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 Comme un air de famille [PV Barral]

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Barral TrellMilicien
Barral Trell



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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] - Page 2 EmptyVen 12 Aoû 2016 - 17:45
-Vous savez on a mine de rien beaucoup de points communs.

Ce n'était peu dire, si seulement il savait le lien qui les unissait, il arrêterait de trouver ces similitudes étranges.

-J'aime bien observer les gens également pour apprendre. C'est parfois plus utile que de longues explications avec des mots compliqués...

De là à déduire qu'il avait reçu une maigre éducation il n'y avait qu'un pas. La seule chose que sa mère lui avait enseigné c'était l'amour des Trois, et ce n'est pas sur son « père » qu'il avait pu compter pour le reste.

-Je n'ai vu qu'un seul tableau, en dehors des représentations des Trois du Temple, et il représentait un superbe bateau dans la tempête.

Rien qu'à l'évocation d'un bateau on pouvait percevoir la passion qui l'animait. Pour la danse par contre il passait son tour, c'était clairement pas fait pour lui il serait trop maladroit pour faire un bon cavalier. Le chant par contre il se défendait mais il ne se lancerait certainement pas dans une démonstration de ses connaissances qui se limitait quand même à quelques chansons de marins, aux paroles peu chaste pour les oreilles d'une jeune fille.

Barral l'avait mis mal à l'aise bien malgré lui. Il ne manqua pas de remarquer la teinte coquelicot que prirent les joues d'Aelys. En y réfléchissant un peu plus cela était effectivement gênant ce qu'il venait de lui dire. Elle disposait mine de rien d'une montage de renseignement sur ses clients, dont il faisait parti à présent, et animé de mauvaises intentions elle pouvait faire la pluie et le beau temps. La couturière pouvait si elle le souhaitait nuire à ses clients en révélant certains de leur secret. Comme par exemple une grossesse que l'on souhaiterait masquer le plus longtemps possible.


-Je dis trop souvent ce qui me passe par la tête, excusez-moi.

Elle avait essayé de le gronder mais à son intonation il perçut qu'elle donnait simplement le change. Il lui sourit ramassant ses affaires qu'il avait enlevé pour le mesurage. Le moment de se quitter approchait et il n'avait pas vu le temps passé en compagnie de la jeune femme.

-Presser ? Oh je vois , j'ai été si désagréable que vous me mettez dehors c'est bien ça ?

Et il éclata d'un rire franc sans ambiguïté.

- Tout dépend pour quoi Mademoiselle Aelys. Je n'ai pas d'obligation pour la journée, alors on peut dire que j'ai tout mon temps en effet. Si cela concerne l'état de mes vêtements alors je dirais par contre que oui le plus tôt possible sera le mieux, sauf si vous tenez à apprendre par quelques ragots qu'un milicien se balade dans le plus simple appareil pour effectuer ses missions.

Je peux repasser ce soir, si cela est possible. Pour le reste dites-moi dans combien de jour tout sera prêt et je m'arrangerais pour venir les chercher. Je tiens à vous épargner les remarques cinglantes de mes camarades...


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Aelys De BeauvalCouturière
Aelys De Beauval



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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] - Page 2 EmptyVen 19 Aoû 2016 - 10:39
Si l'un comme l'autre avait eu connaissance du lien de parenté qui les rattachait tous deux, nul doute que leur conversation n'aurait point été aussi formelle et Aelys aurait certainement recherché les similitudes plutôt que de simples accointances quant à leurs préférences. L'observation semblait être au centre de tout et elle acquiesça en songeant qu'ainsi la prudence pouvait sauver la mise de tout un chacun dans de nombreuses situations, mais la mention du tableau représentant un bateau au cœur d'une tempête sembla être d'importance. Barral semblait soudain beaucoup plus éveillé, son regard s'était animé et il n'avait pas manqué d'être plus prolifique en matière de paroles assez directes, ce qui eut pour résultat de faire rougir la jeune femme, laquelle reçu ses excuses avec un signe de tête approbatif, un léger sourire compréhensif se faisant jour sur ses lèvres.

- L'on ne saurait être désolé d'être honnête, il suffit juste d'un peu de modération pour éviter tout manquement à la bienséance.

Douce et de nouveau tranquille, la Couturière ne lui en voudrait pas pour si peu, ayant bien conscience de l'écart existant entre l'éducation Noble qu'elle avait reçue et celle, plus modeste, qu'avait pu avoir l'ancien marin. Loin d'elle l'envie de se comporter avec arrogance, d'envoyer paitre celui qui commençait à se faire ami en son esprit et qui, pour tout dire, était loin d'être incorrect malgré sa surprenante franchise. Heureusement pour les deux jeunes gens, le Milicien avait cette façon de dédramatiser la situation en plaisantant un peu et son rire reçu un accueil favorable à la lumière de celui que retint son interlocutrice.

- Ce soir, en ce cas, venez un peu avant la fermeture à six heures et je vous livrerais votre premier ensemble neuf, ainsi demain vous n'irez point nu par les rues de la cité.

Petite taquinerie, sourire en coin, avant que Aelys ne secoue de nouveau la tête, réfléchissant rapidement à tout le travail qui lui incombait déjà ainsi que celui qui venait de ce fait s'ajouter. Nul doute que l'habit d'un des Nobles de l'Esplanade pouvait bien attendre deux ou trois jours de plus, la personne ne question n'avait pas semblé manquer à ce point de tenues, ce qui à l'inverse de Barral ne serait ainsi point pénalisant. Hochant la tête à ses propres pensées, la jeune femme contourna son comptoir et se dirigea vers la porte, raccompagnant ainsi son client tout en énonçant les derniers délais qui seraient les siens.

- Dans deux jours vous aurez le reste de vos affaires, je ne puis faire plus vite, cependant soyez assuré que le travail sera bien fait et que vos vêtements tiendront sur la durée. Et si jamais vous aviez besoin d'une retouche, qu'elle quelle soit, je m'engage à la faire gratuitement.

Question de principe et de professionnalisme, on ne livrait pas une commande incomplète ou comportant quelque défaut de conception, aussi moindre soit-il. S'arrêtant près de la porte, la Couturière inclina la tête à la mention des camarades de Barral.

