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 Un poison aux effets inattendus ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 )

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Barral TrellMilicien
Barral Trell



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MessageSujet: Un poison aux effets inattendus ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 )   Un poison aux effets inattendus  ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 ) EmptySam 24 Sep 2016 - 15:05
Spoiler:


-- 30 Juin 1165 --

Barral marchait dans les rues de Marbrume. L'après-midi touchait à sa fin et pourtant il régnait encore une chaleur étouffante et moite dans la ville. On se serait cru au beau milieu des marais pour le coup. La discussion avec sa cousine lorsqu'il l'avait accompagné à la rencontre du chevalier Eadwin de Rivenoire avait remis en cause sa façon de vivre. Comme si la voir heureuse lui avait donné envie de l'être également. Le chemin à parcourir était long encore. Il devait passé outre ses peurs. Et puis il avait fait une rencontre un soir de beuverie, ça ne lui arrivait pas souvent de boire plus que de raison mais parfois c'était plus simple pour oublier, qui lui avait fait comprendre que ce n'était pas interdit.

D'un pas décidé, il se rendait donc voir Gisèle pour lui parler. Comme d'habitude en somme. A un détail près il voulait lui dire ce qu'il ressentait vraiment quand ils étaient ensemble. Elle ne lui rirait pas au nez non ce n'était pas vraiment son genre. Il prenait un risque mais il ne pouvait plus faire semblant d'ignorer ses sentiments à son égard. Ce n'était pas la prostituée qu'il aimait, mais la femme qu'elle était.

Il avait fait auparavant un saut par sa planque, histoire de vérifier qu'elle était toujours debout et que personne n'y avait élu domicile. C'était le seul endroit qui le reliait encore à son passé, proche de l'établissement dans lequel officiait jadis sa mère. Il déboucha donc sur le port par son côté le plus mal famé, proche des égouts et du Goulot.

Prémonition ? Mauvais pressentiment ? Il ne saurait dire pourquoi il était passé par là plutot que par le chemin habituel pour se rendre à la taverne où logeait Gisèle. Et il était bien loin d'imaginer ce qu'il allait découvrir dans la ruelle suivante.

Il y avait un attroupement. Autour de quelqu'un ou de quelque chose. Un cadavre dans le coin ce n'était pas une bizarrerie. On était en train de récupérer et de se disputer ce qui pouvait l'être sans se soucier si la personne était encore vivante. Ce qui était loin d'être évident vu la marre de sang qu'il y avait autour du corps.


-- 10 jour plus tôt --

Barral se tenait derrière la porte en haut du mince escalier qui permettait à Gisèle de recevoir ses clients sans qu'ils aient à défiler à l'intérieur du bar. C'était réservé à ses habitués, ceux d'un soir devaient se contenter de faire comme tout le monde, patienter et attendre, que leur tour vienne. Après tout elle n'était pas la seule à exercer dans l'établissement.

Il frappa quelques coups discrets du bout des doigts contre le panneau de bois, s'abritant du mieux qu'il le pouvait de la pluie moite. Après quelques instants, il entendit le déclic d'une clé qu'on tournait dans sa serrure.


« Choupinet ? » dit-elle d'une voix mal assurée.

L'homme de profil qui se présentait devant elle, lui était vaguement familier. Quand il se tourna complètement elle le reconnu enfin. C'est qu'elle ne l'avait pas vu depuis quelques temps.


« Entre donc, ne reste pas dehors tu vas attraper froid »

Barral ne se le fit pas dire deux fois. Il n'était guère souvent malade, mais il n'était pas à ce point idiot pour rester sous l'eau alors que l'antre de la Gisèle dégageait une douce chaleur. En vérité cela faisait plus d'une heure qu'il était planté là, à attendre que les derniers clients s'en aillent.

« Viens te réchauffer  »

Dit à un autre que lui ces mots pouvaient être mal interprétés, mais avec lui elle savait que ce ne serait pas le cas. Depuis longtemps elle avait compris que les femmes ne l’intéressaient guère, et qu'en venant la voir il luttait farouchement contre ses penchants plutôt que de céder à ses pulsions. Elle se le rappelait comme si c'était hier...

*******************************************************

Il était encore venu la voir, elle. C'était frustrant. D'autant plus que cette fois sa chambre était libre de tout client mais non elle l'avait encore reçu. Et elle les avait entendu toute la nuit. Elle les avait même entraperçu au travers du petit trou percée dans la cloison pour satisfaire sa curiosité. Elle en devenait malade de jalousie. Il fallait trouver une solution pour que cela cesse. N'importe quelle solution, même la pire. Avec un sourire qui ne disait rien de bon, elle regagna son lit et s'endormit fomentant un plan pour parvenir à ses fins. Qui sait avec de la chance elle pourrait faire d'une pierre deux coups.

*********

Le lendemain matin, la fine silhouette enfila une cape pour dissimuler son corps et se dirigea d'un pas mal assuré vers les coins obscurs de la cité. C'est là qu'elle trouverait à coup sur la solution à son problème. Et elle était prête à tout pour y arriver mais ignorait qui contacter réellement. On ne crie pas sur les toits qu'on veut, qu'on souhaite qu'une personne disparaisse à tout jamais. Il lui fallait poser les bonnes questions sans toutefois paraître précise. Il devait bien y avoir quelqu'un, assurément même, qui serait intéresser par sa proposition. De fil en aiguille, en écoutant les rumeurs, en usant de son charme, elle finit par apprendre que des sales affaires se faisait dans une taverne clandestine. Et que peut-être là-bas elle trouverait son bonheur. Pas rassurée du tout, la frêle créature suivit le jeu de piste des indics et parvient devant la porte de l'établissement. Une grande inspiration pour se donner tout le courage nécessaire et elle entra.


Dernière édition par Barral Trell le Mer 11 Jan 2017 - 20:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un poison aux effets inattendus ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 )   Un poison aux effets inattendus  ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 ) EmptyDim 25 Sep 2016 - 18:01
Les doigts ensanglantés, dans un geste assuré, vinrent presque tendrement effleurer le pelage à nouveau. L’homme sentait le pouls excessif, lisait la peur dans les yeux exorbités de la bête, de l’enfant, bête. Il avait arrêté de gémir depuis un moment le chiot, ça arrivait parfois. Là ou certains battaient frénétiquement des pattes jusqu’à la fin, d’autres semblaient accepter leurs sorts, pas sereinement mais avec une certaine sagesse qu’Eltaron leurs enviaient.

Lui, avait une peur bleue, paranoïaque de la mort, un point faible, peu importait ça l’avait tenu en vie jusque là, à l'aube de la fin du monde. A quoi ressemblerait-il dans la mort ? Comme lui ? Non il serait là à pleurer, pathétique, faible. Peut être l’est-il toujours ?
Ses doigts vinrent caresser ses joues, caressant son front jusqu’à son menton. L’espion en lécha l'excédent. La vie lentement quittait l’animal mort à ses pieds. Ce voile, il l’avait vu tant de fois, dans le regard de sa mère surtout. Lui, le matricide involontaire.

Les voix aussitôt l’avait apaisées, caressées ses sens. Dans un geste amical, il avait caressé la fourrure du chiot qu’il avait ouvert de sa lame quelques instants plus tôt. Une belle mort, il lui avait offert une si belle souffrance qui le nourrissait. Il se sentait mieux à présent, prêt à répondre aux coups sourd sur le bois.

Là derrière la porte, ça respirait. C’était connu, ce pas lent, cette manière de cogner, rien n’échappait à Eltaron.

- C’est pourquoi ?

- Une femme veut te voir. C’pour le travail El.

L’homme n’avait pas attendu de réponse, il savait que l’espion descendrait bientôt.

A la force de ses jambes, l’homme bourreau, victime, s’était relevé. Le petit corps, le réceptacle à présent sans âme tenu avec douceur, comme un être ami, jeté par la fenêtre, dans la ruelle sale, noire, morte, s’y échouant comme un pantin désarticulé dans une dernière gerbe de sang frais. Un sourire se dessina sur le visage d’Eltaron.

