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 Le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques tout ça (titre en construction)

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Aymeric de Duègme
Aymeric de Duègme



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MessageSujet: Re: Le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques tout ça (titre en construction)   Le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques tout ça (titre en construction) - Page 2 EmptyLun 7 Déc 2015 - 18:10
C’était qu’il en avait mis, le Anton, du temps, avant de parvenir jusque dans cette anse protégée par la terre, et cela quand bien même avait-il rudement accéléré en découvrant le jour et la mer. Mais, après que vous veniez de passer quelques heures dans les entrailles du monde, dans le noir, embaumé d’une puanteur moite et verdâtres, les embruns salés de la mer et le vent qui vous caressait le visage occultaient soudainement toute envie de remarque, remplaçant la mine réprobatrice par une expression d’allégresse et de liberté. Et ce fut assurément ce qui traversa le garde lorsqu’il s’extrait en second du petit trou creusé par une main humaine. Peu lui en chalait des perceptions d’avenir ; il se régalait de ce qu’il pouvait se mettre sous la dent. Et le voilà qui partit à la rencontre de nouvelles saveurs avariées, de nouvelles sensations tactiles, et sûrement désagréables, et tout autant de fragrance du même acabit. Car ce qui résidait dans la grotte n’avait plus rien de frais, et cela depuis un bon bout de temps déjà. Cela n’empêcha pas Aymeric de le suivre, vu que, de toute façon, ils ne semblaient plus à cela près de baguenauder un peu.

Le Sire retourna à son tour tout ce qu’il pouvait, dans cet assemblement d’objets hétéroclites, que pour mieux conclure :

«Il n’y a plus rien de bon, dans ce foutoir. Et l’on ne pourra même pas en prendre avec nous, vu qu’il n’y a pas un rafiot dans le coin. Je ne sais même pas si on aurait pu tirer quelque chose de tout ce bordel, cela dit. Peut-être de cette argenterie dépassée, avec un bon coup d’huile de coude pour redonner une certaine nitescence à tout cela. »

Ses mains se plongeaient dans des piles et des piles de vieux bijoux érodés par le sel comme la grotte se remplissait de petits bruissements métalliques fort harmonieux pour le voleur aveugle, car la vue détrompait l’ouïe sitôt que l’on posait le regard sur ces fausses richesses.

«C’est que ça me fend presque le cœur de voir tout ce gâchis, lança-t-il avec une certaine rancune en faisant glisser ses mains dans du tissu durci par les embruns et le sel, qui en avait été jusqu’à devenir craquelé de-ci de-là. Ouais. Qui voudrait de ça, et qui pourrait le refaçonner ? Tss tss. »

Mais son comportement changea radicalement, aussi abruptement que ne venait de le faire celui d’Anton. Usant de mimétisme sur son collègue, il dégaina lentement son épée, le plus silencieusement possible, collant aux basques le deuxième patrouilleur qui se dirigeait discrètement en direction d’une alcôve. Le geste précautionneux et la dégaine lente semblaient des plus étranges, après le capharnaüm qu’ils venaient de produire, mais l’on n’était jamais assez trop prudent. Quand Anton bondit soudain, que pour mieux se retrouver face à un mur, une expression mi peinée, mi gênée.

«Bha, sait-on jamais » rétorqua Aymeric en haussant des épaules, point trop chamboulé. Il fit demi-tour sur lui-même, englobant du regard tout ce méli-mélo d’artéfacts d’un autre âge.
«Ça m’a tout l’air d’être un vieux repère de contrebandier, un endroit d’accaparement ou je ne sais pas quoi. Un vieil entrepôt naturel, de quoi garder la marchandise avant de l’écouler en douce dans la ville. Je gage que l’on ne doit pas être bien loin. En fait, je me demande même si l’on ne serait pas juste en-dessous de la ville, juste sous l’Esplanade. En tout cas, l’endroit semble avoir été déserté depuis bonne lurette… Et ils sont partis en trombe, sans même avoir écoulé toutes leurs ressources. Trahison, démantèlement du réseau, Fangeux… ? Je doute que l’on sache la réponse un jour. Dommage, d’ailleurs. »

