Marbrume


Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

Partagez

 

 Vendetta

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
La Poisse
La Poisse



Vendetta  - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Vendetta    Vendetta  - Page 2 EmptyMer 31 Aoû 2016 - 20:06
Toussaint n'aimait vraiment pas parler de son père. Il faisait cette... Cette mine, quand Grâce commença à lui répondre. Une sorte de grimace avec ses lèvres, et puis ses poings qu'il fermait très forts, contractant les muscles de ses bras.

- Si mon frère était encore en vie aujourd'hui, il serait bien vieux et aurait des enfants. Il a toujours été le favori de mon père, celui qui est né beau et en pleine santé, qu'on a éduqué et préparé... Mais il ne m'aimait pas non plus beaucoup, ce frère.
C'est comme si il ne me considérait pas comme son fils, en fait. Je ne sais pas pourquoi. Et je déteste en parler, et avoir l'air d'en geindre... C'est probablement de ma faute.


Néanmoins il ne resta pas de marbre, Toussaint, lorsque d'un coup, la femme devant lui se mit à parler de ses cicatrices.
Immédiatement, il avait changé. Il avait eut l'air complètement paniqué. Il avait fait un pas en arrière, ses yeux s'étaient écarquillés, son visage était devenu blanc, livide... Il se mettait à tirer son manteau et à bien remettre ses manches, pour tenter de cacher la moindre trace, tout en agitant la tête, espérant peut-être nier les hématomes qui le parcouraient.
Mais lorsque Grâce commença à le menacer d'en parler à table, là aussi il passa d'un état à l'autre. Toujours aussi blanc, il ne put s'empêcher de lever ses lèvres, comme un loup qui montrait les crocs.

- Pourquoi... Pourquoi me menacez-vous comme ça ?! Cela ne vous regarde pas !
De toute façon je ne vois pas pourquoi on est en train de parler de moi ! Je ne vois pas en quoi en savoir plus sur... Va vous servir !


En réalité, même comme ça, Toussaint avait du mal à faire peur, ou à intimider. Non, non... Il semblait terrifié. On pouvait très bien imaginer son cœur se mettre à battre à grand vitesse, et ses poings qui jusque-là étaient très serrés, se mirent à trembler légèrement.

- Je me fiche de Constance et de ce qu'elle veut. Père décidera de tout. C'est lui qui choisira. Il choisit toujours...

Et maintenant il se mettait à écraser ses dents, si fort qu'on aurait dit qu'il allait les éclater. Il avait envie de s'étrangler, pour se forcer d'arrêter de parler, et de sortir des débuts de phrases qui allaient mener à des choses bizarres...
Il se recula, subitement, pour repartir vers la table, vers son père, même si bien sûr il était loin d'être enjaillé par cette perspective...

Constance, elle au fond du manoir, affichait une mine plutôt déçue. Mais elle comprenait. Elle se contentait de baisser les yeux et de faire une moue, avant de finalement relever ses yeux vers la comtesse.

- Je comprend, ma dame. Veuillez pardonner mes écarts.


Et...
C'est tout. C'est tout ce qu'elle dit. « Veuillez me pardonner ». Elle ne chercha même pas à parler de son père, elle ne semblait pas ravie à l'idée qu'elle puisse voir Geoffrey dans la lumière. Ou peut-être qu'elle l'était. Mais c'est juste que... C'est juste qu'elle en montrait rien. Elle se contentait de poliment dire « veuillez me pardonner », avec sa voix de fausset.

- Nous devrions... Revenir au dîner. Ou, père...
Enfin bref.





Donc. Tout le monde revient bien sagement s'asseoir à table. Même si Toussaint est blanc comme un linge. Même si Charlotte est rouge de rage. Même si Constance est... Eh bien, toujours aussi silencieuse et impassible. Pas comme si quelque chose avait changé de son côté.

Mais c'est bien. Tout le monde se retrouve à table alors qu'on a déjà bien entamé le plat principal, une bonne grosse oie bien grasse, avec des cèpes et des petits légumes. En tout cas, Étienne de Flocques semblait se régaler. Et il ricana même à la petite blague que le baron de Brasey sortait.
Pas Amaury. Oh non. Lui il avait pas hésité à tourner la tête et à fusiller du regard cet homme. Il faut comprendre ; Si Amaury tâchait de montrer un profond respect envers Evan de Mirail (À la fois parce qu'il était son lige, et parce qu'il comprenait ce que c'était de perdre un père et d'être obligé de reprendre les affaires...), il n'éprouvait qu'un profond dégoût envers Anthime. Peut-être parce qu'Amaury était un ancien homme très riche, très prestigieux, qui était même ami avec le Roi des Langres lui-même, et qu'il ne supportait pas de se retrouver à devoir tendre la patte devant quelqu'un de bien moins prestigieux que lui.
C'est con, hein ? Surtout vu comment le prestige ne permet pas de se protéger de la Fange...
Comme le prestige n'a pas sauvé Rodrigue de l'Éspée. C'était ça qu'il se disait le châtelain de Flocques, avec son sourire faux-cul, pour narguer le baron de l'Éspée-Montfort.

- C'est vrai. Il faudrait que je reprenne en main ma fille.
Que je fasse attention qu'elle ne traîne pas trop près de ses cousins.


Il tira alors la petite serviette près de son assiette et se nettoya la bouche rapidement.

- Où étais-tu, Toussaint ?
- Je, heu... Je... Montrais le jardin à dame Grâce, et...
- C'est bien.

Son « C'est Bien » fut dit si sèchement qu'on aurait plutôt entendu « Ferme ta gueule ». Mais qu'importe. Il reprit son bout d'oie et le taillada sèchement avec ses belles incisives.
Superbe ambiance. On donnait de meilleures teufs lors de funérailles.

Mais au moins il fallait avouer que la bouffe était bonne.
Revenir en haut Aller en bas
 
Vendetta
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marbrume - Forum RPG Médiéval Apocalyptique :: ⚜ Cité de Marbrume - L'Esplanade ⚜ :: Quartier noble-
Sauter vers: