Marbrume


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 Catharsis

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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Catharsis    Catharsis  - Page 2 EmptySam 24 Sep 2016 - 13:17

Catharsis².


Cela fait plusieurs semaines que je ne dors plus vraiment, que j’arpente les rues, que je fais des recherches sur des possibles meurtres liées à nos divinités. L’image du corps que j’ai découvert revient à chaque fois que mes yeux se ferment. Pire, ma mère s’inquiète de me voir dépérir ainsi, m’harcelant de questions de manière assassine, jugeant que l’unique responsable était cet homme non fréquentable, que je fréquentais –d’après elle, par simple souci de rébellion-. Pourquoi tout semblait toujours aussi complexe ? Alors ce matin, j’ai traîné les pieds pour venir jusqu’à la caserne, j’ai essayé de cacher mes cernes en hydratant mon visage avec une fleur grasse, mère dit que ça fonctionne bien, peut-être sur les autres, mais pas sur moi. Sur le chemin, j’ai remonté ma longue chevelure ébène que je me suis appliqué à fixer avec un morceau de bois trouvé sur le chemin. Qu’est-ce que je fais encore là ? Depuis quelques temps, j’enchaine les mauvais choix et les emmerdes. Enfin, peu importe, à peine suis-je proche de la cour intérieure du lieu de formation, que Raoul arrive en trottinant jusqu’à moi. C’est bien il ne crache pas ses poumons cette fois, il va peut-être enfin comprendre que l’entrainement c’est important. Vu sa tête, lui aussi, il ne doit pas dormir beaucoup. Enfin, je ne vais pas poser de question, je l’écoute, comme tout le temps en me demandant ce qu’il va encore me sortir comme âneries… J’écarquille les yeux sous la révélation, une victime en lien avec la milice, mais ça change tout. Si le miens avec les divinités n’étaient pas forcement le lien le plus important… Et si finalement, ce n’était qu’une forme de provocation envers l’autorité de la milice et donc du Duc ?! J’entrouvre les lèvres, laissant un soupir d’étonnement s’en échapper, sans pour autant formuler à voix haute mes suppositions.

- «Allons-y » répondis-je de façon presque autoritaire.

En réalité, je ne souhaitais pas enquêter sur cette affaire, je voulais oublier cette histoire, mais une petite voix en moi me hurlait que cela allait être ma porte vers enfin une certaine forme de reconnaissance. Alors, j’ai suivi Raoul jusqu’à la place des pendules et j’ai relevé la tête à l’évocation d’un nom pas complètement inconnu. L’homme est venu rejoindre notre duo, sans aucune forme d’expression. Le coutilier a cru bon de lui souhaiter des condoléances et comme souvent, à chacun de ses faux pas, je l’ai foudroyé du regard.


- « Bonjour Barral »murmurais-je

Bien trop consciente que pour lui, la situation était loin d’être évidente, je me suis mise à prier pour que pour une fois Raoul porte ses couilles et prenne les décisions.. Sauf que voilà, notre supérieur direct prend la fuite, prétextant qu’il allait éloigner les curieux de cette place étrangement vide. Sacré Raoul. Je lance un regard vers Barral qui s’approche à son tour de la charrette qui contient le cadavre et alors qu’il dépose sa main sur la protection pour la retirer, je l’arrête net en lui attrapant le bras.

- « Attends. »

J’ai déjà vu le cadavre d’un corps que je ne connaissais pas manipuler de façon choquante… Je n’avais pas forcément envie de mettre Barral en mauvaise posture, il venait d’apprendre la mort d’un collègue était-il prêt à encaisse une possible violence aussi important que celle que j’avais pu voir moi.

- « Est-ce que tu étais proche de ton collègue ? »

La question ne semblait pas importante, mais pour moi si. Je devais savoir si Barral était en capacité de réfléchir correctement, sans sentiment de tristesse, de détresse ou tout émotion plus ou moins négative. Au fond, je voulais aussi le protéger à ma façon… Je ne savais que trop bien ce que pouvait provoquer la mort, enfin surtout, la mort défiguré de façon malsaine.

- « C’est pas le premier corps. » avouais-je. « Je ne sais pas si celui-ci est en lien, mais il y a quelques semaines, j’ai trouvé un homme… Enfin… Barral, crois-moi, aucune personne saine d’esprit ne souhaiterait voir ce que j’ai vu et aucune personne saine d’esprit n’infligerait ce que j’ai vu non plus. »

Je ne donne pas de détail ni de nom sur l’identité du corps que j’ai eu la malchance de découvrir. Je me permets du coup de prendre les devants, de passer du côté opposé à Barral de la charrette pour vérifier que la situation est moins choquante que celle que j’ai vécu. Les lèvres violettes, trace de morsure, non… J’avais du mal à faire un potentiel lien, alors je laisse la place à Barral, qu’il regarde par lui-même et je lui murmure.

- « Tu as vu ses lèvres ? Exactement comme tu as très froid ou quand tu n’arrives plus à respirer, ça peut donner une indication pour la mort… En revanche, les deux traces de morsures là, j’ai du mal à comprendre la signification… Peut-être de la soumission ? »

Je referme la protection de mon côté, observant autour de moi, y a pas mal de monde autour finalement… Raoul a eu raison. Il y a peut-être un témoin au milieu de tout ça, je lance un regard vers Barral, me poste un peu plus loin au milieu afin d’être certaine de me faire entendre par tous.

- « Que toute personnes pensant avoir vu quelques choses de suspects ou d’inhabituel se présente immédiatement à nous. »



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La Poisse
La Poisse



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MessageSujet: Re: Catharsis    Catharsis  - Page 2 EmptySam 24 Sep 2016 - 21:37
Sydonnie et Barral commencèrent à examiner le corps, alors que le coutillier Raoul se mit au travail en ralliant ses troupes. Plusieurs hommes commencèrent à se montrer très menaçants, et à agiter les poings pour éviter la foule. Non pas qu'ils soient spécialement énervés ; Ils étaient simplement paniqués, dans le doute. Et les badauds, certains se plaignant, d'autres montrant les crocs, commencèrent aussitôt à s'éloigner, ne voulant pas se faire frapper par des hommes d'armes.

Lorsque la foule fut un peu éloignée, on put retirer la bâche et observer plus sereinement la mise en scène du meurtre.

Exactement comme pour le pauvre milicien retrouvé dans une sale ruelle, il y avait ici tous les signes d'une mise en scène macabre. Dans les bourgs et même les petits villages, il était habituel, les jours de fête, de faire des processions, de voir des gens se déguiser en Dieu ou en prophète pour rappeler des épisodes de Écritures. Le tueur a probablement dû être inspiré par cela, car Sydonnie remarqua bien vite que les traces de morsure qui marquaient la femme nue ressemblaient à des crocs de serpent.
Autrement, et le plus bizarre, c'est que son corps n'avait subi aucune autre violence. Étienne avait été retrouvé charcuté, couvert de sang, avec des sortes de marquages sur son dos. Pas elle. Non, elle était propre, elle était blanche comme le lait, et il n'y avait sur elle aucune trace sinon de vieilles cicatrices et griffures qui devaient remonter à bien longtemps, bien avant le meurtre.
Sydonnie commença à observer le couteau. Il était plutôt beau. Trop beau, d'ailleurs. Ce n'était pas un ridicule morceau d'acier que beaucoup de gens portaient pour se protéger en ces temps troubles... Non. Le manche était assez brillant, la lame scintillante, et il y avait sur le pommeau un signe, une triskèle.