Citation :

Court poste, mais fais donc, pour la porte magique ! Je suis curieux. Sinon, je peux bien rallonger. Pour les tests.
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Anton Gunof



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MessageSujet: Re: Le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques tout ça (titre en construction)   Le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques tout ça (titre en construction) - Page 2 EmptyMar 22 Déc 2015 - 17:10
« Bien. Bien, » commenta un Anton gonflé de condescendance. « Mais il manque l’essentiel. » Avec plus dix années exemplaires dans le Guet, le plus grand ennemi de la carrière du garde Gunof, passées les circonstances malheureuses et quelque association avec des noms douteux du métier, c’était lui-même. Outre son caractère quelque peu bougon, voire assez merdique, ce qui ne le desservait pas tant que ça dans ce monde de bonshommes au cuir dur, c’était son incroyable arrogance au sujet d’une poignée de ses atouts qui le dépeignait sous une mauvaise lumière. Le fait qu’il puisse lire, sommairement mais tout de même, lire !, dans un premier temps, et la façon très manifeste qu’il avait pris de le faire savoir, avait toujours hérissé le poil de ses supérieurs. S’ils n’avaient rien contre la lecture en soi, bien que cela leur eut toujours paru quelque chose de solitaire et bizarre tout au mieux, de magique et dangereux tout au pire, c’était ce genre que se donnait ce trouffion de Gunof qui se gonflait à la façon d’un parvenu, quand on arrivait d’une façon ou d’une autre à ce sujet.

Dans un second temps, on abhorrait plus que tout ses qualités d’enquêteur. Le garde avait un certain flair, on ne pouvait pas lui retirer ça, bien au contraire : la manière qu’il avait de faire connaître son opinion, toujours meilleure que les autres bien entendu, sur un cas était d’autant plus insupportable qu’il avait souvent raison, et qu’une telle chose devait être reconnue par les autres. Et lorsque ses hypothèses s’avéraient inexactes, son sale caractère ressortait, et la goguenardise de l’enquêteur paterne laissait place à une morgue acide et déstabilisante de mauvais joueur. Le fait d’avoir raison, et d’en être assuré, restait bien sûr le plus grand malheur de la hiérarchie, le sale type ayant, à plusieurs reprises et de façon plus ou moins discrète, contourné celle-ci pour délivrer aux juges ducaux voire aux prévôts indices et théories qui mirent dans l’inconfort plus d’un sergent.
« Regarre, c’est pourri depuis mille an, ça. » Il poussa un tonnelet qui tomba à la renverse, déversant sur le sol moite un jet de grains rares à la couleur inhabituelle tandis qu’une poignée de rats couinèrent avant de s’égailler vers l’abri des réserves en bordel. « Et regarre, » en désignant la carcasse d’un porc en décomposition. « C’est claqué il y a moins de dix jours de ça, à cause qu’il doit faire bien frais, sinon c’est moins encore, foi de boucher. » Il balaya d’une main badine une nuée de mouches. Le cochon était crevé, autour une ceinture de globules violacés l’encerclait, tandis que des larves s’en donnaient à cœur joie sur leur terrain de jeu putréfié. Si contrebandiers ou spéculateurs il y avait eu, ils n’étaient pas reparus depuis deux saisons de commerce, si l’on se fiait à l’usure des marchandises entreposées. Tout ça devait être là depuis facilement deux étés. Anton parcourut une nouvelle fois les lieux, essayant d’examiner l’origine des diverses denrées. Beaucoup semblaient locales, et il reconnut quelques sigles de marchands du cru.

