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 Comme un air de famille [PV Barral]

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Aelys De BeauvalCouturière
Aelys De Beauval



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MessageSujet: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] EmptyMar 26 Juil 2016 - 15:05
Il avait fallu bien du temps et des économies, mais également de nombreuses démarches, avant que ne puisse ouvrir l'atelier de couture de la fille De Beauval, cependant l'on y était enfin. Le matin de l'inauguration, le soleil brillait haut dans le ciel et quelques badauds curieux s'étaient approchés de l'entrée pour voir de quoi il retournait. Une enseigne en bois sculpté et peinte annonçait le nom de l'endroit

"Au Fil du Temps"

et arborait une bobine de fil piquée d'une aiguille sur une potence en bois surplombant le côté du pas de la porte. Cette dernière s'ouvrait vers l'extérieur et permettait à tout futur client de pénétrer dans ce qui ressemblait à une petite boutique où trônaient plusieurs tenues d'expositions sur des mannequins de bois conçus pour cet usage. Il y avait un comptoir ciré agrémenté d'une petite plante grasse en pot, un carnet de commande déjà fourni, une plume et son encrier, ainsi que plusieurs chaises confortables permettant aux gens d'attendre sans se fatiguer à rester debout. Des rideaux pendaient aux fenêtres, apportant une touche de féminité à la pièce dont les poutres apparentes au plafond donnait un peu de cachet à l'endroit. Mais c'était à l'arrière que les choses se passaient et il fallait se rendre derrière une seconde porte pour découvrir le véritable atelier de couture où tout se faisait, à l'abri des regards indiscrets. Les tissus et pièces d'étoffes étaient rangées dans deux meubles fort larges qui montaient jusqu'au plafond et qu'un escabeau pivotant permettait d'atteindre au plus haut niveau. Contre d'autres murs se trouvaient d'autres meubles contenant différentes matières servant à embellir une confection quelle qu'elle soit, puis venait celui qui dissimulait une quantité affolante de petits ornements et autres boutons indispensables à tout vêtement. Une immense table de travail trônait au centre de la pièce, propre et rangée, les patrons des travaux passés demeurant rangés dans un dernier meuble tandis que ceux en cours étaient déployés sur un bureau ancien et propre. Deux grandes fenêtres dispensaient de la lumière dans toute la pièce et une odeur indéchiffrable, de celle qui accompagne le mélange des matières, flottait dans l'air et apportait à l'ensemble, spacieux et lumineux, une aura de quiétude bienvenue.

Pour ce premier jour, nombreux étaient ceux qui étaient venus visiter l'endroit, mais il y avait eu peu de commandes pour commencer, ce qui était compréhensible au vu de la nouveauté que cela représentait. Bien que Aelys soit relativement connue par certaines personnes, il faudrait attendre que le bouche à oreille fasse son office pour que les gens ne se rendent désormais ici et non plus à la demeure familiale où elle officiait jusqu'à présent. Pour l'accompagner dans ses débuts, sa propre Mère, Catherine, avait décidé de tenir la partie visible de ce commerce en trônant fièrement derrière le comptoir, accueillant les rares clients avec un sourire lumineux et une bonne humeur qui avait le don de mettre à l'aise, permettant ainsi à sa fille de se concentrer uniquement sur son travail de couture. Le prochain projet consistait à recruter une personne compétente pour accueillir et prendre les commandes, ce qui nécessiterait d'emmagasiner un grand nombre d'informations quant à ce qui se fait et ne se fait pas, en combien de temps de délai, les matières disponibles et les prix à pratiquer, tout autant de choses qu'on ne laissait point gérer par une inconnue.

- Bienvenue au "Fil du Temps" Monsieur !

L'on ne pouvait point dire que Catherine ne s'amusait pas follement à accueillir ainsi l'homme qui venait de passer le pas de porte de la boutique, faisant tinter la petite clochette en bronze qui se trouvait au-dessus de l'entrée, mais il faut dire qu'en tant que femme de caractère indépendant et volontaire, elle avait toujours aimé sortir des sentiers battus pour vivre quelques modestes aventures qu'une vie mondaine n'avait pu lui offrir jusqu'à présent. L'excuse d'aider sa fille était de loin la meilleure des occasions pour changer d'activité.
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] EmptyMer 27 Juil 2016 - 12:10
Barral marchait dans les rues de la cité, soulagé de ne pas avoir entendu son nom lors de l'affectation des missions du jour, ce qui signifiait qu'il avait quartier libre pour le reste de la journée. Il avait survécu à sa première mission à l'extérieur des remparts par miracle, enfin plutôt par les bonnes grâces des Trois, accumulant les gaffes ce qui l'amenait à se traîner une quantité incroyable de surnoms peu glorieux. Il ferait encore des gaffes c'était certain, personne n'était parfait, mais pas celle de sortir dans une arme valable. Plus jamais il ne voulait ressentir une telle honte.

Une chose était sure cependant ses possessions vestimentaires s'amenuisaient de jour en jour, et nécessitaient un besoin urgent de renouvellement, au rythme où ses maladresses se produisaient il n'allait pas tarder à devoir partir en mission dans son plus simple appareil avec sa seule épaisseur de cuir comme protection.

Il n'était pas du genre à suivre la mode, tout ce qui comptait c'était d'avoir des vêtements pratiques et assez résistants pour ne pas les remplacer tous les deux jours. Cela aurait été une bien vaine dépense que d'investir dans des tissus de qualité pour les voir réduire à néant en un rien de temps sous l'effet conjugué de la moiteur régnante et du sel. Et ce n'était pas maintenant qu'il allait changer ses habitudes, les longs crapahutages dans les marais étaient tout aussi nocif pour ses vêtements.

Levant la tête il découvrit une nouvelle enseigne dans la rue qui semblait correspondre à sa recherche comme l'indiquait la bobine et l'aiguille gravés. Des gens en sortaient, Barral profita de l'ouverture de la porte pour se glisser à l'intérieur et satisfaire dans un premier temps sa curiosité. Et peut-être trouver son bonheur..


Bienvenue au "Fil du Temps" Monsieur !

