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 Entre quatre murs [Zephyr]

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Loreline ClahauserBannie
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 3 EmptyDim 14 Aoû 2016 - 15:27
La pluie avait fini par cesser, il ne restait plus que le clapotis de gouttes tombant sur la terre détrempée. Tout semblait silencieux, trop silencieux, la nature elle-même semblant veillée, retenir son souffle attendant de savoir si les bêtes étaient partie ou si elles étaient seulement en train de dévorer les dernières onces du corps d’Harman, si ce n’était déjà fait.

Il faisait froid, ou au moins, il semblait faire froid à cause des étoffes détrempées qui collaient à la peau. La chair de poule, les frissons, les fixaient tout était bon pour essayer de garder un semblant de chaleur et ne pas se retrouver engourdit assommé par cette sensation d’un air frai, voire glacial quand un petit courant d’air passait, s’instituait via la porte la petite ouverture de cellier. Enroulée sur elle-même Loreline trouvait le temps long, épuisant. Elle étouffa un bâillement sur sa manche. La cicatrice sur le bras la tiraillait profondément, elle avait forcé pour frapper et porter Harman alors que les tissus étaient encore fragiles, un membre ça se remettait pas comme ça d’une marque au fer rouge.

Aucune idée du temps qui s’était écoulé, n'a vu de nez, longtemps, mais ça ne voulait rien dire dans ce genre dix minutes pourraient avoir l’air de dix heures. Maintenant que les éclaire, le tonner et les trombes d'eau tombantes du ciel étaient partie, il était plus facile d’entendre les bruissements étouffés de l’extérieur. Au loin, ténu, le remous des vagues avait quelque chose de rassurant, presque berçant, si bien qu’il ne fallait pas se concentrer dessus. Un vague grincement de bois, rien de bien alarmant, une bicoque abandonnée, ça grinçait, s’était normal, puis les fangeux ouvraient pas discrètement les portes en les faisant couiner pour faire monter doucement la pression dans le cœur et la tête de leurs victimes. Puis, de toute façon, la porte était sommairement barricadée, donc elle ne pouvait pas s’ouvrir ainsi.

Qu’est-ce que ?

Ça grattait, ça fouinait, et ce pas très loin de là où ils se trouvaient dans la maison, ça grognait aussi, pas bien fort, dur de dire ce que s’était, mais ça grognait. La bannie hésita un instant, elle n’était pas si certaine ce qu’elle entendait, son esprit était tout embrumé par la fatigue et échaudé par ce qui s’était passé plus tôt. Tant, pis, il l’avait lui-même dit du réveillé au moindre bruit suspect.

La question maintenant était comment le réveillait pour avoir le moins de chances possible de se pendre, un pain, une gifle, un coup de dague ou d’épée dans la poire. Parce qu’il avait l’air bien gentillet le banneret, mais on savait jamais ça réagissait un type quand ça se faisait réveiller d’un demi-sommeil dans une situation stressante et finir embrochée pour un sale quiproquo s’était pas dans les plans de Lore. Elle s’approcha doucement, pas pour ne pas le réveiller bien entendu, mais surtout pour faire le moins de bruits possible. Elle était juste assez près pour pouvoir le pousser avec son pied. S’était par un plan infaillible, s'il lui cassait la jambe, elle était mal, très mal, mais il n’y avait pas réellement de solution sans risque dans le cas présent.

« Hé … »

Merde c'quoi son nom déjà ?

Elle se souvenait que c’était quelque chose de pas commun. Mais, en même temps, elle avait pas vraiment le temps de chercher, alors la jeune femme se contenta de poser sa poser son doigt sur ces lèvres et de faire un discret « shuuuuuut » pour lui laisser tout le loisir d’écouter ce qui farfouillait dehors.
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Zephyr d'AuvraySergent & Modérateur médiateur
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 3 EmptyJeu 18 Aoû 2016 - 23:35
Comme le temps semble trop court lorsque l'on se repose enfin après avoir enduré la fatigue et la douleur. Zephyr s'était sentit complètement absorbé par son propre sommeil, ne percevant plus rien de l'extérieur, que ce soit les sons ou les bruits, plongeant pour savourer un repos mérité qui lui paru trop vite achevé lorsque d'entre les limbes de l'inconscience, il lui sembla entendre une voix qui appelait, faible et ténue, comme si lointaine qu'elle semblait appartenir à un rêve qui s'échappait déjà. Les paupières de l'homme clignèrent plusieurs fois et son regard, d'abord vide, balaya le cellier qui s'offrait à sa vue avant que lentement, difficilement, les souvenirs ne se ravivent et que son corps se rappelle également à lui. Ses muscles étaient crispés, endoloris, son dos le faisait atrocement souffrir et il lui semblait avoir dormi non par sur un sol ferme, mais sur la plus dure de toutes les pierres du royaume. Le visage et l'expression de Loreline le firent tiquer, il y avait comme de l'inquiétude sur ses traits et le Banneret se força à se redresser en position assise, grimaçant et serrant les dents lorsque ses nerfs lui envoyèrent des signaux de vive protestation. Il n'avait que trop dormi.

- Vous...

Sa voix grave et rauque, encore un peu faible, s'interrompit immédiatement lorsque la jeune femme lui fit signe de garder silence, le faisant froncer les sourcils d'incompréhension avant qu'enfin les sons ne lui parviennent vraiment de nouveau. Là, de l'autre côté des planches, quelque chose se mouvait dans un bruit si feutré qu'il n'était perceptible que si l'on tendait l'oreille. D'Auvray fronça plus encore les sourcils, puis afficha un air concentré alors qu'il tournait la tête de côté, à l'affût de ces sons qui faisaient nettement penser à quelque chose rôdant au-dehors et semblant chercher... quoi ? Des preuves d'une présence humaine ? De la nourriture ? Les deux à la fois peut-être, à moins qu'il ne s'agisse d'un Banni en quête d'abri ou d'un animal carnivore ayant flairé l'odeur du sang. Saisissant lentement son épée, Zephyr la tint d'une main ferme et entreprit de se relever, s'aidant d'une main contre les planches en prenant garde à ne pas y appuyer plus d'une paume. L'expérience fut difficile et douloureuse, mais l'homme parvint à ne pas piper mot et, une fois debout sur ses jambes, adressa un signe de tête à Loreline d'un air entendu : quoi qu'il puisse arriver, il était prêt. Ouvrir la porte pour aller voir de quoi il retournait serait suicidaire, aussi ne pouvaient-ils qu'attendre de voir si la chose allait passer son chemin ou bien au contraire se manifester de manière plus significative.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 3 EmptyVen 19 Aoû 2016 - 13:26
Vu sa réaction, elle avait pas tout rêvé, elle était pas en train de perdre la boule, ce qui était une bonne chose, ‘fin ce qui semblait être une bonne chose. Dur de dire si devenir fou était le meilleur moyen de supporter la vie hors de la protection des murs ou la pire alternative pour rester en vie. En tout cas, lui il était cinglé, cinglé d’essayer de se levé alors qu’il était complètement mutilé dans le dos. Puis il allait faire quoi avec sa grande épée dans un si petit endroit, taillée Loreline en morceaux . Parce que je là, c'était un peu tout ce qu’elle voyait possible de faire.