Le problème restait cette question animale. Les mettre à l’abri des regards indiscrets comme les garder en vie, en ces temps difficiles, était une bonne option, bien que saugrenue. Mais les amener jusque-là semblait être une tâche fastidieuse pour des marins, et détonait particulièrement par rapport à la fonction d’entrepôt de cet abri naturel. Les porcs auraient pu se nourrir de ce qu’ils trouvaient sur place, mais c’était sans compter sur les maladies, et une telle négligence aurait coûté à leur possesseur leur disparition totale. Il semblait plus plausible qu’un accès souterrain relia la zone au manoir de quelque propriétaire de l’Esplanade ; ce dernier, bien après que la contrebande eut perdu l’endroit, le découvrit et se décida d’y stocker un peu de son bétail. Songeant plus à sa discrétion qu’à son gain, le cossu seigneur aurait négligé les autres richesses qu’accueillait le repaire pour se focaliser sur la nourriture, la seule devise qui compta en ces jours.

« Peut-être que… » pensa Anton à haute voix sans terminer, une autres de ses désagréables habitudes. Il repartit à la recherche d’un huis caché qui donnerait vers le haut, le chemin qui aurait étayé sa petite hypothèse. La recherche fut infructueuse et le ramena jusqu’à ce petit recoin caché, qu’il examina d’un regard plus appuyé cette fois. La texture de la paroi, bien que lisse, similaire au reste de la grotte, semblait avoir été travaillé par l’homme. L’œuvre était correcte, très correcte, l’artisan avait mis du cœur à dissimuler ce mur, Anton en prit conscience à mesure qu’il se convainquait de la fausseté de ce pan de la paroi. Tâtant la pierre lissée, assuré de l’artifice, il l’inspecta de tous les côtés et aperçut, dans un coin, en bas et à gauche, discret, un signe qu’il aurait pu reconnaître parmi tous les autres. Non pas qu’il était expert dans les messages cryptiques des corps et guildes de métiers de Marbrume, mais cette signature, ce dessin ayant un arrière goût de runes, il la connaissait, sûr de sûr. Ce n’était rien d’autre qu’une dédicace que l’auteur se faisait à lui-même, une façon de dire « Machin a fait pipi ici » mais en plus cossu.

Anton n’en revenait pas. Le hasard avait voulu que, par de biens étranges chemins, il tomba sur l’un des derniers travaux en date de Gerolf Wulf, maître-maçon et ami d’enfance de notre héros. « Dans quoi es-tu allé te foutre, ‘Rolf, » souffla-t-il en contemplant une dernière fois la paroi.

Quand il se retourna, enfin échappé de ses songeries à propos du maçon Gerolf, il craignit que son camarade ne s’inquiéta de sa disparition et ne s’enquît de ce qui avait bien pu lui prendre tant de temps. Réapparaissant dans le gros de la grotte, il s’ingéniait à trouver l’excuse la plus crédible avec force énergie pour justifier son absence sans pour autant révéler sa petite découverte – il avait opté pour la plus crédible de toutes : une défécation discrète –, avant de découvrir qu’Aymeric avait d’autres choses en tête que le garde Gunof. Perdu dans la contemplation de caisses de joailleries ternes avoisinant des vagues faibles et fréquentes venant clapoter les dernière étincelles qu’elles tractaient contre le flanc de la roche. Trèvepeste, est-ce qu’il est en train de jouer au pirate ? se fit-il en jetant un long regard du côté de cette dans les nuages, sa tête s’affaissant de côté, incrédule. Avant d’hausser les épaules et de faire à son tour l’inspection des alentours, à la recherche d’une coquille de noix. Qu’il ne trouva pas.

Agacé mais pas désespéré, il refit le chemin, plus lentement. Sans succès. Alors ne sachant trop que faire, son compagnon toujours perdu dans ses rêves de trésors secrets et de drapeaux noirs, le garde Gunof s’assit au bord de la petite berge, attrapa une balle de soule qui traînait là et commença à tailler une bouille au ballon à l’aide de son poignard. Ca passait le temps, même si ça ne faisait guère avancer leur situation… Il s’en foutait encore un peu, le ladre. Une grotte éclairée d’un peu de soleil, empuantie certes par les restes de bêtes décomposées et de divers odeurs, plus discrètes mais présentes, exhalaient des caisses et des ballots, cela valait dix fois les boyaux mortels desquels ils arrivaient. Il repensa un instant à cette porte, puis à Gerolf. La figure qu’il tailladait dans la peau de cuir de la balle prit consistance et, assez fier de sa petite œuvre, il se tourna vers le Sire. « Comment je devrais l’appeler dis donc ? »