Barral observait les tenues exposées un brin rêveur comprenant qu'il ne trouverait sans doute pas le moindre article pouvant entrer dans son budget qui était assez maigre vu qu'il avait du laisser une grande partie de ses économies dans une certaine taverne. Il mit un petit instant à comprendre que la voix féminine enjouée s'adressait à lui. Il était à présent seul dans la boutique. Tournant légèrement la tête, révélant tout d'abord son profil gauche, il pivota pour se tenir face à elle. Il fut soudain tout intimidé. Sa chemise, qui autrefois était la plus jolie de ses possessions, fatiguée et son froc qui présentait de nombreuses reprises malhabiles contrastaient avec le lieu. Ils portaient encore une légère odeur de sel.

- Bonjour Madame.

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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] EmptyMer 27 Juil 2016 - 12:35
L'homme ne payait pas de mine, mais la Mère de Aelys avait vu toutes sortes de gens défiler devant leur porte quand sa fille officiait à la maison familiale et, si parfois l'odeur avait été peu ragoutante, jamais la Couturière n'avait renvoyé qui que ce soit et tous étaient toujours repartit avec un vêtement neuf sur le dos ou, à tout le moins, convenablement et proprement rafistolé. Barral, tout mal qu'il pu se sentir, ignorait encore qu'ici il serait fort bien servit et non jugé pour son accoutrement. Cependant, lorsqu'il pivota dans la direction de celle qui l'avait accueilli, ce fut Catherine qui sembla surprise et qui papillonna des cils.

- Qu... Samuel ?! Mais qu'est-ce que tu fais ici ?

La fin du mouvement de pivot du Milicien permit cependant à la Dame de constater deux choses : premièrement cet homme n'était pas assez âgé pour être le Châtelain et, deuxièmement, aux dernières nouvelles son ainé ne portait point de cache-oeil ni ne portait les fragrances de l'océan -mais plutôt celles de l'alcool- aussi la Mère de la Couturière s'empourpra-t-elle brièvement, portant la main à ses lèvres avec un air parfaitement gêné.

- Oh pardon Monsieur, je suis confuse, je vous ai pris pour quelqu'un d'autre.

Contournant son comptoir en bois ciré brillant comme un sou neuf, elle s'approcha dans un froufroutement d'une robe valant certainement son prix, plissant les yeux avec un air intrigué, avant que la lumière ne se fasse dans ses yeux noisette et qu'elle ne se redresse un peu, reprenant une attitude plus noble et distinguée.

- Veuillez excuser cette méprise Monsieur. En quoi pouvons-nous vous être utile ? L'atelier pratique toutes sortes de prix et je suis sûre que vous trouverez votre bonheur dans ceux-ci.

C'était là un point d'importance que Aelys avait soulevé lorsque sa génitrice avait désiré venir lui apporter son aide côté boutique : même le plus misérable des mendiants avait droit à des égards et tous devaient être accueillis avec le sourire, quand bien même ils empesteraient la mort ou le Fangeux. Catherine avait alors soupiré que sa fille était aussi bonne que son Père et qu'elle ne devait point oublier que certains hommes pouvaient être des plus dangereux, mais l'héritière des De Beauval n'avait point voulu en démordre. En revanche, pour ce premier jour, la sœur de Samuel considérait que les Trois leur faisaient une bien étrange plaisanterie : cet homme était le sosie de son frère et, peut-être même, bien plus que cela. Oh il allait devoir rendre des comptes, fut-il son ainé.
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] EmptyMer 27 Juil 2016 - 18:14
- Qu... Samuel ?! Mais qu'est-ce que tu fais ici ?

C'est dans ce genre de situation là qu'on a envie de répondre : "Surprise je t'ai bien eue ". Mais cela ne faisait pas rire Barral bien au contraire. C'était la troisième personne qui le prenait pour quelqu'un d'autre. Et ça commençait à faire beaucoup ! Beaucoup pour que ça ne soit qu'une simple coïncidence. D'ailleurs de Sam à Samuel il n'y avait qu'un pas.

- Oh pardon Monsieur, je suis confuse, je vous ai pris pour quelqu'un d'autre.

Qui était donc ce Samuel ? Et pourquoi le prenait-on pour lui ? Toutes ces questions se bousculaient dans sa tête et venaient s'ajouter à ce que lui avait murmuré sa mère avant de mourir. Une histoire à dormir debout certes, il ne l'avait pas prise au sérieux pour le coup, mais maintenant tout semblait indiquer qu'il y avait un peu de vrai dans le délire. Barral décida de se présenter pour mettre fin à la méprise.


- Je m'appelle Barral, madame.

- Veuillez excuser cette méprise Monsieur. En quoi pouvons-nous vous être utile ? L'atelier pratique toutes sortes de prix et je suis sûre que vous trouverez votre bonheur dans ceux-ci.

- Vous savez ce n'est pas la première fois qu'on me prend pour quelqu'un d'autre...mais je ne suis pas venu ici pour parler de moi, ni vous faire perdre votre temps.

La femme qui se tenait devant lui n'était pas n'importe quelle femme. Et cela il le voyait à la robe qu'elle affichait. Il se demanda alors s'il n'avait pas fait d'impair en ne la nommant que "madame". Elle était peut-être bien plus que cela. Son attitude, ses manières tout indiquait qu'il y avait un monde entre les deux.

- J'ai besoin de renouveler mes affaires. Deux, trois chemises neuves et un ou deux bas mais je ne vois hélas rien ici qui entre dans mes maigres moyens de milicien.

Il ne lui jouait pas la comédie, mais tout ce qu'il avait vu jusqu'alors dans la boutique était largement au dessus de ses moyens, tout au plus il pourrait s'offrir un assortiment de ruban. Mais pour en faire quoi ? Bien sur il aurait pu aller au marché sur les étals de friperie mais là-bas ce n'était pas souvent que l'on trouvait des choses à sa taille et qui durer. Sans compter les tiques, les poux ou autres bestioles des précédents possesseurs.
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] EmptyMer 27 Juil 2016 - 18:29
Ainsi donc ce n'était point la première fois que l'on confondait cet homme, Barral, avec son frère Samuel. Catherine s'étonna fort de cet état de fait, mais préféra sourire à ce client plutôt que de le harceler de questions. Elle lui demanda ainsi à la place ce dont il avait besoin et, entendant sa réponse, papillonna des cils de manière charmeuse et étonnée, avant de secouer légèrement la tête, agitant ses longs cheveux dont la teinte était la même que ceux de son vis-à-vis.