Citation :
Compétence INT Sydonnie : 8
Jet : 14
Échec

Mais il lui était impossible pour elle de lier ce couteau à un quelconque souvenir, ou d'essayer d'en trouver une quelconque signification. Peut-être qu'un autre homme serait plus compétent qu'elle sur ce sujet.
Barral observa les traces de boue laissées par les essieux de la charrette. Ils menaient jusqu'au Bas-Quartier, mais la trace n'alla pas loin. Alors qu'il contempla ça un moment, un milicien d'une quarantaine d'année, un peu bouboule et moustachu, ses joues très rouges, s'approcha et le salua, avant de parler d'une voix très rauque.

- M'sieur Trell. Le coutilier Raoul m'a dit de vous répéter c'que j'lui ai dis.
J'suis le premier arrivé sur les lieux, celui qui a prévenu le guet pour que vous arriviez.
Voilà, j'suis arrivé comme tous les matins sur la place des pendus pour commencer la ronde, c'est l'heure où que les gens y se pressent et commencent leur journée vous savez. Je sais pas comment cette charrette est arrivée, mais c'est une place publique, il y a forcément des témoins !
J'ai mis du tissus pour cacher le corps et j'ai envoyé un collègue vous prévenir. J'ai eu le temps de parler à deux-trois personnes. Vous pouvez les interroger si vous voulez.


Il pointa du doigt un vieux monsieur en particulier, d'une cinquantaine d'année, qui n'avait pas été écarté par les hommes de Raoul. Il semblait très... Inquiet. Névrosé même. Il regardait partout, ses yeux écarquillés, aux pupilles dilatées. Il se rongeait le bras avec ses ongles, laissant de grosses traces sur son avant-bras.

- Il m'a marmonné quelques trucs, en parlant d'un type avec un cheval. Puis après j'sais pas ce qui lui est arrivé, il a tout de suite arrêté de parler. Comme s'il était devenu maboule, cinglé.

En regardant devant la charrette, en effet, Sydonnie et Barral purent distinguer des traces, non pas de pas, mais de fers de chevaux, enfoncés bien profondément. Les traces étaient très irrégulières, et difficiles à distinguer...

Citation :
Compétence INT Barral : 8
Jet : 8
Réussite minime

Bien que les traces disparaissaient très rapidement, et qu'il n'était pas possible de deviner par la pure volonté du Saint-Esprit où est-ce que ce cheval avait disparu, Barral fut assez futé pour regarder un peu la régularité des pas ; Et apparemment, le cheval serait partit au galop après avoir été séparé de la charrette.

Alors que nos deux enquêteurs en herbe commençaient à réfléchir avec les éléments qu'ils disposaient (Des éléments plus que minimes, il allait être très difficile de travailler avec ça...), le regard de Sydonnie se tourna vers les gibets de potence. Il y avait un homme qui se tenait là.

Un homme très élégant. Bien habillé, plutôt bel homme malgré de nombreuses rides qui lui creusaient le front. Au départ, peut-être songea-t-elle à un prévôt, c'était logique. Mais non. Il était là, debout, visage découvert, contemplant depuis sa petite hauteur, dressé sur une estrade en bois, ses bras cachés sous son long et beau mantel de soie qui tombait le long de son corps. Il regardait le corps, longuement, les sourcils froncés. Puis son regard croisa celui de Sydonnie, et immédiatement, il se retourna et commença à partir en marchant, mais en marchant rapidement...
Il n'avait aucun droit à se tenir d'ici d'ordinaire, et encore moins depuis que Raoul était en train d'éloigner la foule.




Au même moment, autre part dans le Bas-Quartier.

Les aurores c'est pas la meilleure heure pour les prostituées et autres engeances qui s'accumulaient pour commettre leurs péchés sous le regard de la Cathédrale de Marbrume. C'était même tout l'inverse. La fête était finie, il y avait plus de violence, plus de sexe, plus de beuveries jusqu'à tout vomir. Gondemar Rosalis marchait ces rues sales et puantes, la plupart n'étant même pas pavées, et le jeune homme se devait parfois changer de trajectoire pour esquiver un tas de merde, ou alors un marginal sale qui agitait la main pour réclamer une piécette, son nez ensanglanté et ses jambes inertes.
C'était les aurores alors on voyait encore les stigmates de la nuit dernière. Comme toujours il y avait dû avoir des gens qui pensaient à dépenser leurs maigres revenus en putains, certaines qui ont probablement été malmenées. Comme toujours il y avait dû avoir quelques brigands qui ont agité des poignards sous la gorge de passants qui s'y attendaient pas ; Certains s'en sont finis avec une bourse à peine pleine, d'autres ont été capturés par la milice et attendent bien sagement de recevoir la jolie marque au fer rouge.
Et puis, des fois, il se passait des choses qui n'étaient pas « comme toujours ». C'est pour ça que Gondemar Rosalis se retrouvait à marcher dans la merde jusqu'à un lupanar qu'il connaissait bien.

On était pas au Bourg-Levant. La maison close en question n'était pas du tout un bel établissement signalé par une lanterne rouge, qui à défaut d'être d'une architecture magnifique, était propre et correcte. Ici, il s'agissait plutôt d'un vieux bâtiment de bois, facilement inflammable si un accident se produisait -Et les accidents peuvent arriver dans des grandes villes comme Marbrume-, devant une avenue qui n'était pas pavée -Sûrement que le duc avait pour projet de le faire... Avant que les fangeux n'arrivent et lui fassent revoir ses priorités d'infrastructure-, donc sale, et à une fenêtre qui était brisée, et toujours pas remplacée.

Gondemar s'approcha avec assurance. Il n'était pas venu ici pour être client -C'est le matin, il y a plus de service-, mais parce qu'on l'avait appelé à l'aide.

Il se permit d'entrer, d'ailleurs. La porte était fermée par un loquet, mais il savait qu'une clé se trouvait toujours cachée dans le coin près d'un minuscule cul-de-sac insalubre depuis que plus personne ne l'entretenait, là, dans l'entaille du mur de bois.
C'est ainsi que, sans la moindre trace d'effraction, il put entrer à l'intérieur du lupanar. Un lieu très étroit, contigu, peu éclairé à cause du manque de fenêtre -Excepté celle brisée, dont on voyait encore les morceaux de verre à l'intérieur qui avaient été balayés dans un coin ; Un escalier menait à un étage en haut, et il y avait plusieurs portes en bois qui menaient à différentes pièces. Il fut un peu perdu, n'ayant quasiment aucun souvenir de cet endroit, alors qu'il allait vers la seule porte ouverte pour rentrer.
Il s'approcha de la fenêtre brisée, qui illuminait une sorte de « salon » vraiment pas grand, 7m² ou quelque chose dans ce genre. Un bruit de pas qui craqua sur l'une des marches lui fit tourner la tête, et il se trouva alors nez-à-nez avec une jeune femme. Pâle, et les joues creuses à cause de la malnutrition, des tâches de rousseur sur sa face. Elle avait des cheveux courts, en vrac, très secs ; Et puis beaucoup de boutons sur ses bras nus, quelques bleus... Elle était vraiment mince, on aurait dit une brindille qui allait se briser à chacun de ses pas, ce qui était pas étonnant dans-

- Je peux savoir ce que vous foutez ici ?!

Elle avait dit ça subitement, la voix un peu tremblante, même si elle essayait de paraître plus âpre qu'elle ne l'était vraiment. Elle ne laissa même pas le temps à Gondemar de répondre, alors qu'elle fermait ses minuscules poings pour avoir l'air menaçante.