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Aymeric de Duègme
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MessageSujet: Re: Le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques tout ça (titre en construction)   Le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques tout ça (titre en construction) - Page 2 EmptyMar 22 Déc 2015 - 19:13
Les conjectures émises par Aymeric semblaient corroborer celles d’Anton dans leur grande majorité. Dans leur grande majorité, car son camarade semblait avec quelques idées derrière la tête, et celui-ci le précisa d’une injonction. Intrigué, et n’ayant rien d’autre à faire, le Sire le laissa faire, et l’observa. Anton déambula à son tour dans ces étalages décrépis par le temps, recouverts de sable par le vent, rongés par le sel corrosif porté par les embruns. Il prit dans un premier temps une allure des plus concentrées, tout focalisé qu’il était sur sa tâche, auscultant les marchandises d’un regard expert, retournant les paniers, farfouillant dans les amphores, dégageant la patte gluante d’un porc du reste de son tronc. Et il sembla avoir trouvé la solution, comme ses gestes devinrent subitement plus légers, plus nonchalant. Renversant négligemment un tonnelet d’aucune importance, celui-ci venant de lui livrer tous ses secrets, il lâcha sur un ton d’évidence la « date de péremption » du grain avant de donner un petit coup de pied dans le porc pour le lui désigner. Il y avait donc une certaine latence entre ce grain qui avait tourné depuis des années, peut-être, et ces animaux qui ne dataient tout au plus que de quelques semaines.

«Ouais, c’est fort possible, effectivement. »

Aymeric fut bien tenté de demander si Anton avait d’autres idées sur la question, mais il y avait des chances pour que son compagnon d’arme lui répondît par d’autres évidences encore, dans le genre « eh bien, des types sont passés entre deux pour apporter ces animaux, avant de les abandonner là. » Certes, mais pour diable quelle raison avait-on amené ces bestioles céans-même, dans cet espèce d’entrepôt naturel mais désaffecté ? Surtout pour les faire claquer ainsi, par manque d’eau potable, d’entretien, ou de nourriture. C’était plutôt con quand même, surtout si les cochons étaient capables de bouffer des graines avariées. La viande était si rare, de nos jours. Enfin, qu’importait ; demeurait à savoir si les bougres reviendraient ici-même pour s’en aller récupérer leurs bêtes, ou s’ils les avaient définitivement abandonnés.
Pendant ce temps-là, alors qu’Aymeric y méditait quelque peu, Anton s’était esbigné en-dehors de son champ de vision, avant de revenir un certain temps plus tard, aussi discrètement qu’il n’était parti. Et toujours rien pour se tirer d’affaire.

«Crois-tu qu’ils vont revenir pour leurs cochons, les gus qui les ont laissés pourrir là ? Peut-être qu’ils auront une barque. »

Mais s’il s’agissait de quelque contrebandier que ce fût, alors l’idée n’était peut-être en soi pas des plus réjouissantes, surtout lorsque l’on considérait la tenue des deux hommes qui s’étaient paumés.

«On ferait peut-être mieux de retirer notre maille. Toute façon, si jamais ça doit se terminer à la flotte, elle ne nous sera clairement pas utile… Et pareil pour notre épée. Et merde. On va se faire engueuler pour avoir abandonné l’équipement, bon sang. »

Ce fut avec une certaine fatalité qu’Aymeric retira donc sa chemise et ses jambières de mailles, tout en conservant à portée, pour le moment, son ensis. L’on n’était jamais trop prudent. Anton, de son côté, semblait d’humeur plus joyeuse, jusqu’à s’être emparé d’une boule de chiffon pour y graver au couteau des traits qui ressemblaient plus de loin que de près à ceux que possédaient les humains. Et à Aymeric que de lui trouver un nom. Celui-ci tiqua quelque peu des cils, interloqué par une telle demande.

