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 [Terminé] Entre défaite et boisson, il ne peut y avoir qu'un verre [Gabriel]

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Gabriel DestrelmarMercenaire
Gabriel Destrelmar



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MessageSujet: Re: [Terminé] Entre défaite et boisson, il ne peut y avoir qu'un verre [Gabriel]   [Terminé] Entre défaite et boisson, il ne peut y avoir qu'un verre [Gabriel] - Page 2 EmptyMer 3 Mai 2017 - 23:12
Un sourire en coin étire très lentement mes lèvres tandis qu’elle tente de noyer le poisson le plus profondément possible en relançant l’esprit de taquinerie permanent dans lequel nous avions étonnement baigné durant une bonne partie de la journée. Tu peux tenter de détourner mon attention autant que tu le souhaites Sydonnie d’Algrange mais même avec plusieurs grammes d’alcool dans le sang je reste fermement fidèle à moi-même et ce ne sont pas des piques moqueuses qui changeront cet état de fait. Je suis moi-même un adepte du détournement pour me mettre à l’abri alors me la faire à moi. Je suis persuadé qu’elle tente d’imposer de la légèreté à l’atmosphère non pas parce qu’elle souhaite que je ne m’inquiète pas pour elle, la milicienne que je venais tout juste de rencontrer mais bien pour se convaincre elle-même que tout irait bien. Si la puissance de la boisson la plus corsée du propriétaire m’avait enivré, assommé, dégouté et bien d’autres choses que je préfère taire. Les verres d’eau successifs glissant dans mon gosier comme une cascade aussi splendide que celle de…Non oubliez cela. Il est particulièrement stupide d’évoquer les milliers de merveilles de la plus modeste à la plus éclatante que je ne reverrais plus jamais à cause de ce foutu fléau. Cela ne ferait que réveiller ma mélancolie lancinante et j’estimais à raison que la présence et les questions de la brune aux yeux bleus de glace avaient assez fait de mal à mon âme tourmentée pour la journée. Pour en revenir à la situation présente la tournée d’or bleu n’avait eu qu’un pale effet sur mon dégrisement express comparativement à la révélation aussi gênante qu’inattendue de la ravissante épouse du propriétaire. 

Apprendre que l’insupportable petit brin de femme aussi féroce que le plus expérimenté de mes hommes d’armes et aussi guindée qu’une bourgeoise s’offusquant devant la moindre grossièreté grivoise me fait quelque chose à mon plus grand étonnement. Un léger pincement au cœur comme celui que je ressens lorsqu’une personne auquel je tiens est en danger et que je ne peux rien faire pour intervenir comme ce fut le cas d’innombrables fois au cours des batailles sanglantes ayant tapissées l’histoire de ma jeune compagnie lui offrant un prestige martial dans diverses contrées. Mais si dans ces moments de fureur, de tactique, de cris, de souffrance, de gloire et de terreur je faisais abstraction de cette pointe d’inquiétude pour mon cercle et me focalisais sur la rigueur du commandement, sur mes propres combats face à l’ennemi ici je ne le pouvais pas, je n'avais pas d'échappatoire. Car tout s’efface lorsque votre visière se referme, que vous n’entendez plus que des sons étouffés de l’extérieur, que votre vision ne se résume plus qu’à cette fente infime et insignifiante, que vous étouffez dans votre heaume, que vous voyez l’ennemi vous charger avec la fureur d’un taureau en rut, que vous levez votre lame pour le recevoir, que vous calculez mentalement le nombre de pas vous séparant du choc de l’acier, que vous décalez légèrement votre jambe droite pour vous mettre en garde, que vous inspirez une dernière bouffée d’air au gout de sang et de mort. Tout s’efface et bien plus alors que l’adrénaline vous galvanise. En cet instant je préférerais sans hésiter me trouver sur l’un de ces champs de bataille dans une autre contrée face à un soldat bien déterminé à m’égorger que de me trouver ici dans cette situation bien plus désagréable qu’elle n’aurait dû l’ètre. La bravoure est parfois teintée de lâcheté. 

Le vieil homme m’avait dit les hommes préfèrent la guerre à la paix parce que la guerre est simple. Elle est affaire de tactiques, stratégies, combats, batailles, sang versé et de bien d’autres choses que les hommes affectionnent. La paix, la paix est compliquée car c’est dans la paix que l’on se retrouve seul face à soit même et que l’on peut se rendre compte à quel point le reflet est déformé. La paix et l’immobilisme qu’elle entraine déstabilise les hommes. Foutre l’ancien n’avait que trop raison. Pris entre deux feux croisés je n’ai eu d’autre choix que d’ètre le spectateur impuissant de cette joute étrangement sentimentale. Cela ne m’aurait pas dérangé outre mesure si l’intérêt que je portais à la brune était feint ou intéressé. Des gens meurent, des gens sont morts et d’autres mourront intégrer ce simple fait c’était se faciliter grandement la vie. Tous les soldats savaient mieux que quiconque à quel point l’existence pouvait être éphémère. Raison pour laquelle ma vie n’était qu’une suite de plaisirs en tout genre entre deux ordres à mes dragons. Mais au fond commander était un plaisir comme un autre. J’aurais voulu ne pas assister à cet échange parce qu’il me mettait devant le fait accompli. J’appréciais cette milicienne et sa capacité à me tenir tête, ses manières de coincé, ses piques. L’amitié naissante crée sous un soleil de plomb mourrait dans la noirceur de la nuit et j’aurais préféré ne pas vivre cette journée. Les hommes sont lâches disent les femmes. Elles n’ont pas tout à fait tord. Gabriel était un homme avec des émotions comme les autres raison pour laquelle je préférais amplement le capitaine. Je parviens néanmoins à sortir de ma torpeur quelques instants plus tard pour lui lancer un regard lubrique tout en élargissant mon sourire au coin. 