- Oh non Monsieur, ne vous fiez point à cet étalage de beauté, ceci n'a pour seul et unique but que de bien présenter lorsque certains clients plus fortunés passent la porte, mais ma fille s'occupe de tout un chacun sans distinction.

Elle pivota sans attendre et tourna la tête en direction de la porte à peine entrouverte, appelant d'une voix claire.

- Aelys, nous avons un client.

Il n'y eut guère de bruit de l'autre côté, si ce n'est le froufroutement léger et diffus d'une robe, ainsi que le bruit atténué de petits pas se rapprochant du pas de la porte, laquelle s'ouvrit sur une jeune femme blonde vêtue d'une robe d'un vert-brun relativement simple, quoique le tissu sembla coûteux, avec une fine ceinture de tissu marron pour souligner sa taille qu'elle n'avait point de très marquée. Le visage était aussi fin que les traits qu'il arborait, mais ce fut surtout un sourire des plus doux et paisible qui fut offert à Barral alors que la Couturière s'approchait, visiblement contente de le voir, quoiqu'elle eut une hésitation à sa vue. Ah non, ce n'était point son Oncle, cependant la ressemblance la troubla brièvement, avant qu'elle n'inclina la tête avec politesse, reconnaissant là le Milicien qu'elle avait rencontré lors de son passage au Labret

- C'est une joie de vous revoir sain et sauf Barral, soyez le bienvenue en mon modeste atelier.

- Vous vous connaissez ?

Catherine leur jeta à chacun un regard mi-curieux, mi-suspicieux, peut-être aussi intrigué, avant de lever les yeux au ciel : les chiens ne faisaient pas des chats.

- Il s'inquiète des prix pratiqués ici. Monsieur est Milicien et nous savons tous combien leur paie est florissante.

Glissa sans attendre une Catherine au regard pétillant d'amusement et de gentille taquinerie, ce dont sa fille ne s'occupa guère, portant sur l'homme un regard bienveillant, sa voix douce résonnant entre eux sur un ton tranquille qui aurait pu apaiser le plus exalté des guerriers.

- Oh ne vous inquiétez point, j'habille aussi bien la Noblesse que les petites gens comme vous le savez et je puis vous confectionner des habits pour une somme des plus modiques si votre bourse est vide. Il n'y a pas qu'au Labret que j'apporte mon aide, mais également ici à Marbrume.

La fille De Beauval scrutait, sans insistance, mais avec une certaine curiosité, ce visage hautement familier qui se trouvait face à elle -quoiqu'elle du un peu lever la tête pour se faire, n'étant pas bien grande- et elle songea, tout comme sa Mère avant elle, que son Oncle devait avoir ouïe dire d'un sosie se promenant en ville dans les Quartiers Populaires. Le souvenir du Plateau remontait à présent à la surface de son esprit, y compris celui des Fangeux qu'elle chassa bien vite, alors que sa Mère, plissant les yeux, finit par sourire légèrement, mystérieusement.
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] EmptyJeu 28 Juil 2016 - 12:42
Aélys ?! Barral ne connaissait qu'une seule personne portant ce nom. Serait-ce elle ? Il y avait de grande chance que l'Aelys qu'il avait croisé et celle dont on parlait soit une seule et même personne. Surtout en sachant qu'elles avaient la couture comme point commun. A moins qu'il ait affaire à des jumelles mais quels parents donneraient un prénom identique à leurs enfants ? Il n'attendit guère de temps pour en avoir la confirmation percevant l'arrivée de la jeune femme aux pieds légers bien avant qu'elle ne soit visible. Et c'était bien elle.

- Plaisir partagé mademoiselle Aelys

Barral se détendit un peu en sa présence, elle lui aurait presque arraché un sourire, mais l'attitude de la mère l'en empêchait et le rendait un peu mal à l'aise ne sachant sur quel pied danser. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien s'imaginer ? Des trucs louches surement...

- Oui Madame, nous nous sommes déjà croisés sur le Labret...

Aelys était bien la rencontre il ne s'attendait pas là-bas. Après les horreurs qu'il avait vu, les journées de travail sans fin, elle était apparue comme un petit rayon de douceur au milieu du chaos. Et si elle ne s'était pas mise à parler il l'aurait prise pour une apparition. Ils avaient fini par sympathisé. Malgré les apparences ce n'était pas un sauvage, et c'est d'abord par curiosité qu'il l'avait approché se demandant bien pourquoi quelqu'un comme elle avait voulu venir sur le plateau.

Monsieur est Milicien et nous savons tous combien leur paie est florissante.

Mais c'est qu'elle se moquait de lui en plus...elle avait de la chance la mère de Beauval qu'il n'était pas du genre à s'emporter pour un rien. Et si jamais l'envie de répliquer l'avait pris, le regard d'Aelys et sa douce voix suffirent à lui faire oublier de montrer les crocs..

- Encore aurait-il fallu que je sache que c'était votre boutique...

Il la toisait involontairement, mais dans son oeil marron c'est une petite lueur maline qui pointait. Barral était arrivé à faire abstraction de la présence de Madame pour ne s’intéresser qu'à la couturière. C'était peut-être impoli, mais il n'était pas au fait des règles des gens de la noblesse.

- Ma bourse n'est pas vide, elle n'est juste pas bien pleine.

De l'humour...voilà qu'il se mettait à faire de l'humour lui...le discret, presque effacé, petit milicien qu'il était. Il avait du tomber sur la tête oui ça devait être ça.

- Je tiens à payer.