- Partez ! Ou... j'appelle la milice !

« Milice » avait été dis avec hésitation. Beaucoup de miliciens valaient à peine mieux que la plupart des brigands qui contrôlaient certaines ruelles de Marbrume. Des truands comme Théodemar Ecuviel, et heureusement, la jeune femme n'avait pas reconnu l'homme de main de l'Écu Rouge ; Autrement elle aurait sûrement tenté de s'enfuir, s'imaginant qu'il était venu démonter le lupanar.

- Bon sang, Laure, qu'est-ce que tu parles de miliciens ?! On dit pas des malheurs dans c'te baraque !
- Madame ! Il y a un homme à l'intérieur !

Un instant, la femme qui s'approchait eut un petit haut-le-cœur. Mais elle se calma de suite en voyant qui avait osé entrer dans le bordel.
La « madame » était une femme âgée, beaucoup plus bronzée, même si elle avait des paupières cernées. Une femme grande, très grande, beaucoup plus que la minuscule Laure qui ne lui atteignait même pas l'épaule ; Mais sa grande taille ne faisait pas ressortir une maigreur avancée à cause de la famine, au contraire. C'était fou, mais elle semblait plutôt bien en chair avec tout ce qui arrivait dehors, avec des cuisses larges et des bras un peu fermes. Pas du gras. Elle ressemblait plus à une femme-ours.

Elle s'approcha de Gondemar d'un pas rapide. Peut-être que Laure s'attendit à ce qu'elle lui colle une paire de baffes ; À la place, elle s'approcha et lui fit un grand bisou sur les deux joues. Ce qui interloqua très vite la petite gamine, qui ne devait même pas avoir quinze ans.

- Mais...
- Son nom c'est Gondemar Rosalis. Ici c'est chez lui.
- En quoi c'est chez lui ? Je l'ai jamais vu !
- Non mais il est né ici.
Viens, Gondemar. Désolé de l’accueil... On a eu quelques problèmes hier, quelques sales racailles pas contentes ont cassé la fenêtre, et le verre coûte cher de nos jours ! Mais qu'importe, ce n'est pas pour cela que je t'ai dérangé.


Elle attrapa le manteau de Rosalis sans même lui demander son avis, avant de tourner les talons pour continuer. Laure s'éloigna et leur laissa le chemin libre, ne voulant pas s'interposer.

- Je suis très heureuse que tu sois venu ici. J'aurai aimé te revoir dans d'autres circonstances... Avec la Fange je veux dire... Mais...
Bref, allons parler.
Laure, qu'est-ce que tu fais encore dans l'entrée ?! Va donc te rendre utile !


C'était marrant comment sa voix était très sévère, comment elle était rude et froide avec ses filles... Mais qu'en même temps, elle tenait à elle. Et pas seulement parce qu'elles étaient une marchandise qui lui rapportait de l'argent. La matrone n'était pas une vieille harpie. Enfin, si, elle l'était, mais elle était la catégorie sympa des vieilles harpies. Le genre qui était plus rude encore avec les gens qui risquaient de s'en prendre à elle ou à l'une de ses travailleuses.
D'ailleurs, elle a un nom la harpie : Odette. Mais pour la plupart des gens c'est juste « madame ».

Elle le conduisit jusqu'au deuxième étage. Celui où les clients ne sont pas censés venir. Elle le fit entrer et s'asseoir sur une chaise, dans une sorte de bureau qui lui servait également de chambre. Un endroit beaucoup plus salubre que le rez-de-chaussée glauque et sombre, puisque ici, il y avait plusieurs petites jolies fenêtres et quelques plantes vertes dont Odette prenait soin, pour essayer de lui donner un environnement un peu plus convenable que ce qu'elle voyait tous les jours par la fenêtre. D'ailleurs, aujourd'hui, l'air était un peu plus respirable que d'habitude, on sentait plus les vagues et le sel marin, et moins les défections et puanteurs qui normalement ruisselaient en bas. Elle avait même ouvert une fenêtre pour aérer.

- Ce quartier est vraiment rude... Il l'a toujours été, je le sais bien. Mais à une époque, tu te contentais de faire des petits larcins et d'être coursé par un milicien un peu trop bedonnant pour te rattraper. Maintenant ? C'est vraiment pire que tout... Même si les fangeux ne viennent pas ici, les gens sont désespérés. Et les gens désespérés ils perdent toutes leurs mœurs.


C'était ironique d'entendre une proxénète parler de « mœurs ». D'ailleurs elle le dit en regardant par la fenêtre le clocher de la cathédrale, qui se mettait à sonner de sa gigantesque cloche, pour indiquer une nouvelle heure.
Mais il fallait la comprendre. Les choses avaient beaucoup changé avec l'arrivée de morts-vivants. Avant, elle se contentait de vivre à l'écart de la société, au ban, à accueillir des clients qui restaient bien anonymes, à commettre leur péché, chose qui n'était qu'un secret de polichinelle, ignoré par convenance.
Maintenant ? Il y avait des prêtres tarés et fou furieux qui s'amusaient à en jeter dans des bûchers, des brigands qui en agressaient d'autres plutôt que payer, et les miliciens qui devaient garder l'ordre étaient ravis de le faire... Si on leur filait une bourse pour nourrir leur familles et remplir leurs ventres d'alcool.

Mais ça Gondemar devait déjà le savoir, aussi Odette ne perdit pas son temps à le lui rappeler.

- Tu sais... J'ai refouillé dans le grenier il y a pas si longtemps, parce que je devais faire de la place... Et j'ai retrouvé quelques affaires qui ont appartenu à ta maman. Je vais te les rendre.
Mais malheureusement, ce n'est pas pour te parler d'elle que je t'ai amené ici... Comme je te l'ai dis, c'est grave, très grave, et je ne savais plus vers qui me tourner.


Laure était venue pour apporter deux verres de...
De lait.
C'était pas de l'alcool, mais bon, on est le matin. Il y avait que les alcooliques qui se réveillaient à la bière.

- Il se passe des choses dans le Bas-Quartier, Gondemar... La milice a essayé de le cacher pendant un moment, peut-être volontairement pour ne pas provoquer des mouvements de paniquer, ou alors tout simplement parce qu'ils ne s'en rendaient pas compte... Mais il y a des gens qui disparaissent. Des filles, je veux dire. C'est comme ça. Beaucoup de jeunes se tournent vers la prostitution pour se nourrir, et elles font ça seules, sans protection, dans la rue... Oh, bien sûr, il arrive souvent qu'il leur arrive des bricoles, mais là, c'est beaucoup plus glauque...
Je parle de rapts. Des gamines qu'on kidnappe, et comme ça, du jour au lendemain, elles disparaissent de la circulation.
Bien sûr la plupart des gens s'en foutent de filles qui disparaissent... Mais pas moi. J'avais un ami dans la milice, un vieil ami, qui s'appelle Étienne Marcel. Il me devait un service pour une fois où je l'avais aidé, et il avait commencé à enquêter pour moi.
Sauf qu'il y a deux semaines, on l'a retrouvé mort. Je n'ai aucun autre détail. C'est tout. Je sais juste qu'il est mort.


Elle parut légèrement triste en disant cela. Mais elle haussa les épaules avant de continuer.