«Mmh… Wilson ? Encore que ce nom fasse trop angl... Enfin, qu’il ait des consonances trop…. Il fronça des sourcils, ne parvenant pas à mettre un adjectif d’un autre monde sur l’idée qu’il avait en tête. Bha, je ne sais pas. Drôle d’idée, mais c’est le premier nom auquel je pense. Ça fait bien perdu, naufragé, comme nom. »

A moins qu’ils ne décidassent dans l’immédiat de faire autre chose, le temps passa, lentement mais sûrement. Peut-être était-ce à cause de l’espoir de voir débouler une figure connue ou inconnue, d’apercevoir, au loin, une barque esseulée sur l’horizon, ou encore d’entendre des bruits humains de l’autre côté de ce mur et de ce passage par lequel ils étaient entrés dans cette grotte, mais rien ne fut, pour le moment, tenté. L’idée de plonger à la flotte n’était guère réjouissante. Malgré tout, la soif se faisait sentir de plus en plus, et cela d’autant plus qu’une immense étendue d’eau stagnait non loin d’eux, mais totalement impropre à la consommation. Il ne fallait pas être marin pour savoir que l’eau de mer était pire que mieux. Et, insidieusement à cela, la faim commençait à les guetter, alors que tout ce qu’ils auraient pu se mettre sous la dent avait été gâté par le temps.

«Bon, je ne sais pas pour toi, mais je ne tiens pas à rester ici des jours. On n’a rien à boire, rien à becquer, et, foutredieu, si j’ai clairement soif, je ne tiens à tenter ma route de là où l’on vient, et retourner dans ces boyaux àlakon. Je préfère encore mieux tenter ma chance à la flotte. »

Résigné, il décrocha son ceinturon qui portait le fourreau de son ensis, avant de le déposer à terre et de s’avancer dans l’eau, vêtu uniquement de ses chausses. Adieu la dignité, mais mieux valait perdre cette première plutôt que de perdre la vie. Il pataugea aisément alors que l’eau lui arrivait encore à la taille, puis entreprit de se laisser porter par l’eau dès lors qu’il ne toucha plus le fond. Il flotta quelque peu, se dirigeant vers l’entrée inondée de la grotte, qui menait sur la mer. Peut-être que, à ce niveau-là, il serait possible que de reprendre pied sur le plancher des vaches en longeant la côté, sautant de rocher en rocher, sur une grève des plus exiguës. Cela dit, il n’avait jamais été un bon nageur. Très loin de là.

Citation :

Les fameux tests !
Nous n’avons pas les compétences, ça se fait donc sur la caractéristique associée divisée par deux. Et comme je ne sais déterminer quelle est la caractéristique associée à la natation, hésitant entre l’END et l’HAB, je vais additionner ces deux-là et diviser par quatre.

Aymeric : (END + HAB) / 4 = (8 + 9) / 4 = 4.25. Arrondi à 4. Ça promet. :mrgreen:
Test : 1. Réussite critique. Really. Really. è___é

Anton, si jamais tu tentais à ton tour :
END + HAB) / 4 = (11 + 10) / 4 = 5.25, arrondi à 5.
Test : 2. Réussi. On est vraiment des brutes.

Le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques tout ça (titre en construction) - Page 2 Mini_304947testantonaymeric


Malgré tout, eu égard à l’absence de courant et à l’état bonace de la mer, laquelle n’envoyait que de paisibles vagues à l’intérieur de la crique, il leur fut relativement aisé de combattre l’eau. Mieux encore, Aymeric, se sentant soudainement extrêmement confiant dans ses compétences et pris d’un excès de zèle, parti en papillon, ondulant du bassin, fendant les ondes, effectuant d’amples mouvements des bras qui lui firent quitter la grotte en quelques secondes. Et ils furent enfin à l’extérieur.
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Anton Gunof