Il s’était préparé, avait nettoyé aux mieux les lieux, cette chambre qui était la sienne depuis quelques semaines déjà et avait rejoint la salle principale. On ne se retournait pas pour le regarder, on l’oeillait discrètement, on se détournait mais on l’évitait. Ici il était connu, on savait,
Le mal avait bien des visages, le sien, exsange, étrange, n’en était qu’un parmis tant d’autres.

Une seule femme, là au milieu des hommes, silhouette sous cape. Ses yeux pâles l’avaient détaillés, mise à nus, l’avaient harcelés. De haut en bas, est-ce que ses doigts étaient crispés, est-ce que ses jambes s’agitaient, est-ce que ses yeux étaient fuyant, son visage levés, baissés ? Qui était-elle ? Rare était les femmes qui venaient à lui. Nombreuses étaient-celles qui le fuyaient.

Une longue analyse, louve ou agneau ? Il s'approcha, une fois son ébauche de profil effectuée. Une main tira la chaise, avec une lenteur exaspérante, ses yeux fantomatique plongés sur elle.
Il s’asseya enfin, son menton s’échoua sur sa main. Une tâche de sang oubliée sur l’auriculaire.
Elle était féminine, elle dégageait une sensualité, presque une sexualité. Toutes des putains, comme sa mère, comme toutes. Il avait envie de les lui arracher ses yeux mais ce qui faisait d’Eltraon un être capable de vivre parmi les siens, le collier à son cou, le garde fou c’était le travail. Aussi effaça-il toutes pensée, accaparé soudain par la réalité.

- Je suis celui que vous cherchez, mon prix est à la hauteur de ma réputation. Que voulez-vous ?
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MessageSujet: Re: Un poison aux effets inattendus ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 )   Un poison aux effets inattendus  ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 ) EmptyMar 27 Sep 2016 - 22:34
Un homme louche l'avait priée de patienter le temps qu'il aille chercher « le messager ». Elle ne se sentait pas très bien dans cet endroit où se jouer le destin des autres. Mais elle avait besoin de lui, de ses services, pour enfin se débarrasser de sa rivale. Cela faisait bien trop longtemps à son goût qu'elle rongeait son sang, le temps était venu de forcer le destin. Elle n'allait pas se contenter de la seconde place éternellement. Hors de question.

Immobile sous sa cape, elle n'en menait pas large sentant les regards des hommes sur elle. Pourtant elle avait l'habitude. Mais dans cet endroit c'était différent. Ce n'était pas son stylet qu'elle gardé dissimuler dans les replis de sa robe qui lui serait d'une quelconque utilité ici.

Enfin il arriva.

Elle sut que c'était lui, rien qu'à voir comment les autres autour semblaient le fuir. Devait-elle le craindre ? Sûrement. Ce qui ne l'empêcha pas de s'approcher pour lui faire son petit jeu. Elle devait lui montrer qu'elle n'avait pas peur. Aussi sans nul autre forme de procès elle vient s'asseoir sur ses genoux. Il n'était pas de toute beauté avec cette cicatrice, même si ça lui donnait un certain air, mais ce qui sauta à ses yeux c'était la couleur de ses prunelles. Elle n'en avait jamais vu d'une couleur aussi claire.


« -Ce que je veux », fit-elle en laissant courir un doigt le long de sa joue, « hum...je crois que vous le savez déjà. Je ne serais pas ici si je n'avais pas besoin de vos services. La question est plutôt qui il me semble. »

Elle le regarda droit dans les yeux, ce n'était pas très poli en soi, lui laissant voir toute la noirceur de son sombre plan.

« -Je veux qu'elle souffre. Cela fait trop longtemps que je suis dans son ombre. J'ai le droit moi aussi à un peu de gloire. »

Elle agita sa paire de seins de façon ostentatoire sous le nez d'Eltaron pour lui prouver qu'elle avait du charme. Il y avait sur la table une miche de pain, preuve que l'endroit savait où s'approvisionner, elle saisit une tranche entre ses doigts fins.

« -La taverne du port vous voyez laquelle ? »

Elle le laissa réfléchir un peu avant de préciser.

« -Celle qui se situe à la limite des deux zones du port. C'est là que se trouve ma rivale. Elle a la meilleure chambre, vous pouvez pas vous tromper. Je veux qu'elle disparaisse. Qu'elle souffre ! »

Et comme pour prouver qu'elle le voulait vraiment, ses ongles s'enfoncèrent violemment dans la mie du pain.
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MessageSujet: Re: Un poison aux effets inattendus ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 )   Un poison aux effets inattendus  ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 ) EmptyVen 30 Sep 2016 - 16:51
Inconsciente que tu es…

Eltaron n’avait rien dit quand sa cliente s’était assise sur ses genoux, telle la putain qu’elle était - l’embryon de doute s’était à présent dissipé - seul un vague frémissement pouvait trahir une émotion. Peur, excitation, impossible à dire. Il ne la quittait pas des yeux, il s’imaginait avec une grande clarté la torturer, la prendre si violemment que le plaisir lui serait refusé, le bruit de ses os qu’il briserait et surtout surtout le plaisir qu’il éprouverait à faire disparaître ce regard à jamais. D’ailleurs, une chaude et agréable douleur s'éveilla dans son bas ventre à cette douce pensée.

Je te crèverais les yeux, tu ne regarderas plus personne, chienne souillée.

Il sentait le besoin presque viscérale de la repousser, d’écraser son visage sur la table pour ce qu’elle venait d’oser faire. D’ailleurs ça chuchotait, ça les contemplait, la taverne semblait avoir retenu son souffle. Il ne fallait pas le toucher, l’espion, oh non et ceux qui le connaissait avaient conscience de l’incongruité de la situation.

« -Ce que je veux...»,

Avec une grande vivacité contrastant avec son immobilisme, l’homme arrêta son geste. Pas de tendresse, il ne pouvait l’accepter, il ne pouvait le comprendre, n’en retirerait rien mais les autres, si, ils en tireraient des conclusions.

« hum...je crois que vous le savez déjà. Je ne serais pas ici si je n'avais pas besoin de vos services. La question est plutôt qui il me semble. »

Il n’était pas un assassin, du moins ce n’était pas spécialité. Il avait un accord tacite avec la milice, on le tolérait mais il y avait une limite à ce qu’on pouvait couvrir et Eltaron, couard qu’il était, n’avait pas l’intention d’aller patauger dans les marais pour un excès de...pulsion. L’argent et la sécurité était ici à Marbrume et c’est bien là les seuls choses dont il avait vraiment besoin. Mais au creux de son oreille ça murmurait qu’elle était comme lui, que ses sombres desseins ne pouvait être jugé à leurs juste valeurs, exécutés que par lui, l’élu.

Aussi indifférent à ce qui était si aguichant aux yeux de la plupart, il lui répondit, ne laissant pas son regard s’égarer sur son corps, l’esprit focalisé, plus intéressé sur cette vengeance qui elle, l’excitait terriblement, mieux encore, qui allait l’enrichir !

- La souffrance se cultive, se respecte et il y a bien des années que je lui rend hommage comme un fils dévoué.

Il hocha la tête positivement ensuite, quand elle fit allusion à l’endroit, il connaissait, savait, comprenait qui serait sa cible, pourquoi, comment. Cette femme était mauvaise, déterminée, il l’aurait presque embrassé à cet instant si une autre part de lui même ne la trouvait pas si repoussante.

Toutes des trainées,
se répéta l’espion.

- 1 écu. Non négociable. Si tu ne peux pas payer, ce n’est pas mon problème. Ensuite, je ne travaille pas dans la précipitation.

Avec un sourire impeccable, carnassier, l’homme lui retira le pain maltraité des mains, faisant tomber de nombreuses miettes sur eux, indifférent.

- La moitié maintenant, le reste une fois que j’en aurais terminé avec elle. Des précisions, des questions, femme ?