- Et puis, surtout, le pire, ce qui m'a décidé à implorer ton aide...
C'est qu'il y a quatre jours, deux de mes « employées » ont disparu. Elles partent toutes les semaines, couvertes comme des femmes normales, pour aller acheter quelques provisions et faire des choses comme commander une nouvelle fenêtre pour remplacer celles que des abrutis s'amusent à casser... Mais elles ne sont jamais revenues.
J'ai demandé à un prêtre de faire un avis de recherche, j'ai demandé à la milice d'enquêter, mais tu sais comme moi qu'il y a quasiment aucune chance de les retrouver avec ce genre de moyens. Ou alors... On les retrouveras trop tard...


Même si jusque-là, elle avait parlé avec un ton un peu rude, comme une poissonnière, elle se mit soudain à paraître beaucoup plus désespérée. Il n'y avait pas de sanglots dans sa voix, elle n'avait pas de larmes. Mais elle avait la voix enrouée. Comme si elle était fataliste. Comme si elle savait déjà que ses deux filles étaient mortes.

- Je suis désespérée, Gondemar... Je ne sais plus quoi faire... Je ne sais même pas comment tu peux m'aider, mais... Je sais que tu connais des gens, et puis, tu as toujours été un gamin futé, tu connais les rues de Marbrume comme ta poche, toi qui adorait tout le temps t'attirer des ennuis...
Est-ce que tu veux bien m'aider ?
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Gondemar RosalisMilicien
Gondemar Rosalis



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MessageSujet: Re: Catharsis    Catharsis  - Page 2 EmptySam 24 Sep 2016 - 22:13
Il n'avait eu aucune raison de venir, d'ailleurs il n'aurait même pas du, n'ayant plus rien à voir avec ce tripot qui servait de maison de passe pour les plus bas budgets de la Cité, cet endroit où il était venu au monde et avait brièvement connu une vague forme d'affection avant d'être jeté à la rue comme tous les marmots dont la mère ne peut s'occuper d'eux. Livré à lui-même dès l'âge de cinq ans, l'enfant qu'il était jadis avait su se débrouiller, survivre, entre mendicité et petits larcins sitôt qu'un groupe de canailles l'avait pris sous son aile. Sa vie avait alors été ponctuée de courses-poursuites et de rares repas, jusqu'à-ce que la rue ne le forge, lui et les autres, sa future épouse, son ami Théodemar, la petite Xandra aussi qui les rejoignit beaucoup plus tard... Autant de souvenirs, tels des flashs pré-mortels venus lui rappeler l'existence qu'il avait mené jusqu'à ce jour où on lui avait fait parvenir un message, un appel à l'aide venant de "Odette la Matronne". L'endroit n'avait guère changé comparé à son souvenir, tout était là : les odeurs, les bruits environnants, la petite clef dissimulée dans le même vieux recoin abimé. Tout était bien trop facile lorsqu'on était de la rue. L'accueil fut pour le moins agité, une petite jeune femme qui voulu se donner un genre et qui ne rencontra qu'un regard désintéressé, presque blasé, avec pour seul signe d'écoute un sourcil qui s'était haussé au mot "milicien", comme si cette menace avait pu l'inquiéter de quelque façon que ce soit : il n'avait encore rien fait de mal pour qu'on décida de l'arrêter.

- Bon sang, Laure, qu'est-ce que tu parles de miliciens ?! On dit pas des malheurs dans c'te baraque !

Aucun sourire ne fleurit sur les lèvres de l'homme d'arme quand il vit s'avancer celle qui tenait cet établissement depuis si longtemps que tenter de donner un âge aurait valu d'être jeté dehors sans ménagement. Gondemar écouta l'échange sans s'inquiéter de voir la jeune prostituée être remise en place, secouant légèrement la tête lorsqu'on s'excusa de l'accueil et suivant "Madame" d'un pas mesuré, sans un mot ni protester qu'on lui ait prit son manteau, révélant l'épée accrochée à son côté. Ses yeux bleu clair allaient et venaient, reforgeaient les images des souvenirs épars et brouillés par le temps, lui permettant même de se remémorer certaines sensations, comme le bois de la rampe d'escalier sous sa main aujourd'hui d'adulte, les odeurs qui faisaient remonter des bribes de conversations d'un autre temps, de rires gras et rauques, de sourires dissimulant les chagrins et d'une mère qui s'occupait moins de lui que la plupart des autres filles de la boutique. Le deuxième étage semblait plus confortable, vivable, et l'homme de haute taille pénétra dans le bureau en le détaillant rapidement d'un regard vif, avant de prendre place pour écouter ce qu'on avait à lui dire. Tout cela sentait mauvais, au sens métaphorique, mais tout de même... Il y avait cependant certaines choses à mettre au point avant qu'ils ne continuent ainsi et il n'avait gardé cela sous silence que parce que le linge sale ne se lavait qu'en "famille", si l'on pouvait dire ainsi dans le cas présent.

- N'essaie pas de jouer à la brave femme qui me couvait du regard, Madame. Toi comme moi savons très bien ce qu'il a été de cette période et de l'interdiction de mettre les pieds ici passé mes cinq ans. Je ne suis pas venu ici pour t'aider à adoucir tes vieux jours en ménageant ta pseudo morale, mais parce que je sais que tu tiens sincèrement à tes filles et que tu les protèges.

Il n'avait pas oublié, quelques semaines seulement avant qu'on ne le mette dehors, comment Odette avait traité un client violent qui, en plus de frapper et insulter une pauvre fille qui n'avait rien fait de mal, avait commencé à invectiver tout le monde autour de lui et se montrait menaçant. Rares étaient les femmes capables de tenir tête à un homme alcoolisé et agressif, mais la tenancière avait cette capacité à vous soulever la plupart des gabarits par le col de leurs vêtements et à les jeter dehors comme les malpropres qu'ils étaient, et avec une flopée de jurons et d'avertissements à faire pâlir un charretier. Non, définitivement, Gondemar ne pouvait nier que celle qui avait prit un coup de vieux tenait à ses pensionnaires. Le fait qu'un Milicien ait disparu, de même que deux malheureuses, avait cependant de quoi l'inquiéter plus encore et il se redressa dans son siège, le regard acéré et glacial.

- Dis-m'en plus sur cette histoire. Est-ce qu'on a retrouvé les corps ? J'ai été beaucoup occupé ces derniers temps, je n'ai pas pu tendre l'oreille aux dernières nouvelles. Et si tu veux que je t'aide, il ne faut rien me dissimuler.

Oh ce n'était pas par charité, mais l'homme d'arme ne pouvait demeurer inactif alors que des innocents étaient en danger, bien que ce ne soit pas son rôle, mais celui de la Milice du Duc ou même de quelques braves Chevaliers désireux de se forger une réputation. Lui était un homme de l'ombre, à qui l'on prêtait même parfois bien plus de crimes supposés qu'il n'en avait réellement à son actif. Mais un gamin des rues n'oubliait jamais d'où il venait, jamais.
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La Poisse
La Poisse



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MessageSujet: Re: Catharsis    Catharsis  - Page 2 EmptySam 24 Sep 2016 - 22:43
Odette ne se senti nullement insulté de la remarque très sèche de Gondemar. Aucune émotion ne la trahi. Ni haussement d'épaules, ni regard au plafond. Non. Elle se contenta de lever son verre pour prendre deux gorgées de lait, avant de prendre une grande inspiration et répondre d'un ton monocorde à la question du jeune garçon.