Le temps resta suspendu, fluctuant seulement au rythme des bruits qui s’éloignaient, se rapprochaient, rôdant autour de la maisonnette. Quand, ça se rapprochait tout semblait suspendu, un instant durait une heure. Quand ça s’éloignait c'était l’heure qui aurait pu durer un instant.

D’un coup, quelque chose s’écrasa contre la porte, celle de l’entrée, pas celle du cellier, les Dieux merci. Le choc fit trembler la bicoque et grincer la table sur le vieux parquet, qui depuis le temps avait dû boire une partie du sang de cette ordure d’Harman. Au moins, ils étaient fixés sur ce qu’était cette sale chose. C’était un fangeux, un putain de fangeux obstiné qui devait être attiré par l’odeur de ce qui s’était répandu au sol. Ça grattait, écorchait le bois, dans le garde mangé, l’ambiance était lourde, devenant plus pesante encore à chaque fois que le bruit d’un éclat de bois se détachant se faisait entendre.

Il devait pas entrer, sinon ils étaient mal, très mal.

La bête s’acharna avec plus ou moins de conviction un moment. Puis sembla abandonné, constatant sûrement qu’il n’y avait rien dans la pièce, que l’odeur de sang et d’humain qui percevait était seulement dû à la flaque de fluide encore fraiche. Heureusement pour eux, il était pas capable de comprendre qu’il pouvait y avoir des proies cachées. Tout le temps qu’avait duré cette longue scène angoissante la blonde s’était rapprochée du banneret, elle était proche de lui, plus proche que devait l’autoriser le protocole qu’elle connaissait pas de toute façon. C’était pas qu’elle avait pas de courage, mais plus qu’il était fluctuant et que faire preuve de témérité face à un mordeur s’était juste du suicide, un suicide con. Et même si s’était pas une sentimentale, fallait avouer que savoir ne pas être seule face à ça, ça la rassurait, la Loreline. Après tout, même rejeté par les siens, on restait humain au fond, et l’humain c'était une chose sociale, une chose qui finalement avait besoin de ses congénères pour pas être complètement à la merci du monde qui l’entourait.

Un grognement, puis le calme, un long moment de calme. S’était parti.

« Nuit de merde. »

C’était le moins qu’on pouvait dire…
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 3 EmptyVen 19 Aoû 2016 - 18:29
Son souffle semblait atrocement fort alors qu'il s'évertuait à le maintenir le plus tranquille et le plus calme qui soit. Son sang battait dans ses tempes et il avait l'impression que son cœur faisait un ramdam du tonnerre, bien qu'en vérité seul le silence, suspendu et pesant, pouvait être audible au sein du cellier dans lequel il se tenait caché avec Loreline. Zephyr guettait aussi sûrement qu'elle le moindre son provenant de l'extérieur, se permettant de respirer plus profondément quand le bruit semblait s'éloigner et se surprenant à retenir son souffle lorsqu'il se faisait plus proche. Le choc contre la porte d'entrée de la bâtisse le fit tressaillir, mais aucun cri de surprise ne franchit la barrière de ses lèvres, alors que sa main en réponse à son stress serrait davantage encore le manche de son épée. Instinctivement, la jeune femme se rapprocha de lui et, par la force de l'habitude, il la fit passer derrière lui tandis qu'il avançait d'un pas, tenant son arme prête à parer toute attaque provenant de la porte du cellier. Si le Fangeux -car s'en était un, à présent ils pouvaient en être certains- brisait le bois pour se précipiter à l'intérieur, la lame saurait le ralentir assez le temps pour la Bannie de fuir l'endroit, ou de porter un coup avec sa dague, bien qu'en l'occurrence seule une décapitation puisse venir à bout de ces créatures. Le Banneret se surprit à prier mentalement la Trinité de leur apporter une aide salutaire, souhaitant de toutes ses forces que la chose qui s'acharnait contre le bois ne parvienne pas jusqu'à eux, sentant la peur, viscérale et traitresse, envahir tout son être malgré sa détermination à faire face. Quand on avait eu affaire à un grand nombre d'entre eux, on ne pouvait plus jamais les voir comme des cibles à abattre aisément, jamais.

Les yeux gris se tournèrent brièvement vers le visage de la blonde à ses côtés, un long regard mêlant bien trop d'émotions fortes pour être vraiment décrit fut posé durant trois longues secondes, avant que l'attention d'Auvray ne se reporte sur le seul accès menant à l'endroit où ils se trouvaient. Aucun d'eux n'avait envie de mourir ici, dévoré vivant. Les sons semblèrent diminuer en intensité, alors que des grognements difficilement interprétables se firent entendre, que Zephyr espéra être de la frustration ou quelque chose d'approchant, peut-être de la déception, résonna en s'éloignant progressivement de la bâtisse. Le silence suivit, pesant, étouffant, durant lequel souffles et battements de cœur refirent leur boucan précédant, jusqu'à-ce qu'enfin après un instant interminable, la tension ne redescende enfin, l'homme abaissant pour de bon son épée en expirant fortement. A la mention de la nuit de merde, il acquiesça avec un soulagement évident, puis sentit un tremblement l'agiter et, levant sa main, constata qu'elle était aussi agitée qu'une feuille d'arbre par grand vent. Honteux de cette trahison venant de son propre corps, il serra le poing en le fixant avec colère jusqu'à-ce que les tremblements ne cessent, ce qui lui prit de nouvelles longues secondes. Ce ne fut qu'une fois assuré de la peur passée qu'il soupira, s'adossant aux planches de bois servant de mur au cellier, rengainant son épée une bonne fois pour toute.