- Je vous en remercie, cependant je n'ai jamais eu d'inquiétude à ce sujet, les hommes commentent souvent sur ce qu'ils ne peuvent avoir.

Ce qui n'empêchait pas d'être prudent ni d'éviter de s'exposer inutilement à quelque convoitise que ce soit. L'entretien touchait à sa fin, loin de la jeune femme l'envie de mettre l'homme dehors, mais si elle voulait livrer son travail en temps et en heure, il lui fallait s'y mettre dès à présent, sans attendre.
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Barral TrellMilicien
Barral Trell



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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] - Page 2 EmptyLun 29 Aoû 2016 - 15:50
Barral replaça tranquillement ses armes dans leur logement tout en se dirigeant avec une certaine lenteur vers la sortie. L'heure était venue de laisser la couturière à son travail. Il devait reconnaître qu'il venait de passer un agréable moment en sa compagnie. Le fait de l'avoir déjà croisé au Labret y était sans nul doute la raison, car jamais il ne se serait tant attardé avec une parfaite inconnue.

- Six heures avant la fermeture répéta-t-il comme pour ne pas oublier, entendu j'y serais.

Mais comment pourrait-il oublier de revenir ? C'était impensable qu'il ne revienne pas chercher sa nouvelle tenue. Une idée avait germée dans sa tête tout à l'heure et il comptait bien profiter du temps libre restant pour l'accomplir. Qui sait peut-être qu'il ne reviendrait pas les mains vides le soir venu et qu'il ferait une heureuse.

- A ce soir demoiselle Aelys

Un sourire et Barral sortit dans la rue. Sans se retourner, il leva la main et l'agita en guise d'au revoir avant de disparaître au coin de la ruelle suivante direction le port. Si on lui avait dit qu'il recroiserait la route de la jeune couturière avant qu'il n'entre dans la boutique le matin même il ne l'aurait pas cru. Comme quoi il avait bien fait de pousser cette porte.

********

Barral passa le reste de sa journée à traîner au port. Il n'aimait pas glander mais une fois de temps à autre ça ne faisait pas de mal, et puis il n'avait vraiment rien à faire. Ce n'était pas le moment de trouver refuge chez la Gisèle, d'ailleurs il y venait moins souvent , peut-être parce qu'il était trop fatigué pour laisser ses démons s'emparer de lui ou tout simplement parce qu'il arrivait à mieux gérer ses pulsions.

Installé en bout de quai, dans un recoin difficile d'accès, Barral observait l'horizon songeur. Livré à lui-même, il laissa son esprit vagabondé. Il se rendit compte alors de tout le chemin qu'il avait accompli depuis qu'il s'était engagé. Il n'était plus tout à fait le même que lorsqu'il avait franchi la lourde porte en bois. Côtoyé autant d'hommes c'était multiplié par autant le risque de se trahir, tant qu'on l'avait considéré comme un novice , ses petits regards passaient presque inaperçus. Il avait besoin d'apprendre et regarder c'était bien mieux que de se prendre des roustes. Viendrait le temps où cette excuse ne suffirait plus...
C'était aussi une façon de se mettre à l'épreuve. Dangereuse façon de vivre alors qu'on est attiré par les hommes. Mais il y avait les missions, la vigilance constante qu'il fallait avoir... il se découvrait une passion pour l'épée...Tout cela faisait qu'il n'avait pas forcément le temps de se mettre en quête d'un compagnon. Une fois son inconscient lui joua un sale tour, et dans son sommeil il avait tripoté le pauvre type qui dormait à côté de lui...il s'en souvenait comme si c'était hier...depuis il ne dormait plus au dortoir mais dans une petite chambre. Et puis c'était plus pratique pour préserver ses affaires.
Son fil de pêche s'agita, voilà son repas du jour qui pointait le bout de son nez. Il sourit, content de voir qu'il n'avait pas perdu la main. Le poisson était la seule chose que la ville avait à leur offrir, heureusement pour lui, il adorait ça. Il le fit grillé et s'en délecta. Puis il se mit à la recherche du coquillage pour Aelys avant de s'accorder une petite sieste. Il émergea lorsque retentit la corne d'un bateau. Un rapide coup d'oeil à l'horizon lui apprit qu'il était grand temps de retourner voir la douce Aelys.


********

Le temps de refaire le trajet jusqu'à l'atelier de la couturière, il devait s'être écoulé une grosse dizaine de minutes. Les gens commençaient déjà à se hâter vers leur demeure pour ne pas être surpris par la nuit. Sa capuche sur la tête, il poussa la porte.
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Aelys De BeauvalCouturière
Aelys De Beauval



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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] - Page 2 EmptyMar 30 Aoû 2016 - 9:43
Sitôt Barral partit, la jeune femme n'avait pas trainé un seul instant et avait foncé à l'arrière de sa boutique, là où se trouvait le véritable atelier et où sa Mère l'avait attendue, mettant de l'ordre dans le peu de désordre qu'il y avait et qui ne concernait au final que quelques chutes de tissu, levant les yeux sur sa fille avec un air non pas curieux, mais davantage suspicieux. Il y eut des questions, des réponses sincères, des explications et un bref récit de la rencontre entre les deux jeunes gens, Catherine se rappelant fort bien que son enfant avait rencontré beaucoup de monde durant ce passage au Labret qui l'avait pour le moins marquée. L'échange se termina sans heurt ni blâme, mais la Matriarche des De Beauval prétexta se rappeler quelque chose d'important qu'elle avait oublié avant de s'éclipser, promettant de revenir avant la fermeture pour l'aider à tout ranger. Bien qu'un peu suspicieuse, la Couturière n'émit aucune objection et se retrouva seule à travailler sur ses commandes, ne recevant fort heureusement aucune mauvaise visite durant tout ce laps de temps qui s'étala sur plusieurs heures. Le repas du milieu de journée fut frugal, la concentration ne parvenant guère à laisser beaucoup de place pour autre chose que la confection, mais quand arriva la fin d'après-midi, la tenue promise était prête et Aelys s'était même offert le luxe d'y ajouter une ceinture de solide tissu qui viendrait prouver son utilité en cas de nécessité. Elle était occupée à travailler sur une autre commande quand le son caractéristique de la petite cloche suspendue au-dessus de la porte résonna, la faisant revenir rapidement dans la boutique.