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MessageSujet: Re: Le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques tout ça (titre en construction)   Le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques tout ça (titre en construction) - Page 2 EmptyLun 11 Jan 2016 - 10:06
En résumé, pour la faire courte et sans plus de détours, nos deux héros s’étaient retrouvés dans une fort méchante situation. Astreints, quelques heures auparavant, à une patrouille avec les gars de Karl Friedman, chef incontesté de la poterne Schönberg, dans les catacombes, Anton Gunof, le balafré, et Aymeric de Duègme, le Sire, avaient réussi à se perdre loin de leurs camarades et des artères jalonnées des souterrains. Pis, une déveine pugnace les avait jetés de malheur en malheur. Ainsi, partis quatre miliciens, les voilà deux seulement. L’autre moitié de la petite escouade avait rencontré une série de flaques voraces qui les avait envoyé rejoindre leurs créateurs, et par le fonds je vous prie.

Un éboulement avait de plus enterré tout espoir de retour jusqu’aux leurs ; l’escouade devenue un tandem se vit contrainte d’aller de l’avant, à l’inconnu. L’exploration, au travers d’une longue piste de plus en plus étriquée, les amena jusqu’à une grotte ouverte sur l’océan. Cette cavité, refuge naturel, semblait avoir servi quelques mois de cela d’entrepôt à des malandrins en manque de cache. Le repaire avait depuis été abandonné, malgré quelques indices ambigus, si bien que les deux soldats ne trouvèrent pour seules traces de vie des vers et des mouches. Fort aises cependant d’arriver jusqu’à une sortie, pour humide et salée fut-elle, ils temporisèrent, sur la passivité obstinée du garde Gunof notamment. Le milicien se contenta longtemps de cette situation précaire : fort mauvais nageur, il ne goûtait guère l’idée de rejoindre la civilisation par la mer, et heureux déjà de revoir la lumière du soleil réverbéré par les vagues venant lécher l’étroite berge de leur grotte, il ne lui fallait pas plus. C’était à peine si le ladre ne comptait s’installer définitivement dans cette cave grouillante d’insectes.

Des heures plus tard cependant, la faim, la soif et l’insistance de son camarade eurent raison du manque d’entrain de Gunof. Celui-ci se résigna à rejoindre le projet d’Aymeric et se débarrassa, avec une lenteur et une mauvaise foi très, très manifestes, ses oripeaux d’homme d’armes. Il ne put se résoudre à abandonner son poignard, ni Wilson (il avait adopté ce nom, qui allait naturellement à la balle faite tête d’homme, et ce malgré sa sonorité ilienne). Par cupidité, ou parce que le bonhomme n’arrivait pas à concéder avec grâce la victoire qu’emportait sur eux une providence si vilaine, Anton avait enfilé autour du cou pour une livre de joailleries et autres pendentifs trouvés dans l’entrepôt. Ainsi torse nu, une myriade de babioles sur le poitrail, ayant pour seul habit ses houseaux et sa ceinture, il considéra dégoûté son camarade donner l’exemple et plonger à l’eau, suivant avec réticence.

Froide, ou du moins fraiche, elle vivifia notre soldat et surtout sa mauvaise humeur. Sorti de leur grotte, il partageait ses gestes entre une natation type école du petit chien et l’agrippement des aspérités des falaises mouillées par l’océan. Ridicule et craintif, il marmonnait constamment, et criait dès que la roche lui glissait des mains ou, à l’inverse, les tranchait. Un rapide coup d’œil, entre deux tasses, du côté de ce maudit Aymeric le fit fulminer un peu plus. Le salaud était dans son élément. Fendant les flots avec l’aisance d’un squale, il disparaissait déjà au tournant d’un escarpement sous les jurons inaudibles du Gunof, qui tâcha de suivre en alternant entre quelques brasses gauches et les tentatives, toujours sans succès, d’escalade de la roche. L’homme se fit quelques belles frayeurs, et après son troisième essai, plus périlleux qu’auparavant, observant qui plus est le soleil sombrer lentement derrière la terre, il se déclara qu’ils ne pourraient pas rejoindre la cité par les falaises. Une fois cet espoir tué, il se raffermit et se focalisa sur le plan qu’ils avaient convenu : nager en cabotant à portée de la côte, vers l’ouest, où le littoral s’adoucirait pour entrouvrir quelques accès peu accidentés à la terre ferme.

