Bientôt nos noces seront accomplies, et elle deviendra une d'Alchas. La majorité de ses biens me seront confiés, notamment la gérance de ses propres domestiques. Nous allons certainement pouvoir travailler ensemble Azhim - oh je suis certain que nous allons pouvoir accomplir de grandes choses. Vous par dévotion. Moi par procédure. Mais dites-moi. A quel point protégez-vous Grâce ? Que donneriez vous pour son bien-être ? A combien évalueriez-vous votre fidélité ? »







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MessageSujet: Re: Écorcher les miroirs [pv. Azhim]   Écorcher les miroirs [pv. Azhim] EmptyLun 30 Mai 2016 - 23:33
- Qu'avez-vous fait, idiote … souffla-t-il doucement.

Il passa sur le front bouillant de Grâce un linge humide. Pétrie de fièvre, la jeune femme ne l'entendit même pas. Elle faisait bien mal au cœur, affaiblie comme elle l'était, tremblante et pâle comme la mort.
La vérité, c'était qu'Azhim, il savait, ce qu'elle avait fait. Il savait le pourquoi du comment, et il se maudissait de ne pas avoir réagi. D'avoir était l'entremetteur de cette souffrance.

Pour quelques jours de plus, seulement …

Le visage du domestique n'était pourtant pas plus tiré qu'à l'accoutumée. Il était, certes, inquiet pour sa maîtresse, mais il ne pouvait s'empêcher de penser à lui avant tout. À son sort si elle venait à mourir. Car, malgré tout ce qu'elle s'évertuait à faire pour retarder ce mariage non-désiré, elle allait se marier. Et de ce qu'il avait entendu, le baron d'Alchas était loin d'être un Hector de Sombrebois. Avec ce dernier, cela avait été de la rigolade. Il savait que ce ne serait pas la même histoire avec le futur époux de Grâce. Et cela le dérangeait bien plus que l'état de la baronne.

Il l'observa un long moment, pensif.

On décida de l'importuner lorsqu'il posa sa main sur la joue de Grâce dans un geste paternel. Un homme, qu'il ne connaissait pas, s'excusa du dérangement et demanda la présence du domestique en urgence.

- Le baron d'Alchas souhaite s'entretenir avec vous. Une servante est là pour surveiller l'état de Madame.

Azhim eut une demi-seconde d'hésitation avant de se lever et de suivre l'inconnu. Un piège ? Cela l'étonnerait grandement. Il y avait justement de fortes chances pour qu'il s'agisse réellement du baron. Et la raison de cette envie de rencontre ne lui était pas non plus inconnue. L'état dans lequel se trouvait Grâce n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd, il était même logique que son futur époux soit le premier au courant. Et la relation qui unissait la baronne avec son domestique n'était plus non plus un secret. Si le baron d'Alchas souhaitait des informations, Azhim était le mieux placé pour le renseigner.

Et, de par les propos de Grâce à l'égard de son futur mari, Azhim pouvait affirmer ne pas l'aimer. Apparemment, la jeune femme avait été odieusement reçue, il s'était montré agressif, presque violent envers elle. Une vraie brute, lui avait-elle dit. Un parasite à faire disparaître, avait penser Azhim.

C'est donc silencieusement qu'il rejoignit cet homme peu engageant. De par son statut de simple domestique, c'était son rôle, d'obéir et de se taire. Il faisait ça très bien, et n'hésiterait pas à user de cette excuse pour ne pas trop parler, pour ne pas trop dévoiler. Il n'hésitera pas à jouer de son personnage d'ombre muette et discrète.

L'homme qui était venu le chercher frappa à la porte pour lui, comme s'il n'était pas assez qualifié pour le faire de lui-même. Droit comme un 'i', le servant de Grâce se permit de prendre une grande inspiration avant d'entrer. Il se doutait que cet entretien allait être éprouvant, et tenait à garder la tête froide.

- Azhim.
- Monsieur, répliqua-t-il du même ton.