Dernière édition par Barral Trell le Jeu 28 Juil 2016 - 16:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] EmptyJeu 28 Juil 2016 - 15:46
Catherine avait voulu plaisanter sur la paie du Milicien, mais en vérité elle comme sa fille et son époux savaient fort bien ce qu'il en était réellement. L'ironie semblait cependant ne point avoir plu à leur client, tout du moins la brune le prit-elle ainsi et, voyant la conversation fort bien engagée entre ces deux-là, attendit qu'ils aient terminés pour placer discrètement son annonce de départ de la pièce. Mieux valait ne point s'attarder lorsque deux personnes se retrouvaient, bien qu'il ne fallait point douter que la Mère resterait aux aguets.

- Je vais aller ranger un peu l'atelier. A bientôt Monsieur.

Un signe de tête en guise de salutation, au port noble et altier, un regard entendu envers son enfant qu'elle laissait seule en compagnie d'un homme -par les Trois, cela n'allait tout de même pas devenir une habitude n'est-ce pas ?- puis la sœur de Samuel s'en fut par la porte où était arrivé Aelys, laissant finalement seule cette dernière en compagnie de Barral. La tête blonde guetta les bruits de pas qui s'éloignaient, puis sourit davantage, nettement plus à l'aise à son tour et visiblement amusée, quoiqu'un rien désole également.

- Veuillez excuser Mère, elle aime à piquer ceux qui attisent son intérêt, mais je suis certaine qu'elle ne cherchait pas à vous vexer.

La fille De Beauval n'était pas non plus dupe quant à la mention de la paie et le fait que le Milicien ait insisté pour payer le travail à faire n'avait pas manqué de le lui confirmer, tout du moins à ses yeux. Se dirigeant vers le comptoir qu'elle contourna dans un léger bruissement de tissu, la Couturière ouvrit son carnet de commande et regarda quels ouvrages étaient en cours, avant de relever ses yeux verts sur Barral, son sourire demeurant sur ses traits.

- Je ne doute point que vous paierez votre du, cependant laissez-moi vous offrir une partie de ce que vous me demanderez, car je gage qu'un peu d'économies ne sera point de trop.

Elle n'osait le formuler de vive voix, mais l'homme avait l'air aussi démuni en matière d'habits qu'un pauvre hère ramassé dans la rue et, il fallait bien le dire, la paie de la Milice n'était pas non plus mirobolante, de sorte que Aelys escomptait bien lui faire cadeau d'une partie de la facture.

- Ainsi, de quoi avez-vous dont besoin ? D'une nouvelle tenue ou de plusieurs ? Habillé ou pratique ?

Pourquoi se cantonner à une seule possibilité quant on avait l'occasion de profiter d'un petit coup de pouce ? Ce n'était certainement pas la Couturière qui allait se priver d'aider un homme qui s'était montré convenable et poli en sa compagnie, là où il y avait eu plus d'un rustre au Labret pour lui parler comme à une femme aux mœurs légères.
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] EmptyJeu 28 Juil 2016 - 18:22
- Madame.

Fit-il en inclinant légèrement la tête alors que la mère d'Aelys quitter la pièce. Elle n'avait pas l'air d'être effrayée de laisser sa fille en compagnie d'un quasi inconnu. Son "à bientôt" le laissa un peu perplexe. Devait-il comprendre par là qu'ils seraient amenés à se revoir ou qu'elle restait dans les parages ? Peut-être les deux.

- Je ne suis pas vraiment vexer, je n'ai pas l'habitude de ce genre de joute tout simplement.

Barral se sentait mieux, soulagé d'un poids, maintenant qu'il ne voyait plus Madame dans son champ de vision. Il ne perdait pas à l'esprit qu'elle était peut-être encore dans l'arrière-salle mais tant qu'il ne la voyait pas il pouvait discuter sans crainte avec la couturière.

"Laissez-moi vous offrir une partie de ce que vous me demanderez, car je gage qu'un peu d'économies ne sera point de trop."

Il reconnaissait là bien la bonté de la jeune femme. Elle avait rapiécer quantité de vêtements au Labret. Les siens aussi. Faut dire aussi que trimait comme un dingue pendant presque un mois avec les mêmes habits ce n'était pas vraiment recommandé pour la durée de vie d'une tenue.

- D'accord.

Lacha-t-il à contre-coeur, il se débrouillait seul depuis bien longtemps alors ce n'était pas toujours facile d'accepter une aide. Mais ce peu d'économie lui permettrait peut-être de faire l'acquisition d'une bonne lame. Il s'était en effet découvert une passion pour l'épée. De quoi avait-il besoin ? Il baissa la tête honteux, l'état de ses fringues parler pour lui, c'était une évidence.

- De beaucoup de chose...

Soupira-t-il, plus que ce qu'il pouvait s'offrir c'était certain, mais il ne voulait pas abusé de la gentillesse de la couturière...

- Je suis toujours par monts et par vaux , à patauger dans les marais, donc inutile de gaspiller vos précieux tissus. J'ai juste besoin que ça soit suffisamment solide pour ne pas avoir à y passer ma solde tous les mois. Et puis pratique, parce que pour se battre si je ne peux pas faire les mouvements que je veux je risque d'y laisser ma peau.

Fangeux, bannis, ou simple bagarre de taverne mais il était inutile de l'alarmer sur ce point. Une tenue bien habillé ? Pour faire quoi ? Ce n'était pas son truc. Il ne ressentait pas le besoin de se mettre en valeur. C'était tout sauf pratique. Surtout il avait une mauvaise image de lui-même...

- Une tenue habillée moi ? vous n'êtes pas sérieuse voyons...

Franchement il passerait pour qui ainsi vêtu ? Pour un clown peut-être...

- Comme je l'ai dis à votre mère un peu plus tôt, deux ou trois chemises et au moins deux bas.

Ne doutant pas de sa générosité, il avait volontairement réduit sa demande, sachant qu'il repartirait avec plus qu'énoncé.

-Qu'est-ce qui peut bien intéresser votre mère chez un homme comme moi ? Je ne suis qu'un milicien...

Qu'est-ce qu'on lui trouvait à la fin ? Ça devenait pesant à force...