Ensuite, je viendrais pour toi, rien que pour toi et je t'écraserais pour ce que tu as osé faire, tes cuisses, ton odeur sur moi...
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MessageSujet: Re: Un poison aux effets inattendus ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 )   Un poison aux effets inattendus  ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 ) EmptyDim 2 Oct 2016 - 19:09
Un "oh" s'échappa de ses lèvres lorsqu'Eltaron attrapa sa main avant qu'elle n'effleure sa joue. Visiblement l'homme n'était pas du genre à apprécier les contacts physiques. Tant pis pour lui. D'un autre côté c'était presque compréhensible vu le genre d'homme qu'il était. Elle ramena donc sa main prudemment devant son corsage.

La souffrance se cultive, se respecte et il y a bien des années que je lui rend hommage comme un fils dévoué.

Voilà des paroles qu'elle aimait entendre. Qui faisaient froid dans le dos aussi mais à cet instant la faisaient saliver, l’excitant presque. Pas de doute possible on l'avait bien renseigné, avec lui le travail serait bien fait. L'autre allait souffrir, et encore souffrir jusqu'à le supplier qu'il cesse. Malheureusement elle ne pourrait sans doute pas assister à cela. Ce qui la frustrait un peu. Elle aurait tant aimé voir ce sourire disparaître à tout jamais.

1 écu. Non négociable. Si tu ne peux pas payer, ce n’est pas mon problème.La moitié maintenant, le reste une fois que j’en aurais terminé avec elle

Quand il annonça son prix, elle blêmit. 1 écu c'était une somme quand même. Elle soupira. Le tarif était bien plus élevé que ce qu'on avait pu lui dire mais tant pis. Cela faisait bien longtemps qu'elle ruminait sa haine et sa vengeance. Et si se séparer d'autant lui faisait gagner enfin la place tant convoiter alors elle n'avait pas à hésiter. Place qui lui permettrait de se renflouer bien plus vite.

« Affaire conclue.»

Sa main se glissa dans son corsage à la recherche de sa bourse. Elle avait tout juste de quoi payer la moitié du contrat. Elle prit son temps pour l'attraper histoire de le faire profiter de sa poitrine. Puis avec un soupire elle la posa sur la table. Une avance pour un pas vers sa future gloire ?

Des précisions, des questions, femme ?

« Dans combien de temps nous nous revoyons ? »

Il avait dit ne pas travailler dans la précipitation, donc cela exigeait du temps. Mais combien ? Elle ne voulait pas être prise au dépourvu lorsqu'il viendrait chercher son du. Surtout qu'il lui manquait encore un tout petit peu d'argent pour compléter la somme.

Je peux aussi t'offrir mes services, pour toi ça sera gratuit évidemment. Besoin d'autres renseignements peut-être ?
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MessageSujet: Re: Un poison aux effets inattendus ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 )   Un poison aux effets inattendus  ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 ) EmptyMar 4 Oct 2016 - 15:32
« Dans combien de temps nous nous revoyons ? »

-10 jours. Pas plus, probablement moins.

- Je peux aussi t'offrir mes services, pour toi ça sera gratuit évidemment. Besoin d'autres renseignements peut-être ?

Avec délicatesse, il repoussa la jeune femme pour se relever. Il aimait ses sombres desseins, après tout. Eltaron s’étira tel un félin, ses yeux presque transparent se fermant un bref instant avant de plonger sur elle.

- Tu n’as pas à le préciser, ce que je veux vraiment, je le prend.

Puis il fit volte face, s'apprêtant à remonter à l’étage, le temps était compté. Eltaron Ruan respectait toujours ses contrats, ses engagements, le travail c’était son garde fou.

- Pas de question.

Sans rien ajouter de plus, l’espion disparu dans sa chambre, faisant sauter la bourse pleine dans sa main.


***

Gisèle. Ils étaient si proche maintenant, sans même qu’elle n’en ait conscience. Il aimait ça Eltaron, se pouvoir que ça lui donnait. Il la regardait, là, accueillir un client. L’espion était ici pour la troisième nuits consécutives, dans ce recoin qui le rendait invisible mais lui offrait une vue parfaite sur le bâtiment, sur elle. Indifférent à la pluie qui coulait sur son visage, qui perlait à ses paupières il patientait des heures durant, immobile comme une statue.

Il se l’appropriait, doucement. Ses manies, ses gestes, ses tics. Ce regard doux, cette voix chantante, agréable. Elle lui plaisait, elle lui donnait envie de la faire taire, une main broyant son cou délicat jusqu’à l’en étouffer. Il comprenait parfaitement, Eltaron, la jalousie qui consumait son employeuse, le chiendent face à la rose. Un petit ricanement brisa le silence de la nuit alors que la porte se refermait pour une nouvelle passe. Ce ne serait plus très long avant qu’il agisse.


***

Une paroi entre eux, un mur, rien, une fragilité qui ne pouvait résister à ses desseins. Il écoutait les bruits à l’intérieur, lui parvenant depuis la fenêtre entrouverte. Il la devine, elle est assise à la coiffeuse, il entend le bruit de la chaise qu’on tire. Eltaron est venu hier, espion, client, s’appropriant les lieux comme ses lèvres à elle s’appropriait son désir. Il avait été difficile pour lui de contenir son agressivité, mais c’était pour le travail, après tout. Alors, savait, la devinait se déplacer dans l’espace de cette petite chambre qui sent la bougie, son parfum, les relents doucereux du sexe.

il frappa contre la porte de l’index. Il la devina s’arrêter, enfiler avec délicatesse son châle pour venir lui ouvrir. Elle fronça un peu les yeux, la surprise se lisait sur son visage, elle ne s’attendait probablement à le voir, lui, et c’était bien normale. Il voyait ses lèvres bouger et avant qu’elle n’ait le temps de parler, il la repoussa à l’intérieur violemment, une main se plaqua contre sa bouche, son pied referma la porte, scellant son funeste destin. Du moins le pensait-il. En tout cas, le jeu avait commencé.

***

Elle se réveilla enfin, il avait nettoyé ses cheveux, sa tempe souillée de sang, il n’y avait pas été de main morte. Il la regarda grimacer, tenter de deviner ou ils se trouvaient. Qu’elle était cette maison abandonné qui puait l’humidité, ou se trouvait-elle ?

- Ne me regarde pas comme ça. Je ne suis pas responsable.


Il était assis en tailleur face à elle, ses yeux pâles parcoururent son corps, il ne l’avait pas dénudé, il voulait qu’elle soit réveillée pour ça.

- Je ne suis qu’une arme, l’instrument d’une vengeance qui ne m’appartient pas. Dis moi, Gisèle, puisque nous avons tout notre temps, veux-tu savoir qui te hait suffisamment pour que tu sois là, aussi fragile qu’un nouveau né, à ma merci ?

Il lui souriait, lèvres closes, presque...normal. Dans sa tête une douce mélodie, celle de la reconnaissance, de la confiance.
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MessageSujet: Re: Un poison aux effets inattendus ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 )   Un poison aux effets inattendus  ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 ) EmptyVen 7 Oct 2016 - 16:22
Gisèle ouvrit les yeux dans un endroit qu'elle ne connaissait pas. Sa tête lui faisait mal. Elle voulut se masser le crâne mais elle constata que ses mains étaient attachées. Pourquoi ? La peur était là toute proche, s'insinuant dans son être. Elle se souvient des événements de la veille. Son cœur qui avait fait un petit bond dans sa poitrine quand elle avait entendu les petits coups contre sa porte. Elle avait cru ouvrir à son « Choupinet », cela correspondait à ses habitudes de visite, au lieu de ça elle avait juste aperçu le visage peinturluré de l'homme avant qu'il ne la frappe et qu'elle perde connaissance en se cognant. Trois jours avant elle était encore avec Barral.

*******

Gisèle, la main dans les cheveux humide de Barral, revint à la réalité et au présent en sentant l'étreinte maladroite du borgne. Durant toutes ces années, elle n'avait cessé d'espérer, de parvenir à réveiller en lui l'homme. Certes il y avait bien eut cette nuit de février où elle avait fait l'objet de cet enjeu stupide, et où il s'était montré bien différent, mais il était tellement imbibé ce jour-là...Elle savait pourtant qu'il n'irait pas plus loin comme les autres fois. C'était désespérant pour elle de l'attendre mais c'était à lui de faire ce chemin là. D'accepter ses sentiments. Elle avait bien compris depuis tout ce temps que ce n'était pas simplement pour éviter son penchant qu'il venait la voir, il venait pour elle, parce que quelque part au fond de son être il s'était attaché à elle bien au delà de la simple amitié.