- Non, elles ne sont pas mortes ! Pas encore du moins... Peut-être que je me fais des histoires, peut-être qu'elles sont justes parties... Mais où ? C'est pas comme si elles avaient une famille...
Ce que je sais, c'est que le seul milicien auquel j'avais demandé d'enquêter est mort. Et cela n'est pas un fantasme ou une invention, alors ne pense pas que je suis une folle comme tous les autres !


Elle serra la mâchoire, et fronça les sourcils en disant cela.

- Laure m'a aussi appris qu'on aurait trouvé un corps, près de la place des pendus, placé dans une mise en scène glauque et macabre... Mais ce n'est pas l'une des mes filles. Non. J'ose croire qu'il y a encore un espoir pour qu'elles vivent encore. Mais si tel est le cas, elles sont sûrement séquestrées quelque part dans Marbrume.
Elles vivent toutes deux dans une petite chambrée dans cette maison. Je n'ai pas fouillé dans leurs affaires. Je pensais qu'elles allaient revenir, et puis... Je sais pas... Je n'en avais pas tellement le courage.
Il y en a une qui s'appelle Calixte, et une autre Sybelle... je... Je sais pas vraiment comment te les décrire, elles sont assez communes...
Je sais que le milicien, là, Étienne Marcel, était un gars louche. Un gars « louche », mais pas dans le mauvais sens, il était juste bizarre, pas violent, tu vois ? Sa maison a sûrement été fouillée par les miliciens, mais ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'il a une maîtresse, et peut-être qu'il cachait chez elle des trucs. Il avait l'habitude de faire des croquis, ce gars pas normal, peut-être qu'il a dessiné Calixte et Sybelle, ça pourrait beaucoup t'aider pour les rechercher...
Sinon, la dernière fois que je les ai envoyés dehors, il y a quatre jours, c'était pour qu'elles aillent faire quelques courses au marché noir. Tu sais, le lait ça devient une denrée rare, même les œufs bientôt... Mais j'ai un vendeur qui me trouve toujours de quoi nourrir les gamines, y faut bien. Peut-être qu'il pourrait te donner des informations, ou alors que tu pourrais retracer leur trajet, je sais pas comment on est censé faire dans ces cas-là...
Ah, et aussi, Calixte avait l'habitude d'aller au Temple... Elle connaissait un prêtre là-bas, un... Zut j'ai oublié son nom... Nathaniel ou Nathanaël, quelque chose dans le style-là.


Elle soupira.

- Je sais que c'est presque rien que je te donne... Mais j'apprécie que tu veuilles bien m'aider.
Tu connais des gens non ? Ton Théodemar, là, il doit bien avoir quelques petites frappes sous son emploi... Est-ce que tu accepterais de leur demander de recueillir des informations pour moi ?
Je sais que je te demande beaucoup, mais... C'est important.
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Gondemar RosalisMilicien
Gondemar Rosalis



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MessageSujet: Re: Catharsis    Catharsis  - Page 2 EmptySam 24 Sep 2016 - 22:55
Jamais la vieille femme n'aurait montré la moindre émotion, car toute à ses belles paroles concernant le passé de celui qui lui faisait face, elle était déjà parfaitement en accord avec ses actes et les reconnaissaient malgré tout sans gêne. Gondemar préféra ainsi se concentrer sur les réponses qu'on lui apportait, buvant lentement le verre de lait qu'il savoura sans le montrer, si ce n'est d'un bref soupir de contentement quand il le reposa, vide, sur la table à portée de main. Les informations étaient nombreuses, mais éparses, presque chaotiques, rien que des bribes de pistes qu'il faudrait suivre tel un Petit Poucet cherchant son chemin en pleine forêt, de nuit. Une chance que toute cette affaire se passe au sein de Marbrume même, sans quoi jamais l'homme d'arme n'aurait accepté de s'en charger. Car oui, il ne tournerait pas le dos à cette histoire, question de la morale qui lui restait. Cela dit, lorsque finalement Odette se tut, il ne pu s'empêcher de ricaner sèchement, froidement, en se levant de son siège.

- Envoyer des petites frappes à la poursuite d'un tueur ? Ce serait le plus sûr moyen de lui indiquer que nous sommes à sa poursuite. Non, je vais m'en occuper moi-même, ça évitera d'attirer l'attention sur toi et tes filles.

Et surtout, il s'agissait présentement d'une affaire qui ne concernait en rien son ami d'enfance et il préférait ne pas voir ce dernier s'occuper de choses qui ne le regardait pas. Non pas que le réseau de Théodemar ne puisse pas s'avérer efficace dans son domaine d'activité, mais pour ce qui était de se faire discret, c'était là le rôle de Gondemar qui songea aux multiples choix qui s'offraient à lui pour commencer son enquête. Il demanda à voir les chambres des deux jeunes filles, qu'il retourna de fond en comble sans aucun ménagement pour le peu d'intimité qu'il violait ainsi, fouillant jusqu'aux lattes bringuebalantes du parquet, les lézardes dans le mur et le mobilier qui pouvait contenir quoi que ce soit. Qu'il trouve ou non des indices, son prochain objectif se trouvait au marché noir où il se rendait lui-même régulièrement depuis qu'il avait une dizaine d'années, aussi ne perdit-il pas de temps et choisit de s'y rendre sans attendre après son investigation. Quelque chose lui soufflait en son esprit qu'il n'allait pas beaucoup dormir durant les jours à venir.
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Barral TrellMilicien
Barral Trell



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MessageSujet: Re: Catharsis    Catharsis  - Page 2 EmptyVen 30 Sep 2016 - 16:37
Barral referma sa main sur le bord de la bache s'apprêtant à l'ôter pour regarder le corps qu'elle masquait lorsque Sydonnie lui demanda de retenir son geste. Pourquoi ? Il ne comprenait pas trop mais il suspendit son action laissant retomber sa main le long de sa jambe.

« Est-ce que tu étais proche de ton collègue ? »

Qu'est-ce qu'elle entendait par là ? Se pourrait-il qu'elle soit au courant de son orientation sexuelle ? Non. Ce ne pouvait être le cas. Il se faisait très discret sur ça. Evitant même de fréquenter les miliciens par crainte que cela ne s'ébruite. Elle voulait simplement savoir comment il prenait la funeste nouvelle. Il la regarda.

-J'ai fait quelques missions avec lui. Et puis il m'a appris deux-trois trucs. Je l'aimais bien oui. Il ne me jugeait pas sur mon manque de violence apparente contrairement à d'autres. Il était là parce qu'il pouvait encore tenir son épée. C'est triste qu'il ne soit plus là oui ...mais...il nous faut faire avec. Ne pas s’apitoyer sur son propre sort. Notre métier est dangereux Sydonnie.

Ce n'était pas la première fois que quelqu'un qu'il considérait comme ami disparaissait. Avant il y avait eu le capitaine et les membres d'équipage de son bateau. Il s'en remettrait. Ce soir par contre, ça serait plus dur, il irait sans doute boire quelques verres à la mémoire de Marcel, à moins que le Sergent ne le retienne jusqu'à tard dans la nuit pour l'interroger. En l'écoutant parler, il en apprit plus sur l'affaire en cours. Donc il y avait déjà eut un corps. Un corps d'homme. Mutilé. A sa façon d'en parler il devinait que le tableau devait être assez choquant.

-L'homme c'était Marcel n'est-ce pas ?