Le physique du baron ne lui échappa pas. Les deux hommes présentaient, en effet, plusieurs caractéristiques similaires. Des caractéristiques rares pour l'époque, critiquées et méprisées. Et de voir que, malgré sa couleur de peau, l'homme qui lui faisait face avait une place importante, cela lui laissait un goût amère dans la bouche. La faute à pas de chance, sûrement. Lui était né avec une cuillère d'argent dans la bouche, Azhim, lui, était né le nez dans la poussière. Il aurait suffit de pas grand-chose pour que les rôles soient inversés.

- Je vous retire du chevet de la baronne, et je sens que cette décision ne doit pas vous plaire. Hélas, il aurait sans doute fallu faire attention à son quotidien pour lui épargner ce triste état. Comment va-t-elle ? Vous avez certainement plus de nouvelles que sa famille alors renseignez-moi. Se remet-elle ? A-t-elle cessé de vomir ?

Azhim détaillait son interlocuteur avec une méfiance à peine dissimulée. Il voyait cet homme comme une bête sauvage prête à se jeter sur lui à la moindre parole qui en lui conviendrait pas. De toute évidence, Adalman était loin devant Hector. Plus réfléchi, plus vicieux peut-être. Et, s'il avait eu à choisir, Azhim aurait volontiers préféré le baron de Sombrebois. Il était plus amusant à faire tourner en bourrique car beaucoup plus naïf.

- Son état c'est stabilisé, répondit-il simplement. Elle demeure faible et fiévreuse, mais ses nausées ont cessés.

Il ne releva pas le reproche, mais le garda dans un coin de sa tête pour ronger son frein dessus un peu plus tard.
Ses mains étaient liées derrière son dos et sa nuque, raide. Adalaman le surplombait de pas mal de centimètres et semblait l'étouffait de sa prestance. Il n'aimait pas ça, Azhim. Son visage, déjà fermé à la base, ne laissa filtrer aucune émotion.

- Bientôt nos noces seront accomplies, et elle deviendra une d'Alchas. La majorité de ses biens me seront confiés, notamment la gérance de ses propres domestiques.

Sa mâchoire se crispa légèrement et un petit tic nerveux anima son visage.

- Nous allons certainement pouvoir travailler ensemble Azhim – oh et je suis certain que nous allons pouvoir accomplir de grandes choses. Vous par dévotion. Moi par procédure. Mais dites-moi. À quel point protégez-vous Grâce ? Que donneriez-vous pour son bien-être ? A combien évalueriez-vous votre fidélité ?

Son regard ne se détachait pas de celui du baron. Il réfléchit à peine à sa réponse et se contenta de rester très évasif. Sa voix grave donnait l'impression qu'il récitait un texte appris par cœur.

- Je suis au service de Madame de Brasey depuis huit ans maintenant. Ma fidélité est d'acier et ma protection semblable à celle qu'un père aurait pour sa fille. Mon existence est entièrement tournée vers elle. Son état me peine autant que vous.

Il sentait le soupçon chez le baron. Il ne l'avait pas fait venir juste pour s'assurer de l'état de sa future femme. Que voulait-il ? Pourquoi cherchait-il à savoir ça ? Il testait Azhim … Pourquoi ?
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MessageSujet: Re: Écorcher les miroirs [pv. Azhim]   Écorcher les miroirs [pv. Azhim] EmptyMar 31 Mai 2016 - 20:11


Écorcher les miroirs

with Azhim




Qu’il se méfie donc – il avait bien raison de le faire. Et Adalman ne put s’empêcher de sourire un peu plus, répondant au faciès ombragé du domestique par sa propre mine, étrangement aimable mais pourtant profondément angoissante. Était-ce la faute à l’éclat glacé de ses yeux noisettes, ou bien à l’immobilité quasi mortuaire des traits de son visage. Il paraissait figé dans sa bonne humeur, dévoué à son entière attention, aux propos qu’Azhim daignait lui offrir, d’une voix claire et égale.