« Barral, je ne peux pas décidé pour toi, il faut que tu fasse la paix avec toi-même »

Elle déposa un baiser sur sa joue et s'éloigna allant chercher les pièces d'un jeu de marelle. Elle aurait pu se montrer plus persuasive mais pas avec lui, cela aurait eut l'effet inverse que de le forcer à venir avec elle, voir même elle l'aurait perdu définitivement.

-Reste, murmura-t-il.

Il ne savait pas pourquoi il lui disait cela. Tout ce qu'il savait c'est qu'il se sentait bien quand elle était près de lui. Apaisé presque. Elle n'était pas revenue. C'était lui qui était aller poser ses fesses sur le bord du lit et ils avaient enchaînés des parties sans vraiment se parler. Sans vraiment se regarder. Simplement pour tuer le temps. Si les mains se frôlaient ce n'étaient que pour le besoin du jeu, pour déplacer les pions. Parfois un éclat de rire fusait. Barral perdait souvent.


*******

« C'est toi qui m'a frappé pourtant... »

Une simple constatation. Pas encore complètement effrayée pour céder à la panique. Lentement ses yeux s'habituaient à son nouvel environnement. Où était-elle ? Pas à la taverne. Mais pas très loin non plus. Elle reconnu l'odeur du sel malgré la forte présence d'humidité.

« Que veux-tu de moi ? Je te reconnais, tu es venu hier. »

Ce visage et ce regard étaient suffisamment singulier pour qu'elle ne l'oublie pas du jour au lendemain. Elle avait senti une espèce de violence contenue pendant l'acte mais elle n'avait rien dit. Elle n'était pas là pour juger. Et elle avait connu pire. Qui était cet homme ?

« Puisque tu y tiens tant dis le moi. »

Elle ignorait jusqu'alors l’existence d'un contrat sur sa tête. Et elle ne comprenait pas vraiment pourquoi elle était là jusqu'à entendre la fin de ses propos. Un tremblement la parcourut. Elle ne savait pas ce qu'il lui réservait mais à présent elle avait peur. Personne ne s'inquiéterait avant le soir...et encore ça lui arrivait parfois de ne pas travailler. Rarement mais ça lui arrivait de temps en temps.
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MessageSujet: Re: Un poison aux effets inattendus ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 )   Un poison aux effets inattendus  ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 ) EmptyLun 10 Oct 2016 - 18:06
« C'est toi qui m'a frappé pourtant... »

- Précaution d’usage. N’y voit rien de personnel.

Il n’ajouta rien, elle allait poser des questions. Il y avait plusieurs schémas, récurrents. Ou bien elle fondrait en larmes, lâchant un flot décousu de mots sans grands intérêts, à peine compréhensibles, peu probable, ou bien la pute allait le bombarder de questions, gardant ses yeux aux secs, peu probable également, ou bien elle n’en poserait qu’une, ce “pourquoi ?”, gardant son sang froid. C’était pour lui, le plus probable.

Eltaron toujours assis, paisible, regardait ses yeux découvrir la pièce. Il répondit à sa question muette.

- Nous sommes dans une demeure abandonnée, le père et le fils se sont pendus ici, la revente est difficile. J’aime cet endroit. Le murs respirent, l’odeur de l’abandon se mêle à celle de la mer.

Il se releva lentement, paisible, pour aller s’appuyer contre le mur, jetant un oeil, les yeux plissés par la fenêtre.

- Peut être en as-tu entendu parler ? Peut être sais-tu ou nous nous trouvons ? Si tel est le cas, tu sais déjà que personne ne t’entendra si tu décides à crier. Tu ne ferais que te rendre insupportable et avec moi l’idée est mauvaise, très mauvaise.

« Que veux-tu de moi ? Je te reconnais, tu es venu hier. »

- Nous allons passer quelques heures, que dis-je, quelques jours, en tête à tête. Il était normal que je me...présente. Tu suces bien, on doit te le dire souvent, non ?

Il revient vers elle, effleura sa joue du pouce avant de s’asseoir à côté d’elle. En bon couard qu’il était et malgré les liens trop serrés qui entravaient et blesseraient bientôt les poignées de la jeune femme, sa main se posa sur son poignard, juste au cas ou.

- Tu as le pire ennemi qui soit, une femme jalouse, Gisèle. Dis-moi, juste entre nous, qu’est ce qu’une pute, peut bien vouloir posséder d’une autre ? Qu’est ce qui fait cet éclat dans ton regard ? Qu’est ce qu’elle veut te prendre, voir s'éteindre ? Qui, peut être ?


Ça, ça Eltaron n’était pas capable de le comprendre, de l’appréhender. Quel était ce sentiment derrière son sourire, dans l’éclat à présent terne de sa voix ?
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MessageSujet: Re: Un poison aux effets inattendus ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 )   Un poison aux effets inattendus  ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 ) EmptyVen 21 Oct 2016 - 19:00
- Nous sommes dans une demeure abandonnée, le père et le fils se sont pendus ici, la revente est difficile. J’aime cet endroit. Le murs respirent, l’odeur de l’abandon se mêle à celle de la mer. Peut être en as-tu entendu parler ?

Les propos de son ravisseur lui faisaient froid dans le dos. En plus il semblait se délecter de l'histoire du lieu. Comme fasciné par l'odeur de la mort. Elle ne le connaissait que depuis quelques heures mais ce type avait l'air vraiment pas net. Dérangé c'était le mot. Mais pour le moment Gisèle arrivait encore à se maîtriser.

Si elle avait entendu parler de cette terrible tragédie ? Bien entendu. Elle vivait depuis assez longtemps dans le quartier pour être plus ou moins au courant de toutes les petites ou grandes histoires qui s'y déroulaient. Et puis ses clients oubliaient assez souvent de tenir leur langue quand ils passaient entre ses mains.


- Tu suces bien, on doit te le dire souvent, non ?

« Oh ! Tu as donc apprécié à ce que je vois...mais tu n'étais pas obligé de me faire quitter ma chambre... » fit-elle sur un ton de reproche,  « contre un petit supplément le patron laisse les clients profiter de mes services pour quelques jours. »

Elle ne se doutait pas encore qu'Eltaron avait un autre projet pour elle. D'autant plus qu'il venait d'effleurer sa joue comme s'il voulait commencer à jouer à un jeu auquel, il le saurait bientôt, elle avait plein de ressource. Mais était-il question du même jeu ? Elle avait une espèce de sixième sens pour détecter les envies tordues de certains clients, et en général elle arrivait à éviter la plupart du temps ce genre d'individu. Là, avec les mains liées, ça serait beaucoup plus compliqué. '' Glac'ieux '' était de cette catégorie là, malheureusement, elle l'avait senti se retenir la veille. Il ne semblait d'ailleurs pas très à l'aise malgré le fait qu'elle soit entravée.

- Tu as le pire ennemi qui soit, une femme jalouse, Gisèle.

Au moins sa patience était récompensée par les maigres informations qu'il daignait lui livrer. Une femme donc ? Qui ? Elle cottoyait beaucoup de monde. Femmes comme hommes. Qui pouvait lui en vouloir à ce point ?

- Dis-moi, juste entre nous, qu’est ce qu’une pute, peut bien vouloir posséder d’une autre ?

« Qu'est-ce que j'en sais ? Sa clientèle peut-être...je ne choisis pas vraiment qui vient me voir...tout ce qui m'importe c'est la satisfaction du client quel qu'il soit. Après oui le patron me laisse certaines libertés c'est vrai. Mais je suis sa plus ancienne aussi.. »

- Qu’est ce qui fait cet éclat dans ton regard ?