- Bonsoir Barral.

Lança-t-elle avec un gentil sourire, l'air un peu fatigué qu'elle n'avait point au début de la journée, mais visiblement d'excellente humeur puisqu'elle avait pu terminer à temps et tenir parole.

- J'ai votre vêtement, attendez ici.

Et voilà que la tête blonde fait déjà volte-face, repassant la porte par laquelle elle était arrivée dans un froufroutement de tissu qui suivait ses pas avec légèreté, laissant ainsi le jeune homme seul quelques brèves secondes. Revenant avec des vêtements pliés dans les bras, la Couturière vint les déposer sur le comptoir et leva sur le Milicien un regard partagé entre la joie et l'inquiétude, alors qu'elle attendait de voir sa réaction quant au travail accompli.

- J'espère que cela vous conviendra, mais je puis aisément faire une retouche en cas de besoin. Désirez-vous l'essayer ? Il y a un espace prévu à cet effet sur ce côté.

La fille De Beauval désigna un coin où pendait depuis une tringle suspendue au plafond de lourds rideaux disposés en cercle et qui permettaient visiblement de s'abriter de tout regard indiscrets, au cas où l'on aurait souhaité se changer.

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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] - Page 2 EmptyMer 31 Aoû 2016 - 10:33
On approche de l'heure du déjeuner, c'est le moment où je suis le plus "valide". Les effets de la gueule de bois commencent à baisser et je ne suis pas encore assez saoule pour perdre la raison. C'est le moment de la journée où je travaille le plus à mes trucs de juge. Ecrire de la paperasse, principalement. Des fois je dois assister à deux trois bricoles officielles, mais en ce moment je remplis des condamnations à tour de bras. Les consignes changent toutes les semaines. D'un coté on sait plus quoi faire des cadavres - parce que brûler tout ce monde là ça prend de la place et ça demande un sacré tas de bois de chauffage - de l'autre on a trop de bannis dehors. Au début quand je sais plus qui a eu l'idée de faire ça, ça semblait l'idée du siècle, mais maintenant qu'on fait des expéditions dehors on constate les conséquences de l'affaire : on se fait attaquer par des hordes de clodo. Alors tous le monde cherche dans son coin des idées créatives pour faire de la place.

Moi j'ai proposé qu'on fasse des expéditions pour en noyer une bonne vingtaine à la fois dans la mer, mais comme quoi c'est pas hygiénique de faire ça dans le port, et de l'autre que ça demande trop d'homme d'escorter tout ça plus loin. Bon. Quand on sera dans les macchabées jusqu'aux genoux, ils y repenseront.

Bref, je faisais du travail d'adulte important, et c'est le moment qu'a choisi ma soeur pour venir. Je lui lance un regard mauvais quand elle commence à babiller dans mon bureau. Elle brise ma concentration et m'arrache à ma paperasse. Ce qu'il faut dire c'est que tous les matins, tous les putain de matins, je passe la matinée prostré sur mon fauteuil à serrer les dents pour pas dégobiller. Je suis pas super de bonne humeur, du coup.

Catherine m'invite à la boutique de ma nièce pour "constater une coïncidence amusante". Moi je sens que je vais pas rire du tout mais je la suis. C'est la p'tite soeur quand même. Puis c'est le genre de femme qu'il est difficile d'arrêter une fois qu'elle a une idée en tête. Ardu de la virer de chez moi, donc.

On va jusqu'à l'échoppe à pied. Les beaux jours reviennent et il n'y a pas trop de pauvres sur le chemin qu'on va emprunter. Ma soeur me donne des nouvelles de son petit monde en marchant. Ma nièce surtout. Une gentille fille, bien élevée, comme Luna. J'adhère presque au bavardage - saloperies de relents de gueule de bois. J'essaye de faire plaisir, parce que j'aime bien Catherine. On se disputait beaucoup étant enfant, et euh.... ben en fait on le fait encore pas mal, mais c'est des chamailleries juste pour garder la forme. En général on se reproche des trucs de gosses. On est bien chaud sur les vieilles rancoeurs surtout pendant les repas de famille bien arrosés. Tout le monde connait la fameuse histoire de "Samuel a mis des furets dans ma chambre quand j'avais six ans". Moi j'évoque plutôt la fois où ma soeur a éventré un tableau en faisant l'idiote dans les couloirs, elle qu'elle m'a balancé à Père à sa place. Enfin on rigole bien quoi.

Quand on arrive dans la bonne rue, je suis en train d'expliquer les dernières conneries de ma femme en riant. Et en faisant des mimes. Ma soeur est la seule a avoir assisté entièrement à la tragi-comédie que furent mes années de mariage. C'est sans doute pour ça qu'elle sait - malgré ma grande volonté d'être un maximum discret, comme tout gentleman qui se respecte - que j'ai une double vie de gros queutard. Du moins j'avais (l'alcool met un sacré coup dans l'aile à ce niveau là, mais je le met entre parenthèse parce que c'est vraiment gênant). On en a jamais parlé, évidemment. Il n'y a pas grand chose à en dire non plus. Ca serait même un peu dangereux de le mentionner. Pas que tromper sa femme soit socialement inacceptable, c'est plus la quantité et la qualité qui sont à déplorer. Quand j'étais jeune, beau, et que je découvrais l'effet de l'ivresse, c'est là que j'ai connu mon grand pic de fêtes et de cul. J'ai un frisson derrière les couilles quand j'y repense, pendant mes moments de songeries nostalgiques. Je l'ai même fait avec des femmes, quand j'avais pas d'autres options sous le coude ou que je suivais des copains au bordel. Une grande époque.
C'est pas super élégant de parler de toutes ces vieilles histoires, mais il faut bien que j'explique comment mon matériel génétique s'est retrouvé aux quatre coins de Marbrume.