« Grâce de Brasey est une femme forte. » Lui concéda-t-il facilement. « Caractérielle et difficilement maîtrisable. Qu’elle s’échine à combattre son mal ne me surprend pas. L’Homme n’est rien face à son propre instinct de survie. Vous avez du assister à certaines chasses, même en tant que joli de salon. »

En huit années de service il aurait été étonnant qu’Azhim n’ait pas participé aux cavalcades de ses maitres comme les d’Alchas en avaient usé jusqu’à présent. Les fangeux les empêchaient de sortir, les obligeant à demeurer cloitrés quand ils ne combattaient pas le cataclysme en tranchant la tête de ces monstres. Pour sa part, il ne supportait plus les embruns de la falaise, cette odeur iodée venant dans leur dos et le paysage inchangé de ses propres fenêtres. Il aspirait aux forêts, à la brutalité et à la liberté d’un long galop sans armure. Hélas, la vie ne lui avait pas donné d’autres choix que de reprendre le titre de son père. Et échangeant comme un baiser télépathique avec le domestique, Adalman en vint presque à le regretter.

Calmement, tout disposé à prendre son temps maintenant que les nouvelles, rassurantes, l’avaient un peu apaisé, le bâtard vint contourner le bureau par la gauche, se présentant à nouveau plus proche d’Azhim, s’appuyant nonchalamment contre le meuble. Ce n’était pas une attitude digne d’un homme de son rang mais rien ici n’était clairement officiel. A dire vrai, les règles concernant le serviteur ne le regardaient en rien puisqu’il n’était pas encore marié à Grâce. Aussi lui daigna-t-il la métaphore d’un chien face à son alpha.


Il devait absolument l’écraser et lui montrer qui régnait en ces lieux, et qui allait pouvoir régenter son existence sans excentricités farfelues.

« C’est étrange parfois comme les rôles s’inversent. Je suis fils de bâtard pour mon père, qui est blanc. Et vous, vous le père d’une d’entre eux. » La distance nécessaire entre les nobles et Adalman pouvait paraître comme une faiblesse avouée au plus ignorant. Il n’en était rien. Pour ce qu’il en pensait, le bâtard était bien au-delà de manigances de la haute, de ces comportements pieux, virils, lubriques et avilissants. Il ne se comparait pas non plus à Azhim. Et pourtant tout dans sa phrase portait à le lui faire croire.

« Savez-vous comment je sais à quel point vous l’appréciez, comme un père justement ? Vous lui pardonnez la moindre de ses sottises, et vous l’encouragez. On a tendance à penser qu’un homme, qu’un chef de famille, sait faire preuve d’autorité envers les siens mais ça n’a de sens qu’avec les fils. Les filles, elles, jouent de leur innocence et de leur manque d’intelligence pour toucher au cœur et aux sentiments qu’elles manipulent bien mieux. Malgré les règles qui nous interdisaient de nous voir avant la noce, vous avez tout fait pour qu’elle puisse me rencontrer. Et ceci amenant à cela… »

Adalman eut un geste vif. « Tenez, attrapez. » Lançant la fiole en direction de la tête du basané. Il n’avait pas d’autres choix que de l’attraper ou de la laisser le heurter en plein front. Le regard brûlant comme une flamme, soudain plus proche du crotale que du canidé, le bâtard guetta la moindre de ses réactions quant à la fiole.

Là lui importait le manque de contrôle de son vis-à-vis. S’il avait su tiquer à ses mots, comme pour le mordre de penser une seule seconde qu’il pouvait gérer les domestiques avec autant de facilité, nul doute qu’il se trahirait bien plus facilement avec cette petite fiole de poison.

Adalman savait ménager ses effets.







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MessageSujet: Re: Écorcher les miroirs [pv. Azhim]   Écorcher les miroirs [pv. Azhim] EmptyMer 1 Juin 2016 - 1:32
Le sourire de baron était étrange, et il n'était pas nécessaire d'être un grand médium pour savoir qu'il sonnait faux. Dans la tête d'Azhim, un serpent à sonnette raisonnait, et lui donnait raison de se méfier. Les propos du noble ne satisfaisait pas le domestique. Il sentait une certaine provocation dans sa voix, dans ses appellations. 'Joli de salon'. Le servant avait l'habitude des termes méprisants à son égard.

La toute nouvelle proximité ne l'enchantait guère. Ça sentait le défi, dans la pièce. La provocation, la dualité. La rivalité. Deux fiers coqs se faisaient face et attendaient l'autorisation pour s'arracher les plumes.