Dernière édition par Barral Trell le Sam 30 Juil 2016 - 12:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] EmptyVen 29 Juil 2016 - 14:11
Elle avait sourit, malgré elle, lorsqu'il avait dit avoir besoin de "beaucoup de choses". Non pas que cela l'amusa, bien au contraire, mais parce qu'elle s'était doutée à le voir porter des habits dans un tel état qu'il ne devait guère plus rien avoir de convenable à se mettre sur le dos. La jeune femme nota cependant qu'effectivement, user de tissus délicats pour aller crapahuter dans les Marais ne serait point une bonne idée, d'où sa proposition de lui confectionner quelque chose de plus élégant pour les fois où il ne serait pas en service. Laissant de côté cette idée -qu'elle comptait bien lui rappeler à sa prochaine visite- elle acquiesça doucement et commença à prendre des notes.

- Fort bien, trois chemises et deux bas au minimum pour vous permettre de travailler. Combien pouvez-vous mettre exactement ?

Autant ne point tourner autour du pot ni faire preuve de gêne quant à ce qui allait de soi, cependant comme Barral le soupçonnait déjà, Aelys comptait bien en faire le maximum avec la somme qui lui serait allouée et, qu'on le croit ou non, elle pouvait parfois faire des choses surprenantes avec fort peu de moyens, ayant l'habitude de confectionner des vêtements pratiques avec des chutes de tissu et beaucoup de patience. La question de l'homme à propos de Catherine lui fit lever le nez de son journal de commandes et plisser légèrement ses yeux verts.

- Ce doit être parce que vous ressemblez à un de nos parents.

A son sens l'information n'avait rien de secrète, ignorante qu'elle était de la possible gravité d'une telle révélation, ni du fait qu'autant elle serait allé trouver Samuel pour lui faire part de son amusement quant à son sosie, autant la sœur de l'intéressé allait probablement tirer les oreilles de son ainé et lui demander des comptes.

- Vous êtes le portrait craché de mon Oncle, ce fut d'ailleurs une grande surprise pour moi, bien qu'en vérité il paraitrait que nous avons tous un jumeau quelque part en ce monde.

Une rumeur infondée comme une autre, cependant à ses yeux le Milicien en était la preuve vivante et il ne lui était pas encore venu à l'esprit que, peut-être, son Oncle qu'elle aimait tant et dont elle ne voyait guère les mauvais côtés avait pu fauter jadis avec une autre femme que son épouse, engendrant ainsi un bâtard qui se tenait aujourd'hui devant elle, partageant le même sang et, notamment, des airs de famille indiscutables.

- Ne vous inquiétez cependant pas, Mère n'est point vindicative et elle a du trouver cela fort amusant.

Il était temps, quoi qu'on en dise, que Aelys sortit de la demeure des De Beauval et vole de ses propres ailes comme elle commençait à le faire depuis quelques mois, car il était évident que bien des choses, subtiles pour certains, évidentes pour d'autres, lui échappaient grandement.
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] EmptyDim 31 Juil 2016 - 18:01
"Combien pouvez-vous mettre exactement ?"

On y était. Barral ne pouvait plus reculé à présent que la question était posée. Combien y avait-il dans sa bourse? C'était une bonne question. Il ignorait lui-même le montant exact. Bien qu'il soit économe, les quelques piécettes qu'il touchait à chaque mission avaient tôt fait d'être englouties par une choppe de bière - ou de ce qui pouvait s'en approchait en ces temps difficile - ou quand il se sentait l'envie par une visite à la Gisèle qui n'oubliait jamais- elle- de se faire payer. De toute façon il en avait bien moins du temps à tuer, maintenant qu'il avait eu son baptème des marais, et lorsqu'il en avait c'était avait tout le repos qu'il recherchait.

- Voyons voir...

Barral déversa le maigre contenu de sa bourse sur le comptoir flambant neuf. Faute d'avoir pu remplacer celle qu'il avait du laisser à cause de l'intervention d'Angélo il rangeait sa paye dans la poche en cuir qui abritait son nécessaire de pêche. Rapidement le tri fut fait, le fil et l'hameçon regagnant prestement la bourse, pour ne laisser que les piécettes sur le bois. Il y avait en tout une bonne trentaine de piécettes.

- C'est tout ce qu'il y a...

Simple constatation qui lui faisait mal. Ce n'est pas ainsi qu'il verrait la couleur d'une pièce d'argent...Il évitait soigneusement de la regarder trop fixement avec son oeil. Cela ne se faisait pas. Il n'appartenait pas au même monde, loin de se douter qu'ils avaient bien plus en commun, mais il se sentait proche d'elle sans pouvoir l'expliquer. Sans compter toutes ces insinuations de ressemblance avec cet Oncle Samuel. Serait-il la personne qu'il manquait pour compléter le puzzle ? Involontairement Barral secoua la tête.

- Excusez-moi, je...j'étais dans mes pensées...c'est très troublant de savoir que l'on ressemble à quelqu'un que l'on ne connait pas...

Son cerveau était en ébullition avec toutes les infos qu'on venait de lui donner sans qu'il n'en fasse la demande. En même temps comment aurait-il pu savoir que la jeune femme avait un oncle qui s'appelait Samuel ? Il n'était pas devin. Et puis des Samuel, il devait y en avoir d'autre à Marbrume...Cependant ledit oncle devait avoir l'age de la mère De Beauval ce qui pouvait correspondre... Mais Barral ne voyait pas comment abordé cela sans éveiller les soupçons. aussi il préféra changer de conversation.

-Alors dites-moi comment allez-vous faire? Je suppose qu'il y a toute une suite de chose à faire pour obtenir de tel chef-d’œuvre.

Voilà une façon bien maladroite de la complimenter pour ce qu'il avait pu voir en exposition.
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] EmptyDim 31 Juil 2016 - 18:43
Le pauvre Barral eut l'air fort embêté quand Aelys lui posa la question de la somme qu'il pouvait investir dans de nouveaux habits. Le contenu d'une bourse en cuir qui n'était plus de prime jeunesse fut déversé sur le comptoir en bois dans un petit bruit métallique et, une fois ce qui ressemblait à un nécessaire de pêche ôté de l'ensemble, il ne resta guère grand-chose à voir. Si la jeune femme en fut désolée pour l'homme, elle sembla cependant demeurer concentrée sur les pièces qu'elle compta avec assiduité, avant de sourire en relevant le visage vers lui, l'air parfaitement enjouée.