« Tu voudrais aller voir une fille qui fait la tronche toi ? Hein Glac'ieux, dis moi qui aurait envie d'aller voir une fille qui n'a pas l'air dans son assiette ? Je vais te dire, je n'ai pas choisi de faire ça, mais quand on a besoin d'argent et pas beaucoup de savoir, et bien on prend ce qui vient. Et puis tu sais, si les clients viennent me voir c'est aussi pour se changer les idées avec toute cette morosité due à la fange. Il faut leur donner un peu d'espoir, un peu de bonheur, et ce n'est pas en tirant la tronche qu'on peut y arriver. »

Si elle n'avait pas eu les mains attachées, elle lui aurait volontiers posé sa main contre sa joue, pour lui donner un peu de douceur qui semblait lui faire défaut.

- Qu’est ce qu’elle veut te prendre, voir s'éteindre ?

La question méritait d'être posée et la faisait réfléchir. Elle ne voyait pas vraiment de quoi il pourrait s'agir. Sa chambre peut-être. Elle n'y était pas vraiment attachée.

« Il lui suffit de demander au patron si elle veut ma place, mais j'en doute, elle a encore beaucoup à apprendre si c'est ce qu'elle veut. »

Gisèle voyait à présent qui lui en voulait. Et savait que cette femme rapporterait bien moins d'argent au patron si il en faisait ''sa principale''. Elle était bien plus jolie mais bien moins raffinée dans ses manières. Avec elle c'était le sexe pour le sexe sans rien d'autre en plus. Et ce n'était pas faute d'avoir essayer de lui faire comprendre.

- Qui, peut être ? 

Elle resta silencieuse sur ce point. Elle avait du mal à croire qu'il s'agissait simplement d'une jalousie vis-à-vis d'un de ses clients en particulier. C'était vraiment trop bête. Surtout qu'il n'y avait qu'un client auquel elle tenait. Elle se mit à rire...
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MessageSujet: Re: Un poison aux effets inattendus ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 )   Un poison aux effets inattendus  ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 ) EmptySam 29 Oct 2016 - 17:35
« Qu'est-ce que j'en sais ? Sa clientèle peut-être...je ne choisis pas vraiment qui vient me voir...tout ce qui m'importe c'est la satisfaction du client quel qu'il soit. Après oui le patron me laisse certaines libertés c'est vrai. Mais je suis sa plus ancienne aussi.. »

- Tu te sous estimes. Tu vois, tu as déjà un début de réponse, Gisèle.


« Tu voudrais aller voir une fille qui fait la tronche toi ? Hein Glac'ieux, dis moi qui aurait envie d'aller voir une fille qui n'a pas l'air dans son assiette ? Je vais te dire, je n'ai pas choisi de faire ça, mais quand on a besoin d'argent et pas beaucoup de savoir, et bien on prend ce qui vient. Et puis tu sais, si les clients viennent me voir c'est aussi pour se changer les idées avec toute cette morosité due à la fange. Il faut leur donner un peu d'espoir, un peu de bonheur, et ce n'est pas en tirant la tronche qu'on peut y arriver. »

A l’évocation de ce surnom, l’homme pencha la tête sur le côté avec une désarmante curiosité, un regard curieux, enfantin. Elle avait appuyé là ou ça faisait mal. Petit claquement de langue, oublier ça, ne pas y prêter attention.

- Ne me prend pas pour un idiot, tu vois très bien ou je veux en venir. Si ce n’est pas le cas, tu es vraiment décevante.

Il avait haussé les épaules, comme si cet état de fait lui était égal, au fond c’était un peu le cas. Sa curiosité restait toute relative, mais il avait malgré tout ce désir de comprendre, au delà de ce qui était nécessaire et d’être compris par ceux qu’il tenait entre ses griffes. Mais il n’y croyait pas, cette jeune femme était perspicace, pour une pute, pour une femme, comme la mère.Finalement, Eltaron avait hoché négativement la tête.

- Non, je ne peux te croire aussi limité et terre à terre, je t’ai trop longtemps observé pour ça. Tu prend ton...travail très à cœur. Qu’est ce que tu aurais voulu faire ? Si tu avais eu le choix ? Si je t’en offrais la possibilité ? Tu sembles avoir autant à cœur le plaisir physique que moral de tes clients, au delà de ce que ton travail l'exige. Dis-moi, je suis tout ouïe.

Elle lui semblait quelqu’un de bien, d'altruiste presque, faisant preuve d’un certain sens du sacrifice, dévouée. Eltaron essayait, sans le savoir, de comprendre, de ressentir de telles émotions, vainement. Pour lui, tout cela n’était que faiblesse, erreur. Les gens comme ça n’étaient que des âmes condamnées, une honte pour cette espèce dominante, un sacrifice pour les voix, qu’il se devait en tant qu’élu, messager terrestre, de leurs offrir. Il n’était qu’un exécutant, une arme, ni plus, ni moins.

« Il lui suffit de demander au patron si elle veut ma place, mais j'en doute, elle a encore beaucoup à apprendre si c'est ce qu'elle veut. »

- On dirait, en effet, qu’ELLE, se trouve dans une impasse. Quel autre choix s’offre à elle ? Tu penses cette raison suffisante ?Il est si commun pour les êtres comme toi de s’attacher pourtant, j’ai peine à croire qu’il n’y ait personne à qui tu tiennes, pas avec tout cette flamme sacrée. Tu me mens, te mens-tu également ?


Eltaron se pencha pour poser un doigt sur la bouche de la jeune femme.

- Réfléchis, encore. Correctement. Tu as le temps. Un dernier conseil, Gisèle, ne te moque pas de moi.

L’espion la saisit par l’épaule pour la mettre dos à lui, avant de se presser contre elle et de lui sussurer à l’oreille.

- Ne fais plus en sorte que ce soit une envie….personnelle, de te faire mal. Une envie intime.

La langue d’Eltaron caressa sa joue tandis que ses mains débarrassaient la jeune femme de ses habits sans la moindre douceur, dans des déchirements de tissus. L’homme, la bête, lui écrasa le visage au sol, que ses yeux trop doux ne le regarde pas, non, cette femme le déstabilisait, pas assez toutefois pour faire taire la douleur chaude de son bas ventre. Il entra en elle, là ou il n’avait pas sa place, probablement pointé du doigt par les Dieux, mais les voix, elles, chantaient pour lui.

- Réfléchis encore…
murmura l’homme dans un râle.
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MessageSujet: Re: Un poison aux effets inattendus ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 )   Un poison aux effets inattendus  ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 ) EmptyDim 6 Nov 2016 - 16:54
« Tu ne devrais pas avoir honte de tes yeux tu sais. »

Elle aurait aimé effleuré sa joue avec sa main mais les liens l'en empêchaient. Il lui faisait penser par certains côtés au borgne. Elle lisait la même détresse chez cet homme qui la retenait prisonnière contre son grès. Eltaron lui faisait tellement penser à son borgne. Elle secoua la tête pour chasser son image. Elle ne devait pas parler de lui. De l'homme qui avait son cœur et qui ne le voyait même pas. Rien elle ne devait rien dire de plus. Tant pis s'il s'en prenait à elle. Elle avait fini par comprendre de toute façon qu'elle était condamné à être sa chose.

Qu’est ce que tu aurais voulu faire ? Si tu avais eu le choix ? Si je t’en offrais la possibilité ? Tu sembles avoir autant à cœur le plaisir physique que moral de tes clients, au delà de ce que ton travail l'exige. Dis-moi, je suis tout ouïe.

« J'aurais repris l'activité de mes parents, ils m'auraient mariés surement...j'aurais une famille, des enfants.... »

Sa voix se brisa. C'était son rêve le plus cher. Mais plus les années passaient moins elle pourrait le réaliser. Elle se tut. Elle en avait déjà trop dit.

Il est si commun pour les êtres comme toi de s’attacher pourtant, j’ai peine à croire qu’il n’y ait personne à qui tu tiennes, pas avec tout cette flamme sacrée. Tu me mens, te mens-tu également ?

Elle s'obstinait à lui résister. Ne pas lui répondre c'était aussi avouer qu'elle avait quelqu'un. Elle prenait un risque en le défiant ainsi. Jamais il ne saurait. Jamais. Elle venait de comprendre aussi que c'était à cause de lui qu'elle était là. L'autre idiote le voulait lui. Jamais. Jamais. Jamais. Ses yeux lançaient des éclairs rien qu'à l'idée de le perdre lui.
Fatalement elle l'avait énervé. Quand il posa un doigt sur sa bouche, elle recula sa tête. Mais elle ne put rien faire quand il la déshabilla brutalement. Elle tenta bien se débattre un peu mais il était trop fort.