- C'est étrange parfois comme les rôles s'inversent. Je suis fils de bâtard pour mon père, qui est blanc. Et vous, vous le père d'une d'entre eux.

Azhim redressa légèrement le menton, sans un mot, sans changer d'expression. Il ne cédera pas face à ces propos ambigues.

- Savez-vous comment je sais à quel point vous l'appréciez, comme un père justement ?

Il pinça ses lèvres, écouta presque distraitement son explication qui ne l'intéressait guère. En fin de compte et même s'il n'était pas dans l'optique d'acquiescer, il était d'accord avec lui, et partageait son avis concernant les femmes et leur tendance à la manipulation. Néanmoins, il se doutait bien qu'il ne s'agissait pas là qu'un simple débat concernant le rôle des femmes dans leur société.

- Tenez, attrapez.

Enfant, Azhim avait été fouetté. Très sujet aux coups et aux cris. Il avait toujours l'habitude de se mettre en position de totale neutralité lorsqu’arrivait le moment de se faire punir. Ne pas réagir, faire le mort, se contenter de fermer fort les yeux en crispant ses muscles pour moins souffrir, c'était sa méthode de défense.
En grandissant, il avait appris une autre technique de défense. Mais jamais il n'avait appris l'attaque.

Alors, réflexe d'enfant de la rue, il évita le projectile plutôt que de le rattraper, car il était loin de posséder une adroite dextérité.
L'objet en verre fut amorti par un épais rideau avant de rouler sur le tapis. Azhim arrêta sa course du bout de son pied sans se formaliser de la familiarité de son futur maître.

Nous y voilà, pensa-t-il en reconnaissant la fameuse fiole.

Lentement et après avoir jeté un regard en biais au baron, le domestique la ramassa, la faisant rouler entre ses doigts, proche de son visage. Il reporta après quelques secondes son attention sur son interlocuteur.

- Veuillez pardonnez, monsieur, mon ignorance et mon silence face à cette fiole. J'apprécierais un peu de précision de votre part, si cela ne vous importune pas. Que souhaitez-vous que je fasse ?

Il serra le contenant dans le creux de sa paume. Attendit la suite passivement. Il sentait malgré toute sa conviction son cœur battre fort contre sa poitrine, et se maudissait pour sa fâcheuse tendance à avoir les doigts qui tremblaient en toute circonstance.
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MessageSujet: Re: Écorcher les miroirs [pv. Azhim]   Écorcher les miroirs [pv. Azhim] EmptyDim 12 Juin 2016 - 19:06


Écorcher les miroirs

with Azhim




La réaction du domestique ne fut toutefois pas celle à laquelle il s’attendait. Jouait-il son rôle à la perfection ou n’avait-il réellement aucune responsabilité dans cette affaire, Adalman ne pouvait le savoir à cet instant et son regard ambré se plissa, attentif et scrutateur, quand le domestique se releva, fiole en main, pour mieux l’interroger. Il ne l’avait pas rattrapé. Il avait préféré esquiver et c’était bien là son fief : donner le change, passer entre les mailles, sans se faire percuter, sans se faire prendre. Non, finalement il en était intimement persuadé, le domestique ne pouvait pas ne pas être au courant.

« La première chose que j’exige de votre part, Azhim, c’est la transparence. Que vous arrêtiez de me prendre pour un domestique de bas étage ou un noble sénile auquel vous pouvez tout faire avaler. Grâce de Brasey est actuellement dans un lit, malade comme un chien, parce qu’elle s’est empoisonnée pour mieux éviter, ou plus vraisemblablement, pour mieux retarder notre union. De la part d’un homme qui a su l’aider à arriver jusqu’à moi, qui semble au courant de toutes ses faiblesses, et de toutes ses bassesses, vous ne me ferez pas croire que vous êtes innocent dans cette affaire. »

Passant une main dans ses cheveux lisses avant de glisser ses doigts à son visage glabre, Adalman quitta à nouveau sa position d’attente pour mieux se rapprocher de l’homme. Il ne comptait pas lui tournoyer autour comme un rapace, ou l’écraser de sa présence en se confrontant à lui, torse contre torse. Non, plutôt que d’agir avec la virilité imposée par son statut et par son titre, comme bon nombre de ses pairs à Marbrume, Adalman se permit de lui sourire et de venir rajouter une bûche à la cheminée.

