Âge : 41 ans
Sexe : Homme mûr
Rang : Comte
Passion : La taxidermie
Taille : 1m76
Yeux : Gris
Carrure : Moyenne
Particularité : Charismatique

Assis devant la grande table, le comte laissait grincer avec langueur ses ongles sur le bois massif, enfonçant un peu plus les nervures naturelles de l'essence. Le couinement suraigu et le raclement que cela provoquait avait de quoi agacer toute personne présente, valets, gardes et autres. Ceux-ci ne pouvaient que prendre leur mal en patience, se tenant droits sur leurs pieds et aussi impassibles que la pierre grise des hauts murs de la pièce, le regard aussi vide que ceux des bêtes empaillés qui l'ornaient, mais plus terrifiés que terrifiant. Même le vent n'osait faire danser les tentures.

Et machinalement, le comte continuait à gratter le bois, le regard perdu un peu plus loin sur la longue table. Parfois sa langue passait sur les dents de sa mâchoire supérieure, déformant ses lèvres mais aucun rictus ne laissait entrevoir ses pensées, nombreuses. Il n'était pas bien plus grand que la moyenne, ni d'une carrure particulière mais il avait un charisme certain et qui augmentait les années passant. Ces yeux d'un gris limpide n'y étaient pas pour rien. Il aurait pu se dégager de lui quelque chose de malsain, s'il n'était pas un maitre dans l'art de l'hypocrisie et des apparences. Il avait tout d'un galant homme, encore séduisant pour son âge.

Ses pensées étaient diverses, il pensait au passé, au présent et au futur. Il avait été jusque là un riche et puissant Comte, se faisant une place de choix dans le royaume. Son comté n'était d'ailleurs pas bien loin, et en même temps beaucoup trop. Il était en route pour Marbrume quand les évènements ont commencé, il venait pour son commerce. Tout avait été très soudain, mais les rumeurs avaient toujours de l'avance et quand il avait entendu parler de milliers de morts et de créatures étranges, il n'avait pas attendu de les voir de ses propres yeux pour accélérer la cadence. Par chance, il transportait avec lui un coffre plein de pièces d'or. De quoi vivre tranquillement. Tant que l'or valait encore quelque chose...

Bien sûr il fut attaquer à son tour, il perdit une grosse partie de ses hommes. Ou plutôt les sacrifia pour la bonne cause. Et il parvint à rejoindre la cité de son cousin avant que tout ne soit définitivement perdu. Le comte était un homme pragmatique. Quel qu’en soit la raison, ces créatures étaient là et il n'espérait aucun miracle quant à leur disparition. Il admettait que la raison soit divine, parce qu'il n'en voyait pas d'autres mais il ne s'en souciait que peu. Car seul sa personne le préoccupait.

Il avait donc très vite admis que Marbrume et le manoir Vauvrur était sa nouvelle demeure et qu'il ne reverrait jamais ses terres, ni sa femme, ni ses enfants. Il avait beaucoup d'or qu'il avait fait mettre en sécurité et il réfléchissait énormément à la suite des évènements. En premier lieu, il lui fallait des serviteurs fidèles, mais il ne pouvait avoir confiance en personne et devait donc se servir des uns pour surveiller les autres, et vice et versa. En second lieu, des travaux secrets avaient déjà commencé dans son manoir, les ouvriers disparaitraient dés que cela serait fini. En troisième lieu, il fallait de l'espoir, pas pour lui mais pour les autres, alors il avait entamé la construction d'une belle caravelle. Des dizaines de personnes se tuaient dans les marécages afin d'en récolter le bois, mais ça, il n'en avait que faire.

Enfin, son cher cousin était vieux, malade et complètement inutile. Et il ne voyait pas mieux que lui-même pour le remplacer. Puisqu'il n'avait plus de comté, il aurait un duché.

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