Murmura-t-il. C'était la conclusion qui s'était imposé à son esprit. Avec ce qu'on lui avait dit et ce que disait Sydonnie à demi-mot. Ce qui expliquait pourquoi on ne lui avait pas montrer le cadavre de son collègue. Si le corps qui était là avait un rapport avec la mort de son ami et collègue alors il devait essayer de faire son maximum pour trouver ceux qui avaient fait ça. Barral s'approcha donc de la bache et la souleva.

-Hum...oui...c'est étrange. Mais plus étrange encore son corps est vierge de tout autre trace de violence. Mise à part la couleur de ses lèvres, les morsures et ce couteau son corps n'est pas abîmé. Est-elle morte avant ou après avoir reçu les morsures ? Est-ce que le venin de serpent peut colorer les lèvres de cette façon?

Cela faisait beaucoup de question et peu de réponses. Mais autant parler pour essayer d'avancer plutot que de garder la moindre information pour soi. Ce n'était pas du tout une compétition entre eux. Il leur fallait partagé leur connaissance et leur découvert et ainsi confronter leur idée et autres hypothèses.

Délicatement il retira le couteau du cou de la femme. Et le regarda dans tous les sens. Etrange. Léger et bien équilibrer. D'une très bonne facture. Ce n'était assurément pas l'arme d'un petit voleur. Et ce symbole ? Barral était incapable de dire s'il l'avait vu quelque part. Des armoiries ? De qui ? Et pourquoi ? Si c'était le cas il devait y avoir un registre mais avait-il le temps pour ça ? Et surtout il ne savait pas lire...


-En tout cas la charrette n'est pas arrivée toute seule ici, fit-il triomphalement, regarde les traces. Elles viennent de là-bas. Il déglutit. C'était la direction des bas-quartier. Quand on aura terminé ici on devra y aller Sydo.

A ce moment là, un milicien vient lui faire part d'une information essentielle. Il y avait là un peu à l'écart, et encore sur la place un homme qui pouvait leur fournir des renseignements.

-Quelles étaient les autres personnes présentes quand vous êtes arrivés ?

Un témoin à interroger c'était bien, mais s'il y en avait d'autres c'était mieux. Alors qu'il attendait la réponse de l'homme, son regard capta un mouvement sur les potences. Quelqu'un se tenait là et les avait surement observer. Quelqu'un qui visiblement était pressé de leur faussé compagnie.

-Garder moi cet homme à l'écart et tous ceux qui étaient là en premier sur les lieux.

Il songeait aussi qu'il faudrait peut-être voir parmi les habitants qui logeaient à proximité. Un cheval qui arrive au galop au beau milieu de la nuit ce n'est pas très discret. Puis à Sydonnie il cria :

-Rattrapons-le !
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Catharsis    Catharsis  - Page 2 EmptyVen 7 Oct 2016 - 19:09

Catharsis².


Je ne sais pas quoi penser de tout ça, de cette enquête de Raoul, de Barral… Tout ceci me semble n’avoir absolument aucun sens, un peu comme-ci on avait éparpillés ici et là des indices, mais qu’ensemble ceux-ci ne voulaient absolument rien dire. Mon collègue répond à mes questions, et bien que je voie ses lèvres s’articuler pour former une réponse, aucun son ne me parvient. C’était un peu comme-ci on m’avait coupé ma compétence d’écoute. Mes yeux fixent cette bâche sans cesse et mon cerveau se refait une multitude d’histoire sur le pourquoi du comment. J’en sais rien, absolument rien et je me retrouve au milieu de tout ça… A la fois témoin, enquêtrice et victime. J’étais mal à l’aise, vis-à-vis de celui qui m’avait pourtant rendu un grand service auparavant, je ne savais pas si je devais être honnête ou passer sous silence certaine information. L’identité de l’homme que j’avais découvert ne m’avait jamais intéressé, au fond, je ne l’avais même pas retenu... Aurais-je dû ? Je reste silencieuse, esquivant ainsi peu habilement les interrogations de mon compère.

- « Je n’en sais rien absolument rien » admis-je. « Je ne m’y connais pas en serpent… Et je ne connais aucune personne performante dans le domaine… Peut-être des prêtres ? »

J’avais abandonné la bâche, le cadavre et le pessimiste qui s’était emparé de moi. Barral avait raison, il devait forcement avoir des indices ici, mais où ? Je ne parvenais pas à identifier le couteau, ni même à retracer les traces de pas… Pourtant, oui, cette charrette n’était pas arrivée ici juste par la puissance des trois. Et puis, les trois n’accepteraient jamais ça. Je grogne. J’avise autour de moi, perplexe, qui, comment, pourquoi… Merde. Ça n’a vraiment aucun sens. Mon regard se stoppe sur un homme au loin, un charme ancien… Je penche la tête au moment où nos regards se croisent. Immédiatement, je ressens cette tentation, cette sensation d’anormalité. Quelques choses cloches, je me presse en avant, quand j’entends la voix de Barral… Bien vu collègue. Je ne perds pas une seconde et abandonne mon poste, je connais cette ville sur le bout des doigts, celui-ci, il ne va pas m’échapper. Je prends rapidement de la vitesse, rentrant dans plusieurs personnes que je projette sur le côté en grognant des « poussez-vous ». Je ne perds pas de temps en politesse, courtoisie ou autre connerie, c’est ce type avec le long manteau que je veux. Rien ne pourra m’empêcher de l’appréhender.

- « Stop ! Arrêtez-vous » Hurlais-je « Milice de Marbrume » m’empressais-je d’ajouter.

Comme-ci cela pouvait bien avoir de l’importance pour un homme prenant la fuite. J’avais l’impression d’avoir déjà vécu cette scène, cette course poursuite dans les rues de la ville… Mais cette fois, j’espérais que la suite serait différente, que le coupable ne glisserait pas entre les doigts. Je le vois prendre une petite ruelle sur la droite, sans réfléchir, je m’y engouffre avec une énergie sans pareille. J’ignore si Barral est derrière moi, même si le bruit de ses pas ne me semblent pas si éloignés que ça.

- « Contourne » Hurlais-je de nouveau.

Inutile de se piétiner, autant mettre toutes les chances de notre côté. Ma respiration commence seulement à s’adapter au nouveau rythme que j’impose à mon corps, heureusement que je suis habituée à la course. J’heurte les parois de la ruelle, l’étroitement m’oblige à freiner ma course, où est-il ? Est-ce qu’il est parvenu à m’échapper ? Impossible. Je longe rapidement, m’extirpant enfin du pseudo raccourci. La silhouette de l’homme est un peu plus loin, il semble commencer à fatiguer, tant mieux, moi je suis encore en pleine forme… J’espère que Barral arrivera par la ruelle d’en face, histoire de couper sa route… A deux on devrait bien parvenir à le coincer. Je presse la course, accélère aussi vite que possible, que les trois nous viennent en aide.

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La Poisse
La Poisse



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MessageSujet: Re: Catharsis    Catharsis  - Page 2 EmptyMer 12 Oct 2016 - 10:59
Le milicien répondit à la question de Barral. En... Haussant les épaules.

- Pour être honnête avec vous, m'sieur, j'en sais trop rien...
On est arrivés et y avait la charrette, et, je crois, une douzaine de gens ici, quelques curieux. On leur a dit de s'éloigner mais de pas partir, pour le cas où on avait des questions à leur poser.
Le problème c'est qu'ils ont tous dit des trucs vachement confus. Parfois même qui se contredisent. Personne n'a vu la charrette arriver, mais il y a un gars qui dit avoir entendu des sabots au pas, des hennissements, puis un galop. Donc j'pense qu'un gars est arrivé, l'a foutu là et est parti en détachant la charrette.