Ce n’était pas là l’affaire d’un noble mais depuis sa prime jeunesse, Adalman avait ce comportement un brin pyromane qui consistait à nourrir et observer sa destruction. Papiers, bûches, ou les affaires de sa sœur dans des cas plus importants de vendetta, il observait les choses se consumer et avec elles, le poids de sa colère, de son mal être, semblait disparaître à son tour.

« Nous allons mettre les choses au clair de la plus précise et de la plus fonctionnelle des manières. Je suis peut-être un bâtard, mais je dispose de possibilités dont vous êtes dénué. A moins que les filouteries criminelles soient votre pendant mais là encore, je n’ai pas trop à m’en soucier. Pour la simple et bonne raison que je vous emporterai avec moi dans la tombe, si vous tentez quoique ce soit. Vous le savez n’est-ce pas ? »

Son visage se tourna vers le domestique jusqu’à ce que son profil soit dans l’angle de son champ de vision. Il n’avait pas besoin de le constater de face. Et répéta distinctement.

« Vous le savez. » Ce n’était plus une question.

« Cette fiole est à Grâce. Mais avant ça, cette fiole a connu d’autres doigts. Et ce sont ces doigts-là qui m’intéressent. Car, tout dénué de passion que je le suis envers votre maîtresse, je compte bien lui offrir un cadeau de noce d’un genre tout particulier. Celui qu’on n’oublie pas si aisément. »

Adalman remua les braises.

« Vous avez le choix. Soit c’est votre tête, que je taille au-dessous de votre mâchoire et que je ramène séance tenante à votre fille adoptive. Soit c’est la tête de quelqu’un d’autre, un autre qu’elle saura reconnaître, un autre qui lui fera prendre conscience qu’il est fort plus plaisant de protéger sa santé et d’être vigoureuse et sereine le jour de nos noces qu’à vomir et trembler dans sa couche comme un chien aux derniers instants. »

Un petit rire perça l’ambiance étouffante de la pièce.

« Elle ne m’aime pas, et je doute de l’aimer jamais. Mais je puis me montrer bien plus agréable que son cousin si les choses fonctionnent correctement entre nous. Alors guidez-moi, travaillez à lui faire entendre raison, et vous comprendrez bien vite que nos intérêts convergent concernant le cas de la future dame d’Alchas. »







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Azhim KhalilDomestique
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MessageSujet: Re: Écorcher les miroirs [pv. Azhim]   Écorcher les miroirs [pv. Azhim] EmptyLun 13 Juin 2016 - 23:04
Le baron détourna la question pour faire quelques petites remontrances à Azhim, qui se contenta de rester totalement neutre, comme d'habitude. Il ne le croyait pas, alors. Quelle surprise. Le domestique pouvait deviner quel genre d'homme était Adalman : méfiant et accusateur. Il n'avait pas tort, d'un côté, lui était pareil. Mais il n'appréciait guère que ces traits de caractère se retournent contre lui.
Le regard d'Azhim suivit le chemin de la main de son futur patron. Dans les cheveux, sur le visage, avant de s'appuyer sur le mur pour lui donner le petit élan dont il nécessitait pour se redresser.
À cet instant, il aurait pu parier qu'il allait se faire frapper, ou du moins, se faire attraper par le col pour une bonne tentative d'intimidation. Alors, quand l'autre homme passa près de lui, sourire aux lèvres, les muscles du servant se raidirent, avant de se redétendre juste après. Il retint même un soupir de soulagement. Azhim avait beau être l'homme le plus calme du monde, il n'avait jamais aimé se faire agresser et avait toujours tout fait, tout essayé pour ne pas s'en prendre une. Ça n'avait que rarement était concluant lorsqu'il était à l'orphelinat, mais une fois qu'il était parti et qu'il vivait dans la rue, c'était plus simple. Les gens prenaient plus facilement pitié.