Elle ne put retenir un gémissement lorsqu'il s'introduit en elle. Ce fut tout ce qu'elle lui accorda comme victoire. Elle ne pouvait ignorer la douleur mais elle ne lui ferait pas se plaisir de crier. Mais il l'avait brisé c'était certain. Les larmes coulaient le long de ses joues...Personne ne l'avait humilier ainsi. Ce n'était que le début...

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MessageSujet: Re: Un poison aux effets inattendus ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 )   Un poison aux effets inattendus  ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 ) EmptyLun 14 Nov 2016 - 18:19
- Gisèle…

Eltaron, accroupis, la contemplait dormir avec un air presque paternaliste. Elle avait mit longtemps à céder, à s'abandonner au repos mais ce qu’il avait mit dans son verre avait fini par avoir raison d’elle, par vaincre sa résistance. Dans son esprit s'entremêlaient tout un tas de choses, dans son corps un flot de ressentis oubliés. Dont celui, doux comme le pelage d’un chiot d’une brève étreinte. Il l’avait fait, cette femme l’avait forcé à se trahir, il était sale, désavouée, il l’avait prit dans ses bras, une poignée de seconde, une larme salé avait même coulé sur son épaule.

« Tu ne devrais pas avoir honte de tes yeux tu sais. »

Ruan grogna, retomba sur ses fesses, sans cesser de fixer son doux visage, enfin serein. Une moue presque dégoûtée sur le visage. Elle avait osé ! La mère le lui répétait, souvent, pour l’apaiser le soir, “tu as des yeux magnifique mon petit” “tu es unique El’”, quand le sommeil ne venait pas, son esprit trop pleins du mépris, des moqueries, des coups. Les choses pourraient sembler facile, une enfance malheureuse avait fait de lui ce qu’il était, mais ce n’étaient pas si simple, oh non, pas aussi simple.

A présent assis en tailleur, les bras noués autour de ses jambes, il continuait de ressasser leur dernier échange.

« J'aurais repris l'activité de mes parents, ils m'auraient mariés surement...j'aurais une famille, des enfants.... »

Il avait eu une envie de lui mentir, de lui dire qu’il pouvait l’aider, que grâce à lui tout serait bientôt fini, il aimait lire l’espoir dans le regard de ses victimes, puisqu’il était vain. Mais ce n’était qu’un demi mensonge après tout, il allait la libérer d’une vie qui n’était pas la sienne, sa saine semence serait la dernière à souiller son corps trop tendre, trop doux pour se vendre. Mais il n’allait pas la tuer, non, il ne le pouvait pas et ça, ça mettait les voix en colère, il les entendait dans les cris de la nuit, cogner, l’insulter, là, tout contre ses tempes. Mais pas elle, pas cette voix si tendre, elle avait cessé de chanter pour lui, sans doute fâché de ces multiples faiblesses. Les femmes boude après tout, pas de quoi s’en inquiéter. Elle reviendrait, elle revenait toujours.

- Plus vite je me serais débarrassé de toi, plus vite elle sera mienne à nouveau.

Levant son verre de tord boyau en direction de sa victime, comme pour trinquer, Eltaron avala une nouvelle gorgée d’alcool. Elle n’avait rien voulu lui dire, rien avouer, mais le fait est que le deviner n’était pas sorcier. Il y avait bien quelqu’un, pourquoi ce quelqu’un ne faisait rien pour ça ? Pourquoi la laisser tapiner ? Mais ce n’était pas son problème, peut être se disait-elle qu’elle avait gagné, qu’il ne devinait pas.

- Oh Gisèle, si j’avais voulu savoir, je saurais déjà.

Mais seul comptait qu’il ait eu raison, qu’il ne se soit pas trompé. Parce qu’il n’aimait pas ça.

- C’a n’a pas d’importance, que je connaisse son visage tu sais, c’est peut être plus sage. Non, ça n’en a plus.

Dans le silence du dernier étage de la maison abandonné qui sentait la sueur, leurs ébats, l’urine aussi, Eltaron finit par s’allonger à son tour, ses yeux blancs, ouvert, perdu dans l’obscurité.

- Taisez-vous, je vous en prie…

***

Pierre ? Vous, vous m’avez fait demander ?

Entre, hâtes-toi, il fait froid à cette heure.


En effet, entre chien et loup, l’air s’insinuait entre les bâtiments jusqu’au cœur de la chambre qu’Eltaron, Pierre de son petit nom de l’instant, se hâta de refermer.

- Tu l’as trouvé ? Qui est-il ?


Ménageant son suspense par pur sadisme, celui qu’on appelait le messager prit place à la petite table sous la fenêtre, frissonnant de froid.

- Ce n’est pas un homme mais une femme, qui a ôté la vie de la tienne, mon ami. Cette nouvelle, bien que surprenante, devrait te rassurer quant à tes chances d’en finir à la loyale, puisque tel est ton souhait. Tu sais ce que j’en pense bien sûr mais...Nous sommes amis, n’est-ce pas ? Alors nous feront les choses comme tu le souhaites.

La main faussement compatissante du traître, cette main sur laquelle le sang de l’épouse avait coulé, vint presser celle d’un homme meurtri, aveuglé par la tristesse, consumé par la haine. Un meurtre violent, sordide qui avait fait baver la populace. Eltaron ne tuait que rarement, par peur de se faire coffrer, alors il s’était montré imaginatif sur la mise en scène de son crime. Il lui avait pourtant dit de ne pas crier, si seulement les femmes daignait rester à leurs places et écouter les hommes. Surtout lui, supérieur à tant d’autres.

Ce sera bientôt fini, justice sera faites mon amour…

La tête baissé, l’homme pleurait tout les larmes de son corps, encore ! Un peu dégouté, Ruan récupéra la sienne pour tapoter le bois du bout des doigts. Comme il ne pouvait le voir, il se permi d’étirer ses lèvres en un sourire, à peine, si peu visible que ce pauvre Raymond ne l’aurait de toute façon pas vu, quand bien même son état le lui aurait permis.

- Raymond, voila comment les choses vont se dérouler.


***

- Désolé pour ce moment un peu...brutal.

Deux jours s’était passé depuis qu’il avait mis au point sa petite chasse avec Raymond. Il en était presque excité comme un gosse, un spectacle de toute beauté qui allait se dérouler ce soir. Elle avait refusé de manger ce qu’il avait préparé, ça l’avait mit en colère, un instant, mais c’était un détail, oui, un détail. Il devait lui annoncer la bonne nouvelle entre deux bouchées. Effectivement, ça n’était pas très bon.

- Tu as peut être bien fait de ne pas toucher ça, Gisèle. Hum...Je ne suis pas très bon en cuisine, c’est un travail de femme, après tout.


D’un revers de main, il essuya le sang qu’il avait fait couler de sa lèvre en la frappant, avant de le lécher distraitement.

- Malgré ta situation, malgré le contrat, j’ai envie de te donner une chance de t’en sortir. Je t’aime bien Gisèle, vraiment.

Il lui tendit à boire, il ne lui avait pas donné d’eau depuis un moment, il était certain qu’elle accepterait se verre, qu’elle ingurtirait ce poison. De toute façon si elle refusait, il se ferait un plaisir de l’y obliger. Finissant son assiette, chantant une comptine sans même s’en rendre compte, Eltaron se leva, posant soigneusement les restes dans un coin. Il se leva pour faire le tour de Gisèle et détacher la corde qui la nouait à la poutre de bois, mais laissant ses deux mains attachées entre elle, pour le moment du moins. Il réajusta ses vêtements lentements, presque tendrement.

- Allez, avoue, ça va te manquer de ne plus m’avoir prêt de toi quand tu auras une envie pressante ?