- Par les Trois, nous avons eu de la chance...

Et ce n'était pas rien de le dire, cependant il y avait une chose dont ils n'avaient pas encore parlé et qu'il lui fallait clarifier dans l'instant, au cas où un autre incident surviendrait avant le lever du jour, qui arriverait les Trois savaient quand.

- Je vais prendre le tour de garde à présent. Essayez de vous reposer à votre tour, Loreline et, si d'aventure cette chose revenait, sachez que si cette porte devait céder, je retiendrais le monstre afin que vous puissiez vous enfuir. Je doute que nous ayons la moindre chance dans un lieu aussi étroit, aussi j'espère que vous songerez à votre survie avant toute chose.

Le Banneret ne se prenait guère pour un de ces chevaliers dont les bardes vantaient le courage et l'altruisme, mais le fait demeurait qu'il lui serait plus aisé de retenir un Fangeux avec une épée que la Bannie avec son couteau, eut-il été des plus efficaces contre Harman. En attendant que cette éventualité vienne -ou non- à arriver, l'heure était au changement de tour de garde et l'homme espérait bien que la blonde se repose à son tour, comme cela avait été convenu.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 3 EmptyVen 19 Aoû 2016 - 19:23
Il caille putain …

C’était ce qui avait émergé en premier dans l’esprit de Loreline alors que la pression venait de réellement retombée. Avant elle avait parlé assez fort pour que, si la bête était restée, elle ait pu entendre un vague bruit et peut-être venir voir. Il ne s’était rien passé, elle était plus là. D’un coup la blonde s’était sentie toute molle, toute flasque, son cœur avait cessé de battre à en frôler l’arrêt, la respiration était redevenue plus profonde, plus régulière et la fatigue était revenue. S’appuyant contre le mur elle se laissa glisser sur le sol recroquevillée sur elle-même. Ses vêtements n’étaient plus trempés, simplement humides, mais en contrepartie, quand elle touchait sa peau, elle était froide, froide comme la mort, froide comme celle d’un mordeur. Tout ça à cause du tissu qui prenait sa chaleur pour sécher.

Un léger rire sarcastique s’échappa de ses lèvres un peu moins roses qu’elles devraient pour s’évanouir dans l’air. Si seulement il savait, le nobliau, à quel point ce qu’il venait de lui dire était ironique. La blonde qui pensait pas à la survie, s’était comme Anür sans sa queue de poisson, Serus sans ses cornes de cerfs, où Rikni sans ces foutues écailles, inconcevable, jamais vu.

« Sans vouloir vous vexer, même si ça va sûrement l'faire, vous êtes bizarre. Vous, vous êtes un sang bleu, vous avez quelqu’un qui a besoin de vous et vous vous sacrifieriez pour une mange merde que la ville a rejetée et pas vraiment à tord. »


Ah merde, c'était tellement savoureux et ironique.

Elle avait pas pu s’empêcher de rire encore un coup. Si elle avait pas vu les mots sortir de sa bouche, sûrement qu’elle y aurait pas crue, qu’elle aurait chambré celui qui lui rapportait le truc pour avoir enjolivé les propos du Banneret. Non parce que s’était pas pour un fait représentatif de ces larcins habituels qu’elle avait été banni, mais ça voulait pas dire qu’elle était pas un élément perturbateur à ses heures perdues. De la petite racaille qui arnaquait les plus crédules et faisait les poches des moins prudents.

« Vous d’virez pas faire ça. Moi j’dis ça, c'pour vous hein. Qu’vous le fassiez ou pas, je penserais quand même à ma pomme avant, parce que finalement c’est souvent l'seul moyen d'la sauver sur le moment. »

La balafré se frottait les bras pour essayer de se réchauffé un peu. Il faisait noir, très noir dans le petit cellier, et quand elle levait le nez vers la petite ouverture, tout ce qui ressortait timidement c'était la lumière fade de la lune. Ils étaient en pleine nuit, quand la terre avait fini de relâcher le peu de chaleur qu’elle avait pu emmagasiner dans la fraiche journée de début de printemps qui avait précédé.

« Vous voulez vraiment rester debout ? non parce qu’j’suis pas sûre que c'est le mieux à faire quand on a plusieurs heures de veille à v'nir. »

Dormir que d’un œil, faire des tours de garde, s’était vite devenu sa routine quotidienne alors bon, elle avait vite pris ses habitudes, qu’elles soient bonnes ou mauvaises s’était autres choses qu’elle aurait du mal à évaluer.

« Vous avez pas froid ? Quoi qu’avec l’état d'votre dos, ça doit presque brûler. »

Bruler … elle se souvenait bien de cette sensation, cette morsure cuisante et douloureuse. Un peu ailleurs, juste un instant, elle avait passé sa main sur un relief de sa plaie, celle qu’on voyait, celle qui était sur sa joue. La pulpe de ses doigts lui parut gelée. Machinalement la jeune femme souffla sur ses mains puis les frictionner espérant que ça suffirait sans trop y croire.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 3 EmptySam 20 Aoû 2016 - 10:22
Elle avait ri, de ces rires sarcastiques et désabusés de ceux qui en ont vu d'autres et qui s'amusent des réactions de ceux qui ne pensent pas de la même façon. Oh Zephyr connaissait bien ce genre d'expression, ce n'était pas la première fois qu'il la voyait ou l'entendait, que ça soit de sa part ou de celle d'autrui, mais si Loreline s'était attendue à le vexer, il n'en fut rien, bien qu'un sourire ressemblant davantage à un rictus se fit jour sur ses lèvres fines, sans joie aucune, rien que la certitude d'avoir eu des propos inappropriés. Les paroles de la jeune femme résonnèrent entre eux et l'homme acquiesça légèrement, songeant qu'elle n'avait pas tort, mais qu'il ne pouvait décemment pas faire autrement : Ulrich avait toujours dit à son frère qu'il était trop tendre avec la gente féminine ou même avec les enfants, c'était bien là son défaut principal, avec sa propension à l'entêtement. L'idée que son interlocutrice puisse penser à sa propre survie avant celle de celui qui couvrirait ses arrières n'était pas si mal au vu des circonstances, sans doute parce que lui-même avait connu un peu trop de donzelles promptes à rester plantées sur place au lieu de courir pour leur salut. Un souvenir rattaché à cet état de fait surgit dans son esprit et il eut un bref rire sec, mais amusé, là où l'on attendait sans doute de le voir s'énerver.