- Vous avez bien assez pour mes services, mais de vous à moi, le prix devra demeurer un secret entre nous.

Elle préleva la moitié de la somme et le laissa ramasser le reste, apposant sa fine écriture sur le carnet de commandes, avec la mention "Réglé", puis referma le tout pour le ranger sur une petite étagère que le comptoir contenait, hochant la tête d'un air satisfait.

- A présent il me faut prendre vos mesures. Ce ne sera point le meilleur tissu qui soit, mais vous pourrez constater qu'il sera solide et résistant.

Elle le fit s'avancer dans la pièce et alla prendre de quoi faire ses mesures, écoutant le compliment somme toute maladroit, mais bienvenu, adressant un sourire ravit à son client du jour. Si le pauvre avait su combien elle lui mentait, toute bienveillante qu'elle était, nul doute qu'il aurait quitté la boutique, honteux d'apprendre le véritable prix -terriblement plus élevé- de ce qu'elle allait lui confectionner. Une chance pour la Couturière qu'elle fasse payer davantage ses Nobles clients, ainsi elle pouvait à la fois rentrer dans ses frais et se permettre de tels écarts pour ceux qui avaient peu de moyens.

- Pour vous répondre, je vais m'assurer de votre tour de taille, votre longueur de jambe, ainsi que votre buste, vos épaules et vos bras. Une fois fait, je découperais dans de grandes pièces de tissus la matière dont j'ai besoin, puis je lierais le tout avec du fil solide et une aiguille. C'est grossièrement résumé je vous l'accorde, mais c'est ainsi qu'il faut le voir.

Une façon bien peu flatteuse de décrire un tel travail artisanal, mais la fille De Beauval n'était pas du genre à se vanter outre mesure de ses talents ni de la qualité de son art, ce qui n'enlevait rien à celui-ci.

- Et vous donc Barral, est-ce que vos missions se déroulent comme vous l'escomptez ? J'espère que les Fangeux ou les Bannis ne vous ont point causé trop d'ennuis ces derniers temps. L'on raconte que des caravanes sont encore attaqués malgré les hommes d'arme en nombre.

Aelys appréciait faire la conversation avec ses clients, mais lorsqu'il s'agissait d'une personne qu'elle connaissait déjà, c'était d'autant plus agréable que de parler de sujets sur lesquels il convenait de demeurer informé. Peu importait qu'il s'agisse de Fangeux, le sourire de la Couturière semblait ne pas vouloir quitter son visage ou, lorsqu'elle affichait un air concentré, le fond de ses yeux, comme si rien en ce monde n'aurait pu l'atteindre, ce qui était bien évidemment faux.
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Barral TrellMilicien
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] EmptyMar 2 Aoû 2016 - 19:55
Barral fut surpris qu'elle lui rende près de la moitié des piécettes qu'il avait sorti de sa bourse, mais il ne lui en fit pas la remarque conscient de la chance qu'il avait. Il se doutait bien que sa commande coûtait bien plus que ce qu'Aelys voulait bien lui faire croire, même s'il était tout de même bien loin de s'imaginer que c'était une véritable fortune qu'il lui faudrait. Soit. Il trouverait bien un moyen de lui rendre la pareil quand elle en aurait besoin.

- Entendu, je serais muet...

" Comme une tombe ", mais il ne prononça pas ses mots. Cela faisait depuis longtemps qu'on utilisait plus les cimetières puisque les morts avaient la fâcheuse tendance à revenir vous chercher munis de griffes et des crocs démesurés.

- Et bien je vous suis.

Ce n'est qu'en l'entendant parler qu'il comprit qu'elle allait devoir se tenir bien plus près de lui qu'il ne l'aurait penser. Ce n'était pas dans ses habitudes d'avoir une telle proximité avec les gens, il maintenait toujours une certaine distance de sécurité, d'autant plus avec une femme. Il devait prendre sur lui, comme lorsque le chirurgien l'avait tâté de toute part pour son intégration dans la milice - chose assez désagréable dans ses souvenirs -, pour ne pas broncher alors qu'Aelys s'affairait à le mesurer sous tous les angles. Barral se débarrassa du mince gilet de cuir qu'il portait un guise d'armure, révélant un peu plus l'état désastreux de sa chemise qui avait subi de nombreux rafistolages plus ou moins habile, et de son ceinturon qui portait ses armes. A son tour elle le questionna.

- Maintenant ça va mieux oui mais les débuts ont été assez laborieux je dois dire. Les armes, le combat , je ne suis pas né avec. J'avais beaucoup de lacunes à rattraper pour quelqu'un de mon age. Mais je tiens bon, et je fais face, j'espère qu'un jour je pourrais reprendre la mer....

S'il était né du bon côté des draps assurément qu'on lui aurait appris les bases dès son plus jeune age. Il lui parlait sans même s'en rendre compte avec une pointe de nostalgie à l'évocation de la mer. C'était tout ce qu'il avait toujours connu comment pourrait-il en être autrement ? Elle aborda alors le sujet du moment la Fange et les bannis.

- Les bannis...c'est délicat...ce n'est pas la même chose que d'affronter un griffus. Ils souffrent autant de la faim que nous, voir même pire vu qu'ils vivent en permanence sous la menace des monstres. Doit-on les tuer pour autant ? Je ne sais pas... ce sont des êtres humains malgré tout, ils ont dévié du droit chemin mais ne doit-on pas pardonner ?

Tuer un fangeux était une nécessité vital, tuer un banni c'était avant tout donner la mort à un homme et ce n'était pas dans les préceptes des Trois. Cependant...

- Un fangeux une monstruosité rapide et froide qui n'a qu'un seul but vous bouffer les entrailles...Un banni c'est une bête en devenir, pourvu de toute l'intelligence et de la sournoiserie de l'homme...