Il parut un peu gêné, ses dents se grattant entre elles. Il n'aimait pas cette situation, surtout qu'il pensait ne pas pouvoir aider Barral.

- En revanche, tous les témoins ici me disent la même chose : Que ce mec bizarre, là, qui parle pas, il était le premier sur les lieux. Il était sous un porche. Il a sûrement vu ce qui s'est passé, et qui était le cavalier.
Je pensais le ramener aux cachots pour le... Ahem. L'interroger. Mais vous serez sûrement plus compétent que moi je crois.


Malheureusement, le milicien fut soudain alerté, avec sa collègue, par un badaud présent sur les lieux.

- Vous inquiétez pas, il bouge pas d'ici. Vous pourrez l'interroger vous-même après. De toute façon j'ai toujours pas eu de nouvelles d'un quelconque prévôt...


Barral et Sydonnie se jetèrent à la poursuite de l'intrus. Un instinct policier, ancré au plus profond des hommes de lois. Un instinct de survie, normal, dans une cité affamée, meurtrie par les fangeux, et maintenant victime des pulsions de ce qui est sans doute l'un des plus atroces criminels que la ville ait jamais connu.

Ils s'engouffrèrent dans une ruelle à la poursuite de l'homme qui trottait. Mais sitôt qu'il entendu la sommation de Sydonnie... Il leva les mains en l'air. Et il se retourna, calmement. Son expression avait quelque chose de... De gêné. Pas paniqué du tout.
C'était un très bel homme, même à un âge avancé. Ses rides étaient très marquées, comme les sillons d'une terre. Des cheveux noirs coupés courts, une barbe de quelques jours qui se formait sur sa mâchoire et ses joues, des yeux bruns qui semblaient afficher une mine triste, ou tout du moins fatiguée.

Barral se saisit de lui par le collet. Mais l'homme ne réagit pas. Il resta tout mou, les mains en l'air. Il se laissait faire comme un agneau. Non pas par faiblesse ; Il savait juste que c'était inutile de fuir la milice.

- Calmez-vous, archer. Calmez-vous et respirez doucement.
Je ne suis pas un criminel.
Pourriez-vous me lâcher s'il vous plaît ?


Qu'importe que le borgne obéisse ou non. L'homme se contenta de tourner son regard vers Sydonnie, et continuer.

- Mon nom est Basile de Flocques. Je suis... J'étais prêtre, officiant plus loin d'ici.
Je suis venu sitôt que j'ai appris la rumeur du meurtre. C'était très important pour moi. Et ce pour une raison très simple.
J'ai déjà enquêté sur une affaire similaire. Il y a 8 ans de cela.


Grande inspiration nasale. Il ferme les yeux.

- Comptez-vous m'écouter, ou comptez-vous m'écrouer ?

On entendit des cliquetis et des bruits de pas dans la ruelle. Raoul et deux miliciens étaient arrivés en trombe sitôt qu'ils avaient vu Barral et Sydonnie filer. Le coutillier sourit en voyant que ses deux comparses avaient mis la main sur le fuyard. Il ne put s'empêcher de ricaner et de pointer du doigt le prêtre, qui n'était pas en habit de cérémonie, mais bien vêtu comme un noble.

- Vous êtes en état d'arrestation !
Milicien Valérien, embarquez-le au cachot !

- Oui sire.




Gondemar avait décidé de ne pas employer les ressources de l'Écu Rouge pour retrouver les deux prostituées disparues. Il lui faudrait donc se débrouiller seul pour y parvenir.
Il décida de visiter en premier la chambre des deux jeunes filles.

Si « chambre » était un mot convenable pour décrire le taudis dans lequel Odette les logeaient... $

Les murs étaient dans un bois très usé. C'était sale. Il y avait une mauvaise odeur qui venait de la ruelle, et il y avait beaucoup de vent. Heureusement que la saison était clémente. En hiver, elles devaient sans doute se crever de froid. Il y avait deux paillasses recouvertes d'une seule couverture légèrement rembourrée de laine qu'elles se partageaient, un petit réceptacle pour éclairer à la bougie, un pot de chambre dans un coin, deux ou trois affaires. Le plus glauque, c'était qu'on aurait vraiment dit une chambre de petite fille ; Il y avait dans un coin une sorte de petit jouet, une figurine en bois censée représenter un petit cheval, que Gondemar récupéra et plaça dans un coin de sa besace.

Citation :
Test d'intelligence
Gondemar : 8
Dès : 8
Réussite médiocre

Pourtant, Gondemar, très minutieux dans sa fouille de la minuscule pièce, entendit un bruit creux lorsqu'il marcha sur l'une des lattes. Il se pencha et passa ses doigts le long du bois, à la recherche de quelque chose. Une sorte de... De petit trou. Il chercha une entaille, et découvrit qu'il y avait une sorte de « trappe » sous l'un du bout de parquet.

Il y avait là-dessous un... Un feuillet. Pas un livre, juste un vieux feuillet, extrêmement fragile, que Gondemar dût manipuler avec une extrême précaution. Un morceau tout jaunâtre, bruni par le temps, avec écrit des lettres d'une encre qui avait bien bavé.
Pourtant, même si Gondemar savait lire la langue des Langres, il n'arrivait pas à déchiffrer ce qui était inscrit là. C'était pas un code secret ou quoi que ce soit, non, non... Il reconnut tout de suite une vieille langue, celle que seuls les prêtres utilisaient encore pour des liturgies ou leurs actes de justice. Impossible pour lui de déchiffrer, mais n'importe qui au Temple pourrait lui traduire.

Qu'importe. Il se décida d'aller poursuivre son enquête. Odette ne le lâchait pas dans le vide. Elle l'envoya au marché noir, vers la personne chez qui elle achetait de quoi nourrir sa marmaille.




Il était presque midi. Bientôt l'heure de manger. Si on a à manger.

Des tas de petites maisons sales, des femmes qui s'occupent silencieusement de leur logis, en tentant de recoudre des vêtements et de nettoyer la crasse qui empeste dans la baraque... Une vision totalement habituelle du Bas-Quartier. Mais lorsqu'on est natif de cet endroit, et lorsqu'on a pas été élevé du bon côté de la justice, on remarque tout de suite les endroits moins « légaux ».
Rosalis empruntait un chemin qui peut-être était le même que Calixte et Sybelle avaient pris il y a quatre jours. Il fallait longer le long d'une avenue un peu plus grande que les autres, et contourner près d'un puits d'eau croupie. Il y avait là un pauvre poivrot qui était avachi, étalé, à moitié en train de ronfler ; Il n'avait aucune possession, à part ses vêtements, son chien qui dormait à ses pieds, et une gamelle en fer dans laquelle quelques rares généreux lui filaient des pièces.

Mais après avoir passé ce poivrot, Gondemar descendit un petit escalier pour pénétrer dans une minuscule impasse. Une grosse porte en bois se tenait là. Deux coups à la porte ; Le judas s'ouvrit.
De l'intérieur de la pièce, Gondemar pouvait sentir une délicieuse odeur de miel. Et il entendait deux rires gras. Et il sentait qu'il faisait chaud.
Mais il vit surtout, rapidement, un monsieur avec une barbe très sale et un œil au beurre noire qui passa la tête devant le judas.