- Alors me voilà rassuré et je ne peux qu'approuver vos dires.

« Vous voulez vraiment rester debout ? non parce qu’j’suis pas sûre que c'est le mieux à faire quand on a plusieurs heures de veille à v'nir. »

A défaut de répondre, d'Auvray secoua légèrement la tête et entreprit de se laisser glisser lentement contre le mur à l'aide de son épaule épargnée, faisant de son mieux pour ne rien laisser paraitre de la douleur irradiant son dos et allant même jusqu'à se fendre d'un sourire acéré une fois correctement installé contre la paroi jouxtant la porte du cellier. Son épée fut dégainée et posée en travers de ses jambes, puis l'homme cessa de bouger, semblant avoir trouvé la position idéale qu'il pourrait tenir tout le long de son tour de garde. La question sur la température ne manqua pas de lui faire hausser un sourcil, puis retenant de hausser les épaules, pencha légèrement la tête de côté, songeur et attentif aux sensations de son dos.

- Disons que cela brûle et gèle à la fois, mais cela a le mérite de me tenir éveillé et je pourrais assurer ma veille sans problème aucun. Je vous aurais bien donné ma cape, mais hélas elle est restée de l'autre côté.

Là où le sang avait été répandu, là où le Fangeux avait tenté d'entrer, là où il ne valait mieux pas se rendre tant que le jour ne serait point levé. De cela, aucun des deux ne doutait.

- Recroquevillez-vous dos à un mur, vous conservez davantage de chaleur et... vous pouvez toujours venir près de moi, je vous promet de n'avoir aucun geste déplacé et votre dos contre une de mes jambes sera moins exposé au froid de la pièce.

Cela pouvait paraitre incongru, voir même singulier, mais Zephyr avait souvenir d'une campagne de guerre particulièrement difficile où un seigneur un peu fou avait choisit de combattre en hiver, chose que personne d'un tant soit peu sensé ne faisait, chacun sachant combien le froid et la neige pouvaient être de redoutables adversaires pour une armée. Son frère et lui avaient eu si froid dans leur petite tente qu'ils avaient du se pelotonner l'un contre l'autre, dos à dos, enroulé dans une couverture et grelottant comme des nouveaux-nés. Bien sûr dans le cas présent, il s'agissait d'un homme et d'une femme enfermés dans un cellier, mais la Bannie n'avait définitivement rien à craindre de lui, d'une part car il ne l'avait pas protégée de Harman pour ensuite abuser de la situation et, d'autre part, car il n'était de toute façon pas en état de tenter quoi que ce soit. Toute son énergie servirait à veiller et, si nécessaire, se battre contre un Fangeux en espérant tenir bon le temps qu'il faudrait. Le geste de la main sur la joue brûlée n'avait cependant pas échappé au Banneret et, une fois que la jeune femme fut installée -auprès de lui ou non- il osa poser la question qui l'avait taraudé avant que tout ne s'enchaine précipitamment.

- Vous allez trouver cela indiscret, mais qu'est-il arrivé à votre visage ? Non pas que cette marque me dérange, mais je m'interroge seulement sur la façon dont cela vous a été infligé.

Cruellement, à n'en point douter, on ne marquait pas une femme au visage de la sorte sans être un monstre dépourvu de toute compassion, tout du moins était-ce ainsi que le Noble pensait, lui qui n'avait jamais fait guère plus qu'une claque à une dame et, encore, fut-ce parce qu'elle était devenue hystérique et avait tenté de lui crever les yeux avec ses ongles. Son frère avait décidément raison, il n'avait de point faible véritablement dangereux que celui-ci.

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Loreline ClahauserBannie
Loreline Clahauser



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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 3 EmptySam 20 Aoû 2016 - 14:05
Vu la façon dont il s’était assis le retour du demain allait être compliqué pour lui. Maintenant que toute était calme, que rien ne semblait plus erré trop près de la maison et qu’une porte et demie au moins les séparaient de dehors ils pouvaient raisonnablement envisager qu’il y ait un demain, surtout un demain où ils seraient en vie et entiers. Vivre au jour le jour, finalement, ça n’avait pas vraiment changé par rapport à quand elle était dans la ville. Seulement, là, il n’y avait pas que la faim et les emmerdes à gérer, il y avait tout le reste, il y avait l’abri à chercher, les fangeux à fuir, les miliciens, les autres bandes avec qui composer.

Réfléchissant un instant, finalement la blonde s’était installée contre l’homme, elle n'était pas allongée sur le sol, seulement assise contre lui, les genoux ramenés contre sa poitrine pour garder le plus de sa chaleur. Elle était pas farouche la jeune femme, pas vraiment apeuré par la proximité, même plutôt indifférente à cette dernière. Quand on vivait avec une fratrie nombreuse, le concept d’espace vital on apprenait vite à s’asseoir dessus, puis, là, s’était pas comme si ça leur servirait pas à tous les deux. En plus, elle était pas apeurée par sa présence, pas seulement parce qu’il lui avait assuré ne rien faire, les mots s’étaient rien, ça valait rien. Il s’était seulement pas comporté de manière à lui donner d’inquiétudes.

Il en avait mis du temps…

A posé la question que tout le monde posait. Une cicatrice sur un homme, c’était juste une citatrice, c'était une trace de la vie virile, s’était même bien vu souvent. Par contre une marque comme celle qui caractérisait la balafrée, sur une femme, s’était mal, souvent repoussant, même si s’était pas si grave, s’était que de la peau abimée, mais elle la sentait Elle sentait les sensations différente ou l’absence de sensations dans ses zones. Elle sentait le grain différent de la peau, elle sentait les regards, les remarques.