C'était dit sans pincettes, sans penser le moindre du monde qu'il pourrait l'effrayer, mais ça lui avait au moins éviter de penser qu'elle se trouvait à quelque centimètre de lui. Il avait gardé son calme maintenant son corps parfaitement immobile. Lui trouverait-elle encore une ressemblance avec cet Oncle ou avec une autre personne ?
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Aelys De BeauvalCouturière
Aelys De Beauval



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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] EmptySam 6 Aoû 2016 - 12:44
Aelys était de loin une oreille des plus attentives et n'interrompit nullement Barral lorsqu'il s'adressa à elle. Toute ouïe, elle nota la minceur du gilet et l'état de la chemise qui se trouvait en-dessous, retenant un air dépité tant elle pensait qu'il était plus que temps pour l'homme de recevoir de nouveaux habits et s'affairant à prendre les mesures nécessaires avec une application certaine, ses yeux verts arborant une lueur de concentration dont sa jeunesse ne parvenait point à en ôter tout le sérieux qui allait de paire. La mention de l'océan ne manqua cependant pas de faire briller de nouveau un sourire dans les prunelles claires, alors que la Couturière hochait machinalement la tête : ils avaient déjà abordé ce sujet au Labret et la jeune femme ne pouvait que comprendre la difficulté que c'était d'être contraint et forcé à aller contre ses aspirations.

- Je suis sûre qu'un jour les bateaux vogueront de nouveau et vous avec eux.

Bien qu'en vérité cela signifiait surtout la fin de la Fange et l'accès à de grandes quantités de bois, il faudrait encore beaucoup de temps et un grand courage aux Hommes pour y parvenir. Qu'à cela ne tienne, il y avait bien assez de bonnes âmes pour se faire, il suffisait de voir les héros et les légendes qui se forgeaient au sein de la Cité comme au-dehors : l'avenir serait lumineux et elle prierait pour cela autant qu'il le faudra. La conversation avait dérivé vers les Bannis et ce qui se passait justement hors de Marbrume, il y avait disait-on des monstres à visage d'homme là-dehors, mais d'autres aussi dont le seul crime avait été d'avoir voler de quoi se nourrir ou acheter sa pitance : un bien cruel châtiment au vu des Fangeux qui rôdaient dans les marais.

- Je pense que nous pourrions pardonner à beaucoup, oui. Quant aux autres ils pourraient être utiles au Labret ou même dans les places fortes, tout du moins est-ce mon humble avis.

La fille De Beauval savait ne point être autant informé que ce qu'il convenait pour prendre pareille décision, cependant elle avait foi en l'Humanité et de ce fait n'était pas pour laisser celle-ci périr hors des abris existants. Après il y avait toujours des exceptions, c'était l'évidence même, mais la question méritait d'être posée. La façon dont Barral décrivit cependant Fangeux comme Banni eut le mérite de suspendre quelques brèves secondes les gestes de mesure de la jeune femme, laquelle cligna des yeux avec un étonnement certain, son esprit réfléchissant à cette affirmation.

- ... Certains sont-ils aussi dangereux qu'on le dit ? Je m'inquiète pour ceux qui ne sont point des assassins et que l'on a jeté dehors sans ménagement après les avoir marqués au fer rouge comme des bêtes : et s'ils se retrouvent seuls face à de véritables tueurs ? Et si les Fangeux les attaquent ? Ils ne doivent guère avoir grand-chose pour se défendre, ni même pour se nourrir, se soigner...

Sa voix s'était faite inquiète et tremblante, alors que l'émotion envahissait sa gorge et faisait trembler son ton : Aelys avait encore le cœur trop tendre malgré son vécu et ce qu'elle avait pu voir, sans doute cela changerait-il si elle devait par malheur un jour être confrontée à un Banni, mais en attendant ce moment, elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver de la compassion pour qui était rejeté de leur société en les temps qui étaient les leurs.

- J'espère que ceux qui sont sous la gérance des Trois seront protégés.

C'était là paroles fort pieuses et un peu naïves, mais l'on n'entendrait probablement pas avant fort longtemps la Couturière souhaiter le malheur de qui que ce soit, ce n'était point dans sa nature et même ainsi proche de Barral, mesurant la longueur de son bras du haut de l'épaule au poignet, le regard rivé à son travail, elle songeait à autrui plutôt qu'à son propre avenir.
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Barral TrellMilicien
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] EmptyDim 7 Aoû 2016 - 19:06
-Tous n'ont pas mauvais fond je vous l'accorde et ils pourraient sans doute se satisfaire d'être contraint à une quelconque tache...mais on ne peut pas garder tous ces gens dans la prison...à cause de la quantité de nourriture qu'il faudrait tous les jours pour les entretenir.


Que pouvait-il lui dire de plus ? Il était milicien, et donc amener à conduire les gens aux cachots et à faire appliquer la sentence qui s'imposait le cas échéant. Bien que parfois ce n'était pas toujours simple de rester de marbre. Il y avait des règles à respecter, si ce n'était pas le cas alors il fallait s'attendre à en subir les conséquences. Sans règle ça serait encore plus le chaos...

- Oui ça doit être dur pour eux, mais il parait que les bannis auraient une sorte de campement quelque part dans les marécages. Les anciens villages peuvent leur servir de refuge aussi. Et puis tous les habitants ne se sont pas réfugiés à l'abri des remparts il y a, il me semble, encore quelques irréductibles qui subsistent à l'extérieur.

Barral perçut dans la voix tremblotante de la couturière une certaine émotion. Il était temps de changer de conversation pour quelque chose de plus joyeux ou de plus convenable.

- Mise à part la couture vous vous intéressez à autre chose?

Barral ne faisait plus cas des petites mains habiles qui prenaient ses mesures. Aelys voletait autour de lui tendant son mètre dans tous les sens. Et s'il avait commencé la séance un brin tendu de se soumettre à cette pseudo-inspection, Barral avait de plus en plus de mal à rester immobile pour la laisser faire son travail. Il était amusé de la voir faire. Il était même tenter de jouer au vilain garnement en remuant un peu mais il avait passé l'age de se comporter de la sorte...Aussi se contenta-t-il de la regarder l'oeil pétillant d'une malice contenue.