On rentre donc dans la boutique. Je ne remarque pas vraiment le jeune homme en train d'acheter des vêtements. Pourquoi je l'aurais fait ? Je me contente de le classer du coin de l'oeil comme pauvre et infirme, donc inintéressant. Je n'ai pas beaucoup de sympathie pour les handicapés, parce que j'ai l'impression qu'ils ternissent Luna en étant moches et tristes. A ce moment là, je ne savais évidemment pas que ma marque de fabrique est d'avoir des enfants en kit.
Je vais vers ma nièce pour lui faire des politesses sur sa bonne mine, sa boutique qui est jolie et son travail très bien, mais je me sens perturbé par les coups d'oeil de ma soeur qui vont de moi au gamin que j'ai superbement ignoré.
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Barral TrellMilicien
Barral Trell



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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] - Page 2 EmptyVen 2 Sep 2016 - 12:04
Abaissant sa capuche, Barral révéla son visage se disant que la jeune couturière ne faisait guère preuve de prudence en laissant entrer un homme qui dissimulait son visage. Il s'excusa de son léger retard.

- Bonsoir Aelys.

Il remarqua sa petite mine avant qu'elle ne disparaisse à nouveau pour lui chercher sa tenue. Il était quelque peu impatient de voir enfin la qualité de son travail et de pouvoir essayer cet habit neuf, le premier depuis une éternité.

- Oh ne faites pas cette tête toute tristounette. Je vais aller l'essayer pour chasser vos craintes.

Barral emporta la tenue et disparut derrière le rideau prévu à cet effet. Il était tout à fait impensable qu'il se dévête devant la jeune femme. Se débarrassant de ses frusques qu'il laissa tomber au sol il se changea. Faisant quelques étirements, flechir les genoux, étendre les bras, pour s'assurer qu'il n'avait aucune gène dans ses mouvements, il constata que le vêtement était parfaitement ajusté à sa morphologie.

- C'est ...

Alors qu'il sortait pour la féliciter pour son travail, ses yeux se posèrent sur l'homme qui se tenait à ses côtés le coupant net dans ses propos. Certes il avait bien entendu la cloche tinter mais de là à se trouver face à son portrait en beaucoup plus vieux il y avait de quoi être choqué. Pris au piège c'est le sentiment qui s'imposa à lui.

Son oeil se posa tour à tour sur le trio présent. Si c'était une plaisanterie elle était de bien mauvais gout. Il commençait à croire que les deux femmes avaient tout manigancé dans son dos regrettant d'avoir laisser ses armes dans la cabine.


-Qu'est-ce que ça signifie ? Qui êtes-vous ?
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Aelys De BeauvalCouturière
Aelys De Beauval



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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] - Page 2 EmptyDim 4 Sep 2016 - 9:08
Spoiler:

Catherine n'avait pas chômé sitôt qu'elle avait quitté la boutique de sa fille, s'en retournant d'abord chez elle pour se restaurer et songer à ce qu'il convenait le mieux de faire. Ce jeune homme ressemblait bien trop à Samuel pour que cela soit une coïncidence et, quand bien même, tout cela était par trop singulier pour ne pas confronter les deux sosies face à face, avec pour seule différence celle du temps qui passe. André était à ses affaires, aussi préféra-t-elle ne pas le déranger, songeant qu'il serait plus avisé d'en apprendre davantage avant de lui exposer la situation... mais également parce que la brune était fort amusée par tout ceci. Après avoir fait quelques menus papiers, elle laissa son domicile pour s'empresser de se rendre chez son cher frère avec qui elle s'entendait d'une façon que beaucoup ne comprenaient pas, mais qui leur était propre, tournant et retournant en son esprit la façon dont il serait approprié de le convaincre de la suivre jusqu'à la boutique. Souvent, Catherine avait usée d'une ruse propre aux femmes, consistant à paraitre ce qu'elles n'étaient pas pour obtenir ce qu'elles désiraient. Ainsi en ce qui la concernait, lui prêtait-on volontiers une sorte de légèreté toute travaillée depuis sa plus tendre jeunesse, par un jeu de mimiques, de sourires et d'attitudes faussement espiègles et empressées, tandis qu'en réalité l'astuce consistait justement à endormir toute méfiance pour mieux diriger autrui vers le but recherché. Samuel était l'ainé, il ne manquait jamais une occasion non plus de céder aux prétendus caprices de sa cadette et cette fois-ci fut pour le moins identique, alors qu'excédé -et probablement sujet à quelques maux de crâne particulièrement virulents- il lui accorda une visite en sa compagnie à sa chère Nièce.

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Barral semblait en bien meilleure forme qu'elle, mais Aelys songea qu'il devait certainement être de repos en ce jour, sans quoi certainement il n'aurait point pu passer à sa boutique, à aucun moment de la journée. Elle l'invita à essayer le vêtement confectionné et eut un léger sourire courageux quand il parla de sa petite mine, acquiesçant positivement de la tête avant de le laisser s'éloigner vers la zone de change prévue à cet effet. Elle se dirigea ensuite vers le carnet de commandes et raya délicatement celle du jour, réfléchissant à ses comptes lorsque la porte s'ouvrit sur deux membres de sa famille pour le moins important et qui, lui faisant relever la tête au tintement de cloche, firent naitre un sourire sur son visage.

- Bon retour Mère, bonsoir mon Oncle.

Délaissant ses écrits, elle s'avança pour venir serrer spontanément dans ses bras le père de Luna qu'elle avait toujours aimé comme un second géniteur, les deux familles étant fort proches malgré leur différence de rang social. S'écartant un peu pour ne pas l'importuner davantage, elle recula en joignant sagement ses mains devant elle, désignant du regard la pièce dans laquelle ils se trouvaient.

- Soyez le bienvenu "Au fil du temps", c'est encore modeste, mais j'espère pouvoir engager quelqu'un d'ici quelques mois si les clients continuent d'affluer.