« Y'a pas que mon visage, y'a mon cou, une partie d’l’épaule et surtout l'dos… »

Parce qu’autant faire les choses, autant pas les faires à moitié.

« C’est un cadeau de mon charmant paternel. J’avais douze ans, et je m’étais mis en travers d’une de ces magouilles que j’avais fait foirer du coup. Il était tellement, mais tellement en colère, y a bien des gens qui ont essayé de le calmer, mais à part des pains, ils y ont pas récolté grand-chose. Puis je sais plus ce que j’ai dit pour le mettre encore plus en rogne, mais il a attrapé un pot d’eau bouillante, j’étais en train de partir, il m’a appelé et il me l’a j’té d 'ssus. »

Qu’est-ce qu’elle aurait pu attendre de mieux de lui de toute façon ? Il avait jamais été un bon père, d’aussi longtemps que se souvenait Hannah et c’était elle qui l’avait vu son meilleur jour. S’était flou, dans l’esprit de l’aînée, mais elle leur avait raconté que parfois, il lui avait parlé autrement que comme à un chien et même qu’il avait joué avec elle, une fois au moins. Les autres ils avaient juste eu reproches et mépris.
Loreline soupira, pas un soupire de regret, juste un soupire parce qu’il fallait finir toute l’histoire.

« Puis ma mère qui se croit guérisseuse elle a essayé de me soigner sauf que ses mixtures, ça vaut pas tripette, du coup, j’ai dégusté. »

Cette sensation de fondre, cette morsure douloureuse. Elle avait pleuré, hurlé, appelé sa maman, la gamine qu’elle était.

« Ça aurait ptètre été moins moche si ça s’était pas infecté, mais je me dis que ça aurait être pu être pire, maintenant c’est vieux ça c’est un peu estompé… »

C’était que de la peau abimée au final. Sa chair avait pas été rongée ou très superficiellement par l’eau frémissante. Puis il y avait eu les soins au temple et le temps, surtout le temps qui avait bien arrangé l’aspect de la chose.

« Vous aussi vous êtes pas dépourvu de… Lore bailla étouffant le bruit contre sa manche … balafre. »

Sans parler de celles qu’il allait garder dans le dos, il y avait celle sur son visage, mais ça ressemblait plus à un coup de lame, pour un noble, pour un homme qui maniait l’épée s’était pas si étonnant. La lourdeur, la fatigue pesait. Elle était exténuée. Ses yeux papillonnèrent un instant avant que la pénombre, tout la firent sombrer dans un sommeil profond. Sans le vouloir, elle s’affala un sur lui sur cette source de chaleur, sans se rendre compte qu’elle pouvait lui causer quelques souffrances.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 3 EmptySam 20 Aoû 2016 - 15:29
La question avait été indiscrète à son sens, mais Zephyr considérait qu'au vu de tout ce qu'ils partageaient depuis qu'ils s'étaient retrouvé coincés tous les deux dans cet abri de fortune, quelques échanges supplémentaires n'étaient pas si condamnables que cela. La réponse, en revanche, ne manqua pas de le saisir et il écouta avec un silence respectueux cette histoire d'un père violent et magouilleur, qui n'avait pas hésité à blesser gravement son propre enfant. Dans ses souvenirs, jamais il n'avait reçu plus que des remontrances ou quelques coups de bâtons grandement mérités pour avoir fait de grosses bêtises et, encore, ces coups furent-ils donnés sans intention de l'estropier, juste de lui apprendre à ne pas recommencer. Ce n'était arrivé qu'une fois d'ailleurs et, pour lui enseigner à bien se comporter alors qu'il n'était encore qu'un gamin, on l'avait envoyé aider là où il avait fauté, lui inculquant ainsi une certaine humilité qu'il devait garder ensuite pour le reste de son existence. Loreline ne semblait guère profondément marquer par ce qui lui avait été infligé ou, si c'était le cas, elle le cachait fort bien et le Banneret ne pu que acquiescer légèrement lorsqu'elle eut terminé, prenant le temps d'observer attentivement la joue avant de parler.

- Bien qu'elle soit visible, je ne la trouve point désagréable pour autant. Votre visage n'a point été profondément meurtri au point d'être paralysé et vous demeurez encore belle malgré cette cicatrice. J'ose espérer que nulle douleur ne l'accompagne.

Car il pouvait arriver que le corps se souvienne de la souffrance endurée et ne le rappelle parfois à l'esprit, sans crier gare, ce qui avait heureusement tendance à disparaitre au fil du temps. Une blessure aussi ancienne que celle de la jeune femme devait être apaisée depuis de nombreuses années et c'était une bonne chose. Tout naturellement, la conversation fut reportée sur les cicatrices qui étaient celles d'Auvray et ce dernier ne chercha point à mentir ni à dissimuler cet état de fait.

- En effet, j'ai moi aussi de quoi raconter, mais cela attendra le lever du jour.

Répondit doucement Zephyr en voyant Loreline bailler et papillonner des cils, souriant sous cape de la voir céder à la fatigue et la laissant sombrer dans un sommeil plus que mérité. La sentir s'appuyer contre son épaule l'obligea à exercer une légère poussée contraire pour l'empêcher de le faire tomber et, sentant son dos irradier d'une nouvelle douleur, il déposa son épée sur le côté et fit glisser la jeune femme sur ses propres jambes, l'allongeant aussi confortablement que possible contre lui en s'assurant que la position ne soit pas trop inconfortable. Immobiles au milieu de ce cellier plongé dans l'obscurité, le Banneret songea que ce monde était décidément plein de surprises, mais que celle-ci était pour le moins singulière, quoique plaisante. Il passa machinalement une main sur les cheveux blonds à portée, geste qu'il avait envers sa chère Idalie quand elle avait peiné à trouver le sommeil dans leur nouvelle demeure à l'Esplanade après leur arrivée à Marbrume. Il s'efforça de continuer à respirer calmement et se focalisa sur les bruits extérieurs, laissant un semblant de quiétude s'emparer de lui et lui apporter un apaisement plus que bienvenu. Les heures s’égrainèrent, le repos qu'il avait prit peu avant lui avait suffit pour tenir bon et nul bruit incongru ne résonna aux alentours, jusqu'à-ce qu'enfin l'horizon ne s'éclaircisse progressivement. Le soulagement fut tel que le Noble en poussa un fort soupir et, sentant l'épuisement le gagner, s'accorda le droit de fermer les yeux un instant. Rien qu'un peu, juste un peu, le temps de se ressourcer avant le chemin qui allait le ramener à Marbrume, juste pour que... zzz zzz zzz.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 3 EmptySam 20 Aoû 2016 - 17:00
Le soleil était levé depuis quoi ? Une, deux heures peut-être, quand trois silhouettes s’approchèrent des deux bicoques sur le bord de mer. Elles étaient à l’affût, aux aguets, regardant nerveusement vers les couverts des quelques bosquets qui les entouraient. Un bras où ne restaient accrochés que quelques lambeaux de chair les tendit un peu plus. Le reste du corps, éclaté, ne les rassura pas plus. Dans la poitrine d’un des jeunes hommes ça manqua un battement avant de trouver la tête, la tête qui était celle d’un homme. Il poussa un bref soupir de soulagement.