Le stupre et la luxure étaient mes domaines tout autant que la guerre. Baiser et tuer c’est ce qu’il fait de mieux aurait dit un jour une ancienne amante. Si elle voulait jouer à oublions ma mort prochaine, je ne pouvais que le lui accorder ne serait-ce que parce je n’étais que trop heureux de l’oublier moi aussi sa fichue mort. Parce que comme ça je n’aurais pas à reconnaître qu’elle me manquerait. Ma logika était imparable comme toujours. Je m’applaudirais presque tiens. Tu es tout sauf véreuse. La milice peut être mais toi non. J’ai déjà croisé un paquet de gens véreux, je sais les reconnaître. Mmm, une seule journée passée ensemble et tu veux déjà me faire des choses innommables diantre que je suis bon. Cela promet d’ètre intense. J’en salive d’avance. Petite pause. Tu n’aurais peut être pas du dire cela. Maintenant, je t’imagine dans une posture…Hmm. Sans vouloir te vexer je ne pense pas que vu ton état tu puisses parvenir à me ligoter et me faire quoi que ce soit. J’ai plus de réserve que toi vis-à-vis de la boisson. J’éclate de rire avant de conclure : Je pense qu’ils commenceraient d’abord par se dire que je suis dans la couche d’une belle femme, puis dans un bordel réputé puis ensuite ils s’inquièteraient à moins qu’ils ne se disent que je suis chez Orin. Voilà ce qui s’appelle redonner de la légèreté à une conversation ma bonne dame. Je donne des leçons bénévolement toute la nuit. Pourquoi la nuit ? Je vous laisse imaginer. La jeune femme lève les yeux au ciel suite à mes réponses. Je me disais bien que je ne l’avais pas dévergondé pourtant coucher une dernière fois avant de risquer sa peau est incomparable parole de mercenaire. Nous quittons finalement la taverne après avoir récupéré nos armes, pris congé des propriétaires, des serveurs et des habitués, remerciés le vieux musicien et réglé nos consommations. L’air frais de ce début de soirée me dégrise rapidement et cette atmosphère moite de chaleur et d’ivresse malgré ce bref rafraîchissement ramène irrémédiablement mes pensées vers ma découverte. La mort ressemble à une nuit sans étoile et non pas à une belle journée brûlante d’été. Ayant déjà été blessé dans une guerre je ne le savais que trop bien. Je ne parviens pas à balayer l’idée que cette journée deviendra un souvenir des derniers instants d’une morte potentielle. Je ne parviens pas à balayer l’idée que je n’aurais pas dû démonter de Sun ce matin car je ne ressentirais pas ce pincement au cœur en cet instant. Les gémissements des ivrognes vomissant dans des recoins sombres, les cris de joie émanant de bordels, les éclats de rire jeté hors des tavernes, les pas des quelques noctambules, les fenêtres ouvertes des riches maisons pour un peu d’air frais ne parviennent pas à me détourner de cette idée fixe. Je me rappelle les paroles de madame Contignon alors que nous zigzaguons. 

On m’avait arraché ma mater, je ne l’avais pas assez connu, je n’avais pas assez pu profiter de sa présence chaude et lumineuse, je n’avais jamais pu lui dire à quel point elle était la reine de mon cœur, lui dire merci de m’avoir élevé avec tant d’amour, de fierté et de dévouement moi son petit Gab. Embrasser ses joues de sorcière des bois, lire la fierté dans son regard sur moi, être triste en la voyant vieillir et m’inquiéter en me rendant compte qu’elle partirait avant moi. Trop jeune, je n’avais même pas pu la venger ou torturer son meurtrier. J’avais l’impression qu’elle ne prenait pas conscience d’à quel point elle avait de la chance d’avoir une mater, qu’elle ne prenait pas conscience qu’il n’y avait rien de plus important que la famille. Alors je ne peux pas m’empêcher de lui conseiller de faire ce qui est juste du moins à mes yeux presque dans un murmure. 