Les gestes du futur mari de Grâce étaient calmes, posés, presque hypnotisant. En accord total avec la danse incessante et envoûtante des flammes.

- Nous allons mettre les choses au clair de la plus précise et de la plus fonctionnelle des manières. Je suis peut-être un bâtard, mais je dispose de possibilités dont vous êtes dénué. À moins que les filouteries criminelles soient votre pendant mais là encore, je n'ai pas trop à m'en soucier. Pour la simple et bonne raison que je vous emporterai avec moi dans la tombe, si vous tentez quoique ce soit. Vous le savez, n'est-ce pas ?

Azhim allait répondre un simple et sérieux 'tout à fait', mais Adalman ne lui laissa pas le temps. Il répondit lui-même, avant d'enchaîner et d'enfin expliquer le fond de sa pensée. Il voulait connaître celui qui avait fourni sa fiole à Grâce. Il parlait de cadeau de noces particulier. Un cadeau de noces qui ferait comprendre à la maîtresse d'Azhim qu'il est mauvais de contrarier le baron.
Le regard du domestique se fit plus glacial encore. Les menaces étaient quelque chose qui le rebutaient particulièrement. Et, même s'il se sentait protéger par Grâce, il pouvait aisément comprendre que son futur époux ne plaisantait pas. Que, malgré ce qu'en pensera Grâce, il serait prêt à tuer Azhim pour elle. Pour qu'elle se rende compte.

- Elle ne m'aime pas, et je doute de l'aimer jamais. Mais je puis me montrer bien plus agréable que son cousin si les choses fonctionnent correctement entre nous. Alors guidez-moi, travaillez à lui faire entendre raison, et vous comprendrez bien vite que nos intérêts convergent concernant le cas de la future dame d'Alchas.

Contrairement au baron qui, depuis le début, se mouvait comme un prédateur et s'imposer dans l'espace, Azhim n'avait pas quitté sa position de pilier, au centre de la pièce, du côté de la porte d'entrée. Son regard avait suivi son interlocuteur du début à la fin. À cet instant encore, le domestique fixait le visage d'Adalman. Ses intentions étaient on-ne-peut plus claires. Et il se doutait bien qu'il ne fallait pas qu'il joue au plus provocateur avec lui.
C'est pourquoi l'ancien enfant des rues préféra ne pas relever ses menaces.

- Si vous pouvez lui montrer que vous n'êtes ni un rustre ni un coureur de jupon comme l'eut été son ancien époux et que vous lui offrez tout le respect qu'une femme noble nécessite, elle saura se montrer à son tour respectable. L'expression œil pour œil, dent pour dent, fonctionne tant pour le négatif que pour le positif. Mais, j'imagine que vous le savez déjà.

Il hocha la tête pour affirmer ses propos.

- Je trouverai la personne qui lui a fourni cette fiole, monsieur. Si cela peut suffire à calmer vos émois. Une telle histoire ne se reproduira plus. Madame de Brasey est dans une trouble période. Cela lui passera.

Ou peut-être pas.

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Adalman d'AlchasBaron
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MessageSujet: Re: Écorcher les miroirs [pv. Azhim]   Écorcher les miroirs [pv. Azhim] EmptyMer 15 Juin 2016 - 23:22


Écorcher les miroirs

with Azhim




Un rustre et un coureur de jupons, c’était donc le portrait fait par le serviteur au sujet de l’ancien époux de Grâce. Presque amusé par la liberté de parole prise par ce moins que rien, Adalman leva un regard surprit sur le faciès basané d’Azhim, le jugeant une nouvelle fois du regard, ne quittant pas la chaleur du feu, ô combien bienfaitrice. Il pouvait le condamner pour ces quelques propos. Mais l’homme avait sans doute conscience du risque qu’il prenait en s’exprimant ainsi. Que s’essayait-il donc à prouver ? Que par fidélité envers sa maîtresse il était prêt à tout ? Qu’aucun baron en ce bas monde ne pouvait le prendre au jeu, le duper ou l’effrayer ? Adalman pencha la tête de côté, à peine un mouvement fugace trahissant sa plus profonde interrogation. Et sa quasi-perplexité.