Les deux autres types firent le tour de la maison, alors que lui essaya précautionneusement, d’ouvrir la porte, celle-là même qui était à moitié mise en charpie. Il y avait des traces de griffes partout, partout autour de l’entrée. La table était trop lourde pour ouvrir en forçant seulement de l’extérieur. Agacé, il regarda autour de lui pour voir une fenêtre. Elle était déjà malmenée, quelques carreaux lui manquaient et il lui acheva de tous les brisait avec son coude. Laissant un moment de flottement pour voir s'il n’y avait pas un mordeur dans la maison, voyant que rien ne s’était précipité sur lui, il entra. Il avait fallu se contorsionner un peu. Mains sur une arme il explora la pièce du regard. C’était pas très lumineux, avec des traces de lutte et une flaque de sang … c’était pas bon du tout. L’inquiétude grandit encore.

Sur la table des restes de miettes et une cape qui gisait à moitié par terre. Le jeune homme fronça les sourcils et s’avança un peu. Sur le buffet un autre vêtement attira son attention. Il le connaissait celui-là.

« - Jehan ! Y'a un canasson attaché dehors on en fait quoi ?!

- Y'a personne ?

- Bah nan … Mais on a pas été voir dans la deuxième baraque !

- Allez voir, on verra après?! »

Dans le cellier, les bruits de verre brisé avaient commencé à faire sortir de son sommeil la jeune femme. Elle se trouvait bien proche du sol, mais sur quelque chose de pas aussi dur que le sol. Il y avait des bruits de pas hors de la petite pièce encore très sombre malgré le jour qui avait pointé son nez. Dans la brume du réveille, elle percevait pas grand-chose la blonde, puis d’un coup ça avait fait tilt, quelqu’un marchait dans la maison.

Oh non, pas encore …

Elle s’était relevée brusquement, se rendant du coup compte qu’en fait elle était installée sur les jambes du banneret. Pas vraiment gênée, puis à mille lieux de ce que genre de considérations elle tendit l’oreille. Les voix étouffées lui étaient vaguement familières.

« Lore ! Loreline si t’es là sors ! »

On sentait l’inquiétude dans les mots qui résonnaient dans l’espace de la maisonnette. La bannie se leva d’un bond pour dégager l’entrée de l’ancien garde mangé. Elle avait presque oublié un instant le l’homme qui l’avait protégé, lui avait tenu compagnie cette nuit. Se glissant hors de la minuscule pièce elle se précipita sur son frère qui la serra.

« Tu m’as foutu les j’tons, j’ai cru que le truc mâchouillé dehors s’était toi… Surtout qu’ont tu’as cherché dans un autre abri avant. On était dans quelque chose qui devait être un avant-poste de fortune pour les miliciens. »

Elle disait rien, elle était juste rassurée qu’il ait survécu, elle tenait pas à tant de chose dans sa vie alors en perdu une ça aurait été dur, très dur.

« C’était à Harman ça ? »


Questionna Jehan en montrant la cape sur la table.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 3 EmptySam 20 Aoû 2016 - 19:36
Le sommeil, le vrai sommeil, sans rêve ni cauchemar, sans froid irradiant le long des membres, avec une douce chaleur à ses côtés, sur ses jambes, qui l'avait bercé au même rythme que la lente respiration jointe à la sienne. Zephyr avait dormi pendant presque deux heures, se requinquant bien plus que pendant le tour de garde de Loreline, laquelle se réveilla en sursaut en même temps que lui quand le bruit d'une fenêtre brisée tonna dans la pièce d'à côté. Rien de tel qu'une petite poussée d'adrénaline pour bien vous tirer du sommeil et vous faire empoigner votre épée en un geste réflexe salutaire. La porte du cellier n'avait cependant pas bougé et les quelques voix et bruits de pas provenant de l'extérieur indiquaient clairement qu'il ne s'agissait pas de Fangeux, mais d'humains en exploration. La Bannie se redressa à cet instant, semblant peiner un peu plus à émerger, tout du moins jusqu'à-ce qu'une voix masculine et inquiète ne l'appelle par son nom. Et voilà que déjà elle était debout, dégageant l'étagère ayant servit à les protéger toute la nuit pour ouvrir la porte et s'élancer de l'autre côté. Le Banneret de son côté prit le temps de se lever en s'aidant du mur et de son épée, tendant l'oreille pour écouter ce qui se disait et comprenant immédiatement la situation : le groupe de la jeune femme était à sa recherche et l'avait enfin trouvé. Se redressant un peu, gardant son arme à la main, l'homme se plaça dans l'encadrement de la porte alors même qu'on cherchait à identifier le propriétaire de la cape.

- Non, c'est à moi.

Sa cape ? A Harman ? Pfeuh ! Voilà qui lui aurait fait bien mal au vu du nombre d'années qu'il avait passé avec celle-ci, les nombreux voyages qu'elle avait fait, les périples endurés et toutes les fois où il avait fallu la nettoyer avec acharnement pour la débarrasser des tâches de sang, qui heureusement ne se voyaient pas trop sur le tissu sombre. Laissant le temps au jeune homme qui se trouvait là de réaliser ce qui se passait, d'Auvray s'avança d'un pas tranquille pour ramasser son bien de sa main libre, l'autre continuant de tenir son épée au cas où il prendrait l'envie à l'un des Bannis de jouer au plus malin.