Lui tenant fermement les poignées, il l’obligea a descendre jusqu’au rez de chaussé, plongé dans l’obscurité, la guidant sa la moindre difficulté. Il était évident qu’il avait l’habitude de venir ici, l’homme n’avait pas menti, en tout cas sur ce point. La porte arrière de la cuisine fut ouverte très lentement, Eltaron jettant un oeil à droite, puis à gauche. Ses sens aigus ne lui laissaient entrevoir aucun danger, aussi poussa t’il doucement Gisèle à l’extérieur.

Dégainant le couteau dissimulé sous sa vieille cape, Eltaron trancha les liens, libérant des poignées profondément entaillés, la corde couverte de sang disparaissant dans l’une de ses poches.

- Voilà comment les choses vont se dérouler. Ce soir va avoir lieu une grande chasse. Tu seras l’agneau, la proie. Le loup, lui, est déjà là à humer ton doux parfum, mais comme je te l’ai dis, je tenais à te donner ta chance. Ton adversaire est un vieux loup, on ne la lui fait pas mais...son embonpoint est ton avantage. Quand à lui, il chasse un agneau sans mère, un agneau dont le sang se fige et dont la vue se brouille. Tiens ! Le voilà ! Si j’étais toi, je commencerais à courir.

En effet Raymond attendait, de l’autre côté de la rue, son heure, sa vengeance, persuadé de se tenir qu’à quelque pas de celle qui avait ôté la vie de son grand amour. Que les Dieux lui pardonnent, elle allait payer. Déjà, un pas, puis l’autre guidait le quarantenaire bedonnant dans leurs directions.

- Tu vois ces caisses, là ? Elles te permettront de quitter cette impasse. Je te laisse, puisses les Dieux être de ton côté.

A reculons, sa lame toujours en main, Eltaron, lui, retourna à l’intérieur de la maison, cherchant la fenêtre qui le conduirait dans une autre rue ou passage dans les égouts lui permettrait de se faire oublier avant qu’il ne refasse surface un peu plus loin, non loin d’une de ses planques. Il avait commis une erreur en faisant appel à un intermédiaire mais sans cesse lui revenait ces mots, ses gestes. Cette femme...Peut être, oui, peut être la voix qui s’était doucement remise à chanter lui ressemblait. C’était presque certains. Ses émotions désagréables, trop douces furent bientôt remplacés par d’autres, violentes, celle qu’il se plaisait à imaginer, celle de Raymond ôtant la vie de Gisèle, fermant ses yeux qu’ils ne voulaient plus jamais voir, éteignant cette lumière si éblouissante qui était la sienne. Il ne pouvait le voir de ses propres yeux, mais pour son grand plaisir, il ne manquait pas d’imagination. Pourtant, derrière son sourire carnassier, Eltaron Ruan, pour la première fois depuis des années, ressentait de la tristesse.

Gisèle, douce Gisèle, comment t’en sors-tu ?
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MessageSujet: Re: Un poison aux effets inattendus ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 )   Un poison aux effets inattendus  ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 ) EmptyLun 28 Nov 2016 - 18:52
Salie. Souillée. Abimée. Rien ne lui avait été épargné. Cet homme était décidément très très instable. Elle ne lui avait plus rien dit après qu'il l'eut forcé. Elle n'avait rien pu faire non plus quand son corps l'avait trahie, cédant sous les assauts de son ravisseur.
La notion du temps s'était envolée. Elle ne savait plus depuis combien de temps elle se trouvait là, prisonnière. Quelqu'un s'était forcément aperçu de son absence. Elle était devenu sa chose.


« - Plus vite je me serais débarrassé de toi, plus vite elle sera mienne. »

Cet homme était définitivement dérangé. A moins qu'il ne parle de la récompense promise pour sa disparition ? De toute façon elle avait l'esprit trop embrumé pour arriver à réfléchir plus sereinement.

***

Pendant ce temps là, à quelques pâtés de maison plus loin, une autre s'activait pour réunir la deuxième partie de la somme promise. Elle avait tout augmenté. Le nombre de passe, ses tarifs, elle n'avait pas le choix si elle voulait le payer. Tant pis si elle mettait sa santé en jeu. Elle serait bientôt la merveille. Ensuite elle pourrait ralentir le rythme. Elle se voyait déjà attirant de riche marchand dans des soirées endiablés. Mais pour l'heure elle devait encore mettre les bouchées doubles. Au patron de la taverne elle avait inventé un bobard comme quoi l'autre avait subitement eu besoin de faire une retraite spirituelle. Elle avait ri en disant qu'elle était peut-être aller se faire nonne.

***

- Désolé pour ce moment un peu...brutal.

Le voilà qui s'excusait à nouveau. Éprouverait-il un quelconque remord quand à sa conduite ? Elle releva péniblement sa tête vers lui pour le regarder affaiblie parce qu'elle avait refusé toute nourriture en provenance de ses mains.

- Allez, avoue, ça va te manquer de ne plus m’avoir prêt de toi quand tu auras une envie pressante ?

Elle se détourna autant que lui permettait ses entraves. Elle avait honte de s'être laisser aller. Au fond elle savait pourquoi. Elle avait perçu ce côté bon qu'il avait en lui. Aspect de sa personnalité qu'il rejetait c'était l'évidence même...

« Tu aurais pu être quelqu'un de bien...je l'ai senti. »

Sa voix n'était qu'un murmure alors que l'homme détachait ses liens et entreprit de lui remettre ses vêtements à moitié déchiré. Qu'est-ce qui lui passait donc par la tête ? Allait-il lui refaire subir la même scène? Elle était tétanisée. La gorge sèche elle ne put refuser le verre d'eau. Elle l'écouta parler ni comprenant goutte. Se laissa conduire au rez-de-chaussé mollement. Qu'aurait-elle gagné à se rebeller sinon une volée de coup supplémentaire?

Soudain elle fut à l'extérieur. L'air frais lui léchant les joues. Il la laissait partir. Une nouvelle lubie ou bien voulait-il vraiment l'épargner ? Cependant elle ne se le fit pas dire deux fois et commença à s'éloigner. Quelques pas et bien vite elle se rendit compte que quelque chose n'allait pas. Les murs semblaient avoir tendance à se retrouver bien trop près d'elle et le sol semblait onduler...


« Que m'as-tu fais ? » glapit-elle horrifiée, affolée. continuant tout de même à tenter de fuir ce démon.
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MessageSujet: Re: Un poison aux effets inattendus ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 )   Un poison aux effets inattendus  ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 ) EmptyJeu 15 Déc 2016 - 15:12
Cela faisait un petit moment qu’Eltaron progressait maintenant, qu’il avançait dans les égouts, chemin peu sûr qu’il avait pourtant choisi en toute connaissance de cause, pour rejoindre sa chambre. Quelque chose le troublait plus que nécessaire. Les mots de cette fichu bonne femme lui revenaient sans cesses, perturbant le flux constant et épuisant de ses pensées.

Quelqu’un de bien ? Il aurait dû lui demander quelles étaient ses critères, ou se trouvait, ou se situait sa limite entre bien et mal. Pourtant Eltaron n’était pas stupide, il savait très bien ou elle voulait en venir. Il aimait faire le mal, le vrai. Nuire pour nuire, détruire pour détruire. Faire fletrir les premières fleurs du printemps, ôter la vie au plus innocent des êtres. Oui, il était différent, il était de ceux pour qui la souffrance était aussi grisante qu’un alcool fort, à l’époque ou cela voulait encore dire quelque chose.

Il entendit les voix au loin, se répercutant en échos contre les parois. Il connaissait leurs propriétaires, il connaissait chaque rat qui trainait ses guêtres ici. El’ allait tendre une pièce, sans un mot et on le laisserait poursuivre sa route, comme d’habitude. Sauf que ce soir, c’était différent. Eltaron sursauta, elle était ici.

- Hein Glac'ieux ?


- Ne l’écoute pas, ne l’écoute pas...

Gisèle…

Comment avait-il pu faire ça ? La laisser seule avec le loup. A présent elle l’appelait. Non, ce n’était pas comme ça que ça devait se passer. L’espion fit volte face et se mit à courir. Cette femme, cette pute, si pure pourtant, il devait s’assurer par lui même qu’elle était belle et bien morte. Ses yeux, il voulait qu’elle les voit une dernière fois. Qu’elle les regarde à nouveau comme elle l’avait fait, comme s’ils étaient ordinaires, beau ?