L'espoir est tout ce qu'il faut à la tête blonde pour voir l'avenir presque radieux malgré les épreuves et le labeur qui s'annoncent, mais l'endroit est propre, légèrement décoré et les tenues exposées sont pour le moins dignes de la Noblesse et de ce que l'on peut voir à l'Esplanade, ajoutant un certain cachet qui dénoterait presque avec l'humilité de la localisation de la boutique. Catherine pour sa part acquiesce d'un air entendu sur ces présentations, puis note la sortie de Barral de derrière le rideau, vêtu d'un vêtement neuf certainement confectionné par Aelys. Il a l'air bien plus fringuant ainsi, bien qu'encore visiblement modestement argenté, cela dit la ressemblance avec son frère n'en est que plus flagrante, la poussant ainsi à fixer son ainé avec insistance, désignant de la tête et d'un sourire amusé -et avec fort peu de bonne éducation pour le coup- le jeune homme au cache-oeil qui se tient à leurs côtés. La Couturière pour sa part se dirige d'un pas rapide vers son client, le scrutant avec attention des pieds à la tête, le regard critique non pas envers sa façon de porter la tenue, mais du travail qu'elle a effectué.

- Cela est fort seyant. Comment vous sentez-vous dedans, est-ce confortable ?

Barral s'apprêtait à répondre, mais son attention fut attirée irrévocablement par Samuel et, lorsque les deux hommes se firent face, ce fut soudain une évidence qu'il y avait bien plus qu'une étrange ressemblance. Les yeux de Aelys s'arrondirent de surprise, c'était comme regarder dans un miroir vous projetant des années dans l'avenir, comme voir le reflet d'une personne passée et future, comme si les deux n'étaient qu'un et que d'une seconde à l'autre tout allait basculer. Le silence se fit dans la boutique et seule Catherine semblait véritablement s'amuser de la situation, les fixant chacun tour à tour avant de briser l'étrange ambiance.

- Jeune homme, je vous présente le Baron Samuel Montoya. Mon Frère, voici un jeune Milicien fort courageux, ami avec ta Nièce, qu'elle a rencontré au Labret où il était en mission. C'est incroyable cette ressemblance, n'est-il point ?

Comme elle semblait s'amuser et comme son grand sourire semblait visiblement retenir un rire qui aurait été de trop. Sans en ajouter davantage, elle contourna les deux hommes et vint prendre sa fille par le bras, l'éloignant doucement, mais avec autorité, en direction de la pièce menant à l'arrière boutique.

- Maintenant vient Aelys, je vais t'aider à ranger pendant que les "hommes" discutent un peu.

Encore toute surprise et papillonnant des yeux, la jeune femme eut à peine le temps de protester qu'elle devait faire des ajustements qu'on lui répondit que cela attendrait bien quelques minutes, alors même que sa Mère quittait la pièce en sa compagnie et refermait à demi seulement la porte, lui faisant signe de se taire et tendant l'oreille, à l'écoute car bien trop curieuse malgré tout pour laisser passer une telle occasion. Un semblant d'intimité, voilà tout ce qui serait offert aux deux "sosies".
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] - Page 2 EmptyMer 7 Sep 2016 - 13:36
Je plisse les yeux et je m'éloigne légèrement du jeune borgne - un début de presbytie. Je sais pas ce qui est en train de se passer ici, mais j'aime pas bien ça. C'est... inconvenant. Ma propre famille ne devrait pas se perdre en gloussement à savoir où j'ai fourré. C'est digne des gueux de se montrer leurs parties comme une bande de singe. J'ai jamais pu supporter les grivoiseries. Enfin... j'ai rien contre le sexe, note bien. C'est les conneries autour. Les gens qui commentent. Les chansons. Les mecs qui portent des robes et utilisent le mot "communauté". Moi j'aime que ma vie familiale, ma vie professionnelle et ma vie privée soient bien séparées. Je fronce les sourcils.

- C'est quoi ces... insinuations. Je tourne la tête vers le fond de la boutique. Oh non viens là Catherine ! Je n'ai rien à dire à ce petit con !

En parlant je fais les deux enjambées qui me séparent de la porte, je l'ouvre un poil plus violemment que nécessaire, et j'attrape le biceps de ma soeur. Je vois son expression stupéfaite et ses pupilles dilatées d'inquiétude. Faut dire qu'en parlant je répand une bonne bouffée de "haleine qui sent l'alcool rance", mon parfum pour homme. Etait ce une si bonne idée de mettre un type à moitié saoul au pied du mur ? J'ai déjà eu des crises de délire, à cause de la picole - ou de son absence. Jamais fait de mal à personne, mais c'était plutôt impressionnant pour l'entourage. Est ce que je vais partir en sucette ? Non. Je suis mal à l'aise et rendu trop expressif, mais je ne vais pas me mettre à tabasser ma soeur. Elle reprend son souffle.

Est ce de l'ordre de l'inconcevable ?

Je la fixe d'un air mauvais, parce que c'est le seul que j'ai en stock pour ce genre de situation. On ne m'a pas appris à être en tort. Ca n'arrive pas aux hommes nobles. On est plus ou moins censé tout régler en duel en allant s'agiter dans un champ à l'aube. Ou conduire un tas de types dans un champ beaucoup plus grand, pendant que l'ennemi amène son propre crew. Et on dit beaucoup des mots comme "honneur" et "devoir sacré envers les vraies valeurs véritables". Sinon on fronce les sourcils et on râle jusqu'à ce qu'un domestique règle le problème.
C'est vraiment parce que j'aime beaucoup ma soeur que je crache entre mes dents :

- Je ne goûte pas beaucoup ce genre d'humour inélégant, surtout devant ma jeune nièce, mais je vais aller poser la question au morveux. En privé.

- C'est pour ça que nous nous étions retirées.

Et, je m'intéresse enfin à celui que j'ai surnommé "petit con".
Je n'envisage pas une seconde avoir fait un bâtard. Ayant eu beaucoup de mal à concevoir Luna, je m'estime à moitié infécond. Une espèce de punition pour mes péchés, qui me donne une bonne excuse pour continuer à en faire.

- Bon, jeune homme, comment s'appelle ta mère et où vivait-elle ?