- J'ai également un cheval dehors et j'apprécierais que vous n'y touchiez point. J'ai encore une longue route à faire et je n'ai guère envie de passer une seconde nuit ici.

Personne en vérité ne voudrait passer une seule nuit à portée de Fangeux, mais la voix grave et le ton un peu dur de Zephyr étaient là pour indiquer sa méfiance et le sérieux de son avertissement. Il était ravi de savoir que Loreline allait pouvoir rester avec les siens, mais il ne comptait pas que ceux-ci en profitent pour le dépouiller en passant.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 3 EmptySam 20 Aoû 2016 - 20:33
Jehan, s’était pas un violent, ou du moins, pas un violent compulsif, il tapait pas, ou pas souvent en premier, parce que ça résolvait rien, et il s’attirait déjà facilement les ennuis alors autant par les provoqué plus. Mais quand même. Il c’était raidi quand il avait ce gars qu’il connaissait fatalement pas et qui était sorti de la même pièce que sa sœur. Puis même si c'était pas un protecteur, bah s’était mieux si on pouvait pas faire de mal à Lore. Pendant que l’homme parlait il avait profité pour regarder sa frangine sous toutes les coutures qu’il pouvait voir. Elle semblait rien à voir, à part la saler tête de quelqu’un qui avait pas passé une super nuit. D’ailleurs le mec lui aussi avait une mine de merde, par contre, il causait bien.

« Ouai, ils l’ont trouvé votre’ cheval… »

Les autres devaient être en train de finir de faire le tour de la deuxième petite ruine. Il avait laissé sa phrase en suspens par bien sûr de ce qu’il devait vraiment faire. Lui, il était tout seul et eux, ils étaient au moins trois, quatre, s'il comptait Loreline mais vu qu’elle venait de passer une nuit coincée dans un cagibi avec lui, dur de dire de quel côté elle était.

« On l'touchera pas. »

Son frère la regarda un perplexe d’une décision si rapide et radicale. Mais elle, elle se dégonflait pas, elle se dégonflait devant beaucoup de monde, mais pas devant Jehan et le reste de sa bande, du moins ce qui devait en rester.

«- Bah oui, tu voudrais faire quoi d’un canasson ? Au mieux ça fait d'la viande mais y'en bien trop pour des trois crétins qu’on doit être à avoir survécu à l’orage et à la nuit. Laisse le repartir, il t’as rien fait, il m’a rien fait et il a débarrassé de monde d’une ordure, tu peux bien lui accorder ça.


- En fait on est quatre. »

Grommela le Jehan, sans vraiment protester non plus. Parce que de toute façon, elle avait pas tort, un cheval, s’était de la nourriture, de l’entretien et puis trop de viande pour eux. Puis un cheval pour quatre qu’est-ce qu’ils en foutraient ? Par contre, la fin de sa phrase ça l’avait intrigué. Le démembré dehors s’était bien les bannis, mais d’un coup, ça soulevait pas mal de questions.

« Mais il lui est arrivé quoi à Harman ? Pis vous êtes qui au fait ? »

Interrogation pertinente à laquelle la balafrée laissa tout le loisir au concerné de répondre. Elle regarda autour d’elle pour essayer de repérer les deux autres. Quand ils étaient ensemble elle aimait bien savoir où ils étaient tous, ça évitait les initiatives perso et les conneries stupides. Mais ils étaient revenu de leurs petites explorations et se trouvaient à la fenêtre cassée. Ils semblaient surpris mais agréablement surpris de la revoir. Leurs liens étaient pas à toute épreuve, mais ça voulait pas dire qu’ils se détestaient non plus.

« - Hé Lore !... Par contre fallait pas perdre de vu ce qui leur semblait important. Du coup, on fait quoi du bourrin dehors ?

- Bah rien, tu le laisses à son propriétaire. »

Les gars ne semblèrent pas spécialement étonnés ou déçus par la nouvelle, ils étaient pas non plus particulièrement agressifs. Après tout ils avaient bien vu que les deux autres étaient pas nerveux en la présence du dernier, l’inconnu. Ils étaient surtout soulagés d’être en vie et d’avoir retrouvé celle qu’ils cherchaient. Puis de toute façon ils étaient déjà reparti un peu plus loin, faire le guet, voir si rien se ramenait, que ce soit une bête ou quelque chose de plus humain et pas moins dangereux.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 3 EmptySam 20 Aoû 2016 - 23:11
Le jeune homme ne semblait pas être du genre à se démonter, mais visiblement Loreline non plus qui affirma qu'on ne toucherait pas au cheval qui venait de passer la nuit dehors. L'explication sur ce qui pouvait ou non être faite de la viande de l'animal ou même de son usage ne manqua pas de faire hausser un sourcil au propriétaire, lequel se garda bien d'interrompre la jeune femme tandis qu'elle énonçait des vérités fort évidentes, notamment avec l'argument concernant Harman, même si elle y avait été également pour beaucoup dans toute cette histoire. Des silhouettes apparurent dans l'encadrement de la fenêtre et, une fois tout danger visiblement écarté, Zephyr rengaina son épée et enfila sa cape d'un geste lent donnant l'impression qu'il se faisait mesuré, alors qu'en vérité la rigidité des muscles malmenés de son dos ne lui permettait pas de faire preuve de souplesse ou de rapidité.

- Je suis Zephyr d'Auvray.

Répondit-il en se tournant de nouveau vers Johan, le fixant d'un regard en apparence sévère, ses yeux gris plissés, évaluant celui à qui il s'adressait et tentant de déterminer s'il s'agissait du fameux frère dont la Bannie lui avait parlé. Probable que oui vu la façon dont elle l'avait enlacé. Ceux à la fenêtre s'éloignèrent faire on ne savait quoi, ce qui laissa toute latitude au Noble de reprendre d'une voix plus basse.

- Loreline, si d'aventure vous deviez croiser quelque patrouille aux abords du Labret, dites-leur que vous êtes une... connaissance du Banneret d'Auvray, rattaché au Comte de Ventfroid. Cela pourra peut-être vous permettre d'éviter quelques ennuis, pourvu que vous ne soyez coupable d'aucune attaque contre une caravane au moment de croiser des hommes d'armes.