- S'il te plait...


L’espace d’une foulée, il fut persuadé d’être un homme bien.

...je l'ai senti. »

- LAISSE MOI TRANQUILLE !

Bientôt l’espion quittait les égouts. Elle avait cessé de l’appeler, arrivait-il trop tard ? Il retourna jusqu’à la maison ou il l’avait séquestré, enjamba les caisses qu’il avait lui même disposé, sauta de l’autre coté du mur et ses yeux fantomatiques balayèrent la zone aussitôt, cherchant le chemin le plus logique à emprunter pour elle, celle qui la rapprochait, ou du poste de milice le plus proche ou de son lieu de travail.

Ce que ni Eltaron, ni Gisèle ne saurait jamais, c’est que cette nuit là, une petite fille, une petite Camille avait fait un vilain cauchemar. Un bien méchant loup avait poursuivi l’agneau pour le manger, elle s’était réveillée avant que ses crocs ne se referment sur le pauvre petit animal. Entre troublée, Camille s’était approché de la fenêtre avec une bougie pour vérifier qu’il n’y avait pas le vilain animal de son cauchemar là bas, dans la rue. Ce qu’elle avait vu, était bien plus réel, plus plus effrayant. Un homme, un couteau, une femme qui courait, très mal. Un peu comme les monsieur ivre qu’elle savait qu’il ne fallait pas approcher. C’est papa qui l’avait dit. La bougie était tombé, la cire avait coulé, Camille avait crié. Bientôt, un homme avait prévenu la milice, juste au cas ou. Camille était une petite intelligente, son papa le savait pertinemment.

L’espion avait fini par retrouver leurs traces. Niché au cœur des bras accueillant de la nuit, dans l’ombre, Eltaron assistait, impuissant à son échec. Couché sur le sol, les bras écartés, une lame planté dans le corps, elle avait tout à fait l’air d’être morte et pourtant...Il savait voir la mort dans un regard, déceler ce petit moment de flottement avant que les Dieux n’emporte une âme. Ce n’était pas le cas. Elle allait vivre. Il y avait eu des cris, des éclats de voix, Eltaron s’était tapi un peu plus, invisible, absent. Bientôt ce fut la confusion, un attroupement s’était formé autour d’elle, il s'avança un peu, s’accroupit devant le perron d’une maison abandonnée, comme en témoignait les planches qui barraient la porte. Enfin, elle croisa son regard. Ses yeux étaient vitreux, troublés, il savait comment elle le voyait sous l’effet de la drogue qu’il lui avait administré, mais ce n’était pas important. Il lui sourit, un sourire sans joie, les yeux un peu écarquillé, qu’elle le regarde, mieux, encore mieux. Eltaron avait bougé ses lèvres fines pour former des mots, sans toutefois laisser s'échapper le moindre son. Gisèle était trop loin pour l’entendre, peut être trop mal pour lire sur ses lèvres. Il ne le saurait surement jamais mais il devait le lui dire :

- Je te hais Gisèle, de toute mes forces. Tu aurais pu être si belle…

Oui, elle aurait pu être si belle dans la mort, le libérant, lui. Puis Gisèle s’était détourné avec d’infini précaution. Un autre homme était arrivé, s’était frayé un chemin jusqu’à elle. Jusqu’à...son cœur ? Ce fut le moment que choisit Eltaron pour se relever et disparaître. La situation avait prit un drôle de tournant, mais il ne devait pas se laisser distraire, il lui restait une dernière tâche à accomplir.

Les Dieux avaient parlé, les voix lui avaient délivrés leur message. Ce n’était pas l’ange mais le démon qui devait mourir de ses mains. Loyal bourreau, il obéirait.
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Gisèle MessonnierProstituée
Gisèle Messonnier



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MessageSujet: Re: Un poison aux effets inattendus ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 )   Un poison aux effets inattendus  ( PV Eltaron Ruan & Gisèle -- Juin 1165 ) EmptyMar 10 Jan 2017 - 1:19
Elle courait comme elle le pouvait, manquant de tomber à chaque enjambée. Elle n’avait plus aucune notion de temps ou de distance. L’endroit où elle avait été retenue prisonnière ne se trouvait que quelques mètres derrière elle, et pourtant son souffle court lui laissait l’impression d’avoir couru une éternité. Quiconque aurait assisté à la scène aurait remarqué la vitesse à laquelle tout s’était déroulé, mais pour Gisèle, chaque seconde était interminable.
Immanquablement, elle trébucha et l’homme la rattrapa aisément. Alors que la main de l’inconnu entourait son cou fragile, Gisèle croisa son regard. Il exprimait une telle haine, une telle rage envers elle. Elle ne le comprenait pas. Elle remarqua ensuite l’arme qu’il tenait dans son autre main, puis sentit la lame froide pénétrer son abdomen. Un cri qui n’était pas le sien se fit entendre à ce moment précis. L’inconnu parut effrayé. Il ne prit pas la peine d’arracher le poignard du corps de Gisèle et s’enfuit, comme s’il avait pris conscience des conséquences de son acte.

La douleur lui semblait lointaine, étrangère même. Un calme presque serein avait remplacé la terreur qu’elle avait pu ressentir quelques secondes auparavant. L’obscurité dansait sous ses paupières closes et son esprit embrumé l’empêchait de se remémorer ces derniers instants. Il n’y avait ni avant ni après ; un simple moment de flottement entre la vie et la mort. Plus rien ne semblait avoir d’importance. Elle se sentait étrangement libre. C’était une liberté parfaite et absolue, car les contraintes de ce monde n’existaient plus. Il n’y avait plus rien : ni souvenirs, ni regrets, ni inquiétudes, ni espoirs…

Un frisson la parcourut, la ramenant à ce monde. Elle prit alors conscience de la lame plantée dans son abdomen, ressentant cette douleur qui devenait de plus en plus présente à mesure que les effets de la drogue se dissipaient. Elle trouva soudain assez de force en elle pour ouvrir les yeux. Des formes floues se dessinaient devant elle, mais une seule captiva son attention. Elle crut l’apercevoir, dissimulé dans l’obscurité. Etait-ce vraiment lui ? Elle n’en était pas sûre. Pourquoi serait-il revenu ?
Sa vision était trouble, mais son regard restait posé sur le sien, sur ses yeux de glace. Elle ne pouvait s’en détacher. Elle l’observait, craignant qu’il s’approche d’elle, craignant qu’il ne la fasse souffrir à nouveau. Les coups qu’il avait porté sur son corps avaient laissé leurs traces, mais cette douleur semblait bien faible en comparaison de l’humiliation qu’il lui avait fait subir. Elle aurait aimé ne pas se souvenir, mais chaque moment passé en sa compagnie lui revenait, tourbillonnant dans son esprit. Tandis qu’elle se remémorait toutes ses souffrances, il sourit. C’était un sourire sans chaleur, qui eut pour effet de la glacer d’effroi. Il prononça des mots qu’elle n’entendit pas. Elle ne chercha pas à les comprendre, lire sur ses lèvres lui aurait demandé trop d’efforts. Tout ce qu’elle voulait, c’était qu’il parte. Elle voulait l’oublier.

Gisèle sembla soudainement consciente de la foule qui l’entourait, et son regard se détourna lentement de celui de son tortionnaire. Il était là. Barral. Elle avait reconnu ses pas malgré les bavardages incessants de la foule. Elle l’observa attentivement, s’arrêtant sur chaque détail de son visage, de son corps, comme si elle voulait emporter son image avec elle dans l’au-delà. Elle aurait voulu lui sourire, pas pour le rassurer car elle-même n’y croyait pas, mais pour le remercier de sa présence. Sa simple présence la réconfortait. Elle aurait voulu lui dire quelques mots, là encore pour le remercier. Le remercier d’avoir été son ami, de lui avoir apporté du bonheur là où elle ne pensait pas en trouver.
Ses lèvres cependant restèrent immobiles, refusant de porter ces messages. Elle se contentait de le regarder, alors qu’elle sentait toute force la quitter peu à peu.

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