La nage fut de plus en plus rude. La première demi-verste, déjà éprouvante, avait été avalée par les deux compagnons sans accroc, mais à présent, le jour s’effondrait. Avec le soir se levaient les vents maritimes. Ils agitaient la mer, qui se convulsait avec toujours plus d’animation contre les parois acérées des pentes perpendiculaires de calcaire. Gunof en fit les frais, lui qui reposait tant qu’il pouvait ses membres et sa crainte de sombrer en nageant au plus près du littoral escarpé, posant çà et là les pieds sur quelque haut-fond tranchant mais tranquillisant. La pénombre qui s’imposait, et les courants qui s’ébranlaient, le jetèrent plus d’une fois contre une sale saillie, et quand une lame aiguisée saigna son pied et lui arracha un cri, il abandonna sa natation du dimanche pour s’écarter le plus possible des calanques afin de nager tout du long, sans étape. L’exercice le fatigua sans parvenir à faire cesser ses grognements excédés. Il perdit qui plus est Wilson, qui disparut dans l'horizon et sous les hurlements désespérés d'Anton, ce coeur d'artichaut.




« Saint-Merrain… » Quand ils avisèrent leur première crique formée par un cirque étroit et abrupte menant à un non moins étroit bout de plage, les torches qui s’y mouvaient firent se coller nos deux hommes contre un bout de falaise. Le crépuscule était déjà bien entamé, on n’y voyait pas grand-chose du côté des gens aux torches. Leur activité, à cette heure précise, entre chien et loup quoi, semblait naturellement interlope. Un peu avant que la nuit ne tombe, le monde appartenait à une faune de bannis et autres délinquants pour qui la vie coûtait peu. Et au vu des lumières qui éclairaient le petit havre, ainsi que les barques qui sortaient de quelques trous dissimulés, la faune était ici nombreuse. « Contrebandiers… » jeta au hasard Anton à Aymeric, plus pour l’interroger qu’autre chose. L’éventualité de poursuivre leur chemin sans demander leur reste n’était pas ragoûtant, mais Gunof ne se sentait pas de jouer sa vie en essayant de jouer sur le sens de l’hospitalité de ces pirates. « On pourrait… Passé ce bras de falaises, il y a Vestport. Ils ont une palissade, peut-être même du brouet chaud pour noussègues… » essaya-t-il de se convaincre. Il y avait effectivement Vestport, un petit bout de ferme, les piilotis dans l’eau. Depuis la Fange, il savait de source sûre que le petit havre de bois servait d’avant-poste aux flottilles de pêche. Il ignorait cependant de quoi il en retournait une fois la nuit tombée. Il avait écouté sans entendre un copain lui raconter le fol projet d’y établir une nouvelle famille, surtout des hommes capables de tenir des armes, pour tenir cette gentilhommière à pêcheur qu'était Vestport, mais ignorait si c’était chose faite ou doux rêve de quelque armateur. En y repensant, il maudit son manque d’attention et notamment la putain dont le regard intéressé l’avait distrait de cette discussion qui lui semblait aujourd’hui essentielle à sa survie. « Ou alors… on alpague une barque. » ajouta-t-il sans trop y croire. L’idée de veiller cette nuit au bord d’une barque, si elle lui aurait paru folle un an plus tôt (c’était en fin de compte le meilleur moyen de se perdre au large, bercé par des courants inexorables), lui sembla à cet instant la voie la plus sûre vers les paradis. Nul fangeux dans la mer, rien qu’une froide nuit et le risque d’être remarqué par une escadre de naufrageurs et de s’écraser contre les récifs. Mais, putain, pas de fangeux. Anton, ce brave bürger, avait en effet une peur bleue de poser le pied à l’extérieur des murailles en pleine nuit.

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