Puis aussi brusquement qu’il avait eu envie de lui trancher la tête, il se décida à l’apprécier. Que pouvait-il contre lui de toute façon ? A part le faire marcher dans ses pièges, le tordre comme un linge et le guider sur les routes qu’Adalman s’essayait à prendre. Azhim n’avait pas bougé mais de lui émanait un calme intransigeant qui ne seyait pas à un domestique. Il avait soit trop d’orgueil pour son propre bien. Soit un passif lourd à oublier.

« Je ne suis pas homme à femmes. Vous avez du entendre les rumeurs sur mon compte. » Celles qui lui faisaient idolâtrer les bêtes bien plus que les hommes. Celles qui lui faisaient porter son intérêt sur son même genre. Celles qui le disaient invalide à cause de sa bâtardise ou pire encore. Castré.

Adalman eut un nouveau rire, presque sensuel cette fois.

« Et malgré mon sang sale je suis bien plus éduqué que la majorité des hommes de ce pays. Mais que dire d’une gourgandine qui se permet de fuguer de chez elle pour rejoindre les écuries et colporter d’autres susurres sur le compte de son futur époux ? Grâce de Brasey agit comme une écervelée, une enfant. Ou manigance quelques projets dont vous serez forcément l’acteur. Je lui rendrais au centuple ce qu’elle s’essaiera à me causer. Mais si par bonheur elle met à bien son caractère pour me montrer ses quelques rares valeurs de femme, je saurais assurer son confort et son bien-être, en pièces bien évidemment. Je ne suis pas très fort aux jeux des sentiments. Et je doute qu’elle s’estime encore digne des quelques contes de son enfance. »

Son sourire s’évanouit brusquement. Pendant un court instant il s’était imaginé affronter le caractère opiniatre et mal avisée de la dame de Brasey. Et l’idée lui avait plu, collant un fourmillement d’impatience dans sa colonne vertébrale. Il se l’interdisait. Une femme ne saurait et ne pouvait se montrer à la hauteur de ses chasses. Et Grâce n’avait de caractère que d’apparence. Elle n’était qu’une noix gâtée, dure à forcer mais vide à l’intérieur, il en était persuadé.

« Je vais m’offrir un petit plaisir. Disons, un cadeau de fiançailles. Au lieu de vous laisser la satisfaction de retrouver, seul, l’artisan à l’origine de mon mécontentement et des souffrances de votre maîtresse… Nous allons le cueillir ensemble sur sa branche. Vous connaissez les allées et venues de Grâce de Brasey. Vous savez quand elle est sortie, et vous vous doutiez certainement du pourquoi à l’époque. Fidèle comme vous êtes, vous avez du la suivre pour vous assurer qu’il ne lui arrivait rien dans le bouges, parce que vous ne pouviez laisser la milice ou un garde de son manoir s’en occuper à votre place – qui sait ce qu’il aurait pu découvrir. L’honneur de votre dame vous importe plus que votre vie, j’en suis certain. Et c’est sans doute pour cela que vous cherchez à gagner du temps. »

Adalman posa l’index sur ses propres lèvres. Se rapprochant enfin jusqu’à sentir son essence s’infiltrer dans ses narines palpitantes. Peu étonnant, Azhim ne puait pas. Mais embaumait un épice qui lui rappela la cuisine et sa mère. Son dos se raidit. Son cœur se crispa.

Et aussi sûrement qu’il chassa le terme de « mère » de son esprit, il se remit à sourire.

« Nous y allons ensemble, maintenant. Ou c’est l’échafaud. Choisissez votre route, Azhim. Choisissez la convenablement, et mesurez les risques et les récompenses à chaque bout. »







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MessageSujet: Re: Écorcher les miroirs [pv. Azhim]   Écorcher les miroirs [pv. Azhim] EmptyJeu 16 Juin 2016 - 23:28
Il le savait, Azhim. Les risques qu'il encourait à parler ainsi d'un sang bleu devant un autre. Mais, pour le coup et bien que ses paroles étaient tout à fait réfléchies, il n'avait que faire d'une possible punition. À vraie dire, il pensait Adalman trop curieux pour exécuter le domestique sans voir de quoi il était capable. Azhim n'était peut-être pas grand-chose, mais son audace subite avait eu en effet l'air d'interpeller le noble. Et heureusement. Il ne se voyait pas pendu aussi jeune. Il ne se voyait pas mort tant qu'il n'aurait pas accompli de grandes choses.