Je le fixe d'un oeil injecté de sang en croisant les bras. C'est vrai qu'il fait ma taille. Ma couleur de cheveux. Mais ça ne veut rien dire. J'ai jamais trouvé que Luna me ressemblait beaucoup, toute blonde comme ça. Et y a des tas de types bruns de taille moyenne, ils éprouvent pas le besoin d'être de ma famille. Je me prépare déjà à répondre "Marie la suceuse de l'Ouest ? Jamais entendu parler", avant de me draper dans ma dignité offensée et d'aller clouer le bec à toutes ces commères.
J'ai hâte que ce moment de honte horrible où on me demande de parler de mon cul devant ma famille et un gueux parfaitement inconnu se termine.
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Barral TrellMilicien
Barral Trell



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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] - Page 2 EmptyJeu 8 Sep 2016 - 16:09
Alors ça ressemblait à ça un baron ? Barral observa l'homme qui se tenait devant lui sans toutefois lui faire affront de le fixer ouvertement. Il avait l'air vieux, un vieux croûton, comme rongé de l'intérieur, et une odeur....à faire tourner de l’œil. Bref s'il n'avait jamais eu affaire à un noble auparavant celui qui se tenait là devant lui, le laissait perplexe. Étaient-ils tous ainsi ?
Et que dire du langage ? Il cru rêver en l'entendant le traiter de petit con avant de disparaître dans l'arrière-boutique avec les femmes qui s'étaient sauvées pour leur offrir un peu d'intimité. Pour mieux espionner en douce oui ! La mère ou la fille, laquelle des deux avait eu cette brillante idée ? Barral se dit que ce noble en avait de la chance qu'il ne soit pas un sanguin, un autre que lui aurait tôt fait de lui coller son poing au milieu de la figure. 
Seul pendant un cours laps de temps, il en profita pour entasser ses anciennes frusques dans sa besace recouvrant le coquillage qu'il destinait à Aelys. Il n'avait plus du tout envie de lui faire cette surprise. Mais il n'avait pas été assez rapide et à nouveau il se retrouva coincé face à son double qui lui bloquait la seule issue possible.


-Je m'appelle Barral...monsieur 

Dit-il avec calme après avoir longtemps hésiter, ignorant tout quand à la façon de s'exprimer face à une telle personne. Ce n'était pas très utile comme information, mais au moins Samuel Montoya n'aurait plus l'excuse de ne pas savoir comment le nommer, espérant ainsi éviter de se faire appeler "petit con" à nouveau. Comment lui dire à présent que sa mère était une prostituée...c'était un peu embarrassant pour lui de parler de son passé, devant cet homme, mais aussi et ça il n'arrivait pas à en faire abstraction, devant la double paire d'oreille mère-fille.

-Je suis originaire du Goulot, ma mère travaillait dans une des maisons de passe, c'est là que je suis né. Elle s'appelait Millie, mais elle était connue sous le surnom de "La Gazelle" en rapport avec ses longues jambes.

C'était à peu près les seules informations qu'il pouvait donné. Il lui restait bien cette gourmette qu'elle lui avait filé avant que le père Trell ne le fiche à la porte, et qu'il portait depuis entortillé à son poignet mêlé à une bande de cuir, mais dans l'instant il n'y avait pas pensé. On apercevait tout juste un reflet métallique de temps à autre qui pouvait passé pour une courte lame dissimulée. 
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Aelys De BeauvalCouturière
Aelys De Beauval



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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] - Page 2 EmptyJeu 8 Sep 2016 - 18:30
Jamais Aelys n'avait eu l'occasion de voir son Oncle en colère et, si la chose était relativement rare faute d'un alcool le rendant parfois amorphe, le voir ouvrir la porte avec brusquerie et saisir sa sœur par le bras eut le mérite d'effrayer la fille de cette dernière, qui assista à la scène avec le regard d'un lapereau apeuré tandis que Catherine elle-même, surprise, sentait monter une crainte nouvelle qui lui avait été jusque-là inconnue en présence de son ainé. Son souffle passablement repris, elle dégagea son biceps rendu douloureux par la poigne encore ferme du Baron en lui lançant un regard non plus amusé, mais courroucé.

- Est-ce de l'ordre de l'inconcevable ?

L'échange de regards est houleux, furieux, mais à aucun moment la brune ne se décide à détourner les yeux, campant sur ses positions avec un affront qui l'avait toujours caractérisée et qu'elle n'avait pas transmis à la tête blonde qui les observaient à ce moment précis, indécise et peu rassurée.

- Je ne goûte pas beaucoup ce genre d'humour inélégant, surtout devant ma jeune nièce, mais je vais aller poser la question au morveux. En privé.

- C'est pour ça que nous nous étions retirées.

Affirma-t-elle sans se démonter un seul instant, comme si tout cela allait de soi, avant que finalement Samuel ne tourna les talons pour s'en revenir dans la pièce principale de la boutique, laissant le soin à sa cadette de refermer partiellement la porte et de reporter son attention sur une Aelys qui commence à comprendre de quoi il retourne réellement.

- Mère, Barral est une bonne personne, ce n'est point gentil de le confronter de la sorte avec mon Oncle.

- Je t'accorde que le procédé est peu orthodoxe mon enfant, mais tu as le cœur bien trop tendre pour comprendre l'importance de clarifier les choses, ici et maintenant, plutôt qu'en public plus tard. Mieux vaut que cela vienne de nous plutôt que d'inconnus mal intentionnés.

De l'autre côté de la porte, les informations données pouvaient permettre de s'orienter question souvenirs et recherches, mais surtout la mention de la Maison de Passe fit tressaillir la Couturière, laquelle lança un regard mécontent à sa Mère, presque accusateur, avant de se diriger vers la porte qu'elle ouvrit sans gêne, traversant les quelques mètres qui la séparait de Barral... pour venir se placer debout, près de lui, en lui adressant un regard vert chargé d'un encouragement volontaire.

- Peu importe ce que vous direz, je sais ce que vous valez, parlez sans crainte.

Furent les simples mots qu'elle prononça, alors que sa Mère les rejoignaient pour aller verrouiller la porte de la boutique et ainsi leur offrir une sécurité dans l'intimité recherchée. La jeune femme joignit sagement ses mains devant elle pour sa part et attendit la suite, se croyant capable de tout entendre, ou peu s'en fallait.