- Zêtes qui vous ? Vous voulez quoi ?
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Gondemar RosalisMilicien
Gondemar Rosalis



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MessageSujet: Re: Catharsis    Catharsis  - Page 2 EmptyDim 16 Oct 2016 - 11:10
Gondemar n'avait rien d'un enquêteur, il fallait bien le reconnaitre. C'était là davantage le rôle de la Milice ou de ces gens qui adoraient prêter attention au plus petit détail qui soit, mais pour sa part l'homme était avant tout issu de la rue et un soldat. Des années au sein de l'armée royale l'avait formaté plus efficacement que la meilleure des éducations et, bien qu'il ait conservé de solides aptitudes à la truanderie, l'on ne pouvait affirmer qu'à présent ses choix étaient davantage dictés par la morale que par quelques gains à la clef. Cela ne faisait point de lui un saint, loin s'en fallait, mais s'il pouvait apporter une aide à certaines personnes en ayant grandement besoin, alors il le ferait. De pauvres filles mutilés, torturées puis assassinées, voilà qui avait de quoi lui faire songer que le coupable ne méritait pas de demeurer libre au sein de la cité, voir même vivant : non, ces gens-là ne méritaient que la potence dans le meilleur des cas. L'exploration assidue de la chambre ne donna guère grand-chose, mais tout ce qui fut trouvé fut conservé dans son vêtement, que ce soit les papiers qu'il n'arrivait pas à déchiffrer -bien que son ami d'enfance lui eut appris à lire à l'époque de leur jeunesse- ou bien ce petit jouet de bois qui portait à la fois un attendrissement et une horreur sans nom. Des enfants, ces filles de joie ne valaient parfois guère plus que des enfants jetées en pâtures à des hommes aux plus bas instincts. L'heure tournait cependant et, laissant de côté ces considérations pour ces pauvresses, il se rendit au marché noir à l'adresse indiquée par Odette, ce qui lui évita de retourner les ruelles mal famées en quête d'indices. L'endroit lui était connu, il venait encore certains jours par ici pour gagner quelques étals où trouver de quoi se restaurer ou troquer à moindre prix. Passant devant le pauvre clochard, il se pencha et glissa une pièce d'argent dans le creux de sa paume, à l'abri des regards, avant de poursuivre son chemin, ni vu, ni connu. L'impasse qui l'attendait sentait bon le miel et son estomac grogna, protestant de ne point avoir encore été rempli depuis le matin, le lait ne suffisant pas à un gaillard comme lui. Qu'à cela ne tienne, il attendrait, il y avait d'autres urgences.

- Zêtes qui vous ? Vous voulez quoi ?

- Je viens de la part de Odette, notre bonne Matrone des Bas-Quartiers. Elle m'a demandé de venir vous acheter quelque chose pour ses filles.

Nul besoin d'en dire davantage, quant à son nom, si l'autre ne le connaissait pas, alors c'est qu'il ne prêtait guère attention à ce qui se passait dans le coin hors de son petit établissement. Gondemar avait grandit dans ce quartier, il y avait vécu jusqu'à sa majorité, jusqu'à s'engager dans l'armée royale et sa haute carcasse n'était jamais passée inaperçue, de même que tout le reste de la bande qui avait été éclatée peu de temps après son départ et celui des quelques rares qui avaient essayés de s'en sortir... ou étaient morts avant, tués par des rivaux ou exécutés par la Milice locale. Affichant un air presque tranquille, Rosalis ne paraissait pas vouloir se montrer menaçant et attendait patiemment qu'on lui ouvrit.

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Barral TrellMilicien
Barral Trell



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MessageSujet: Re: Catharsis    Catharsis  - Page 2 EmptyVen 28 Oct 2016 - 15:39
Barral écoutait les réponses du milicien tout en surveillant du coin de l’œil Sydonnie qui se lançait à la poursuite de celui qui les avait épié. Elle avait besoin de son aide sinon l'homme disparaîtrait dans les ruelles.

- D'accord, et bien dans ce cas, emmenez-le en cellule. Mais en douceur. Je veux qu'il soit en état de nous parler sinon il ne nous sera d'aucune utilité. Ne l’abîmez pas! Et évacuez aussi cette charrette avant que d'autre curieux ne viennent grossir les rangs des badauds.

Sur ce Barral tourna les talons et partit sur les traces de Sydonnie à la poursuite du mystérieux individu. Mettre en branle sa grande carcasse n'était pas une mince affaire, certes il était en bonne santé, mais cela ne l'empêcha pas d'avoir les poumons en feu après ce démarrage brutal. Quand elle lui demanda de prendre l'autre ruelle, il obéit, c'était sans nul doute le meilleur moyen pour le prendre à revers, à condition bien entendu d'arriver à temps. Il accéléra un peu, ses grandes jambes faisant le reste.

- Ne bouge plus !

Fit-il en le saisissant par le col. Étrangement l'homme n'opposa aucune résistance. Une ruse ?

" Calmez-vous, archer. Calmez-vous et respirez doucement. Je ne suis pas un criminel. Pourriez-vous me lâcher s'il vous plaît ? "

- Ça ne fonctionne pas avec moi ce genre de chose...

Il avait beau être une "bonne personne" comme le disait sa cousine, il n'était tout de même pas du genre à se laisser avoir si facilement surtout après avoir été obligé de courser un fuyard. Ce genre de phrase c'était typiquement le refrain de ceux qui avaient des choses à cacher...Barral commençait à y être habitué.

Basile de Floques. Ce nom devait-il lui dire quelque chose ? Il chercha, mais il ne parvenait pas à associer ce nom à un quelconque souvenir. Un prêtre? Bizarre. Par contre la suite des ses propos intéressa Barral. L'homme semblait un brin arrogant tout de même, mais à coup sur il possédait quelques informations utiles. Seulement l'interroger au beau milieu de la ruelle, à la vue de tous, n'était pas une très bonne idée. Il fallait l'emmener lui aussi dans une pièce de la caserne où ils seraient bien plus au calme.


- Nous allons vous écouter oui, mais pas ici...

Mais c'était sans compter sur l'arrivé de Raoul et du reste du groupe. Ni une ni deux le prêtre fut embarquer direction les cachots de la caserne. Raoul allait surement s'attribuer tout le mérite de la réussite de l'opération. Pas étonnait après qu'il soit déjà coutilier...

*******

Négocier avec Raoul. Voilà une chose à laquelle Barral ne s'attendait pas. Mais il devait essayé. Employé la manière forte avec le témoin et le prêtre (?) n'était surement pas la chose à faire. Le premier étant déjà visiblement assez perturbé par ce qu'il avait vu. Quand au second il paraissait être assez intelligent, et il était visiblement assez pressé de déballer ce qu'il savait.

- Raoul, laisse-nous mener les interrogatoires Sydonnie et moi. On vous fera un compte-rendu dès qu'on en aura fini. Je ne pense pas que l'intimidation ou les méthodes "classiques" ne donnent de grands résultats sur eux. Ça ne ferait que les refermer comme des huîtres. Et on a pas vraiment besoin de ça. Ils savent des choses, peut-être même qu'on va bien progresser avec leur témoignage.

Les deux "prisonniers" attendaient leur sort ainsi que Barral. Il espérait que le coutilier leur laisse poursuivre l'enquête. Quelque part ça lui tenait un peu à coeur puisque son ami était mort. Il n'avait pas de question précise en tête. Il voulait tout d'abord écouter leur récit. Et selon il aviserait pour les questions. On les interrogerait l'un après l'autre. Ou peut-être chacun le sien ? Barral regarda Sydonnie.

-Que veux-tu faire ? Chacun le sien ou l'un après l'autre ?
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Catharsis
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