Peut-être également que la fierté du bâtard jouait en sa faveur, car il prit malgré cela la peine de se justifier en mentionnant les rumeurs courant à son sujet. Azhim acquiesça d'un 'oui monsieur' qui pouvait presque passer pour des excuses au vu de l'intonation beaucoup plus basse de sa voix.
L'avait-il malgré cela blessé dans son égo ? Adalman enchaîna en comparant son éducation exemplaire à celle de Grâce. Le domestique étouffa un soupir en gonflant son torse et soufflant doucement par le nez, impatient de terminer ce lourd entrevu. Il avait la désagréable impression qu'il confondait sa maîtresse avec une jument sauvage qu'il comptait dompter.

- Je vais m'offrir un petit plaisir, continua-t-il. Disons, un cadeau de fiançailles. Au lieu de vous laisser la satisfaction de retrouver, seul, l'artisan à l'origine de mon mécontentement et des souffrances de votre maîtresse … Nous allons le cueillir ensemble sur sa branche. Vous connaissez les allées et venues de Grâce de Brasey. Vous savez quand elle est sortie, et vous vous doutiez certainement du pourquoi à l'époque. Fidèle comme vous êtes, vous avez dû la suivre pour vous assurer qu'il ne lui arrivait rien dans le bouges, parce que vous ne pouviez laisser la milice ou un garde de son manoir s'en occuper à votre place – qui sait ce qu'il aurait pu découvrir. L'honneur de votre dame vous importe plus que votre vie, j'en suis certain. Et c'est sans doute pour cela que vous cherchez à gagner du temps.

Son dos se raidit quand Adalman brisa les barrières de l'intimité en s'approchant de lui. Il prit sur lui pour regarder droit devant lui et non le fixer dans les yeux – l'erreur à ne pas faire. L'idée d'aller cueillir le créateur du poison avec lui ne l'enchantait pas le moins du monde, et il craignait que cette histoire ne termine par se retourner contre lui. Car, forcément, il n'était pas blanc comme neige. Lorsque Grâce lui avait expliqué son idée saugrenue, il s'y était, d'abord, formellement opposé. Mais avait fini par se résigner, l'obstination de sa maîtresse ayant pris le dessus. Et, comme il ne pouvait la faire changer d'avis, il avait décidé de la surveiller de très près. Au départ, il souhaitait même faire lui-même le mélange, mais ne possédait pas les compétences nécessaires à sa création. C'était beaucoup trop risqué pour elle de mettre sa vie entre les mains du servant. Alors, ils s'étaient tournés vers les herboristes du peuple...

- Nous y allons ensemble, maintenant. Ou c'est l'échafaud.

Les yeux d'Azhim se plantèrent un court instant dans ceux du baron. Une lueur étrange passa à travers, très furtivement. Les menaces, toujours les menaces. Si seulement il avait plus de pouvoir ! Il supportait de moins en moins son rôle de meuble. À ce jour, il était prêt à tous les sacrifices, à toutes les trahisons pour pouvoir acquérir un rang plus élevé. Juste un peu plus.

- Choisissez votre route, Azhim. Choisissez-la convenablement, et mesurez les risques et les récompenses à chaque bout.

Le domestique glissa la fiole dans sa poche et opina du chef sans manifester de joie. Sans manifester aucune émotion.

- Bien, monsieur.

Il recula de deux pas et invita son supérieur à quitter la salle, lui ouvrant la porte. Guère rassuré par cette petite balade entre amis, sa moue était songeuse. La situation lui échappait, il n'avait pas réfléchit à un tel retournement. Probablement qu'il aurait le temps d'y penser en route. Il espérait seulement que l'artisan ne vende pas la mèche.

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MessageSujet: Re: Écorcher les miroirs [pv. Azhim]   Écorcher les miroirs [pv. Azhim] EmptyDim 19 Juin 2016 - 12:47
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