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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] - Page 2 EmptyDim 25 Sep 2016 - 17:24
Heureusement à mon âge on sait mentir un peu. J'ai répondu quelque chose comme "connais pas" et j'ai fait semblant de pas avoir l'air surpris. C'est quoi ce putain de complot ? Je me souviens de cette fille. Elle était marrante. La première fois c'est des copains de beuverie - des copains de beuverie nobles évidemment - qui me l'ont payé. Un espèce de pari. Le faire dans les bas fonds comme un marin. Le genre de délire qu'on peut avoir dans sa vingtaine, bien stupide, merci beaucoup de m'avoir embusqué dans la ruelle des souvenirs. Enfin j'y suis retourné deux trois fois parce qu'elle était rigolote et que ça faisait jaser. Puis ça m'est passé.

C'est quand même aller chercher loin pour un complot. Je ne pense pas valoir assez le coup. Pour repêcher une histoire pareille, fallait aller loin, je ne suis pas le meilleur client pour un chantage de ce genre. La plupart de mes rapports étaient... inféconds. Il suffit de me suivre tous les soirs pendant une semaine pour le savoir. Puis qui m'en voudrait assez pour prendre cette peine ? Il me vient en tête une dizaine de noms plus rentables à faire chanter que le mien, sans que j'ai besoin d'y réfléchir. Ca n'a aucun putain de sens.
Et pourquoi un adulte ? Pourquoi pas un enfant ? Ca serait plus mignon. Y a l'autre là, comment elle s'appelait déjà, y a genre cinq ans. Blonde. Elle riait fort. Il y a avait du porto dans une fontaine à cette soirée. Je sais plus.
Je me suis retiré dans l'arrière boutique en me drapant dans ma dignité offensée, comme prévu, sauf cette étape : ouvrir un placard vitré indéterminé pour choper une bouteille. Je sais pas vraiment ce que c'est dedans, mais j'ai repéré le coin quand je suis entré la première fois. Je suis très fort pour remarquer les bouteilles. Un putain de chien truffier. J'en ai avalé une grande rasade. Tout le monde a de l'alcool chez lui, c'est ça qui est terrible.

Catherine m'a suivi, pour me trouver prostré sur une chaise, tout blanc, avec une bouteille à mes pieds. D'habitude, à cette heure de la journée, je suis encore assez discret sur l'ivrognerie. Elle me connait bien, alors elle me regarde en fronçant les sourcils. Je parle sans la regarder.

- Ca arrive, et ça ne regarde personne. C'est inconvenant. Tu ne peux pas comprendre, c'est... les hommes voilà. On y peut rien. Je refuse d'en parler.

Je deviens de plus en plus livide, voire un peu vert. Probablement parce que je suis en train de démolir à grandes gorgées une bouteille d'eau de Cologne. La pilule passe mal. J'ai voulu très fort un fils, mais j'ai jamais demandé à un gueux borgne adulte et inconnu de débarquer.
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Barral TrellMilicien
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] - Page 2 EmptyMar 25 Oct 2016 - 17:03
Et maintenant ? Barral avait répondu du mieux qu'il le pouvait aux questions du baron. Il ne voyait pas trop ce qu'il pourrait rajouter. Peut-être une description plus complète de sa mère ou de la maison de passe. Si l'homme devant lui était vraiment son géniteur il n'avait pas besoin de ces détails supplémentaires pour se souvenir de sa mère.

Rien. Aucun réaction de la part du nobliau. Avait-il trop honte de son geste ? Ou bien n'était-ce tout simplement pas son père. Ce fut à ce moment là, qu'Aelys revient dans la pièce principale, suivie comme son ombre dans un bruissement de tissus par sa mère qui s'empressa d'aller verrouiller la porte de la boutique.


" Peu importe ce que vous direz, je sais ce que vous valez, parlez sans crainte. "

Comme si c'était si simple. Surtout à présent que madame Catherine venait de condamner la seule issue de la pièce. Il était pris au piège. Ça n'allait surement pas contribuer à le faire aller mieux, ni à donner plus de détails sur son passé. Il commençait à croire que ce rendez-vous du soir avait été planifier pour se jouer de lui. Ça ne ressemblait pourtant pas à la douce Aelys, mais si cela s'avérait vrai, il serait déçu. Plus jamais il ne pourrait lui faire confiance alors que leur entente était parfaite jusque là.

- Sans crainte ? Comment voulez-vous que je parle sans crainte alors que votre mère vient tout juste de fermer la porte ? Je crois que j'en ai assez vu pour ce soir. Je sais que Trell n'est pas mon géniteur, paix à son ame, que mon père est quelque part à ne pas savoir ou à ne pas vouloir de moi. Je veux seulement savoir qui sait...

Il ignorait que Samuel était réellement son père et les conséquences que cela impliquait vis-à-vis du statut de noble de l'homme. Barral regarda Aelys. Il devait partir. Quitter cette pièce à l'ambiance tendue. Le baron avait pris la fuite...

-J'avais ramassé ça pour vous dans l'après-midi.

Plongeant la main dans son sac il prit entre ses doigts le coquillage musical. Au moment de ressortir sa main, la lanière de cuir qu'il portait à son poignet se prit dans la boucle du sac révélant la gourmette crasseuse.
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Aelys De BeauvalCouturière
Aelys De Beauval



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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] - Page 2 EmptyDim 30 Oct 2016 - 9:36
Catherine avait suivit son frère dans l'arrière-boutique, non sans lancer un regard d'avertissement à sa fille pour que celle-ci ne la suive ni n'en profite pour filer. Voir Samuel en train de vider la bouteille équivalent à de l'eau de Cologne eut le mérite de lui faire froncer les sourcils, dissimulant ainsi une certaine inquiétude qui la tenaillait : s'il était prêt à boire n'importe quoi qui puisse lui tourner la tête, cela ne faisait que confirmer ses soupçons. Les explications que le Noble donna eurent pour seul effet de provoquer une brève exclamation à mi-voix, moitié offusquée et moitié dépitée. Les mains de la brune se posèrent sur ses hanches en une attitude sévère qui n'était pas sans rappeler leur propre génitrice lorsqu'elle les grondaient lorsqu'ils étaient enfants.

- Tu refuses d'en parler ? Mais ce jeune homme ne mérite pas ça mon cher "frère". Que tu ailles courir la gueuse m'importe peu, je sais comment vous autres vous comportez en présence d'une jolie paire de jambes, mais que tu n'ai point pris tes précautions !