- C'est terminé ?

Elle ne lui donnait plus d'indication donc il le supposait. Il s'était plié à ses directives pour qu'elle puisse prendre correctement ses mesures.

- Ne reste plus qu'à espérer que je ne double pas de volume d'ici là.

Un éclat de rire fusa devant l'improbabilité de la chose, vu le peu de nourriture et la qualité des repas qu'il prenait. Et avec le même entrain il déclara :

- Avec toutes ces mesures vous êtes en possession de renseignements intimes sur tout vos clients.
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Aelys De BeauvalCouturière
Aelys De Beauval



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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] EmptyLun 8 Aoû 2016 - 9:54
Le changement de conversation fut plus que bienvenu en vérité et Aelys ne chercha point à rester sur le sujet précédant, plongeant au contraire dans le suivant avec une gaieté qui revint se faire une place en l'espace de quelques secondes, bien qu'au fond de son esprit demeura cette pensée pour ceux qui souffraient et enduraient tant de tourments. C'était l'une des raisons qui faisait qu'on ne l'entendait jamais se plaindre de la surcharge de travail ni non plus de la fatigue qui allait de pair : lorsqu'on avait sa chance, l'on ne devait point faire de caprice, mais au contraire tout donner pour aider à améliorer le quotidien de ceux qui avaient affaire à elle. La fille De Beauval s'intéressait-elle à autre chose ? Voilà une interrogation qu'on ne lui avait plus faite depuis fort longtemps, à force de ne lui parler que de son métier et rien d'autre, aussi un sourire plus serein vint étirer ses lèvres alors qu'elle acquiesçait, faisant glisser une mèche blonde le long de sa joue et l'obligeant à la ramener en arrière d'un geste aussi léger que machinal.

- J'aime beaucoup les peintures représentant de beaux paysages ou des instants de la vie quotidienne, sans doute car j'apprécie contempler l'agitation autour de moi tandis que je les observe sans bouger dans mon coin. Il y a tant à voir et à apprendre des autres, chacun vaque à ses occupations et tous ont un rôle à jouer dans cette vie, je trouve cela fascinant.

Fascinant et dangereux, comme lorsqu'elle avait vu un pauvre homme ivre se faire poignarder parce qu'il avait eu le malheur de les renverser, elle et une Noble armée d'une dague dont elle avait alors fait usage. Ou bien d'un certain Chevalier de sa connaissance qui avait été blessé pour sauver sa cousine Luna et qu'elle avait recousu en essayant d'être la plus douce possible. L'odeur du sang, entêtante, demeurait à jamais gravé dans sa mémoire avec tous ces évènements et quelques autres encore, malgré tout la discussion se voulait plus légère, aussi la Couturière entreprit-elle d'avoir des sujets plus agréables.

- La musique et la danse me sont également un ravissement, monter à cheval aussi, ces bêtes peuvent être si douces quand on les traitent bien.

Terminant de prendre la dernière mesure, la jeune femme rangea le ruban lui servant à cet effet et sourit à Barral avec une bonne humeur retrouvée, acquiesçant quand il lui demanda si c'était terminé. La plaisanterie sur son volume ne manqua pas de lui arracher un rire qu'elle masqua d'une main sur ses lèvres par souci de politesse, ce qui n'empêcha pas le son clair de résonner dans la pièce. Était-elle tendue qu'elle eut tant de facilité à rire ainsi ou bien cela faisait-il simplement du bien de revoir un visage familier ? En tout cas la suite de ses paroles ne manquèrent pas de la faire cligner des paupières de surprise, alors qu'elle songeait avec le plus grand sérieux à ce qui avait été dit. L'information, quelle qu'elle soit, pouvait être source de pouvoir disait-on, cependant rapidement ce fut le côté "intime" de la phrase qui reprit le dessus et Aelys rosit malgré elle, secouant la tête pour démentir toute intention de ce genre de sa part.

- Je ne m'en sers que pour mon travail vous savez.

Cru-t-elle bon de se défendre, en toute innocence, avec cette naïveté propre à la jeune femme sans intention déplacée qu'elle était, malgré la légère gêne que cela occasionnait. Elle se souvenait de la première cape de chevalier qu'elle avait conçue, de la robe de mariée d'une comtesse, puis des habits des nobles, du surcot d'un baron, du tabard d'un héros, de la jambe nue qu'elle avait recousue... Le rouge lui monta définitivement au visage et elle se détourna pour gagner son comptoir, mal à l'aise à l'idée de cette proximité et de cette intimité qui jusqu'à présent lui avaient apparues comme étant des plus naturels.

- Barral, vous dites cela pour me taquiner, ce n'est pas bien.

Lança-t-elle d'une voix faussement mécontente, ses yeux plissés par un agacement si feint que cela se voyait que la jeune femme n'était pas réellement en colère, le grondant gentiment comme on le ferait avec un ami qui vous joue un tour. Se tapotant les joues, Aelys toussota doucement avant de prendre une solide inspiration, chassant ainsi les dérangeantes rougeurs.

- Êtes-vous pressé par le temps ? Je puis vous livrer un premier habit pour demain matin et le reste dans trois jours, si cela vous sied. Ainsi demain vous serez mieux vêtu en attendant le reste de votre commande.

Revenir au travail était de loin le meilleur moyen de reprendre pied avec l'instant présent plutôt que de s'égarer dans de vaines pensées. Hector de Sombrebois lui avait d'ailleurs donné un fort précieux conseil et elle songeait à l'appliquer prochainement, bien qu'il ne soit point décent pour une jeune femme de bonne famille de faire une approcher auprès d'un homme. Le Milicien en était un lui-même, que penserait-il de son idée ? Lui demander serait cependant des plus inconvenants, sans parler qu'il pourrait se méprendre et se croire concernée par sa question. Non, non, mieux valait demeurer dans un sujet plus professionnel.
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