Car qui sait si la faim et le désespoir ne pousseraient pas ces gens à attaquer quelques charrettes pleines de provisions lorsque les champs auront donné leurs premières récoltes ? C'était une chose compréhensible que de désirer se restaurer un peu ou même à sa faim, mais mieux valait malgré tout éviter de continuer dans l'illégalité, sans quoi ce ne serait probablement pas une marque au fer rouge sur la peau, mais une décapitation en règle, qui mettrait un terme à tout ceci. Finissant de rattacher sa cape, le Noble eut un signe de tête à l'égard des deux jeunes gens puis se dirigea vers la porte, le pas un peu lourd et la mine fermée. Dehors le soleil brillait et le ciel était dégagé, une brise marine rafraichissant l'air et apportant le bruit du ressac non loin de là à quelques centaines de mètres. Son cheval attendait, aussi calme que pouvait l'être une monture faite pour la bataille, hennissant à l'approche de son cavalier qui vint lui flatter l'encolure d'une main douce. Brave bête.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 3 EmptySam 20 Aoû 2016 - 23:51
Mais du coup ça répondait pas à sa question, ‘fin pas entièrement. Parce que s'il avait compris qui était ce mec, bah personne ne lui avait dit ce qu’il était advenu d’Harman. Mais ça, au final, il en avait un peu rien à faire en fait, surtout depuis que le type avait rengainé son épée. Harman était une ordure on l’avait justement soulevé quelques instants avant, alors la façon dont il avait trépassé y avait bien que sa bande pour s’en inquiéter et s’en préoccupé, tous les autres seraient juste content qu’il rôde plus dans les parages.

Loreline fit une moue entre dépitée et amusée quand elle entendit l’allusion au fait qu’elle pourrait potentiellement attaquer une caravane, elle et ses trois gus qui devaient pas faire très impressionnant. Le banneret avait dû comprendre rien qu’à la tête de Jehan que c'était son frère, ça se voyait un peu sur leur tête et à leur façon de se comporter l’un envers l’autre.

Est-ce que j’ai l’air assez timbrée pour ça ?

Vraiment, attaqué un convoi c'était le truc le plus dingue qu’elle pouvait s’imaginer faire. Ces choses étaient tellement sécurisées que s’était presque du suicide. Non, non, la balafrée elle était pas si courageuse, ou téméraire ou atteinte, elle, elle préférait trouver le vers dans le fruit, le milicien arrangeant, ou le type de magouilleurs, avec ces types y avait toujours moyen de négocier quelques passages de nourriture sous le manteau. Ou alors elle troquait directement avec les autres bannis, mais c’était pas une partie de plaisir, si ces types avaient été puni et surtout avaient survécu s’était pas pour rien.

« À Marbrume, au temple, demandez Hannah Clahauser. Elle sait pas vraiment soigner, mais elle remuera sûrement ciel et terre pour vous trouver les meilleurs guérisseurs, si vous lui dites que c’est moi qui vous envoie. Elle vous posera sûrement quelques questions. Elle peut être un peu brute au premier abord. »

Simple retour de politesse, pour elle, la proposition du banneret était pas tombée dans l’oreille d’une sourde. Voyant l’homme se diriger vers la porte, la blonde avait demandé à son frère de l’aider à bouger la lourde table. Elle, elle savait qu’il était mal en point et de toute façon eux aussi ils auraient besoin de sortir, donc si elle pouvait éviter de prendre la fenêtre cassée c’était d’autant mieux.

« Allez, v'nez, vaut mieux mettre le plus de distance entre nous et cette bicoque, on sait jamais qu’les mordeurs aient d'la mémoire et qu’ils y reviennent. »

Déclara la jeune femme après avoir récupéré son vêtement chaud avant de sortir. Personne broncha, si personne voulait aller chercher les autres, s’était que les autres, ils avaient été attrapés, il restait qu’eux. Quatre contres le monde.

En s’éloignant, le bruit des sabots du cheval qui piétinait fit se retourner un instant Loreline, avant de finalement continuer, il fallait profiter de chaque instant de jour.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 3 EmptyDim 21 Aoû 2016 - 10:33
Que Loreline ait ou non pu donner l'impression d'être capable d'attaquer un convoi n'était pas la question, car Zephyr avait davantage pensé à l'éventualité où la faim pourrait être un leitmotiv suffisant pour faire oublier toute raison et s'en prendre à mieux armé que soi. Conseiller à la jeune femme de donner son nom en cas de besoin n'était pas anodin et l'homme espérait qu'un jour celle-ci et les quelques rares qui la suivait pourraient trouver à se rendre utile dans l'une des Places Fortes tout en s'assurant ainsi un toit et une pitance plus ou moins régulières, cependant rien n'était dit et mieux valait avant tout leur souhaiter la protection des Trois. La mention de la prêtresse fit acquiescer le Noble qui nota mentalement le nom de la sœur de celle avec qui il venait de survivre à une nuit agitée.

- Je lui donnerais de vos nouvelles en ce cas, ainsi que celles de votre frère.

L'heure était venue de prendre congé, lui pour s'en retourner vers Marbrume, eux pour s'en aller trouver un refuge et de la nourriture, en évitant les Fangeux et autres menaces de l'extérieur. L'on bougea la table, à deux -et il fut gré qu'on ne mentionna pas son état- puis le Banneret rejoignit sa monture qu'il inspecta consciencieusement avant de lui flatter l'encolure, regrettant de n'avoir rien à lui donner à manger, mais promettant à voix basse qu'il aura droit à son écurie et de quoi se restaurer s'il voulait bien l'emmener encore un peu plus loin. Zephyr grimpa en selle et fit partir au trot le cheval, adressant un signe de la main au groupe qui s'éloignait avant de se détourner pour partir de son côté. Il ne vit pas Loreline se retourner, mais songea pour sa part qu'être un Banni non tueur était une chose atroce et qu'il espérait bien avoir un jour des nouvelles de ce petit ensemble de survivants se débrouillant au mieux pour tenir contre la Fange. Puisse la Trinité veiller sur eux... et sur lui aussi.

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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 3 Empty
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