Sa voix montait de plus en plus, gagnait en intensité tandis que dans la pièce principale du magasin, de l'autre côté de la porte fermée qui ne couvrirait plus très longtemps cette conversation qui promettait d'être houleuse, Aelys regardait le Milicien avec gêne et déception quant à tout ce qui venait d'arriver. Sa mère avait le don pour s'immiscer dans des affaires délicates, en y mettant les deux pieds et avec élan, comme l'on disait souvent, et la jeune femme doutait que cela changea jamais.

- Veuillez accepter mes excuses Barral, je ne pensais pas que ma Mère irait chercher mon Oncle ni qu'elle vous... jouerait un tel tour. C'est pire qu'inconvenant, c'est cruel et indigne du mérite que vous avez.

Vouloir chercher ses origines était à son sens des plus légitimes, au même titre que des égards étaient dus pour ce genre de choses. Le regardant fouiller dans son sac, la Couturière le vit au prise avec une lanière de cuir et ses yeux accrochèrent la gourmette à son poignet, laquelle bien que visiblement vieille, possédait quelque chose de familier qui la fit tiquer, irrépressiblement.

- ... Mère ?

Catherine, qui s'apprêtait à entamer une vive contestation après avoir confisqué la bouteille d'alcool et allait lâcher un sermon monumental sur les droits et devoirs que tout homme digne de ce nom se devait d'avoir, s'interrompit alors qu'elle entamait un violent "tu te rends compte de... !" et ouvrant la porte, avisa sa fille qui la fixait avec des yeux agrandis par la compréhension.

- Qui a-t-il Aelys ? Ce n'est point le moment !

Et pourtant la blonde venait de saisir doucement le poignet de Barral, fixant ce dernier dans les yeux avant de reporter son attention sur la brune, lui désignant la gourmette, propre et nette, qui pendait au poignet maternel, à demi dissimulé par la manche de sa robe. Les deux n'avaient pu être entretenues de la même façon, mais il était évident qu'elles étaient identiques autant dans leur forme que dans leur matériau. Catherine perdit les couleurs qu'un début de colère avait fait naitre, s'avança un peu vivement vers le Milicien et, se penchant sans oser toucher d'abord le bijou, sentit ses lèvres s'assécher alors qu'elle plaçait son poignet à proximité de sa jumelle.

- Ainsi c'était vrai...

Que Barral eut ou non saisit, ce fut cependant le cas pour la Couturière, laquelle entrouvrit les lèvres de surprise avant de reculer d'un pas, abasourdi. Sa mère de son côté releva les yeux sur le jeune homme qui lui faisait face et, prenant une inspiration, appela d'une voix forte.

- Samuel, viens ici tout de suite !

Les mains fines et délicates de Catherine saisirent doucement celles de son vis-à-vis, à qui elle adressa un sourire qui, bien que manquant encore d'assurance tant le choc était grand, parvenait à être presque... protecteur.

- Vous, vous n'allez nulle part désormais, si ce n'est avec nous.

De quoi effrayer n'importe qui entendant pareille nouvelle. Aelys pour sa part semblait avoir temporairement perdu la faculté de parole, encaissant cette surprenante découverte en essayant de comprendre comment tout ceci avait pu en arriver là, comment les Trois pouvaient avoir une façon bien particulière, pour ne pas dire singulière, de leur faire arpenter des chemins qui finissaient tôt ou tard par se rejoindre. Cette soirée promettait d'être hautes en couleurs, assurément.
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MessageSujet: Re: Comme un air de famille [PV Barral]   Comme un air de famille [PV Barral] - Page 2 EmptyLun 7 Nov 2016 - 10:54
-Oh...on ne peut pas prévoir les actions des autres hélas...le bon côté des choses c'est que j'aurais au moins eu le mérite de rencontrer ce fameux sosie. Certes d'une drôle de façon.

Par ses mots la couturière lui confirmait que l'idée ne venait pas d'elle mais bien sa chère mère. Et donc il n'avait aucune raison de lui en vouloir à elle. Même si ça ne changeait rien au fait qu'il était toujours enfermer dans la boutique. Barral se débattait avec son poignet emprisonné, tirant comme un forcené pour se libérer. Forcément il finit par attirer l'attention d'Aelys qui ne mit qu'une petite seconde à démêler la chaîne de la boucle avec ses doigts habiles. Fatalement elle remarqua la gourmette.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

Pourquoi ne lâchait-elle pas son poignet ? Ce n'était qu'une vieille gourmette crasseuse. Rien de bien intéressant à ses yeux. Il remercia tout de même Aelys de l'avoir libéré, sans quoi il aurait probablement cassé l'objet.

-Je l'ai depuis des années, c'est un cadeau de ma mère, elle me l'a donnée avant mon départ...elle m'avait dit de le garder précieusement, je l'ai gardée parce que c'est la seule chose qui me rattache à elle.

Barral ne comprit pas grand chose à ce qui se passa ensuite. Aelys interpella sa mère, lui montrant le bijou crasseux, puis celui beaucoup plus brillant qu'elle avait à son propre poignet. Madame De Beauval s'approcha vivement de lui. Il eut un mouvement de léger recul, comme pour se protéger, mais de quoi ? Son œil ne mit pas longtemps à s'apercevoir que les deux bijoux étaient identiques.

- Qu'est-ce qui vous prend ?

Trop de familiarité d'un coup, c'était flippant. Catherine était en train d'envahir son espace. Personne ne s'aventurait à l'approchait d'aussi près. Pas après si peu de temps en tout cas. Elle se prenait pour qui la brune ? Pourtant, et c'était ça qui était le plus déstabilisant dans l'histoire, son geste était tendre.

" Vous, vous n'allez nulle part désormais, si ce n'est avec nous."

La couturière était plongé dans un soudain mutisme. Il était inutile de chercher un quelconque secours de ce côté là. Pourtant il devait retourner à la caserne. Il ne pouvait s'absenter plus.

- Je dois rentrer à la caserne....

Barral avait très bien saisis que deux gourmettes d'une pareille facture ne pouvaient signifier qu'une seule chose...Il refusait de voir la vérité en face. C'était trop soudain comme révélation. Après toutes ses années, il avait fallu une simple paire de bijou pour lever le mystère de sa naissance.
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