Tant ce conseil sincère sonnait à mes oreilles comme un aveu exposant mes propres failles, avec une pudeur inhabituelle chez moi. Elle me fusille du regard mais je tiens bon. Je connaissais ce regard noir. On me l’adressait pour des circonstances bien différentes. Mes yeux verts restent dans les siens bleus et elle capitule. Alors que je m’apprêtais à lui dire qu’un tel comportement était lâche et indigne d’elle, ses paroles me font froncer les sourcils. Le duc, milicienne de l’intérieur à l’extérieur, situation grave. L’alcool avait embrumé mon esprit raison pour laquelle je n’étais pas aussi alerte qu’en temps normal mais je ne tarde pas à comprendre à quel point la vie de la cité ne tenait qu’à un fil, l’équilibre précaire d’une fragilité sans pareille, le duc et sa ville refuge était un colosse aux pieds d’argile. Tout pouvait s’écrouler à tout moment. L’acceptation silencieuse et résignée de la plèbe ne tenant qu’à un fil, les conditions de vies misérables, la famine, l’agonie lente et douloureuse. Le paradigme imposé par le duc reposait sur deux choses simples et opposées la fange et les murailles. Si ce paradigme venait à être brisé cela serait l’anarchie. La fin de la dernière poche d’humanité. Le duc est un salopard mais j’en suis un aussi et parfois c’est d’un salopard dont le monde a besoin. Seulement cet aveu implicite me fait comprendre qu’on l’a assignée à ce convoi suicide et l’inquiétude se meut en colère avant de passer à la résignation. 

Elle s’était engagée dans la milice comme j’étais devenu mercenaire. Nos vies étaient intenses mais potentiellement courtes c’était la règle du jeu. Sydonnie y était mis devant avec une violence extrême. L’héroïsme est mort lorsque le fléau s’est levé. Nous ne sommes que des animaux essayant de survivre. Cynique. Cette révélation réveille mon cynisme le plus sombre. Nous atteignons finalement la caserne dans un silence pesant. Silence brisé sans ménagement par un milicien hilare qui nous détaille avec attention. Je ne tarde pas à éclater de rire à mon tour tant cette vision est apaisante et la conversation hilarante. Gabriel. Je t’avoue que je ne suis pas peu fier d’avoir réussi ce joli coup. Mon charme a beaucoup aidé j’imagine. Haussement d’épaule nonchalant. Je ris de plus belle devant la suite des évènements et les propos du milicien. Surveille là bien mon vieux. C’est une vraie diablesse au fond. Bonsoir à vous deux. Deux signes de la main plus tard je fais volteface inspire une grande goulée d’air frais et me lance dans l’aventure périlleuse consistant à rentrer à mon quartier général. Une jolie catin m’interpelle sur le chemin tandis que je lorgne les devantures des tavernes tentés par quelques verres supplémentaires histoire d’ètre assommé comme une masse pour éloigner les cauchemars. Ses cheveux châtains sont sauvages et virevoltent dans la brise nocturne, ses yeux marrons plein de malice sont illuminés d’un mélange d’appât du gain et de lubricité, ses lèvres pulpeuses sont faites pour être prises. Ses formes à damner sont un appel au péché. Mais, je me contente de lui adresser un clin d’œil en passant devant elle. Une autre fois surement. Pour l’heure, je n’aspire qu’à rentrer auprès de mes dragons. M’endormir dans mon lit nu et apaisé.  

(…)

Je ne suis plus qu’à quelques pas de la lourde porte de chêne donnant sur la cour extérieure principale lorsque je me rends compte que j’ai dépassé ma destination de plusieurs mètres un peu plus et je cognais comme un forcené chez quelqu’un d’autre. Je tape sur le bois avec le pommeau d’une de mes lames et le portail s’ouvre sur deux dragons en armure, boucliers et lances posés contre le mur de pierre. Raphael quatre doigts et Simon le brun pour le différencier de Simon le blond. Je salue mes hommes de manière formelle mais je remarque leurs sourires amusés. Les temps sont dangereux depuis les derniers évènements. Ma compagnie vit dans la rigueur semblable à une campagne militaire. Un tiers de la compagnie doit être en armure pour parer à la moindre alerte. Cette ville empeste la folie et le désespoir. Je croise Ardath sur mon chemin et lui demande pourquoi elle ne dort pas. Sa réponse m’arrache un sourire en coin. Je pénètre dans mes appartements d’un pas raide. J’ai hâte de me laisser tomber sur mon lit comme une masse. Ardath me demande si je veux de l’aide et je lui demande ou est Jaime. Il joue aux cartes avec les civiles. Je ne soupire pas et esquisse un sourire en coin. Ils s’imaginaient que je ne rentrerais pas ce soir. La réputation. Je peux me débrouiller tout seul soldat. Vraiment vous ne marchez même pas droit. Qui plus est pour les cauchemars j’ai un remède. La chaleur d’une femme. Je me laisse tomber sur mon lit et fixe le plafond d’un œil très intéressé. Je n’avais jamais remarqué que le plafond était aussi comment dire. Ardath me fixe avec une lueur malicieuse et me retire mes bottes au moment où je m’endors sans prévenir. 
Fini pour moi  tongue
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